Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
La commission européenne a présenté, en octobre 2020, une proposition de directive sur les salaires minimum visant à protéger les travailleurs de l'Union grâce à des salaires minimaux adéquats leur permettant de vivre dignement quel que soit l'endroit où ils travaillent.
« Le parlement a accepté le principe d’un salaire minimum européen. Il faut désormais trouver des modalités de calcul communes à tous les états membres indique Boris Plazzi, membre du bureau confédéral. Après deux ans de concertation, la Confédération européenne des syndicats (CES) a trouvé un point d’accord et proposé que le montant du salaire minimum soit égal à 60 % du salaire médian ou à 50 % du salaire moyen, selon le calcul le plus avantageux pour les travailleurs. »
Un rassemblement des syndicats est prévu le 24 février de 14 h à 15h, sur le rond-point Robert Schumann, afin faire pression sur le conseil de l’Union européenne.
Si le Parlement européen est favorable au salaire minium, le conseil de l’Union Européenne souhaite réduire la portée de la mesure. La France, elle aussi favorable à un salaire minimum, devra faire pression sur le conseil durant sa présidence pour faire évoluer la question des salaires au sein de l’UE.
Les disparités entre les différents états membre sont très importantes : 21 pays ont mis en place le salaire minimum, avec des montants variants selon Eurostat, de 332 euros pour la Bulgarie, à 2257 euros pour le Luxembourg. « Si on appliquait les modalités de calcul de la CES, 24 millions de travailleurs européens verraient leur salaire augmenter de manière significative » précise Boris Plazzi.
Pour que le salaire minimum permette, en France comme en Europe, de vivre dignement, la CGT propose de mesurer et de prendre en compte l’évolution du coût des dépenses incompressibles et des besoins fondamentaux. Toute augmentation du SMIC (une progression annuelle au moins égale à celle du taux du salaire horaire moyen) devra être répercutée sur les grilles de salaires des branches.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans la nuit le début d'une "opération militaire" russe en Ukraine. Le PCF condamne cette grave décision dont les conséquences peuvent être incontrôlables.
V. Poutine prend ainsi la responsabilité du déclenchement de la guerre et de l'embrasement de l’ensemble de la région. L'Ukraine vient de décréter la loi martiale. C'est un échec pour tous car la sécurité de l’Europe, de l’Ukraine et de la Russie sont indissociables.
Le président russe s'enfonce dans l'ultranationalisme et avec son gouvernement et ses soutiens, il porte la responsabilité militaire -- au mépris absolu des instances multilatérales et du droit international -- de cette guerre.
La responsabilité collective revient aussi à tous ceux, à commencer par l'OTAN, qui ont nourri le feu de la confrontation, refusé de laisser l'Ukraine à l'écart d'une entrée discutable dans l'Alliance et distillé à leur tour le poison de l'ultranationalisme, des haines et désirs de vengeance.
Ce désastre pouvait être évité. L'histoire jugera ; dans l'immédiat, il est indispensable de protéger les populations civiles des deux côtés de la ligne de front.
Le PCF s’inquiète du terreau que cette guerre offre dans la société ukrainienne aux milices d’extrême-droite et à leur influence sur le gouvernement ukrainien, de même qu'à la cristallisation nationaliste en Russie et, inversement, russophobe dans plusieurs pays européens.
La France ne peut pas prendre part à ce conflit, ni directement, ni indirectement par l'intermédiaire de livraisons d'armes.
La France trouvera des appuis en Europe et dans le monde pour engager sans délai, sous égide de l'ONU, une initiative paneuropéenne extraordinaire, en toute indépendance de l’OTAN et des États-Unis, pour remettre toutes les parties autour de la table de négociations.
Il est nécessaire de porter fermement l’offre d’une conférence européenne de coopération et de sécurité collective incluant la Russie, pour parvenir à un règlement politique du conflit sur la base du contenu des Accords de Minsk et des principes de sécurité collective.
Le PCF est solidaire de toutes les forces de paix, en Ukraine, en Russie et en Europe qui se lèvent contre la guerre. Le PCF prendra toute sa place dans les initiatives pour la paix qui pourront être prises dans les prochains jours.
Jean-Numa Ducange, historien et professeur à l’université de Rouen, lance la collection «Questions républicaines» aux Presses universitaires de France (PUF). Il nous parle de Jaurès, de République, de révolution et le tout accessible au grand public grâce à une écriture alerte.
