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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

retraites

RETRAITES

24 Février 2025, 07:30am

Publié par PCF Villepinte

Rapport de la Cour des Comptes
sur les retraites

Le rapport de la Cour des comptes sur le financement de la Sécurité sociale réussira-t-il à intimider les Français ?

Comme on s’y attendait ces derniers jours, il fait litière des élucubrations de François Bayrou sur un « déficit caché » du régime des fonctionnaires.

Mais il annonce ce que gouvernement et patronat voulaient entendre : une « nette dégradation » de la situation financière de nos régimes de retraites dans les vingt prochaines années.

Pierre Moscovici a le culot de baptiser cela la « vérité des chiffres » alors que ces estimations reposent sur des hypothèses volontairement désespérantes de chômage (7% pour toujours) et de productivité apparente du travail. Dans ces conditions, la Cour des comptes enferme ses projections dans le postulat d’une diminution de la part des richesses consacrées aux retraites de 13,9% du PIB en 2025 à 13% en 2045 !

Les travaux du Conseil d’Orientation des retraites avaient pourtant fourni des éléments montrant que le problème n’est pas la démographie mais celui de l’activité, de son contenu, donc du chômage et d’un emploi efficace, donc des capacités humaines à développer. Est-ce pour cela que le gouvernement a choisi de faire appel à la Cour des Comptes, cette institution d’Ancien régime, plutôt qu’au COR, qui réunit dans la transparence experts et représentants des forces économiques et sociales ?

Certes, le rapport entre le nombre des inactif·ves et celui des actif·ves doit augmenter de 25 % d’ici à 2060, mais l’augmentation du PIB en volume, qui mesure les richesses produites, est estimée à 60 % : il y a de la marge si le coût du capital cesse de plomber l’économie !

L’heure n’est donc pas à ergoter sur quelques milliards de cotisations en plus ou en moins sous l’effet d’ajustements à la marge de la durée d’assurance ou des taux de cotisation. Il faut non seulement abroger la réforme de 2023 mais surtout arrêter l’enchaînement infernal des réformes qui, successivement depuis trente ans, dégradent les droits des assurés sans apporter aux régimes de retraites les ressources dont ils ont besoin pour répondre aux attentes que le pays a massivement exprimées dans les mobilisations provoquées par l’annonce de la réforme Macron.

Ce sont ces mobilisations, et celles qui doivent les prolonger, qui font entendre la voix de la raison !

Pour que la retraite au XXIe siècle soit pleinement « un nouvel âge de la vie, et non une antichambre de la mort », selon le projet d’Ambroise Croizat, il faut la rendre possible à 60 ans, avec prise en compte des carrières longues, des années d’études, de la pénibilité.

Cela coûterait cher, nous dit-on ? Pour dégager les moyens nécessaires à la protection sociale, aux services publics, aux salaires, il faut donc oser s’attaquer en priorité au chômage, à la précarité, aux restrictions imposées aux dépenses de formation, et emmener ainsi les entreprises dans un chemin d’efficacité économique, sociale et écologique nouvelle.

Deux pistes majeures de financement doivent être examinées. Elles sont proposées par le PCF mais elles sont portées bien plus largement dans les mobilisations sociales :

  • une cotisation additionnelle sur les revenus financiers des entreprises et des banques. À 10 % (taux moyen de cotisation patronale retraite) elle pourrait rapporter plus de 50 Milliards d'euros, tout en incitant les entreprises à se désintoxiquer de la « finance »

  • une surcotisation (taux plus élevé, sur la part patronale) des entreprises qui « taillent » dans l’emploi, les salaires et la formation, n’appliquent pas l’égalité salariale femmes/hommes. Plus précisément, dont ceux-ci diminuent ou augmentent moins que la moyenne de leur branche, en s’inspirant de ce qui existe déjà pour les accidents de travail. Il s’agit ainsi d’emmener les entreprises vers un chemin de progrès. Car celles qui contribuent de façon saine et efficace à l’activité et à l’emploi bénéficieront du taux normal, donc moins élevé.

Nous demandons le chiffrage et l’évaluation de cette mesure !

Ces deux mesures combinant pénalisations et incitation permettraient de dégager les ressources nécessaires à une réforme de progrès tout en permettant

  • la suppression des exonérations de cotisations sociales ;

  • la sortie progressive de la CSG et une taxation renforcée des revenus proprement financiers des ménages.

Parti communiste français
21 février 2025

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Retraites

21 Février 2025, 17:20pm

Publié par PCF Villepinte

RETRAITES

Pas de « déficit caché » 

dans le rapport de la Cour des comptes

sur les retraites

Jeudi 20 janvier, la Cour des comptes a rendu son rapport sur l'état financier du système des retraites.Ce rapport, surnommé “mission flash”, avait été commandé par François Bayrou le 14 janvier pour servir de base aux négociations sur la réforme des retraites.

Le premier ministre espérait que les résultats mettent à jour un «déficit caché» à hauteur de 55 milliards d'euros, en prenant en compte le régime de la fonction publique.  Toutefois, la Cour des comptes a confirmé les estimations du Conseil d'Orientation des Retraites (COR), avec un déficit estimé entre 14 milliards et 15 milliards d'euros en 2035.

