Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte
Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Êtes-vous prêt à donner la parole au peuple français ?
Etats-unis. Bernie Sanders bien placé pour la nomination
Callaghan O’Hare/Reuters
Lundi, 24 Février, 2020
L'Humanité Christophe Deroubaix
Sa victoire éclatante dans le Nevada renforce le sénateur du Vermont dans son statut de grand favori. L’establishment prépare une « convention contestée ».
Désormais, il n’y a plus aucune contestation ou ratiocination possibles : après son écrasante victoire dans le Nevada, Bernie Sanders est le favori pour décrocher l’investiture du Parti démocrate afin d’affronter Donald Trump. La victoire, en nombre de voix, dans l’Iowa avait été parasitée par l’immense bug démocratique. Celle dans le New Hampshire se révéla moins éclatante que ne le suggéraient les derniers sondages. Les résultats dans le Nevada sont sans appel : selon des résultats partiels, il aurait obtenu 33,2 % dès le premier tour, devant Joe Biden (17,3 %) et Pete Buttigieg (15,9 %), tandis qu’Elizabeth Warren (13,1 %) n’a enregistré aucun rebond après une performance remarquée (contre le sexisme de Bloomberg) lors du dernier débat. Au second tour, il progresse encore (près de 40 %). Soit un niveau plus élevé que ne le supposaient les dernières enquêtes d’opinion. Sa progression entre les deux tours (il s’agissait d’une primaire sous forme de caucus, comme dans l’Iowa) invalide l’hypothèse selon laquelle il se heurterait à un plafond électoral ne lui permettant pas de rassembler au-delà d’une base certes solide et galvanisée. D’autant que les électeurs se définissant comme modérés l’ont également placé en tête…
L’establishement démocrate s’est rendu à l’évidence : personne ne pourra empêcher Bernie, qui se réclame du socialisme démocratique, d’arriver en position de force lors de la convention de Milwaukee (du 13 au 16 juillet), avec le plus grand nombre de délégués…
UCR CGT . Les techniques de manipulation de l'opinion publique
A l’heure où le gouvernement prépare les esprits à l’utilisation du 49.3 pour faire passer en force son projet de réforme des retraites, il est utile de rappeler les différentes stratégies appliquées pour influencer l'opinion à des fins politiques et économiques.
Les techniques sont multiples et plus subtiles que le recours à la force. Il s'agit de modifier à tout ou partie de la population sa perception du réel. Le champion toutes catégories de ces pratiques est le capitalisme avec tous ses relais : élus et organisations politiques, médias, lobbies, réseaux sociaux, structures de formation, instituts de sondage, etc. Non content de mettre ses mains dans nos poches, il les met dans nos cerveaux.
Mensonge d’État
Ces manipulations sont si quotidiennes qu'elles sont banalisées et presque plus perceptibles. L’omniprésence des médias et des réseaux sociaux dans notre vie nous livre du « prêt à penser » qui, à la longue, amoindrit notre capacité de réflexion et notre sens critique. Nous sommes soumis à la désinformation, à la fois noyés dans un flot continuel de nouvelles insignifiantes et matraqués lors d'événements médiatiques (compétitions sportives, fêtes diverses à visées commerciales, événements tragiques, etc.). Le but est d’imprégner progressivement le subconscient des individus pour modifier leur système de valeurs et leurs comportements.
Fabriquer de l’émotion…
L’émotion permet de faire diversion, en passant sous silence des événements importants de la vie démocratique, tout en exacerbant les peurs, les désirs et les réactions individuelles. Elle utilise systématiquement par les médias lors des mouvements sociaux pour mettre en exergue les réactions de colère des usagers envers les grévistes et éluder ainsi le motif et les vrais responsables de la grève.
C'est aussi la tasse de thé des concepteurs d'émission de téléréalité qui font l'apologie de la médiocrité laissant moins de place à la culture.
…et provoquer des événements à réaction
Il s'agit de créer des situations qui conduisent l'opinion publique à demander aux gouvernants de prendre des mesures contraires aux intérêts de la population. Exemples : provoquer ou laisser faire un état de violence urbaine qui générera une demande de mesures sécuritaires privatives de liberté ; profiter d'une crise économique ou en amplifier l'impact pour faire reculer les droits sociaux.
Tripoter les sondages
La multiplication des sondages, très sensible aux moments des échéances électorales, vise à créer un mimétisme ou une résignation vis à vis d'une opinion présentée comme majoritaire. La forme des questions posées induit la réponse attendue par celui qui finance le sondage. Mais, malgré la mauvaise opinion qu'ont les Français de ces questionnements, l'impact est non négligeable.
