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Rabelais - La Dive Bouteille

31 Décembre 2021, 11:14am

Publié par PCF Villepinte

 

 

O Bouteille
Pleine toute
De mystères,
D’une oreille
Je t’écoute :
Ne diffères,
Et le mot profères
Auquel pend mon cœur.
En la tant divine liqueur,
Qui est dedans tes flancs reclase,
Bacchus, qui fut d’Inde vainqueur,
Tient toute vérité enclose.
Vin tant divin, loin de toi est forclose
Toute mensonge & toute tromperie.
En joie soit l’âme de Noach close,
Lequel de toi nous fit la temperie.
Sonne le beau mot, je t’en prie,
Qui me doit ôter de misère.
Ainsi ne se perde une goutte
De toi, soit blanche, ou soit vermeille.
O Bouteille
Pleine toute
De mystères,
D’une oreille
Je t’écoute :
Ne diffères.

 

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Papilles en fête #10. L’huître, la perle des coquillages

31 Décembre 2021, 11:05am

Publié par PCF Villepinte

Vendredi 31 Décembre 2021

SÉRIE

 Au même titre que le sapin, les guirlandes et le chapon, ces mollusques bivalves font partie intégrante des festivités de fin d’année. Un curieux destin pour ce fruit de mer qui accompagne le régime alimentaire des humains depuis la préhistoire, et que nous vous proposons de déguster poché, accompagné d’une délicieuse sauce au beurre blanc.

C’est Noël pour les ostréiculteurs. Chaque année durant les fêtes, les producteurs d’huîtres réalisent 50 % de leur chiffre d’affaires. Une période cruciale qui témoigne de l’attachement des Français à ce coquillage consommé par les humains depuis la préhistoire et devenu, avec le temps, un incontournable des tables de réveillon. Environ 120000 tonnes sortent tous les ans des bassins littoraux, dont 45000 tonnes rien que dans le bassin de Marennes-Oléron (Charente-­Maritime).

Si, de la Bretagne au sud du pays, le bivalve rencontre un aussi grand succès les 24 et 31 décembre, c’est que le dernier mois de l’année correspond au plus fort de la saison. L’astuce est célèbre, mais totalement véridique: les huîtres se consomment les mois en «r», de septembre à avril. De mai à août, le coquillage se reproduit, cest à ce moment quon utilise le terme «laiteuse».

Depuis les années 1990, il existe des huîtres triploïdes aussi appelées «quatre saisons». Ces dernières, modifiées et pourvues de trois jeux chromosomes, contrairement à la naturelle diploïde, sont stériles et donc mangeables tout au long de lannée. Si la méthode connaît des détracteurs, elle rencontre un franc succès auprès d’ostréiculteurs. Les plus récalcitrants ont lancé l’association Huîtres nées en mer pour se distinguer.

Du captage des naissains aux «tables de mer»

Habituellement, la production d’une huître se fait en plusieurs étapes. D’abord les ostréiculteurs disposent des collecteurs en milieu naturel pour capter les naissains. Une fois accroché, le coquillage va commencer à se développer sur place pendant ses quatre à huit premiers mois. Il va ensuite être apporté dans un lieu où il sera séparé et trié, suivant sa taille.

Toutes les huîtres récupérées sont ensuite mises dans des sacs et placées sur des «tables de mer» où elles finiront leur croissance durant deux à trois ans. Afin qu’elles obtiennent leur forme arrondie, qu’elles se développent normalement et pour éviter la propagation des algues, les poches sont manipulées à plusieurs reprises durant cette étape. Elles sont finalement ramenées dans les lieux de stockage des ostréiculteurs et empaquetées.

Colonisation de creuses lusitaniennes

Nos chères huîtres, véritables institutions du «merroir», viennent en réalité du Japon. Apprécié durant lAntiquité, le précieux bivalve va être adopté par la noblesse hexagonale pendant le Moyen Âge. Au XVIIe siècle, l’ostréiculture fait ses premiers pas et l’huître plate, celle que l’on trouvait alors sur nos côtes, est plébiscitée. Mais la surexploitation des gisements et quelques maladies vont peu à peu entraîner des pénuries. Dès 1860, les exploitants du Sud-Ouest vont se tourner vers les huîtres creuses portugaises.

