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taxer les retraité-e-s
Taxer les retraité-e-s les plus aisé-e-s...?
Oui mais comment... nous dit Le Point.
Rétablissement de l'ISF dirons-nous!
Reforme des retraites
Retraite : réformer la réforme
L'Humanité J-C Le Duigou
Le ballet semble bien orchestré. Alors que la pression s’accentue pour une « remise à plat de la réforme des retraites » patronat, macronistes et leaders de la droite se coalisent pour empêcher toute remise en cause substantielle du texte.
Acte premier, le nouveau Président du Conseil d’orientation des retraites -imposé il y a quelques mois- alerte sur « la dégradation de l’équilibre de nos finances sociales ». Patrick Martin le Président du Medef se saisit de sa rencontre avec le nouveau Premier ministre pour appeler sur le perron de Matignon à « dépasser la concertation à venir sur l’aménagement de la dernière réforme des retraites pour remettre à plat le financement de la protection sociale dans son ensemble ».
Est-ce à dire que le patronat est prêt à monnayer quelques concessions plus ou moins claires contre une mise en cause globale du système Entendez introduire la capitalisation et élargir le recours à la TVA, baptisée pour l’occasion « TVA Sociale » Il ne reste plus qu’à un ministre anonyme de susurrer que « le déficit est beaucoup plus important qu’annoncé » puis à quelques « experts » à prendre la plume pour vanter le régime de retraite par points.
Tous espèrent ainsi noyer le poisson. La priorité n’est-elle pas de revenir sur la réforme des retraites et l’allongement de la durée de cotisation ! Les salariés s’interrogent : où sont les marges de manœuvre ? Que veut dire rechercher un « compromis plus large » alors qu’il n’est pas question de sortir de l’approche comptable ? On s’y enfonce même un peu plus, ce que souhaite le gouvernement, en y impliquant les organisations syndicales.
« Priorité aux petites pensions » est une fausse fenêtre, bien vague, car il s’agit surtout exclure toute « hausse du coût du travail ». Ce qui veut bien dire que pour trouver 20 milliards d’euros les propositions, hormis quelques finasseries, devront nécessairement tourner autour de « nouveaux sacrifices ».
Et si l’on discutait des vraies solutions ?
L’augmentation du nombre de retraités est bien sûr un défi. Mais qui peut réellement soutenir que les problèmes démographiques se sont brutalement aggravés dans la dernière période ? La réalité est plus simple, les marchés financiers sont là, estimant « illégitime » l’existence d’un système public de retraite par répartition, un système qui les prive d’un champ d’activités lucratives. Discuter du déficit dans le financement des retraites ou de la protection sociale en général n’a aucun sens, c’est un véritable débat sur une réforme des conditions générales de financement de l’État social qui est nécessaire.
Première mesure à envisager, remettre à plat le régime d’exonérations patronales si coûteux pour les comptes publics et si inefficace. Il y va de plus de 70 à 90 milliards d’euros. En second lieu des ressources additionnelles sont concevables en instaurant une contribution venant des revenus de la propriété et des revenus financiers des entreprises. Le surcroît de recettes pourrait atteindre 30 milliards d’euros.
Mais l’essentiel de la réponse dépend de l’emploi et d’une politique du travail ambitieuse. Le Conseil d’orientation des retraites avait produit il y a 10 ans un diagnostic sérieux montrant que la récession était à l’origine de la perte de beaucoup de cotisations, 20 milliards d’€ recettes annuelles pour le seul système de retraite, autant pour l’assurance maladie selon nous, soit beaucoup plus que le besoin de financement affiché pour l’ensemble des régimes sociaux.
L’assiette des cotisations c’est en effet la masse des femmes et des hommes qui travaillent. Une modulation des cotisations patronales en fonction des emplois créés ou supprimés par les entreprises pourrait contribuer à doper cette assise emploi/salaire.et à mieux répartir l’effort entre branches. L’évidence est là. Quand 6 à 7 millions de personnes sont, en France, écartées d’un véritable travail, il devient difficile d’assurer la pérennité des régimes de protection sociale.
