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Syndicalisme
Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT
Après le rejet de la candidature de Marie Buisson, que poussait l’équipe sortante, la commission exécutive confédérale a élu la secrétaire générale de l’Ugict, le syndicat des cadres de la CGT, à la tête de la centrale syndicale.
Sophie Binet est devenue secrétaire générale de la CGT.
Coup de théâtre à la Confédération générale du travail (CGT). Les instances de la centrale syndicales n’avaient plus que quelques heures pour se mettre d’accord sur un nom pour succéder à Philippe Martinez, qui devait être annoncé aux quelque 1 000 délégués réunis en congrès vendredi 31 mars jusqu’à midi. Ce ne sera finalement ni Marie Buisson, candidate de l’équipe sortante, ni Céline Verzeletti, mais Sophie Binet. C’est la première femme à occuper ce poste depuis la création de l’organisation, en 1895.
A l’issue d’une nuit et d’une matinée mouvementées, une troisième voie a donc émergé autour de la secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict), le syndicat des cadres de la CGT.
Ce choix surprise survient après une semaine de congrès houleux, en pleine bataille contre la réforme des retraites et à quelques jours d’une réunion de l’intersyndicale à Matignon, à l’invitation d’Elisabeth Borne.
Ancienne membre de l’UNEF
« L’intersyndicale unie » rencontrera mercredi la première ministre « pour exiger le retrait de la réforme » des retraites, a confirmé vendredi la nouvelle secrétaire générale dans son discours. Elle a cependant dit l’opposition de la CGT à l’hypothèse d’une « médiation » conformément à un « appel » voté jeudi soir au congrès, qui prend ses distances avec cette idée portée par l’intersyndicale et approuvée par Philippe Martinez mardi.
En déplacement dans la Nièvre, Elisabeth Borne s’est réjouie de la réponse de l’intersyndicale. « Je suis à l’écoute et je me réjouis que l’intersyndicale réponde à mon invitation », a déclaré la cheffe du gouvernement, jugeant en outre que l’accession de Mme Binet à la tête de la confédération était « une bonne nouvelle pour toutes les femmes ».
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sophie Binet à la tête de la CGT, un choix surprise pour succéder à Philippe Martinez
Sophie Binet, née en 1982, est une ancienne membre du syndicat étudiant UNEF et ancienne conseillère principale d’éducation. Elle était à la tête de l’Ugict depuis 2018. Issue de la commission exécutive confédérale, la direction élargie de la CGT, elle était référente du collectif Femmes mixité, et engagée sur les questions environnementales et l’égalité hommes-femmes. Candidate « par défaut » selon certains, elle aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’une CGT profondément divisée, à un moment où la centrale est en première ligne dans la lutte contre la réforme des retraites.
Céline Verzeletti membre du bureau
Le bureau confédéral de la CGT a été présenté dans la foulée de l’élection de Mme Binet, avec comme administrateur le leader de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, qui devient ainsi le numéro deux du syndicat. Céline Verzeletti, candidate pressentie pour prendre la tête de la CGT mais finalement écartée, est également membre du bureau.
Ont aussi été élus Catherine Giraud, secrétaire générale de l’union départementale de la Vienne, Nathalie Bazire (Manche), Mireille Stivala (fédération santé et action sociale) et Sébastien Ménesplier (mines-énergie). Boris Plazzi, secrétaire confédéral chargé des salaires, Gérard Ré, secrétaire général de l’union des Alpes-maritimes, et Thomas Vacheron, membre de la direction confédérale, font aussi partie du bureau.
Le Congrès avait démarré dans une atmosphère tendue lundi, une vingtaine de membres de la fédération du commerce étant entrés de force dans la salle des débats pour protester contre le fait qu’ils ne puissent y siéger. Mardi, les congressistes ont rejeté le rapport d’activité de la direction sortante (50,32 % des voix contre), un événement sans précédent dans l’histoire de la CGT et un désaveu majeur pour Philippe Martinez et sa dauphine.