Durant la décennie suivante, l’un des bateaux chargés de ces importations dut se défaire d’une cargaison près d’Arcachon (Gironde), à cause d’une tempête. Libérés près du bassin, ces ovipares, capables de pondre un million d’œufs par an, ne tardèrent pas à coloniser le littoral alentour. L’huître creuse lusitanienne sera ensuite introduite dans presque tous les bassins de production, au début du XXe siècle, supplantant totalement la plate, et exploitée jusque dans les années 1970, avant de subir une terrible épidémie. C’est à ce moment que l’huître creuse japonaise lui fut préférée. Elle demeure, encore aujourd’hui, la plus largement élevée dans l’Hexagone.

Pour les amateurs de plates: la belon de Bretagne, la bouzigues de l’étang de Thau et la gravette dArcachon. 

Les espèces varient suivant les régions de production actuelles, qui s’étalent sur la Méditerranée, la côte atlantique et le nord de la Bretagne. On retrouve, par exemple, pour les plates, la gravette d’Arcachon, la belon de Bretagne et la bouzigues de l’étang de Thau, près de Sète (Hérault). Pour les creuses, la plus célèbre est la marennes-oléron, cultivée du sud-ouest au nord-ouest de la France. Cette dernière est affinée à l’eau claire à l’intérieur de bassins installés dans les marais salants. Ceux-ci ont été réhabilités au tout début de l’ostréiculture moderne, lorsque l’usage du sel comme monnaie a disparu, à la fin du Moyen Âge. L’huître dite fine de claire y passe deux mois, contre cinq pour les spéciales.

Choisir le bon calibre

Pour bien choisir une huître, mieux vaut d’abord s’intéresser à sa taille. Durant leur production, toutes sont triées et affublées d’un numéro: du 000 pour les plus grandes à 5 pour les plus petites. Pour un apéritif ou une petite dégustation, la n° 5 est recommandée, tandis qu’une n° 3 est plus fréquente sur les plateaux de fruits de mer. Les n° 1 ou n° 2, avec plus de chair, sont souvent utilisées lors de préparations chaudes, pour un barbecue, par exemple. À noter que la cuisson des huîtres doit toujours être très rapide, sous peine d’en perdre le goût. En France, la fine de claire calibre n° 2 ou n° 3 est l’une des plus appréciées et le bivalve idéal pour un néophyte.

Pour les habitués du produit, il existe, à l’instar des bons vins, une énorme quantité de nuances gustatives dans chaque variété. En plus de régaler les papilles, les huîtres sont aussi un formidable allié de l’écologie. En effet, cet animal filtre jusqu’à 15 litres d’eau par heure, capturant ainsi le carbone présent dans son environnement.

Goulven André

Icon Education POUR EN SAVOIR PLUS

Dans Histoire de l’huître en Bretagne (éd. Skol Vreizh), Olivier Levasseur présente 350 ans de pêche et d’exploitation dans une région pionnière. On y apprend que Victor Coste, père de l’ostréiculture moderne, fit certaines de ses expériences pour maîtriser le cycle de vie des huîtres dans le Finistère, et que François Ier se fournissait à Cancale (Ille-et-Vilaine).


RECETTE

Huîtres pochées, sauce au beurre blanc

Ingrédients pour 4 personnes : 24 huîtres n° 3, 250 g de beurre, 10 cl de vin blanc, 3 échalotes, sel.

