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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

31 Mai 2022, 12:35pm

Publié par PCF Villepinte

Être HPI n'est ni une pathologie ni un don. Photo d'illustration Getty Images/ Istock

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les «surdoués». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues «HPI» ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin L'Humanité

Publié le Mercredi 25 Mai 2022

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies: Einstein, Hawking Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI nest pas une pathologie ni un don du ciel: cest une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément quil aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence: la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas «hiérarchiser» son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces, on trouve aussi un besoin exhaustif dinformations sur un sujet. Linverse est aussi valable. Une question qui lintéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux «dys» (dyslexie, dyscalculie, dysphasie), doù limportance deffectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement dun jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

«Ils ont besoin d’être rassurés»

3 QUESTIONS À... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre: «C’est comme ça!» ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel? Y a-t-il des risques?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un «petit génie», ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère: «En fait, je n’étais pas fou.» Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

(1) Association nationale pour les enfants intellectuellement précoces.

 

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Mobilisation contre le projet de Renault

31 Mai 2022, 12:25pm

Publié par PCF Villepinte

CGT

Ce n’est un secret pour personne : les véhicules électriques ont le vent en poupe. Mais à quel prix ? Les travailleurs chez Renault ont découvert, via la presse automobile et financière, la volonté de la direction de séparer les activités thermiques et électriques.

Deux pôles qui emploieraient chacun 10 000 personnes.

Fin 2021, le Groupe Renault employait en France environ 25 000 salariés, contre 44 000 en 2005. Et en deux ans, Renault a perdu 7 000 emplois !

L’ambition de devenir une entreprise 100 % électrique sur le segment des voitures particulières à l’horizon 2030 passe par la création d’un pôle dédié aux véhicules électriques en France (Horse), et d’un autre consacré aux moteurs et boites de vitesses thermiques et hybrides (Ampère) basé dans un pays européen.

« La stratégie de devenir un groupe 100 % électrique présente un énorme danger pour l’avenir du Groupe Renault et son indépendance à court terme » déplore Jean-François Pibouleau, Délégué Syndical Central de Renault. 

La branche thermique et hybride va disparaitre de France : la délocalisation totale de l’activité historique de Renault signe la fin d’un savoir-faire spécifique et d’une filière industrielle.

Dans le secteur automobile comme dans d’autres, il faut redynamiser le tissu industriel français au lieu de le découper jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement du territoire.

La recherche, le développement, les essais et la fabrication des motorisations thermiques innovantes et des combustibles plus propres doivent se maintenir sur le territoire national. Renault doit maitriser l’ensemble des technologies sur son marché historique et sur les innovations.

Si l’intégralité de la branche thermique et hybride quitte le territoire, comment les salariés des fonctions support conserveront-ils leurs emplois ?

Les salariés du site de Lardy (moteurs thermiques ou hybrides), de Cléon (derniers moteurs thermiques du Master et du Trafic) et du technocentre de Guyancourt doivent être reconvertis à l’électricité.

La direction avait promis, via l’accord de compétitivité, 10 000 parcours de formation : pas un n’a vu le jour. Le plan de transformation avait prévu un programme de reconversion, toujours attendu.

Le site de Lardy organise une journée de mobilisation le 2 juin, pour marquer son refus d’un projet conçu pour attirer toujours plus de marge.

La CGT se mobilise pour un projet industriel, social, sociétal et environnemental qui réindustrialise la France en préservant les emplois et l’environnement.

 

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Les grévistes d'ARCO ont gagné!

31 Mai 2022, 12:20pm

Publié par PCF Villepinte

CGT PUBLIÉ LE 30 MAI 2022

 L'affaire est dans le sac!

Les salariées de l'entreprise de maroquinerie de luxe Arco à Châtellerault (Vienne), qui fabriquent des sacs Louis Vuitton, ont obtenu d’importantes augmentations de salaires.

550 grévistes ont occupé le parking avec la CGT pour demander des augmentations de salaires.

C'est une première dans cette usine ultra-moderne de 12 500 m2 ouverte en 2019 pour remplacer l'ancien atelier devenu trop petit. Alors que commençaient les Négociations Annuelles Obligatoires, au cours desquelles l'employeur doit discuter de la rémunération avec les organisations syndicales représentatives, 550 grévistes ont occupé le parking avec la CGT pour demander des augmentations de salaires.

Premier employeur privé de la ville, l'entreprise sous-traitante Arco (Ateliers Réunis du Centre-Ouest) est spécialisée dans la maroquinerie haut de gamme. Ses salariées (des femmes à 87 %) fabriquent des sacs à main Louis Vuitton. L'usine emploie 720 salariées en CDI, auxquels s'ajoutent 280 intérimaires.