Le Monde avec AFP
CGT
Appel du 53e congrès :
uni.e.s et rassemblé.e.s dans la lutte
PUBLIÉ LE 31 MAR. 2023
Les 942 délégué.e.s réuni.e.s au Congrès de la CGT à Clermont Ferrand réaffirment leur opposition à la réforme des retraites portée par le gouvernement et le patronat. La CGT juge indispensable de donner une ampleur sans précédent à la mobilisation du 6 avril, d’amplifier le rapport de force par la multiplication des actions de grève, blocages, occupations décidées en assemblée générale.
Après 10 journées de temps fort d’une mobilisation historique qui ont réuni des millions de personnes, dans la rue partout en France métropolitaine et en Outre-Mer et alors que des salarié.e.s sont en grève reconductible dans le pays, Emmanuel Macron ne peut plus rester sourd et aveugle face au rejet massif de sa réforme antisociale.
Le gouvernement est prêt à tous les mauvais coups pour sortir de la crise dont il est responsable. Non à l’allongement de la durée de cotisations, non à la retraite à 64 ans ! Oui au retrait pur et simple de cette réforme illégitime, injuste, injustifiable et injustifiée ! Il n’y aura ni médiation, ni compromis.
La CGT réaffirme son exigence d’une retraite pleine et entière à 60 ans avec des départs anticipés pour tous les travaux pénibles et le maintien de tous les régimes pionniers.
Les délégué.e.s du 53ième congrès de la CGT condamnent avec la plus grande fermeté les actes policiers et des patrons. D’où qu’elles viennent, les violences ne réduiront pas la colère du monde du travail qui anime cette mobilisation sociale historique. La CGT condamne les réquisitions et le non-respect du droit de grève, droit à valeur constitutionnelle. La CGT exige la suppression de toutes les poursuites judiciaires des militant.e.s dans le cadre d’actions syndicales et de manifestations.
Après des années d’austérité salariale, de plus en plus de salarié.e.s, précaires, privé.e.s d’emploi, jeunes et retraité.e.s n’arrivent plus à faire face à l’inflation, cela ne peut plus durer. La CGT réaffirme l’ensemble de ses revendications : augmentation des salaires, SMIC à 2 000 euros, remise en place de l’échelle mobile des salaires, dégel du point d’indice…
Pleinement mobilisé.e.s contre la réforme des retraites, les délégué.e.s du 53ième congrès s’élèvent contre la dégradation de la situation internationale et réaffirment leur engagement pour la paix et la solidarité internationale entre les peuples et clament sans ambiguïté leur refus de la guerre.
Face à cette oppression du capital et de ses relais et face à l’urgence climatique, nous confirmons nos valeurs fondamentales de classe, de masse, de démocratie et d’indépendance. Nous réaffirmons que dans cette lutte violente du capital contre l’humanité et la planète, notre force est d’œuvrer à rassembler le monde du travail le plus largement possible, comme la CGT le fait depuis 128 ans.
Les congressistes du 53ième congrès rappellent leur engagement dans le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la lutte contre toutes les discriminations et toutes les violences sexistes et sexuelles. Le congrès dénonce l’agression d’un camarade à Albi par un groupuscule d’extrême droite.
Les délégué.e.s du 53ième congrès appellent également le monde du travail à garder la plus grande vigilance et la plus grande fermeté contre l’extrême droite et ses idées nauséabondes. Les délégué.e.s du 53ième Congrès représentant toute la CGT affirment que nous resterons le syndicat de toutes et tous, quels que soient leurs origines, leurs genres ou leurs croyances.
Nous sommes face à de multiples urgences qui nécessitent la mise en œuvre de véritables ruptures remettant en avant l’humain, la réponse aux besoins fondamentaux de la population et l’émancipation des travailleurs.euses.
Le 53e congrès appelle les salarié.e.s, retraité.e.s, privé.e.s d’emploi et les jeunes à s’engager dans toutes les luttes proposées, menées et organisées par la CGT et à la reconductibilité sous toutes les formes. Le 53e Congrès appelle l’ensemble des salarié.e.s à poursuivre leur engagement dans les grèves en cours, à venir amplifier les mobilisations et à rejoindre la CGT pour lutter toutes et tous ensemble JUSQU’À LA VICTOIRE !
Clermont-Ferrand, le 30 mars 2023
JEUNESSES
Maintien de l’ordre,
à quoi joue l’Intérieur ?