© Bertram/Photocuisine

  • Pour ouvrir les huîtres sans se blesser, tenir le coquillage avec un torchon. Insérer le couteau à huîtres au niveau du muscle de l’animal, soit au premier quart de la coquille, en partant du haut. Perforer délicatement, soulever en faisant tourner la lame et sectionner le muscle. Glisser le couteau en bas de l’huître et pivoter une dernière fois pour détacher le chapeau.
  • Vider la première eau de l’huître dans une casserole.
  • Ajouter une quantité d’eau douce égale à celle des huîtres dans la casserole et porter le tout à ébullition. Il est aussi possible de rajouter 10 cl de vin blanc, suivant les goûts.
  • Retirer la casserole du feu et plonger les huîtres dans l’eau chaude durant 2 minutes 30 secondes.
  • Retirer les huîtres et réserver.
  • Hacher les échalotes. Les mettre dans une casserole avec une cuillère de vinaigre et le vin blanc. Faire réduire.
  • Ajouter ensuite le beurre coupé en morceaux au fur et à mesure et fouetter pour obtenir une émulsion.
  • Une fois la sauce bien épaissie, retirer du feu.
  • Laver les coquilles d’huîtres à l’eau.
  • Replacer les huîtres pochées dans leur coquille. Remplir les coquilles avec la sauce au beurre blanc.
  • Servir.

Le coin du sommelier

  • Gros-plant-du-pays-nantais sur lie (folle-blanche), domaine du Champ Chapron, 6,60 euros. Un blanc sec aux notes de citron et de fleurs, parfait pour accompagner le goût iodé de l’huître.
  • Sylvaner (100 % sylvaner), domaine Nicollet Gérard & fils, 10 euros. Un vin traditionnel alsacien aux notes d’agrumes, idéal pour les produits de la mer.

 

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2022, année de solidarité et de luttes

31 Décembre 2021, 10:59am

Publié par PCF Villepinte

Éditorial. 

L’Humanité Vendredi 31 Décembre 2021

Fabien Gay

À l’aube d’une nouvelle année, avec toutes les équipes de l’Humanité, nous présentons à chacune et chacun d’entre vous nos meilleurs vœux. L’an dernier à la même époque, nous espérions toutes et tous que ce maudit virus n’allait être qu’un mauvais souvenir. Il n’en fut rien, et nos vies en sont encore durement affectées. Nos pensées solidaires et fraternelles entourent celles et ceux qui ont été touchés, comme les familles qui ont perdu un proche, en France comme partout dans le monde.

L’urgence est de donner les moyens aux travailleurs et travailleuses de première ligne, dont le personnel hospitalier, d’affronter cette nouvelle vague en rouvrant les milliers de lits fermés pendant ce quinquennat et en lançant un grand plan de recrutement et de formation pour soigner l’hôpital public dans les prochaines années.

Si la majorité des peuples paie un lourd tribut à cette crise aux effets multidimensionnels, sanitaire bien sûr, mais également social et économique, ce n’est pas le cas des grandes entreprises du numérique ou pharmaceutiques ni celui de leurs actionnaires, qui amassent des profits gigantesques. Alors que près de la moitié de la planète est très mal vaccinée ou n’a pas accès aux vaccins, il est urgent de lever les brevets sur ces vaccins pour en faire un bien commun de l’Humanité et aider à la production sur tous les continents.

L’année qui s’ouvre est décisive pour le monde du travail, la jeunesse et nos aînés. Alors que le débat politique et citoyen devrait porter sur des enjeux d’avenir, des solutions concrètes pour résoudre la crise climatique, la construction d’un nouveau projet démocratique dans une république qui s’essouffle, d’une autre répartition des richesses en augmentant les salaires et les pensions de retraite pour vivre dignement de son travail, les forces de droite et d’extrême droite verrouillent le débat dans une féroce bataille idéologique autour des thématiques les plus rances. En plus d’instiller le poison du racisme dans la société et donc de diviser, cette stratégie leur permet d’avancer masqués sur le reste: en finir avec le modèle social français, la Sécurité sociale, nous faire travailler au-delà de lespérance de vie en bonne santé.

