Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Avait-on bien vu ce qu’on avait vu. Le nouveau dirigeant de la Syrie, recevant les ministres des affaires étrangères allemand et français, Annalena Baerbock et Jean-Noël Barrot, serrant d’abord la main du ministre français puis portant la main à son cœur pour la ministre allemande. Sans doute était-elle avertie, au vu de son absence de réaction. Sans doute encore les deux ministres n’avaient pas l’intention d’en faire une affaire, un incident diplomatique, voire un casus belli…
Les nouveaux dirigeants de la Syrie ont multiplié les déclarations rassurantes et on aimerait en prendre acte. Alors le geste inquiète, assumé, devant les caméras. Mais bon sang, c’est quoi le problème avec les femmes ? Avec l’islam bien sûr, jusqu’à l’acharnement mortifère des talibans en Afghanistan…
On dirait aussi que les religions se sont donné le mot. Ce n’est pas demain, ni même après-demain que l’on verra des femmes évêques ou cardinales.
Il fut un temps ou les chrétiens discutaient du sexe des anges, question non résolue à ce jour, mais Dieu, c’est sûr, est un mec.
Une mise en cause inacceptable du régime de l'intermittence !
La mise en cause du régime de l’intermittence par le patronat est un épisode lamentable du feuilleton interminable et insupportable du rétrécissement de l’assurance-chômage.
Augmenter le nombre d'heures de travail nécessaire par an pour être indemnisés conduirait la grande majorité des artistes à être privés de ressources et constituerait un gigantesque plan de licenciements secs privant le pays d’une force de création et de culture qui ne sont pas un luxe mais une nécessité.
Selon la CGT, 75 % des intermittents actuels seraient ainsi sortis de leurs droits. Si telle était l’idée, utiliser ce levier dans un jeu visant à impressionner les organisations syndicales dans ces tristes discussions imposées et cadrées par l’État, est franchement lamentable.
Non seulement nous refusons de voir les travailleurs et les travailleuses du spectacle vivant, et le spectacle vivant lui-même, payer le prix de l’austérité libérale, mais nous contestons ces choix politiques inconséquents qui visent à réduire le droit acquis par les salariés à une assurance chômage.
Paris, le 12 novembre 2024,
Pierre Dharréville, responsable de la commission Culture au PCF;
Cannes : derrière les paillettes, l'histoire oubliée du festival
PUBLIÉ LE 17 MAI. 2024
Engagée depuis toujours dans la démocratisation de la culture et le soutien à la création, CGT cofondatrice du Festival international du film de Cannes, sera présente sur la croisette pour cette 77ème édition représentée par sa secrétaire générale, Sophie Binet.
La CGT et le festival de Cannes
Le grand public l’ignore, mais la CGT a joué un rôle essentiel dans la création du Festival de Cannes. La CGT a non seulement co-fondé le festival, et elle s'est mobilisée pour que ce projet puisse voir le jour à la Libération. Dans son ouvrage, "Tapis rouge et lutte des classes, une autre histoire du festival de Cannes", l'historien Tanguy Perron revient sur la genèse de cette fête du cinéma, une histoire populaire, ouvrière, antifasciste.
Sophie Binet, secrétaire générale, et Denis Gravouil, membre du bureau confédéral formeront la délégation CGT au festival
À l'occasion de son déplacement, Sophie Binet et Denis Gravouil seront présents à la signature par les organisations syndicales et patronales de la production cinématographique de deux accords majeurs sur la prévention des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma et la protection des mineur·es sur les lieux de tournage.
Plus de 900 personnes au vernissage de l’exposition Kiki Picasso !
Les expositions de « Libres comme l’art » dans l’espace Niemeyer, le hall et la coupole du siège du Parti communiste français place du Colonel-Fabien à Paris, continuent leur aventure avec bonheur.
Plus de 900 personnes se sont pressées le jeudi 4 avril dernier au vernissage de l’exposition « Bilan provisoire » de l’artiste Kiki Picasso. L’exposition, qui dure jusqu’au 7 mai prochain, présente cinquante tableaux, un par an, sur cinquante évènements de l’histoire récente. Un voyage pictural dans l’actualité, que cet artiste aux facettes multiples a peint avec un mélange de couleurs vives, de dérision et de provocation qui donne une grande vivacité à son regard sur le demi-siècle écoulé.
La foule réunie pour le vernissage est à l’image de ce qu’ambitionne Libres comme l’art, ce collectif créé aux côtés de la commission Culture du PCF pour poursuivre le pari réussi de l’exposition du centenaire donnant à voir un siècle de relations du PCF avec les artistes peintres.