 Ce chiffre marque le point de départ du “conclave” autour de la réforme des retraites réunissant différentes organisations syndicales et patronales, dont la CGT, jusqu'à fin mai. Une délégation de la CGT était présente hier matin au ministère du Travail pour une présentation des conclusions de la Cour des comptes.

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Reforme des retraites

22 Janvier 2025, 10:26am

Publié par PCF Villepinte

Retraite : réformer la réforme


L'Humanité J-C Le Duigou


Le ballet semble bien orchestré. Alors que la pression s’accentue pour une « remise à plat de la réforme des retraites » patronat, macronistes et leaders de la droite se coalisent pour empêcher toute remise en cause substantielle du texte.

Acte premier, le nouveau Président du Conseil d’orientation des retraites -imposé il y a quelques mois- alerte sur « la dégradation de l’équilibre de nos finances sociales ». Patrick Martin le Président du Medef se saisit de sa rencontre avec le nouveau Premier ministre pour appeler sur le perron de Matignon à « dépasser la concertation à venir sur l’aménagement de la dernière réforme des retraites pour remettre à plat le financement de la protection sociale dans son ensemble ».

Est-ce à dire que le patronat est prêt à monnayer quelques concessions plus ou moins claires contre une mise en cause globale du système Entendez introduire la capitalisation et élargir le recours à la TVA, baptisée pour l’occasion « TVA Sociale » Il ne reste plus qu’à un ministre anonyme de susurrer que « le déficit est beaucoup plus important qu’annoncé » puis à quelques « experts » à prendre la plume pour vanter le régime de retraite par points.

Tous espèrent ainsi noyer le poisson. La priorité n’est-elle pas de revenir sur la réforme des retraites et l’allongement de la durée de cotisation ! Les salariés s’interrogent : où sont les marges de manœuvre ? Que veut dire rechercher un « compromis plus large » alors qu’il n’est pas question de sortir de l’approche comptable ? On s’y enfonce même un peu plus, ce que souhaite le gouvernement, en y impliquant les organisations syndicales.

« Priorité aux petites pensions » est une fausse fenêtre, bien vague, car il s’agit surtout exclure toute « hausse du coût du travail ». Ce qui veut bien dire que pour trouver 20 milliards d’euros les propositions, hormis quelques finasseries, devront nécessairement tourner autour de « nouveaux sacrifices ».

Et si l’on discutait des vraies solutions ?

L’augmentation du nombre de retraités est bien sûr un défi. Mais qui peut réellement soutenir que les problèmes démographiques se sont brutalement aggravés dans la dernière période ? La réalité est plus simple, les marchés financiers sont là, estimant « illégitime » l’existence d’un système public de retraite par répartition, un système qui les prive d’un champ d’activités lucratives. Discuter du déficit dans le financement des retraites ou de la protection sociale en général n’a aucun sens, c’est un véritable débat sur une réforme des conditions générales de financement de l’État social qui est nécessaire.

Première mesure à envisager, remettre à plat le régime d’exonérations patronales si coûteux pour les comptes publics et si inefficace. Il y va de plus de 70 à 90 milliards d’euros. En second lieu des ressources additionnelles sont concevables en instaurant une contribution venant des revenus de la propriété et des revenus financiers des entreprises. Le surcroît de recettes pourrait atteindre 30 milliards d’euros.

Mais l’essentiel de la réponse dépend de l’emploi et d’une politique du travail ambitieuse. Le Conseil d’orientation des retraites avait produit il y a 10 ans un diagnostic sérieux montrant que la récession était à l’origine de la perte de beaucoup de cotisations, 20 milliards d’€ recettes annuelles pour le seul système de retraite, autant pour l’assurance maladie selon nous, soit beaucoup plus que le besoin de financement affiché pour l’ensemble des régimes sociaux.

L’assiette des cotisations c’est en effet la masse des femmes et des hommes qui travaillent. Une modulation des cotisations patronales en fonction des emplois créés ou supprimés par les entreprises pourrait contribuer à doper cette assise emploi/salaire.et à mieux répartir l’effort entre branches. L’évidence est là. Quand 6 à 7 millions de personnes sont, en France, écartées d’un véritable travail, il devient difficile d’assurer la pérennité des régimes de protection sociale.

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Retraites :

2 Septembre 2023, 06:45am

Publié par PCF Villepinte

CGT; il est encore temps d'agir !

 

PUBLIÉ LE 1 SEP. 2023

Le 1er septembre, la réforme des retraites est entrée en vigueur, mais pour la CGT, le combat continue dans le cadre de la mise en place des décrets d'application mais aussi lors des négociations de branches qui vont préciser les dispositifs liés à la pénibilité et lors de la négociation sur les retraites complémentaires.

 

L'entrée en vigueur de la réforme des retraites n'entame pas la détermination de la CGT. En effet, tous les décrets d’application ne sont pas encore écrits et des négociations de branches vont préciser les dispositifs liés à la pénibilité.

La CGT va tout mettre en oeuvre pour limiter les effets nocifs du report de l’âge légal et de l’accélération de la hausse de la durée de cotisation. ( lire communiqué de presse du 1 septembre 2023)

La démocratie a été bafouée

Cette réforme est brutale et mal pensée, faite dans le seul objectif de satisfaire aux demandes du patronat, des mensonges et approximations lors du débat médiatique et parlementaire, un passage en force par 49-3 pour imposer une réforme impopulaire et désormais des décrets écrits à la hâte.