À cela nous ne devons pas, nous ne pouvons pas nous résigner. Nous porterons et soutiendrons tous les combats de solidarité, de fraternité, de liberté, d’antiracisme, de féminisme, d’écologie, de justice sociale, de paix et de désarmement. Pour toutes ces raisons, l’Humanité se renouvelle au mois de janvier.

  • Tout d’abord, le 20 janvier, vous découvrirez l’Humanité Magazine, qui succédera à l’Humanité Dimanche.
  • Le 24 janvier, ce sera au tour de la nouvelle version de l’Humanité quotidienne.
  • Enfin, le 26 janvier, vous pourrez vous rendre sur votre nouvelle plateforme numérique.

De nouvelles formes au plus près des luttes que nous menons et des enjeux auxquels nous devons faire face.

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A MARSEILLE

30 Décembre 2021, 12:45pm

Publié par PCF Villepinte

Allez vaï Marseille

A l’ombre ou au soleil

Bois ton pastis et chante

Ces refrains de Scotto

Qui t’habillaient si bien

Va donner des conseils

Aux joueurs de pétanque

Parle haut parle fort

Et conteste le point

Mais à l’heure où l’amour

Tel un vent de Provence

Mi-léger mi-violent

Vient perturber tes jours

Allez vaï Marseille

Va courtiser Mireille

Elle t’attend brûlante

Et fais-lui des enfants

Qui auront ton accent

Marseille.


Charles AZNAVOUR

 

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Robert Guédiguian : "Je continue à penser que la gauche est plus forte que la droite en France"

30 Décembre 2021, 11:01am

Publié par PCF Villepinte

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Passe vaccinal. Pourquoi communistes et insoumis voteront contre

30 Décembre 2021, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mercredi 29 Décembre 2021

Diego Chauvet

Le ministre de la Santé a défendu le projet de loi en commission le 29 décembre. Il doit être adopté pour entrer en vigueur le 15 janvier. Communistes et insoumis voteront contre ce texte examiné en séance plénière à l’Assemblée nationale à partir du 3 janvier, puis au Sénat à partir du 5 janvier.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, justifiait devant les députés la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal et les nouvelles restrictions décidées par le gouvernement. Le 29 décembre en commission des lois, le ministre a salué le succès du passe sanitaire lors de la quatrième vague l’été dernier, et s’est appuyé sur ce précédent pour appeler l’Assemblée à voter le projet de loi. C’est le 15 janvier que le nouveau passe vaccinal doit entrer en vigueur.

Des questions sur la mise en circulation d’autres vaccins tels que Novavax et Valneva

Dans l’opposition, les interpellations du ministre de la Santé ont été diverses. À droite, LR votera le projet de loi selon Ian Boucard: «nous partageons avec vous la nécessité de tout faire» pour enrayer cette nouvelle vague. Au PS également, les députés voteront le texte. Les insoumis et les communistes sont contre.

Voir aussi : Passe vaccinal. Sébastien Jumel : «Sans stratégie sanitaire, le gouvernement choisit lautorité»

Un certain nombre de questions et de critiques ont été adressées au gouvernement, y compris de la part des groupes politiques qui voteront en faveur du projet de loi. À droite, Ian Boucard a critiqué la gestion de la crise et «les excès de communication» de lexécutif: «tout ça pour ça» a-t-il raillé, qualifiant les dernières annonces de Jean Castex de «ridicules».

Les députés LR veulent en outre limiter le passe sanitaire aux majeurs, et supprimer la capacité donnée aux commerçants de vérifier l’identité des personnes. Du côté des socialistes, Cécile Untermaier a souligné la défiance vis-à-vis des vaccins et interrogé le gouvernement sur la mise en circulation d’autres vaccins tels que Novavax et Valneva, attendus par certains Français qui refusent ceux de Pfizer et Moderna.

Nous vous conseillons aussi cet article : Covid-19. Pfizer : sauveur du monde ou profiteur de guerre?