Suite à leur mobilisation, elles ont obtenu :

128 euros brut d'augmentation par mois pour tous les salariés,

un forfait de 100 euros par an pour l'aide au transport.

 L'équipe qui travaille en décalé jusqu'à 23 heures a obtenu une majoration de 25 % des heures de nuit.

 Et enfin, la grève a permis de gagner une journée rémunérée par enfant malade par an.

L'entreprise Arco affiche plus de 73 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, soit presque 6 millions de plus qu'en 2020.

Ces chiffres ressemblent à ceux des entreprises du monde du luxe, Le seul donneur d'ordre d'Arco, le numéro un mondial du luxe LVMH a présenté des résultats records début 2022.

En 2021, les articles de mode et de maroquinerie, fabriqués entre autres pour les salariées d'Arco, ont assuré à eux seuls 30 des 64 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe. La publication de ces résultats début 2022 avait déclenché un débrayage dans trois des dix-huit ateliers de la marque Louis Vuitton, à l'appel de la CGT et de la CFDT. Ils dénonçaient leurs salaires trop bas et les cadences de plus en plus élevées...

Ils ont obtenu une augmentation de 150 euros brut par mois ainsi que des primes. Dans les mois qui ont suivi, les salariés de plusieurs entreprises sous-traitantes ont obtenu des augmentations.

Le luxe emploie 35 000 salariés en France.

La moitié sont employés par les deux donneurs d'ordre Hermès et Vuitton. L'autre moitié travaillent pour l'un de leurs dix-sept vingt sous-traitants.

Chaque année, mille nouveaux salariés sont recrutés, de nouveaux ateliers sont créés, le plus souvent dans des zones sinistrées industriellement. Aux dernières élections professionnelles, la CGT a obtenu 60 % des votes des salariés de la sous-traitance, 40 % des votes des salariés si l’on fait la moyenne avec les donneurs d'ordre.

Pour la CGT, l'augmentation des salaires est préférable à des primes.

Les primes sont exceptionnelles alors qu'une augmentation de salaire peut se constater chaque mois sur la fiche de paie. Par ailleurs, une augmentation de salaire signifie aussi que plus de cotisations sont versées pour assurer un meilleur revenu en cas de maladie, chômage, maternité, invalidité ou retraite.

 

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Festival de Cannes. Une deuxième Palme d’or pour Östlund, et un palmarès « en même temps »

30 Mai 2022, 06:47am

Publié par PCF Villepinte

Le cinéaste suédois Ruben Östlund remporte la Palme d’or avec une comédie caustique fustigeant les ultra-riches dans un palmarès qui a voulu récompenser toutes les familles de cinéma.

L'Humanité Michaël Mélinard

Publié le Samedi 28 Mai 2022

Le président du 75ème Festival de Cannes et comédien Vincent Lindon, lors de la remise de la Palme d’or au réalisateur suédois Ruben Östlund pour Sans filtre. Valéry Hache/AFP

Vincent Lindon a déjà incarné un président à l’écran dans Pater, un film inclassable entre documentaire et fiction d’Alain Cavalier. Le comédien a visiblement pris goût au costume, réclamant le renouvellement de son mandat de président du jury pour quatre ans. Après tout, ça ne coûte rien d’essayer. D’ailleurs, dans son palmarès, il a fait du «en même temps» en voulant récompenser toutes les familles de cinéma. Cest certes plus digeste que la politique du véritable chef de l’État - puisquon y trouve une foule de longs métrages passionnants - mais forcément un peu décevant pour tout le monde.

Une comédie caustique et clivante

Aucun film n’a véritablement fait l’unanimité sur la Croisette. Mais la palme revient à une comédie caustique à la fois grand public et clivante. Car Ruben Östlund, qui décroche pour Sans filtre une deuxième Palme d’or après celle attribuée à The Square en 2017, n’y va pas avec le dos de la cuillère.

Dans ce récit en trois actes, il fustige les ultra-riches, prenant un malin plaisir à les torturer. C’est assez jouissif. Telle cette joute oratoire entre un capitaliste russe, revendiquant de vendre de la merde et citant à l’envie du Reagan et du Thatcher et le commandant états-unien du yacht, alcoolique et marxiste - deux attributs n’ayant dans l’absolu rien à voir. Il rejoint ainsi Emir Kusturica, Bille August, Ken Loach, Michael Haneke, Shohei Himamura, Francis Ford Coppola et Luc et Jean-Pierre Dardenne dans le club des doubles lauréats.