Notre objectif : ouvrir l’espace Niemeyer à l’art et à l’engagement culturel de manière la plus permanente possible. Il y avait là, mêlés, des artistes, comédiens, réalisateurs, des amateurs d’art connaisseurs du travail de Kiki Picasso, des visiteurs des expositions précédentes, beaucoup de jeunes, un public familial qui ont fait de ce vernissage plus qu’une inauguration institutionnelle, une soirée festive animée par les musiciens du Cirque électrique, avec lequel Kiki Picasso collabore régulièrement.
Outre les jours habituels d’exposition (entrée libre du mercredi au samedi de 14 h à 18 h), une grande soirée concert ponctuera l’exposition le vendredi 26 avril à partir de 18 heures. Baptisée « Au final, on ira tous au bal », elle réunira les amis de Kiki Picasso Oxmo Puccino, Mai Lan, Mouloud Achour, Pink Noise, Urumi, Clyde P, Ithak et le Cirque Electrique Band. Toutes les informations sont à retrouver sur www.bilanprovisoire.com
Et après Kiki Picasso, la fête continue. Une seconde exposition viendra fleurir le printemps de l’espace Niemeyer. Nous accueillerons du 14 mai au 12 juin notre grand ami François Miehe, un des fondateurs de Grapus avec son exposition « C’est quand l’avenir ! ».
François Miehe présente 56 années d’images produites au service de l’art et de l’émancipation. Une rétrospective inédite de son travail qui remet en lumière bien de nos imaginaires militants. Pour l’occasion, François Miehe dédiera son exposition au combat pour la paix. Il accueillera également deux grandes soirées débat, l’une sur la proposition de loi pour un revenu des artistes auteurs que Pierre Dharréville vient de déposer à l’Assemblée nationale, et l’autre sur le combat pour l’avenir des écoles d’art que menace la ministre Rachida Dati.
Voilà deux expositions à ne pas rater pour découvrir deux artistes peintres et graphistes qui ont imprégné nos rétines depuis les années 70. L’art réjouit les cœurs, et c’est décidément un beau combat pour le Parti communiste que de lui ouvrir grand les bras de l’espace Niemeyer dans ces temps où les forces de l’obscurantisme cherchent à boucher tous les horizons.
Pierre Laurent
Article publié dans CommunisteS, n°992, 17 avril 2024.
Jack RALITE - AMIS vient de partager une mise à jour sur la pétition Pour que le nom de Jack Ralite soit associé au métro « Mairie d’Aubervilliers » Consultez la mise à jour et ajoutez un commentaire :
La foule était au rendez-vous, dense, joyeuse, déterminée. Cette intensité et cette exigence sur la recherche de perspectives politiques ont marqué les trois journées sur le stand national des communistes, scandées par plusieurs événements.
Événement inédit : Le discours de Fabien Roussel, depuis le stand ouvert sur la place, en direction des personnalités et du public de la Fête venu en masse l’écouter, a constitué l’un des temps forts de la rentrée pour remettre les enjeux économiques et sociaux dans le débat. Ce discours a posé des jalons pour l’activité des militants dans l’année qui vient, de l’action immédiate pour améliorer les conditions de vie, jusqu’aux élections à venir pour lesquelles la liste des communistes sera conduite par Léon Deffontaines. Ancré dans les réalités du pays, il montre les intérêts communs et les synergies possibles entre les diverses professions qui composent la classe travailleuse.
Événement social : Les convergences entre travailleurs étaient également au cœur du débat animé par la commission Entreprise du PCF, avec les figures emblématiques des luttes sociales du moment : celle victorieuse des salariées de Vertbaudet avec Manon Ovion (CGT), celle des Robin des Bois des énergéticiens avec Sébastien Menesplier (CGT), et celle pour le droit aux études en lycée professionnel avec Sigrid Gérardin (FSU). Un autre débat, sur la République sociale et solidaire, a fait avancer la réflexion sur la prise en compte des exigences populaires dans les institutions et la nécessaire transformation de celles-ci.
Événement historique : Ce sont aussi des travailleurs immigrés qui ont contribué, avec les autres résistants, à la Libération de la France. L’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian marque une étape dans le combat pour la reconnaissance de l’action des FTP-MOI, groupes communistes combattants. Une place à leur nom dans la Fête a été inaugurée par l’ambassadrice d’Arménie et le sénateur Pierre Ouzoulias, qui a mené cette campagne.
