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Le grand bond en arrière
événement
Le grand bond en arrière de la réforme
Les cartes sont sur la table. Le projet de réforme des retraites dévoilé hier par Éric Woerth ne réserve aucune surprise. Le report de l’âge légal de départ à 62 ans, en seulement six ans, combiné à la poursuite de l’allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans en ferait l’une des réformes les plus brutales parmi toutes celles initiées en Europe. Tandis que le dispositif de prise en compte de la pénibilité, qui laisserait à l’écart le plus grand nombre des victimes, confine à la provocation, au regard de la plus insupportable des injustices, celle qui touche à l’espérance de vie. Hormis le Medef et ses amis de l’UMP, le ministre du Travail n’a convaincu personne en qualifiant son projet de « responsable » et « juste ». C’est juste le contraire, analyse-t-on sur les bancs de la gauche comme chez tous les syndicats. Les mini-prélèvements supplémentaires prévus sur les hauts revenus, les revenus du capital et les entreprises ne font pas illusion. Car l’effort réclamé pour, promet Woerth sans visiblement trop y croire, parvenir à l’équilibre financier en 2018 se partage ainsi : environ 85 % à la charge des salariés (22,6 milliards d’euros), le reste (4,4 milliards d’euros) pour les revenus financiers et les entreprises. En vérité, étant donné l’inertie et l’impuissance gouvernementales sur la question de l’emploi, la plus cruciale pour l’avenir de la retraite, cette réforme, si elle devait être menée à bien, prendrait le chemin des précédentes de 1993 et 2003, réussissant le tour de force de dégrader le droit à la retraite sans résoudre le problème réel du financement. Les syndicats en tiraient hier la seule conclusion qui vaille : intensifier la mobilisation, dès le 24 juin, pour imposer une « réécriture » du projet d’ici à son passage en Conseil des ministres le 13 juillet.
1 « La durée de cotisation sera portée (…) à 41,5 ans en 2020 ». « L’âge légal de départ à la retraite sera porté à soixante-deux ans en 2018. »
C’est un durcissement drastique des conditions d’accès au droit à la retraite. Appliqué au privé et au public, ainsi qu’aux régimes spéciaux (à partir de 2017). Le report de l’âge légal se fera à un rythme rapide : quatre mois de plus par an, à partir du 1er juillet 2011. Ainsi, les assurés nés après le 1er juillet 1951, qui pouvaient partir à soixante ans l’an prochain, devront travailler quatre mois de plus ; ceux qui sont nés en 1952, huit mois de plus, et ainsi de suite, jusqu’à atteindre 62 ans. C’est, potentiellement, l’équivalent de 1 million d’emplois qui seront ainsi soustraits aux jeunes. Dans les faits, sachant les pratiques des entreprises envers les seniors, le report de l’âge légal risque de se traduire pour beaucoup par une prolongation de la période de chômage. Avec, à la clé, des conséquences sur le niveau de leur pension. L’âge de la garantie du taux plein sera aussi décalé de deux ans, de 65 à 67 ans. Premières victimes, les femmes. Pour cause de carrière incomplète, 30 % d’entre elles attendent d’atteindre ce seuil pour liquider leur retraite.
2 « Des mesures de rapprochement des règles entre public et privé sont prévues »
L’addition est salée pour les fonctionnaires. Leur taux de cotisation, de 7,85 %, sera aligné, en dix ans, sur celui du privé, plus élevé (10,55 %) parce que, comme « oublie » de le dire Éric Woerth, il intègre la cotisation pour la retraite complémentaire obligatoire (Agirc, Arrco), dont ne bénéficie pas la fonction publique. Le dispositif de départ anticipé pour les parents de 3 enfants ayant quinze années de service sera fermé à compter de 2012. Chaque année, 15 000 personnes en bénéficiaient. Conçu à l’origine pour favoriser la natalité, il était, dans les faits, utilisé par beaucoup, en particulier dans la fonction publique hospitalière, comme un moyen d’échapper à la pénibilité. Troisième mesure, illustrant bien une volonté d’harmonisation public-privé par le bas : les fonctionnaires bénéficiant du minimum garanti de pension, qui, jusqu’alors, y avaient droit dès l’âge de l’ouverture des droits (soixante ans) même s’ils n’avaient pas effectué une carrière complète, devront attendre, à l’image du privé, d’avoir tous leurs trimestres ou bien l’âge du taux plein (soixante-sept ans après la réforme). En revanche, le gouvernement décide de « geler » la contribution de l’État employeur au financement de la retraite de ses agents. Cette mesure montre bien que tout l’effort d’ajustement face à la montée en charge des dépenses pour les retraites est réclamé aux fonctionnaires.
