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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Je voudrais sans la nommer vous parler d'elle

30 Avril 2020, 07:46am

Publié par PCF Villepinte

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Déconfinement. Les collectivités face au casse-tête du 11 mai

30 Avril 2020, 07:37am

Publié par PCF Villepinte

L’Humanité Jeudi, 30 Avril, 2020

Benjamin König

Ce sont sur les élus locaux que repose la responsabilité de concrétiser le plan de l’exécutif. S’ils se félicitent de la prise en compte des différences territoriales, ils demeurent très inquiets.

Annoncer d’abord, concerter ensuite: lusuelle méthode du gouvernement na pas vraiment été du goût des élus locaux. «La logique eût été de faire linverse», commente fataliste André Laignel, maire (PS) d’Issoudun (Indre) et vice-président de l’Association des maires de France (AMF). Après son discours à l’Assemblée nationale, Édouard Philippe s’est entretenu mercredi matin avec préfets et élus locaux, qui l’attendaient la besace remplie de questions.

Car tous ont le sentiment de se voir refiler la «patate chaude», comme le résume Gaby Charroux, le maire (PCF) de Martigues (Bouches-du-Rhône): «On attendait des réponses précises, notamment sur l’accueil des enfants dans les écoles et les crèches, ce qui est la préoccupation majeure. On n’en a eu aucune.» En ce domaine, le premier ministre a remis le couple «maire-préfet» au centre du jeu, en «laissant le maire dire aux responsables de l’éducation nationale» comment les écoles peuvent rouvrir.

 Mais, «ce que nous attendions, souligne André Laignel, c’est un véritable cahier des charges pour savoir dans quelles conditions nous pourrons rouvrir». Lui aussi a la sensation que le gouvernement «refile le bébé» et l’immense responsabilité qui va avec. «Comment voulez-vous que les collectivités territoriales et notamment les communes, puisque ce sont elles qui sont en première ligne, puissent prendre des décisions d’une sensibilité aussi exacerbée?»

«Le besoin dun cadre sanitaire clair et précis»

Cette date fatidique du 11 mai, pour les collectivités, est un «casse-tête impossible», juge pour sa part Patrice Bessac, le maire (PCF) de Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui témoigne d’un «climat lourd, de peur, qui pourrait être renforcé par le classement du département». Allusion aux couleurs «rouge» ou «verte» attribuées aux territoires à partir de ce jeudi, selon la circulation du virus notamment.

Dans une Seine-Saint-Denis durement touchée, l’édile prévient qu’il ne mettra «pas en danger les enseignants, les personnels, les enfants et leurs parents par une action précipitée», et insiste sur «le besoin dun cadre sanitaire clair et précis». Mercredi, alors que le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, parlait de «protocole sanitaire», de «cadre national clair», de «souplesse locale et de dialogue» avec les élus, Patrice Bessac assurait n’avoir encore «aucune information» en la matière.

 Autre préoccupation majeure des municipalités: les crèches. «Ici, à Martigues, elles sont toutes publiques et municipales, et accueillent plus de 1000 enfants», explique Gaby Charroux, dont les interrogations demeurent très nombreuses sur le barriérage, la garderie, la cantine, les demi-groupes…

Et puis, il y a l’enjeu des masques. «Nous en avons commandé pour les personnels mais nous ne les avons toujours pas reçus», se désole Gaby Charroux. Partout, les collectivités ont dû tenter de pallier l’impéritie de l’État, non sans difficulté. Exemple dans les Deux-Sèvres, avec les 38 0000 masques commandés par le président du conseil départemental, Gilbert Favreau (LR), soit un par habitant.

Problème: ils narriveront que… courant juin. Comment faire pour organiser la reprise de la vie professionnelle et sociale, l’ouverture des commerces et des services publics sans eux? «Cette question des masques, ça vire à lobsession, s’alarme de son côté le maire de Martigues. On m’arrête dans la rue pour me poser la question.»

