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28 Juillet 2023, 07:13am

Publié par PCF Villepinte

 

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Olympiques?

28 Juillet 2023, 07:07am

Publié par PCF Villepinte

Pourquoi les villes ne veulent-elles plus accueillir les Jeux olympiques?

Depuis plusieurs années, les candidatures aux JO d’été ou d’hiver se raréfient et de nombreuses villes se retirent après avoir monté un dossier. Comment expliquer une telle désaffection pour les Jeux?

Entretien avec l’économiste Sylvain Zeghni.

Publié le

Mercredi 26 juillet 2023

Nicolas Guillermin

Depuis 1984, seuls les JO de Los Angeles ont réalisé des bénéfices.

Sygma via Getty Images

Coauteur, avec Nathalie Fabry, d’une étude intitulée «Pourquoi les villes ne veulent-elles plus accueillir les Jeux olympiques ? Le cas des JOP de 2022 et 2024», Sylvain Zeghni est maître de conférences HDR en sciences économiques à luniversité Gustave-Eiffel. Spécialiste des grands événements et des territoires, il revient sur le phénomène de perte dattractivité et de sens des candidatures olympiques.

Paris a obtenu les JO 2024 face à presque aucun concurrent, si ce n’est Los Angeles qui préférait les organiser en 2028… Pourquoi les Jeux sont-ils de moins en moins attrayants?

D’abord, parce que les villes, les habitants ne sont pas persuadés que les Jeux rapportent de l’argent mais plutôt qu’ils en coûtent… Depuis 1984, seuls les JO de Los Angeles ont réalisé des bénéfices. Tous les autres ont été des gouffres financiers. Et qui paye la facture? Les contribuables locaux et nationaux. Les villes candidates sont souvent de grandes villes bourgeoises, où les couches populaires sont absentes des centres-villes, et qui ne veulent pas forcément y voir débarquer des millions de touristes. Les billets des JO sont chers et la probabilité d’y assister est quand même relativement faible.

Enfin, la rénovation urbaine signifie souvent la destruction de quartiers ressentie comme une dépossession immobilière qui s’accompagne ensuite souvent d’une gentrification, ce qui fait peur à la population. C’est pour cela que Hambourg et Berlin, deux villes qui étaient en concurrence pour 2024, ont abandonné, leurs candidatures étant contestées par des mouvements populaires. Après plus d’un siècle durant lequel les pouvoirs publics et entreprises privées ont agi seuls, sans demander l’avis des populations, les villes, face au refus croissant (Oslo, Boston, Budapest, Rome…), sont désormais obligées de sonder de plus en plus leur population et d’en tenir compte.

Les candidatures olympiques n’ont-elles pas basculé progressivement du prestige géopolitique d’organiser vers de plus en plus d’intérêts économiques?

C’est un basculement qui apparaît en gros partir du milieu des années 1990 avec les Jeux d’Atlanta en 1996. On assiste à l’avènement du sport business et à la notion de rentabilité des investissements. Le mur de Berlin est tombé, le sport amateur, si tant est qu’il ait jamais été amateur, disparaît pour laisser place au professionnalisme. Il y a de plus en plus d’intérêts économiques privés – d’entreprises et pas seulement des entreprises industrielles, des médias qui financent –, mais aussi des intérêts sportifs très vastes, liés par ailleurs à un mouvement de libéralisation du marché des sports.

En 2001, les jeux Olympiques de 2008 sont attribués à Pékin, qui vient d’entrer dans l’OMC, une entrée voulue par les Américains pour développer l’économie mondiale et le libéralisme. Au prestige géopolitique qu‘en retire la Chine, qui au début des années 2000 devient la fabrique du monde, s’ajoutent les intérêts économiques. Donner les Jeux olympiques à Pékin, c’était aussi un signe de l’intégration de la Chine dans l’économie mondiale.

La corruption des votes et le parrainage abusif de multinationales comme aux JO d’Atlanta en 1996, connus comme les «Jeux Coca-Cola», nont-ils pas déformé lidéal olympique?

À partir du moment où on entre dans un processus de sélection, les villes candidates ont toujours déployé des trésors de séduction et flirté avec les limites. Mais les années 1990 marquent un tournant vers le sport business… Très clairement, les Jeux d’Atlanta ont été gagnés grâce au lobbying de Coca-Cola. On est loin de l’olympisme et de ses idéaux d’amateurisme, de la noblesse des performances sportives, de l’exemplarité pour la jeunesse…

Aujourd’hui, plus personne ne croit qu’on puisse remporter l’organisation des JO sans avoir, disons, une stratégie d’influence qui, dans certains cas, va jusqu’à la corruption. Une déception s’est installée peu à peu en raison de cette dernière et, surtout, du manque de transparence dans les procédures de sélection.

N’assiste-t-on pas progressivement à une perte de sens dans les dernières organisations des Jeux?

C’est vrai que, depuis les années 1990, l’image du CIO et des Jeux olympiques comme élément de la jeunesse mondiale a été fortement écornée. D’une part, à cause de l’évolution du sport vers le business, d’autre part, parce que les États n’ont plus les moyens de financer seuls ce type d’événement, extrêmement onéreux. À partir du moment où des partenaires privés investissent, ils prennent du pouvoir, il y a des enjeux financiers élevés, et ça change totalement la donne…

Avant, il y avait beaucoup plus d’amateurisme, les candidatures étaient moins bien ficelées car il y avait moins d’exigence. On sentait un enthousiasme pour ces événements, un mouvement sportif populaire qu’on voit très bien dans les années 1930, 1950 et 1960. Aujourd’hui, la mobilisation des clubs sportifs amateurs pour les JO est en très nette baisse, de même que celle de la jeunesse… Il n’y a plus ce support populaire car, derrière, les enjeux financiers extra-sportifs sont devenus énormes et l’organisation s’est professionnalisée.

Que fait le CIO face à cette baisse inquiétante des candidatures?