3 « L’augmentation de l’âge légal va permettre d’améliorer le taux d’emploi des seniors »
C’est l’une des contradictions majeures de la politique gouvernementale : comment justifier un report de l’âge de la retraite quand six salariés sur dix (58,5 %) sont évincés de l’emploi avant leurs 60 ans ? Le ministre du Travail prétend la résoudre en augmentant l’âge légal de départ : les entreprises changeraient alors la conception qu’elles ont des salariés âgés. Pour autant, Éric Woerth n’est pas très sûr de lui, puisqu’il estime nécessaire d’« encourager » cet effet en faisant un nouveau cadeau fiscal aux employeurs : une aide à l’embauche d’un an pour les chômeurs de plus de 55 ans. Une exonération qui correspondrait à 14 % du salaire brut pour toute embauche en contrat à durée indéterminée ou en CDD de plus de six mois, et qui s’appliquerait à « toutes les entreprises ». La réforme prévoit également de développer les aides au tutorat en entreprise.
4 départ à la retraite de ceux qui sont usés par leur travail »
Les salariés astreints à des travaux pénibles qui, jusqu’alors, devaient, comme les autres, attendre soixante ans pour partir, auront, demain, le droit d e partir à… soixante ans. À une condition cependant : que leur état de santé ait été dégradé à la suite d’exposition à des facteurs de pénibilité, au point qu’il leur vaille un taux d’incapacité égal ou supérieur à 20 % ayant donné lieu à l’attribution d’une rente pour maladie professionnelle (ou pour accident du travail provoquant des troubles de même nature). S’ils remplissent ce critère, ils ne subiront donc pas le report de l’âge légal à soixantedeux ans et pourront partir à soixante ans avec le taux plein quel que soit leur nombre de trimestres. Comme on le craignait, le gouvernement a choisi le système de prise en compte de la pénibilité le plus restrictif. Selon sa propre estimation, pas plus de 10 000 personnes en profiteront. Il refuse d’aller au-delà, prétendant ne pas disposer de moyens d’établir rigoureusement un seuil d’exposition à la pénibilité entraînant, très probablement, des conséquences sur la santé. De nombreux spécialistes disent le contraire et jugent possible d’établir un droit à départ anticipé en fonction de durées d’exposition. Beau- coup d’études montrent le lien entre conditions de travail pénibles et pathologies, qui peuvent se déclencher avant mais aussi après la retraite. C’est le cas notamment de l’exposition à des produits cancérigènes, qui concerne plus de 2 millions de salariés. Chaque année, on enregistre 20 000 cancers professionnels et 15 000 décès des suites de ces maladies. La CGT estime que 15 % des salariés sont soumis à des travaux pénibles (port de charges lourdes, environnement agressif, postures physiques pénibles, travail de nuit, horaires décalés…). Le dispositif retenu par le gouvernement sera financé par la branche accidents du travail et maladies professionnelles de la Sécurité sociale. Le projet de réforme prévoit d’autre part de prolonger le dispositif « carrières longues » permettant aux assurés ayant commencé à travailler très tôt (quatorze, quinze, seize ans), de partir avant soixante ans, et de l’étendre à ceux ayant démarré leur activité à dix-sept ans. À la condition d’avoir une durée d’assurance de deux ans plus longue que la durée requise pour le taux plein.
5 « Les dispositifs de solidarité qui font la force du système de retraite français sont non seulement préservés mais renforcés. »
Le ministre du Travail se paie de mots. Les trois mesures de solidarité annoncées, si elles vont dans le b o n sens, et à condition que leur traduction juridique dans le futur projet de loi ne réserve pas de mauvaise surprise, sont loin de corriger les inégalités et injustices qui marquent la retraite. Pour les jeunes, le projet de loi envisage d’offrir deux trimestres supplémentaires de cotisations (de 4 à 6) lorsqu’ils sont au chômage non indemnisé. Une réponse minimale à la difficile insertion des jeunes sur le marché du travail, puisqu’en moyenne ils obtiennent un emploi stable à vingt-huit ans. Pour les femmes, Éric Woerth propose « d’empêcher que le congé maternité ne fasse chuter la pension de retraite ». L’indemnité journalière perçue pendant le congé maternité entrera désormais dans le salaire de référence sur lequel est calculée la pension de retraite. Une goutte d’eau au regard de l’océan d’inégalités hommes-femmes face à la retraite, inégalités prenant leur source dans la vie professionnelle. Là, en guise de réponse, le gouvernement déclare envisager de sanctionner les entreprises… qui n’auront pas réalisé le diagnostic de la situation salariale comparée des hommes et des femmes. Mme Parisot en tremble…
6 « La réforme 2010 va permettre de restaurer dans la durée la confi ance des Français dans le système de retraite. (…) Puisqu’elle permettra de revenir dès 2018 à l’équilibre. »
Un cheval, une alouette. Telle est la conception gouvernementale de l’équité dans l’effort réclamé pour équilibrer, à l’horizon 2018, les comptes du système de retraite. Les sacrifices exigés des salariés s’élèvent à 25,1 milliards d’euros en 2020 : 20,2 milliards d’économies réalisées avec les mesures d’âge, et 4,9 milliards avec les mesures de « convergence » public-privé. De leur côté, les hauts revenus seraient taxés à hauteur de 630 millions, par le biais d’une hausse de 1 point du taux de la tranche la plus élevée de l’impôt sur le revenu. 340 000 foyers fiscaux (moins de 1 % de l’ensemble) avec des revenus annuels supérieurs à 69 783 euros seront concernés. Stock-options et retraites chapeaux sont égratignés (340 millions d’euros) et les revenus du capital (plus-value de cessions mobilières, immobilières, dividendes…) seront soumis à une contribution légèrement accrue (pour 1,3 milliard d’euros). Quant aux entreprises, le gouvernement envisage de réduire les allégements de charges patronales de 2,4 milliards d’euros. Loin des 30 milliards d’euros qu’ils coûtent à l’État. Éric Woerth mise également sur une baisse du chômage qui, à partir de 2015, permettrait de basculer des cotisations Unedic sur l’assurance vieillesse. Enfin, il veut pomper dès 2011 les ressources du fonds de réserve pour les retraites (FRR) afin de financer intégralement les déficits cumulés du régime général d’ici à 2018, année du retour prévu à l’équilibre. Un fonds qui devait couvrir une partie des besoins de financement des régimes de retraite du secteur privé à partir de 2020 avec la cessation d’activité de la génération du « baby-boom ».