La création de «deux catégories de citoyens»

À gauche, les critiques les plus fortes sont venues des communistes et des insoumis. Mathilde Panot, pour la FI, a fustigé une «convocation» des députés entre Noël et le jour de lan pour «avaliser en un temps record» la création de «deux catégories de citoyens dans le pays», vaccinés et non vaccinés. Soulignant également un «hôpital à bout de souffle», elle a qualifié la politique sanitaire du gouvernement de «délétère», en rappelant que lOMS est défavorable à lobligation vaccinale. «Nous sommes convaincus que le vaccin est utile», a scandé la députée insoumise, «mais pas le passe».

A lire aussi sur le sujet : Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Obligation

Chez les communistes, c’est Sébastien Jumel qui s’est opposé à «un acte dautorité de nature à cliver chaque jour un peu plus la société française». «Nous partageons la conviction que la vaccination est un bien fait pour nous-même et un acte de protection collective», a également précisé le député de Seine-Maritime. «Le texte instaure de fait une obligation vaccinale pour les citoyens, alors quil ny a pas dobligation de faire pour l’État», a expliqué Sébastien Jumel en faisant allusion à la situation des hôpitaux et à labsence de bilan des mesures précédentes. «En démocratie il ny a pas de place pour les menaces», a-t-il conclu face à Olivier Véran.

Le texte sera examiné en séance plénière à l’Assemblée nationale à partir du 3 janvier, puis au Sénat à partir du 5 janvier.

 

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Don Juan aux enfers poèmes de charles baudelaire

29 Décembre 2021, 09:09am

Publié par PCF Villepinte

Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine
Et quand il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, œil fier comme Antisthène,
D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.

Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.

Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc.

Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire,
Près de l'époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment.

Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir ;
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.

 

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Droits des femmes. Retour sur une année de mobilisations féministes

29 Décembre 2021, 08:59am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mercredi 29 Décembre 2021

Kareen Janselme

Une nouvelle loi sur l’inceste et le seuil de consentement, le 3919 sauvé, la PMA acquise pour toutes les femmes: 2021 a permis quelques avancées, mais, faute de volonté politique, le chemin est encore long pour obtenir l’égalité.

Livres chocs, manifestations et nouvelles lois: un tournant samorce dans la compréhension des rapports de domination et la prise en charge des violences sexistes et sexuelles. Mais les structures et les lois avancent moins vite que la société.

1. Convergence des luttes sexistes et sexuelles

L’année n’a pas débuté en douceur. Sous le mot-clé #MeTooInceste, sur les réseaux sociaux, l’avalanche de témoignages dénonçant un père, un oncle, une mère, un grand-père auteurs d’agressions ou de violences sexuelles aura sidéré dès les premiers jours de janvier. Et, toute l’année, de nouveaux scandales, de nouvelles paroles, de nouveaux aveux sont venus noircir nos journaux et la Toile. N’épargnant aucun secteur ni milieu, des collectifs naissaient chaque jour. «Nous nous sommes retrouvées un soir réunies par notre colère», raconte Céline Langlois, du collectif #MeTooThéâtre, né en octobre.

Derniers en date: #MeTooMédias et #MeTooPolitique, cristallisés autour des accusations dagressions sexuelles contre des hommes de pouvoir comme Nicolas Hulot et Patrick Poivre d’Arvor. Le 11 décembre, un collectif agrégeant #MusicToo, #MeTooMédias, #MeTooPolitique, #MeTooInceste, #MeTooVin, #PayeTonTournage, #MeTooGay et bien d’autres interpellait le président de la République, qui s’était vanté de faire de la lutte contre les violences sexuelles une grande cause nationale. Alors que cinq ans ont passé et qu’une nouvelle campagne présidentielle commence, les «#MeToo réunis interpellent les candidat.e.s et leur posent une simple question: quallez-vous faire pour que les hommes cessent de harceler, dagresser et de violer?».