Face à cette raréfaction et au nombre élevé d’abandons, le CIO a mis en place, en 2014, l’agenda 2020 puis 2020+5, une feuille de route stratégique. Il s’agit d’une grille de sélection qui évite les candidatures spontanées un peu ridicules, on va vers une rationalisation de ces dernières, une contractualisation avec des gens plus motivés et plus professionnels. Ça permet d’avoir moins de villes en compétition afin qu’il y ait moins de corruption aussi ou moins de tentation…

Les dossiers sont à la fois plus simples mais ont des exigences plus fortes aux niveaux social et environnemental, avec aussi cette idée que les villes soient capables d’utiliser des équipements existants. Le but est de réduire les déficits, voire de rendre à nouveau les Jeux bénéficiaires, plus transparents et attrayants. Le problème, c’est que toutes les villes n’ont pas d’infrastructures existantes et que, sur chaque continent, très peu sont capables d’organiser les Jeux en raison de leur coût. Il y a donc le risque de prendre à peu près toujours les mêmes…

 

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Police et pouvoir :

26 Juillet 2023, 07:24am

Publié par PCF Villepinte

 Pourquoi ces liaisons dangereuses?

Les propos tenus par le directeur général de la police nationale en début de semaine, que refuse de condamner l’exécutif, relancent le débat sur les réponses à apporter au malaise dans la profession, loin des outrances très droitières d’une partie de ses syndicats. 

L’Humanité Mardi 25 juillet 2023

Marceau TaburetAlexandra ChaignonCamille Bauer

Le directeur général de la police, Frédéric Veau, (à gauche) a estimé qu'«avant un éventuel procès, un policier na pas sa place en prison». Ici, avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qui, lui, garde le silence total sur le sujet. © AFP

Une interview en forme de coup de pression. Pour le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, un policier ne doit pas dormir en prison dans l’attente de son procès, «même sil a commis une faute grave». Une façon explicite de demander la libération de l’agent de la BAC détenu après des faits de violences policières commis à Marseille.

Des propos d’une extrême gravité qui ont suscité l’indignation et la colère de tous ceux qui, attachés à l’État de droit, considèrent qu’un policier est un justiciable comme un autre et que la police ne saurait exercer quelque pression que ce soit à l’endroit de l’institution judiciaire.

Des élus de gauche, le Syndicat de la magistrature, l’ancien procureur de la République François Molins se sont notamment élevés contre ce qu’ils considèrent être une dérive claire. Les principaux syndicats de policiers ont, de leur côté, applaudi la prise de position de leur chef.

Rappelons que les fonctionnaires concernés par l’affaire initiale, à Marseille, ont été applaudis par leurs collègues à la sortie de leur garde à vue. Plusieurs centaines d’entre eux se sont même mis en arrêt maladie pour montrer leur opposition aux décisions prises par la justice. Une initiative qui n’a pas déplu à Frédéric Veaux, qui dit «comprendre l’émotion et même la colère».

En Macronie, surtout ne pas critiquer la police

Le pouvoir a-t-il peur de la police? Depuis dimanche, le malaise est palpable en Macronie. Il ny a qu’à écouter le député Renaissance Mathieu Lefèvre nous dire que «le président est dans le camp des policiers qui font un métier extraordinaire» ou le ministre Olivier Dussopt appeler à «ne pas faire le procès de la police» pour comprendre que la crainte de se mettre à dos la profession est réelle au sein de la majorité.

Ainsi, lundi midi à la télévision, Emmanuel Macron a expliqué que, « dans notre pays, les policiers servent la bonne application de la loi » , avant de reconnaître du bout des lèvres que «nul nest au-dessus» de celle-ci. Des propos repris quasiment mot pour mot mardi par la première ministre, lors d’un déplacement au Havre.

Pour le sociologue Paul Rocher, cette tendance du gouvernement à ne pas vouloir se montrer trop critique à l’égard des agents en uniforme s’explique assez facilement. «L’État fonctionne soit par le consentement volontaire des masses, soit par la force.  Or le néolibéralisme ne peut obtenir le consentement de tous puisque c’est une redistribution des richesses à l’envers, où une minorité d’ultrariches prend à la majorité. Cela ne peut passer que par le recours à la force, une gestion policière et autoritaire de la contestation», analyse-t-il.

Le parallèle avec la position de fermeté adoptée par François Mitterrand en 1983, quand un début de fronde commençait à naître dans les rangs de la police, est saisissant: le socialiste avait fini par limoger le directeur de la police. Aujourdhui, un exécutif sans relais dans le pays, sans majorité à lAssemblée, et confronté à une forte opposition sociale ne peut se permettre de se mettre ainsi sa police à dos.

Les syndicats font-ils la loi à Beauvau?

C’est à se demander qui tient le manche du bâton. Si l’exécutif n’a pas désavoué la prise de position des deux hauts fonctionnaires pourtant sous ses ordres, comme il n’avait d’ailleurs pas réagi au tract incendiaire publié début juillet par les syndicats Alliance et Unsa police, c’est aussi en raison de la puissance des syndicats de police.

Élus par 70 à 80% de leurs pairs, ils jouissent dune légitimité qui rend crédible leurs menaces. Ils se vantent ainsi de pouvoir mettre «1  000, 2  000, 10 000 flics dans la rue» , alors que les policiers n’ont pas le droit de grève.

Le taux de syndicalisation flirte avec les mêmes pourcentages, en raison du rôle des syndicats au sein du comité social d’administration ministériel, auquel ils siègent et où se décident les avancements de carrière comme les sanctions. Ils adoptent des positions d’autant plus radicales qu’ils se battent entre eux pour représenter la base, depuis l’éclatement au milieu des années 1990 de la Fédération autonome des syndicats de police, qui jouait le rôle de syndicat unique. Cette concurrence, alimentée aussi par l’émergence périodique de mouvement de protestation hors syndicats et souvent instrumentalisés par l’extrême droite, radicalise leurs positions.

Pour autant, la défense des collègues et les attaques contre la justice ne sont pas une nouveauté. Ce qui change, c’est la réponse du pouvoir. «Aujourdhui, je pense que le gouvernement a peur. On le voit, l’équilibre du rapport de force est très précaire. Les syndicats de police ont le pouvoir quon leur donne et celui-ci dépend de la solidité du gouvernement», rappelle le politologue Sebastian Roché, dans Télérama.