YVES HOUSSON ET CLOTILDE MATHIEU
Une gigantesque injustice
Editorial par Patrick Apel-Muller
Une gigantesque injustice
D’autres civilisations ont connu des périodes de décadence durant lesquels les progrès humains ont été balayés et où se sont enclenchées des marches arrière vers les temps obscurs. Il y a de cela dans la réforme Sarkozy : une réforme brutale et autoritaire, un recul social sans précédent, le contrat social français déchiré, l’intérêt égoïste d’une poignée d’oligarques abonnés au Fouquet’s préféré à l’épanouissement général. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », pourrait-on dire des salariés en paraphrasant La Fontaine. L’âge de la retraite repoussé à 62 ans, la durée de cotisations allongée à 41,5 ans, l’âge donnant droit à pension complète repoussé à 67 ans, la pénibilité du travail prise en compte seulement pour ceux qui sont lourdement handicapés, les compensations pour les carrières des femmes abandonnées…
Il suffirait de deux chiffres rapprochés pour discréditer la réforme Sarkozy des retraites : les plus fortunés ne cotiseraient que pour 1 % de leurs revenus quand les salaires des fonctionnaires seraient amputés de 3 %. Tout est à l’avenant : les salariés financeront 22 milliards d’euros de leur poche tandis que les revenus financiers, les dividendes et autres stock-options ne contribueront que pour 3,7 milliards. Les dirigeants de l’UMP s’étaient indignés que le président soit comparé à l’escroc Madoff. Ils avaient raison : le financier volait des riches alors que ce sont les pauvres que dépouille l’hôte de l’Élysée.
La réforme est injuste mais, pire encore, elle sera inefficace. En ponctionnant les revenus des salariés, elle va tarir la consommation intérieure, et donc la croissance et l’emploi. La décrue des cotisants va donc être accélérée et les déficits de nouveau creusés. En rivant au travail les générations les plus anciennes, elle va empêcher les jeunes d’accéder à la vie active. Ainsi, pour satisfaire les agences de notation et les marchés financiers, se créent les conditions de nouvelles convulsions économiques, sans doute plus violentes encore que celles que nous traversons.
Les syndicats font preuve d’une rare unanimité dans la condamnation du projet. Pas de lézardes ! Ils se retrouvent aujourd’hui pour donner toute la force possible à la mobilisation du 24 juin et afin que même les vacances estivales ne soient pas une trêve. Si Éric Woerth espérait compter sur une gauche éparpillée, c’est raté ; le refus de sa réforme est général. Même le maillon faible, Dominique Strauss-Kahn, a préféré rester coi. Le gouvernement entendait resservir à ses opposants la rengaine du « vous critiquez, mais vous ne proposez rien ». Las, l’Humanité publie aujourd’hui les propositions des députés communistes PG et Républicains pour une loi réformant les retraites. Elle prend le contre-pied du caractère au sens propre réactionnaire du projet UMP. Ce sont les revenus financiers parasitaires qui sont sollicités, ce sont les créations d’emplois qui sont favorisées et la justice sociale qui y est privilégiée. Le débat projet contre projet peut avoir lieu. Tous ceux qui se mobilisent contre cette entreprise de démolition peuvent compter sur l’Humanité face au déluge de communication du pouvoir. « Le courage, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe », écrivait Jaurès.