Tout cela pour contraindre toujours plus de personnes à rester plus tard en emploi, ou se retrouver dans la précarité, sans se soucier du drame humain : accentuation de la souffrance au travail, dégradation de la santé des travailleurs·es, prolongation des temps de vie sans emploi ni retraite pour les plus fragiles, augmentation massive du nombre de précaires.

La stratégie du gouvernement est claire :

Les personnes éligibles à la clause de sauvegarde (carrières longues permettant de conserver une date de départ d’avant la réforme) ne sont pas informées du dispositif, comme l’a révélé la CGT.

Le cumul emploi-retraite ouvrira des droits nouveaux uniquement pour les personnes qui seront parties en retraite à taux plein : cela exclura les personnes ayant des carrières hachées et incomplètes, et bénéficiera avant tout aux personnes qui, en plus d’avoir pu bénéficier d’une bonne carrière, auront la faculté de trouver un nouvel emploi ou de reprendre une activité en auto-entrepreneur.

La retraite progressive sera étendue à des publics qui jusqu’à présent en étaient exclus (fonction publique notamment), mais l’âge d’ouverture de celle-ci étant de deux années avant l’âge légal, le report de ce dernier reculera donc l’accès à ce dispositif dans le futur. 

Une vague revalorisation des minima est prévue, limitée aux carrières complètes et quelques améliorations largement anecdotiques.  

Les conséquences de ces choix : 

Une incertitude généralisée quant aux effets concrets de la réforme 

Une méconnaissance importante de nos droits restants

Une attaque frontale contre les régimes pionniers : ceux-ci existaient avant la mise en place de la retraite par répartition et ont servi d’exemples et de points d’appui, notamment pour la retraite à 60 ans. Désormais, on organise le déficit structurel de ces régimes en les privant de nouveaux cotisants et des recettes spécifiques qui servaient à leur équilibre.

Emmanuel Macron continue de refuser un référendum sur la retraite, alors qu’il l’envisage sur d’autres sujets. Pourtant il est toujours possible de faire machine arrière sur une réforme à la suite d’une mobilisation : la preuve avec le rétropédalage annoncé sur les épreuves de Bac.

C’est par la mobilisation, la grève et l’action que la journée intersyndicale du vendredi 13 octobre peut devenir une première étape dans la reconquête du droit à la retraite à 60 ans ! 

 

TRACT " Retraites : il est encore temps d'agir ! "

 

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Un appel solennel des parlementaires à l’attention du Président de la République

6 Avril 2023, 07:07am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 05/04/2023 par PCF

Une délégation a remis    mardi 4 avril un courrier à l’Elysée : «Renoncez à la réforme des retraites»

Depuis le mois de janvier, une mobilisation sans précédent, traverse notre pays contre le recul de l’âge de la retraite à 64 ans. L’opinion publique dit massivement non à cette réforme portée par Emmanuel Macron et sa Première ministre, Élisabeth Borne.

L’unité syndicale, elle aussi inédite, ne s’effrite pas, elle a permis de rassembler les salarié·e·s pour un combat de justice sociale, celui de préserver deux années de retraite en bonne santé, celui de défendre le régime de retraite par répartition face aux assauts de la capitalisation.

Les manifestations de rues sont considérables, elles rassemblent régulièrement des millions de personnes. Chaque heure, chaque jour, sur tout le territoire national, des actions sont menées dans les villes et villages, dans les entreprises. Des secteurs importants sont en grève et celles-ci continuent malgré les privations, les difficultés financières qu’elles entraînent.

Face à cette mobilisation formidable du peuple et à l’opposition parlementaire, Emmanuel Macron et son gouvernement ont réagi par l’autoritarisme en usant de manière abusive et dévoyée des mécanismes du parlementarisme rationnalisé.

Sans concertation, en refusant tout dialogue sur des propositions de bon sens, fondées, l’exécutif a présenté au Parlement, dans le cadre contraint de l’article 47-1 de la Constitution, son projet de loi. Ce texte n’a jamais été voté à l’Assemblée nationale. C’est le 49-3 qui a permis au gouvernement d’arracher un assentiment biaisé, à 9 voix près. Au Sénat, tous les artifices de procédures ont été utilisés pour obtenir un vote tronqué par la violation des prérogatives des parlementaires : liberté de parole et droit d’amendement.

Notre pays est donc confronté à un coup de force démocratique pour imposer cette réforme au peuple.

[…] M. le Président, retirez votre projet de recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

 

 

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Retraites

31 Mars 2023, 09:33am

Publié par PCF Villepinte

Face au passage en force, continuer la bataille

C’est une colère profonde qui s’exprime partout dans le pays contre la réforme des retraites. Une colère contre le gouvernement et le Président qui veulent abîmer le droit à la retraite et qui se revendiquent de la démocratie pour la piétiner.

l n’y a pas de raisons valables pour réduire de 2 ans le droit à la retraite. Même le comité d’orientation des retraites (COR) admet que l’on peut faire face au déficit sans dégrader le droit à la retraite. Si danger il y a, ce sont les politiques successives qui ont définancé notre système de retraite. 

