Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Non-remplacement à l’école Charles
de Gaulle de Villepinte :
Dégageons des solutions durables
pour l’ensemble du département
Depuis plusieurs semaines, les élèves de l’établissement Charles de Gaulle de
Villepinte sont confrontés au non-remplacement d’un professeur. Cette situation n’est pas acceptable à un âge essentiel pour l’apprentissage des savoirs fondamentaux.
Je suis intervenu le 20 février dernier auprès de l’Inspection académique de
Seine-Saint-Denis pour demander qu’une solution pérenne soit apportée.
Les effets désastreux de la casse de l’Education nationale sous les gouvernements
de droite sont aujourd’hui flagrants.
De nombreux établissements scolaires de Seine-Saint-Denis sont confrontés à la
pénurie de remplaçants au niveau de l’Académie. Dans un département où les inégalités sont fortes, la réussite de tous les élèves doit véritablement être la priorité des priorités du
Gouvernement.
Ce mardi à l’Assemblée nationale, les députés Front de gauche se sont entretenus
avec le ministre de l’Education sur le projet de loi de refondation de l’école. Nous avons porté auprès de Vincent Peillon l’exigence de plus de moyens pour recruter des professeurs et améliorer
les conditions d’apprentissage.
"Il y a besoin de la Russie pour trouver une issue politique qui est attendue depuis trop longtemps", a
estimé François Hollande ce jeudi au côté de son homologue Vladimir Poutine.
"Nous avons maintenant, avec le président Poutine, la même conviction qu'il faut hâter, accélérer la transition politique",
a poursuivi le président français, en visite officielle en Russie depuis ce jeudi matin. Ces propos sonnent comme un appel du pied de la France à la Russie sur le dossier syrien, alors que les
deux pays suivaient des conceptions opposées concernant la résolution de la guerre civile.
La situation a changé
Il faut dire que la situation en Syrie a changé par rapport aux divergences entrevues lors de la visite de Poutine à Paris
fin 2012. Sur le terrain, aucun des deux camps ne parvient à prendre un avantage décisif sur l'autre. Les deux parties ont donc émis le souhait de dialoguer pour trouver une issue à un conflit
qui a fait plus de 70.000 morts selon l'ONU. D'un côté, le président de la Coalition nationale syrienne Moaz Al Khatib, qui fédère les mouvements d'opposition, s'est dit désireux d'avoir des
pourparlers de paix avec les représentants du régime dans les zones du Nord tenues par les rebelles. L'objectif de ces discussions serait de permettre à Bachar al Assad de quitter le pouvoir
avec le "minimum d'effusion de sang et de destruction", a précisé Moaz Al Khatib, qui s'est ainsi attiré des critiques dans son propre camp. De l'autre, le ministre syrien de la Réconciliation
nationale, Ali Haidar, s'est déclaré la semaine dernière pour la première fois disposé à dialoguer avec des organisations de l'opposition.
Le médiateur international Lakhdar Brahimi avait saisi la balle au bond en proposant que des pourparlers s'engagent dans
des locaux des Nations unies entre "une délégation acceptable" du régime syrien et les insurgés.
Hollande optimiste
François Hollande semble désireux d'accompagner le mouvement. "Nous souhaitons le dialogue politique, nous considérons que
ce dialogue doit trouver une forme nouvelle pour que toutes les parties s'y retrouvent. Nous devons imaginer un dialogue politique qui fasse que l'opposition puisse discuter avec une partie qui
puisse être acceptable", a-t-il expliqué à Moscou. Auparavant, il avait affirmé dans un entretien avec la radio d'opposition Echo de Moscou: "Je pense que d'ici quelques semaines, nous pouvons
être capable de trouver une solution politique."
Poutine réservé
Vladimir Poutine a accueilli fraichement le revirement de Paris. "Nous avons une position de principe qui est toujours que
nous sommes pour des gouvernements légitimes", a-t-il dit. "Sans une bonne bouteille de vin et une bouteille de vodka, on n'arrivera pas à trouver une position commune. Mais je crois que lors
de la discussion, le président de la République a formulé des propositions qui pourraient être entendues par les partenaires, on pourrait essayer de les mener à bien."