«Alerte pour les classes populaires»

Le 11 mai, c’est aussi la réouverture progressive des commerces et des transports. Avec là encore beaucoup d’incertitudes, par exemple sur les mesures de distanciation physique, notamment dans les transports en commun. Sans attendre la date clé, l’Île-de-France a mis en place mercredi la distribution de 500000 masques dans 130 gares de la région, «en lien avec les maires» et afin «damorcer l’équipement des salariés».

 L’association regroupant les régions de France se veut constructive. «En cohérence avec leur compétence économique, les régions apporteront leur pleine contribution à ladaptation locale du déconfinement pour permettre aux commerces, aux entreprises et aux chantiers de redémarrer dans le respect des gestes barrières», expliquent ses membres, tout en regrettant que «les hôtels, cafés et restaurants ne puissent pas rouvrir avant le 2 juin dans les départements verts».

Quant à la crise sociale et économique, pour beaucoup d’élus elle n’est pas traitée à la hauteur des enjeux. Patrice Bessac lance ainsi une «alerte pour les classes populaires», relayant leur étranglement financier. «On men parle dans la rue, rapporte-t-il: «Ça commence à être difficile pour le loyer.»» La réouverture des commerces et des marchés, avec le cortège de petits boulots qui en découle, est attendue comme une délivrance. «Jen suis heureux, mais jai peur que beaucoup de commerces de centre-ville se cassent la figure», s’inquiète Gaby Charroux.

Sans parler des cafés et restaurants, fermés jusqu’à nouvel ordre. Toutes les collectivités, notamment régions et intercommunalités, travaillent à des plans de soutien. Mais toutes sont également très inquiètes des répercussions financières, alors que leur budget doit être équilibré. L’AMF et l’association France urbaine préviennent: «Il sera indispensable de clarifier la question de la prise en charge financière par l’État des surcoûts liés au déconfinement.» Pour les élus locaux, le 11 mai ressemble à la fois à une première étape et à une urgence absolue.

Benjamin König

 

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MASQUES PAS MUSELES !

30 Avril 2020, 07:28am

Publié par PCF Villepinte

 
Publié le 27/04/2020 par PCF
1er mai : le programme du PCF

A l'occasion de la journée internationale des droits des travailleurs, dans les conditions spéciales du confinement et de la lutte contre le COVID-19, le PCF se mobilise pour défendre les droits des travailleurs et faire entendre la voix des salariés dans le pays. 

A cet effet, le PCF organise une série d'initiatives :

Jeudi 30 avril :

17h30 : Table ronde en direct sur la page facebook du PCF : 1er mai, masqués mais pas muselés !

Avec Fabien Roussel : Secrétaire national du PCF

Delphine Bithorel : ouvrière - représentante CGT

Christophe Prudhommme : Médecin, porte parole de l'association des médecins urgentistes de France

 

- Lancement de la campagne de vente du muguet virtuel du PCF 

 

 

Télécharger l'affichette du muguet du 1er mai à coller dans votre hall d'immeuble : ICI

 

Vendredi 1er mai : 

- Livraison de muguet aux personnels soignants

- Lancement de la mobilisation #MasquésPasMuselés 

Nous invitons l'ensemble des citoyen.ne.s à exprimer leurs revendications en utilisant le hashtag #MasquésPasMuselés et en affichant celles-ci sur les réseaux sociaux (Facebook, twitter, instagram...)

Pour cela vous pouvez : 

Afficher des banderoles à vos fenêtres, organiser des manifestations chez vous, poster des slogans sous forme de selfies. On compte sur votre inventivité ! 

Proposition de slogans : l'Humain d'abord!/ Du fric pour les services publics / Utiles à la société, augmentez les salarié.e.s/ Pour un chômage partiel à 100% du salaire / Protéger notre pouvoir d'achat ! etc...

- 18h : Prise de parole de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

(à retrouver sur la page Facebook et le compte Youtube du PCF)

 

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Chair à canon

29 Avril 2020, 07:41am

Publié par PCF Villepinte

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93

«Tout le monde se félicite de la mobilisation des personnels de santé, qui se sont donnés sans compter dans les hôpitaux et les Ehpad pour accueillir les malades du Covid-19 et assurer la continuité du fonctionnement des établissements. Malgré l’absence d’équipements de protection, nous avons continué à travailler.