  Un ensemble de mesures peut permettre de financer une amélioration du droit à la retraite. Il est urgent de revoir les exonérations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin à la politique de « modération salariale », de contournement du salaire et de réduction du sempiternel « coût du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, embaucher dans la fonction publique pour répondre aux besoins, stopper la politique de précarisation de l’emploi, améliorer les carrières, appliquer réellement l’égalité salariale et entre les femmes et les hommes. Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au même niveau que les salaires.

La seule issue raisonnable à la crise politique qui traverse le pays est d’abandonner purement et simplement ce projet néfaste.   

Face à l’intersyndicale, face à la pression populaire, le gouvernement a choisi le passage en force. À l’Assemblée, nous n’avons pas voté le texte. La Première ministre a été contrainte de passer par le 49.3. La motion de censure a été évitée à 9 voix. Même au sein de sa majorité des voix discordantes s’expriment.

Lors de son allocution télévisée le 22 mars, le Président de la république a osé affirmer sa volonté que la loi aille « au bout de son cheminement démocratique ». Quel mépris et quelle arrogance !

Il n’a fait qu’amplifier la colère et les mobilisations du lendemain.

Nous sommes face à une crise politique gravissime. La seule réponse d’Emmanuel Macron est une attitude autoritaire, suffisante.

Mais la bataille n’est pas terminée. Avec nos collègues des groupes GDR et CRCE et avec toutes les forces républicaines disponibles, nous utilisons tous les leviers possibles pour mener bataille.   

Nous avons déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel.

Avec 252 parlementaires, et soutenus par l’Intersyndicale, nous avons également déposé une demande de référendum d’initiative partagée pour que l’âge légal de départ à la retraite ne puisse pas être porté au-delà de 62 ans. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 avril pour se prononcer sur la recevabilité de cette proposition de référendum. C’est une épée de Damoclès au-dessus de l’exécutif. C’est le refus de renoncer à la victoire. C’est une issue à la crise face à l’entêtement et au passage en force. Cela ouvre des perspectives pour continuer la bataille tant que le texte n’est pas retiré.

C’est le droit à la retraite qui est en jeu. C’est aussi la confiance dans la démocratie et dans la République. On ne peut pas en rester là.

Pierre Dharréville

député des Bouches-du-Rhône

vice-président de la commission des Affaires sociales

Publié le 29/03/2023 par PCF

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Retraites

16 Mars 2023, 07:42am

Publié par PCF Villepinte

La rue appelle le gouvernement

à un sursaut démocratique

La réforme des retraites a été adoptée en commission mixte paritaire alors que des centaines de milliers de manifestants ont défilé contre, mercredi 15 mars. Elle doit désormais être examinée au Sénat, puis à l’Assemblée, ce jeudi. Avec un 49.3 au bout?

L'Humanité Jeudi 16 mars 2023

Cyprien Caddeo

Place des Invalides, à Paris, le 15 mars. Alain Jocard/AFP

Impossible d’ignorer un tel contraste. D’un côté, des centaines de milliers de personnes, à Paris et en province, à nouveau mobilisées pour dire leur refus catégorique et inchangé de la réforme des retraites. De l’autre, quatorze parlementaires, dont dix de droite déjà d’accord entre eux, fignolant le texte envers et contre tout le monde dans le huis clos feutré de l’Assemblée nationale.

D’un côté, la rue qui conjure de respecter la démocratie et l’opinion majoritaire. De l’autre, une minorité pro-réforme persuadée d’avoir la Constitution de son côté.

La commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés, mercredi 15 mars, a donc été conclusive. Macronistes et LR se sont mis d’accord sur une version commune du texte qui comprend, entre autres, le recul de l’âge de la retraite à 64 ans.

Hasard des tempos, le fameux article a été adopté à 14 h 30, quelques minutes après que le cortège parisien s’est élancé de la place des Invalides, située à quelques pas de l’Assemblée nationale. Difficile d’échapper, depuis le Palais Bourbon, aux ­clameurs de la rue.

« C’est grave que la réforme la plus importante du quinquennat, selon le président de la République, soit négociée en cachette »

La CMP, certes prévue dans les textes de loi pour éviter une interminable navette entre Assemblée et Sénat, passe mal auprès des syndicats, qui y voient le signe d’un «déni démocratique» de plus et ont appelé à battre le pavé le même jour.

«Jai cru comprendre qu’il y a eu beaucoup de discussions secrètes avant la CMP, rumine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. C’est grave que la réforme la plus importante du quinquennat, selon le président de la République, soit négociée en cachette.» Ce, alors que les négociations syndicales, elles, ont été abandonnées par le gouvernement, Emmanuel Macron ayant même refusé de rencontrer l’intersyndicale.

Dans les cortèges, le sentiment d’une atteinte profonde à la démocratie revient souvent. Nadège, ex-institutrice, exprime sa colère: «Il faut que les députés comprennent que ça va laisser des traces. On se souviendra du vote de chaque député, de ceux qui devaient nous représenter et nous ont trahis. Ceux-là ne seront même plus députés à mes yeux!»

«Cest un vol de temps de vie, à huis clos, dans le dos des Français»

Yannick, badge CGT épinglé au blouson, dit ne rien attendre des macronistes: «Ce sont des Playmobil, ils ne comprennent rien à la démocratie, que le rapport de force. Alors on ne lâchera rien jusquau retrait de la loi, quelle soit votée ou non, demain.»