La retenue de président russe pourrait s'expliquer par le fait que parallèlement, les "Amis de la Syrie", qui se sont
réunis ce jeudi à Rome, ont promis d'accroître l'aide politique et matérielle à l'opposition syrienne et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes au gouvernement de Bachar al Assad. Leur
déclaration ne précise pas quel type d'aide ils envisagent d'apporter aux rebelles mais le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a déclaré que Washington prévoyait de fournir pour la
première fois une aide non létale directe aux combattants de l'opposition syrienne, notamment des rations alimentaires et des médicaments.
La mobilisation contre « l’accord de régression sociale du 11 janvier » se prépare.
«Forte et déterminée.» Ainsi s’annonce, selon la CGT, la journée d’action du 5 mars contre «l’accord de régression sociale
du 11 janvier». À la veille de l’examen par le Conseil des ministres du projet de loi transcrivant l’accord sur l’emploi conclu par le patronat et trois syndicats minoritaires (CFDT, CFTC,
CGC), cette mobilisation est organisée par la CGT et Force ouvrière, et soutenue par la FSU et Solidaires.
Etudiants et lycéens
Pas moins de 169 rassemblements et manifestations sont à ce jour prévus à travers tout l’Hexagone. Dans certains
départements, les syndicats étudiant Unef et lycéen UNL s’associent aux organisations de salariés pour appeler à ces rendez-vous. Le 5 mars sera marqué par des arrêts de travail dans plusieurs
branches professionnelles: c’est le cas des transports, du commerce, des mines et énergies, des organismes sociaux, des travailleurs de l’État, des finances, ainsi que de l’équipement et
environnement. Autant de secteurs où la CGT et FO ont lancé des appels unitaires à débrayages.
Des syndiqués, des responsables de syndicats signataires de l’accord du 11 janvier, mais en désaccord avec ce projet,
pourraient, par endroits, rejoindre le mouvement. Car, au fil des jours, « ce projet, ses conséquences sur les droits des salariés, commence à être compris », note Nadine Prigent, responsable
confédérale de la CGT. « Dans les entreprises, en particulier celles qui sont menacées par des suppressions d’emplois, et où se mènent des luttes, le lien commence à être fait avec les
régressions portées par le projet de loi. On perçoit que, si c’était déjà compliqué de contester, s’organiser pour porter d’autres solutions, ça le sera encore plus demain, que ce projet de loi
facilite encore plus la tâche pour les employeurs. » Bref, « le travail d’explication dans les entreprises pour faire mesurer aux salariés la signification concrète du projet » commence à
payer. Un travail conduit par les syndicats non signataires, qui donne aussi l’occasion de « percevoir le débat au sein des organisations signataires », dont les militants, eux aussi,
« commencent à analyser le contenu de l’accord ».
Une première marche a été franchie et elle est un signe d’espoir pour de très nombreux militants qui attendaient ce
vote. La proposition de loi du Front de gauche visant à amnistier les faits commis lors de mouvements sociaux et revendicatifs a été adoptée hier à l’issue de son examen en séance
publique. C’est une première victoire pour les luttes sociales et associatives. Cette amnistie arrachée au Medef qui hurle déjà à la mort, est un point d'appui pour gagner, toujours en
lien aux militants syndicalistes et associatifs, un élargissement de la loi dans les prochaines semaines.
Enfin, après des années de criminalisation de l'action syndicale, des personnes qui n’ont fait que se battre pour
le respect de leur droit pourront reconquérir cette dignité largement piétinée. Après le vote pour le mariage pour tous, c’est une nouvelle démonstration : Quand la gauche travaille et
se rassemble sur des valeurs, avec la justice sociale comme boussole, elle peut faire de belles choses.
La bataille est loin d’être finie. Elle doit se prolonger à l’Assemblée nationale où cette fois aucune personne ne
doit être écartée de cette amnistie, qu’elle soit militante écologiste ou associative. Cette bataille à l’issue positive peut être, par effet d’entrainement, une victoire qui en appelle
d’autres. Plus que jamais l’heure est à la mobilisation.
J'apprends avec infiniment d'émotion la disparition de Stéphane Hessel. Je veux, au nom du PCF, des militants
communistes qui ont partagé de très nombreux combats avec lui, dire combien il fut un homme courageux, de gauche, fidèle à des valeurs, à des principes. Jeune résistant ayant rejoint les
Forces françaises libres à Londres en 1941 puis déporté, Stéphane Hessel n'a cessé d'agir tout au long de sa vie pour un monde meilleur, une société plus humaine.