C’est dans notre ADN, il n’est pas question de laisser les patients sans soins ou les collègues en sous-effectifs. Alors, de la même manière que nous continuons à travailler quand nous sommes en grève, nous continuons à travailler lors de cette épidémie, malgré les dangers auxquels nous sommes exposés. Dès le début, nous nous sommes inquiétés de connaître le niveau de contamination parmi les soignants.

Mais nous nous sommes retrouvés face à un mur. Si quelques chiffres nous sont chichement donnés, établissement par établissement, aucun recensement national n’est encore à ce jour disponible malgré les demandes réitérées des syndicats. Ici, il ne s’agit pas d’une question de pénurie, mais d’un choix politique délibéré de cacher les données pour ne pas se retrouver en manque de personnel du fait de l’éviction pour positivité d’un nombre trop important de soignants.

Quel cynisme! Nous comprenons alors mieux le terme de «guerre» employé par Emmanuel Macron. Comme à la guerre, les «grands généraux», planqués à larrière, envoient en première ligne, sans protections, ce quil faut bien désigner comme de la «chair à canon». Au fil des jours, le nombre de collègues décédés augmente et va continuer à augmenter. Si nous sommes volontaires pour travailler, nous n’acceptons pas de le faire dans n’importe quelles conditions. Nous exigeons de connaître les chiffres de la réalité de la situation. Nous exigeons une stratégie nationale claire de dépistage et d’éviction des personnels infectés.»

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

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Sommes-nous encore dans un État de droit ?

29 Avril 2020, 07:39am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/04/2020 par PCF

La crise du Covid-19 nous plonge dans une situation exceptionnelle qui nécessite que des mesures sanitaires exceptionnelles soient édictées. Néanmoins, comme nous le rappelions dans la note sur l’analyse de la loi du 23 mars 2020 sur l’état d’urgence sanitaire, il convient de rester très vigilant pour s’assurer que les règles dérogatoires à un État de droit, mises en place dans le cadre d’un régime d’exception, soient effectivement temporaires et strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus.

 

 

Or les dispositions prises sont considérablement liberticides (atteintes à la liberté de se réunir, d’aller et venir, de travailler...) et accordent des pouvoirs exorbitants à l’exécutif, avec une insuffisance de contrôle parlementaire.

Cette loi autorise par ailleurs le gouvernement à prendre des ordonnances. Celles concernant la justice comportent des atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales. Constitue une liberté fondamentale la possibilité donnée à un justiciable d’assurer de manière effective sa défense devant un juge, conformément à l’article 6 de la sauvegarde des droits de l’homme et libertés fondamentales.

Les mesures affectant cette liberté doivent, là encore, être adaptées aux buts poursuivis et nécessaires, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’y substituer d’autres moyens moins attentatoires à la liberté.

Or, à de nombreux égards ces ordonnances ne satisfont pas à ces conditions et portent atteinte aux droits de la défense. Ainsi, par exemple, les audiences peuvent se tenir en utilisant des moyens de télécommunication audiovisuelle, sans l’accord des parties, sans limitation tenant à la nature du contentieux, sans respect de la confidentialité. Dans d’autres cas, il peut être statué sans audience, sans juge et sans avocat. Tel est le cas pour prolonger une mesure de détention provisoire, alors que dans le même temps le gouvernement prétend limiter le nombre de détenus en prison !

Il apparaît que de nombreuses mesures sont inadaptées et dénuées de toute nécessité, notamment en droit pénal et droit des étrangers.

Dans ce contexte particulier, on aurait pu espérer qu’il y est plus que jamais un contre-pouvoir permettant un contrôle effectif de l’action gouvernementale. Force est de déplorer qu’à la défaillance du contrôle parlementaire s’est ajoutée celle du Conseil d’État, censé être l’ultime recours administratif et garant des libertés fondamentales.