Cette demande accompagnait déjà les marches du 20 novembre, organisées pour la troisième année par le collectif #NousToutes. «Des manifestations féministes dune ampleur inédite en France, joyeuses et déterminées», résumait la fondatrice du collectif Caroline De Haas, avant de tirer sa révérence, laissant la «main à une nouvelle génération». Sur les pancartes, partout en France, les militantes rappelaient que, chaque année, 220000 femmes sont victimes de violence, et que seules 18 % portent plainte. Et 73 % de ces démarches sont classées sans suite. À quatre mois des élections, les associations féministes attendent toujours des moyens, des propositions claires et engageantes des candidats.

2. Des outils obtenus grâce à la solidarité

«Les équipes du 3919 ont un savoir-faire précieux et une démarche militante à sauvegarder, car ce n’est pas un simple accueil administratif», insistait en début d’année Éric Bocquet, co-rapporteur pour la commission des Finances d’une analyse sévère des mesures mises en place par le gouvernement contre les violences conjugales. Le sénateur communiste, qui avait auditionné Solidarité femmes, l’association créatrice de la ligne d’écoute, s’inquiétait de voir son rôle évincé par un autre organisme à la suite d’un appel d’offres surprise de l’exécutif. Finalement, la mobilisation des associations féministes a payé. Le 3919 est toujours géré par les militantes de Solidarité femmes et 73 associations satellites. Et, depuis le 30 août, cette ligne est enfin disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Malgré cela, en 2021, Chahinez, 31 ans, était tuée par balles et immolée en pleine rue à Mérignac par son ex-mari. Stéphanie, 22 ans, était poignardée par son compagnon à Hayange. Comme Païta, Valérie, Bouchra, Irène… «1700 femmes actuellement bénéficient d’un téléphone grave danger, il faut changer de braquet et porter ce nombre à 5000, dès quil y a tentative dhomicide. On peut être très réactif et le téléphone peut être donné dans la journée même», réagissait en mai Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, à l’origine de ce dispositif préventif en France.

Le 9 juin, à la suite de deux rapports sur les féminicides, le gouvernement annonce le contrôle des acquisitions et détentions d’armes, la création d’un fichier des auteurs de violences conjugales, le renforcement du recours aux bracelets anti-rapprochement. Pourtant, cet automne encore, seuls 245 bracelets étaient activés. Les décisions sont lentes, les besoins immenses. Comme le dénonçait Anne-Cécile Mailfert, de la Fondation des femmes, en novembre: «Plus de 20000 femmes auraient besoin dun hébergement durgence pour pouvoir quitter leur domicile, mais les demandes ne sont pas pourvues pour plus dun tiers des femmes avec enfant et la moitié des femmes sans enfant.»

Le 22 décembre, le recensement du groupe Féminicides par compagnons ou ex comptait 110 femmes décédées durant l’année 2021. Un triste écho aux 111 noms de victimes de l’année précédente affichés dans les rues de Paris par le collectif Collages féminicides il y a moins d’un an.

3. Inceste: dun livre à la loi

Le livre choc, difficile mais nécessaire, la Famila grande de Camille Kouchner ouvrait une nouvelle séquence alors que s’ouvrait l’année 2021. L’autrice évoquait pour la première fois publiquement l’inceste sur son frère de son beau-père, Olivier Duhamel, politologue reconnu. Le 14 janvier retentissait un nouveau hashtag sur la Toile: #MeTooInceste . Des milliers de personnes racontaient leur histoire, souvent tue depuis des années. Le 21 avril, la loi visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels créait de nouvelles infractions sexuelles, dont l’inceste. «Aucun adulte ne peut se prévaloir du consentement sexuel dun enfant sil a moins de 15 ans, ou moins de 18 ans en cas d’inceste.» Jusqu’ici, l’inceste était considéré comme une circonstance aggravante de viols, agressions sexuelles et atteintes sexuelles, et non un crime en soi.

Mais ce n’est qu’un début. Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église rendait à son tour un document accablant le 5 octobre 2021. Le rapport Sauvé dénombrait 330000victimes de linstitution religieuse depuis soixante-dix ans. La commission effectuait 22 signalements à la justice. De son côté, la Commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) entamait un tour de France pour recueillir la parole.