Intellectuel, diplomate, écrivain, il fut un homme engagé, un militant des droits de l'Homme, de la solidarité aux
sans-papiers, de la paix en Palestine. Il fut aussi un homme engagé à gauche allant jusqu'à défendre une motion au dernier congrès du Parti socialiste pour une social démocratie qui
continue à préserver l'humain contre la finance. Doux et passionné, il aimait l'échange, le débat et la fraternité. Le succès mondial de son livre "Indignez-vous" notamment parmi la
jeunesse l'avait propulsé au devant de la planète entière, suscitant une irruption démocratique bienvenue.
Amusé, il observait avec un regard malicieux et portait toujours un message invitant à l'engagement, à la solidarité,
à des actions collectives autour d'une question : dans quelle société voulons-nous vivre ? Indigné jusqu'au bout, telle fut la vie de Stéphane Hessel. Nous n'avons pas de plus bel hommage
à lui rendre que de continuer à s'en inspirer, inlassablement.
À l’occasion de leur niche parlementaire, les sénateurs communistes soutiennent une proposition de loi d’amnistie
sociale. Mais les obstacles à son adoption s’avèrent plus nombreux qu’on aurait pu s’y attendre de la part d’une majorité et d’un gouvernement de gauche. Pour Cédric Liechti, secrétaire général
de la CGT énergie Paris : "On voit bien une volonté de démenteler et d'anéantir le syndicat".
« On est huit dirigeants du syndicat à avoir été mis en examen après avoir manifesté, en 2009, pendant deux jours avec 200
salariés pour exiger la réembauche d’une collègue licenciée. On est mis en examen pour atteinte à la liberté de travail, violence, coupure sur l’outil de travail. On risque trois ans de prison
ferme, 45 000 euros d’amende chacun et la déchéance des droits civiques, ce qui nous empêcherait de voter, mais aussi de nous présenter à des élections de représentants du personnel. Parmi les
huit, il y a des retraités, des quadras et des quinquas, et des jeunes militants pressentis pour reprendre la suite. On voit bien une volonté de démanteler et d’anéantir le syndicat CGT énergie
à Paris qui lutte pour la renationalisation des entreprises, à l’heure où les tarifs de l’électricité augmentent. Cela a un impact sur les jeunes militants qui veulent prendre des mandats et
des responsabilités : quand ils voient ce qu’on peut prendre pour un rassemblement de deux jours pour une salariée injustement licenciée, ça en fait réfléchir plus d’un. »
À lire aussi dans l'édition de l'Humanité de ce jeudi 27 février :
Budget : le tour de visse sur les dépenses validé par la PS Chômage : 21ème
mois de flambée des inscrits à Pôle emploi
Goodyear : les ouvriers d'Amiens relèvent le défi d'une Scop Les prud'hommes se penchent sur les Conti
Italie : l'austérité explose le bipolarisme L'arbitraire règne en Côte d'Ivoire
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Sport : rencontre avec l'anthropologue Christian Bromberger pour qui "le foot se disneylandise" Cinéma : tout sur l'expo sur Maurice Pialat à la
cinémathèque. Les sorties de la semaine
Le scandale du jour : en soins palliatifs, mais privé d'électricité pendant quatre jours !
Thierry Lepaon succédera à Bernard Thibault à la tête de la CGT lors du Congrès à Toulouse du 18 au 22 mars.
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le 26 Février 2013
La CGT veut peser sur le débat à l'Assemblée nationale
Le futur secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a affirmé mardi que la CGT se trouvait "contrainte"
d'engager un "bras de fer" contre le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi en organisant, avec d'autres syndicats, une journée d'action le 5 mars. Elle a aussi engagé "un travail auprès
des parlementaires" pour "décrypter ce projet de loi".