Pourtant, la juridiction a été saisie de nombreuses requêtes à l’initiative de diverses organisations (SAF, SM, OIP, LDH, Ordre des avocats, syndicats de médecins...). Elles avaient pour objet de mettre en cause la légalité de certaines ordonnances, mais également les conditions sanitaires dans les prisons, les Ehpad, les centres de rétentions devenus sans objet dont la fermeture a été demandée, protéger les sans-abri ou les mineurs isolés, demander une extension du confinement, des moyens de protection supplémentaires pour certains professionnels, la fourniture de masques, de tests, de nouveaux traitements...

Toutes ces demandes ont fait l’objet de rejet en masse, parfois sans audience, fragilisant l’effectivité du contrôle juridictionnel opéré par le Conseil d’État et mettant même en doute son impartialité. Dans leur tribune parue dans Le Monde, les avocats William Boudon et Vincent Brengarth s’insurgent : « Dans quel régime se réclamant de la démocratie peut-on se satisfaire de décisions qui balayent toutes les requêtes comme s’il était hérétique de critiquer le gouvernement ? »

Dans bon nombre d’actions le Conseil s’est contenté des promesses du gouvernement en retenant une présomption d’efficacité de la politique publique menée. Une question a émergé, celle de savoir si le Conseil d’État pouvait juger en toute indépendance une loi qu’il a lui-même validée ou s’il n’y avait pas trop de proximité entre ses membres, issus de l’ENA et le monde politique.

Dans une contre-tribune, Bruno Lasserre affirme que malgré les décisions de rejet, le Conseil d’État a fait des invitations, à l’issue d’une audience, qui ont été prises en compte par l’administration. Mais pour plusieurs avocats, au contraire, de telles décisions se confondraient avec des « conseils » au gouvernement qui avaliseraient l’action étatique.

Outre les atteintes aux droits déjà mentionnées, il convient de s’interroger sur la validité du nouveau délit de non-respect du confinement, contre lequel des questions prioritaires de constitutionnalité ont été déposées.

Alors que les tribunaux sont pratiquement à l’arrêt, on ne peut qu’être étonnés de la multiplication des audiences de comparutions immédiates pour ce délit et des demandes de mise en détention, encombrant encore davantage les prisons à l’issue de contrôles souvent arbitraires. Surveillance par des drones ou trackings qui va être débattue à l’Assemblée nationale, avec finalement un vote des parlementaires, sont encore là de nouvelles mesures dont l’efficacité est contestée, qui en revanche complète l’arsenal de mesures privatives de libertés individuelles.

La question reste donc d’actualité : « Sommes-nous encore dans un État de droit ? »

Annie Levi-Cyferman, membre du CEN, responsable nationale Droits humains et Libertés.

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Faut-il rouvrir les écoles le 11 mai ?

29 Avril 2020, 07:21am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 29/04/2020 par PCF

La crise que nous vivons met en lumière le rôle central de l’éducation dans notre démocratie : pour être pleinement citoyen·ne aujourd’hui, il faut maîtriser des savoirs complexes. Notre société a besoin d’une culture commune de haut niveau pour faire face à cette crise et à celles qui viendront. Les semaines d’interruption scolaire ont permis à de nombreuses familles de prendre conscience de l’importance du service public d’éducation nationale : c’est à l’école, ensemble et accompagnés par des professionnels, que l’on apprend.

En même temps, le leurre de la « continuité pédagogique » a révélé le caractère profondément inégalitaire de notre système éducatif : les inégalités d’équipement sont venues s’ajouter aux inégalités préexistantes (disponibilité, proximité avec la culture scolaire) et les remises sur le devant de la scène. Les franges les plus populaires du salariat et les couches moyennes, que les débats sur l’école avaient régulièrement tenté d’opposer, ont ainsi partagé une expérience commune, qui peut déboucher sur une revendication commune : celle d’un service public d’éducation nationale renforcé, ne déléguant aucun apprentissage aux familles, et réalisant son objectif d’égalité.