Événements internationaux : Le stand était bondé pour la soirée « Cuba ». Fabien Roussel et André Chassaigne ont donné le coup d’envoi d’une campagne contre le blocus criminel dont souffre le pays, ainsi que pour le faire retirer de la liste des États terroristes : une campagne de soutien au peuple cubain d’une ampleur telle qu’elle n’a pas été conduite depuis plusieurs décennies. Beaucoup d’intensité encore dans le débat sur le Chili aujourd’hui, 50 ans après le coup d’État. Et le débat sur la guerre en Europe a permis de prendre la mesure des enjeux économiques et technologiques, avec des analyses que l’on retrouvera de façon plus détaillée dans les numéros récents des deux revues organisatrices : Progressistes et Économie & Politique.
Événement aujourd’hui pour demain : De mémoire de responsable national, on n’avait jamais vu autant de personnes qui venaient d’elles-mêmes au stand national des communistes pour adhérer au PCF. Avec tous ceux et toutes celles qui se sont aussi engagé.e.s à l’occasion d’échanges lors de débats, ce sont plus de soixante adhésions qui ont été réalisées sur le seul stand du Conseil national ! Des citoyens de tous les âges, parmi lesquels beaucoup de jeunes et de travailleurs en activité, portés par la colère et par le mouvement social, afin d’agir concrètement pour changer la politique du pays.
Un bon de soutien pour une Fête de l’Humanité «encore plus grande»
Le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a appelé à «démultiplier les rendez-vous» pour diffuser largement les bons de soutiens au journal l’Humanité donnant accès à la Fête de l’Humanité les 15, 16 et 17 septembre. Un événement qui sera «un moment de grande respiration démocratique et populaire».
Après un instant de surprise en voyant une table s’installer à la Fontaine aux Innocents, les passants comprennent vite. La cinquantaine de militants présents sur cette place du Châtelet sont là pour proposer des bons de soutiens au journal l’Humanité donnant accès à la Fête de l’Humanité les 15, 16 et 17 septembre. Et rapidement, des acheteurs se présentent.
C’était justement l’objectif de cette initiative. Le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, y prend la parole, au lendemain d’une autre soirée consacrée à la vente des bons de soutiens, dans l’Essonne cette fois. «Nous sommes à une quinzaine de jours de la plus grande fête populaire de France», clame-t-il.
«Rassembler les dizaines de milliers de personnes qui cherchent un changement»
Il rappelle le contexte dans lequel cette fête aura lieu pour son édition 2023. «Nous voyons la guerre se propager jusqu’aux frontières de l’Europe. Ledérèglement climatique s’accentue. En France, le débat politique est pollué par les idées d’extrême-droite» , par la faute de «l’emprise d’une grande partie des médias». Et Fabien Gay de citer la «grève historique au JDD pour résister à l’arrivée d’un petit fasciste au cœur de la rédaction» . Dans cette atmosphère, «la Fête se veut un moment de grande respiration démocratique et populaire».
Le défi est donc, selon le directeur de l’Humanité, de faire venir le plus grand nombre. «Nous ne construisons pas cette Fête pour nous retrouver seulement entre militants, mais pour rassembler les dizaines de milliers de personnes qui cherchent un changement en France et en Europe». Pour Fabien Gay, «dans les quinze prochains jours, il va falloir démultiplier les rendez-vous» comme celui de la Fontaine aux Innocents à Paris.
«Le bon de soutien permet au journal de construire la Fête, mais aussi de soutenir l’Humanité tout au long de l’année», insiste-t-il. Il inscrit aussi ses rendez-vous dans la continuité du «grandélan de solidarité qui s’est levé depuis le cambriolage» des locaux de l’Humanité et «le vol de matériel informatique et vidéo pour un préjudice extrêmement conséquent».
Plus de 300 débats et 50 artistes à la Fête de l’Humanité
Le directeur de l’Huma a également énoncé des objectifs en matière de campagne de vente des bons de soutien. «Nous pouvons arriver à tenir 150 à 200 événements de ce type pour le diffuser», assure-t-il aux militants sur place. Avec un horizon:«réussir une plus grande fête que celle de l’an dernier, qui avait déjàété très belle», assure Fabien Gay.
Courrier des Députés Pierre Dharreville et Fabien Roussel à la Ministre de la Culture
Madame la Ministre,
A l’heure du grand rendez-vous mondial de la création artistique et du spectacle vivant qu’est le festival d'Avignon, nous voulons pousser notre interpellation plus loin. Vous y êtes également allée et vous avez du prendre la mesure de l’urgence culturelle, car le festival est aussi l'occasion d’une mise en lumière des problématiques qui traversent le monde de la culture et de la création, et, je l’espère, d'écouter les revendications.