Les « Experts »...de l’enfumage
Faire appel à des intermédiaires, présentés comme experts indépendants, pour contourner la méfiance de l'opinion envers le discours officiel, verrouille le débat public tout en créant l'illusion qu'il a eu lieu. Cela renvoie le citoyen à son ignorance et à sa soumission à « ceux qui savent » menant à l'infantilisation. C'est particulièrement vrai pour les débats sur l'économie.
Yolande Bachelier
Intime(s)
Ce que révèle «l'affaire Griveaux»...
Cas. «La liberté est ce qu’il y a de plus intime, et c’est à partir d’elle que s’élève tout l’édifice du monde de l’esprit.» Cette phrase, prononcée par Hegel quelques jours avant sa mort, résume à elle seule tout le projet du philosophe allemand: penser ensemble la liberté de l’individu et le monde des institutions.
Vaste sujet, n’est-ce pas, à l’heure où un candidat à la mairie de Paris, certes arriviste et arrogant, se voit contraint de démissionner à la défaveur d’une affaire de sexe scabreuse, qui en dit plus sur notre histoire politique contemporaine qu’on ne l’imagine. Le «cas Griveaux», qui crée dans notre pays une sorte de précédent, révèle-t-il une étape supplémentaire dans l’inflation de la communication au détriment «de la» politique?
De deux choses l’une. Soit nous considérons la faute morale du proche de Mac Macron comme grave – celle d’avoir bâti une partie de son discours sur un mensonge en organisant sa campagne sur lui-même et en se présentant à longueur d’interviews en bon père de famille, etc. – et il devait en effet démissionner. Soit ladite faute nous semble disproportionnée par rapport aux conséquences sur la vie publique, et rien, absolument rien, ni son honneur ni les circonstances qui accablent ses proches, n’aurait dû le pousser à abandonner.
Quel message a-t-il envoyé en renonçant? Que la morale privée ne regarde plus chacun d’entre nous, adultes et responsables, et que nous n’en sommes plus comptables seulement envers nous-mêmes, mais dorénavant aux yeux de tous, quelles qu’en soient les raisons. Terrible aveu en vérité.
Exhibition. De là naissent des interrogations qui dépassent le douloureux problème de «sincérité» des hommes publics. Nous ne sommes pas juges mais, avec le recul, n’oublions pas que les «années Nicoléon» sont passées par là, et avec elles, un autre rapport à la politique a émergé de manière brutale.
Les modèles, désormais, ne sortent pas vraiment des livres d’histoire, ou alors les très mauvais. Depuis plus d’une décennie, le chaland est invité à s’identifier à des héros faciles, auxquels tout réussit, et à regarder la comédie humaine du pouvoir non plus comme dans les grands romans mais comme un simple roman-photo.
Le vote, dès lors, ne dépend que de la force d’identification. À qui la faute, quand «des» politiciens fondent leur stratégie sur l’exhibition de leur intimité, quand ils demandent à être regardés, et donc évalués, à l’aune de ce critère, et plus rarement au nom de leurs idées? Ce que Marx appelait «la résurrection des morts» – les références historiques – servait à sacraliser la politique et les élus, qui ne sont pas des stars mais des représentants du peuple. Dérive fatale, ce modèle imposé qui ne cesse de personnifier à outrance, effaçant le clivage des idées derrière le choc des individus disséqués. Cette instrumentalisation de l’intime devient bien plus que le simple revers d’une société médiatique. Qu’est-ce que l’intime pour que la démocratie elle-même se trouve fragilisée par son dévoiement?
Ego. La société libérale est-elle par nature hostile à l’intimité? Cette question peut sembler étrange, tant la valorisation de l’intime apparaît indissociable de la montée en puissance de l’individualisme. Dès 2008, dans la Privation de l’intime (Seuil), le philosophe Michaël Foessel s’interrogeait en ces termes: «Le libéralisme transforme en choix conscient ce qui s’apparentait à un destin social: l’ensemble des liens qu’il est légitime de nouer ou de défaire dans une vie. L’intime serait donc assimilable à une promesse libérale, tout comme l’égalité juridique entre les individus qui est sa condition institutionnelle.»