Les frères belges ont d’ailleurs reçu un prix du 75e anniversaire pour Toki et Lokita, peu soutenu, sauf dans nos colonnes. Il est vrai que ce film ne se veut pas aimable, cultive une certaine aridité dans ce portrait d’un frère et d’une sœur, originaire d’Afrique subsaharienne, précarisés par la difficulté d’obtenir une régularisation.

Autre favori

On attendait beaucoup Close, le deuxième long métrage de Lukas Dhont au palmarès. La rumeur en avait l’un des favoris. Ce récit d’une amitié fusionnelle entre deux jeunes garçons a beaucoup ému. Sans faire l’unanimité. Leçon de cinéma pour les uns, film programmatique et prise d’otages émotionnelle pour les autres, le jury a choisi son camp, qui était aussi le nôtre en lui attribuant le Grand Prix.

Plus étonnant, il a aussi récompensé Claire Denis qui a dirigé Vincent Lindon dans Feu, L’intrus et Vendredi soir. Ceci explique peut-être cela. Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que Stars at Noon n’a pas vraiment convaincu. C’est vrai que le scénario brouillon autour d’un couple improbable coincé au Nicaragua sur fond de révolution dévoyée ressemble à un long clip vidéo de 2h15.

Et même avec la belle musique des Tindersticks et la plastique impeccable de Margaret Qualley, la fille d’Andie Mc Dowell – encore plus belle que sa mère, c’est dire — et de Joe Alwyn, c’est très très long. L’habitué Park Chon Wook remporte la mise en scène avec Decision to leave, un film virtuose mais un peu vain autour d’un policier envoûté par la principale suspecte d’une de ses enquêtes.

Et le prix du jury revint à…

Au scénario, c’est le Danois Tarik Saleh qui décroche la timbale avec Boy From Heaven, un passionnant thriller sur fond d’intrigues religieuses. À l’interprétation masculine, un habitué, Song Kong-ha, génial acteur coréen de Parasite qui incarne dans Broker du japonais Hirokazu Kore-Eda un receleur d’enfants.

Chez les femmes, le jury couronne la splendide comédienne des Nuits de Mashad Zar Amir Ebrahimi, dans une œuvre somptueuse inspirée de la complaisance des autorités iranienne envers un tueur de prostituées. Une récompense en forme de revanche pour celle qui avait dû arrêter sa carrière et s’exiler hors d’Iran après une sordide histoire de sextape.

Enfin le prix du jury a été attribué ex aequo à EO de Jerzy Skolimoski et aux Huit montagnes de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch. Le premier, film d’un vétéran du cinéma polonais met en scène un âne de cirque qui découvre le monde et la violence des hommes dans un récit éclaté, avec quelques pastilles narratives.

Ce cinéma quasi expérimental lorgne à la fois du côté de Godard et de Terrence Malick. Les Huit montagnes sont l’adaptation d’un roman italien dont l’intrigue se situe dans la vallée d’Aoste. Dans ce paysage montagneux, on découvre l’amitié entre deux jeunes garçons de classe sociale différente.

James Gray, dont le film Armageddon Time était beaucoup cité, repart bredouille. La France, omniprésente en sélection avec quatre films, ne décroche qu’une récompense pour un film tourné en anglais. Enfin, le palmarès confirme la vitalité du cinéma belge dont les trois œuvres en sélection sont récompensées.

 

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L’hôpital en face

30 Mai 2022, 06:42am

Publié par PCF Villepinte

 

Maurice Ulrich L’Humanité

Publié le Lundi 30 Mai 2022

Et surtout la santé, dit-on. Eh bien non. On a beau se remémorer l’intervention télévisée de madame Borne en tant que première ministre, relire ses deux pages d’entretien de la semaine passée dans le Journal du dimanche, c’est en vain. L’hôpital craque, dit la CGT, cet été on peut avoir des morts, disait samedi sur une radio Philippe Juvin qui, s’il est un élu LR, est aussi le chef des urgences de Pompidou et ne passe pas a priori pour un extrémiste: «Je connais des endroits où il risque de ne pas y avoir de sage-femmes pour les accouchements.»

 L’hôpital craque et le gouvernement regarde ailleurs, deux ans à peine après les prétendues prises de conscience liées à la crise sanitaire, et un Ségur de la santé aux bien maigres résultats au regard de la situation d’aujourd’hui.

Il semble au gouvernement et au président de la République bien plus important d’obliger les Françaises et les Français à travailler plus longtemps que de faire en sorte qu’ils vivent en bonne santé et plus longtemps. C’est tout le système qui est en crise. Nombre d’entre nous ont fait l’expérience d’attentes interminables aux urgences avec les souffrances, voire les situations de détresse que cela représente.