C’est l’occasion de réfléchir, collectivement, aux enjeux culturels, à la place de la culture dans la société et à la politique culturelle à mener. Les travailleurs et travailleuses de la culture, de la création et de l’éducation populaire nous ont fait part de leur profond malaise et des difficultés sociales qu’ils rencontrent. Nous devons sans doute mieux prendre soin de leurs métiers, par exemple de celui d’artiste-auteur.
La culture est essentielle pour faire humanité. Nous avons besoin de la culture et de la création artistique pour vivre, pour comprendre le présent, vivre pleinement, traverser les épreuves et se projeter dans l'avenir. Pour ces raisons, culture et création artistique ne peuvent être traitées comme de simples objets marchands, réduites à une fonction de divertissement ou utilisées à des fins identitaires.
La République doit garantir aux artistes la liberté et les meilleures conditions pour créer et aux citoyens l'égal accès à la culture et à la création. Elle doit entendre les appels au secours, les révoltes, les espoirs. Ceux du monde du travail, ceux des habitantes et des habitants des quartiers populaires, ceux de la jeunesse.
Le monde va mal, la France n’échappe pas à la crise. Notre société est fracturée, marquée par du racisme et des discriminations ; elle semble en panne. La crise que nous traversons est de nature anthropologique et la perte de sens qui caractérise ce premier quart de XXIe siècle doit nous alerter.
Nous devons refuser de l’alimenter ; nous pouvons choisir de lui faire face. L’accroissement phénoménal des richesses, concentrées entre les mains de quelques uns n’est pas étrangère à cette situation. Cet accaparement débouche sur une domination insupportable avec ses instruments culturels.
Il est temps de redonner du sens en favorisant l’intelligence et de redonner un souffle à l’humanité. Une part des richesses accaparées doit revenir aux politiques publiques culturelles. Pour que l'État soit au rendez-vous, il doit se doter des moyens suffisants. Nous proposons que soit consacré, chaque année, 1% du PIB national au budget du Ministère de la Culture.
Alors que l’État va consacrer plus de 400 milliards d’euros à des dépenses militaires les dix prochaines années, les budgets consacrés à l’art, la culture, la recherche, la pensée, l’éducation populaire, l’éducation artistique sont rognés, rongés. Les perspectives pour permettre à la jeunesse d’envisager un monde pacifié, intelligent et intelligible, sont de moins en moins prometteuses.
Il y a urgence à redéfinir une politique publique de la culture qui permette de redonner confiance aux artistes, aux intellectuels, aux citoyennes et citoyens qui ne sont pas que des consommatrices ou des consommateurs de produits culturels.
C’est du sens qu’il faut produire. Un sens nourricier. L’État doit ainsi être le garant de politiques publiques constantes et audacieuses. Or, les politiques néolibérales, avec leurs dérives autoritaires, sont comptables de la perte de confiance en l’avenir. Nos concitoyennes et concitoyens aspirent à une société bâtie sur d’autres impératifs que ceux du consumérisme.
Les institutions culturelles, les associations qui font encore vivre dans toutes les régions, tous les départements, toutes les communes, une forte activité culturelle doivent être soutenues par le Ministère de la Culture. Les messages envoyés doivent être clairs et rassurants. Les moyens accordés à la création, l’éducation artistique et culturelle, l’éducation populaire sont en recul. Nous insistons sur l’éducation populaire, sur les centres sociaux, sur les maisons des jeunes et de la culture, sur les associations de nos quartiers : rien ne pourra se faire sans eux.
Or, les acteurs culturels se retournent vers les communes qui, elles-mêmes, sont étranglées par les choix budgétaires, politiques du gouvernement. Elles ne peuvent répondre aux attentes. En imposant aux institutions culturelles des critères de gestion qui placent celles-ci devant des choix impossibles à résoudre, on ne peut pas être à la hauteur des enjeux. Ainsi, les directions des opéras doivent, par exemple, « choisir » entre honorer les hausses des coûts de l’énergie ou la création artistique.
La situation des écoles d’art est, elle aussi, préoccupante, par exemple celle de Valenciennes, dont la fermeture est annoncée dès la rentrée prochaine. Ces établissements, qui ont vu ces temps derniers une forte mobilisation des élèves, des directions, des enseignantes et enseignants pour préserver leur intégrité, sont un fort symbole des choix politiques à opérer en matière de culture.
Or, malgré un plan de sauvetage de 2 millions euros annoncé récemment par le Ministère de la Culture, certaines écoles sont toujours menacées ou fermées. Il y a une forte demande des étudiantes et des étudiants en matière de formation artistique. La conséquence est que ce sont des écoles privées qui se multiplient. Avec une réduction de 4 millions du budget du Ministère, le service public est fragilisé. Les écoles privées ne permettent pas aux jeunes des quartiers populaires d’accéder à ces enseignements auxquels ils aspirent. Ces choix politiques entretiennent le renoncement et le découragement de toute une jeunesse. Nous ne l’acceptons pas.