Fête PCF Tremblay
Dimanche 27 Juin 2010
Tous à la fête des communistes de Tremblay en France et de Vaujours
Au Chateau de la Queue à Tremblay en France
Participation au repas 19 € pour les adultes
9,50 € pour les - de 12 ans
A partir de 11 H débat " retraites : quel avenir "
12 h 30 Autour d'un apéritif remise du tilbre 2010 aux vétérans de notre parti
13 H repas convivial et animation musical
inscriptions : à la maison des communistes de Tremblay
le lundi de 19 h 00 à 20 h 30
mardi et jeudi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 H
samedi de 10 H à 12 H
ou 01.48.60.39.69 ( répondeur )
Retraites :
Fillon enterre les 60 ans
Le Premier ministre, François Fillon, a réaffirmé samedi, à quelques jours de la divulgation du projet gouvernemental de réforme des retraites, son intention de toucher au "symbole"
de l’âge légal de départ à 60 ans.
Un plan de rigueur de 100 milliards d’euros sur les rails.
"La justice va nous conduire à solliciter de nouvelles sources de financement parce que l’effort doit être
partagé par tous", a assuré François. Fillon lors d’une réunion d’accueil de nouveaux militants UMP salle Gaveau à Paris.
Il n’est cependant pas entré dans les détails alors que le Figaro écrit samedi que le gouvernement a renoncé
à une mesure envisagée, taxer temporairement les revenus supérieurs à 11.000 euros par mois. Toutefois, de source proche du gouvernement, on a confirmé qu’actuellement, "l’idée n’est plus à
l’ordre du jour".
Xavier Bertrand, numéro un de l’UMP, a appelé à "admettre la réalité". "Si nous vivons beaucoup plus
longtemps, il faut accepter de travailler un peu plus longtemps". "Augmenter les impôts, c’est la solution de ceux qui n’ont pas de courage", selon lui.
Lors d’un discours devant de nouveaux adhérents de l’UMP à Paris, le premier monistre a par ailleurs indiqué
que la France s’engage à réduire ses dépenses publiques de 45 milliards d’euros d’ici à 2013 pour ramener son déficit public à 3% du PIB dans les limites fixées par l’Union européenne, a
déclaré samedi François Fillon.
"Nous avons pris l’engagement d’ici 2013 de ramener notre déficit de 8% à 3% et tous nos efforts vont se
concentrer sur cette priorité. Ça veut dire en gros qu’il faut réduire le déficit de 100 milliards d’ici 2013", a-t-il expliqué.
L’Allemagne a présenté pour sa part le 7 juin un plan d’austérité qui prévoit des économies d’un montant
global de 80 milliards d’euros d’ici à 2014.
Un plan de rigueur de 100 milliards d’euros sur les rails.
"La justice va nous conduire à solliciter de nouvelles sources de financement parce que l’effort doit être partagé par tous", a assuré François. Fillon lors d’une réunion d’accueil de nouveaux militants UMP salle Gaveau à Paris.
Il n’est cependant pas entré dans les détails alors que le Figaro écrit samedi que le gouvernement a renoncé à une mesure envisagée, taxer temporairement les revenus supérieurs à 11.000 euros par mois. Toutefois, de source proche du gouvernement, on a confirmé qu’actuellement, "l’idée n’est plus à l’ordre du jour".
Xavier Bertrand, numéro un de l’UMP, a appelé à "admettre la réalité". "Si nous vivons beaucoup plus longtemps, il faut accepter de travailler un peu plus longtemps". "Augmenter les impôts, c’est la solution de ceux qui n’ont pas de courage", selon lui.
Lors d’un discours devant de nouveaux adhérents de l’UMP à Paris, le premier monistre a par ailleurs indiqué que la France s’engage à réduire ses dépenses publiques de 45 milliards d’euros d’ici à 2013 pour ramener son déficit public à 3% du PIB dans les limites fixées par l’Union européenne, a déclaré samedi François Fillon.
"Nous avons pris l’engagement d’ici 2013 de ramener notre déficit de 8% à 3% et tous nos efforts vont se concentrer sur cette priorité. Ça veut dire en gros qu’il faut réduire le déficit de 100 milliards d’ici 2013", a-t-il expliqué.
L’Allemagne a présenté pour sa part le 7 juin un plan d’austérité qui prévoit des économies d’un montant global de 80 milliards d’euros d’ici à 2014.
Travail
Quand vous respirez la fumée d’un volcan, vous inhalez des nanoparticules « naturelles ». Et quand vous mettez de la crème solaire, vous étalez sans le savoir sur votre peau des nanoparticules « manufacturées », produites par l’industrie à partir de dioxyde de titane ou d’oxyde de zinc pour améliorer l’efficacité de la lotion. Depuis dix ans au moins, les nanoparticules ont débarqué sur le marché, sans crier gare. Actuellement, on recense déjà au niveau mondial 1 000 produits de consommation contenant des nanoparticules manufacturées, et leur nombre croît à grande vitesse. Non sans susciter de légitimes interrogations sur leurs effets sur l’écosystème, sur les consommateurs et sur les travailleurs, qui, exposés plus massivement, servent comme toujours de « sentinelles » de la population générale. Fin avril, dans un rapport sur les « risques émergents », le Bureau international du travail alertait : « On prévoit que, d’ici à 2020, 20 % environ de tous les produits fabriqués dans le monde seront réalisés grâce aux nanotechnologies », alors que « les risques associés à la fabrication et à l’utilisation de nanomatériaux sont encore très peu connus ».