Depuis plusieurs semaines le MJCF constate d’importantes dérives dans la stratégie de maintien de l’ordre vis-à-vis du mouvement social. Celles-ci alertent sur l’application de notre droit à manifester et à contester.
Le conflit autour des méga-bassines de Sainte-Soline se solde par une répression inouïe. Le pronostic vital d’un manifestant reste aujourd’hui engagé, suite aux manifestations de samedi.
Si nous ne nous reconnaissons pas dans les actes de violence d’une minorité de manifestantes et manifestants, rien ne peut justifier la stratégie choisie par l’Intérieur et la Préfecture. Le SAMU a même reçu l’ordre de ne pas intervenir sur les lieux pour évacuer des manifestantes et manifestants grièvement blessé·e·s.
Le comportement de la BRAV-M dans les manifestations parisiennes contre la réforme des retraites nous alarme. Comment tolérer l’intimidation raciste d’un manifestant étranger dont les enregistrements ont été récemment révélés ? Comment justifier les charges arbitraires ou le gazage massif lors de fins de manifestation de plus en plus tendues ? Quid également de l’usage de garde-à-vue sans poursuites ou suite ? Ces exactions ne relèvent en aucun cas d’un État de droit. Elle témoigne d’une stratégie de pourrissement et de répression d’un mouvement social massif et déterminé.
Nous ne pouvons, enfin, tolérer les réquisitions et le déblocage par la force d’entreprises mobilisées. Ceux-ci témoignent d’une remise en cause délétère du droit de grève.
Le gouvernement, minoritaire sur sa réforme, est acculé. Il tente de polariser, diviser et rendre violent un mouvement de grève, de manifestation et de blocage largement soutenu par l’opinion publique.
En utilisant systématiquement la répression, en amalgamant les manifestants à des factieux, Emmanuel Macron est un pyromane qui pave la voie à toujours plus de violences.
Le MJCF répondra toujours à la casse sociale par la force du nombre, le calme, la détermination et l’organisation. Devant chaque lycée, chaque université, auprès des jeunes travailleuses et travailleurs, nous nous battrons pour massifier le mouvement social et faire reculer la réforme des retraites.
Le MJCF demande que les réquisitions cessent.
Le MJCF demande la dissolution de la BRAV-M et de la BAC.
Le MJCF demande une remise à plat en urgence de la stratégie de maintien de l’ordre. Le maintien de l’ordre doit garantir la liberté de manifester, qui est un droit fondamental de notre République.
Le MJCF revendique la création d’un observatoire national des violences policières, sous statut public, indépendant du ministère de l’Intérieur, chargé de recenser et d’analyser les violences commises par des agents de police ainsi que les suites administratives et judiciaires qui sont données, et d’en informer les citoyennes et citoyens.
Le MJCF appelle la jeunesse et l’ensemble de la population à continuer de se mobiliser massivement contre la réforme des retraites.
Retraites
Face au passage en force, continuer la bataille
C’est une colère profonde qui s’exprime partout dans le pays contre la réforme des retraites. Une colère contre le gouvernement et le Président qui veulent abîmer le droit à la retraite et qui se revendiquent de la démocratie pour la piétiner.
l n’y a pas de raisons valables pour réduire de 2 ans le droit à la retraite. Même le comité d’orientation des retraites (COR) admet que l’on peut faire face au déficit sans dégrader le droit à la retraite. Si danger il y a, ce sont les politiques successives qui ont définancé notre système de retraite.
Un ensemble de mesures peut permettre de financer une amélioration du droit à la retraite. Il est urgent de revoir les exonérations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin à la politique de « modération salariale », de contournement du salaire et de réduction du sempiternel « coût du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, embaucher dans la fonction publique pour répondre aux besoins, stopper la politique de précarisation de l’emploi, améliorer les carrières, appliquer réellement l’égalité salariale et entre les femmes et les hommes. Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au même niveau que les salaires.
La seule issue raisonnable à la crise politique qui traverse le pays est d’abandonner purement et simplement ce projet néfaste.
Face à l’intersyndicale, face à la pression populaire, le gouvernement a choisi le passage en force. À l’Assemblée, nous n’avons pas voté le texte. La Première ministre a été contrainte de passer par le 49.3. La motion de censure a été évitée à 9 voix. Même au sein de sa majorité des voix discordantes s’expriment.