Un ministre de l’Intérieur aux abonnés absents

Où est Gérald Darmanin? Sur la photo du nouveau gouvernement publiée par Élisabeth Borne lundi, son absence a été remarquée par de nombreux internautes. Où est Gérald Darmanin quand il sagit de défendre l’État de droit, réaffirmer la séparation des pouvoirs et fermer la porte à la création dun régime dexception dont bénéficieraient les policiers, exempts de séjourner en prison dans lattente de leur procès, comme le propose Frédéric Veaux?

Il brille, là encore, par son absence. Sa dernière expression publique remonte au 21 juin. Le ministre de l’Intérieur participe au voyage en Océanie jusqu’à vendredi aux côtés du président. Le décalage horaire et les 17 000 kilomètres qui le séparent de la métropole l’empêchent peut-être de prendre la parole…

Pourtant, selon le Parisien, son directeur de cabinet a bien relu et validé l’interview de Frédéric Veaux avant publication. Sans juger bon d’en avertir ni Matignon ni l’Élysée. Le patron de la DGPN rejoint par le préfet de police peuvent donc dénoncer un prétendu acharnement judiciaire contre leurs agents sans que Gérald Darmanin n’y trouve rien à redire. Le député écologiste Benjamin Lucas demande sa démission, expliquant que «la place Beauvau a besoin dun ministre de lIntérieur, pas dun laquais dAlliance».

Derrière la fronde, un malaise plus profond

Et si le problème était plus profond? Le mouvement de protestation, qui essaime sur tout le territoire, dépasse le sujet de la détention provisoire du policier marseillais. Il révèle aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les agents pour exercer leurs missions. Manque de moyens, de personnels, politiques du chiffre, missions recentrées sur le seul « maintien de l’ordre »

En juin, des centaines de policiers ont ainsi manifesté, de Champigny-sur-Marne à Roubaix, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, qui mène, entre autres, à l’empilement des dossiers. Et c’est sans compter le racisme, la violence, internes ou externes à l’institution.

Ceux qui en parlent sont malheureusement souvent mis au ban de l’institution, après avoir voulu les dénoncer. Fabien Bilheran, ex-officier de police judiciaire, et Agnès Naudin, capitaine de police et porte-parole de la FSU intérieur (tous deux auteurs d’un livre, Police : la loi de l’omerta), peuvent ainsi en témoigner . Et la réforme de la police judiciaire, qui risque de se traduire par une réduction de moyens et une dilution des compétences, n’améliorera en rien le malaise grandissant dans les rangs.

 

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JO 2024 :

26 Juillet 2023, 07:14am

Publié par PCF Villepinte

 il manque plus de 3 000 inspecteurs du travail sur les chantiers de construction

 

CGT PUBLIÉ LE 25 JUIL. 2023

À un an jour pour jour de l'ouverture des jeux olympiques 2024, les chantiers vitrines masquent tous ceux à haut risques sur lesquels des travailleurs risquent leur vie. À l’origine des accidents, l’absence de prévention, la sous-traitance et la pénurie d’inspecteurs·rices du travail.

 

L’unité spéciale d’inspecteurs·rices du travail sur les chantiers des Jeux olympiques : c’est l’arbre qui cache la forêt. 

À un an jour pour jour de l'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet 2024, et de l’ouverture de la première ligne du métro automatique du Grand Paris Express, quelle est la chance de survie des ouvriers sur les chantiers de construction de ces deux mégaprojets ? 

Sur les chantiers olympiques et paralympiques, surcontrôlés, le taux d’accident est quatre fois moindre par rapport à la moyenne du BTP, selon le comité de suivi de la charte sociale des JO Paris 2024, coprésidé par Bernard Thibault, l’ancien secrétaire général de la CGT (1999-2013) et par la représentante du Medef, Dominique Carlac’h. 

Fin 2019, une cellule spéciale avait été créé au sein de l’Inspection du travail d’Ile-de-France : l’unité régionale d’appui et de contrôle des grands chantiers (URACGC). Huit agent.es sont affecté.es au contrôle des chantiers des JO.
En 2022, ils.elles ont réalisé 1 200 interventions, et plus de 550 depuis début 2023, avec plus de 120 décisions d’arrêts de travaux . 

« Et ça produit ses résultats : là où il y a des contrôles, le bilan est meilleur », constatent Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction et Yves Gauby, membre du collectif confédéral JO 2024 à la CGT. 

Des sous-traitance en cascade 

Depuis leur démarrage, 130 accidents du travail sont survenus pour la construction des ouvrages olympiques, dont 17 graves.

C’est beaucoup, mais on n’y déplore aucun accident mortel. Et c’est beaucoup moins que sur les autres chantiers rattrapés par les problèmes structurels du BTP :

la présence de nombreuses entreprises, dont certaines très petites, qui interviennent en même temps, notamment dans la phase de second œuvre qui s’ouvre en ce moment,

des difficultés de coordination des ouvriers, dont de nombreux intérimaires,

de la sous-traitance en cascade, jusqu’à sept niveaux sur les chantiers du métro du Grand Paris, ce qui réduit la prévention et dilue les responsabilités pénales en cas d’accidents.

Sur les chantiers du métro du Grand Paris qui doivent livrer 200 kilomètres de nouvelles lignes d’ici à 2030, avec une prolongation de la ligne 14 de la RATP dans moins d’un an, cinq ouvriers sont morts depuis 2020, des suites d’accidents du travail.
Et un homme gravement blessé début juillet sur les travaux de la ligne 16, est toujours entre la vie et la mort. Une récente visite de la fédération internationale bois et bâtiment sur la ligne 14 a constaté des carences de sécurité importantes.

Quinze jours plus tôt, un maçon de 51 ans était décédé après avoir été percuté par un camion sur le chantier d’assainissement des eaux de la Seine pour les JO, dans le bassin d’Austerlitz. Un chantier mené par un major du BTP, le groupe Fayat, et qui n’est pas labellisé JO; donc, très peu contrôlé par l’inspection du Travail

Dernière ligne droite avant les JO : les risques grandissent 

La dernière ligne droite avant la livraison des ouvrages pour 2024 est accidentogène avec une échéance couperet, celle des JO. Les cadences s’accélèrent, les risques grandissent, le recours aux intérimaires s’accentue.