100% secu
Profit(s)
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Pendant ce temps-là, les actionnaires se gavent…
Rengaine « Dividendes : les groupes du CAC 40 n’ont jamais été aussi généreux ». Vous ne rêvez pas : ainsi titrait les Échos, ce mardi 14 janvier, avant même la déclaration de politique générale de François IV à l’Assemblée nationale. Même pour le quotidien économique appartenant à Bernard Arnault, les mots ont un sens : « Les 40 fleurons de la Bourse de Paris n’ont jamais redistribué autant d’argent à leurs actionnaires. »
L’année dernière, entre les dividendes et les rachats d’actions, ces groupes ont en effet reversé 98,2 milliards d’euros via des dividendes et des rachats d’actions, selon la lettre spécialisée Vernimmen.
Rassurons-nous,
il ne s’agit que d’une petite hausse de 1 % par rapport à 2023. Mais c’est un nouveau pic, un record. À titre de comparaison, les versements aux actionnaires sont désormais plus de 60 % supérieurs à leur niveau de 2019, juste avant le trou d’air de 2020 lié à l’épidémie de Covid.
D’où le titre de l’Humanité, le 15 janvier : « Le pactole à 100 milliards d’euros ». La financiarisation sans fin de l’économie se poursuit, comme si de rien n’était. Pendant ce temps-là, François IV vantait les mérites des multinationales qui, selon lui, « font honneur à la France et contribuent à sa richesse », jurant de les prémunir contre des « augmentations exponentielles d’impôts et de charges ». La même rengaine, toujours…
Riches
Quand on entend « nouveau », traduire : « renouveau ». Émergence, résurgence. Rupture, enchaînement. Et ainsi de suite. Les ultralibéraux ne font que prendre la suite. Il n’y a que dans les feuilletons à l’ancienne qu’on pouvait lire « suite et fin ». Pas dans les conduites du capitaliste de base, du prédateur pour lequel le fric règne en maître absolu. Avec la décrépitude des colifichets honorifiques, l’argent pour l’argent est devenu la seule médaille pour de vrai, l’unique logique. Pas, ou peu, de concurrents.
Le flouze globalisé n’a plus grand monde en face. Ses rivaux, courage, savoir, abnégation, travail, culture, ont été relégués en coulisses. N’importe quel citoyen sexagénaire issu des classes instruites bénéficie encore d’une infirmité qui ne se reproduira plus de sitôt : avoir grandi dans un monde, celui des fonctionnaires et des professions libérales, où l’argent n’était pas une valeur. Et quasiment une antivaleur.
Chanceux que nous fûmes, d’avoir entendu un leader socialiste dire, il n’y a pas si longtemps que ça, en 2006, dans une émission de télé : « Oui, je n’aime pas les riches, j’en conviens. » Le même homme devint plus tard Normal Ier, accédant à la fonction suprême, en 2012. Oserait-il réitérer ces propos, aujourd’hui ? Chiche ?
Corollaire
Ce qu’une culture tient pour sacré peut se définir, à toutes fins utiles, comme ce qui n’est pas à vendre. Panique chez les libéraux de tout poil quand ils viennent à buter sur de l’inaliénable et de l’inévaluable. Car, pour eux, tout est à vendre, à condition de réaliser des profits. Les lieux, les salariés, tout, même les actions en Bourse.
Résultats à deux chiffres obligatoires. Bien sûr, on parle de la Chine, des États-Unis, de la « mondialisation financière » un peu partout. Mais, à l’image de la France, l’Europe ne montre pas l’exemple.
Elle aussi vole de record en record. Après un millésime 2023 déjà exceptionnel, les groupes européens ont à nouveau versé un montant historique de dividendes à leurs actionnaires. Selon une étude de la société de gestion Allianz Global Investors, les groupes cotés du Vieux Continent ont distribué 440 milliards d’euros en 2024.