 «En réalité, les enfants ont toujours parlé, assure le juge Durand, pilote de la Ciivise, mais ils n’ont pas été écoutés, compris, respectés. Aujourd’hui, leur parole nous oblige.» Sa mission doit se poursuivre jusqu’en 2023, mais, contre toute attente, la commission a déjà émis des recommandations, comme la suspension de l’autorité parentale de la personne poursuivie, son retrait systématique en cas de condamnation et la levée des poursuites pénales du parent protecteur pour «non-représentation denfant» lors dune ouverture denquête à lencontre de lautre parent pour inceste.

4. Mon corps, mon choix, ma PMA

L’histoire est à rebondissements et la loi enfin acquise. Promise en 2016 par le candidat François Hollande, puis par Emmanuel Macron en 2017, il a fallu attendre le 2 août 2021 pour que la loi relative à la bioéthique élargisse la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Un nouveau mode de filiation est mis en place pour les enfants nés par PMA d’un couple lesbien. C’était aussi l’une des revendications phares de la marche lesbienne qui a réuni 10000 personnes à Paris le 25 avril, du jamais-vu depuis les années 1980.

Un mois auparavant, le congé second parent (pour le père et désormais la deuxième mère) était allongé de quatorze à vingt-huit jours. Mais pour l’instant seule la première semaine peut être imposée à l’employeur et l’ensemble doit être pris dans les six premiers mois de la naissance. De fait, les plus précaires restent privés de ce droit, car, si 80 % des seconds parents en CDI et 9 fonctionnaires sur 10 prennent leur congé parental, les contractuels le déclenchent une fois sur deux. Quant aux demandeurs d’emploi, seuls 13 % se le permettent. Cet allongement n’est qu’une «demi-mesure» pour le collectif PAF (Pour une parentalité féministe), qui revendique «un congé paternité du second parent égal à celui du congé maternité» pour rétablir l’équilibre des tâches parentales et domestiques au sein du couple.

À nouveau le gouvernement s’est arrêté à la moitié du chemin concernant la contraception. Au 1er janvier 2022, elle sera gratuite jusqu’à 25 ans, et non plus seulement jusqu’à 18 ans. Mais «pourquoi pas de remboursement des patchs et des anneaux, deux dispositifs hormonaux qui ne sont pas remboursés par lassurance-maladie?» interroge le Planning familial, qui s’inquiète que cela entraîne un nouveau frein à leur accès.

5. Vers l’égalité économique et professionnelle?

Emmanuel Macron évoquait l’égalité professionnelle comme prioritaire en début d’exercice… Il ne restait plus que quelques mois pour agir. La timide proposition de loi pour «une égalité économique et professionnelle réelle» a été définitivement adoptée le 16 décembre. Elle impose un quota dau moins 30 % de femmes en 2027 parmi les cadres dirigeants dans les entreprises dau moins 1000 salariés. Les établissements supérieurs devront calculer un «index de l’égalité» à limage de celui rendu obligatoire aux entreprises, quand les jurys dadmission aux grandes écoles devront être plus mixtes.

Pour prévenir les violences économiques au sein du couple, la loi prévoit l’obligation de verser le salaire et les prestations sociales individuelles sur un compte bancaire dont le salarié est le détenteur ou le codétenteur. Les familles monoparentales seront favorisées pour obtenir une place en crèche.

Pour Laurence Cohen, sénatrice du groupe CRCE, qui s’est abstenu de voter, le titre de la loi est «trompeur» et peu ambitieux: «Les entreprises de moins de dix salariés représentent 96 % du nombre total; celles de plus de mille salariés moins de 1 %.» La sénatrice ne soutient pas cette loi muette sur la place des hauts cadres femmes dans la fonction publique, son index égalité flou… «Ce texte est un tout petit pas, principalement au profit des classes très favorisées, à limage de ce quinquennat» a-t-elle expliqué devant les parlementaires.