Les plans blancs décidés dans un nombre croissant d’établissements amènent à des reports d’opérations même pour les pathologies les plus graves, cancers, maladies du cœur. La situation de la psychiatrie est catastrophique, les soins à domicile sont à la ramasse.

On l’a déjà dit. Les soignants salués aux premiers temps de la crise sont, pour nombre d’entre eux, fatigués, découragés. Il est bien sûr question des horaires, des salaires, des conditions même de travail quand le matériel manque. Il s’agit aussi d’un sentiment moral de défaite, quand on a l’impression que, quoi que l’on fasse, cela sert à si peu de chose.

Des médecins les plus éminents aux aides-soignantes, le monde hospitalier a des propositions. Elles s’exprimeront particulièrement le 7 juin. Madame la première ministre, il faut arrêter de regarder ailleurs.

 

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ENTRETIEN Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »

28 Mai 2022, 07:36am

Publié par PCF Villepinte

Publié le Vendredi 27 Mai 2022

Anna Musso

 

Alain Supiot, juriste, professeur émérite au Collège de France. Hannah ASSOULINE/opale

Alain Supiot a occupé la chaire «État social et mondialisation: analyse juridique des solidarités» au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur lavenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires: le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.

Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification: la «juste répartition du travail et de ses fruits» et «lexigence de justice comme force historique». Comment articulez-vous ces deux dimensions?

La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés.

Autrement dit, la justice n’est pas le résultat d’un «ordre spontané», dun mécanisme autorégulateur de type biologique ou économique; elle est lhorizon defforts toujours recommencés qui visent à réduire les facteurs dinjustice propres à une époque et dans des circonstances données.

L’histoire nous enseigne que plus l’injustice s’aggrave dans les sociétés, plus la violence se développe. La paix est donc fondée sur la justice sociale, comme l’a proclamé l’Organisation internationale du travail (OIT). Comment se fait-il que ce principe ne soit toujours pas entendu?

Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. Ce fut le cas au XXe siècle de l’invention de l’État social, qui a permis aux démocraties de triompher des régimes totalitaires.

Son projet a été celui d’une citoyenneté sociale, qui garantisse à chacun une sécurité économique sans laquelle il n’est pas de véritable citoyenneté politique. Mais, comme l’indique le préambule de la constitution de l’OIT, «la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leur propre pays». Autrement dit, la justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin.

 

Or, depuis bientôt un demi-siècle, la foi en un «ordre spontané du marché» a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous, aussi bien au plan international qu’européen ou national. Ériger ainsi en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et la frugalité, et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises.

En France, «la justice sociale a été édifiée sur trois piliers: les services publics, la Sécurité sociale et le droit du travail». Étant donné leur déconstruction actuelle, que deviennent la justice sociale et la solidarité dans notre pays?

Contrairement à ce que pensent ses promoteurs, cette déconstruction ne conduit pas à l’avènement d’un ordre spontané du marché, fondé sur l’ajustement des calculs d’utilité entre individus animés par la seule poursuite de leurs intérêts privés. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais il se transporte sur d’autres bases – non démocratiques – telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. La «justice sociale» est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale.

Vous écrivez que «la justice sociale ne doit pas être enfermée dans la binarité de lavoir et de l’être, mais souvrir à lagir». Quest-ce à dire?

Il s’agit précisément de dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le «social» et le «sociétal». La première réduit les humains à ce quils ont – à leur patrimoine et leur pouvoir dachat; et la seconde à ce quils sont – à leur identité religieuse, chromatique ou sexuelle. Or il convient de tenir compte d’abord de ce qu’ils font, c’est-à-dire de la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun.

 

C’est l’une des leçons à tirer de la pandémie de Covid. Elle a mis en lumière le sort des «travailleurs essentiels», notamment de ceux qui soignent les malades dans les hôpitaux publics: les médecins, infirmiers, aides-soignants, sans oublier les agents d’entretien ou de restauration, aujourd’hui sous-traités dans tous les sens du terme. Il a bien fallu reconnaître que – peu importe leurs origines, la couleur de leur peau ou leur orientation sexuelle – ils n’étaient pas payés à la mesure du caractère essentiel de leurs tâches (que l’on songe aux écarts vertigineux entre la rémunération d’une infirmière et d’un banquier d’affaires…).

La pandémie a aussi montré que l’hôpital fonctionnerait beaucoup mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience de ces tâches, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. D’une manière plus générale, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.

Vous dites que «la gouvernance par les nombres» produit une nouvelle forme de déshumanisation. En quoi consiste-t-elle?