D’où le privilège accordé au «privé», qui regroupe indistinctement la vie sociale et la vie amoureuse, évaluées toutes deux à l’aune du même critère: celui de la performance. Comme si nous ne parvenions jamais à faire abstraction des normes de la réussite décrétées par la société marchande. Résumons : la médiatisation du pouvoir, perçu comme une aventure personnelle au fil de débats d’ego, dépolitise, tétanise, dégrade. Et la démocratie dans tout cela…
[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 21 février 2020.]
Publié par Jean-Emmanuel Ducoin
Ah ! les belles carrières…
Assemblée Nationale, Cour de Comptes, Commission européenne, ministère... -
Par Eric Bocquet / 21 février 2020
Il y a une expression qui m’insupporte particulièrement dans les commentaires de très nombreux journalistes, c’est celle-ci : « le personnel politique ». Comme si, étant élu, vous deveniez ipso-facto l’agent zélé, docile et évidemment bien rémunéré de je ne sais quelle entreprise.
Pour nous, le mandat d’élu, quel qu’il soit, est un outil particulier détenu à un moment donné pour mener, là où vous êtes, le combat pour les valeurs et les idées que vous avez embrassées en décidant de vous engager.
Il est vrai aussi, malheureusement, pour « la politique », que l’on est trop souvent en droit de douter de ces fondamentaux. Nous connaissons tous de vrais « professionnels de la politique » aux carrières parfois sinueuses mais toujours brillantes… sur un plan très personnel. Un exemple récent nous est apparu dans la presse spécialisée, celui du successeur de M. Didier Migaud, futur ex-Premier Président de la Cour des Comptes.
Auditionné souvent par les parlementaires, apôtre des chiffres et fervent adepte de la rigueur budgétaire, Didier Migaud fut député PS (plutôt classé à « gauche » m’a-t-on dit), il devint même Président de la Commission des Finances et fut nommé Président de la Cour des Comptes par Nicolas Sarkozy en 2010. Son départ ne marquera pas la fin de son parcours puisque l’actuel Président de la République devrait le nommer à la tête de la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique). Bravo M. Migaud ! Un nom pour lui succéder revient en boucle depuis son départ de Bruxelles, celui de Pierre Moscovici (encore un homme de « gôche »). Il a d’ailleurs réintégré la Cour des Comptes qui est son corps d’origine.
M. Moscovici a été député, ministre, commissaire européen et atterrirait désormais à la tête de la vénérable institution de la rue Cambon. On dit de lui qu’il dispose de beaucoup d’atouts plaidant en sa faveur, d’abord sa proximité avec le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qui était son directeur de cabinet adjoint à Bercy quand il était ministre de l’Économie et des Finances de François Hollande. Il serait en concurrence avec un certain Eric Woerth… une autre pointure de la gestion loyale du capitalisme.
Voilà de quoi rassurer les marchés financiers, les banques, les milliardaires, les premiers de cordée… Aucune menace à l’horizon pour le libéralisme.
On retient son souffle, on attend la fumée blanche de la cheminée de l’Élysée, oui, car c’est bien Macron 1er qui a le pouvoir de désignation.
Retraites : en campagne pour le référendum !
Publié le 19/02/2020 par PCF
Retraites : en campagne pour le référendum !
Nous pouvons être fier·e·s de l’action des député·e·s communistes contre la réforme des retraites. Ce mardi, Fabien Roussel a défendu dans l’Hémicycle une motion référendaire. Un fait inédit à l’Assemblée nationale depuis 2008. Les 61 député·e·s, de différents groupes, qui ont permis son dépôt ont fait honneur à la représentation nationale en proposant de redonner la parole au peuple.
Contrairement à la majorité de l’Assemblée, puisque la motion a été rejetée par 160 voix contre 70 pour.
Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! Poursuivons la mobilisation dans la rue avec la journée d’action du 20 février et déployons notre campagne pour le retrait du texte et l’organisation d’un référendum dans tout le pays jusqu’à la rendre incontournable.
Cette demande de référendum est partagée par 67 % des Français·es. Elle s’ancre dans la nécessité d’un débat de société sur une réforme qui touche à un pilier de notre modèle social, une réforme mal ficelée et qui sera complétée de 29 ordonnances dont nous ne savons rien, une réforme contestée depuis plus de deux mois par un mouvement social historique, soutenu par une majorité de Français·es. Comme l’a dit Fabien Roussel à l’Assemblée : « Peut-on imaginer qu’une telle réforme se fasse contre le peuple ? »
Cette campagne pour un référendum sur le projet de réforme des retraites peut être menée partout en France, en lien avec nos campagnes municipales. En mars prochain, voter pour les candidat·e·s présenté·e·s par le PCF, c’est voter :
- Pour des élu·e·s qui font vivre la démocratie : à l’image de l’exigence d’un référendum sur cette réforme, nous voulons construire la politique municipale avec les habitant·e·s.