Lors de son allocution télévisée le 22 mars, le Président de la république a osé affirmer sa volonté que la loi aille « au bout de son cheminement démocratique ». Quel mépris et quelle arrogance !
Il n’a fait qu’amplifier la colère et les mobilisations du lendemain.
Nous sommes face à une crise politique gravissime. La seule réponse d’Emmanuel Macron est une attitude autoritaire, suffisante.
Mais la bataille n’est pas terminée. Avec nos collègues des groupes GDR et CRCE et avec toutes les forces républicaines disponibles, nous utilisons tous les leviers possibles pour mener bataille.
Nous avons déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel.
Avec 252 parlementaires, et soutenus par l’Intersyndicale, nous avons également déposé une demande de référendum d’initiative partagée pour que l’âge légal de départ à la retraite ne puisse pas être porté au-delà de 62 ans. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 avril pour se prononcer sur la recevabilité de cette proposition de référendum. C’est une épée de Damoclès au-dessus de l’exécutif. C’est le refus de renoncer à la victoire. C’est une issue à la crise face à l’entêtement et au passage en force. Cela ouvre des perspectives pour continuer la bataille tant que le texte n’est pas retiré.
C’est le droit à la retraite qui est en jeu. C’est aussi la confiance dans la démocratie et dans la République. On ne peut pas en rester là.
Pierre Dharréville
député des Bouches-du-Rhône
vice-président de la commission des Affaires sociales
Publié le 29/03/2023 par PCF
Macron, méprisant de la République.
L’arrogance crasse de l’exécutif
L'Humanité Mercredi 29 mars 2023
Au royaume en perdition du monarque élu, le mépris n’a donc plus de limites. Alors que la dixième journée de mobilisation se déroulait, ce mardi 28 mars, avec le succès que nous connaissons, les thuriféraires du prince-président en ont rajouté dans la provocation.
Le secrétaire général de la CFDT en sait quelque chose. Après avoir proposé « une pause » dans le processus de la loi sur les retraites, Laurent Berger était mandaté par l’intersyndicale pour une demande de « médiation », sachant qu’un courrier devait être envoyé à l’Élysée.
Croyez-le ou non, mais la manifestation parisienne ne s’était même pas encore élancée que le porte-parole du gouvernement, dans son compte rendu du Conseil des ministres, lançait un nouveau bras d’honneur à l’intersyndicale : « Nous saisissons la proposition de se parler, mais nul besoin de médiation », expliquait Olivier Véran. La stratégie du pire et de l’escalade. Au point que nous pouvons désormais nous demander : où s’arrêtera l’arrogance crasse de l’exécutif ?
« Ça commence à suffire, les fins de non-recevoir », répliquait Laurent Berger, jugeant la réponse du gouvernement « insupportable ». Une idée sans doute partagée par certains membres de la majorité présidentielle – du moins ce qu’il en reste. Les députés Modem, par exemple, n’hésitaient pas à se déclarer « favorables » à une médiation. Manière d’affirmer, sans le crier trop fort : jusqu’où ira le président, qui n’écoute ni la rue, ni les syndicats, ni les forces politiques, pas même ses partisans ?
Emmanuel Macron, tout seul, accroché à cette idée sarkozienne selon laquelle le courage en politique (sic) consiste à affronter la colère populaire et à ne « jamais céder », se vit peut-être en héros thatchérien dans le secret de son intimité. Il devient surtout le fossoyeur de la démocratie française.
Comme le dit dans nos colonnes l’écrivain Nicolas Mathieu : « L’idée qu’il se fait de son rôle et du bien du pays menace la paix civile, parce qu’elle implique un déni de l’altérité et que l’autoritarisme qui en découle enflamme des pans entiers de notre société. » Et le lauréat du prix Goncourt 2018 précise : « Par sa méthode et son obstination, son mépris et sa surdité, il a libéré des réserves de rage qu’il n’imagine pas. » Rien à ajouter.
Publié depuis Overblog
Non à la généralisation du SNU !
Le gouvernement semble se diriger vers une généralisation et une obligation du Service national universel (SNU). Le MJCF s’oppose fermement à ce dispositif et à sa généralisation.