Le choix du gouvernement de rouvrir les écoles dès le début du déconfinement, le 11 mai, et la succession de prises de parole floues et contradictoires qui ont suivi, n’ont cependant pas permis à de telles revendications d’émerger. Au contraire, elles nourrissent un débat virulent, à la fois diviseur et anxiogène : faut-il rouvrir les écoles le 11 mai ? Faut-il attendre septembre ? La question permet d’opposer les enseignants et les familles, les parents qui devront retourner au travail et ceux qui pourront faire autrement… En déléguant aux élus locaux la mise en œuvre de la réouverture des établissements, et en laissant aux familles la possibilité de ne pas rescolariser leurs enfants, Macron et son gouvernement refusent de prendre leurs responsabilités.

La crise sanitaire devient alors le prétexte et l’instrument d’une refonte profonde du système éducatif : c’est la stratégie du choc. L’absence de préparation de la réouverture des écoles, la cacophonie gouvernementale contribuent à faire de la rentrée de mai une rentrée au rabais pour les enfants qui n’ont pas d’autre choix. De nombreuses familles affirment déjà qu’elles ne remettront pas leurs enfants à l’école le 11. Et ce sera la même chose en septembre, si nous ne parvenons pas à nous faire entendre d’ici là et à imposer, avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, un changement de politique. Ainsi, sous prétexte de crise sanitaire, les familles s’habitueront progressivement à considérer que le service public d’éducation nationale est une solution par défaut, réservée aux familles qui n’ont pas d’autre choix. Tous ceux qui le peuvent iront chercher des solutions ailleurs : dans des établissements privés offrant de meilleures garanties sanitaires, dans les cours à distance ou le préceptorat à domicile… C’est la fin du service public universel et de l’école commune.

Les écoles doivent rouvrir le plus vite possible. Nos enfants en ont besoin : ils sont de plus en plus nombreux à s’éloigner de l’école et de ses apprentissages, au point qu’il sera difficile de les raccrocher. Mais elles doivent rouvrir dans des conditions qui permettent à toutes les familles d’y mettre leurs enfants sans crainte, et à tous les enfants d’apprendre. C’est pourquoi nous proposons un plan d’urgence pour l’éducation qui doit permettre la réouverture des établissements scolaires pour toutes et tous le plus vite possible, la préparation de la rentrée de septembre dans les meilleures conditions possibles, et la mise en route d’une réforme profonde des politiques éducatives, élaborée avec l’ensemble de la société. Ce plan répond à l’urgence sanitaire tout en amorçant la transformation du système éducatif dont notre société a besoin.

Un seul exemple : la sécurité sanitaire des enfants, des personnels et de leurs familles, tout comme la nécessité de raccrocher les élèves après une longue interruption scolaire, exigent la réduction des effectifs, dans l’immédiat et à la rentrée de septembre. Mais qui fera cours à ces groupes de 12 ou 15 élèves ? Et dans quels locaux ? Nous devons affirmer la nécessité d’un plan immédiat de recrutement d’enseignants et de personnels de l’Éducation nationale (augmentation du nombre de places aux concours et titularisation des précaires), assorti d’une relance de la formation continue, pour permettre à ces enseignants de faire évoluer leurs pratiques. Nous devons exiger un plan national d’équipement et de rénovation des bâtiments scolaires, pour que la charge liée à la crise sanitaire ne repose pas sur les seules collectivités locales. Les moyens pour mener ces politiques existent : comme l’hôpital, l’éducation nationale doit faire l’objet d’un investissement massif. C’est là, et pas dans les marchés financiers, que les milliards de la Banque centrale européenne seront utiles !

Marine Roussillon, membre du CEN, responsable collectif Révolution de la connaissance, éducation, enseignement supérieur et recherche.

 

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Réforme…

28 Avril 2020, 09:17am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité  Mardi, 28 Avril, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93

Depuis quelques jours fleurissent des tribunes et des expressions diverses concernant l’avenir de l’hôpital et du système de santé en France. Face à une situation dégradée, le consensus est facile à obtenir pour exiger une réforme.