La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Ils doivent rétroagir en temps réel aux signaux qui leur parviennent pour réaliser les objectifs chiffrés fixés par des programmes. Ils sont ainsi enfermés dans les boucles spéculatives d’une représentation chiffrée du monde, déconnectée de leur expérience concrète des tâches à accomplir. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient ainsi de devoir «soigner les indicateurs plutôt que les malades».

Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Ces risques d’altération de la santé mentale n’épargnent pas les classes dirigeantes. Ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée, elles perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus «déconnectées» ou «hors sol».

Le travail sous plateforme, ce qu’on appelle l’«ubérisation», entraîne une résurgence des liens dallégeance. Est-ce une sorte de reféodalisation des rapports humains?

La résurgence des liens d’allégeance est un phénomène général, également manifeste entre les entreprises d’une même chaîne de production, entre l’Union européenne et États membres ou entre États hégémoniques et leurs vassaux. Mais il est vrai que l’ubérisation en offre une manifestation «chimiquement pure».

Derrière la propagande vantant la liberté supposée d’«autoentrepreneurs», cest en effet la structure juridique du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la «tenure servile» que lui concédait son seigneur, moyennant redevance. Cest exactement la formule que cherchent à imposer les plateformes. Elles veulent bénéficier de lactivité de travailleurs quelles pilotent, contrôlent et le cas échéant «déconnectent», sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité sociale.

Une caractéristique importante de ces nouveaux liens d’allégeance est en effet de permettre à ceux qui contrôlent les réseaux d’informations et détiennent la réalité du pouvoir de s’exonérer de leurs responsabilités sociales et écologiques.

Comment libérer le travail qui repose sur des liens de subordination dans le salariat et sur des liens d’allégeance pour les travailleurs «ubérisés»?

Concernant ces derniers, il y a des raisons de penser que le gouvernement français, comme l’ont déjà fait la plupart des pays européens et comme le propose la Commission de Bruxelles, devra se ranger derrière la jurisprudence, qui y reconnaît le plus souvent des salariés.

 

Quant au «pacte fordiste», qui avait consisté à échanger la soumission des salariés contre un minimum de sécurité économique, il a été depuis trente ans la cible des politiques néolibérales illustrées en France par les réformes dites El Khomri et Macron. Elles ont notamment cherché à émanciper les entreprises des conventions de branche en matière de salaires et à les engager ainsi dans une course à la baisse des rémunérations, au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité de leurs produits. Car c’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer ainsi vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.

L’absurdité de ces réformes apparaît à l’heure où la nécessité d’une telle hausse fait consensus, de même que la suppression des comités d’hygiène et de sécurité s’est révélée une sottise à l’heure du Covid. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il serait plus à propos, ainsi que le suggère votre question, de concevoir des réformes qui assurent aux travailleurs «la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun».

Cet objectif était peut-être irréaliste lorsqu’il a été proclamé en 1944 dans la déclaration de Philadelphie, mais il est aujourd’hui à notre portée, à condition de mettre nos nouvelles machines intelligentes au service du bien-être et de la créativité des humains et de leurs milieux vitaux, au lieu de s’acharner à faire le contraire. Je mentionne dans ce petit livre quelques signes avant-coureurs de ce très vaste chantier de la liberté dans le travail et de la démocratie économique.

Vous appelez de vos vœux une «véritable mondialisation» pour contrer la globalisation, que vous qualifiez d’«anarcho-capitalisme» menaçant la paix. Comment définir et enclencher une vertueuse «mondialisation»?

Animé par la foi religieuse en un processus historique de globalisation, l’anarcho-capitalisme tend à liquider la diversité des lois et des territoires pour les soumettre uniformément à l’«ordre spontané» dun marché devenu total, censé abolir les solidarités et les frontières nationales et régir uniformément la planète. Pour répondre aux révoltes suscitées par ce processus, un ethno-capitalisme est aujourdhui en plein essor, qui dirige la colère sociale vers des boucs émissaires, désignés par leur religion, leur nationalité ou leurs origines, et offre ainsi un mixte de néolibéralisme et d’identitarisme.

Pour s’extirper de cette double impasse, il faudrait distinguer globalisation et mondialisation. Le monde, au sens étymologique du terme, est le contraire de l’immonde; cest un milieu rendu habitable par le travail des hommes et le respect de leur écoumène (la relation des humains à leur milieu – NDLR). Une véritable politique de mondialisation consisterait à inventer des solidarités nouvelles entre des nations que la révolution numérique et la montée des périls écologiques rendent plus interdépendantes que jamais. Évitant les écueils de la globalisation et ceux des repliements identitaires, une telle politique ferait de la diversité des langues et des cultures une force, et non une entrave sur la voie d’une conception nouvelle de la justice au travail, qui associe l’égale dignité des êtres humains et la préservation et l’embellissement de la diversité de leurs milieux vitaux.