Des unités spéciales à l’Inspection du travail comme celle créée en Ile-de-France, il en faudrait partout, estime la CGT. Il reste moins de 1 600 inspecteurs.rices en poste en France, il en faudrait 5 000 pour faire respecter la réglementation, œuvrer à la prévention et arriver à réduire l’accidentologie sur les chantiers de construction. 

« Les morts dans le BTP, ce n’est pas prêt de s’arrêter, quand on voit que dans les marchés publics, les critères d’excellence - social et prévention - pèsent peu par rapport au prix !, s’insurge Fredéric Mau, de la CGT construction.
 

 

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La culture est essentielle pour faire humanité.

26 Juillet 2023, 07:03am

Publié par PCF Villepinte

Courrier des Députés Pierre Dharreville et Fabien Roussel à la Ministre de la Culture

Madame la Ministre,

A l’heure du grand rendez-vous mondial de la création artistique et du spectacle vivant qu’est le festival d'Avignon, nous voulons pousser notre interpellation plus loin. Vous y êtes également allée et vous avez du prendre la mesure de l’urgence culturelle, car le festival est aussi l'occasion d’une mise en lumière des problématiques qui traversent le monde de la culture et de la création, et, je l’espère, d'écouter les revendications.

C’est l’occasion de réfléchir, collectivement, aux enjeux culturels, à la place de la culture dans la société et à la politique culturelle à mener. Les travailleurs et travailleuses de la culture, de la création et de l’éducation populaire nous ont fait part de leur profond malaise et des difficultés sociales qu’ils rencontrent. Nous devons sans doute mieux prendre soin de leurs métiers, par exemple de celui d’artiste-auteur.

La culture est essentielle pour faire humanité. Nous avons besoin de la culture et de la création artistique pour vivre, pour comprendre le présent, vivre pleinement, traverser les épreuves et se projeter dans l'avenir. Pour ces raisons, culture et création artistique ne peuvent être traitées comme de simples objets marchands, réduites à une fonction de divertissement ou utilisées à des fins identitaires.

La République doit garantir aux artistes la liberté et les meilleures conditions pour créer et aux citoyens l'égal accès à la culture et à la création. Elle doit entendre les appels au secours, les révoltes, les espoirs. Ceux du monde du travail, ceux des habitantes et des habitants des quartiers populaires, ceux de la jeunesse.

Le monde va mal, la France n’échappe pas à la crise. Notre société est fracturée, marquée par du racisme et des discriminations ; elle semble en panne. La crise que nous traversons est de nature anthropologique et la perte de sens qui caractérise ce premier quart de XXIe siècle doit nous alerter.

Nous devons refuser de l’alimenter ; nous pouvons choisir de lui faire face. L’accroissement phénoménal des richesses, concentrées entre les mains de quelques uns n’est pas étrangère à cette situation. Cet accaparement débouche sur une domination insupportable avec ses instruments culturels.

Il est temps de redonner du sens en favorisant l’intelligence et de redonner un souffle à l’humanité. Une part des richesses accaparées doit revenir aux politiques publiques culturelles. Pour que l'État soit au rendez-vous, il doit se doter des moyens suffisants. Nous proposons que soit consacré, chaque année, 1% du PIB national au budget du Ministère de la Culture.

Alors que l’État va consacrer plus de 400 milliards d’euros à des dépenses militaires les dix prochaines années, les budgets consacrés à l’art, la culture, la recherche, la pensée, l’éducation populaire, l’éducation artistique sont rognés, rongés. Les perspectives pour permettre à la jeunesse d’envisager un monde pacifié, intelligent et intelligible, sont de moins en moins prometteuses.

Il y a urgence à redéfinir une politique publique de la culture qui permette de redonner confiance aux artistes, aux intellectuels, aux citoyennes et citoyens qui ne sont pas que des consommatrices ou des consommateurs de produits culturels.

C’est du sens qu’il faut produire. Un sens nourricier. L’État doit ainsi être le garant de politiques publiques constantes et audacieuses. Or, les politiques néolibérales, avec leurs dérives autoritaires, sont comptables de la perte de confiance en l’avenir. Nos concitoyennes et concitoyens aspirent à une société bâtie sur d’autres impératifs que ceux du consumérisme.

Les institutions culturelles, les associations qui font encore vivre dans toutes les régions, tous les départements, toutes les communes, une forte activité culturelle doivent être soutenues par le Ministère de la Culture. Les messages envoyés doivent être clairs et rassurants. Les moyens accordés à la création, l’éducation artistique et culturelle, l’éducation populaire sont en recul. Nous insistons sur l’éducation populaire, sur les centres sociaux, sur les maisons des jeunes et de la culture, sur les associations de nos quartiers : rien ne pourra se faire sans eux.

Or, les acteurs culturels se retournent vers les communes qui, elles-mêmes, sont étranglées par les choix budgétaires, politiques du gouvernement. Elles ne peuvent répondre aux attentes. En imposant aux institutions culturelles des critères de gestion qui placent celles-ci devant des choix impossibles à résoudre, on ne peut pas être à la hauteur des enjeux. Ainsi, les directions des opéras doivent, par exemple, « choisir » entre honorer les hausses des coûts de l’énergie ou la création artistique.

La situation des écoles d’art est, elle aussi, préoccupante, par exemple celle de Valenciennes, dont la fermeture est annoncée dès la rentrée prochaine. Ces établissements, qui ont vu ces temps derniers une forte mobilisation des élèves, des directions, des enseignantes et enseignants pour préserver leur intégrité, sont un fort symbole des choix politiques à opérer en matière de culture.