Mais attention, le changement peut prendre des directions opposées. Une bonne partie de ceux qui parlent aujourd’hui poussent à accélérer les évolutions libérales contre lesquelles nous nous battons depuis des années. Quand nous proposons plus de démocratie, les libéraux nous parlent d’agilité, d’autonomie, avec la fin du statut public, ou encore de levée de fonds privés. Alors que nous revendiquons une reconnaissance des qualifications et des augmentations de salaire, ils exigent la fin du «carcan» du statut de la fonction publique hospitalière

 Il sagit bien là de profiter de la crise pour accélérer la bascule du système de santé vers le secteur marchand, avec la logique de l’hôpital entreprise. Il ne faut pas s’en étonner, car tout cela procède d’une stratégie de long terme, théorisée et organisée: dans un premier temps, il sagit de dégrader la qualité des services publics, pour rendre évidente la nécessité de réformes soigneusement préparées et sorties du chapeau au moment opportun, pour les imposer comme la seule solution viable.

Ne nous laissons pas faire. Pour cela, il ne faut pas attendre pour mettre en débat et avancer nos propositions. Attendre les mauvais coups, c’est avoir déjà perdu. Il convient dès aujourd’hui de donner du contenu à un grand service public de la santé, financé par une Sécurité sociale disposant des ressources nécessaires. Qui dit grand service public veut dire notamment la fin des cliniques et des Ehpad de statut privé à but lucratif. Ce ne serait que justice au regard de l’incurie des gestionnaires de ces établissements lors de l’épidémie.

 Sur la Sécurité sociale, exigeons la fin des pseudo-déficits qui sont sciemment créés en diminuant ses ressources pour imposer des plans d’économies. Le niveau des cotisations doit être adapté d’une année sur l’autre pour obtenir un équilibre des comptes. L’avenir sera à nous si nous savons nous donner les moyens de le construire, sur les valeurs du service public et de la solidarité.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

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Le jour d’après. Lettre ouverte aux forces de gauche et progressistes

28 Avril 2020, 09:15am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité  Mardi, 28 Avril, 2020

Par Alain Alphon-Layre Syndicaliste

Ma rage, ma colère

Syndicaliste

«Seul le choc avec le réel peut réveiller dun sommeil dogmatique», a récemment déclaré Alain Supiot, professeur au Collège de France, dans un entretien accordé au journal Alternatives économiques.

Ce sommeil dogmatique, nous le subissons depuis plus de quarante ans. C’est celui qu’on nomme le néolibéralisme. Il domine l’ensemble de la pensée des gouvernants et, malheureusement, d’une majorité des gouvernés (sinon nous n’en serions pas là). Il peut se définir par une foi en un ordre spontané du marché qui doit tout régir à l’échelle du globe, le droit et l’État étant eux-mêmes sous l’emprise de cette loi du marché et de ses calculs d’utilité économique, déterminant ce que doit être la vie des populations.

C’est la définition élaborée par son penseur Friedrich Hayek (la Route de la servitude, 1944) et qui a commencé à se mettre en œuvre politiquement avec Reagan et Thatcher à partir des années 1980 jusqu’à nos jours. Contrairement à ce qu’avait prédit ce théoricien économiste, les inégalités et injustices sociales ne cessent de grandir, entraînant leur cortège de violences, terrorismes et guerres.

Cette crise sanitaire mondiale, comme aurait dû l’être celle financière de 2008, doit être une opportunité pour sortir de ce sommeil dogmatique. Bien sûr, nous pouvons encore rire jaune du discours du président découvrant l’importance de l’État, des services publics et de la Sécurité sociale. En 2008, Nicolas Sarkozy avait également déclaré qu’on ne pouvait pas continuer à avoir des actionnaires qui touchent 15 % de dividendes supplémentaires par an quand dans le même temps le PIB ne progressait que de 1 %.

Pour l’un comme pour l’autre, les actes contredisent et contrediront leurs discours. Les ordonnances que le gouvernement vient de prendre contre le droit du travail en sont la première illustration.

