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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Stop au coup de force antidémocratique et à l’austérité !

11 Septembre 2024, 12:08pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 11 septembre 2024

La France affronte sa plus grave crise politique et démocratique depuis les origines de la Ve République.

Le Président de la République, sévèrement battu aux élections européennes, a cherché à relégitimer son quinquennat en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale. Le résultat a été sans appel. camp présidentiel a vu de nouveau sa politique durement sanctionnée. Et, grâce au sursaut républicain d’une majorité d’électeurs et électrices, le Rassemblement national n’a pu, malgré sa forte progression, accéder au pouvoir comme il l’escomptait. Le Nouveau Front populaire est la coalition qui obtient le plus grand nombre de députés.

Depuis le 7 juillet pourtant, Emmanuel Macron s’est refusé à entendre leur message.

Par ses manœuvres visant à repousser le moment de désigner un nouveau gouvernement, il a marqué sa volonté de poursuivre sa politique au service exclusif du capital que les électeurs et électrices viennent de désavouer. Ainsi, loin de se contenter de gérer les « affaires courantes », son gouvernement sortant est allé, prenant prétexte de l’augmentation des déficits, jusqu’à préparer un budget de coupes massives de la dépense publique. En aggravant l’austérité, ce budget pour 2025 frapperait durement le monde du travail, les catégories populaires, la jeunesse, nos services publics, les collectivités territoriales. 

Stop au coup de force antidémocratique et à l’austérité !

Ainsi refus présidentiel de désigner Lucie Castets comme Première ministre est avant tout la marque du rejet de tout changement de politique dans le sens porté par le programme du Nouveau Front populaire. En usant de toutes les prérogatives que lui offre la Ve République, et en ignorant délibérément le verdict des urnes qui a placé le Nouveau Front populaire en tête du second tour des élections législatives, le chef de l’État prétend, au nom de la « stabilité institutionnelle », empêcher la gauche de chercher à construire, comme elle s’y est engagée, des majorités parlementaires autour de projets répondant aux grandes urgences sociales et écologiques de l’heure.

En chargeant Michel Barnier, promoteur des dogmes néolibéraux au service des classes dominantes en France et en Europe, de constituer le nouveau gouvernement, Emmanuel Macron fait le choix de la droite, avec la complicité du Rassemblement national, pour durcir encore une politique qui a mené au désastre. Le Président de la République tourne le dos à tout ce qu’a exprimé l’électorat, il bafoue le sursaut républicain du 7 juillet. C’est une véritable déclaration de guerre au pays.

Ce double coup de force antidémocratique est d’une gravité extrême. Il va creuser encore le fossé entre le pays et sa représentation institutionnelle, alimenter la défiance envers la politique. Les logiques néolibérales ont des effets dévastateurs à tous les niveaux. Elles génèrent tensions et guerre en divers points du globe. En Europe les économies se trouvent menacées de récession, les fermetures d’entreprises et délocalisations se poursuivent à un rythme soutenu. De plus, la cure d’austérité brutale qu’exigent de la France le Conseil de l’Union européenne et les marchés financiers ne peut qu’aggraver le quotidien de l’immense majorité de nos concitoyens et concitoyennes.

Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour combattre une politique qui tournerait le dos aux intérêts de la France, du peuple, du monde du travail, à commencer par la censure du gouvernement.

Mobilisons-nous pour gagner des avancées et construire l’alternative !

Dès à présent, le Parti communiste français appelle les forces de gauche et écologistes, les salarié·es et leurs organisations, la jeunesse, les élu·es, les forces citoyennes dans leur diversité à ne pas céder à la résignation qui conforterait le chaos politique et générerait une désespérance qui ne peut profiter qu’à l’extrême droite.

Ensemble, faisons entendre nos exigences, construisons le rapport de force qui contraindra le pouvoir à respecter la volonté issue des urnes. Tel est le sens de la proposition d’états généraux décentralisés, formulée par notre parti dès le mois de juillet.

L’urgence est à la mobilisation contre les politiques capitalistes et pour gagner des avancées pour le progrès social et la paix : 

- L’abrogation de la contre-réforme des retraites ;

- Une conférence sociale pour l’augmentation des salaires et des pensions, l’égalité professionnelle femmes-hommes, le développement de l’emploi et de la formation, l’amélioration des conditions de travail ;

- Une nouvelle industrialisation, sociale et écologique, afin de préserver et développer l’emploi industriel dans des filières stratégiques, pour répondre aux besoins de la nation et au défi climatique ;

- Le développement des services publics, à commencer par la santé, l’école et la sécurité, en s’appuyant notamment sur la création d’un fonds européen alimenté par la Banque centrale européenne ;

- La mise en œuvre d’une politique de justice fiscale, une utilisation de l’argent de l’État, des banques et des entreprises pour répondre aux besoins ;

- La défense de la démocratie, du Parlement, l’instauration de la proportionnelle et de nouveaux droits pour les citoyens et les salarié·es ;

- Une diplomatie au service de la paix et de la coopération entre les peuples, pour la sécurité du peuple ukrainien, des peuples européens et de tous les peuples frappés par la guerre, le cessez-le-feu à Gaza et la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël.

En cette rentrée, les communistes seront de toutes les luttes et initiatives permettant de gagner des avancées sociales et démocratiques. Ils porteront, nationalement et partout en France, leurs propositions pour sortir de la crise et changer au plus vite concrètement la vie de nos concitoyens et concitoyennes. Ils seront mobilisés dans les villes et villages de France pour défendre les communes face aux politiques d’austérité et porter des politiques publiques novatrices et un renouveau de la décentralisation à la hauteur des attentes des habitant·es.

Le PCF engage en cette rentrée une campagne nationale contre l’austérité portée par le gouvernement Barnier et pour le développement de l’emploi dans les services publics et l’industrie. Cette campagne se traduira par l’appui aux luttes des salarié·es, l’organisation de rencontres avec les forces syndicales et de débats partout en France pour placer ces enjeux au cœur du débat public.

Le PCF poursuit le combat avec les forces de la coalition du Nouveau Front populaire avec l’ambition de rassembler largement les forces vives du pays pour construire l’alternative politique.

Il appelle à participer massivement aux initiatives qui se préparent, à commencer par la journée syndicale du 1er octobre. Avant cette journée d’action, la Fête de ’Humanité, les 13, 14 et 15 septembre doit, dans ce cadre, être un immense succès populaire, le rendez-vous de l’espoir et des forces sociales et populaires.

