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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Trésor de banlieue à Gennevilliers

31 Octobre 2019, 07:43am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/10/2019 par PCF

Le 24 octobre, Hervé Di Rosa présentait son travail de rénovation de la fresque de la Jeunesse qu'il avait offert en 1996 à la JC pour son siège national.

Une exposition donne à voir les liens entre les artistes et les communes qui sont ou ont été dirigées par un·e maire communiste, d'hier et d'aujourd'hui. Des visites guidées sont possibles. Jusqu'au 30 novembre.

https://tresorsdebanlieues.com/exposition

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Y a trop de jeunes en banlieue

31 Octobre 2019, 07:39am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/10/2019 par PCF

Le Parisien, toujours à la pointe de l’information (on l’a encore vu avec ses « révélations » sur l’affaire Dupont de Ligonnès), présente un sondage Odoxa sur la banlieue avec la volonté manifeste de caricaturer, discréditer, culpabiliser le monde des cités populaires. En résumé, selon ce journal, c’est sale, c’est pauvre et c’est dangereux. En plus y a beaucoup trop de jeunes. Mais on peut aussi retenir de l’enquête que l’immense majorité pense que l’État « n’en fait pas assez » pour la banlieue. Et que celle-ci, pour beaucoup, est aussi un lieu de solidarité, de mixité, de tolérance, de créativité et d’énergie.

Gérard Streiff

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Un budget de sous-financement de la Sécurité sociale

30 Octobre 2019, 12:40pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/10/2019 par PCF

Le budget de la Sécurité sociale 2020 présenté par le gouvernement n’est pas un budget de financement, il est plutôt un budget d’assèchement des comptes de la Sécu. Ainsi, il entrave le plein accomplissement de ses missions.

Pour le gouvernement, la perspective est claire : la Sécurité sociale doit être corsetée pour baisser la rémunération du travail. Il faut nourrir toujours plus une économie financiarisée aux mains de quelques puissants propriétaires ; c’est pourquoi il dédouane à tour de bras, aveuglément. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et pour Emmanuel Macron et son équipe, les exonérations aussi.

Il nous propose d’acter la fin du principe de compensation intégrale de ces exonérations. Et l’on comprend bien pourquoi : les montants qu’elles atteignent les rendent de plus en plus difficiles à compenser ! 66 milliards d’euros au bas mot, deux fois plus qu’en 2013.

Après que les chômeurs ont été soumis à rude contribution, les allocations familiales, logement, adulte handicapé et la prime d’activité subissent un quasi gel. Les retraites sont enfin réindexées sur l’inflation, à condition qu’elles n’excèdent pas 2 000 euros, ce qui constitue une atteinte manifeste aux droits acquis, en guise d’apéritif pour la réforme des retraites qui mijote sur un coin de la cuisinière. Parallèlement, ce sont les congés maladie qui sont attaqués.

Je veux en venir à la santé. En maintenant un Objectif national des dépenses assurance maladie (ONDAM) à 2,3 %, le gouvernement exige 4,2 milliards d’économies sur la santé, dont un milliard pour l’hôpital.

Nous savons pourtant que l’hôpital est en crise généralisée. Un peu partout dans le pays, les personnels sont en grève, dans les services d’urgence, de psychiatrie et ailleurs. Ils demandent juste la possibilité d’exercer leur métier, ils demandent juste la possibilité de traiter les patients dignement, ils demandent juste des collègues, d’abord des collègues pour avoir le temps du soin et de l’humain, puis du matériel pour ne pas être obligés de prodiguer des soins avec des sur-chaussures ou de bricoler des pieds à perfusion, ils demandent l’arrêt des fermetures de lits et de services, ils demandent la reconnaissance qui leur est due… La souffrance au travail dans le domaine de la santé est criante.

Ce budget est intenable, car l’hôpital est déjà dans une position insoutenable.

Les ressources existent pour faire face et il faut sans attendre sortir de la logique de compression, qui confine à la politique de la cocotte-minute.

Voici quelques jours, notre groupe a déposé une proposition de loi portant des mesures d’urgence1. Elles sont attendues pour redessiner une perspective avec les premiers acteurs du système de soins.