- Pour des élu·e·s qui lutteront contre une politique gouvernementale qui s’oppose aux intérêts des habitant·e·s et feront de la commune un lieu de résistance et d’alternative à cette politique.
- Pour redonner du pouvoir d’achat aux habitant·e·s avec des mesures de tarification sociale, pour la santé publique et une meilleure protection sociale, en développant par exemple des centres de santé municipaux au tiers payant, à l’inverse d’une réforme des retraites qui menace d’appauvrir les retraité·e·s.
Échangeons avec les habitant·e·s au porte-à-porte, sur les marchés, dans toutes nos initiatives sur ces enjeux. Pour que chacune et chacun puisse mener cette campagne, 2,5 millions de tracts et 100 000 affiches ont été imprimés nationalement et sont en cours d’acheminement dans les fédérations. Un modèle de lettre pour interpeller les parlementaires est également mis à disposition.
Avec nos élu·e·s et candidat·e·s, tenons des conférences de presse pour exiger un référendum. Organisons des initiatives dans lesquelles ils et elles interpellent nos parlementaires, rendons publiques les lettres que nous leur adressons. Et continuons de faire signer la pétition publiée par l’Humanité et lancée par de nombreuses personnalités (http://chng.it/BYhjbLJ5).
Comme nous l’avons fait pour le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, débattons de l’enjeu de société que pose cette réforme des retraites, de l’insécurité universelle à laquelle elle conduit, et des propositions alternatives pour une Sécurité sociale du XXIe siècle, avec l’ambition de sécuriser tous les moments de la vie, de la naissance à la mort, en passant par les périodes de formation, de chômage, d’emploi, de parentalité, car nos retraites en dépendent. Organisons partout des assemblées sociales avec toutes celles et tous ceux qui luttent, tous les syndicats, associations et partis de transformation sociale pour débattre à égalité de la meilleure façon de révolutionner notre système de retraites !
Igor Zamichiei, membre du CEN.
CGT Nouvelle journée d' action contre la réforme des retraites, ce 20 février
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Le retrait ou le référendum
Publié le 12/02/2020 par PCF
Pour le retrait, tapez 1. C’est notre revendication, celle du mouvement social, des organisations syndicales mobilisées... Elle demeure d’actualité.
Face à ce rejet massif de son projet, le gouvernement a décidé d’accélérer et de passer en force au Parlement. Le texte contient 29 ordonnances par lesquelles le gouvernement s’arroge le pouvoir législatif. La majorité a fait le dos rond, espérant voir passer l’orage. Elle fait mine de ne pas comprendre ce qui se passe dans le pays (ou ne le voit pas)
En commission spéciale, nous avons entendu des députés nier que leur projet n’ait pas de soutien populaire, affirmant trouver sur le terrain les marques d’un « soutien discret ». Le pari est de faire rentrer la rivière dans son lit en affichant une détermination sans faille et en enserrant le débat dans une procédure parlementaire au rabais.
Nous connaissons le rapport des forces au sein de l’Assemblée nationale. Pour autant, cela ne rend pas légitime une réforme qui suscite un tel rejet. C’est pourquoi, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine et les députés communistes ont proposé le dépôt d’une motion référendaire pour rendre la parole au peuple sur cette question si cruciale.
Nous ajoutons donc une touche tapez 2 : « Si vous ne retirez pas ce projet, et puisque vous pensez qu’il répond aux aspirations majoritaires, ayez donc le courage de le mettre en débat dans le pays. » Mais le mieux serait de taper 1. Évidemment. Y compris pour Emmanuel Macron, sans doute. Il devrait donc y réfléchir sérieusement et renoncer à taper 3 : Passage en force. Les conséquences pour nos retraites seraient d’une extrême gravité, mais le traumatisme démocratique profond, venant s’ajouter à une crise déjà considérable.