Vous avez bien lu.
Et ce montant progressera assurément dans les années qui viennent, préviennent les experts, qui, selon eux, augmentera de 4 % en 2025 à 459 milliards et frôlera les 500 milliards en 2026… Conclusion ? Mauvais temps pour le progressisme en Occident, tant il se vérifie que « l’oubli du passé est mortel au progrès ». Ce « progrès » tant vanté par Mac Macron II.
Alors, quoi ? Dans le recroquevillement du temps historique utile et nos horizons de mémoire en peau de chagrin, regardons le peu d’espace que l’omniprésence du présent laisse à la démangeaison prophétique, et à son corollaire, l’envie du Grand Soir… et de l’humain d’abord !
INTERNATIONAL
Publié le 16 janvier 2025
Cuba enfin retirée de la liste des Etats soutenant le terrorisme, la lutte pour la fin du blocus continue !
Hier soir, dans un communiqué de la Maison Blanche, J. Biden retirait enfin Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme. L’inscription illégale sur cette liste noire aux derniers jours du 1er mandat de Trump pour avoir accueilli, à la demande de la communauté internationale, le processus de paix colombien, avait depuis suscité de fortes protestations internationales. Elle avait entrainé, avec les 243 mesures supplémentaires de renforcement du blocus, des restrictions massives concernant les importations comme le commerce en général avec l’île.
De plus, le Titre III de la loi Helms-Burton est à nouveau suspendu. Le mémorandum de Trump de 2017 contre Cuba (NSPM-5) a également été éliminé hier soir, ce qui entraîne l’annulation de la Restricted Entity List. Celui-ci entrainait notamment des restrictions massives concernant le tourisme et les transactions avec Cuba incluant les hôtels et les entreprises.
Cette décision, à quelques jours de la passation de pouvoir à Donald Trump, est un premier pas vers le respect du droit international si souvent bafoué par les Etats-Unis, qui ont d’ailleurs été condamné par l’ONU en 2024 pour la 32eme fois consécutive.
Evidemment les risques sont grands que dès son retour au pouvoir D. Trump rétablisse ces mesures illégales et inhumaines. Mais il faut prendre cette décision pour ce qu’elle est : une victoire politique possible uniquement par la résistance du peuple cubain et par la mobilisation internationale !
A l’heure ou Cuba souffre plus que jamais des conséquences du blocus avec des restrictions drastiques dans le domaine de l’énergie notamment, cette éclaircie est plus que bienvenue.
Cependant, de façon globale, le blocus illégal et criminel ainsi que l’application des lois d’extraterritorialité américaines contre la France et l’Europe perdurent. Le PCF appelle à la poursuite de la mobilisation politique pour obtenir leur levée. L’Union Européenne et la France doivent s’y engager concrètement.
Nous saluons le peuple cubain et ses dirigeants qui depuis 66ans résistent à l’impérialisme américain et luttent pour la défense de la Révolution cubaine. Une première étape a été franchie hier et nous continuerons à nous battre jusqu’à la levée du blocus ! Le peuple cubain a le droit de vivre en paix et de choisir en toute souveraineté son propre développement économique, social et politique. C’est la base de la charte des Nations Unies et du droit international.
Fabien Roussel
16 janvier 2025
Arracher des vistoires
Dès la nomination du Premier ministre, les communistes ont consacré toute leur énergie à arracher des victoires pour les Français. Nous avons participé avec le Parti socialiste et les écologistes aux discussions avec le gouvernement dans cet unique objectif.
Si ces discussions n’ont pas permis d’obtenir des avancées à la hauteur des attentes du pays, la pression exercée par nos forces, les revendications des forces syndicales et les exigences des salariés, de nos concitoyens, ont conduit le Premier ministre à préciser par écrit, deux jours seulement après sa déclaration de politique générale, un certain nombre d’engagements. Il faut en prendre acte.