Tout d’abord, il est inacceptable d’organiser ce SNU obligatoire sur le temps scolaire. Alors que nombre de professeurs ne sont pas remplacés, que des heures d’enseignements sont retirées dans les lycées professionnels et que les élèves ont subi des fermetures d’établissement liées aux confinements, retirer encore des heures de cours est une insulte à leur réussite.
De plus, cette généralisation procède d’un véritable chantage à l’encontre des classes populaires en promettant par exemple le financement du permis de conduire ou du BAFA aux jeunes engagés dans ce dispositif inutile et folklorique.
En effet, le MJCF s’interroge sur les objectifs réels du Service national universel.
Si le gouvernement souhaite développer l’engagement et la citoyenneté des jeunes, qu’il augmente le nombre d’heures de cours dédiées à l’EMC et qu’il recrute des professeurs. Qu’il cesse aussi de réprimer les jeunes dès qu’ils se mobilisent pour leur avenir.
Si le gouvernement souhaite que chaque jeune se sente appartenir pleinement à la nation, qu’il cesse les politiques de casse des services publics qui font de milliers de jeunes des Françaises et des Français de seconde zone, qu’il lutte efficacement contre les contrôles au faciès qui pourrissent la vie de nombreux jeunes.
Enfin, si le gouvernement souhaite favoriser l’accès aux loisirs des jeunes, qu’il finance à hauteur des besoins les associations d’éducation populaire qui se battent au jour le jour pour permettre à la jeunesse de partir en vacances, de faire du sport, de la musique. Qu’il cesse aussi l’asphyxie des collectivités locales qui les empêche de mener des politiques culturelles et sportives d’ampleur.
Finalement, le SNU n’est ni un service militaire ni un service civique. Ce service est un coup politique destiné à masquer l’incapacité du gouvernement à mettre en place la moindre politique jeunesse.
La généralisation du SNU revient à déléguer à l’armée la mise en place de politiques pour la jeunesse. De la même manière, le gouvernement délègue au patronat la formation des futurs travailleuses et travailleurs avec sa réforme du baccalauréat professionnel ou encore le financement massif de l’apprentissage.
L’armée ne peut se substituer au travail accompli par le corps enseignant et les acteurs associatifs. L’éducation citoyenne et politique de la jeunesse doit se nourrir de ses engagements, de l’apprentissage scientifique et de la critique.
Le MJCF affirme que c’est à un ministère de la Jeunesse et des Sports de plein exercice de développer des politiques publiques en faveur des jeunes.
Le MJCF revendique la suppression du SNU.
Le MJCF revendique des investissements massifs dans l’éducation, le secteur associatif, les loisirs et les transports, afin de permettre à chaque jeune de devenir un citoyen et un travailleur libre et émancipé.
Le MJCF se tient à disposition de la ministre pour discuter de la mise en place d’une véritable politique émancipatrice à destination de la jeunesse.
Léon Deffontaines
Synthèse du 6e rapport du GIEC :
Publié le 23/03/2023 par PCF
S’appuyer sur la science et les scientifiques pour agir et maintenir une Terre habitable
La synthèse du 6e rapport du GIEC constitue l’aboutissement d’un travail énorme de centaines de scientifiques du monde entier qu’il faut saluer. Ce rapport souligne la certitude que l’influence humaine est la seule cause du changement climatique en cours.
La trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre nous conduirait à un réchauffement catastrophique de 3 degrés en 2100, et à une élévation du niveau de la mer qui durera plusieurs siècles voire plusieurs millénaires, avec des conséquences dramatiques pour des milliards d’humains, essentiellement les plus pauvres, qui sont de surcroît les moins responsables de l’historique des émissions.
En résumé, le rapport montre que si l’humanité est responsable du réchauffement climatique en cours, elle a toutefois aussi les moyens de s’adapter aux conséquences inévitables de celui-ci, et surtout de l’atténuer pour maintenir la planète habitable.
La France est déjà fortement marquée par les effets du changement climatique. Les canicules et sécheresses qui frappent la métropole l’illustrent, tout comme l’élévation du niveau de la mer qui augmente la fréquence des submersions et l’intensification des événements extrêmes dans les territoires d’outre-mer.