L'Humanité Publié le Mercredi 23 Février 2022 Pierre Chaillan
L’héritage et les valeurs de la République, issues de la Révolution française, sont instrumentalisés. Dans ce contexte, l’historien, spécialiste de la Révolution, des gauches et des marxismes en Europe Jean-Numa Ducange convoque la République et lance la collection «Questions républicaines» aux Presses universitaires de France (PUF). Il entend proposer des ouvrages en direction d’un large lectorat. Le premier livre, de Gilles Candar, sera consacréà l’histoire de la gauche ; le deuxième, de Florian Gulli, à l’antiracisme, et le troisième, de David Muhlmann, à Lénine.
Quel est le but recherché par la collection «Questions républicaines»?
L’écho rencontré par l’Histoire globale des socialismes (PUF, 2021) m’a convaincu qu’il était nécessaire de prolonger la réflexion, en partant de solides connaissances historiques, sur plusieurs questions clés. Les questions républicaines me semblent être un point de convergence essentiel. Aujourd’hui, l’étiquette «républicaine» est revendiquée de toutes parts.
Aux appropriations nationalistes s’opposent des discours caricaturaux d’une partie de la gauche sur la «République française», qui serait coupable de tous les maux. Ainsi, les mots qui lui sont associés (révolution, universalisme, laïcité, luttes contre les inégalités…) semblent avoir perdu de leur sens, comme coupés de leurs héritages historiques.
Ce n’est pas aux lecteurs de l’Humanité que je vais apprendre que le fondateur du journal, Jean Jaurès, était un ardent républicain. Son objectif était de mêler le meilleur de cette tradition avec les revendications sociales. De son temps, les «républicains d’ordre» n’hésitaient pas à tirer sur les ouvriers. Malgré cela, Jaurès a-t-il abandonné la République? Jamais. La République sociale demeurait son horizon. Puis cet héritage a eu tendance à se perdre, pour diverses raisons.
Dans ce contexte, cette collection entend proposer des ouvrages destinés à alimenter la réflexion, pour nourrir le débat au sein de la gauche. Je précise qu’il s’agit d’ouvrages de sciences humaines, traitant donc de thématiques en rapport avec l’actualité, mais toujours écrits à partir de solides connaissances empiriques. Il n’y a pas d’exclusive, mais les champs universitaires concernés seront avant tout l’histoire et la philosophie, avec un objectif clair: des ouvrages informés, mais accessibles au grand public grâce à une écriture alerte et un format relativement ramassé.
QUANT AUX RÉVOLUTIONS, IL EST ÉVIDENT, QUE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, LE JACOBINISME ET SON IMPACT INTERNATIONAL, OU ENCORE LA RÉVOLUTION RUSSE, COMME LES MOUVEMENTS DE DÉCOLONISATION S’INSCRIVENT PARFAITEMENT DANS LE PÉRIMÈTRE DE CETTE COLLECTION.
Pourquoi convoquer «la République» dans le débat actuel?
N’est-ce pas à partir de là que l’on peut revenir sur l’essentiel des débats qui ont fondé la gauche et le mouvement ouvrier en France? Avant Jaurès, il y eut une longue tradition, conflictuelle et complexe, entre les mouvements populaires et les divers régimes républicains. Et cette histoire s’est prolongée jusqu’à nos jours. Elle mérite mieux que nombre de discours actuels.
Par ailleurs «la République» en question n’est pas que la République française, mais également les expériences républicaines à l’échelle internationale. Les débats autour de la forme républicaine sont, par exemple, une des grandes questions de Marx et Engels, mais aussi de Rosa Luxemburg qui y voyaient une étape essentielle pour le développement des partis ouvriers. Quant aux révolutions, il est évident, par exemple, que la Révolution française, le jacobinisme et son impact international, ou encore la révolution russe, comme les mouvements de décolonisation qui souhaitaient mettre en place des républiques sociales et démocratiques s’inscrivent parfaitement dans le périmètre de cette collection.
Pouvez-vous nous dévoiler le programme des premières publications?
Après, Pourquoi la gauche? l’essai historique global de Gilles Candar qui paraît cette semaine, les PUF publieront dans quelques mois un ouvrage du philosophe Florian Gulli sur l’antiracisme, avec un fort volet sur les regards socialistes sur cette question.