Pour autant, le compte n’y est pas.
C’est pourquoi, dans les jours et semaines qui viennent, nous continuerons à nous engager pour obtenir l’abrogation de la réforme des retraites, des hausses des salaires et des pensions, l’égalité professionnelle femmes-hommes, une baisse importante du coût de l’énergie, un plan pour l’emploi et l’industrie face aux plans de licenciements en cours, des avancées pour nos services publics, nos collectivités et un plan d’urgence pour les Outre-Mer.
Nous poursuivrons donc les discussions avec le gouvernement dans le cadre du budget de la nation comme celui de la Sécurité sociale. S‘il ne veut pas subir le vote d’une motion de censure sur ces budgets, le gouvernement doit s’engager à ne pas utiliser de 49-3. Il doit en être de même sur tout nouveau projet de réforme des retraites soumis au Parlement.
Le PCF a formulé de nombreuses propositions en ce sens en précisant les moyens financiers et démocratiques de les mettre en œuvre.
J’appelle les forces de gauche à ne pas attendre les prochaines échéances électorales et à agir ensemble aux côtés des salariés, de toutes celles et ceux qui luttent, pour combattre la politique d’austérité de ce gouvernement et arracher des victoires sociales, écologiques et démocratiques.
Paris, le 16 janvier 2025
Fabien Roussel,
Secrétaire national du PCF
PAIX
Une trêve a été annoncée à Gaza, enfin, après des semaines de négociations.
Le PCF exprime son soulagement de voir la fin des massacres et des crimes contre l’humanité commis par le gouvernement d’extrême droite israélien à Gaza et une perspective de libération des otages enlevés lors des attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, parmi lesquels figurent deux Français et de prisonniers politiques palestiniens.
C’est un soulagement pour le peuple palestinien, auquel des mois de souffrance auraient pu être épargnés et pour le peuple israélien, dont les mobilisations pour la libération des otages auraient dû être entendues, si les négociations n’avaient pas été systématiquement entravées et si les grandes puissances n’avaient pas fait preuve de lâcheté devant les crimes de l’extrême droite israélienne. Il aura fallu 100 000 bombardements israéliens sur Gaza et 45 000 morts officiellement recensés pour aboutir à ce possible accord.
Même si le cessez-le-feu n’entre officiellement en vigueur que dimanche, les combats et bombardements doivent cesser immédiatement.
Ce cessez-le-feu, aux coordonnées complexes, doit être pleinement appliqué et effectif. Il doit surtout ouvrir une nouvelle étape vers une paix dans la justice.
L’application pleine et entière du droit international s’impose et les arrêts de la CPI à l’encontre des ministres israéliens et des dirigeants du Hamas doivent être suivis d’effets, le cessez-le-feu n’effaçant pas les crimes commis. La mise à feu et à sang de la Cisjordanie par les colons et l’armée israélienne, l’occupation et la colonisation doivent cesser.
La France doit agir en ce sens, en commençant par reconnaître sans délai l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967, aux côtés de l’Etat d’Israël, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Tout doit être mis en œuvre, sous contrôle des Nations unies, pour favoriser l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, assurer la reconstruction du territoire et permettre à sa population de vivre sans occupation israélienne et dans la démocratie.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,
Paris, le 16 janvier 2025
Motion de censure
François Bayrou :
quelques miettes pour la gauche, le gâteau pour la droite et le patronat
Lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre François Bayrou a fait quelques gestes vers la gauche, notamment concernant la santé. Mais il s’arc-boute sur la dette et a proposé un « conclave » en lieu et place d’une suspension de la réforme des retraites. Le compte n’y est pas, estiment la plupart des députés de gauche. Une motion de censure devrait être examinée jeudi 16 janvier.