Par ailleurs, vous avez publié et préfacé une nouvelle édition des Lettres persanes de Montesquieu (2). Quelle est l’actualité de ce texte classique?

Si j’ai noué une correspondance posthume avec Montesquieu à l’occasion du tricentenaire des Lettres persanes, c’est précisément parce qu’il est le seul philosophe des Lumières à avoir compris que la compréhension et le respect de la diversité des civilisations n’étaient pas un obstacle, mais bien au contraire une condition de l’émancipation des hommes par la raison. C’est aussi parce qu’il écrit dans une langue admirable, qui nous repose du globish en vigueur chez ceux qui aujourd’hui nous gouvernent.

(1) La Justice au travail, Seuil/Libelle, 68 pages, 4,50 euros.

(2) Les Lettres persanes, de Montesquieu, présenté par Alain Supiot, Seuil/Points classiques, 400 pages, 8,10 euros.

 

 

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Colombie:La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir

27 Mai 2022, 06:33am

Publié par PCF Villepinte

La droite, l’une des plus dures d’Amérique latine, a des sueurs froides: pour la première fois de leur histoire, les progressistes sont en capacité demporter la présidentielle du 29 mai.

Lina Sankari L'Humanité

Publié le Vendredi 27 Mai 2022

Rassemblement à Medellin des partisans du candidat de gauche.JOAQUIN SARMIENTO/AFP

 

C’est un clin d’œil de la ville de «l’éternel printemps» au basculement politique qui pourrait advenir, ce 29 mai, en Colombie, à la faveur de l’élection présidentielle où, pour la première fois de son histoire, la gauche est donnée favorite. Dans un quartier riche de Medellin, une femme en combinaison fluo balaye les rues d’un geste déterminé. Accolée à son chariot, une petite affiche des candidats de l’union, le Pacte historique, soutenu par le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie), et représenté par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez.

Un habitant interpelle la jeune femme en plein travail, l’agresse même, pour s’insurger contre cet affront. Elle poursuit son labeur, l’ignorant ostensiblement. La vidéo a été relevée, en fin de campagne, par Gustavo Petro, qui y voit un signe de la «dignité» du peuple face au mépris de classe. L’ancien maire de Bogota (2012-2015) a souvent dit qu’il espérait rompre avec la confiscation du pouvoir par une élite raciste, nostalgique de l’ère coloniale et liée au crime organisé (lire page ci-contre). En Colombie, selon l’OCDE, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté et 85% de la population estiment que le pays va dans la mauvaise direction.

Menaces de mort des paramilitaires

«Ce que nous avons proposé, c’est une unité nationale construite sur de nouvelles bases», résumait le candidat à la présidentielle lors de son dernier meeting à Bogota. Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, l’ex-guérillero Gustavo Petro était parvenu, en 2018, à se hisser au second tour avant de s’incliner face à l’ultradroite d’Ivan Duque, dont la victoire enterrait l’espoir d’une réconciliation nationale, malgré l’accord de paix de 2016 avec les Farc.

L’ascension du ticket de gauche donne des sueurs froides aux conservateurs. Comme cinq autres candidats avant eux, tués de sang-froid pour avoir défendu la justice et l’égalité, Gustavo Petro et Francia Marquez font face à des menaces de mort des paramilitaires. Jusqu’aux derniers instants de la campagne, personne n’excluait un coup d’État qui douche les espoirs de changement, confirmés par les législatives de mars. Il y a moins de trois mois, le Pacte historique s’est ainsi hissé au rang de première force politique au Sénat, balayant les partis traditionnels.

Les candidats de gauche sont portés par le mouvement social réprimé dans le sang en 2021. Comme d’autres organisations, la Fédération colombienne des travailleurs de l’éducation leur a apporté son soutien afin de faire de l’enseignement «un droit fondamental». Gustavo Petro a également reçu l’appui de 50 organisations indigènes, «lasses de cette longue nuit qui dure depuis cinq cents ans», selon la sénatrice Martha Peralta (Pacte historique).

Artistes, personnel soignant, défenseurs de l’environnement… le mouvement est inédit. La sortie du modèle extractiviste et la démocratisation des institutions font partie des priorités érigées par le Pacte historique. Le secteur minier «nest important ni en termes de recettes fiscales ni en termes demploi. Il pèse peu dans l’économie du pays. Mais il a bénéficié de nombreux avantages fiscaux», relève pour le Centre tricontinental Alvaro Pardo, directeur du centre d’études minières Colombia Punto Medio.