De quoi parle-t-on ? Un nanomètre équivaut à un milliardième de mètre, et la nanotechnologie consiste à mettre en ouvre des particules de taille nanométrique, comprises entre 1 et 100 nanomètres. Pour illustrer la chose, le CNRS indique qu’il y a le même rapport de dimension entre une nanoparticule et une orange, qu’entre une orange et la planète Terre. Si la recherche espère aboutir, grâce aux nanoparticules, à de nouvelles thérapies, par exemple dans le traitement des cancers, et à de nouveaux médicaments, l’industrie s’y intéresse parce qu’à l’échelle nano, les matériaux acquièrent des propriétés particulières, qui améliorent la performance des produits. On en trouve donc dans les pneumatiques, les cosmétiques, les textiles, les matériaux de construction, sans oublier l’alimentation, sous forme d’additifs.
En 2006, un premier rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) consacré aux « effets des nanomatériaux sur la santé de l’homme et sur l’environnement », soulignait que « des effets délétères ont été mesurés, notamment chez l’animal dans le cadre expérimental ». « Certaines particules insolubles peuvent franchir les barrières de protection, se distribuer dans l’organisme et s’accumuler dans plusieurs organes, principalement à la suite d’une exposition par inhalation ou par ingestion », résumait l’agence, tout en déplorant le « peu de données disponibles », « à cause du faible nombre d’études », d’un « recul peu important », et « de la grande diversité des nanoparticules produites ». En 2008, un deuxième rapport de l’agence, consacré à l’aspect de la sécurité au travail, invitait dans le doute à appliquer le principe de précaution pour la population salariée exposée, estimée au bas mot à 10 000 personnes en France.
En l’absence de réglementation spécifique aux nanoparticules, les entreprises doivent appliquer les règles générales de prévention relatives aux produits chimiques : travail en vase clos, aspiration des particules à la source, et équipement individuel comme un masque, des gants et une combinaison. « Chez les gros producteurs, ces règles sont assez bien appliquées, mais c’est généralement moins le cas dans les entreprises plus petites », souligne Myriam Ricaud, ingénieur-chimiste à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). « Certaines manipulent des nanomatériaux sans le savoir, car aucun étiquetage n’est obligatoire », explique-t-elle. Et comme pour l’amiante, l’exposition professionnelle perdure : « Le salarié qui découpera dans vingt ans un béton contenant des nanoparticules pourrait être exposé, également, sans le savoir. »
Se dirige-t-on vers un scandale de l’amiante bis ? Pour Éric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, qui a présidé le groupe d’experts du deuxième rapport de l’Afsset, la comparaison ne tient pas : « Les premiers travaux ayant démontré une toxicité de l’amiante ont été publiés avant 1900. La prise en compte de ces informations a été (et est encore) gérée de façon très différente par les différents pays. Pour les nanoparticules, en revanche, on estime qu’elles sont potentiellement dangereuses et, en conséquence, le principe de précaution doit être mis en ouvre. » En attendant les résultats ultérieurs de la recherche sur les risques, les produits sont mis sur le marché à un rythme soutenu, alors que la maîtrise des expositions est loin d’être totale. En 2007, Benoît Hervé-Bazin, ingénieur chimiste à l’INRS et auteur d’un ouvrage sur les nanotechnologies [1], estimait dans la revue Santé et travail qu’« on n’a pas suffisamment tiré les enseignements de la catastrophe de l’amiante », et déplorait que « sur les sommes faramineuses consacrées à la recherche et au développement des nanoparticules, seulement 4 % vont à la recherche sur la prévention et les risques ». « Sans verser dans un discours antitechnologique, le problème vient des conditions politiques et sociales dans lesquelles les nanotechnologies se développent », estime Jérôme Relinger, responsable du secteur « Révolutions numériques et société de la connaissance » au PCF. « On assiste à une perfusion d’argent public vers les grands groupes qui orientent les recherches et investissements vers un profit à court terme, alors qu’on devrait exiger des contreparties en termes d’intérêt général. » Concernant les risques, le communiste déplore l’absence d’un débat public réel : « Le débat organisé cet hiver à la demande du gouvernement (par la Commission nationale du débat public - NDLR) consistait à faire accepter les nanotechnologies, et a renforcé l’opposition stérile entre ceux qui rejettent a priori les nanos et ceux qui leur promettent un avenir radieux. »
Fanny Doumayrou
[1] Les Nanoparticules. Éditions EDP Sciences, 2007.
collectivités territoriales :
Quelle réforme des collectivités territoriales ?
Par Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF 13, journaliste et écrivain (*).