À l’approche des 100 ans de l’URSS (à la fin de cette année 2022), il sera question d’un retour de Lénine et de stratégie politique avec David Muhlmann. L’historien Michel Biard reviendra, quant à lui, sur l’histoire de la Révolution française et des revendications méconnues des derniers Montagnards après la chute de Robespierre. Alexia Blin prépare une contribution importante sur les rapports entre le mouvement ouvrier et les coopératives de consommation.
Sidonie Kellerer et Stéphanie Roza travaillent de leur côté sur un ouvrage relatif aux critiques contemporaines du rationalisme. Ce ne sont là que quelques projets parmi d’autres, qui vont alimenter cette collection. Et des initiatives seront organisées autour de ces thématiques.
Lors d’un meeting à Montreuil, mercredi 16 février, Fabien Roussel a, entre autres, rendu hommage aux habitants, aux salariés du département. Extraits.
La Seine-Saint-Denis est un des départements les plus jeunes de France. Quelle chance, quelle force, quelle richesse ! Oui, que vous êtes beaux, belles, et avec une telle rage de vivre, de vivre heureux et de vous faire respecter. Ô combien je suis à vos côtés pour défendre cette envie, ce droit au bonheur, ce droit au respect ! Je le dis avec force, car je sais, ô combien justement, vous n’êtes pas respectés. Ô combien même vous êtes parfois méprisés. Vous, comme vos parents d’ailleurs qui ont bâti ce département, cette région.
Parce qu’ici, la désindustrialisation engagée il y a 50 ans s’est conjuguée avec les renoncements de l’État. Parce qu’ici, les pouvoirs successifs ont laissé se creuser de profondes inégalités sociales et territoriales, dans la région la plus riche de France ! Ils ont cajolé les beaux quartiers de l’ouest parisien et délaissé des villes entières, privées de soutiens, pour répondre aux besoins des habitants. Et pourtant, jamais la Seine-Saint-Denis, jamais ces villes populaires, jeunes, ouvertes au monde ne se sont résignées ! Ni hier, ni aujourd’hui. Car il y a ici, à Montreuil comme à Noisy, à Saint-Denis, à Stains, à La Courneuve, à Sevran ou à Bobigny, des femmes et des hommes qui se battent au quotidien pour résister et innover. Résister.
Vous l’avez déjà fait avec les parlementaires et les élus communistes de Seine-Saint-Denis auprès du gouvernement, ce qui a permis quelques « bougés », modestes mais quand même. Avec les autres élus de gauche, avec les représentants des salariés, des services publics, vous avez révélé cette profonde injustice qui fait que les premiers de corvée, ceux qui ont tenu la France à bout de bras, ont soigné, enseigné, nettoyé, transporté, vivent ici, mais que ce sont aussi ceux qui ont les salaires les plus bas, les emplois les plus précaires, le taux de mortalité au Covid le plus élevé !
Cette inégalité de classe est inacceptable ! Vous n’êtes pas des sous-citoyens. Vous êtes les héros et les héroïnes de la République. Oui, il y a des travailleurs essentiels dans notre pays. Vous, les enseignants, les soignants, les aides à domicile, les agents des transports publics, les agents communaux, les salariés de la propreté, de la sécurité. Vous, les magistrats, les éducateurs, les travailleurs sociaux, les agents de médiation culturelle. Vous, les auxiliaires de vie, les assistantes maternelles, les AESH, les animateurs et animatrices qui travaillez auprès de nos enfants. Vous, les acteurs du monde du sport, les responsables associatifs, qui dans tous les domaines font vivre ce qu’il y a de plus beau dans les villes : les liens humains, la fraternité. Vous êtes essentiels ! Un trader ça ne sert à rien, mais vous, vous êtes indispensables ! Et pourtant, un trader ça gagne beaucoup : 100 à 300 mille euros par an. Et vous, c’est à peine si votre salaire vous permet de vivre dignement. C’est cette France-là que je veux valoriser, soutenir, mettre en avant. (…)
Oui, je crois en l’être humain. Et je fais le pari de l’être humain, de sa générosité, de sa fraternité. Je revendique le droit au bonheur pour tous comme projet de société ! Le droit au bonheur pour toutes et tous ! Car le bonheur, c’est contagieux. Ça se transmet. Pas besoin de vaccin contre ça ! Au contraire, il faut le cultiver. Oui, le droit au bonheur, le droit au respect, à la dignité, indistinctement de notre couleur de peau, de notre origine, de notre religion. Et même, c’est grave d’avoir à le dire, de notre prénom. Oui, ici, nous travaillons ensemble, main dans la main, sans faire de différence. Nous sommes unis, solidaires, car la vie est dure, le capitalisme est dur avec nous tous. Mais ici, nous résistons, car nous nous aimons ! Et c’est le plus beau visage que la France puisse offrir au monde. Alors je reprends ce beau slogan clamé à Montreuil : Nous sommes la France ! Oui, nous sommes la France, et c’est ça la France des jours heureux !