"Nous sommes contraints d'engager un bras de fer et engager la riposte pour que ce projet de loi tel qu'il est transmis aux
députés n'aboutisse pas en l'état", a affirmé Thierry Lepaon, lors d'un point de presse en marge d'un forum préparatoire au 50e
Congrès de la CGT qui aura lieu à Toulouse du 18 au 22 mars. "Nous souhaitons que cette mobilisation soit de nature à inverser la politique telle qu'elle est voulue par le
Medef et décidée par le gouvernement qui tourne véritablement le dos aux engagements qu'il avait pris devant les Français lors de la campagne électorale", a ajouté le futur numéro un
de la CGT. "La rupture telle qu'annoncée par le président de la République et voulue par les Français n'a pas de traduction concrète pour l'ensemble des salariés", a-t-il jugé.
Toutefois, selon lui, la journée du 5 mars, veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi, n'est "pas
du tout" dirigée contre le gouvernement Ayrault, mais contre "la manière dont le gouvernement entend transcrire dans la loi un accord qui comporte des dangers graves et imminents pour les salariés". Il
s'est réjoui que d'autres forces sociales notamment "le syndicat des avocats de France et le syndicat de la magistrature aient pris position contre cet accord".
Outre la mobilisation de rue, la CGT a aussi engagé "un travail auprès des parlementaires" pour "décrypter ce projet de
loi", a souligné Thierry Lepaon. "Ils sont sensibles à nos arguments. Nous voulons peser sur le débat à l'Assemblée nationale", a-t-il dit. Les députés de Front de Gauche ont
décidé d'être "extrêmement offensifs" et présenteront "plusieurs centaines d'amendements" contre ce projet de loi, a annoncé mardi leur chef de file, André Chassaigne.
Par ailleurs, d'autres sujets "préoccupants", liés notamment aux retraites et aux salaires, "seront au coeur de l'action,
le 5 mars", a souligné le futur numéro un de la CGT. "Il sagit de ne pas accepter une baisse supplémentaire du pouvoir d'achat". Alors que l'annonce d'une nouvelle hausse du
chômage en janvier est attendue ce mardi soir, Thierry Lepaon a estimé que certaines mesures du gouvernement sont "positives" - en référence notamment aux contrats de génération - mais
"l'ensemble de la stratégie du gouvernement est une stratégie d'adaptation aux contraintes budgétaires imposées par l'Europe, qui vise à accompagner des propositions du patronat et du
Medef", selon lui.
Résistant, déporté, diplomate et corédacteur de la Déclaration des droits
de l’homme Stéphane Hessel est mort dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 95 ans.Nous vous proposons un
entretien qu'il avait accordé à l'Humanité, le 31 décembre 2010 à l'occasion de la publication d'Indignez-vous !.
Né en 1917 à Berlin, il était arrivé enfant en France et a été naturalisé en 1937. Résistant, déporté, ambassadeur,
Stéphane Hessel était notamment connu pour ses prises de position concernant les droits de l’Homme, le droit d’asile, l’accueil des migrants et le Proche-Orient. Ancien élève de l'Ecole
normale supérieure, cet ami personnel de Pierre Mendès-France et Michel Rocard avait fait carrière dans la diplomatie, notamment aux Nations-Unies. Plus récemment, il a été membre du collège
des médiateurs pour les sans-papiers en 1996. Son petit ouvrage Indignez-Vous !, défendant l'esprit de résistance, paru en 2010, a connu un retentissement mondial, traduit dans de
nombreuse langues et tiré à plusieurs millions d'exemplaires.
Comment recevez-vous le succès de ce livre ? Répondait-il à un besoin qui sied à la
période ?
Stéphane Hessel. J’ai été naturellement surpris et même émerveillé par le succès de ce petit pamphlet.
Je l’explique par le fait que nous vivons un moment de relative angoisse, on ne voit pas bien où nous allons. Nous avons la claire conscience que nous sommes au milieu – et non pas à la fin –
d’une grave crise de l’économie néolibérale sans régulation, il est donc normal de se poser des questions sur la raison des dysfonctionnements de nos sociétés. Lorsque l’on vit dans des
sociétés qui fonctionnent mal, la première chose que nous avons envie de faire, c’est de nous indigner. On se souvient que, dans d’autres périodes de notre histoire, il fallait aussi
s’indigner si l’on ne voulait pas subir l’occupation étrangère de la France, ou dans des situations de pénurie passive.
La dette ou l’absence de financement sert souvent d’argument à la remise en cause des conquêtes sociales de la
Libération. Comment le Conseil national de la Résistance (CNR) est-il parvenu à construire ces socles dans le contexte d’une Europe ruinée ?