« La réforme des collectivités territoriales s’inscrit dans la volonté débridée des forces capitalistes d’accroître toujours plus le champ de leur pouvoir insensé et de capter les richesses qui échappent à leur mainmise. Elle s’appuie sur le fait métropolitain pour essayer de dynamiter la démocratie locale en réduisant les élus à des courroies de transmission du pouvoir central et les citoyens à des administrés. C’est pourquoi il faut contester la réforme dans son principe même. Et nos institutions ne sauraient être modifiées à nouveau sans que s’exerce directement la souveraineté populaire.
Depuis de nombreuses années, on a vu apparaître le terme de « métropolisation » dans les textes officiels, y compris de collectivités locales, entouré d’une sorte de fascination. On pourrait préférer porter un regard politique sur ce phénomène. De tout temps, les grandes villes ont exercé une attraction qui a modelé l’implantation des populations et leurs habitudes de vie. Ces dynamiques se sont accentuées, notamment avec le développement de la mobilité quotidienne. Mais faut-il encore accélérer ce phénomène de gigantesque concentration ? Plutôt que de se gargariser du mot de métropole , il y a besoin de penser et de maîtriser l’évolution de nos territoires, sans oublier les territoires ruraux.
8 juin 2010
Pourquoi faudrait-il aujourd’hui,soudainement, faire de l’échelle métropolitaine, aux contours incertains, la nouvelle matrice d’une organisation politique, l’alpha et l’omega de l’aménagement du territoire ? Cela pourrait revenir à calquer les cadres démocratiques sur des choix économiques. Il paraît toutefois évident qu’il faut se mettre en capacité d’agir à cet échelon, afin de ne pas laisser des enjeux sans réponse et de ne pas laisser le champ libre à des décideurs non élus mais très entreprenants.
L’aire métropolitaine ne peut pas être pertinente pour l’ensemble des politiques locales et il ne nous aura pas échappé que des volontés d’hégémonie politique et d’inféodation à un pouvoir central se nichent parfois dans les grands discours savants qui la glorifient. Sans parler de ceux qui voient là un moyen de partager à leur façon la misère des finances publiques . À l’échelle de la démocratie locale se construisent un vivre ensemble et une culture commune, non sans échanges avec des ailleurs. À l’heure de la marchandisation globale, il faut aussi dynamiser ces mouvements enracinés au plus près du terrain, qui portent la marque de l’humain.
Il ne faut donc rechercher qu’une seule chose : l’intérêt des habitantes et des habitants. Il réside dans la coopération entre les territoires d’une « métropole » comme entre les « métropoles » (dont les territoires ne sont pas sans s’enchevêtrer) et dans la place faite à l’intervention citoyenne…
Qui plus est au moment où la Commission européenne tente le coup de force, l’heure est à inventer une nouvelle République où la démocratie locale, représentative et participative, sera bien plus reconnue et où la démocratie tout court verra son champ élargi j usqu’aux cénacles de la finance et de l’entreprise . Il n’y a rien à gagner à détruire régions et départements , mais sans doute bien plus à remettre sur le métier les fonctions des différentes collectivités. Et plutôt que de précéder la réforme du gouvernement, essayons d’imaginer comment peuvent s’ouvrir des espaces métropolitains de coopération d’un type inédit, où la question posée ne sera pas la compétitivité du territoire et son uniformisation mais un indicateur de bien-être. Des espaces qui ne pourront se passer de reconnaître l’échelon de base qu’est la commune et de l’améliorer, notamment dans les grandes villes. Des espaces à géométrie variable où l’on pourra s’associer librement sur des projets concrets et non pas de manière structurelle et contrainte ; des espaces où se lanceront de grands débats d’intérêt public et non pas des lieux de concentration des pouvoirs accaparant des compétences au détriment des collectivités locales et surtout du peuple ; des espaces de synergies démocratiques et pas de gestion technocratique, loin des affres de la mégalopole… »
Retraites
La CGT a déposé 214 188 pétitions
au ministère du Travail
Accompagné des membres du comité confédéral national de la CGT, Bernard Thibault et une délégation de dirigeants de la confédération ont déposé 214 188 cartes pétitions et signatures internet au ministère du Travail ce mercredi 9 juin. A l’issue de cette délégation, le secrétaire général de la CGT a indiqué : "Mon court entretien sur la réforme des retraites confirme que tout le monde va y perdre. [...] Le ministre confirme que l’on sera fondamentalement en désaccord sur le projet de texte qui nous sera destiné le 15 juin au soir. Bernard Thibault a notamment cité comme motifs de désaccord l’âge de départ en retraite et la durée de cotisation, et s’est montré critique sur le traitement individualisé de la prise en compte de la pénibilité.