« Les Français manqueraient de culture économique » : ce thème revient régulièrement dans la presse. Nos compatriotes auraient une mauvaise image du marché et de la mondialisation. Et seraient donc rétifs aux réformes libérales. La faute à qui ? « Les Échos » pensent avoir trouvé les raisons de cette « inculture » : « L’influence des communistes après-guerre a très profondément marqué notre relation à l’économie. On en trouve l’écho dans la façon assez politisée dont nombre d’enseignants du secondaire en sciences économiques et sociales conçoivent aujourd’hui leur mission. » Bref, la faute aux rouges et aux profs, et aux profs rouges, si les financiers et autres prédateurs n’ont pas la cote
Le Collectif national du PCF de la filière de l’Aéronautique, de l’Aérien et du Spatial propose une importante initiative pour le 19 mars 2022, que nous appellerons « les Assises démocratiques de l’Aéronautique, de l’Aérien et du Spatial ».
Ces assises se dérouleront en présentiel au siège de notre parti place du Colonel-Fabien et en lien par des visioconférences dans les départements concernés aux sièges des fédérations. Les membres du collectif visent à rassembler un grand nombre de salariés et d’acteurs syndicaux engagés politiquement ou non de la filière (toutes branches confondues), mais aussi des représentants des fédérations PCF, de la commission nationale « transports et mobilité, de la filière du rail, de nos deux groupes parlementaires politiques, du secteur économique. C'est un pari que nous pouvons réussir en débattant de la réalité du terrain.
Cette rencontre sera pour l’ensemble des participants l’endroit et le moment de tirer les enseignements de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques et sociales, d'échanger sur les conditions et la réalité du combat politique dans nos entreprises, des moyens de le dynamiser et de le renforcer, en s’appuyant sur les acquis non négligeables dont nous disposons encore aujourd’hui, en y intégrant des pistes de propositions de haute teneur. Cette initiative a un quintuple intérêt :
D’une part, elle permettra de faire reculer les arguments idéologiques porteurs d’esprit de fatalité et de renoncement, nourrissant les décisions prises ou sur le point de l’être, visant, une fois de plus, à réduire les effectifs des salariés et à précariser leurs statuts. Elle permettra d’affirmer haut et fort que si l’on considère les difficultés rencontrées par les entreprises de la filière, « la pandémie n’explique pas tout », le bras de fer avec le monde de la Finance est loin d’être achevé. L’initiative aura ainsi pour effet de renforcer, voire d’amplifier le combat pour que la filière s’affranchisse de l’étreinte de la haute finance ;
D’autre part, elle permettra de renforcer l’esprit de solidarité et de complémentarité des différents modes de transport plutôt que d’instaurer puis laisser faire la mise en concurrence sauvage préconisée par les libéraux de tout poil.
En outre, en impulsant puis en cultivant les contacts avec les salariés de la filière, nous considérons comme possible la réapparition d’une présence politique du PCF, sans prendre le risque de générer un « syndicalisme bis ».
Et enfin, nous ouvrirons une nouvelle porte sur la voie de la campagne que mène Fabien Roussel, en complément des initiatives qu’il mène avec l’équipe de campagne.
Une telle initiative permettra également d’évoquer les mutations technologiques que doit subir l’avion du transport aérien civil pour répondre aux exigences environnementales (écologiques et climatiques) sans céder aux « contreparties » que constituent trop souvent la tolérance aux nuisances sonores. Les défis du transport aérien, de la recherche et du volet industriel, ainsi que les défis sociaux et environnementaux seront au cœur des débats avec l’ensemble des acteurs de la filière présents ce 19 mars 2022. Ces défis s'articuleront avec notre proposition de sécurité d’emploi et de formation, sans oublier les pouvoirs nouveaux donnant des droits décisionnels aux salariés, qui figurent dans les propositions du programme de notre candidat Fabien Roussel.