Minoritaire en CMP, la gauche a cherché à redonner de la voix dans les manifestations. Le député insoumis Ugo Bernalicis dénonce une négociation «derrière les murs»: «LAssemblée a été pensée pour que le peuple gouverne par le peuple et pour le peuple. On en est loin, il y a un mépris incroyable vis-à-vis des Français.» «Dans quel état vont-ils laisser le pays?» s’inquiète son collègue de la Nupes, le ­député Génération.s Sébastien Peytavie .

«Dix parlementaires se sont arrangés entre eux. Cest un vol de temps de vie, à huis clos, dans le dos des Français», a également fustigé le communiste Fabien Roussel, estimant que «la brutalité est du côté du président», tandis que «le peuple qui manifeste est légitime».

Le 49.3, scénario du «pire»

La suite de l’histoire s’écrit donc ce jeudi 16 mars. La loi doit être votée en termes identiques dans les deux chambres. D’abord au Sénat, où les explications de vote commenceront à 9 heures, puis à l’Assemblée nationale, à partir de 15 heures. C’est vers le Palais Bourbon que tous les regards sont déjà tournés.

Pour l’heure, le gouvernement n’est pas encore certain d’y avoir la majorité pour voter le projet de loi, même avec une CMP conclusive. «Les députés qui sont les représentants des citoyens ne peuvent pas rester sourds aux millions de voix qui sexpriment depuis deux mois. Par leur vote, ils peuvent montrer qu’ils sont à l’écoute», appelle le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

«Chacun peut mettre son député face à ses responsabilités, abonde Laurent Escure, numéro un de l’Unsa. Vous êtes contre ou avec les salariés et les citoyens de ce pays?» À Matignon, depuis plusieurs jours, on compte et recompte les députés acquis à la cause, heure par heure. Certains élus LR sont toujours opposés à la réforme, auxquels il faut ajouter deux ou trois éventuels frondeurs macronistes.

Suffisamment pour faire tomber le projet de loi? Difficile à dire, mais la marge est assez étroite pour que lhypothèse dun 49.3 soit évoquée, côté exécutif, pour s’éviter lhumiliation dune défaite lors dun scrutin public.

Une sorte de cerise antidémocratique sur un gâteau déjà bien épais

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a certes juré que la question n’avait pas été abordée en Conseil des ministres, le 15 mars, mais le même avait rappelé deux jours plus tôt, au cas où, que le 49.3 est un «outil constitutionnel» tout à fait légal.

L’emploi de l’article controversé de la Constitution serait une sorte de cerise antidémocratique sur un gâteau déjà bien épais: détournement de procédure avec larticle 47.1, débats réduits dans le temps avec le PLFRSS, vote bloqué au Sénat (article 44.3), limitation des prises de parole (article 38 du règlement sénatorial)…

«Même un vote emporté de justesse ne résoudrait pas la crise démocratique, le décrochage démocratique des institutions éclate d’évidence», tacle Bernard Thibault, ex-numéro un de la CGT. Dans ce contexte, le 49.3 serait le scénario du «pire», selon Philippe Martinez. «Cela provoquerait une immense colère», avertit Laurent Berger.

Dans tous les cas, l’exécutif s’exposerait à une motion de censure possiblement transpartisane. Ce sera cette fois à l’opposition de tenir une feuille de calcul pour voir si elle a la capacité à faire tomber le gouvernement, sachant qu’il y a peu de chance que LR (62 députés) la vote. Le président du groupe, Olivier Marleix, a menacé d’exclusion quiconque signerait une motion de censure issue d’un autre groupe.

Le gouvernement pourrait donc faire l’affront inique d’un nouveau 49.3. Ce serait rester sourd au front majoritaire d’opposition, prendre le risque de disloquer davantage le pays et ignorer le message d’alerte lancé dans les cortèges: «Ressaisissez-vous et renoncez.»

 

 

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Retraites.

14 Mars 2023, 10:28am

Publié par PCF Villepinte

Marine Le Pen, supercherie rentable?

Malgré sa discrétion et ses arrangements avec l’exécutif pendant les débats, le RN incarne, selon les enquêtes d’opinion, une opposition importante, voire la principale, au texte du gouvernement. Une stratégie à bas bruit qui porte ses fruits. ANALYSE.

Publié le

Mardi 14 mars 2023

Florent LE DU

AFP

L e RN n’a même pas commencé à livrer bataille que certains lepénistes baissent déjà les armes. «Emmanuel Macron réussira à faire passer sa réforme des retraites. Je pense même que, hélas, le pays sest résigné à cela», a balayé le député RN Sébastien Chenu, le 7 mars, alors même que des millions de Français défilaient dans la rue, avant d’exprimer la même pensée, dimanche 12 mars, après le vote du Sénat.

Et, pourtant, une petite musique médiatique s’est installée depuis plus d’un mois. Malgré une opposition de façade qui ne s’est jamais étoffée de véritables propositions alternatives ou d’arguments détaillés, le RN serait «le grand gagnant de la réforme des retraites». Une affirmation au minimum suggérée, ces dernières semaines, par le Point, l’Obs, le JDD, le Figaro. Avec, à l’appui, des sondages qui placent le parti comme «premier opposant» au texte du gouvernement.