tribunes & idées
La voie sans issue du « tout sauf Sarko »
Gauche : Quelles réponses aux attentes ? jean rabaté, journaliste
Dans sa tribune publiée dans l’Humanité du 8 juin, Pierre Laurent note que si « seul compte l’objectif
de battre Nicolas Sarkozy », le risque est grand d’étouffer « le nécessaire débat de projet à gauche dans la mécanique présidentielle ». Et il appelle à relever ce défi :
« Faire dominer le débat que l’on va tenter d’étouffer. » Coïncidence, l’auteur de deux pamphlets dédiés à Sarkozy et déjà publiés me fait parvenir un troisième réquisitoire dans
lequel il laisse aller sa colère et sa verve contre l’hôte de l’Élysée (1). Il rappelle avec à-propos nombre de ses déclarations et promesses. Il en relève les contre-vérités et les
« oublis », en souligne la démagogie, en dénonce les conséquences immédiates et les dangers à venir. La malfaisance des recettes dites « libérales » en matière d’emploi et
de retraite, de justice sociale et de liberté, de démocratie et de sécurité est démontrée arguments et preuves à l’appui. Seulement voilà, le tout est tellement personnalisé autour du seul
Sarkozy que son pourfendeur en oublie que c’est une idéologie et une politique qu’il s’agit de combattre, plus que l’homme – aussi détestable soit-il – choisi par la droite pour être son héraut
à un moment donné. Et c’est ainsi qu’au nom du « tout sauf Sarko », il en arrive à lancer cet appel : « Peuple de gauche, au premier tour de la présidentielle de 2012, vote
massivement pour Dominique de Villepin (…) le mieux placé (pour) nous éviter un second quinquennat sarkozien ! » Ce n’est malheureusement pas simple provocation de sa part. Après
avoir cité à sa façon quelques-uns des candidats potentiels ou déjà déclarés, il s’explique : « J’aurais préféré qu’il y ait dans la liste un véritable homme de gauche capable d’y
aller et apte à rassembler les suffrages. Il n’existe pas aujourd’hui. » Faute d’un « candidat de gauche qui casserait la baraque d’ici là et que l’imagination n’a pas encore
identifié », il faudrait donc voter Villepin, puisque « l’objectif de 2012, c’est de virer Sarko et de le remplacer par le moindre mal possible ». Qu’un citoyen comme cet auteur,
pourtant attaché aux valeurs de la gauche – ses écrits et plusieurs rencontres m’en ont convaincu – en arrive à désespérer de celle-ci au point de vouloir faire d’un ancien premier ministre de
Chirac « la Ségolène Royal de la droite », voire « le joker de la gauche », montre l’aberration politique et la voie sans issue à laquelle peut mener le « tout sauf
Sarko », quand l’essentiel est oublié. Mais cet appel à baisser les bras devant la droite avant la bataille ne souligne-t-il pas surtout l’immense responsabilité des forces de
gauche ? L’impérieuse nécessité devant laquelle elles se trouvent de relever le défi – comme y invite Pierre Laurent – d’élaborer, dans l’action et par le débat, une perspective politique
et un projet de société crédibles ? C’est-à-dire la base sur laquelle pourrait être choisi(e) l’homme ou la femme le (ou la) plus apte à redonner espoir et envie d’agir pour que ça change
vraiment à tous ceux et à toutes celles qui n’en peuvent plus. À défaut, leur désarroi et leur ras-le-bol conduiront les uns à continuer de déserter les urnes, les autres à rechercher – comme
l’auteur de cet ouvrage – un utopique « moindre mal » à droite ou au prétendu centre, d’autres encore à exprimer leur désespoir et leur colère aux côtés de l’extrême
droite.
(1) Pas vu… pas pris !, par Charles Duchêne. Éditions BTF Concept,
214 pages. 10 euros.
Dans sa tribune publiée dans l’Humanité du 8 juin, Pierre Laurent note que si « seul compte l’objectif de battre Nicolas Sarkozy », le risque est grand d’étouffer « le nécessaire débat de projet à gauche dans la mécanique présidentielle ». Et il appelle à relever ce défi : « Faire dominer le débat que l’on va tenter d’étouffer. » Coïncidence, l’auteur de deux pamphlets dédiés à Sarkozy et déjà publiés me fait parvenir un troisième réquisitoire dans lequel il laisse aller sa colère et sa verve contre l’hôte de l’Élysée (1). Il rappelle avec à-propos nombre de ses déclarations et promesses. Il en relève les contre-vérités et les « oublis », en souligne la démagogie, en dénonce les conséquences immédiates et les dangers à venir. La malfaisance des recettes dites « libérales » en matière d’emploi et de retraite, de justice sociale et de liberté, de démocratie et de sécurité est démontrée arguments et preuves à l’appui. Seulement voilà, le tout est tellement personnalisé autour du seul Sarkozy que son pourfendeur en oublie que c’est une idéologie et une politique qu’il s’agit de combattre, plus que l’homme – aussi détestable soit-il – choisi par la droite pour être son héraut à un moment donné. Et c’est ainsi qu’au nom du « tout sauf Sarko », il en arrive à lancer cet appel : « Peuple de gauche, au premier tour de la présidentielle de 2012, vote massivement pour Dominique de Villepin (…) le mieux placé (pour) nous éviter un second quinquennat sarkozien ! » Ce n’est