Au moment où des échéances électorales importantes se profilent, avec les jeunes et les moins jeunes salariés de nos entreprises et sans oublier nos retraités, nous voulons donner à voir une autre façon de faire de la politique. Pour y parvenir, nous voulons impulser une véritable dynamique du PCF de l’Aéronautique, du Spatial et de l'Aérien.
Dans cette optique, et sans ignorer la timide reprise du trafic suite au contexte sanitaire et politique qui caractérise la période actuelle, il est clair que l’un des enjeux majeurs est l’engagement des salariés sur une visée politique de progrès, en rupture avec la politique actuelle, remettant en cause la mise sous tutelle financière qui s’opère pour une grande partie de la filière. Nous n’y parviendrons qu’en impulsant une « culture » de débat et d’actions, en les construisant dès maintenant dans les ateliers, dans les bureaux, dans les entreprises.
Pour le Collectif national PCF de l'Aéronautique, du Spatial et de l'Aérien : Jean Claude Pradeau .
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,!
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…
Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,
− Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père…
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif…
− Sur vos lèvres alors meurent les cavatines…
Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août.
Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
− Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire… !
− Ce soir-là,… − vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
− On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
A l’initiative de l’Institut d’histoire sociale CGT et du collectif confédéral « lutte contre les idées d’extrême-droite », le 10 février, chercheurs et syndicalistes ont analysé les relations historiques et contemporaines des mouvements d’extrême-droite avec le mouvement ouvrier et le phénomène actuel d’extrême-droitisation de l’espace public.
« Ma logique politique, c’est le refus de la lutte des classes. Il faut rassembler les patrons et les salariés dans l’intérêt commun de la France et de l’économie française », martelait Eric Zemmour lors d’un entretien télévisé le 15 février. Le candidat d'extrême-droite à la présidentiel fait référence en ces termes au corporatisme, un précepte fasciste d’extrême-droite que l’on retrouve également dans le corpus programmatique du FN puis du RN.
Cédric Bottero, du collectif confédéral de lutte contre les idées d’extrême-droite, en explique les contours : la réconciliation du salariat et du patronat dans l’intérêt suprême de la nation et, ce faisant, l’anéantissement du mouvement ouvrier organisé, des syndicats.
La défense de ce modèle n’a toutefois pas empêché l’extrême-droite de tenter d’élargir sa « clientèle électorale » aux classes populaires, au point, rappelle Jérôme Beauvisage, membre de l’IHS, d’avoir « constitué, à certaines époques, des modèles syndicaux, à la fois nationaux et « apolitiques » pour concurrencer les syndicats « rouges »l ».
Elle s’essaye aussi régulièrement à l’entrisme ou « à la pêche » aux syndicalistes expérimentés pour les implanter dans ses rangs. Bien que ces tentatives aient échoué, « elles ont tout de même montré qu’une partie non négligeable du salariat, dans certaines circonstances, pouvait se reconnaître dans ces valeurs », alerte Jérôme Beauvisage.
Il faut dire que le FN-RN a pu sans trop d’encombres, finalement, s’installer dans le paysage publique, y faire infuser ses idées jusqu’à parvenir, désormais, à imposer des thèmes autour desquels les autres forces politiques se sentent obligées de se positionner.
Annie Collovald, sociologue politique à l’université de Nanterre, explique comment, dès lors que le FN a été taxé de populiste - plutôt que fasciste, il a gagné en « recevabilité » sur la scène politique et dans les media, facilitant son ascension.
Philippe Corcuff, politiste, développe en expliquant que, dans un contexte d’affaiblissement de la frontière droite-gauche, le « confusionnisme » des idées en vigueur depuis plusieurs années contribue aussi au déploiement des idées d’extrême-droite dans l’espace public.
Dans une seconde partie, Nicolas Lebourg, historien à l’université de Montpellier et Ugo Palheta, sociologue à l’université de Lille, se sont attachés à définir les contours de l’extrême-droite contemporaine, dans le monde et en France, ses bases et ses bénéficiaires, réels et fantasmés, ses lignes de force idéologiques, notamment un nationalisme d’exclusion, désormais présent jusque dans la droite dite républicaine de Pécresse.