Stéphane Hessel. Il faut tout d’abord se souvenir que le programme du CNR a été élaboré dans la
clandestinité par des gens qui n’avaient aucune capacité politique autre que la réflexion et la proposition. Grâce à cette relative liberté de réflexion, ils se sont posé le problème de
savoir comment la France, une fois libérée, pourrait donner à notre pays un ensemble de valeurs et de politiques qui correspondraient à ce que les résistants souhaitaient. C’est vraiment la
base d’une social-démocratie qui tienne le plus grand compte des libertés fondamentales, de la lutte contre les féodalités économiques excessives, contre une presse menée par un gouvernement
de Vichy. Ces valeurs se sont-elles dégradées ? Manifestement. Et c’est la logique de l’indignation. Il n’y a pas de raison que la France de 2010 n’ait pas les moyens nécessaires car elle
dispose de ressources considérables, de richesses bien plus grandes que celles de 1945. Malgré cela, les conquêtes sur lesquelles on pouvait compter n’ont pas été réalisées. Cela doit
constituer les bases de la réflexion et susciter le sentiment qu’il y a à faire. Il faut d’abord s’indigner mais ne pas s’arrêter là. Il faut se poser une question : comment faire pour que
les choses changent ? Nous avons besoin d’une nouvelle direction du pays, celle mise en place depuis 2007 n’est pas satisfaisante mais il faut savoir ce que l’on peut proposer d’autre. Cela
vaut pour l’Europe et le monde entier. Et notamment pour les régions les plus frappées par la crise ou par des conflits… On pense naturellement aux Palestiniens, aux Sahraouis, à des peuples
qui, contrairement à ce que réclame la charte des Nations unies, ne disposent pas encore d’un État et dont l’autodétermination n’est pas encore réalisée.
Vous appelez à plus de justice et de liberté mais, dites-vous, « pas cette liberté incontrôlée du renard dans le
poulailler ». Est-ce à dire que sans égalité, ni fraternité, la liberté n’est rien ?
Stéphane Hessel. La liberté est à la fois l’une des données les plus fondamentales et les plus
précaires. Une liberté n’a de sens que si elle assure une égalité des droits et donc une solidarité. Cela renvoie à notre belle devise qui doit se concevoir comme un tout. La liberté qui
régit de plus en plus l’économie financiarisée, mise à la disposition de quelques possédants et non pas rendue compatible avec l’égalité et la fraternité, a déjà causé des dégâts
considérables.
Vous évoquez le rôle de Sartre dans la formation de votre pensée et cette phrase : « Vous êtes responsables en
tant qu’individus. » Quelle est, alors, la place du collectif ?
Stéphane Hessel. Les structures politiques ou économiques, qui régissent actuellement les sociétés
humaines, sont en grande difficulté. Elles ne sont pas équipées pour résoudre les nouveaux problèmes qui se posent : la protection de la planète et les écarts croissants de richesses. On ne
peut plus s’en remettre aux pouvoirs existants, il faut que les citoyens se mobilisent dans des organisations non gouvernementales dont les manifestations sont de plus en plus
internationales, c’est le cas des grands forums sociaux. Voilà la voie à suivre pour que, collectivement, ce soient les citoyens – et non pas les structures en place – qui ouvrent le chemin
d’une rénovation nécessaire du fonctionnement de l’économie mondiale.
Vous citez également Hegel, le sens de l’histoire et ses chocs successifs. Considérez-vous que la démocratie
est actuellement sous le coup de régressions ?
Stéphane Hessel. Il faut se dire que la démocratie est un programme qui n’est malheureusement pas encore
accompli. La Déclaration universelle des droits de l’homme dit en toutes lettres que ces droits ne peuvent être réalisés que dans le cadre de d’un régime démocratique qui doit résister à
toute forme de tyrannie, de totalitarisme ou d’oppression. Il ne faut pas sous-estimer les progrès auxquels nous faisons face notamment en Amérique latine ou en Europe. C’est néanmoins
insuffisant car ces démocraties ne se défendent toujours pas suffisamment contre l’emprise du capitalisme financier. C’est là-dessus que doivent porter les efforts des individus.