Des mesures du même ordre sont attendues dans les Ehpad où la situation continue d’être critique et qui appelle là aussi un tout autre niveau d’engagement collectif. Je veux dire la satisfaction qui est la nôtre de voir une proposition de loi que nous avions défendue à l’Assemblée2 faire son entrée dans ce budget. C’est une proposition modeste et nous l’avions conçue comme un premier pas, acceptable par le gouvernement et la majorité, je veux parler du congé de proche-aidant. Enfin, il pourra être indemnisé. Onze millions de nos concitoyennes et concitoyens sont dans cette situation et ils, elles assument, en y abîmant leur santé, une solidarité qui devrait être celle de toute la collectivité. Ce congé ne suffira pas, mais il pourra au moins permettre de faire face quand survient le besoin.

La Sécurité sociale mérite un autre dessein et un autre budget. Et pour cela, sans doute, une autre gouvernance que cette mainmise de l’État, pour redevenir l’affaire du plus grand nombre, de ses contributeurs et de ses ayants droit. Dans la société grandit l’exigence de santé, l’exigence d’autres modes de vie, de production et de consommation. Le soin sera toujours nécessaire. Mais nous pouvons empêcher la survenue de nombre de problèmes de santé et cela doit être une priorité. Plus largement, dans une société inquiète de son avenir, où les mutations s’enchaînent, nous devons mieux protéger les femmes et les hommes tout au long de leur vie. Nous devons inventer de nouvelles formes de protection sociale. Et cela demande d’en finir avec la course à l’austérité publique et sociale qui vient financer l’opulence d’officines privées et d’un petit nombre de leurs propriétaires. Ce sont eux qu’il faut mettre à la diète. L’œuvre civilisatrice qu’il nous revient de poursuivre appelle à prélever sur les richesses produites la part suffisante à assurer les droits fondamentaux de chacune et chacun.

Ambroise Croizat, lorsqu’il posa la première pierre de la Sécurité sociale, pour conjurer « l’incertitude du lendemain qui pèse sur tous ceux qui vivent de leur travail », voulait ainsi, disait-il, « permettre à tous les hommes et à toutes les femmes de développer pleinement leurs possibilités, leur personnalité ». Voilà pourquoi elle constitue aujourd’hui encore, malgré les entailles qui lui ont été portées, un rouage essentiel de la République. Plus qu’un rouage elle devrait en demeurer un grand projet.

Pierre Dharréville

Député des Bouches du Rhône

 

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Les 4 vérités - Fabien Roussel

30 Octobre 2019, 11:14am

Publié par PCF Villepinte

Un climat malsain, un vent de haine souffle dans le pays. Il est alimenté par des forces et des militants racistes, aveuglés par la haine de l’autre.

Il y a dans notre pays plusieurs centaines de militants d’extrême-droite fichés S, classés dangereux. Comme en Allemagne, comme aux Etats Unis, les forces d’extrême droite s’organisent et s’arment. Les passages à l’acte se multiplient. Les passerelles entre militants droite de l’Union européenne sont connues.

J’interroge aujourd’hui le ministre de l’Intérieur pour la réalité de cette situation (lettre en PJ). Combien d’attentats ont ils été déjoués, mettant en cause des militants d’extrême droite, identitaires ? Combien d’arrestation pour trafic d’armes issues de ces réseaux ?

Combien sont-ils réellement, Fiché S ? Sont-ils armés comme l’était depuis plusieurs années le candidat du Front National auteur de l’attentat contre la mosquée de Bayonne ?

Je demande à ce que les enquêtes les plus sérieuses soit poussées et que les français soient informés de cette menace. Toute la lumière doit être faite sur cette réalité dans notre pays comme à l’échelle de l’Union européenne.

 

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Hausse des frais de scolarité des étudiants étrangers : un désaveu cinglant !

29 Octobre 2019, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

le 28 oct 2019

Temps de lecture : 2 min.

CGT Le Conseil constitutionnel a consacré le principe de gratuité de l’enseignement supérieur, remettant en question la hausse des frais pour les étudiants étrangers. Un sévère et salutaire rappel à l’ordre à l’État.

Le 11 octobre dernier, le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction, qui devait statuer sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a gravé dans le marbre le principe de gratuité de l’enseignement supérieur.

Une précision d’importance et un formidable socle à valeur constitutionnelle pour construire les luttes dans le futur. Car si la Constitution du 27 octobre 1946 prévoyait déjà que « l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État », il n’avait jamais été, jusqu’ici, précisé si l’enseignement supérieur était concerné par ce principe, au même titre que l’enseignement primaire et secondaire, ni de quelle manière.