Enfin, après un tour des problématiques et stratégies syndicales anti-fascistes en Belgique avec l’intervention de Julien Dohet de la FGTB, Thierry Achainte, du collectif confédéral, est revenu sur la nécessité de combattre les idées d’extrême-droite dans les entreprises auprès des salariés et a fortiori des militants syndicaux qui n’y sont pas toujours hermétiques.
Il a rappelé tous les outils pédagogiques produits par le collectif mais, a-t-il regretté, encore insuffisamment sollicités.
Retrouver l’intégralité de la journée « Résolument anti-fasciste, hier comme aujourd’hui » sur la page youtube de la CGT
Sondage Interrogés par Ipsos, pour le compte de la Fédération des associations générales étudiantes, 80% des 18-30ans se disent prêts à aller voter. Mais, alors que leur exigence de changement est manifeste, nombre d’entre eux estiment qu’ils ne sont pas écoutés.
Auditionnés par-là, sondés par-ci: à moins de cinquante jours du premier tour de l’élection présidentielle, les jeunes font l’objet de toutes les attentions.«Enfin!»,ne manqueraient sans doute pas de remarquer ceux que l’institut Ipsos a interrogés en janvier, pour le compte de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes). Car l’un des enseignements majeurs de cette enquête, publiée mardi 22 février, c’est que, si les 18-30 ans s’intéressent bel et bien à la politique, ils trouvent que celle-ci ne s’intéresse guère à eux et à leurs préoccupations.
le pouvoir d’achat en tête des sujets pour le choix du candidat
L’enquête (réalisée du 11 au 20 janvier auprès de 2 007 personnes de 18 à 30 ans choisies selon la méthode des quotas) commence par battre en brèche une idée reçue: les jeunes se détourneraient de la politique. Pas vraiment, puisque huit sur dix envisagent«certainement» (49 %) ou «probablement» (31 %) d’aller voter à la présidentielle. Une réponse qui varie significativement selon leur situation: elle atteint 83 à 84% chez les travailleurs et étudiants, mais tombe à 71% chez ceux qui sont à la recherche d’un emploi.
Pour 37 % des jeunes, le pouvoir d’achat arrive en tête des sujets qui pourraient les motiver à opter pour tel ou tel candidat. Juste derrière, 32 % pointent le climat et l’environnement, puis la santé (30 %), l’emploi (27 %) et les inégalités sociales (25 %). Des thèmes qui recoupent largement la situation d’une jeunesse «précaire et fragilisée par la crise» sanitaire, selon les mots d’Étienne Mercier, directeur du pôle opinion d’Ipsos. Ainsi, 58 % des jeunes interrogés disent avoir, sur les douze derniers mois, rencontré des difficultés pour se «procurer une alimentation saine et équilibrée» ; 55 % ont eu du mal à s’acheter des «vêtements convenables» ; 58 % à «accéder à des biens ou activités culturelles et de loisir» ;50 % à «payer leurs charges de logement» ; 46 % à «payer certains actes médicaux» ou à rembourser un crédit.
Une situation qui joue aussi sur leur état d’esprit: quand on leur demande de qualifier celui-ci, 76% s’avouent«heureux» et 59 % «sereins». Mais ils sont aussi 60 % à se dire «épuisés», 58 % «anxieux» et 56 % «nerveux». Autre contradiction apparente: plus des trois quarts (76%) se sentent«optimistes» quant à leur avenir personnel, mais 56 % se déclarent «pessimistes» quant à celui de la société française.
Une vision qui se confirme quand on leur demande de désigner les «principaux défauts» de la société dans laquelle ils vivent: pour 38%, il y a«trop de malhonnêteté, de corruption» ; pour 37 %, la société est «trop inégalitaire» ; pour 32 %, «l’argent y tient une trop grande place» ; pour 27 %, elle est «trop individualiste»… Enfin, ils sont 57 % à juger que leurs préoccupations ne sont pas assez ou pas du tout prises en compte dans la campagne électorale.
L’enquête fait un focus particulier sur les enjeux écologiques. Soumis à un certain nombre de propositions, sans surprise, 85 % d’entre eux estiment que «les catastrophes écologiques vont se multiplier». Mais ils sont aussi 61 % à penser qu’ «accélérer la transition écologique contribuerait à réduire le chômage» et, surtout, 83 % à juger que la réponse aux enjeux environnementaux exige de «revoir complètement notre système économique et social». Un message que ne devraient pas manquer d’entendre certains candidats…
UKRAINE Dans l’est du pays, la population a accueilli favorablement la décision du président russe de reconnaître l’indépendance des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Tous sont persuadés que cela amènera l’apaisement attendu depuis huit ans.