À propos de la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, vous revenez sur l’hypocrisie de
certains vainqueurs dans leur adhésion à ces valeurs. Comment cela a-t-il joué dans leur application, selon vous ?
Stéphane Hessel. La notion d’hypocrisie est importante pour voir comment les gouvernements et peut-être
aussi les grandes entreprises disent tendre vers les droits et l’égalité, vers un progrès de l’économie qui bénéficierait à tous et notamment aux plus pauvres. En réalité, ils s’arrangent
pour garder le pouvoir même si ce pouvoir ne répond pas aux besoins des citoyens. Elles veulent également conserver l’emprise économique même si les résultats ne bénéficient qu’à une petite
élite, celle que Susan George (présidente d’honneur d’Attac – NDLR) appelle « la classe de Davos », c’est-à-dire les possédants. Nous vivons encore dans un monde où les possédants ont encore
droit à tous les bénéfices et où les possédés ne savent pas suffisamment résister.
Vous concluez sur la nécessité de dépasser la confrontation des idéologies. Face aux oligarchies financières,
notamment, ne faut-il pas s’appuyer sur un socle idéologique solide ?
Stéphane Hessel. Nous avons la chance d’avoir l’Organisation des Nations unies, fondée sur une charte
qui affirme un certain nombre de libertés et de droits pour tous. Il faut lui donner d’avantage de force. Nous avons besoin d’une gouvernance mondiale, non pas d’un État mondial qui serait
une absurdité, mais d’une coopération entre États qui se fonde sur un socle démocratique. En s’appuyant sur ses institutions, en leur donnant l’autorité nécessaire, on pourra enfin mettre un
terme aux conflits et remplacer la violence par la non-violence. Face à la violence des affrontements entre États, voire entre cultures, entre religions ou civilisations différentes, entre
idéologies qui se combattraient, il faut au contraire s’orienter vers la négociation pensée par des hommes comme Mandela, Martin Luther King, Gandhi ou d’autres. L’une des raisons majeures
qui devraient nous amener vers la solidarité et l’interdépendance, c’est le risque que court la planète. Nous vivons une époque où si l’on ne fait pas tous ensemble un effort écologique, dans
cinquante ou cent ans, la planète ne sera plus viable pour les sociétés humaines.
« C’est l’Italie qui est malade. Le peuplene mérite pas le pire »
Au vu des résultats des élections en Italie nos premières pensées vont à nos amis et camarades de la liste « Rivoluzione civile » conduite par Antonio Ingroia et sur
laquelle figuraient nos camarades de Refondation Communiste et du Parti des Communistes Italiens.
Dès son annonce, ce rassemblement a suscité de l’intérêt et une mobilisation importante. Mais la crainte de
nombreuses femmes et hommes de gauche de subir un énième retour de Berlusconi a favorisé le vote utile en faveur de Pier Luigi Bersani et du Parti Démocrate.
Une partie de l’électorat s’est aussi tourné vers le démagogue Beppe Grillo qui a su regrouper les mécontents de tout
bord. Son électorat loin d’être convaincu par ses propositions et son programme voulait donner un coup de pied dans la fourmilière. Le succès de Grillo c’est la quintessence d’une
dégradation de l’image des politiques italiens en général, un doute total sur la capacité du centre droit, comme du centre gauche, de répondre aux attentes du peuple.
La gauche, la vraie, celle qui quotidiennement s’intéresse aux revendications sociales et qui a mis la morale
publique au cœur de son action sera absente du futur parlement. Le système électoral malhonnête, « porcellone », a fait le reste. Le manque de courage du centre gauche pour ne
pas avoir porté une vraie réforme électorale, ni faire voter une loi contre la concentration dans les média ont permis à Berlusconi de faire un éternel retour.
Seul un gouvernement qui n’aura pour mandat que de réformer le système institutionnel intégrant les citoyens italiens
à son processus pourrait être formé. C’est ce qu’appelle de leurs vœux les amis et camarades de la liste « Révolution civile ».
Mais entre un populisme de droite vulgaire et omnipotent et une démagogie assumée de Grillo, les prochaines semaines
en Italie risquent d’être celles de la désillusion. Ce peuple ne mérite pas le pire, mais celui-ci peut arriver. Nous serons aux côtés de celles et ceux qui luttent contre les réformes
néo libérales terribles pour les salariés, les retraités, les précaires en Italie comme dans le reste de l’Europe et nous savons que les femmes et les hommes candidats et soutiens de la
liste « révolution civile » seront de toutes ces batailles.