L'Humanité 14 janvier 2025 Gaël De Santis
Pas sûr que le premier ministre survive à son poste plusieurs mois. François Bayrou en a d’ailleurs plaisanté dès le début de son intervention devant les députés, ironisant sur les « 84 % de Français qui pensent que le gouvernement ne passera pas l’année ».
Ainsi assailli, et se déclarant « contraint au courage », il a d’emblée annoncé que de tous les maux qui frappent la France, le premier serait celui de la dette. Les responsables seraient même devant lui : « Tous les partis dits de gouvernement ont une responsabilité dans la situation créée ces dernières décennies », a-t-il asséné, sans oublier « tous les partis d’opposition » qui, « demandant sans cesse des dépenses supplémentaires, ont dansé aussi le tango fatal qui nous a conduits au bord de ce précipice ».
Une nouvelle cure d’austérité
Une fois les esprits saisis par cette attaque frontale, restait à savoir comment François Bayrou compte résoudre le problème. En augmentant les recettes fiscales ? Certainement pas.
Le premier ministre a donc annoncé une nouvelle cure d’austérité. Le tout en passant par une procédure budgétaire, qui reprend mercredi 15 janvier au Sénat, ne permettant pas l’adoption de recettes supplémentaires. Les dépenses seront donc sabrées. Et pour financer les investissements, François Bayrou compte sur une privatisation « des biens immobiliers de l’État ».
L’argument de la dette, ici utilisé contre notre modèle social, a également été très rapidement utilisé concernant nos retraites. Sur les 1 000 milliards d’euros de dette nouvelle creusée en dix ans, François Bayrou a estimé que la moitié serait imputable à notre système de retraites, au motif que l’État emprunterait « chaque année » 45 milliards d’euros pour combler le déficit du régime.
Courtisée, la gauche n’obtient finalement pas grand-chose
Une nouvelle façon d’accuser les Français de partir à un âge et de toucher des pensions au-dessus de leurs moyens, alors que des solutions de financements existent. Et comme il était ici attendu au tournant par une partie de la gauche, le chef du gouvernement a annoncé la tenue d’un « conclave ».
Partenaires sociaux et patronat se réuniront à partir de vendredi pour trouver un moyen de revenir sur le départ à 64 ans. Si une solution rassemble, elle sera reprise dans le budget 2026, sinon, la réforme d’Élisabeth Borne restera inchangée. Or le patronat disposera donc d’un droit de veto, ce qui inquiète sur les bancs de la gauche.
Courtisée afin d’éviter qu’elle ne vote une censure, cette dernière n’a finalement pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. François Bayrou a annoncé que « l’étude » des cahiers de doléances des gilets jaunes devait être reprise. « L’effort financier demandé aux collectivités sera ramené de 5 milliards initialement à 2,2 milliards en 2025 », a-t-il également énoncé.
L’immigration pour flirter avec l’extrême droite
Les déremboursements de médicaments, envisagés par son prédécesseur Michel Barnier, seront annulés. Enfin, « pour faire face à l’enjeu de la soutenabilité de l’hôpital, le gouvernement proposera une hausse notable de l’objectif national de l’assurance-maladie (Ondam) », a informé François Bayrou.
Mais dans le même mouvement, le chef du gouvernement a lancé de fluorescentes œillades à l’extrême droite, estimant que les immigrés mettent « en péril, par leur nombre, la cohésion de la nation ». Affirmant que 93 % des obligations de quitter le territoire français (OQTF) ne sont pas exécutées, le chef du gouvernement compte réactiver « le comité interministériel de contrôle de l’immigration ».
« L’installation d’une famille étrangère dans un village pyrénéen ou cévenol, c’est un mouvement de générosité qui se déploie (…). Mais que trente familles s’installent et le village se sent menacé et des vagues de rejet se déploient », a-t-il insisté, avant de prendre exemple sur les « illégaux » de Mayotte, qui si la situation était la même à Paris, seraient « 500 000 intra-muros ».