Ma rage et ma colère devant le drame que nous vivons et qui touche bien sûr en premier les plus fragiles m’amènent à me poser la seule question qui compte, celle que pose Thomas Piketty dans son dernier livre: il ne suffit pas de critiquer le néolibéralisme, il faut pouvoir proposer autre chose. Sans cet élan intellectuel et politique afin de penser et dagir pour la construction dun autre monde, les replis identitaires et autres populismes que je nomme fascismes ont de beaux jours devant eux.

Il est urgent, au sortir de cette crise, que les forces de gauche et progressistes, les penseurs et les intellectuels se rassemblent, pas seulement en France mais aussi internationalement pour définir des axes de réflexion et d’action pour la construction d’une mondialisation autre que la globalisation néolibérale.

Pour le simple citoyen du monde que je suis, cette construction doit pouvoir se faire autour du texte que viennent de signer 18 associations et syndicats.

Je me permets d’y adjoindre des réflexions complémentaires ou similaires:

- Une autre conception de la propriété des entreprises permettant un partage des pouvoirs et des biens avec les salariés, en fonction des années travaillées, comme le suggère Emmanuel Dockès dans Voyage en Misarchie.

- La transformation du travail (et pas de l’emploi) en lui donnant un nouveau statut, car la lutte écologique ne peut se contenter d’une consommation différente, il faut aussi une production de biens et de services différente. De même, le développement du numérique doit libérer le travail pour le rendre épanouissant, au lieu de programmer l’Homme tel un ordinateur comme cela se fait aujourd’hui. Cela implique de gagner pour tous la citoyenneté au travail comme dans la cité.

Il s’agit aussi de ne plus penser l’Homme et la nature comme des ressources à exploiter indéfiniment par une mise en concurrence planétaire mortifère. Pour cela, il faut des institutions internationales dignes de cette construction; pourquoi, par exemple, ne pas agir pour que lOIT (Organisation mondiale du travail) ait plus de pouvoir que lOMC (lOrganisation mondiale du commerce), que le FMI (Fonds monétaire international), ou que les banques centrales?

Enfin, donner la priorité partout à la santé, l’éducation, et revaloriser les métiers essentiels à une vie ensemble. Je continue à penser qu’une aide-soignante, une infirmière ou une institutrice (comme par hasard ce sont majoritairement des métiers féminins) doivent être mieux payées qu’un trader.

Au sortir de cette grave crise mondiale (le virus n’a pas plus de frontières que le nuage de Tchernobyl), il faut redonner espoir en un monde nouveau à construire, ce qui implique de ne plus penser et agir, et s’organiser comme avant.

Chaque citoyen du monde a un rôle déterminant à jouer, mais les forces progressistes, les penseurs et intellectuels doivent se rassembler pour l’impulser en France et dans le monde. C’est l’objet de cette lettre ouverte afin que ma rage et ma colère se transforment en action et en espérance.

Comme dans les manifestations unitaires de 2008, reprenons le slogan: «Ne laissons pas les affaires du monde aux seules mains du monde des affaires. »

 

 

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Plus que jamais le 1er Mai !

27 Avril 2020, 07:32am

Publié par PCF Villepinte

Plus que jamais le 1er Mai !

Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce premier mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs.

Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié-es, aux invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie.

Évidemment ce sont d’abord l'ensemble des personnels de santé qui n’ont pas comptées leurs heures, leur dévouement. Ensuite il y a tous les salarié-es, souvent des femmes, du commerce, de l'agro-alimentaire, du paramédical du social, du nettoiement…, ainsi que tous-tes ces agent-es de la fonction publique qui ont continué d’assurer leurs missions de service publics, et plus largement ceux et celles qui travaillent au service de la population.

Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère, et notre détermination à faire changer les choses.Nous porterons ce 1er mai 2020, bien que confiné-es, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité :

Sacrifier la santé des travailleur-se-s n’est pas admissible 

Si la « reprise » de la vie sociale, dont le travail fait partie, est une espérance, une nécessité pour beaucoup d’entre nous, (et pour d’autres plus pour remettre leur profit à l’ordre du jour), cela ne peut se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun, chacune, ainsi que celle de ses enfants. La santé, la sécurité, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !!