Or, malgré un plan de sauvetage de 2 millions euros annoncé récemment par le Ministère de la Culture, certaines écoles sont toujours menacées ou fermées. Il y a une forte demande des étudiantes et des étudiants en matière de formation artistique. La conséquence est que ce sont des écoles privées qui se multiplient. Avec une réduction de 4 millions du budget du Ministère, le service public est fragilisé. Les écoles privées ne permettent pas aux jeunes des quartiers populaires d’accéder à ces enseignements auxquels ils aspirent. Ces choix politiques entretiennent le renoncement et le découragement de toute une jeunesse. Nous ne l’acceptons pas.

Nous ne pouvons nous résoudre à ce que, à l’échelle locale, les écoles d’art, de musique, de danse, entièrement financées par les communes, aient de plus en plus de mal à répondre aux attentes. Dans certains territoires, alors que jusqu’à maintenant les villes centres avaient les moyens d’accueillir les élèves venant des communes alentours, aujourd’hui, même en pratiquant des tarifs différenciés, ces écoles deviennent des gouffres financiers. L’assèchement des finances des communes est aussi un fléau pour les politiques culturelles.

Un choix s’impose, courageux, afin de permettre une refonte de l’engagement de l’État et des collectivités. Non seulement consacrer 1% du PIB mais aussi questionner la validité de certains engagements et questionner à nouveau le principe de la décentralisation culturelle. Le Ministère de la Culture s’honorerait à lancer ce chantier en réunissant tous les acteurs politiques et culturels afin de garantir l’égalité républicaine territoriale en ce qui concerne l’accès aux arts et à la culture. Actuellement les inégalités sont flagrantes. Le Ministère consacre 13 fois plus de moyens en région parisienne que sur le reste du territoire.

Par ailleurs, les attaques idéologiques subies par le monde de la culture, des arts et de l’éducation artistique sous des prétextes budgétaires doivent être dénoncées par le Ministère de la culture. Il n’est pas acceptable que dans de nombreuses régions, heureusement pas toutes, les présidences se permettent de cibler tel ou tel artiste, tel ou tel théâtre, telle ou telle institution en menaçant de couper les subventions lorsque ces mêmes artistes, théâtres ou institutions alertent sur les conséquences négatives qu’entraînent les choix politiques en matière de politique culturelle de ces présidences. Une politique culturelle républicaine ne peut être le fait du prince.

La financiarisation de l’économie de la culture, ainsi que les grandes concentrations autour des moyens de production, de distribution et de diffusion constituent un enjeu considérable. La puissance publique ne doit pas regarder passivement ces mouvements produire leurs effets. Ils sont particulièrement visibles dans le monde des médias, où des prises de possession débouchent sur la dénaturation d’organes de presse ou de l’audiovisuel, les mettant au service de lignes éditoriales d’extrême droite qui infusent dans le débat public.

C’est un danger pour la démocratie et pour la République. Nous devons défendre le pluralisme et travailler à conforter l’existence de médias libres et indépendants des puissances d’argent. Arrêtons de nous en remettre toujours plus au marché qui ne sert la liberté que de celles et ceux qui ont de l’argent. Nous voulons vous dire, à ce stade, combien l’existence d’un service public de l’audiovisuel est essentiel dans ce contexte : le choix doit être fait de le conforter.

Le sentiment est fortement partagé que notre époque est celle d’une bascule, d’une révolution culturelle majeure comparable à celle que permit l’invention de l’imprimerie : la révolution numérique est en cours. L’émergence exponentielle de l’Intelligence Artificielle ne peut se faire sans un véritable débat démocratique alors qu’on constate jour après jour les interrogations sur ses usages, les inquiétudes.

Inquiétudes sur le devenir des savoirs, des connaissances, de l’enseignement, mais aussi inquiétudes des professionnels de la culture et des arts qui constatent avec amertume que leurs métiers peuvent être très directement et immédiatement, brutalement menacés par la possibilité du recours systématique à l’I.A. par les promoteurs de « produits culturels ».

C’est un possible chamboulement profond dans les pratiques, dans les consciences. Il serait totalement déraisonnable de laisser aux seuls « acteurs du marché » la décision. Le Ministère de la culture est le ministère qui doit porter ce débat. Nous montrerions ainsi que le modèle de société que nous souhaitons n’est pas piloté par les seuls intérêts des grands groupes industriels du numérique.

Comment ne pas s’interroger, également, lorsque le Ministère de l’Intérieur se permet de dicter le calendrier des manifestations culturelles ? Qui est le garant de la politique culturelle et artistique ? Le foisonnement de la culture est une urgence. Les politiques publiques doivent être à la hauteur de cette urgence.

Tels sont, Madame la Ministre, les éléments que nous souhaitions utilement verser au débat sur le sens de la culture et les politiques culturelles à mettre en oeuvre.

Vous remerciant pour votre attention, nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, l'assurance de notre haute considération.

Pierre DHARREVILLE, député des Bouches-du-Rhône,
Fabien ROUSSEL, député du Nord.

 

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Les images du jour

25 Juillet 2023, 08:32am

Publié par PCF Villepinte

 

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Ce qu'il faut retenir de l'entretien d'Emmanuel Macron

25 Juillet 2023, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

100 jours « d’apaisement »

et 30 mn d’autosatisfaction 

Violences urbaines, éducation nationale, dérèglement climatique… Dans une interview télévisée, diffusée le 24 juillet depuis Nouméa, où il est en visite, Emmanuel Macron, sourd aux critiques, estime avoir tenu avec succès le cap des 100 jours sur tous les grands chantiers, prônant pour horizon: «Lordre, lordre et lordre.»

 

L’Humanité Lundi 24 juillet 2023

Hayet Kechit

On l’attendait le 14 juillet, sous les lambris dorés ou dans les jardins du palais de l’Élysée ; c’est de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, où il est en visite pour faire avancer les négociations sur le statut institutionnel de l’archipel, que Macron a décidé de s’adresser aux Français, le 24 juillet.

Dans une interview de trente minutes enregistrée et diffusée sur les journaux télévisés de 13 heures, le président de la République a été interrogé sur le fameux bilan des « 100 jours d’apaisement » et «daction», décrétés le 17 avril dernier pour clore la crise des retraites. Entre-temps, les violences urbaines, qui ont embrasé pendant quatre nuits les villes de France, après la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier, sont passées par là.