L’Italie est malade de la corruption, de la mafia, du clientélisme, de la désintégration de l’état social et de
l’évasion fiscale. Aucun des vainqueurs d’hier soir n’a mis au cœur de son programme ces thèmes. Ils n’étaient portés que par « Révolution civile ».
Gilles Garnier, Responsable des questions européennes au PCF,
Pas de transcription
dans la loi de l’accord du 11 janvier.
Le conseil des ministres du 6 mars examinera le projet de loi qui transcrit fidèlement
l’accord dit de «sécurisation de l’emploi», initié largement par le MEDEF. Ce texte, minoritaire, signé par des organisations représentant seulement 38% des salariés, est une régression sociale
inédite : temps partiel ajustable, expérimentation du CDI intermittent, mobilité forcée et modulation du salaire et du temps de travail quand il y a des difficultés dans l’entreprise. C’est le
retour des accords « compétitivité emploi » de Sarkozy ! Les parlementaires s’apprêtent donc à légiférer à partir d’un projet de loi qui satisfait le patronat, et pour cause : il facilite les
possibilités pour les grands groupes de rendre l’emploi toujours plus flexible et précaire. Le chantage de la direction de Renault sur les salariés avec l’accord de compétitivité anticipe ce que
serait cet accord.
Pour les parlementaires du Front de gauche, cet accord minoritaire du 11 janvier ne
peut pas être imposé à la représentation nationale.
Le parlement n’est pas une chambre d’enregistrement !
Cet accord n’est pas acceptable car totalement déséquilibré en faveur du patronat qui
trouverait là le moyen de casser le code du travail et les acquis sociaux. D’autant que les députés, élus par le peuple sont là pour écrire la loi pour l’ensemble des salariés et pour l’intérêt
général.
La volonté du gouvernement de transcrire cet accord minoritaire en loi en
interdisant à la représentation nationale de l’amender constituerait un véritable recul démocratique et une inversion des normes. Pour nous la loi doit rester supérieure au
contrat.
La gauche a vocation à défendre les intérêts des salariés pas à casser le code du
travail.C’est pourquoi nous appelons tous les parlementaires degauche à refuser cet accord. Les députés de gauche, majoritairesau parlement, n’ont pas été élus pour adopter «la feuillede route » du MEDEF et de la Droite. Ils ne doivent pas retranscrirecet accord « minoritaire» en loi. Les grands groupes financiers,les actionnaires font le choix du profit en sacrifiant des centaines de milliers d’emplois
industriels.C’est le capital quiest un coût pour l’économie, pas le travail.
Il est urgent, au contraire, de légiférer pour assurer une véritable sécurité d’emploi et
de formation; donner aux comités d’entreprise un droit de veto pour s’opposer aux plans de licenciements et faire examiner et financer des plans alternatifs. Ces mesures seraient complétées par
des lois contre les licenciements boursiers et permettant un droit de reprise aux salarié-es.
Il est nécessaire d’élargir au maximum d’entreprises la présence et les droits de
représentant-e-s des salariés-es dans les conseils d’administration qui puissent débattre des choix stratégiques de l’entreprise et prendre les mesures indispensables pour l’égalité femmes-hommes
notamment en matière de salaires.
Ce sont les propositions que les parlementaires du Front de Gauche porteront
à l’Assemblée et au Sénat pour faire prévaloir auprès des autres députés de gauche et écologistes une autre logique que ce projet qui précarise toujours plus l’ensemble du monde du
travail.
Le 5 mars, à l’appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires, les salariés se mobilisent
pour refuser cette régression sociale. Le Front de gauche appelle à soutenir massivement cette initiative et à participer massivement aux manifestations qui auront lieu.
Ensemble contre l’accord Medef : le Front de Gauche appelle à populariser et signer
massivement l’appel de la campagne unitaire «Un ani qui vous veut du mal !(www.placeaupeuple.fr)
Une autre politique à gauche est possible.
Le Front de Gauche s’adresse pour cela à toutes celles et tous ceux qui, souhaitent
une politique en rupture avec la financiarisation de la société et le productivisme.
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