Ce d’autant que le gouvernement, déjà engagé dans une impasse politique est désormais aussi dans une impasse institutionnelle. Le Conseil d’État a rendu un avis cinglant et les débats actuels nourrissent la matière pour le Conseil constitutionnel. L’imprécision, l’impréparation, l’étendue des ordonnances, l’absence de réponses précises, la publicité mensongère contenue dans les principes généraux... Au bout du compte, j’accuse le gouvernement de ne vouloir discuter ni avec les syndicats, ni avec le Parlement. Ni avec les citoyennes et citoyens.
Deux réponses nous sont faites face à cette demande de référendum. D’abord, on nous demande quelle sera la question. Et d’égrainer : voulez-vous un système plus juste, voulez-vous un système plus lisible... Toutes sortes de vertus dont se pare le projet gouvernemental et qui ne seront pas au rendez-vous. La question est simple : Un projet est sur la table, en voulez-vous ? Ensuite, on nous objecte que le sujet est trop complexe pour être soumis à une procédure référendaire. Ainsi, il nécessiterait beaucoup de concertations et de discussions pour en maîtriser tous les tenants et aboutissants. On connaît la qualité du dialogue avec les organisations syndicales... Plus, c’est une manière d’expliquer que les citoyennes et citoyens de notre pays ne seraient pas assez intelligents pour comprendre et se prononcer. Cet argument est irrecevable et scandaleux. Les citoyennes et citoyens de ce pays, le monde du travail et de la création ne demande qu’une seule chose : s’en mêler.
La démocratie ne consiste pas en l’exercice d’une domination, fut-elle temporaire. C’est cette pratique antidémocratique, ajoutée à un projet antisocial, qui provoque une telle réaction populaire. Une pétition vient d’être lancée par l’Humanité pour exiger ce référendum. Elle a déjà été signée par de nombreux acteurs de la vie sociale, politique et culturelle. Cette pétition va contribuer à placer le pouvoir face à ses responsabilités, face à sa pratique, face à sa véritable nature. Elle va manifester ce désir profond de décider ensemble. Notre motion référendaire aura ainsi plus de poids encore, qui pourra elle aussi faire grandir cette exigence dans le débat public. Mesdames et messieurs les députés, si vous ne voulez pas taper 2, il n’y a qu’une seule solution : tapez 1 !
Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône, membre du CEN.
La bataille
Les députés communistes, insoumis et socialistes ont lancé le combat contre la réforme des retraites de manière spectaculaire, déterminés à actionner tous les leviers législatifs possibles et imaginables...
La monumentale bataille parlementaire, qui a donc débuté, n’a rien de symbolique. Avec les moyens dont ils disposent, les députés communistes, insoumis et socialistes ont lancé le combat de manière spectaculaire, déterminés à actionner tous les leviers législatifs possibles et imaginables, avec un double but à l’esprit, comme ferment du moment historique. Primo: ne jamais perdre de vue les questions de fond de cette maudite réforme des retraites. Secundo: poursuivre le marathon social jusqu’au Palais Bourbon, en y faisant pénétrer la volonté du peuple. Face à une loi si fondamentale et scélérate qu’elle menace de modifier en profondeur la vie et l’après-vie professionnelle des futures générations, ces députés sont partis à l’assaut d’une forteresse en apparence imprenable… afin que les intérêts populaires cruciaux ne restent pas à la porte de la représentation nationale. Avec honneur et responsabilité, ils appuient, à leur manière, le mouvement social en cours. Car répétons-le: rien n’est fini!
En tentant d’imposer en force un projet que plus personne ne souhaite vraiment, pas même le Conseil d’Etat, et en menaçant de bouleverser les équilibres de la société en déchirant notre modèle social, l’exécutif continue de braquer le pays tout entier et aggrave la défiance à l’encontre d’une démocratie organisée comme représentative du seul pouvoir! Raison pour laquelle les députés de gauche ont réclamé une motion référendaire. Quand 61% des citoyens refusent toujours la destruction du système de retraite solidaire, quand 67% d’entre eux se déclarent favorables à l’organisation d’un référendum, comment ne pas les écouter, sinon humilier un peu plus cette France du refus qui se mobilise depuis plus de trois mois? L’heure est grave. Hier, le nouveau ministre Olivier Véran a osé rendre hommage aux «pères fondateurs de la Sécurité sociale», lui qui voulait supprimer les mots «sécurité sociale» de la Constitution, l’été dernier! Ces odieux-là ne veulent pas d’une vraie délibération collective. Ils en ont peur. Rien ne dit pourtant que leur loi n’aura pas le même destin que le CPE…
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 18 février 2020.]
Publié par Jean-Emmanuel Ducoin