Le 7 septembre 2024

 

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Republique

7 Septembre 2024, 13:33pm

Publié par PCF Villepinte

De la dissolution aux suites de la nomination à Matignon : la longue apnée de la démocratie française

Depuis le mois de juin, la démocratie ne s’est pas noyée mais elle a sévèrement bu la tasse. La faute à un Emmanuel Macron qui, comme jamais dans l’histoire de la Ve République, refuse de reconnaître le choix des urnes et fait tout pour conserver le pouvoir.

L'Humanité Publié le 5 septembre 2024 

Aurélien Soucheyre

Emmanuel Macron sur le plateau de France 2, le 23 juillet 2024.
© Ludovic MARIN / AFP

Il n’y a pas meilleure saison que l’été pour enfoncer sous l’eau la tête de la démocratie. Notre société est ainsi faite : après une année de rude labeur, les citoyens qui ont les moyens de partir en vacances aspirent à s’évader, se reposer, se dépayser. La période estivale était déjà connue pour les coups bas et les décrets que les gouvernements signent en catimini.

Mais cet été, Emmanuel Macron est allé beaucoup plus loin. Comment peut-il seulement encore prétendre gouverner en ce mois de septembre alors qu’il a perdu les législatives du 7 juillet, remportées par le Nouveau Front populaire (NFP) ? La crise démocratique est telle que ce scandale absolu prend des airs de normalité. Il faut dire que le crime est presque parfait, malgré quelques couacs du côté de l’Élysée.

D’abord, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale au soir même d’un score historique obtenu par l’extrême droite lors des élections européennes du 9 juin. Un choix dangereux et un cadeau pour l’extrême droite qu’il est censé combattre. Un choix aussi inattendu que solitaire. Le président, avant de dissoudre, est tenu de consulter le premier ministre et les présidents des deux chambres.

Ils raconteront eux-mêmes avoir été « informés » mais pas « consultés ». Par ce geste fou, incompris jusque dans sa majorité d’alors, le pari du président était le suivant : « Si vous voulez sauver la démocratie, votez pour moi. »

La stratégie de l’autruche

Le président espérait effrayer le pays avec un Rassemblement national en pleine dynamique et prendre la gauche de vitesse en jouant sur sa division. Manque de pot (pour lui), face au danger de l’extrême droite, le NFP est né et a déjoué tous les pronostics, obtenant le plus important contingent de députés au Palais Bourbon.

La logique institutionnelle aurait alors été de nommer la gauche à Matignon. Mais l’hôte de l’Élysée, totalement hors de contrôle, s’est une fois de plus servi des institutions non pas pour protéger la démocratie, mais pour conserver son pouvoir personnel.

Ce qui tient du mini-coup d’État démarre le soir même du résultat des législatives. D’abord, Emmanuel Macron choisit la stratégie de l’autruche. Il ne dit rien, ne se livre à aucune déclaration concernant une élection qu’il vient de perdre. Il se cache. Et puis, le 10 juillet, plutôt que de choisir une de ces allocutions télévisées qu’il prise pourtant, le chef de l’État envoie une « lettre » aux Français publiée dans la presse quotidienne régionale, comme si l’événement ne nécessitait rien de plus qu’un petit mot.

Dans son courrier, le président franchit l’étape deux de sa stratégie : nier le résultat des urnes. « Personne ne l’a emporté », ose-t-il écrire. Certes, le NFP n’a pas obtenu de majorité absolue, mais il est indiscutablement arrivé en tête avec 193 députés quand l’ancienne majorité n’en obtient que 166. En 2022, alors qu’il bénéficiait d’une majorité relative, Emmanuel Macron avait nommé Élisabeth Borne à Matignon. Pourquoi ce qui valait alors ne vaudrait-il plus ?

Estimant qu’aucune force politique « n’obtient seule une majorité suffisante » pour diriger le pays, le président appelle à « bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle », et s’approprie peu à peu cette mission. C’était pourtant à la gauche, depuis Matignon, de constituer un gouvernement.

Mais Emmanuel Macron profite alors des difficultés du NFP à s’entendre sur un nom pour avancer ses pions. Le 8 juillet, il avait déjà refusé la démission de son premier ministre Gabriel Attal au motif qu’il lui faudrait « assurer la stabilité du pays ». Un argument qui reviendra ensuite comme une litanie.

Quelques jours plus tard, le 16 juillet, le président accepte finalement cette démission… tout en maintenant ses ministres démissionnaires en poste au sein d’un gouvernement intérimaire. La manœuvre permet à dix-sept ministres de devenir députés, tout en restant ministres. La confusion des genres est totale dans le cadre de la Ve République.

Et ces 17 députés-ministres vont d’ailleurs voter, le 18 juillet, lors de l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale ! Grâce à cette manœuvre, la macroniste Yaël Braun-Pivet est réélue avec 220 voix, contre 207 pour André Chassaigne, le candidat communiste désigné par le NFP, soit seulement… 13 voix.

Un gouvernement démissionnaire impossible à déloger

Mais cette entourloupe ne visait pas qu’à empêcher la gauche d’accéder au perchoir. Emmanuel Macron, passé maître dans l’art d’explorer à son seul profit les zones d’ombre de la Constitution, vient de trouver un trou béant : non seulement un gouvernement démissionnaire n’a pas de durée maximale légale, et peut donc être maintenu des années, mais il est en plus impossible pour les députés de voter une motion de censure visant à le faire tomber !

Peut-on trouver plus antidémocratique, dans le seul but de garder la main ? Comment les Français, certes divisés en plusieurs blocs politiques, pourraient-ils accepter pareille forfaiture et irrespect du résultat des urnes ?

Le président a une réponse toute trouvée : celle de la « stabilité ». Le 23 juillet, Emmanuel Macron retrouve le chemin des plateaux télévisés et annonce sur France 2 qu’il ne nommera aucun nouveau premier ministre d’ici à la fin des Jeux Olympiques de Paris, qui se sont déroulés du 26 juillet au 11 août. Les organisations du NFP ont pourtant annoncé peu avant s’être mises d’accord sur le nom de Lucie Castets pour Matignon. Le président fait la sourde oreille.