Pour relever le défi climatique, il est essentiel de renforcer la recherche scientifique et l’observation opérationnelle des territoires et du climat, de rapprocher le délai entre science et politique afin que les politiques d’adaptation et d’atténuation se fondent sur la connaissance la plus à jour.
Pour décliner ces objectifs, la France doit massivement investir dans sa recherche en redonnant des crédits pérennes à ses laboratoires ; Les activités de service public de production de connaissances opérationnelles doivent être sanctuarisée et servir d’appui aux politiques d’adaptation et d’atténuation.
Celles-ci doivent s’inscrire dans une déclinaison fidèle de ce qui doit permettre de respecter les Accords de Paris. Il faut ainsi massivement investir dans l’isolation des bâtiments, les transports en commun en substitution de la motorisation thermique, dans les énergies neutres en carbone et aller vers une plus grande électrification des usages finaux, en appuyant la production électrique sur un mix diversifié prenant le nucléaire comme socle pilotable.
L’agriculture doit évoluer pour être plus économe en eau, et développer les puits naturels de carbone que sont les forêts, la végétation et les sols, dont l’efficacité repose sur la bonne santé biologique ; l’évolution vers un régime alimentaire moins carné contribuera à une plus faible consommation d’eau et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le respect des Accords de Paris mérite enfin des initiatives diplomatiques ambitieuses, ne laissant pas les COP successives s’enliser dans l’inaction et la paralysie organisée par les lobbies climaticides ; les prérogatives du Haut Conseil pour le Climat doivent être élargies et ne pas évaluer que les politiques publiques à l’aune des exigences climatiques, mais aussi l’action privée.
La saignée du ministère de l’écologie et des établissements publics qui en dépendent doit être stoppée ; leurs missions et périmètres doivent être redéfinis et leurs moyens augmentés, et mis au service d’une politique ambitieuse de connaissance exhaustive et pérenne du système climatique et de la biodiversité.
Pour une planète habitable qui comptera bientôt 9 milliards d'habitants en 2050 , préservant le climat, les ressources, il faut un tout autre système économique sortant du critère du profit immédiat, tenant compte des enjeux de long terme et mettant le développement humain au centre. Un monde où la coopération serait la règle, la décroissance des dépenses d'armement engagée, et l’arrêt des armes nucléaires sérieusement envisagé et inscrite à l’agenda : on réorienterait les crédits ainsi libérés pour le climat, ainsi en est-il des 1 000 milliards de dollars par an d'aide aux pays pauvres réclamé lors de la COP26 par ces derniers.
Une banque du climat pourrait aussi financer massivement les politique d’atténuation et d’adaptation pour les pays les plus démunis, en lien avec la banque mondiale et le FMI dont on doit redéfinir les missions. Il s’agit aussi de réorienter les accords commerciaux et de libre échange pour qu'ils intègrent les contraintes climatiques, garantir la diffusion des brevets des meilleurs technologie bas carbone existantes.
C’est ce chemin que le PCF propose d’engager pour le monde, à la hauteur du constat alarmant du GIEC, afin d’affronter les grands défis de l’Anthropocène dont le changement climatique est l’une des composantes.
Paris, le 22.03.2023
Parti communiste français
Mobilisation lycéenne.
« Cette jeunesse est le plus beau cadeau que ce pays peut faire à l’avenir »
Depuis le 31 janvier, les lycéens se mobilisent dans le cadre des journées de manifestation contre la réforme des retraites. Mais depuis le 49.3, leur engagement exprime leur colère devant une démocratie bafouée. Entretien avec Dominique Dupart, parent d’élève au Lycée Racine à Paris. Son fils a été en garde à vue le 7 février dernier, arrêté lors d’un blocus de son lycée.
L'Humanité Dimanche 26 mars 2023
© Emmanuel Dunand/ AFP
Au lycée Racine, les premiers blocus, dès le 30 janvier, ont été marqués par une présence des forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à utiliser la force contre les lycéens. Le 7 février, un certain nombre d’entre-eux ont été embarqués devant le lycée et placés en garde à vue. Puis les gardes à vue se sont multipliées. A Paris, au lycée Racine, Colbert...
Comment expliquez-vous une attitude aussi répressive des forces de l’ordre à l’égard des lycéens, dès les premiers blocus le 31 janvier?