Ces dernières années, la population n’a pas manqué d’exprimer son opposition à ce modèle en organisant des consultations avant que la Cour constitutionnelle ne les rende illégales. Le Pacte historique propose, en outre, une réforme agraire qui permette de redistribuer les terres spoliées. En un demi-siècle de conflit armé, plus de 7 millions de paysans ont dû laisser leurs terres derrière eux ou en ont été expulsés.

Une campagne qui réactive la «peur du rouge»

Face à Gustavo Petro, le candidat conservateur Federico Gutierrez a mis l’accent sur l’insécurité pour son dernier meeting de campagne. En référence à l’extradition du narcotrafiquant Otoniel vers les États-Unis, qui avait provoqué le blocage par le Clan du Golfe de la moitié du pays, le candidat de droite joue les matamores: «Quand nous serons à la présidence, pour tout type de problème de ce genre, vous savez que je serai là, j’arrive en cinq minutes et l’on fera face en bombant le torse.»

 Sa campagne a réactivé la «peur du rouge», dernière carte en sa possession. Comptable du bilan du gouvernement sortant, massivement rejeté par les Colombiens, il bénéficie néanmoins, selon Yann Basset, docteur en sciences politiques de l’Institut des hautes études d’Amérique latine, du soutien de l’armée et d’ «une droite structurée et puissante», déterminée à empêcher le printemps.

 

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L’indécence

27 Mai 2022, 06:29am

Publié par PCF Villepinte

Un million de personnes vont tomber dans l'extrême pauvreté toutes les 33 heures. Dans le même temps, durant ces deux dernières années, un nouveau milliardaire a éclos toutes les 30 heures…

La cruauté des statistiques et des chiffres dit parfois l’inhumanité et l’indécence des puissants. Alors que les «grands» de «l’élite» économique de la planète se réunissent au Forum de Davos, empreints, nous dit-on, d’une certaine «inquiétude» quant à l’avenir du capitalisme globalisé (sic), Oxfam lance un énorme pavé dans cet océan d’orgueil friqué.

Sous la forme d’un rapport explosif, l’ONG alerte le monde en affirmant deux vérités aussi tragiques l’une que l’autre. Primo: en 2022, pas moins de 263 millions de personnes vont tomber dans l’extrême pauvreté, soit un million toutes les 33 heures. Secundo: dans le même temps, durant ces deux dernières années, un nouveau milliardaire a éclos toutes les 30 heures…

En l’espèce, devant semblable réalité, les mots ne traduisent qu’imparfaitement notre sidération et nos colères. Comme l’explique l’une des responsables de ce rapport d’Oxfam, Gabriela Bucher: «Les milliardaires arrivent à Davos pour célébrer une incroyable poussée de leur fortune.» Et elle met en garde: «Nous sommes en train de revenir sur des décennies de progrès concernant l’extrême pauvreté, avec des millions de personnes confrontées à l’augmentation impossible du coût pour simplement rester en vie.» 

En d’autres termes, la pandémie puis les fortes hausses des prix alimentaires et de l’énergie ont constitué une aubaine pour les plus riches. L’histoire toujours recommencée. À tel point que la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, en appelle, sans trop y croire, au «devoir moral» des invités du forum et les exhorte à «utiliser leurs vaste richesse et influence pour mettre fin au statu quo».

Reste un fait, l’explosion des inégalités sévit partout. D’autant que la France n’est pas en reste. Du côté de «nos» milliardaires, n’oublions pas que leur fortune a augmenté de 86% en moins de trois ans, avec un cumul de 236 milliards supplémentaires engrangés par les Arnault, Pinault et consorts. De quoi quadrupler, par exemple, le budget de l’hôpital public. Victor Hugo écrivait en son temps: «Et je dis que l’humanité a un synonyme: égalité.» Un beau sujet de campagne avant les législatives, non?

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 24 mai 2022.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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Dates, lieux, enjeux : tout savoir sur les élections législatives

26 Mai 2022, 06:39am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 25/05/2022 par PCF

 

En juin, les Français sont de nouveau appelés aux urnes. Cette fois-ci à l'occasion des élections législatives qui visent à élire les 577 députés qui siègeront à l’Assemblée nationale.

Les législatives, c’est quand ?

Le premier tour de l’élection aura lieu le dimanche 12 juin, le second tour interviendra dès le dimanche 19 juin, soit une semaine plus tard. Les bureaux de vote seront ouverts à partir de 8 heures et fermeront à 18 heures dans la majorité des villes. Le décret convoquant les électeurs aux urnes laisse néanmoins la possibilité de prolonger l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à 20 heures.

Les législatives, pour quoi faire ?