« La réalité c’est que le RN a été absent, le doigt sur la couture du pantalon, déposant moins d’amendements que la majorité»

Pour 46% des Français, Marine Le Pen «incarne bien lopposition à la réforme des retraites», score le plus élevé de cette enquête Ifop du 22 février. Devant tous les représentants de gauche et syndicaux, y compris Philippe Martinez (CGT) et Laurent Berger (CFDT).

Sidération, pour certains membres de la Nupes. «Cest absolument fascinant, s’étonne Sandrine Rousseau (EELV). Dans les débats à l’Assemblée, c’était dramatique, les députés du RN ont été inexistants.»

«On ne peut pas considérer que le RN se soit positionné comme opposant, abonde Ian Brossat, porte-parole du PCF. La réalité c’est qu’il a été absent, sagement assis, le doigt sur la couture du pantalon, déposant moins d’amendements que la majorité, ils n’ont servi strictement à rien.»

Mais si, justement, cette discrétion profitait au RN? «En étant deux fois de suite au second tour de la présidentielle, le RN sest imposé comme le principal adversaire de Macron. Il nest pas actif à lAssemblée, mais profite de sa couverture médiatique pour faire passer le message qu’il s’oppose, observe Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. De plus, Marine Le Pen a clairement acté une stratégie de différenciation avec la Nupes, en voulant incarner une alternative respectable, donc crédible.»

La stratégie de la cravate

Alors que des invectives, parfois vigoureuses, ont jailli des rangs insoumis pendant les débats à l’Assemblée, l’extrême droite comme la majorité ont en chœur dénoncé la «bordélisation» de la Chambre par des «zadistes». L’occasion pour le RN d’asseoir sa stratégie de la cravate, et de se positionner comme «la seule alternative crédible», par comparaison avec une «Nupes immature», avance Marine Le Pen.

Une stratégie qu’accompagne la Macronie, Olivier Dussopt allant même jusqu’à considérer que la fille de Jean-Marie Le Pen «a été bien plus républicaine que beaucoup dautres dans ce moment-là», après l’avoir remerciée dans l’Hémicycle.

Les députés RN étaient en effet plusieurs fois montés au créneau pour défendre le gouvernement face aux attaques venues de la gauche. «Ils ont passé deux semaines à se congratuler respectivement, jusqu’à boucler lexamen du texte en chantant bouche contre bouche la Marseillaise, dénonce Benjamin Lucas (Génération.s). La Macronie fait tout pour que Le Pen soit une opposante acceptable.»

Avec, en point d’orgue, fin janvier, le détournement du règlement pour permettre à l’extrême droite de défendre la motion référendaire, rôle légitimement revendiqué par la gauche, première dépositaire. Un tour de passe-passe qui a offert aux lepénistes un argument choc dans leur quête du statut d’opposants numéro 1.

Derrière son masque social, Marine Le Pen prône la même défense du libéralisme que la majorité

«Ce sont nos députés qui ont proposé de soumettre ce texte de loi à l’avis référendaire, s’est targué Jordan Bardella, président du RN. Comme pour notre motion de censure, la gauche ne l’a pas voté. Ce qui prouve que nous sommes aujourd’hui les seuls à incarner une alternative crédible.»

L’attitude complaisante de l’extrême droite révèle autre chose: derrière son masque social, Marine Le Pen prône en réalité la même défense du libéralisme que la majorité. «Il faut le marteler, revendique Ian Brossat. Rappeler leurs votes à l’Assemblée contre la hausse du Smic, le blocage des prix, le gel des loyers. Ou le fait qu’ils crient avec les macronistes pour baisser les cotisations sociales, donc les recettes de la Sécurité sociale, donc empêcher la revalorisation, les retraites…» Un travail nécessaire et réalisé par la gauche, mais «sans doute devons-nous être plus forts et plus audibles», estime le porte-parole du PCF.

Un socle électoral du RN solide

Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, doute pour sa part de «lefficacité» de tout argumentaire technique face au RN. Et il observe d’ailleurs que,  «face au bon sens populaire proposé par Marine Le Pen, ses opposants craignent parfois de lui opposer une forme de technicité dans lappréhension des dossiers».

Sa campagne axée sur le pouvoir d’achat semble avoir porté ses fruits. Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête chez les ouvriers (42%) et les employés (33%), bien que ce soit labstention qui règne dans ces deux catégories.

Les sondages qui placent le RN comme principal opposant à la réforme des retraites confirment donc, surtout, que son socle électoral est solide. «Électoralement, son plafond est devenu son plancher», note le sondeur de l’Ifop Jérôme Fourquet dans l’Obs.

«Cela nous oblige, admet Ian Brossat. La gauche doit être capable d’être plus unie, s’inspirer davantage de l’intersyndicale qui arrive à parler d’une même voix, à rassembler à la fois les grandes métropoles et les petites villes, ce que les partis n’arrivent pas à faire pour l’instant.»

Historiquement hostile à la grève

La mobilisation syndicale est d’ailleurs montée d’un ton depuis les enquêtes d’opinion. Historiquement hostile à la grève, le RN entretient désormais avec elle un rapport ambigu, cherchant à plaire à la fois aux classes dominantes et populaires. «La grève est un droit et nous la soutenons, mais le blocage est une double peine pour les Français», estime ainsi Jordan Bardella.