Vers une censure à gauche
Enfin, parmi les mesures qui pourraient plaire à tous, François Bayrou a annoncé la création d’une « banque de la démocratie » et a ouvert la porte à une élection des députés à la proportionnelle, sur une base territoriale, tout en restaurant au passage le cumul des mandats de maire et de parlementaire.
De quoi s’éviter les foudres d’une censure à gauche ? « Nous sommes très loin du compte sur les retraites, le pouvoir d’achat, les salaires, l’emploi, les services publics, l’industrie », a réagi, hors de l’Assemblée, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Plusieurs parlementaires communistes prévoient d’ores et déjà de voter la motion de censure de la France insoumise qui sera présentée jeudi. À la tribune de l’Assemblée, le député PCF Stéphane Peu a fustigé le refus de François Bayrou de « nommer une conférence sociale » et a appelé à ce que « le Parlement puisse travailler à une loi se substituant à la réforme repoussant l’âge de départ à la retraite à 64 ans ».
« Macron doit partir après sa troisième défaite électorale depuis 2022 »
La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a annoncé que son groupe censurerait le gouvernement, mettant en garde la tentation de celui-ci d’accompagner les « relents xénophobes les plus vils de l’extrême droite ». Et Mathilde Panot, présidente du groupe FI, s’en est prise à un gouvernement « arc-bouté sur la défense du monarque présidentiel ».
« Macron doit partir après sa troisième défaite électorale depuis 2022 », a-t-elle fustigé. Lors de son intervention, le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, n’a pas donné signe de l’attitude de son groupe. « Votre politique, monsieur le premier ministre, n’est pas la nôtre », a-t-il exposé, assurant demeurer « dans l’opposition » et refuser « tout portefeuille ministériel ».
Mais il a mis les députés partisans du gouvernement devant ce dilemme réel : « Que préférez-vous, la laisse et le bâton du RN ou la discussion exigeante avec la gauche ? » Il a toutefois mentionné les victoires « grâce à la gauche » que constituent certaines concessions de François Bayrou dans son discours, telle l’indexation des retraites sur l’inflation.
La droite s’inquiète des injonctions des marchés financiers
Et a ensuite interrogé le premier ministre pour avoir des précisions sur la contribution sur les hauts patrimoines, la taxe sur les transactions financières, l’augmentation des dépenses d’assurance-maladie, l’annulation de la suppression de 4 000 postes dans l’éducation nationale.
« Le compte n’y est pas », prévient-il. D’autant plus que François Bayrou a écarté toute hausse des impôts sur les plus grandes entreprises, estimant qu’une telle politique reviendrait à « tuer la poule aux œufs d’or ». Un argument que Laurence Parisot a assuré avoir brandi lorsqu’elle était présidente du Medef, ce qui donne une bonne idée des inspirations du premier ministre.
Du côté du « socle commun » les députés LR s’inquiètent justement du regard des marchés financiers, raison pour laquelle eux et les macronistes ont intimé, avec succès, au premier ministre de ne pas suspendre la réforme des retraites.
Pour emprunter, « nous sommes perçus comme moins sérieux que la Grèce », s’est indigné Laurent Wauquiez, le président de groupe, oubliant que la dette a largement été creusée en faisant des cadeaux et en répondant aux injonctions des marchés financiers.
La censure votée jeudi
Et à l’extrême droite ? Éric Ciotti, président du groupe UDR, n’est pas préoccupé par la question sociale. Il s’en est pris à une France « orange mécanique » minée par l’insécurité, avec autant de clandestins que « la population de la ville de Marseille ».
Jean-Philippe Tanguy, orateur du Rassemblement national, a poussé l’hallucination identitaire : « Le macronisme n’est qu’un trou noir détruisant l’identité de la France ».