Sacrifier les droits des travailleur-se-s sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation.

Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron, ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleurs-euses : ce sont de vraies revalorisations salariales du SMIC et des salaires en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la fonction publique !

Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité 

Vacataires, intérimaires, intermittent-es, services civiques, la précarisation des travailleur-euses s’est multipliée ces dernières années, et la situation des chômeur-euses et étudiant-es a été dégradée, tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré-es sur le plan sanitaire comme social.

Elles et ils payent le prix fort de la situation, et les inégalités sociales explosent. Le manque d’investissement au niveau de la santé, la réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite pas points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle protecteur.

De plus, le développement des services publics est nécessaire et indispensable pour assurer l'égalité et répondre aux besoins de la population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux transports, car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.

Cette situation inédite, qui peut malheureusement perdurer et/ou continuer, a remis en lumière l’essentiel : Un hôpital et un système de santé publique avec de vrais moyens humains, matériels, financiers, un système de protection sociale large tout au long de la vie, des services publics qui ne sont pas sacrifiés par des politiques de restructurations, suppressions au bénéfice des appétits de ceux qui prospèrent dans ce système capitaliste !

Le 1er mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications, et par tous les moyens de les rendre visibles.

Même confiné-es, manifestons toutes et tous le 1er mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux(...) et donnons à cette journée une véritable force collective !
Le 1 er mai, soyons visibles, solidaires, déterminées. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifere.

Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe !

Montreuil, le 20 avril 2020

Télécharger le communiqué


Télécharger le document : com_unit_1ermai.pdf

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Sanctions ?

27 Avril 2020, 07:25am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Lundi, 27 Avril, 2020

Christophe Pruhomme est médecin au Samu 93.

Dès le début de l’épidémie, l’administration, pour se dédouaner, tente dans certains établissements de mettre la responsabilité de la contamination des patients sur le dos des soignants. Nous avons donc vu se multiplier les menaces et les sanctions. Comme à Toulouse dans un Ehpad où deux infirmier·ères ont été mis à pied pour avoir osé réclamer des masques. Samedi, nous apprenions qu’à l’hôpital de Périgueux une enquête de l’ARS (Agence régionale de santé - NDLR) mettait en cause le personnel dans le développement d’un foyer épidémique dans l’établissement.

 Il est évoqué le «non-respect des mesures barrières». Mais de qui se moque-t-on? De par la loi, les ARS sont responsables du bon fonctionnement du système de santé, ce qui implique la mise à disposition des matériels nécessaires à cette mission, notamment les équipements de protection. Or, les ARS ont été plus que défaillantes à ce niveau. Ce sont donc leurs responsables qu’il faut sanctionner et non les lampistes sur le terrain, exposés sans protection au virus et dont certains en sont morts et vont encore en mourir. Nous en avons assez de cette administration sanitaire qui ne sert que de relais au gouvernement pour imposer restrictions budgétaires, restructurations et autres fermetures de lits.

Dès leur mise en place, nous avons contesté ces agences dirigées par des directeurs généraux tout-puissants, véritables préfets sanitaires, nommés directement par le premier ministre. Leur caractéristique est le manque total de démocratie, et même un certain mépris pour les élus locaux et les représentants syndicaux. À cela s’ajoutent les statuts précaires de nombreux employés qui, ne bénéficiant plus du statut de fonctionnaire, sont soumis à des pressions constantes pour appliquer des mesures auxquelles, bien souvent, ils n’adhèrent pas. Face à cette situation, le limogeage du directeur général de l’ARS du Grand-Est ne suffit pas.

 C’est l’ensemble de l’administration sanitaire qu’il faut réformer pour qu’elle soit soumise à un contrôle démocratique et que, surtout, elle retrouve sa mission première: veiller à ce que toute la population ait accès à un système de santé de proximité et de qualité.

Retrouvez le précédent billet du Dr Prudhomme, «Conseil d’Etat et pénurie», sur l’Humanité.fr et, en direct sur notre site, les infos essentielles du jour sur la crise sanitaire et sociale.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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