Les macronistes répètent tous en chœur qu’il serait irresponsable de changer de gouvernement et de ministre de l’Intérieur alors que la France accueille le monde et doit assurer la sécurité de l’événement. L’argument n’est pas dénué de sens, mais alors, pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il pas convoqué des élections législatives en septembre, une fois les épreuves terminées ? Ce qui aurait de plus permis une campagne démocratique sereine, alors que celle de juin et juillet s’est déroulée dans l’urgence…

Macron exclut la nomination de Lucie Castets

La France, qui avait déjà glissé dans la torpeur de l’été, va alors se passionner pour les Jeux Olympiques de Paris et vivre au rythme des exploits sportifs des athlètes internationaux et des médailles décrochées par les tricolores. Quelle belle fête ! Et quel dommage que, pendant ce temps, Emmanuel Macron en ait profité pour creuser toujours plus un fossé entre le vote des Français et leur représentant à Matignon.

Durant toute cette période, Lucie Castets, choisie pour être nommée à Matignon par le NFP, n’a pas ménagé ses efforts, se rendant partout dans le pays pour défendre les réformes qu’elle entend mener, pour rappeler que c’est à elle de constituer un gouvernement, et souligner qu’elle est prête à dialoguer texte par texte avec les députés qui ne siègent pas à gauche, consciente qu’elle ne dispose pas de majorité absolue.

Le 11 août, les JO se terminent. Mais Emmanuel Macron prend tout son temps et utilise une fois de plus les failles de la Constitution concernant la nomination d’un premier ministre pour ne rien faire, aucun délai ne le contraignant à agir. Sa pratique des institutions est telle que pour se prémunir contre de si machiavéliques personnages, les constitutions de demain devront peut-être envisager le moindre cas de figure, quitte à être encore plus longues et fastidieuses à lire que la garantie d’une machine à laver…

Sentant que la rentrée politique et sociale de septembre approche, le président, toujours enfermé dans son déni démocratique, reprend finalement l’initiative en convoquant une litanie de personnages à l’Élysée. Le 26 août, après avoir reçu les dirigeants du NFP, il annonce qu’il exclut la nomination de Lucie Castets, « au nom de la stabilité institutionnelle », estimant que la gauche se ferait censurer par l’Assemblée nationale.

Le non-respect de la démocratie

En résumé, le président qui nie le vote des Français lors des législatives sait déjà comment voteront les députés demain. Il sort de plus totalement de son rôle : si c’est à lui de nommer Lucie Castets à Matignon, il ne peut en aucun cas présumer des choix du Parlement pour empêcher la gauche de gouverner.

C’est à l’Assemblée, souveraine, et à elle seule, de se prononcer devant les projets de réformes du NFP. Pourquoi Emmanuel Macron s’y refuse-t-il ? Qu’a-t-il à craindre s’il est persuadé de l’échec du NFP ? La réalité, c’est que le président a peur que la gauche ne réussisse.

Ce qu’il a voulu empêcher, c’est que Lucie Castets et le NFP bénéficient tout au long de l’été du pouvoir politique et médiatique lié à la formation d’un gouvernement, ce qui leur aurait permis de promouvoir des réformes fondamentales en y associant les citoyens, en plus de les négocier au Parlement. Inimaginable pour Emmanuel Macron et ses soutiens patronaux.

Le chef de l’État a d’ailleurs fini par le reconnaître, fin août. « Si je la nomme, elle ou un représentant du NFP, ils abrogeront la réforme des retraites, ils augmenteront le Smic à 1 600 euros, les marchés financiers paniqueront et la France plongera », confie-t-il à un proche. Mais si le président dit craindre une crise économique liée à l’action de la gauche, c’est qu’il avoue donc qu’elle est en situation de gouverner !

Au final, Emmanuel Macron n’aura pas respecté les institutions et la démocratie parce qu’à ses yeux la gauche n’a pas gagné, alors que si ; parce qu’il y avait les JO, alors qu’ils sont terminés ; et enfin parce que le NFP serait tout à la fois incapable de gouverner mais capable de mener à bien des réformes… Allez comprendre. Reste que le comportement du président, gravissime et inédit dans toute l’histoire de la Ve République, constitue donc un double déni démocratique.

Non seulement le président refuse de reconnaître le résultat des élections et de nommer la force qui y est arrivée en tête, mais il le fait en plus en assumant une discrimination politique, au motif que le programme du NFP ne lui convient pas.

Il s’était pourtant engagé, pendant la campagne des législatives, à nommer Jordan Bardella à Matignon en cas de majorité relative obtenue par le RN. Sauf que c’est la gauche qui l’a emporté. Lucie Castets n’étant toujours pas nommée, Emmanuel Macron la considérerait-il plus dangereuse que l’extrême droite ?

Du front républicain à l’alliance avec le RN

Au lieu d’avoir un gouvernement de gauche tempéré par le bloc centriste, Emmanuel Macron rêve de se maintenir au pouvoir avec un bloc de droite tenu par son extrême. Car quel gouvernement peut-il espérer monter si ce n’est une équipe qui ne tiendrait que parce que le RN se refuse à la censurer ? S’il barre l’accès de la gauche au pouvoir, c’est qu’il préfère obtenir un accord tacite avec Marine Le Pen.

De ce point de vue, au cours de l’été, la France est passée d’un vote de barrage de la gauche et du centre contre le RN, à des tractations parlementaires entre Emmanuel Macron et l’extrême droite contre la gauche… « S’il n’a pas l’appui du RN (fût-ce par abstention), aucun gouvernement ne tiendra face à une motion de censure de la gauche », note d’ailleurs Jean-Luc Mélenchon, pour qui « la crise ne fait donc que commencer ».

Et la nomination de Michel Barnier, l’ex-commissaire européenn issu d’un parti, Les Républicains, qui a perdu les élections législatives, n’est que la consécration de cette stratégie.

 « Michel Barnier semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé, c’est-à-dire, quelqu’un qui soit respectueux des différentes forces politiques et capable de pouvoir s’adresser au Rassemblement national, qui est le premier groupe de l’Assemblée nationale », s’est réjouie Marine Le Pen dans la foulée de la décision présidentielle, jeudi 5 septembre, quand le président de son parti Jordan Bardella a promis de « juger sur pièces ». Excluant de fait une « censure automatique » du gouvernement Barnier.

Le NFP, bien sûr, n’a pas dit son dernier mot. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, fustige un « vol du vote » et prépare la rentrée sociale. Insoumis et communistes appellent à manifester massivement le 7 septembre et le 1er octobre. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, interpelle Emmanuel Macron afin qu’il « accepte le changement » et souligne qu’il appartient à toutes les forces politiques, syndicales, associatives et citoyennes de faire front pour ne pas voir la démocratie confisquée.