C’est chose faite, la haute cour ayant par ailleurs souligné que « des droits d’inscription modiques peuvent être perçus en tenant compte, le cas échéant, des capacités financières des étudiants ». Une victoire politique forte, alors que la hausse spectaculaire des frais universitaires pour les étudiants étrangers extra-européens et pour les étudiants des écoles d’ingénieur publiques, décidée par le gouvernement en novembre 2018, suscitait l’ire de la communauté universitaire et des syndicats, dont la CGT depuis près d’un an.

« C’est un vrai coup d’arrêt et un point d’appui fort pour résister au gouvernement dont l’objectif à peine voilé est in fine de mettre en place un système d’enseignement payant à l’anglo-saxonne », précise la secrétaire générale de la Ferc CGT.

La CGT reste cependant mobilisée pour franchir la prochaine étape sur le terrain juridique : l’annulation par le Conseil d’État de l’arrêté du 19 avril 2019, au regard de l’exigence de gratuité fixée par le Conseil constitutionnel.

Une mesure urgente pour donner un coup d’arrêt définitif à ces « droits différenciés »,  déjà appliqués à la rentrée par 7 universités sur 75.
Les autres avaient utilisé la brèche d’un décret de 2013, qui les autorise à  exonérer 10 % de leurs étudiants, pour ne pas augmenter les droits des étrangers.

 

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Grands corps intermédiaires malades

28 Octobre 2019, 12:44pm

Publié par PCF Villepinte

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SYRIE. DERRIÈRE LA MORT DU CALIFE, LA VRAIE STRATÉGIE AMÉRICAINE

28 Octobre 2019, 12:39pm

Publié par PCF Villepinte

 

Lundi, 28 Octobre, 2019

L’Humanité Pierre Barbancey

Le chef de Daech, Al Baghdadi, a été tué par un commando états-unien. Il était près d’une base militaire turque en Syrie. Le président Trump veut redorer son blason après avoir lâché les Kurdes et prendre la main sur l’or noir du Nord-Est.

Le chef de l’organisation dite de l’«État islamique» (EI ou Daech selon son acronyme arabe) Abou Bakr Al Baghdadi a été tué dans la nuit du 26 au 27 octobre, lors d’une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie. La nouvelle, qui avait d’abord été révélée par certains médias américains, a été officialisée, dimanche, par Donald Trump. «Il n’est pas mort comme un héros, il est mort comme un lâche», a-t-il martelé, précisant qu’il s’était fait exploser avec sa «veste» chargée d’explosifs, alors qu’il s’était réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection. Trois de ses enfants sont morts avec lui. «C’était comme regarder un film», a-t-il raconté, relatant comment il avait visionné en temps réel le raid américain grâce à des caméras embarquées par les forces spéciales. «Capturer ou tuer Baghdadi était la priorité absolue de mon administration», a-t-il ajouté.

«Les cellules dormantes vont vouloir le venger»

Si cette mission a été accomplie uniquement par des militaires américains, elle a bénéficié, selon l’aveu même du locataire de la Maison-Blanche, de l’aide d’un certain nombre de pays. «Merci à la Russie, à la Turquie, à la Syrie, à l’Irak et aux Kurdes syriens», a-t-il précisé. Les uns, les Kurdes et les Irakiens dans le domaine du renseignement, les autres pour avoir laissé les huit hélicoptères emmenant les commandos survoler les zones qu’ils contrôlent. Et puis, au détour d’une phrase, cette information très révélatrice: «La Turquie savait où on allait.» Le village où se trouvait Al Baghdadi depuis moins de 48 heures, Baricha, ne se trouve pas dans la zone frontalière irako-syrienne, à l’est, mais au contraire à 5 kilomètres à peine de la frontière turque, à quelques encablures de la ville d’Idleb toujours sous domination islamiste et djihadiste. Un village chrétien dont la signification est «saint Jésus». Et puis, étrangement, près de Baricha, a été établie une base militaire turque…

Ce qui est sans doute plus important est de constater d’abord qu’Al Baghdadi a été purement et simplement livré. Il n’était plus d’aucune utilité, notamment pour la Turquie. Il devenait même gênant, y compris pour d’autres groupes djihadistes comme Hayat Tahrir al-Cham dirigé par Abou Mohammed Al Joulani, qui, auparavant avait fondé le Front al-Nosra (al-Qaida en Syrie). Un groupe qui n’a rien à envier à Daech quant aux exactions et à la violence à l’encontre de tous ceux et tout ce qui n’est pas eux. On peut penser qu’un deal a été passé entre la ­Turquie et les États-Unis. Notamment lors du déplacement du secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Ankara, alors que se déroulait l’offensive Source de paix, déclenchée par le président Recep Tayyip Erdogan avec le feu vert implicite de Washington, qui venait d’annoncer le retrait de ses troupes. Cet été, déjà, des pourparlers américano-turcs avaient abouti à des accords secrets.