Publié le Mercredi 23 Février 2022 Vadim Kamenka L'Humanité
Le 22 février, dans les rues de Donetsk. STRINGER/Anadolu Agency/via AFP
Donetsk, Gorlovka (Donbass), envoyé spécial.
Un épais brouillard a recouvert Donetsk, ce mardi matin. Ni l’annonce intervenue lundi soir, par Vladimir Poutine, de reconnaître l’indépendance des deux Républiques autoproclamées de Donetsk (DNR) et Lougansk (LNR), ni le conflit qui se poursuit sur la ligne de front ne semblent perturber la vie quotidienne des habitants. Certains cherchent des distributeurs pour retirer de l’argent qui fonctionnent, d’autres des stations avec de l’essence, la plupart n’ayant plus que du gaz, mais la majorité se rend au travail. «Depuis huit ans, nous nous sommes habitués à ce type de pénuries, aux combats. Mais j’espère que les choses vont désormais s’améliorer avec l’annonce de Vladimir Vladimirovitch», nous confie Lena.
Malgré le couvre-feu, quelques instants après le discours du président russe, une trentaine de personnes se sont rassemblées sur la place centrale, juste à côté de la statue de Lénine, pour célébrer l’événement. «C’est historique. Personne ne s’y attendait », confirme l’un d’eux, drapeau russe à la main et regardant les feux d’artifice. On est loin de l’ampleur et la ferveur de 2014 après le référendum en Crimée, comme si personne n’y croyait réellement.
À une vingtaine de kilomètres du centre-ville, se dresse le quartier Kirovskii avec ses maisons en bois. L’atmosphère y est beaucoup moins festive. Alors qu’une grande partie des résidents se préparaient à écouter le discours du président russe, Vladimir Poutine, des bombardements ont éclaté aux alentours de 21 heures. Sur la rue Dmitra-Donskovo, Irina nous accueille emmitouflée dans son manteau rose. Institutrice, la cinquantaine, elle nous dévoile l’impact de l’explosion sur sa maison pendant que des bénévoles et des pompiers l’aident à déblayer et à remettre l’électricité.
Dans le jardin, un immense trou provoqué par le tir d’une roquette a brisé le sol carrelé, faisant exploser les fenêtres et une partie de la cuisine. «Quand on a entendu les premiers sifflements et les tirs, on a décidé de sortir se mettre à l’abri. À peine dix minutes plus tard, notre maison était touchée. Heureusement, sinon je ne serais pas en train de vous parler», raconte-t-elle. Émue, Irina poursuit:«Je n’en veux pas à Zelensky (le président ukrainien – NDLR). Il aurait juste dû rester un acteur. Il était vraiment bon. La politique ne lui réussit pas. Maintenant, on attend la suite et que cette guerre s’arrête définitivement pour que, des deux côté s, on puisse revivre en paix.» Depuis 2014, près de 14000personnes sont décédées.
Les évacuations apparaissaient moins importantes, ces dernières heures
Dans ce quartier, assez éloigné de Donetsk, et davantage populaire, peu de gens ont fui vers la Russie. Dans la rue Ivana-Susanina, une femme aurait péri dans les bombardements. Le toit de sa maison a été en partie arraché. Une voisine témoigne. «On a entendu plusieurs coups de feu se rapprocher et, d’un coup, un grand boum. On s’est cachés avec les enfants. Nous ne sommes pas partis. On l’aurait fait en 2014 au début du conflit. On a fait le choix de rester, car on a toute notre vie ici, notre famille. Le plus difficile, c’est de s’apercevoir désormais que les enfants arrivent à reconnaître au seul bruit de quel type d’arme, de bombarde ments il s’agit.»
Les évacuations apparaissaient moins importantes, ces dernières heures. Au moins, 60000personnes auraient rejoint la Russie. Pourtant à Staromykhailivka, en périphérie de Donetsk, les échanges de coup de feu sont quotidiens.«Depuis 2014, et le début du conflit, la plupart des gens qui sont restés dans le Donbass ne partiront plus. Ils ont fait ce choix il y a huit ans, quand la situation était véritablement inquiétante.