Nous ne pouvons nous résoudre à ce que, à l’échelle locale, les écoles d’art, de musique, de danse, entièrement financées par les communes, aient de plus en plus de mal à répondre aux attentes. Dans certains territoires, alors que jusqu’à maintenant les villes centres avaient les moyens d’accueillir les élèves venant des communes alentours, aujourd’hui, même en pratiquant des tarifs différenciés, ces écoles deviennent des gouffres financiers. L’assèchement des finances des communes est aussi un fléau pour les politiques culturelles.
Un choix s’impose, courageux, afin de permettre une refonte de l’engagement de l’État et des collectivités. Non seulement consacrer 1% du PIB mais aussi questionner la validité de certains engagements et questionner à nouveau le principe de la décentralisation culturelle. Le Ministère de la Culture s’honorerait à lancer ce chantier en réunissant tous les acteurs politiques et culturels afin de garantir l’égalité républicaine territoriale en ce qui concerne l’accès aux arts et à la culture. Actuellement les inégalités sont flagrantes. Le Ministère consacre 13 fois plus de moyens en région parisienne que sur le reste du territoire.
Par ailleurs, les attaques idéologiques subies par le monde de la culture, des arts et de l’éducation artistique sous des prétextes budgétaires doivent être dénoncées par le Ministère de la culture. Il n’est pas acceptable que dans de nombreuses régions, heureusement pas toutes, les présidences se permettent de cibler tel ou tel artiste, tel ou tel théâtre, telle ou telle institution en menaçant de couper les subventions lorsque ces mêmes artistes, théâtres ou institutions alertent sur les conséquences négatives qu’entraînent les choix politiques en matière de politique culturelle de ces présidences. Une politique culturelle républicaine ne peut être le fait du prince.
La financiarisation de l’économie de la culture, ainsi que les grandes concentrations autour des moyens de production, de distribution et de diffusion constituent un enjeu considérable. La puissance publique ne doit pas regarder passivement ces mouvements produire leurs effets. Ils sont particulièrement visibles dans le monde des médias, où des prises de possession débouchent sur la dénaturation d’organes de presse ou de l’audiovisuel, les mettant au service de lignes éditoriales d’extrême droite qui infusent dans le débat public.
C’est un danger pour la démocratie et pour la République. Nous devons défendre le pluralisme et travailler à conforter l’existence de médias libres et indépendants des puissances d’argent. Arrêtons de nous en remettre toujours plus au marché qui ne sert la liberté que de celles et ceux qui ont de l’argent. Nous voulons vous dire, à ce stade, combien l’existence d’un service public de l’audiovisuel est essentiel dans ce contexte : le choix doit être fait de le conforter.
Le sentiment est fortement partagé que notre époque est celle d’une bascule, d’une révolution culturelle majeure comparable à celle que permit l’invention de l’imprimerie : la révolution numérique est en cours. L’émergence exponentielle de l’Intelligence Artificielle ne peut se faire sans un véritable débat démocratique alors qu’on constate jour après jour les interrogations sur ses usages, les inquiétudes.
Inquiétudes sur le devenir des savoirs, des connaissances, de l’enseignement, mais aussi inquiétudes des professionnels de la culture et des arts qui constatent avec amertume que leurs métiers peuvent être très directement et immédiatement, brutalement menacés par la possibilité du recours systématique à l’I.A. par les promoteurs de « produits culturels ».
C’est un possible chamboulement profond dans les pratiques, dans les consciences. Il serait totalement déraisonnable de laisser aux seuls « acteurs du marché » la décision. Le Ministère de la culture est le ministère qui doit porter ce débat. Nous montrerions ainsi que le modèle de société que nous souhaitons n’est pas piloté par les seuls intérêts des grands groupes industriels du numérique.
Comment ne pas s’interroger, également, lorsque le Ministère de l’Intérieur se permet de dicter le calendrier des manifestations culturelles ? Qui est le garant de la politique culturelle et artistique ? Le foisonnement de la culture est une urgence. Les politiques publiques doivent être à la hauteur de cette urgence.
Tels sont, Madame la Ministre, les éléments que nous souhaitions utilement verser au débat sur le sens de la culture et les politiques culturelles à mettre en oeuvre.
Vous remerciant pour votre attention, nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, l'assurance de notre haute considération.
Pierre DHARREVILLE, député des Bouches-du-Rhône,
Fabien ROUSSEL, député du Nord.