Reste à savoir qui votera, ou non, la censure de jeudi. Jean-Luc Mélenchon a annoncé que les députés de gauche ne la votant pas seraient à ses yeux désormais en dehors du Nouveau Front populaire. Mardi soir, la plupart des députés NFP semblaient cependant disposés à la voter. Mais le vote déterminant pour l’avenir de François Bayrou interviendra sans doute, comme pour Michel Barnier, au moment de se prononcer sur le budget.
Impots
Publié le 13 janvier 2025
Dans une nouvelle provocation, le Président du Medef demande une hausse des impôts des salariés et des retraités en proposant de supprimer l’abattement fiscal de 10% dont chaque contribuable bénéficie. Il préfère taxer les français plutôt que les dividendes. Toujours la même rengaine qui, depuis des années, conduit notre pays au bord du gouffre.
Pour les salariés, cet abattement forfaitaire est calculé sur la base des revenus salariaux déclarés. Il a été instauré pour prendre en compte les dépenses les plus courantes (frais de déplacement, tenue vestimentaire…) liées à l’exercice de l’activité professionnelle salariée.
A la différence d’autres professions, le salarié ne peut en effet déduire fiscalement à l’euro près, les frais qu’il engage pour exercer sa profession, ce qu’on appelle les frais professionnels sur justificatifs, d’où en contrepartie un abattement forfaitaire de 10%.
Par extension, l’abattement de 10% est également accordé aux retraités mais à la différence des actifs, cet abattement est plafonné. Le plafond est actuellement (en 2024) fixé à 4 321 euros maximum par an. Il reste à ce stade le même en 2025, faute d'indexation du barème fiscal.
Aujourd’hui, suite à cette proposition du Medef, circule le bruit d’une suppression de cet abattement pour les retraités. Ce serait un très mauvais signal envoyé par un gouvernement qui se dit attentif à la question sociale. D’une part, les retraités dans leur grande majorité ne perçoivent pas des retraites d’un montant mirobolant.
De l’autre, il ne faut pas oublier que le retraité est un salarié qui n’exerce plus un emploi contraint mais qui peut avoir de multiples activités très utiles à toute la société. Supprimer l’abattement de 10% pour les retraités pourrait par ailleurs être la voie ouverte à une disparition pure et simple de cet abattement pour l’ensemble des salariés. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment un scoop tant cette idée tourne depuis un certain nombre d’années (1).
Enfin, au-delà de cette question de prise en compte des frais professionnels, comment ne pas souligner les avantages exorbitants dont bénéficient la plupart des revenus non salariaux, comme les revenus du capital ou de la fortune dont certains ne supportent tout simplement aucun prélèvement fiscal ou bénéficient comme avec le PFU (2) d’un taux d’imposition défiant toute concurrence. Supprimer l’abattement de 10% pour les retraités serait aggraver fortement une injustice fiscale, déjà beaucoup trop flagrante.
Tout comme nous avons rappelé au Premier ministre et au ministre de l’Économie nos propositions pour un budget socialement juste, qui préserve les plus fragiles et assure la justice sociale, nous nous opposons fermement à une telle mesure et mettrons tout en œuvre pour faire respecter un des droits les plus élémentaires conquis par les travailleurs.
On se rappellera qu’un autre abattement de 20% celui-là, appliqué après la déduction des 10% n’apparaît plus explicitement dans le calcul de la base imposable à l’impôt sur le revenu depuis 1995. Il a été intégré au calcul de l’impôt dû de façon automatique, chemin qu’on a du mal à repérer lorsqu’on prend le temps de refaire le calcul de son impôt.
PFU : Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) est un impôt qui s’applique aux revenus de l’épargne et du capital hors immobilier. Son objectif est d’alléger la fiscalité de l’épargne. Le taux global du PFU est de 30 %, incluant 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux. C’est un taux forfaitaire ne prenant pas en compte la tranche d’imposition ni le revenu fiscal de référence.
Parti communiste français,
Le 13 janvier 2025.