malheureusement pas simple provocation de sa part. Après avoir cité à sa façon quelques-uns des candidats potentiels ou déjà déclarés, il s’explique : « J’aurais préféré qu’il y ait dans la liste un véritable homme de gauche capable d’y aller et apte à rassembler les suffrages. Il n’existe pas aujourd’hui. » Faute d’un « candidat de gauche qui casserait la baraque d’ici là et que l’imagination n’a pas encore identifié », il faudrait donc voter Villepin, puisque « l’objectif de 2012, c’est de virer Sarko et de le remplacer par le moindre mal possible ». Qu’un citoyen comme cet auteur, pourtant attaché aux valeurs de la gauche – ses écrits et plusieurs rencontres m’en ont convaincu – en arrive à désespérer de celle-ci au point de vouloir faire d’un ancien premier ministre de Chirac « la Ségolène Royal de la droite », voire « le joker de la gauche », montre l’aberration politique et la voie sans issue à laquelle peut mener le « tout sauf Sarko », quand l’essentiel est oublié. Mais cet appel à baisser les bras devant la droite avant la bataille ne souligne-t-il pas surtout l’immense responsabilité des forces de gauche ? L’impérieuse nécessité devant laquelle elles se trouvent de relever le défi – comme y invite Pierre Laurent – d’élaborer, dans l’action et par le débat, une perspective politique et un projet de société crédibles ? C’est-à-dire la base sur laquelle pourrait être choisi(e) l’homme ou la femme le (ou la) plus apte à redonner espoir et envie d’agir pour que ça change vraiment à tous ceux et à toutes celles qui n’en peuvent plus. À défaut, leur désarroi et leur ras-le-bol conduiront les uns à continuer de déserter les urnes, les autres à rechercher – comme l’auteur de cet ouvrage – un utopique « moindre mal » à droite ou au prétendu centre, d’autres encore à exprimer leur désespoir et leur colère aux côtés de l’extrême droite.
(1) Pas vu… pas pris !, par Charles Duchêne. Éditions BTF Concept, 214 pages. 10 euros.
Energie
Main basse sur les tarifs de l’électricité
Les députés UMP et Nouveau Centre vont-ils donner le feu vert à une flambée des tarifs réglementés de l’électricité ? L’examen du projet de loi sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité, auquel s’opposent parlementaires communistes et socialistes, a débuté hier soir à l’Assemblée nationale. Or, son adoption définitive, prévue avant la fin de l’année, devrait conduire à une hausse sans précédent et complètement artificielle de la facture. Selon les prévisions de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), les tarifs réglementés devraient bondir de 7,1 % à 11,4 % dès cette année et continuer d’augmenter de 3,1 % à 3, 5 % par an entre 2011 et 2015.
Cette flambée sera la conséquence mécanique de l’obligation faite par la loi à EDF de mettre à la disposition de ses concurrents 25 % de sa production nucléaire. Cette disposition vise à permettre à GDF Suez, Poweo ou encore Direct Énergie de gagner des parts de marché dans la fourniture d’électricité aux particuliers et aux entreprises. En effet, malgré le fait que la France a, comme l’exigeait Bruxelles, totalement ouvert son marché intérieur en 2006, la concurrence reste très marginale puisque 97 % des Français sont restés fidèles aux tarifs réglementés. Et pour cause : peu ou pas producteurs d’électricité, les nouveaux opérateurs ne sont pas en mesure de faire des offres commerciales compétitives. Pour qu’ils y parviennent, le premier ministre, François Fillon, a donc décidé de leur donner accès à un quart de la production nucléaire. Mais « cette spoliation d’un bien de la nation », comme le dénonce la CGT énergie qui rappelle que les 54 réacteurs nucléaires actuellement en service ont été financés par les usagers, par le biais de leurs factures, a un prix. Elle va provoquer un surenchérissement du coût du mégawatt. Alors qu’il est aujourd’hui de 34 euros, il devrait atteindre 42 euros. Un bond de 25 % que supporteront les usagers, entreprises comme particuliers. La loi Nome comporte d’autres dispositions qui suscitent l’opposition du PCF, du PS et de la CGT. Les tarifs réglementés pour les entreprises seront purement et simplement supprimés. Ce qui ne sera pas sans conséquences, dans cette période de crise, pour les entreprises dites électro-intensives. Pour les particuliers, l’existence des tarifs réglementés est officiellement garantie, mais la loi va conduire à, progressivement, réduire leur intérêt pour le consommateur. Désormais, c’est la CRE qui les fixera, tandis que leur calcul devra intégrer « une référence au marché » dont les prix sont supérieurs en moyenne de 40 %.
La loi Nome pourrait être aussi l’occasion pour le gouvernement de privatiser la Compagnie nationale du Rhône. Cette entreprise qui gère les aménagements du fleuve et en particulier les barrages hydroélectriques pourrait passer sous le contrôle total de GDF Suez, qui en possède déjà 49 %. Un amendement déposé en ce sens a été rejeté en commission par les parlementaires, mais la CGT comme le PCF craignent qu’il ne refasse surface au cours de l’examen du texte.