La bataille, alors que sonne la rentrée, est loin d’être terminée. Selon les sondages, 49 % des Français soutiennent d’une part le projet de destitution d’Emmanuel Macron, quand 51 % attendent la démission du chef de l’État d’après une autre étude. Le président, s’il se cache derrière des institutions qu’il maltraite, est en réalité en position de faiblesse.

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Michel Barnier Premier Ministre :

5 Septembre 2024, 12:55pm

Publié par PCF Villepinte

 Le choix de la droite pour poursuivre la politique du Président !

Publié le 05 septembre 2024

Jusqu’au bout, le président de la République a cherché, par tous les moyens, à contourner le résultat des urnes.

En nommant Michel Barnier, ancien ministre de Nicolas Sarkozy et commissaire européen promoteur des dogmes néolibéraux, le président de la République fait le choix de la continuité dans les politiques mises en œuvre depuis 7 ans.

L'objectif du Président est clair : la construction d'une coalition avec les député·es de son camp qui a été battu et la complicité du Rassemblement national pour appuyer la politique menée.

Alors que les forces de gauche et écologistes, réunies dans la coalition du NFP avaient proposé Lucie Castets en appelant à construire des compromis et des majorités parlementaires à partir des propositions contenues dans notre programme, Emmanuel Macron et la droite font le choix de continuer à servir les intérêts de la finance d’abord.

Ils font le choix d’une union des droites alors que le camp présidentiel a été battu aux dernières élections. Les électeurs et électrices apprécieront. Une fois de plus, comme lors du référendum de 2005, le vote des Français est balayé d’un revers de main.

Pour le PCF, c’est un coup de force, un déni de démocratie. Les Françaises et les Français veulent le changement. Nous ferons tout pour qu’ils l’obtiennent. Dans l’hexagone comme en Outre-Mer, où la situation se dégrade fortement, ils veulent retrouver du pouvoir d’achat, des hausses de salaires, des services publics qui fonctionnent. Ils veulent être respectés ! A l’international, ils ne veulent plus d'une diplomatie française qui entretient la militarisation et les logiques de puissances.

Les communistes veulent être utiles au peuple, au monde du travail. Ils poursuivront leur combat en faveur de la justice sociale et fiscale avec l’ensemble des forces de la coalition. Ils refuseront aussi d’ajouter du chaos au chaos et agiront en toute circonstance par leurs votes, leurs actions, leurs mobilisations, pour obtenir le plus possible d’avancées sociales et démocratiques, de nouveaux droits pour les salariés et un changement de l’utilisation de l’argent.

Nous mettrons en débat les réformes indispensables pour envoyer un signal clair au monde du travail, aux agent·es des services publics, comme à celles et ceux du secteur privé en abrogeant la réforme des retraites, en revalorisant le travail par une hausse des salaires, en refusant l'austérité et en investissant dans nos services publics, en menant une véritable politique énergétique et industrielle dans notre pays pour relever le défi climatique, créer des emplois et des richesses nouvelles pour répondre aux besoins.

Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour combattre une politique qui tournerait le dos aux intérêts de la France, à commencer par la censure du gouvernement.

Paris, le 4 septembre 2024.

Fabien Roussel, 
Secrétaire national du PCF

 

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Nos revendications sont majoritaires et doivent être appliquées

27 Juillet 2024, 08:41am

Publié par PCF Villepinte

 

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Le NFP propose Lucie Castets

24 Juillet 2024, 09:22am

Publié par PCF Villepinte

Le NFP propose
Lucie Castets
au poste de première Ministre

Publié le 23 juillet 2024

La réunion des responsables des partis du Nouveau Front Populaire a conclu positivement ses travaux ce mardi 23 juillet, 16 jours après le résultat des élections législatives qui ont fait de la coalition la première force à l’Assemblée nationale.


Elle présente au président de la République la proposition de nommer Première ministre Madame Lucie Castets.


Animatrice de luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics, activement engagée dans le combat d’idées contre la retraite à 64 ans, haute fonctionnaire ayant travaillé à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière, issue de la société civile, elle sera forte de notre engagement complet à ses côtés dans le gouvernement qu’elle dirigera.


Prêt au travail commun, le Nouveau Front Populaire appelle notre peuple à s’impliquer par son action dans la réussite de la mise en œuvre de son programme pour satisfaire ses aspirations à une vie digne et répondre à la crise environnementale.

 

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Le Président de la République se moque bien des Français.

23 Juillet 2024, 11:40am

Publié par PCF Villepinte

« On prend les mêmes et on recommence ! »

Le Président de la République se moque bien des Français. Voilà le ressentiment qui monte dans notre pays aujourd’hui, conjugué avec beaucoup de colère. Car malgré deux défaites aux élections européenne et législatives, le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir.

Il ose même renvoyer dos à dos le Rassemblement national et les forces politiques du Nouveau Front Populaire, justifiant ainsi ses petits arrangements politiciens pour empêcher le NFP d’accéder aux responsabilités.

Pourtant, les Françaises et les Français ont, ces dernières semaines, exprimé à trois reprises dans les urnes leur volonté de changement. Certes en utilisant des bulletins différents, mais à chaque fois avec la même volonté, la même colère, le même objectif : en finir avec la politique d’Emmanuel Macron.

En refusant le changement, c’est tout le processus démocratique, toutes les institutions de la République qui se trouvent fragilisées.

Malheureusement, la France a un Président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.

Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.

Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.

Celle du barrage républicain qui permet à des candidats macronistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.

Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême-droite.

Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère.

Ces derniers mois révèlent au grand jour la grande détresse d’un pays qui a perdu sa boussole républicaine : la défense des intérêts du peuple d’abord.

C’est au nom de cette boussole que notre République s’est construite, de 1789 à la Résistance et la Libération quand la nation a su se rassembler pour reconstruire le pays. Cette culture de l’intérêt général a disparu. Les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus.

C’est un symbole important que la parution du classement, ce 20 juillet 2024, des 500 plus grandes fortunes de France, dont le patrimoine a encore grandi, au lendemain du hold-up de la macronie et de la droite sur l’Assemblée nationale.

En 7 ans de pouvoir, ceux-là ont vu leur patrimoine plus que doubler ! 1 228 milliards d’euros en 2024 contre 570 Milliards en 2017, soit 115% de hausse ! A l’évidence, les salaires n’ont pas vu la même progression depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée!

En 7 ans de pouvoir macroniste, le nombre de travailleurs au SMIC est passé de 12% à 17% !

Tout augmente, le nombre de milliardaires comme le nombre de Smicards. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre.