Les élections législatives servent à élire les députés, c'est-à-dire les représentants du peuple qui siègent à l'Assemblée nationale durant 5 ans.
Les 577 députés ont pour mission d’écrire des projets de lois, de les amender et de voter les lois ainsi que de contrôler les actions du gouvernement en place.

Le mode de scrutin

Les députés sont élus dans chaque circonscription au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire à deux tours. Au premier tour, il faut recueillir plus de 50% des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal à 25% des inscrits pour être élu. Si aucun candidat ne remplit cette condition, un second tour est organisé. Les deux premiers candidats arrivés en tête au premier tour peuvent s'y présenter, tout comme les suivants à condition d'avoir obtenu un score correspondant à au moins 12,5% des électeurs inscrits. Lors de ce second tour, c'est le candidat qui arrive en tête qui est élu.

Peut-on encore s'inscrire sur les listes électorales ?

Pour pouvoir voter, il faudra nécessairement être inscrit sur les listes électorales. Pour les élections législatives, la date limite d'inscription était fixée au 4 mai en ligne et au 6 mai en mairie. Il n'est donc plus possible de faire la démarche mais il est à noter que dans la plupart des cas, les électeurs sont inscrits d'office sur les listes. C'est notamment le cas pour les jeunes ayant effectué leur recensement citoyen.
Si vous avez un doute, il est toujours possible de vérifier votre inscription.

Comment voter par procuration ?

Comme lors de la présidentielle, il est possible de voter par procuration. Celle-ci peut être faite directement en ligne ou bien au commissariat ou à la gendarmerie, au tribunal judiciaire ou de proximité ou encore au consulat.

Attention toutefois, le jour du vote, le mandataire devra se rendre au bureau de vote du mandant afin de voter à sa place.

 

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Des candidatures pour un groupe communiste renforcé à l'Assemblée

26 Mai 2022, 06:33am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 25/05/2022 par PCF

Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin prochains. Dans cette perspective, le PCF a fait le choix du rassemblement en contribuant à la création de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale.

L’objectif : se présenter unis dans toutes les circonscriptions, dès le premier tour, afin de se donner toutes les chances de gagner et d’éviter que les Français ne subissent 5 années supplémentaires de politiques libérales.

Ce rassemblement s’est construit sur un programme, présenté la semaine dernière et qui permet de répondre aux préoccupations populaires : l’augmentation des salaires et des pensions, le relèvement du SMIC à 1500 euros net, le retour de la retraite à 60 ans, le blocage des prix des produits de première nécessité. Sur un certain nombre de sujets, des divergences demeurent entre les différentes composantes de la coalition. Elles pourront s’exprimer demain à l’Assemblée nationale à travers le groupe dont disposera chaque formation politique

Dans le cadre de cette alliance, le PCF présentera 50 candidates et candidats, à parité. Parmi eux, 11 sont candidats dans des circonscriptions où le sortant est issu des rangs du PCF.

9 se représentent (Fabien Roussel, Alain Bruneel, André Chassaigne, Stéphane Peu, Elsa Faucillon, Sébastien Jumel, Hubert Wulfranc, Jean-Paul Lecoq, Pierre Dharréville).,

2 passent le relai à de nouveaux candidats : Marie-George Buffet en Seine-Saint-Denis, à Soumya Bourouaha, actuellement députée suppléante, directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques au Lycée Le Corbusier à Aubervilliers. Dans l’Allier, Jean-Paul Dufrègne passe le relai à Yannick Monnet, élu à Moulins depuis 2008, conseiller régional depuis 2020.

En plus de ces 11 circonscriptions, le PCF sera présent dans 39 circonscriptions, dont plusieurs considérées comme gagnables au vu des résultats de la gauche à l’élection présidentielles et de l’implantation locale des candidats acquise grâce à leurs combats locaux  :

Dans le Pas-de-Calais avec Jean-Marc Tellier, Maire d’Avion, dans le Nord avec Patrick Soloch qui affrontera le porte-parole du RN Sébastien Chenu, dans l’Oise avec Loïc Pen, médecin urgentiste, dans l’Aisne avec Aurélien Gall, premier adjoint au Maire de Tergnier et conseiller départemental.

Dans le Cher avec Nicolas Sansu, Maire de Vierzon, dans les Landes avec Jean-Marc Lespade, Maire de Tarnos, dans l’Hérault avec Gabriel Blasco, conseiller départemental de Sète.

Partout, le PCF a fait le choix de candidatures issues du monde du travail et du mouvement social et associatif.

Tout donne à penser que nous pouvons réaliser un résultat intéressant les 12 et 19 juin prochains avec, à la clé, un groupe communiste renforcé à l’issue du second tour.  

Ian Brossat

 

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