Sans aucun doute, l’annonce de la disparition d’Abou Bakr Al Baghdadi permet au président américain de redorer son blason, bien écorné avec notamment ce lâchage en rase campagne des Forces démocratiques syriennes (FDS), obligées de se désengager des principales positions qu’elles tenaient depuis 2012. Des FDS qui ne sont pas au bout de leurs peines et s’attendent à des représailles de la part de Daech. «Les cellules dormantes vont venger Baghdadi. Donc, on s’attend à tout, y compris à des attaques contre les prisons» gérées par les forces kurdes où sont détenus des milliers de djihadistes, a indiqué à l’AFP Mazloum Abdi, commandant des FDS. Dans un communiqué, ces dernières alertent d’ailleurs sur le fait que des combattants de Daech et certains hauts dignitaires de cette organisation ont déjà trouvé refuge dans ces zones occidentales de la Syrie contrôlées par l’armée turque.

Maintien des soldats américains sur le sol syrien

Évidemment, la concomitance de cette opération contre Al Baghdadi avec l’annonce du maintien – contrairement à ce qui a été dit – de soldats américains sur le sol syrien ne peut que susciter de nombreuses questions. Vendredi, le chef du Pentagone, Mark Esper, déclarait: «Nous prenons maintenant des mesures pour renforcer notre position à Deir ez-Zor, et cela inclura des forces mécanisées pour nous assurer que le groupe “État islamique” n’aura pas accès à une source de revenus qui lui permettrait de frapper dans la région, en Europe, aux États-Unis.» Les champs pétroliers de la province de Deir ez-Zor (est de la Syrie), non loin de la frontière irakienne, sont les plus grands du pays. Quelque 200 soldats américains y sont stationnés. «Nous examinons ­comment nous pourrions repositionner nos forces dans la région afin d’assurer la sécurité des champs pétroliers», a ajouté Esper, tout en réaffirmant que «la mission en Syrie reste ce qu’elle était au départ: vaincre ­l’“État islamique”» De son côté, le ministère russe de la Défense a dénoncé «ce que Washington fait actuellement – saisir et placer sous contrôle armé les champs de pétrole de l’est de la Syrie – (qui) relève tout simplement du banditisme international».

En réalité, Donald Trump, probablement emporté par son élan lors de la conférence de presse donnée hier matin, a vendu la mèche. «Le pétrole, ça vaut beaucoup pour de nombreuses raisons», a-t-il dit. ­Notamment: «Ça peut nous aider parce qu’on devrait pouvoir (en) récupérer une partie. J’ai l’intention peut-être de faire appel à Aramco (la compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures – NDLR) ou à une autre de ces sociétés pour qu’elles investissent là-bas. Il y a beaucoup de réserves, mais ce n’est pas suffisamment exploité.»

Quelques minutes auparavant, il avait déjà affirmé, à propos de cet or noir situé dans les sous-sols du territoire syrien, que «peut-être il faudra se battre pour sécuriser le pétrole. Peut-être que quelqu’un d’autre voudra le pétrole, il faudra qu’il se batte avec nous (…) Nous sommes prêts à négocier de manière équitable ou bien on l’arrêtera avec nos soldats». Et de relever que «les Turcs se sont bien battus» et qu’ensuite «cela a été plus facile de discuter avec les Kurdes, de leur dire de se pousser de quelques kilomètres (…) Les Turcs voulaient une zone de sécurité, on est contents de les avoir aidés».