Le principe a été de bloquer immédiatement et le plus efficacement possible les expressions publiques de contestation : sans faire dans la dentelle alors qu’il s’agissait, qu’il s’agit toujours de mineurs qui commencent juste leur vie de citoyenne et de citoyen, donc pas très informés de ce qu’ils ont le droit de faire ou pas.
Au lycée Racine, comment réagissent les parents, les enseignants ?
Tout le monde est main dans la main pour dénoncer le déluge de gaz lacrymogènes, de coups, d’étranglements, mais surtout scandalisés par les interpellations abusives.
De mémoire de parents de lycéens, des gardes à vue pour des blocus de lycées avec 3 poubelles, cela ne s’est jamais vu. Ensuite, tout le monde joue sa partition : un proviseur sous l’oeil du Rectorat ne réagit pas de la même manière qu’une maman de lycéenne de 14 ans qui passe la nuit au poste sans diner.
Le Collectif anti-repression Lycéennes et Lycéens Paris Ile-de-France a publié une tribune-pétition à l’adresse des ministres de l’Intérieur et de l’Education pour dénoncer les violences policières. Quel est le rôle de ce collectif ?
Nous nous sommes spontanément formés à partir du 7 février en réunissant nos forces de parents, d’enseignants et d’assistants d’éducation répartis sur plusieurs lycées dans la capitale.
Nous faisons de l’accompagnement de parents bouleversés par l’incarcération provisoire de leurs enfants sans avoir droit de les voir, de rentrer même dans le commissariat. Il n’est pas rare que des larmes surviennent quand le gamin retrouve enfin la liberté.
Nous appelons à des rassemblements devant les commissariats dans lesquels les enfants sont parfois menottés au banc, mélangés avec des interpellés majeurs, fouillés au corps (jusque la main dans le slip pour les garçons).
On a reproché aux lycéens de manifester pour un sujet - les retraites - qui ne devrait pas les intéresser. Tout comme on les moque sur l’usage du blocus et l’utilisation des poubelles. Qu’en pensez-vous ?
Les poubelles sont un cadeau du bon dieu de l’émancipation citoyenne – s’il existe ! Elles permettent de rendre tangible un engagement de jeunesse enthousiaste et empathique, souvent très physique, et en même temps, comme elles sont sur roulettes et en plastique, elles ne provoquent aucun dégât.
Ce sont des blocus symboliques qui barrent le chemin de quelques voitures qui souvent, très souvent, klaxonnent en solidarité. Autour d’eux s’organisent des prises de paroles, des échanges entre enseignants, parents, élèves. Ce sont des cours d’instruction civique à l’air libre. Les diaboliser ou les ridiculiser n’a pas de sens.
Depuis le 49.3, le mouvement de blocus s’étend à d’autres lycées parisiens mais aussi partout en France, ainsi que dans les universités. Il s’exprime dans les manifestations nocturnes dans les rues de Paris. Comment analysez-vous cette mobilisation inédite, sous cette forme du moins ?
Nous sommes face à une jeunesse qui n’ a peur de rien justement parce que c’est la jeunesse ! C’est une génération qui est très à l’aise avec la subversion et la carnavalisation des styles et des représentations. Ils ne sont pas doloristes.
Leurs slogans ont beaucoup d’humour. Ils ont soif d’agir et de se réunir après 3 années de Covid. Enfin les réseaux sociaux et leur génie d’association et de mise en relation débouchent sur des actions collectives concrètes : quelle joie pour eux ! De plus, ils ont le tempérament épique. Ils sont heureux de se battre seulement en marchant, en chantant et abandonnant la place lorsqu’ils n’arrivent plus à respirer... en raison des gaz lacrymogènes.
Cette jeunesse est le plus beau cadeau que ce pays peut faire à l’avenir, c’est grâce à elle que nous ne finirons pas momifiés dans un monde sans eau, sans joie, aux bottes de l’élite capitaliste. Comme le dit un de leurs slogan : « Souvent en garde à vue mais jamais au garde à vous ! » À nous, adultes, de nous inspirer de leur exemple.
Collectif anti-répression lycéennes-lycéens Paris IDF: @AntiRepLycees