Bien évidemment les tensions sont les plus fortes de ces dernières années. Mais, cela demeure supportable pour l’instant et les gens n’ont pas forcément tous les moyens de partir», estime Ania (1). Dans son école, rue Daguestanaya, où il enseigne, les enfants ne font plus attention mais restent marqués. « Qui ne le serait pas? La décision de Poutine était nécessaire. On aurait pu encore vivre en Ukraine jusqu’en 2017. Mais, aujourd’hui, la haine et les rancœurs sont trop importantes. J’espère juste que cela nous apportera la paix et non davantage de guerre.»
À l’une des entrées est de Donetsk, les gardes surveillent attentivement les allées et venues. L’angoisse de nouveaux affrontements subsiste. Dans les divers commissariats au sein de la République autoproclamée de Donetsk, la conscription se poursuit. Depuis le décret du 19 février, pris par le dirigeant Denis Pouchiline, les hommes de 18 à 55 ans sont mobilisés. Seule nouveauté, les plus de 55 ans peuvent se porter volontaires depuis mardi. Une décision qui est intervenue au moment où les «accords d’entraide» entre les entités DNR, LNR et la Russie ont été signés.
La Douma russe a voté à l’unanimité le texte qui ouvre la voie à la coopération avec Moscou dans les domaines de la défense et du secteur économique et financier durant une décennie. Ces textes prévoient que les parties vont assurer leur défense, partager des bases militaires et une protection commune de leurs frontières et créent un «fondement juridique»à la présence russe dans ces territoires. Cela ne s’arrête pas là, puisqu’un amendement a été immédiatement déposé en deuxième lecture, qui valide leur entrée en vigueur dès le 22 février. «C’est le seul moyen de protéger les gens, d’arrêter la guerre fratricide, d’empêcher une catastrophe humanitaire, d’apporter la paix», se justifie le président de la Chambre basse (Douma), Viatcheslav Volodine.
Si le vice-ministre des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, a affirmé lundi que la Russie n’avait pas «pour l’instant» l’intention de déployer des forces, mais le fera en cas de «menace», plusieurs témoins dans le Donbass confirmaient la présence de bataillons russes sur place. Et, dès le lendemain, le président russe a réclamé à la Chambre haute du Parlement d’autoriser l’envoi de militaires russes. Une demande que le vice-ministre de la Défense, Nikolaï Pankov, a justifiée devant l’assemblée arguant qu’ «aux frontières des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, une armée (ukrainienne) de 60000hommes et de blindés lourds» se regroupe .
Sur la ligne de front, comme à Gorlovka, la nouvelle a été accueillie avec soulagement. Les soldats espèrent que cette coopération facilite la fin des combats. Mais ne craignent-ils pas l’inverse et que le conflit ne s’amplifie?«Le soutien de la Russie transforme totalement le rapport de forces. J’y crois. Ou alors il faudra avancer», ose l’un d’eux.
La plupart des habitants (4 à 5 millions au total) souhaitent essentiellement sortir de ces huit années de guerre. Une véritable lassitude des problèmes quotidiens qu’implique cette situation apparaît. «Cela nous a rendus plus solidaire», observe Nikolaï Nesterov un médecin qui s’occupe d’un centre de don du sang. L’établissement vétuste a été remis à neuf avec du matériel ultramoderne.
On y trouve des jeunes comme Kolia qui viennent chaque semaine. «Si cela permet de sauver des vies», glisse-t-il timidement. Pour Nikolaï Nesterov, il n’était pas question de s’en aller. «Je pouvais être utile. Et quitter ma ville alors que d’autres n’ont pas les moyens de partir… Des quartiers entiers sont coincés, comme à Petrov ou Kievskiï. Et puis il s’agit d’une guerre aux enjeux qui nous dépassent entre la Russie, les États-Unis et l’Union européenne. Mais il y a une seule chose que je ne comprends pas du gouvernement ukrainien.
Pourquoi nous attaquer tout en affirmant qu’i l s’agit de leur territoire?» interroge-t-il. En attendant, les drapeaux russes accrochés aux voitures n’ont cessé d’être sortis. Dans le centre de Donetsk, les immenses affiches pour un «Donbass russe fort» prennent encore davantage de sens. Et Denis Pouchiline, le dirigeant du DNR, l’a clairement signifié, la décision de la Russie est plus «qu’un simple soutien».