Les syndicats, eux, n’ont jamais hésité face à l’extrême droite, refusant toujours catégoriquement leurs représentants dans les cortèges. Mais, là encore, la surdité du gouvernement au mouvement social pourrait bénéficier au RN, si la réforme venait à passer.

L’extrême droite ne manquera pas de brandir l’échec de la gauche et des syndicats pour s’arroger à nouveau le titre de seule alternative possible à Macron. Inflexible, l’intéressé prend donc le risque de léguer à la France un quinquennat d’extrême droite en 2027.

 

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Retraites

13 Mars 2023, 08:19am

Publié par PCF Villepinte

 «Le gouvernement fait planer une profonde menace sur notre démocratie»

Face au coup de force au Sénat qui «humilie le Parlement», le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle le gouvernement à «respecter la légitimité du monde du travail», très majoritairement opposé à la réforme des retraites, et à «laisser les Français trancher».

L'Humanité  Dimanche 12 mars 2023

Julia Hamlaoui

Le gouvernement argue de la «légitimité démocratique» du Parlement pour ne pas tenir compte de la mobilisation qui s’est encore exprimée dans la rue samedi. Et ce, alors qu’il a eu recours, avec le 44.3, à un nouveau coup de force au Sénat. Que lui répondez-vous?

Le coup de force du Sénat est inadmissible. Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime. Qu’il respecte la légitimité du monde du travail, qui, dans sa très grande majorité, dans son immense diversité, du public ou du privé, et de tous syndicats, dit non à la retraite à 64 ans.

Le gouvernement doit le reconnaître et mesurer qu’il est en train de fracturer le pays, de rompre la confiance avec les Français. Il doit retirer sa réforme. Il ne s’agit pas de remettre en cause la légitimité des parlementaires, mais de tenir compte de ce que disent des Français qui subissent en même temps l’inflation, la hausse des prix d’énergie, de l’alimentation, de l’essence.

À entendre la première ministre Élisabeth Borne, les grèves ne seraient que des «blocages qui pénalisent les Français les plus modestes»

Si des salariés sont pénalisés, c’est d’abord par les jours de grève qu’ils posent et qui vont amputer leur salaire. Mais s’ils font grève et se mobilisent à ce point, c’est parce qu’ils ne veulent pas être pénalisés plus tard, au moment de prendre leur retraite, par deux années de travail supplémentaires.

Ceux qui manifestent aujourd’hui sont d’abord soucieux de vivre dans une France qui respecte le monde du travail. En réalité, c’est le gouvernement qui, en s’entêtant, fait le choix de bloquer le pays. Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique.

L’exécutif tente à la fois de convaincre l’opinion en présentant des «contreparties» et de passer un accord avec LR, notamment en validant certains amendements de la majorité sénatoriale de droite. Que pensez-vous de l’évolution du texte?

Il ne ressemble plus à rien. Les justifications du gouvernement, qui expliquait qu’il fallait absolument trouver 12 milliards d’euros pour combler le déficit, s’effondrent. De même que les 1 200 euros promis à 1,2 million de retraités qui ne bénéficieront au final qu’à 10 000 à 20 000 d’entre eux.

Plusieurs articles de cette réforme – qui n’ont rien à faire dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale – risquent également d’être retoqués par le Conseil constitutionnel, auprès duquel nous ferons des recours. Le vote au Sénat ne doit pas empêcher la mobilisation de se poursuivre, car ce texte ne doit pas être mis en œuvre. C’est déjà arrivé à une réforme entérinée comme le CPE, qui avait été adopté par 49.3.

Tout en prétendant «être à l’écoute», Emmanuel Macron a refusé de recevoir les syndicats au prétexte de «préserver le temps parlementaire». Comment réagissez-vous alors que toutes les propositions alternatives mises en débat ont, elles aussi, été balayées?

Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats! Il a une attitude très provocatrice, méprisante alors qu’il faudrait ouvrir de vraies négociations. Nous sommes tous d’accord pour améliorer le système de retraites. Le cœur du débat, c’est comment on finance. Nous refusons que cela se fasse sur le dos des travailleurs.

La gauche, comme les syndicats, estime que travailler plus n’est pas nécessaire, il suffit de ponctionner les immenses richesses produites en France. Le PIB dans les années 1980 était autour de 600 milliards d’euros, il s’élève aujourd’hui à 2 400 milliards. Soit quatre fois plus qu’il y a quarante ans.

Si sénateurs et députés se mettent d’accord au sein de la commission mixte paritaire prévue mercredi, aurez-vous encore des cartes en main? Le référendum reste-t-il une porte de sortie?

Même en cas d’accord, l’Assemblée nationale et le Sénat seront appelés à voter. Jusqu’au 16, date du vote, il faut faire pression sur les parlementaires LR, centristes, macronistes pour qu’ils ne votent pas ce texte!

Quant au référendum, il peut porter sur «pour ou contre la retraite à 64 ans?» au cas où le gouvernement aurait besoin davoir une confirmation de ce que pensent les Français. Mais il peut aussi être à choix multiples sur les différentes sources de financement pour une meilleure réforme des retraites. Il permettrait alors d’ouvrir véritablement le débat. Ayons ce débat et laissons les Français trancher.