Les caisses de l’État ont été vidées par ces gouvernements qui ont d’abord servi les grandes fortunes.

Plus de 70 milliards de cadeaux fiscaux par an pour les plus riches, pour les actionnaires du CAC 40, pour le monde de la finance.

Comment financer des services publics efficaces, garantir les meilleurs écoles pour tous nos enfants, quels que soient leurs origines sociales ou leur lieu d’habitation ? Comment assurer la tranquillité publique, protéger nos concitoyens de la drogue ou de balles perdues, lutter contre la corruption, les fraudeurs fiscaux, quand tous les moyens de l’Etat sont laissés à l’abandon?

Quand L’État fout le camp, tout fout le camp.

Emmanuel Macron a laissé la France à l’abandon. Y compris sur la scène internationale, préférant soutenir les voies de la guerre plutôt que celles de la Paix, en Ukraine comme au Proche-Orient, totalement aligné derrière la politique américaine.

Dans les mois qui viennent, il devra assumer cette situation:

Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable.

Une impasse politique pour les Français qui ne verront jamais le changement attendu. Leur colère va grandir. Comment va t-elle s’exprimer ? Je ne sais pas mais je serai à leurs côtés pour qu’ensemble, nous arrivions à les battre définitivement.

Mais aujourd’hui, à la veille de partir en vacances, je veux dire clairement au Président de la République : vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités.

Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain.

La seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme nous, n’ont jamais perdu leur boussole.

Nous ferons appel au peuple, à l’intervention citoyenne, à toutes les forces vives de la nation, syndicales, associatives, citoyennes.

Nous resterons unitaire pour deux au sein des forces de gauche et écologistes pour construire l’espoir du changement, malgré tout.

Nous prendrons toute notre place au Parlement, avec les sénateurs, sénatrices et députés communistes et apparentés pour défendre tout ce qui ira dans le bon sens et censurer tout ce qui portera atteinte à nos concitoyens.

Nous serons encore plus présents dans les villes, les départements, les régions ou les élus communistes exercent leurs mandats dans la plus grande proximité, avec beaucoup d’honnêteté et de sincérité, avec l’objectif à chaque fois d’être les plus utiles et les plus efficaces.

Nous serons de tous les combats, dans les villes, les villages, au plus près des attentes des salariés, de la jeunesse, des habitants des grandes villes comme de la ruralité. La dignité de chacun, la Paix comme le climat sont au cœur de notre engagement.

Nous gardons intact l’espoir de bâtir des Jours Heureux. Nous y mettrons toutes nos forces dès la rentrée prochaine.

Rendez-vous à la fête de l’Humanité !

 

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porter le RN au pouvoir

19 Juillet 2024, 07:28am

Publié par PCF Villepinte

Exclusif : Périclès, le projet secret de Pierre-Édouard Stérin pour installer le RN au pouvoir

« 150 millions d’euros sur les dix prochaines années » pour promouvoir des « valeurs clés » de l’extrême droite, « servir et sauver la France » : le projet Périclès, dont l’Humanité publie les détails, fixe les ambitions du milliardaire Pierre-Édouard Stérin pour porter le RN au pouvoir.

L'Humanité Thomas Lemahieu

Avec Périclès, Pierre-Édouard Sterin peaufine son plan pour faire arriver l’extrême droite au pouvoir.
© Stephane LAGOUTTE/Challenges-REA

Daniel Kretinsky l’a annoncé ce jeudi : il ne vendra pas son hebdomadaire Marianne au milliardaire Pierre-Édouard Stérin, dont les actifs sont évalués à 1,2 milliard d’euros. La proximité de ce dernier avec l’extrême droite lui aurait-elle coûté l’affaire ?

Patron d’Otium Capital, de Smartbox et du Fonds du bien commun, Pierre-Édouard Stérin continue à démentir. Catholique, conservateur, libertarien et exilé fiscal – il s’est installé en Belgique en 2012 –, celui que l’Humanité Magazine présentait en début d’année comme le « saint patron de l’extrême droite », n’en démord pas. « Je suis engagé, écrit-il à l’Humanité, mais mon engagement n’est pas partisan, à ce titre je revendique cette neutralité. Comme vous avez pu le voir, j’échange et soutiens des personnalités de différents partis et sensibilités de la droite. »

150 millions d’euros pour faire gagner l’extrême droite dans les urnes et dans les têtes

Un document ultra-confidentiel, établi à l’automne 2023 et que l’Humanité a pu consulter, dit pourtant tout le contraire sur une vingtaine de pages dont nous révélons les grandes lignes aujourd’hui. Cette feuille de route vise très explicitement à installer au pouvoir en France une alliance de l’extrême droite et de la droite libérale conservatrice.

Ce projet politique, rédigé comme un business plan de start-up, détaille un plan global et systémique en une série d’étapes savamment coordonnées, avec un rétroplanning, des « cibles » à approcher, des « talents » à recruter…

Avec Périclès, Pierre-Édouard Stérin ambitionne de déployer 150 millions d’euros sur les 10 prochaines années.

Document l’Humanité

Son « nom de code », Périclès, avait déjà été dévoilé par la Lettre A, en avril. Tout comme l’identité de certains de ses protagonistes, issus, pour une bonne part, de la galaxie financière d’Otium Capital ou de réseaux tissés avec des « Républicains », l’entourage de Zemmour ou directement au RN… Mais comme en témoignent nos révélations en détail, cette opération secrète imaginée par Pierre-Édouard Stérin et ses proches, c’est bien plus que ça !

Un acronyme, d’abord, constitué à partir d’une litanie explicite : « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes. » Un objectif, ensuite : « Notre projet découle d’un ensemble de valeurs clés (liberté, enracinement et identité, anthropologie chrétienne, etc.) luttant contre les maux principaux de notre pays (socialisme, wokisme, islamisme, immigration). Pour servir et sauver la France, nous voulons permettre la victoire idéologique, électorale et politique. »

Périclès défend les valeurs de l’extrême droite.
 

Document l’Humanité

Dans cette grande ambition, autant que pour ses activités de charité – bien ordonnées, toutefois, vers l’école privée ou les anti-IVG – qu’il met systématiquement en avant, l’homme d’affaires ne lésine pas sur les moyens, promettant à Périclès un budget de 150 millions d’euros sur les dix prochaines années.