Un constat que confirme le refus de déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés une nouvelle fois cette année. Pourtant, 34 % des femmes en situation de handicap sont victimes chaque année de violence de la part de leur conjoint. Mais en continuant d’intégrer le revenu du compagnon dans le calcul de l’allocation, le gouvernement choisit d’exposer davantage ces personnes à une dépendance et une vulnérabilité économiques. Malgré la pandémie, malgré les odes aux premières de corvée, l’année 2021 n’a pas été propice à des mesures plus égalitaires pour les précaires.

Malgré les déconvenues, sans relâche, les femmes sont mobilisées, unies et solidaires pour obtenir, de haute lutte, quelques conquêtes.

 

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« Sécurité sociale intégrale »

29 Décembre 2021, 08:54am

Publié par PCF Villepinte

Étendre les frais médicaux couverts par l'assurance maladie obligatoire et supprimer les complémentaires santé : c'est l'un des scénarios proposés par le Haut Conseil à l'avenir de l'assurance-maladie.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé au Haut Conseil à l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM) d'envisager des évolutions possibles de la Sécurité Sociale.

Cette instance consultative, dont fait partie la CGT, a rendu un rapport qui contient quatre scénarios possibles. L'un d'entre eux, le plus détaillé et le plus commenté, examine la possibilité d'une extension des soins pris en charge par l'assurance maladie.

Ce que l'on appelle le projet de « Grande Sécu » fusionnerait la Sécurité sociale et les complémentaires santé.

Actuellement, en France, nos dépenses de santé sont prises en charge par le régime de base de la Sécurité sociale (environ 80 % des dépenses) et par trois types d'organismes complémentaires de santé : mutuelles, assureurs et organismes de prévoyance.

Le rapport du HCAAM précise que le scénario de réforme de « Grande Sécu » « conduirait les finances publiques à prendre en charge 22,4 milliards d’euros » pour l'instant assumés par les patients ou par leur complémentaire santé.

Pour Pierre-Yves Chanu, représentant de la CGT au sein du Haut Conseil, la revendication syndicale de « Sécurité sociale intégrale » a pesé sur les travaux mais il reste encore un certain nombre de points à éclaircir.

Quelle sera l'ampleur de la prise en charge à 100 % ?

Le scénario du HCAAM prône un remboursement intégral des frais dentaires, optiques et des prothèses auditives. « Mais qu'en est-il des dépassements d'honoraires ? » demande Pierre-Yves Chanu, rappelant que la CGT défend une transformation profonde du système de santé, remet en cause la médecine libérale et prône notamment le développement de centres de santé de proximité avec des médecins salariés.

Par ailleurs, le rapport indique que les soins pris en charge seraient amenés à évoluer. Certains médicaments pourraient entrer et sortir de cette liste. Selon ce rapport, il conviendrait « d'accroître les exigences de régulation des dépenses de santé par l'Assurance Maladie Obligatoire, dans un double objectif de maîtrise des dépenses de santé et d'accès aux soins en supprimant la possibilité de se défausser sur l'Assurance Maladie Complémentaire. »

La CGT défend un périmètre de soin large, fondé sur un principe : tout ce qui contribue aux soins doit être remboursé.

Comment trouver les 22,4 milliards d'euros nécessaires ?

Pour la CGT, les ressources actuellement affectées au financement de la Sécurité sociale sont insuffisantes. Cette insuffisance s’explique avant tout par l’insuffisance des salaires, le niveau de chômage et les exonérations massives de cotisations sociales.

Il conviendrait donc d'établir une logique qui pénalise les investissements financiers au profit d’investissements productifs.

Enfin, la Sécurité sociale doit relever de la démocratie sociale et être placée sous la responsabilité de représentants élus des assurés sociaux.

Des règles de fonctionnement démocratiques doivent être élaborées. Elles seules permettront de répondre aux besoins de la population dans son ensemble.

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On est foutu on mange trop

28 Décembre 2021, 10:40am

Publié par PCF Villepinte

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