Pourtant, la tonalité générale est à l’autosatisfaction de la part du chef de l’État, pour qui tout s’est finalement passé dans le meilleur des mondes possibles.

Un mois après les violences urbaines, la première leçon, c’est «lordre, lordre et lordre»

Emmanuel Macron l’avait annoncé: il souhaitait prendre du recul pour tirer toutes les leçons de ces révoltes urbaines. Un mois plus tard, quels enseignements en garde-t-il? Une grande satisfaction dabord, à l’égard du ministre de lIntérieur - quil «félicite» -, des policiers, des gendarmes, dont il salue l’action.

Il vante par ailleurs l’ampleur du dispositif répressif déployé à cette occasion -, rappelant la mobilisation de 45 000 membres des forces de sécurité intérieure - ainsi que «la réponse judiciaire implacable», soit 4 000 interpellations et près de «600 jeunes déférés avec des décisions de justice très rapides».

Même si le chef de l’État, reconnaît, pour la plupart de ces jeunes, «un cadre familial très fragilisé», il n’en demeure pas moins que «la première leçon, cest que lordre doit prévaloir». Raison pour laquelle il envisage, d’ici la fin de l’été, ce qu’il appelle «le chantier de lautorité parentale», renvoyant une nouvelle fois la responsabilité sur la famille.

Concédant toutefois que des erreurs ont été commises «pendant des décennies, car on a concentré les difficultés dans les mêmes quartiers, aux mêmes endroits», il estime par ailleurs que ces politiques doivent être revues et que l’Éducation nationale a un rôle à jouer dans la restauration de cette «autorité perdue».

Macron vante «une série de petites révolutions» au sein de l’Éducation nationale

Mais le président peut-il au moins garantir que tous les élèves auront un enseignant devant eux à la rentrée? Là encore, Emmanuel Macron élude, préférant vanter « la série de petites révolutions », lancées à travers notamment son très critiqué «pacte enseignant», qui permettrait, selon lui, «un système de remplacement beaucoup plus efficace».

En attendant, l’heure est surtout à l’inquiétude parmi les syndicats d’enseignants qui dénoncent un miroir aux alouettes. Ils ont par ailleurs les plus vives appréhensions face à la nomination de Gabriel Attal, leur nouveau ministre, dont la légitimité est d’ores et déjà contestée, notamment en raison de son parcours dans la prestigieuse École privée alsacienne et sa déconnexion possible avec les problématiques de l’enseignement public.

Emmanuel Macron refuse de condamner les propos du chef de la DGPN

Emmanuel Macron a également répondu aux questions sur la polémique qui agite le monde politique depuis la sortie, dans une interview du Parisien, du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, qui a apporté son soutien public aux quatre policiers marseillais mis en examen pour avoir passé à tabac un jeune homme, en marge des violences consécutives à la mort de Nahel.

L’occasion pour Emmanuel Macron, qui a refusé de condamner les propos du fonctionnaire -, jugés «gravissimes» par le syndicat de la magistrature -, de rendre de nouveau hommage aux policiers, dont «il comprend l’émotion», ajoutant toutefois que «  nul en République n’est au-dessus de la loi» .

Un mois après la mort de Nahel, le chef de l’État est désormais loin de ses prises de position après avoir découvert la scène du tir policier qui a coûté la vie au jeune homme. Il avait lors jugé ce geste «inexplicable et inexcusable».

 

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Borne III

24 Juillet 2023, 07:30am

Publié par PCF Villepinte

Soap opéra

L'Humanité Dimanche 23 juillet 2023

Sébastien Crépel

 

Elisabeth Borne, maintenue à son poste de Première ministre (©YOAN VALAT / POOL/EPA/MaxPPP)

Une ministre des Familles accusée de prises de position transphobes. Un autre ayant effectué toute sa scolarité dans le privé nommé à l’Éducation nationale. Le conjoint de la numéro deux de l’assurance-maladie héritant du portefeuille de la Santé, sans égard au potentiel conflit d’intérêts.

Et comme si ce lien de subordination problématique entre le nouveau «patron» du système de soins et sa compagne ne suffisait pas, il savère aussi que cette dernière, elle-même ancienne de chez McKinsey – le cabinet soupçonné de blanchiment de fraude fiscale par le parquet financier, et qui entretient des liens étroits avec Emmanuel Macron –, est la fille d’une éminente dirigeante tout juste retraitée du laboratoire pharmaceutique américain Lilly.

Dans son introduction au premier Conseil des ministres post-remaniement, Emmanuel Macron a plaidé pour un «gouvernement exemplaire». Cest mal parti, sauf à vouloir montrer lexemple de lentre-soi le plus absolu et de larrogance de classe érigée en méthode de gouvernance. Avec le cabinet Borne II, on avait déjà affaire à une caste de millionnaires, comme en témoignaient les déclarations de patrimoine de ses membres.

Il y a peu de chances que cela change avec le gouvernement Borne III. Mais la prise de fonctions des nouveaux ministres s’accompagne d’un coup de projecteur sur le tout petit milieu dans lequel se coopte et se recrute la Macronie: un micro-univers digne dun soap opéra, où la richesse le dispute au copinage, où les liens familiaux sentremêlent aux relations daffaires et de pouvoir.

Le président de la République doit prendre la parole ce lundi, mais on se demande ce qu’il pourrait bien annoncer qu’on ne sait déjà. Si le pedigree de ce gouvernement ne ­recèle aucune bonne surprise, le cap tracé sans entrain par le chef de l’État est au diapason, à commencer par le tour de vis annoncé sur les finances publiques – qui se traduit dans l’immédiat par une hausse brutale des tarifs de l’électricité.

Avec un leitmotiv: avancer «à marche forcée» sur tous les sujets. De quoi creuser ­encore le fossé entre les Français et leurs gouvernants. Et nourrir de nouvelles ­révoltes, après la flambée dans les quartiers populaires cet été. 