Vous estimez que «si le gouvernement sentête, il prend un risque énorme». Quelle est la nature de ce risque?

Nous avons la chance d’avoir une intersyndicale très forte, très unie, qui organise la contestation et les mobilisations. Mais si demain le gouvernement maintient sa réforme coûte que coûte, envers et contre tout, et que la colère déborde, qui en porterait la responsabilité? Si demain la grève des urnes se faisait encore plus forte, qui en porterait la responsabilité?

La menace que fait planer l’exécutif sur notre démocratie est très profonde. J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. Et s’il ne recherche pas, au final, à ce que la classe ouvrière et les classes moyennes boudent totalement les urnes. Parce qu’on sait que de l’autre côté, les financiers, les banquiers, les riches, eux, utiliseront leur bulletin de vote pour disposer d’un pouvoir à leur main.

 

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Retraites :

12 Mars 2023, 09:37am

Publié par PCF Villepinte

Le sénat a voté la réforme des retraites

La droite a donc volé au secours du gouvernement qui a encore utilisé une procédure pour étouffer les débats. Le texte poursuit son parcours législatif devant la commission mixte paritaire.

L'Humanité Dimanche 12 mars 2023

Diego Chauvet

 

Gérard Larcher et la majorité sénatoriale ont permis au gouvernement et Olivier Dussopt de faire voter sa réforme, malgré son rejet massif dans la population.

Eric TSCHAEN/REA

Après un nouveau coup de force vendredi matin, le Sénat a donc voté la réforme des retraites ce samedi 11 mars peu avant minuit. Pour rappel, le gouvernement avait décidé la veille d’utiliser l’article 44-3 de la constitution qui lui a permis d’imposer un vote bloqué sur l’ensemble de sa réforme, empêchant tout vote des amendements présentés par la gauche.

La droite réclame la paternité de la réforme

Les explications de vote des groupes parlementaires ont illustré la fracture grandissante entre le pouvoir et le mouvement de contestation sociale historique qui venait de terminer sa 7ème journée d’action. Dans les rangs de la majorité de droite du Sénat se sont succédé des interventions triomphantes, des provocations à l’égard de la gauche et des syndicats, et parfois même du gouvernement lui-même.

 «Jai un message pour le président de la République» a ainsi lancé le chef de la majorité LR, Bruno Retailleau, en s’adressant au ministre du Travail Olivier Dussopt. «Nous ne votons pas pour lui. Cette réforme, nous la votons parce que cest notre réforme. Cest ici quelle est née» prévient le sénateur LR, attribuant donc à la droite la paternité du texte.

Son collègue de l’Union centriste, Olivier Henno, commence son intervention sur un ton moqueur, goguenard. «On est un peu fatigué davoir travaillé. Et de vous avoir écouté» ajoute-t-il à propos de la gauche, dont il qualifie le travail parlementaire de «flibusterie de notable». Les méthodes du gouvernement pour empêcher les débats parlementaires? «Les institutions de la cinquième république sont solides, tant mieux» se réjouit-il.

 «On ny serait pas arrivés sans articles» de la constitution et du règlement qui ont permis de forcer la main des sénateurs. François Patriat, chef de file des macronistes, est lui aussi ravi: «notre assemblée a redonné de la noblesse au débat démocratique».

La gauche outrée de la teneur des débats

À gauche au contraire, on s’est élevé contre cette «réforme scélérate votée main dans la main par le gouvernement et la majorité sénatoriale», pour reprendre les termes de la communiste Cathy Apourceau-Poly. «Vous avez refusé dexaminer nos propositions alternatives de financement», rappelle-t-elle, avant de qualifier le texte voté de «réforme rétrograde» et de «projet classe contre classe», que «le vote forcé rend illégitime»

«Cette journée restera une journée noire pour tous les salariés de notre pays» promet la socialiste Monique Lubin. «Vous avez été quasiment mutiques durant tout l’examen. Vous avez manqué de respect à tous ceux qui voulaient entendre vos arguments», accuse-t-elle. Elle dénonce également le mépris d’Emmanuel Macron à la fin de cette nouvelle journée d’action: «le peuple gronde et le président regarde ailleurs. Le peuple s’en souviendra» prévient Monique Lubin.

Pour Raymonde Poncet-Monge (écologistes), le gouvernement s’est engagé dan une «course de vitesse pour plier le débat, car jamais un texte na été aussi impopulaire». Elle estime que l’exécutif «a perdu tout soutien dans la population et donc toute légitimité sociale et morale».

Le parcours législatif n’est pas fini

La réforme des retraites, malgré ce vote attendu compte tenu des rapports de force au Sénat, n’a cependant pas terminé son parcours législatif. Elle doit désormais être examinée en commission mixte paritaire, avant son retour à l’Assemblée nationale.

Au Palais Bourbon, la tâche s’annonce plus périlleuse pour Elisabeth Borne, même si elle s’est félicitée du vote du 11 mars. «Je suis sûre quil existe une majorité au parlement pour voter ce texte» a-t-elle notamment déclaré après le scrutin au Sénat.

La macronie est en réalité moins confiante, et un nouveau coup de force, le 49-3 cette fois-ci, est une option probable pour parachever un parcours qui aura coché toutes les cases des procédures les moins démocratiques.

 

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