Pour limiter « le risque légal et réputationnel » d’un tel lien financier, des précautions sont prises. Ainsi, les promoteurs de Périclès ont créé, il y a un an, pile-poil, une « association mère » qui a pour objet de « développer et soutenir tout projet visant au rayonnement de la France, au respect de sa culture, à la préservation de son identité et de ses traditions ». Une autre structure associative, domiciliée à l’adresse du siège parisien d’Otium Capital et du Fonds du bien commun, a été montée au printemps, avec trois des dirigeants recrutés pour Périclès comme représentants légaux.

Au-delà de la phase d’« incubation » de Périclès, Stérin entend s’impliquer à chaque étape : c’est, par exemple, sur le propre réseau social professionnel du milliardaire libertarien que repose une bonne part de la recherche des candidats destinés à constituer une « réserve » de plus de 1 000 personnes « alignées » sur ses valeurs et aptes à gouverner en 2027 en cas de victoire de Le Pen à la présidentielle.

« La réserve est encore au stade de projet », se défend Pierre-Édouard Stérin. Pas davantage de porosité, assure-t-il, entre Périclès et ses différentes structures financières. « Le projet Périclès est séparé des autres projets, notamment du Fonds du bien commun, avec des locaux différents, équipes différentes et flux financiers distincts », répond Stérin à l’Humanité. Également sollicité, Alban du Rostu, directeur du Fonds du bien commun, qui revendique dans son manifeste être « apolitique », n’a pas répondu à nos questions.

« 300 villes à gagner absolument par le RN en 2026 »

Périclès, ce n’est pas seulement une structure et un financement. C’est aussi un programme qui voit loin – jusqu’en 2032 – et qui se décline en autant d’actions multifacettes. L’année dernière, près de 3,5 millions d’euros ont été distribués au titre d’un « essaimage » à des bénéficiaires – non identifiés explicitement – engagés pour « la famille, base de la société », contre la « théorie du genre », pour « la préférence nationale », contre la « laïcité agressive », pour la « place particulière du christianisme » et contre « l’assistanat », etc. Autour de ces thèmes gravite une galaxie de lobbies dirigés par des « auditeurs » de l’Institut de formation politique (IFP), dirigé par Alexandre Pesey, intronisé « conseiller opérationnel » de Périclès.

À ses côtés, Nicolas Govillot, dirigeant de haut rang au sein du Crédit mutuel. « Jusqu’en avril dernier, M. Govillot était en charge de l’investissement pour les Assurances du Crédit mutuel, l’un des investisseurs majeurs en France. De ce fait, il est naturel que M. Govillot ait des échanges avec les principaux investisseurs français, dont monsieur Stérin fait partie, assume un porte-parole des ACM. M. Govillot n’a aucun autre engagement en dehors de ces fonctions. Il n’occupe aucune fonction dans le projet que vous citez. »

Parmi les grands « projets organiques » de l’opération Périclès, engagés en 2023, une « guérilla juridique » conduite par un collectif d’une vingtaine d’avocats, avec à sa tête le Belge Aymeric de Lamotte, qui ambitionne de lancer à terme une quarantaine de procédures par an. Autre mission : du « conseil opérationnel » en vue des municipales, au service exclusif des lepénistes, avec l’objectif de « 300 villes à gagner absolument par le RN en 2026 ».

Objectif annoncé : faire gagner 300 mairies au RN.

Document l’Humanité

Une « école des futurs maires » a été mise en place, il y a trois mois, sous la marque Politicae. Présentées comme « non partisanes » et purement techniques, ces formations en ligne, délivrées par des élus locaux – dont l’un, Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire (Haute-Savoie), figure parmi les candidats LR-RN battus aux législatives –, ne tournent pas encore à plein régime.

Sous la direction de Philippe de Gestas, ex-secrétaire général du Mouvement conservateur – un micro-parti issu des rangs de la Manif pour tous rentré à l’UMP via Sens commun et rallié à Reconquête ! lors des européennes –, Politicae a déjà procédé à plusieurs recrutements avec, pour objectif final, « faire gagner, en 2026, plus de 1 000 maires de petites et moyennes communes ».

Afin d’alimenter le narratif en faveur de l’union des droites extrêmes, Périclès entend encore financer des « baromètres » dédiés à l’insécurité, à l’immigration et à « l’extrême gauche ». L’achat d’un institut de sondage est envisagé. Mais le projet le plus central est sans doute la mise en place du « premier think tank de droite en France ».

Pour parvenir à cet objectif, Périclès n’écarte pas l’option d’un « achat », là aussi, de structures existantes : l’Institut Thomas-More, créé par Charles Millon, ou la Fondation du Pont-Neuf, liée à Charles Beigbeder…

Bien peser le pour et le contre

Document l’Humanité

Installer une « présence proche » avec des responsables politiques d’extrême droite

Dans le document que révèle l’Humanité, une page attire particulièrement l’attention. Y figurent les portraits des grands noms de la droite et de l’extrême droite, de Nicolas Sarkozy à Laurent Wauquiez ou Marion Maréchal, avec lesquelles Périclès entend installer une « présence proche » afin de gagner leur « confiance » et une « influence réelle » sur eux.

Sans surprise, ce sont Marine Le Pen et Jordan Bardella qui figurent au firmament de ce classement. Mais Éric Ciotti y trouve aussi une bonne place. « Comme vous pouvez le constater des échanges sont en cours ou prévus avec des personnalités de toutes les sensibilités de droite, d’Horizons, de LR, de Reconquête, du RN ou de personnalités non affiliées », répond Stérin aux questions de l’Humanité.

Périclès déploie sa toile au sein des politiciens de droite.

Document l’Humanité

Présent dans la salle lors du dévoilement du projet, l’ex-premier ministre François Fillon tempère son implication dans Périclès. « Comme vous le savez, j’ai quitté la vie publique et je ne participe à aucun parti, ni à aucune organisation politique, soutient-il en réponse à nos questions. J’ai rencontré Pierre-Édouard Stérin et assisté à une présentation de son cercle de réflexion, mais je n’y participe d’aucune façon. Je considère cependant que tous les projets pour renouveler la pensée de la droite en France sont les bienvenus et ce n’est pas l’Humanité qui peut contester l’utilité d’une réflexion idéologique et d’écoles de formation des cadres ! »

François Fillon ne serait pas la seule personnalité politique approchée, via le projet Périclès, par Pierre-Édouard Stérin. « Je peux simplement vous confirmer que nous avons échangé avec une demi-douzaine d’anciens ministres de droite des gouvernements de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron au cours des derniers mois », reconnaît l’intéressé. « Le contexte politique actuel a fortement augmenté ma volonté d’agir au service des droites, qui sont majoritaires mais dont la division conduira peut-être à un gouvernement de gauche », ajoute le milliardaire.