 

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Espagne :

24 Juillet 2023, 07:08am

Publié par PCF Villepinte

 Un pays divisé

sans majorité parlementaire

Les deux coalitions se trouvent au coude à coude. Le vote utile a fonctionné dans les deux camps en faveur du PP et du PSOE. Les députés indépendantistes catalans et basques pourraient faire pencher la balance en faveur de Pedro Sanchez, le premier ministre socialiste.  La tenue de nouvelles élections n'est pas à exclure.

L'Humanité Dimanche 23 juillet 2023

Christophe Deroubaix

Yolanda Diaz, ministre communiste du travail à créé Sumar, une coalition qui pourrait devenir la 3e force politique du pays

Acero/AlterPhotos/ABACA

Une Espagne coupée en deux entre gauche et droite a manifestement accouché d’un Parlement… coupé en deux. Les résultats définitifs indiquent qu'aucune des deux coalitions ne peut revendiquer une majorité absolue. Le Parti populaire (PP) arrive en tête comme prévu, avec 33% des voix (20% en 2019) et 136 députés (contre 89), en forte augmentation par rapport au scrutin de novembre 2019.

La formation dirigée par Felix Nunez Feijoo a bénéficié dun vote utile dune frange de l’électorat du parti dextrême-droite Vox, qui recule à 12,4%% et 33 députés (contre 15% et 52 sièges en 2019). Le total des deux partis qui ont conclu des alliances dans plusieurs provinces du pays et sont daccord sur le principe dun gouvernement commun s’établirait donc à 169 sièges, pour une majorité à 176.

Sumar à la lutte avec Vox pour être la 3e force politique

À gauche, le PSOE du premier ministre, Pedro Sanchez, réalise, avec 31,7%, un score bien meilleur qu'en 2019 (28%) et au-delà des projections des derniers sondages. Cela lui permet de sortir de ce scrutin avec le même nombre de sièges qu'il y 4 ans (122 contre 120). Lui aussi a bénéficié d'un "vote utile" au détriment de autre formation de gauche, Sumar, créée par la ministre communiste du travail, Yolanda Diaz.

Celle-ci n'en demeure pas moins une surprise du scrutin en faisant quasiment jeu égal avec Vox. Avec 12,3% des voix (soit l’équivalent du score de Podemos en 2019, 12,86%), elle obtient 31 sièges au Congrès des députés (quatre sièges de moins que Podemos). Soit 153 sièges pour la majorité sortante. En y intégrant les partis indépendantistes basques et catalans, déjà proches de la coalition au pouvoir, le total s'établit à... 172.

Vers de nouvelles élections ?

Le système électoral espagnol à un seul tour donne évidemment une prime au parti arrivé en tête, quand bien même il ne l'est que de peu. Il a été un puissant moteur du bipartisme qui a structuré la vie politique depuis l’avènement de la démocratie jusqu’au milieu des années 2010. L’arrivée de Podemos dans l’arène politique, y catalysant l’énergie du mouvement des Indignés déclenché après la grande crise de 2008, a fait exploser ce cadre.

En 2015 et 2016, la formation alors dirigée par Pablo Iglesias, talonnait le PSOE avec respectivement 20,7% et 21,1% des suffrages contre 22 et 22,63% pour le parti historiquement dominant à gauche. À droite, le même phénomène se produisait avec l’émergence de Ciudadanos, une sorte de Modem local (dont il reprenait la couleur orange), laile libérale de la droite conservatrice. Mais en 2019, cest sur son aile nationaliste et xénophobe que le PP était concurrencé par lirruption de Vox (10% lors des élections générales davril et 15% en novembre), une scission du PP.

Pour ce premier scrutin en plein été, suite à la décision de Pedro Sanchez de convoquer des élections anticipées (elles étaient prévues en novembre de cette année) après la débâcle de la gauche lors des élections municipales et provinciales le 28 mai dernier, la participation globale a augmenté (70,4% contre 66,23% en novembre 2019 et 71,76% en avril 2019) avec un niveau de vote par correspondance jamais atteint.

Le pari de Pedro Sanchez- celui de mobiliser suffisamment l’électorat naturel de gauche face à la possibilité de la victoire d’une droite décomplexée alliée à une extrême-droite pas du tout dédiabolisée - semble avoir fonctionné. "Le bloc rétrograde du Parti populaire et de Vox a été battu", a-t-il lancé dimanche soir devant des militants réunis devant le siège du Parti socialiste dans le centre de Madrid.

Le premier ministre pourrait même rester en poste au Palais de la Moncloa, le siège du gouvernement. Yolanda Diaz a annoncé dès hier qu'elle prendrait l’initiative de négociations avec les tous les partenaires pour un nouveau gouvernement de gauche.

Si le premier vote d'investiture requiert la majorité absolue, ce dont ne dispose pas la coalition sortante de gauche, le second ne nécessite qu'une majorité relative. Si les députés indépendantistes votaient pour lui au lieu de s'abstenir comme début 2020, cela permettrait au chef du gouvernement actuel de retrouver son poste. Autre hypothèse: de nouvelles élections organisées rapidement.

 

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Remaniement :

21 Juillet 2023, 09:47am

Publié par PCF Villepinte

 Macron opte pour un ballet ministériel

mi-chèvre mi-chou

Petits Choux Salés Chèvre 

Le remaniement annoncé depuis plusieurs jours est finalement intervenu ce jeudi 20 juillet.

Pap Ndiaye, Marlène Schiappa et François Braun sont notamment remerciés tandis qu’Aurore Bergé et Aurélien Rousseau font leur entrée au gouvernement.

Un jeu de chaises musicales, sans changement de cap.

L’Humanité Jeudi 20 juillet 2023 Julia Hamlaoui

La technique est bien connue des opossums: faire le mort en attendant que le danger passe. À mi-parcours dune année 2023 marquée par la contestation de la réforme des retraites, la crise du pouvoir dachat ou encore lembrasement des quartiers populaires à la suite de la mort de Nahel, Emmanuel Macron, qui avait promis en avril de tirer le bilan au bout de 100 jours, garde en réserve la cartouche politique d’un changement de premier ministre et opte pour un remaniement en demi-teinte.