Financements à fonds perdu et aide aux « ressources humaines » de campagnes politiques, volonté de poursuivre systématiquement les adversaires devant les tribunaux, conseils stratégiques, menées idéologiques… l’ambition de Périclès dépasse les frontières hexagonales. Un « voyage international (Hongrie) pour inspiration/alliances » est ainsi évoqué. Et, à l’horizon 2027-2032, une « présence dans cinq pays européens ».

Dans une tribune publiée jeudi par le Figaro, l’homme d’affaires officialise l’existence de ce « projet politique au sens noble du terme », selon lui « totalement indépendant » de ses activités économiques. « Je ne suis pas un homme politique et je ne le serai jamais », y assure-t-il.

Auprès de l’Humanité, il insiste sur « la nature confidentielle » du document que nous reproduisons : sa publication serait, prévient-il, constitutive « d’une divulgation du secret des affaires et pourrait exposer votre journal à des poursuites ».

 

 

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Assemblée Nationale

19 Juillet 2024, 07:20am

Publié par PCF Villepinte

Le piège LR-Macronie

se referme sur la gauche à l’Assemblée nationale

Avec 220 voix, Yaël Braun-Pivet est parvenue à se maintenir au Perchoir à la faveur de magouilles avec « Les Républicains ». Le candidat du Nouveau Front populaire, le communiste André Chassaigne, échoue de peu à la renverser.

L'Humanité Emilio MesletGaël De SantisLisa Guillemin

 

Yaël Braun-Pivet est élue présidente de l’Assemblée nationale, le 18 juillet 2024.
© REUTERS/Sarah Meyssonnier

Il leur fallait se sauver à tout prix. Quitte à verser dans la tambouille. Quitte à oublier que les Français viennent de voter aux législatives. Mais voilà venue la « clarification » attendue par Emmanuel Macron, qui a tout fait pour éviter d’avoir à reconnaître sa défaite électorale. À l’issue des trois tours de scrutin pour désigner le président de l’Assemblée nationale, le camp présidentiel a réalisé un hold-up. Les députés ont réélu Yaël Braun-Pivet, avec 220 voix.

Dont 17 voix de ministres démissionnaires toujours en poste au mépris de la séparation des pouvoirs inscrite dans la Constitution. La titulaire du Perchoir pour la mandature à venir ne doit sa survie qu’à un deal d’arrière-cuisine avec « Les Républicains » (LR), qui l’ont aidé à battre le communiste et candidat commun du Nouveau Front populaire (NFP), André Chassaigne, qui a rassemblé 207 voix.

« Honte à tous ces députés qui ont choisi une alliance de fortune, celle du camp présidentiel avec les droites. Leur politique est rejetée, mais ils veulent l’imposer. C’est un coup de force contre la démocratie », a réagi le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Et l’écologiste Benoît Biteau d’appuyer : « Il ne faudrait pas que les macronistes le prennent à nouveau comme la validation de leur projet politique. »

Manigances et coup de Trafalgar

Dès jeudi matin, le bruit d’un coup de Trafalgar parcourt les salles et jardins du Palais Bourbon. La presse est à l’affût de la moindre rumeur pouvant donner une indication sur l’issue du scrutin prévu à 15 heures le jour même. Les caméras, les micros tendus et les pages de carnets noircies sont légion, signe que ce 18 juillet est l’une de ces dates que l’Histoire retiendra. Les députés passent, s’arrêtent pour un duplex. Un long flottement s’installe.

En coulisses, les manigances se trament dans l’objectif de faire perdre la gauche, favorite pour le Perchoir car elle dispose du plus grand nombre de sièges. Quelques échos des tractations arrivent aux journalistes. Et les divers élus de droite rodent leur récit, à l’instar de François-Xavier Ceccoli, qui assure que « le pays ne peut pas être paralysé » par une victoire du NFP.

Son collègue Philippe Gosselin dit ne « pas avoir envie de (lui) donner les clés de cette maison, car (il) n’oublie pas que le président de l’Assemblée nationale nomme aussi des membres du Conseil constitutionnel ». L’accord de gouvernement demandé par la droite à la Macronie est en marche.

L’ex-président du groupe LR Olivier Marleix débarque même avec un exemplaire de la Grande Peur de juillet 1789 dans un petit groupe qui discute, dont l’ancien ministre d’Emmanuel Macron Guillaume Kasbarian. « Notre pays vit une période de grande instabilité. Nous vivons une crise économique, politique et institutionnelle avec un État impuissant. (…) Il faut donc un grand esprit de responsabilité pour éviter le pire. »

D’après l’Opinion, l’actuel député à la tête de ce groupe, Laurent Wauquiez, a même réalisé le braquage du siècle : troquer sept postes, dont deux vice-présidences, la présidence de la commission des Finances et un poste de questeur, contre le soutien de ses 46 députés à une candidature macroniste. « On ne veut pas d’un communiste au Perchoir et nous ferons tout pour l’éviter », plastronne aussi le député d’extrême droite Kévin Mauvieux sur LCP.

Le piège est bien en place mais le NFP continue, en début d’après-midi, d’espérer qu’un sursaut soit encore possible, qu’il y ait « un trou de souris », comme le dit la communiste Elsa Faucillon. « Soit nous avons un président légitime – André Chassaigne – soit une présidente illégitime, estime l’insoumise Aurélie Trouvé. À quel moment les LR ont-ils expliqué à leurs électeurs qu’ils étaient des macronistes ? »

La gauche compte sur l’expérience, la connaissance des rouages de l’institution et les bonnes relations en dehors du NFP de son candidat pour faire la différence. « Il a montré son indépendance et sa sincérité. Il n’est pas prisonnier du président de la République », loue Benjamin Lucas, porte-parole du groupe Écologiste et social. Avant d’être interrompu par l’élu du Modem Romain Daubié : « C’est un type bien qui, contrairement à d’autres, sait dire bonjour. Il va attirer des voix. »

Mais le Palais Bourbon est en lévitation, suspendu aux combines : vont-elles suffire aux macronistes pour sauver la peau du président ? Les bruits se font de plus en plus insistants, irritant nombre de parlementaires. Comme le régionaliste du groupe centriste Liot Paul Molac : « Si c’est un macroniste au Perchoir, ça voudra dire qu’on fait comme s’il n’y avait pas eu d’élections législatives. Ce serait un très mauvais signal envoyé aux deux tiers des Français. »

Peu avant 15 heures, la garde républicaine prend place, prête à accompagner le doyen de cette Assemblée vers l’Hémicycle. Devant les sabres au clair des militaires, le parlementaire RN José Gonzalez, 81 ans, s’avance salle des Pas-Perdus. Sur les fauteuils rouges, 574 des 577 députés prennent place par ordre alphabétique.

Situation qui oblige des députés à s’asseoir là où le RN s’installe habituellement et les insoumis Antoine Léaument et Sophia Chikirou, par exemple, à siéger respectivement à côté de Marine Le Pen et Sébastien Chenu. « Il y a un cordon sanitaire entre nous », en rit le premier. Et toute l’Assemblée doit supporter de voir au Perchoir l’ouverture de la XVIIe législature présidée par un nostalgique de l’OAS qui, comme en 2022, regrette l’Algérie française, en évoquant son « déchirant déracinement ».

Un à un, les parlementaires montent à la tribune pour glisser un bulletin dans l’urne. Sauf le député Génération.s Sébastien Peytavie, en fauteuil roulant : « J’ai dû confier mon vote à un huissier. Une institution encore incapable d’adapter le vote pour les personnes handicapées. La maison du peuple, vous dîtes ? » a-t-il réagi sur X.

Il a fallu attendre le troisième tour pour que l’urne lui soit amenée après l’intervention du communiste Stéphane Peu. La plupart des élus de gauche refusent de serrer la main de l’assesseur du jour, le benjamin de l’Hémicycle issu des bancs du RN. Il est un peu plus de 17 heures lorsque les résultats du premier tour tombent.

Tout change pour que rien ne change

Avec 200 voix, André Chassaigne devance alors le lepéniste Sébastien Chenu (142 voix) et Yaël Braun-Pivet (124). Le LR Philippe Juvin (48) et la députée Horizons Naïma Moutchou (38) se retirent en faveur de leur alliée macroniste quand le Liot Charles de Courson (18) se maintient pour le second scrutin. Le camp présidentiel pèse alors 210 voix. « Nous appelons tous ceux qui ont déjà fait barrage républicain dans les urnes ou qui en ont bénéficié de se reporter vers André Chassaigne, qui va permettre d’apaiser le débat », plaide l’écologiste Léa Balage El Mariky.

L’optimisme ne fait alors pas loi chez les parlementaires de gauche. Deux heures plus tard, le deuxième tour accouche de ce résultat : Yaël Braun-Pivet (210), André Chassaigne (202), Sébastien Chenu (143) et Charles de Courson (12). À la surprise générale, ce dernier retire sa candidature et ouvre une voie à la victoire d’André Chassaigne, lequel a 8 voix de retard. En cas d’égalité, le communiste, plus âgé, l’emporterait.

Mais, vers 20 h 30, Yaël Braun-Pivet est annoncée gagnante par José Gonzalez. Elle récolte 13 voix de plus que son principal adversaire. « Nous avons pu voir un pays inquiet, fracturé. Nous avons aujourd’hui une immense responsabilité, a-t-elle dit une fois installée au Perchoir. Nous devons apporter de nouvelles solutions avec de nouvelles méthodes. (…) Nous n’avons pas le choix. Nous devons nous entendre. Nous devons coopérer. »

Le député communiste et coprésident du groupe GDR André Chassaigne répond : « Nous serons dans l’Assemblée les défenseurs du pouvoir législatif qui ne doit pas être la courroie de transmission de quelque exécutif que ce soit. Le vote des Français a été volé par une alliance contre nature. Que les députés LR qui ont permis cela se déclarent dans l’opposition est malsain et nauséabond. »

Celle qui fut vilipendée pour ses innombrables coups de force rempile, comme si les Français n’avaient pas voté. Emmanuel Macron va désormais s’appuyer sur ce résultat pour empêcher l’arrivée de la gauche au pouvoir. Elle n’a pourtant pas dit son dernier mot.

 

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NFP

17 Juillet 2024, 09:32am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 15 juillet 2024

La France Insoumise vient de décider de ne plus participer aux discussions menées jusqu'à présent avec le PCF, le PS et les écologistes dans le cadre du Nouveau Front Populaire visant à proposer au Président de la République, un nom pour le poste de Premier ministre.

Le PCF alerte sur le danger de mettre fin à ces discussions.

Aucune position n’est figée, de part et d’autre. Notre responsabilité est immense. Il serait incompréhensible que l’une des forces quitte les discussions que nous avons depuis des semaines, au risque de laisser le camp présidentiel reprendre la main.

Si nous partageons l'incompréhension du refus de la candidature d’Huguette Bello, nous continuons de partager l' objectif de présenter une candidature unique du NFP - communiste, socialiste, écologiste ou insoumise - pour la présidence de l Assemblée nationale et nous portons avec le PS et EELV une proposition commune pour le poste de Premier ministre visant à rassembler toute la gauche et la société civile.

Nous demandons à nos partenaires, à l'issue de la réunion des groupes parlementaires, de reprendre au plus vite les négociations pour aboutir à une solution partagée.

Oui, il faut de la clarté et répondre à l’immense attente de nos électeurs comme celle de tous les Français.

Pas d’ultimatum, pas de veto, soyons responsables.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,

Le 15 juillet 2024.

 

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Proposition du Premier Ministre : déclaration de Fabien Roussel

14 Juillet 2024, 18:53pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 14 juillet 2024

Huguette Bello m'a fait part ce matin de sa décision de renoncer à la proposition que je lui ai faite et vient de l'exprimer publiquement.

C'est le résultat du manque de clarté de plusieurs forces du Nouveau front populaire dans le soutien à cette proposition.

Je veux saluer l'élue, la femme de gauche, la républicaine. Ses mots ce matin temoignent de son grand sens des responsabilités et de sa hauteur de vue.

J'appelle les forces du Nouveau front populaire à entendre son message : "Garantir l'unité du nouveau front populaire est indispensable".

Je demande une réunion aux chef•fes de partis au plus vite pour sortir par le haut de la situation de blocage actuelle. Il faut arrêter le double langage et les ambiguïtés. Chacun doit faire preuve de sérieux et de responsabilité, sans intentions dissimulées.

Pour notre part, nous sommes transparent•es. Notre position est publique. Nous avons exprimé notre préférence. Et nous ne mettrons aucun véto sur aucune candidature.

Nous voulons contribuer de toutes nos forces à une issue positive avec une seule boussole : répondre aux urgences sociales et écologiques.
 

Fabien Roussel,
 

Paris, le 14 juillet 2024

 

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