Annoncée au compte-goutte ce jeudi 20 juillet par les principaux intéressés, la composition du nouveau gouvernement n’avait pas encore fait l’objet d’une communication officielle en milieu de journée. Des ministères de poids, comme celui de l’Éducation ou de la Santé, accueillent de nouveaux locataires, mais la donne politique n’en ressort pas bouleversée.

Le scénario de ce ballet ministériel a commencé par le report de l’intervention présidentielle initialement prévu le 14 juillet, puis par la confirmation, via la presse en début de semaine, du maintien à Matignon d’Élisabeth Borne. Pour le reste, il aura fallu patienter plusieurs jours – comme toujours en Macronie – pour que la fumée blanche sorte du Palais ce jeudi.

«Les choses ne seront pas simples»

«Ce ne sont jamais des moments très agréables», mais «il faut toujours les traverser avec le maximum de calme, desprit du collectif et de respect», avait enjoint aux siens Emmanuel Macron, mercredi soir devant les parlementaires de la majorité, sans manquer - une fois de plus - d’appeler à «lunité» et au «dépassement politique».

La veille, il avait reçu ses ministres pour une garden-party à l’Élysée où il les avait également prévenus: «Nous aurons beaucoup de réformes décisives à conduire à la rentrée. Les choses ne seront pas simples car la vie politique française ne se simplifiera pas.» Sans compter que de réformes injustes imposées à coup de 43.9 en projets de loi, comme celui sur l’immigration, qui déroule le tapis rouge à la surenchère sécuritaro-identitaire, le cap élyséen laisse craindre le pire.

Parmi les présents, certains ont profité de leur dernière soirée dans les jardins présidentiels en tant que ministre. Celui de l’Éducation national, Pap Ndiaye, objet de nombreuses critiques après avoir estimé que CNews, la chaîne de Vincent Bolloré, est « très clairement d’extrême droite » , est remplacé par  Gabriel Attal. Sa mission? Placer lautorité au cœur du projet éducatif, tout un programme. En attendant, ce chantre de l’austérité quitte donc Bercy et son ministère des Comptes publics et est relayé par le député  Thomas Cazenave.

À la Santé, François Braun, après le passage duquel l’hôpital est toujours en crise, est remplacé par l’ ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, passé par la tête de l’ARS d’Île-de-France, Aurélien Rousseau . «Je suis au travail, je suis à ma tâche», «plus que jamais» ministre de la Santé, défendait pourtant encore François Braun, jeudi matin sur BFMTV.

À la Ville et au logement, Olivier Klein cède sa place pour le logement à  Patrice Vergriete, maire divers gauche de Dunkerque, et pour la politique de la Ville à la productrice et députée marseillaise  Sabrina Agresti-Roubache  qui aura donc la charge du plan prévu pour la rentrée suite aux émeutes des dernières semaines. Le Modem  Philippe Vigier occupera, lui, le ministère des Outre-mer en lieu et place de  Jean-François Carenco. Prisca Thevenot va être nommée à la jeunesse et au service national universel (SNU) à la place de Sarah El Haïry, laquelle devient secrétaire d'Etat à la Biodiversité, détenu auparavant par Bérangère Couillard, qui devient secrétaire d'Etat à l'Egalité.

Marlène Schiappa discrètement remerciée

Le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe se voit, de son côté, évincé au profit de la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, qui s’est montrée particulièrement pugnace dans le SAV des mesures gouvernementales jusqu’à  envisager d’empêcher, par la loi, aux grèves de bloquer le pays au moment de la réforme des retraites. Le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard a déjà fait savoir qu’il se portait candidat pour lui succéder à la tête du groupe.

Franck Riester, le ministre des Relations avec le parlement, qui avait lui reconnu que les femmes seraient particulièrement pénalisées par la réforme des retraites, pourrait, lui aussi, être détrôné et le nom du député de Gironde Florent Boudié circulait jeudi pour le poste.

Quant à la ministre chargée du Handicap, Geneviève Darrieussecq, au gouvernement depuis 2017, elle quitte l'exécutif à sa propre demande. Elle est remplacée par Fadila Khattabi , jusque-là présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale et qui s’est elle aussi illustrée lors de la réforme des retraites en torpillant la proposition de loi d’abrogation du groupe Liot.

C’est aussi l’occasion pour Emmanuel Macron et Élisabeth Borne de remercier discrètement Marlène Schiappa, jusque-là restée à son poste de secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire malgré son rôle dans l’affaire du fonds Marianne, les conclusions particulièrement accablantes de la commission d’enquête sénatoriale et l’enquête ouverte par le PNF. L’ex ministre aurait déjà fait part de ses projets de pantouflage, selon Le Monde elle s’apprêterait à rejoindre le groupe Publicis.

Du reste, elle n’aura pas été la seule membre du gouvernement inquiétée par la justice à être resté en place si longtemps, tant s’en faut. D’ailleurs, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, poursuivi pour prise illégale d’intérêts, ne devrait pas quitter pas son ministère.

Les piliers du gouvernement Borne – le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, celui de l’Intérieur Gérald Darmanin, ou encore le porte-parole du gouvernement Olivier Véran - devraient aussi être reconduits. Comme les nouveaux venus, tous sont attendus pour un premier Conseil des ministres ce vendredi 21 juillet à 10 heures.

«Ce nest pas le gouvernement quil fait remanier, cest sa politique»

«Cela mimporte assez peu de savoir qui va monter sur le Titanic», avait ironisé par anticipation le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, sur CNews jeudi. De son côté, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel jugeait peu avait les premières annonces que «ce nest pas le gouvernement quil faut remanier, cest sa politique».

Dénonçant un exécutif «obsédé par la baisse de la dépense publique et soumis aux règles budgétaires européennes, (qui) sapprête à réduire le budget de l’État de plus de 4 milliards deuros en 2024», le député du Nord plaide pour un changement de cap: «Des propositions concrètes existent, je les ai avancées, lindexation des salaires sur linflation, la sortie du marché de l’électricité pour retrouver la maîtrise des prix, la concentration des aides aux entreprises vers celles qui font le choix de lemploi, de la formation et des salaires»

 

 

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