L’élimination d’Al Baghdadi, pour importante qu’elle soit, ne règle pas grand-chose. D’autant que le jeu trouble de la Turquie, comme relevé plus haut, pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les populations du Nord-Est syrien. Avec l’armée turque, y sont entrés des supplétifs, dont beaucoup d’anciens membres d’al-Qaida et de Daech. Depuis la suspension de l’offensive, le 17 octobre –, dans le cadre d’un accord entre Moscou et Ankara –, émaillée de bombardements et de combats sporadiques, 46 civils ont été tués et 40 membres des FDS ont péri, contre 26 combattants pro-Turcs. Loin de respecter le cessez-le-feu, les supplétifs de l’armée turque tentent de conquérir de nouveaux villages à l’est de Ras al-Aïn et aux alentours de la ville de Manbij.

Al Baghdadi est mort, mais depuis de longs mois maintenant, son poids dans l’Organisation n’était plus le même. Et, comme l’Hydre de Lerne, pour vaincre Daech il ne suffit pas de couper les têtes qui repoussent, mais en finir avec la bête en arrêtant de la nourrir.

Pierre Barbancey

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Ken Loach : « Plus besoin d’un patron pour exploiter les gens, la technologie s'en charge »

27 Octobre 2019, 07:24am

Publié par PCF Villepinte

Ken Loach : « Plus besoin d’un patron pour exploiter les gens, la technologie s'en charge »

Jeudi, 24 Octobre, 2019

Michaël Mélinard

Le nouveau film de Ken Loach, « Sorry We Missed You », aborde les ravages de l’ubérisation et de la soustraitance. L’occasion de rencontrer un cinéaste au regard toujours aussi acéré.

Entre une émission de télévision et la présentation d’une avant-première de son nouveau film, «Sorry We Missed You», avec des livreurs de Deliveroo, Ken Loach nous a, comme c’est devenu une habitude, accordé de son temps. Même lorsque, retardé par une manifestation, il se confond en excuses, le cinéaste britannique dégage une étonnante quiétude. Pourtant, à 83 ans, le double lauréat de la palme d’or n’a rien perdu de son regard acéré sur le combat quotidien de la classe ouvrière pour garder la tête hors de l’eau. Rencontre avec un cinéaste humble et généreux.

À la lueur de votre film, que vous inspire le slogan popularisé par Nicolas Sarkozy «Travailler plus pour gagner plus»?

C’est la propagande classique des patrons et des représentants politiques des grandes entreprises pour persuader les travailleurs de se laisser exploiter. Ils s’en servent pour convaincre les gens que le mouvement d’un travail sécurisé, avec une journée de 8 heures et 35 ou 40 heures par semaine, vers les emplois précaires est un progrès. Ils utilisent donc un langage. Ils affirment que le droit du travail n’est pas indispensable, qu’être son soi-disant patron est bien, avec des expressions comme «être maître de son destin». C’est absurde.

Mais ils essaient de faire progresser cette culture entrepreneuriale. Il faut être un vainqueur et pas un perdant. Leur discours est une escroquerie parce qu’ils savent que, pour qu’ils soient compétitifs, le travail doit être moins cher. Les autoentrepreneurs sont en concurrence avec les grosses entreprises pour fabriquer des biens ou offrir des services. Pour y parvenir, on doit exploiter davantage les travailleurs, les faire travailler plus en les payant moins. C’est inhérent au système. Ces gens mentent. Ils ne peuvent pas être assez stupides pour ne pas se rendre compte de leurs mensonges.

Uber a 10 ans. Comment toutes les compagnies de ce type parviennent-elles à profiter des travailleurs?

Elles utilisent juste les nouvelles technologies. Les grandes entreprises s’en sont emparées pour encourager l’exploitation. Ils contrôlent les chauffeurs livreurs, comme Ricky (le héros de «Sorry We Missed You» – NDLR), avec un appareil électronique qui indique où ils sont, ce qu’ils font, s’ils ont livré en temps et en heure chaque personne. Ils n’ont pas besoin d’un patron de la vieille école pour leur dire de travailler dur. L’appareil – son pouvoir de contrôle – fait le boulot à sa place. Ces nouvelles technologies devraient profiter à tout le monde. Mais elles ne sont pas utilisées dans ce but.

Abby, la femme de Ricky, est aide-soignante et travaille pour une agence sous-traitante. Dans quelle mesure cette précarisation du travail s’est-elle imposée dans le quotidien des Britanniques?

Il est habituel pour le personnel de santé, majoritairement employé par des agences. Les agences gagnent les contrats de sous-traitance parce qu’elles ne sont pas chères. Le gouvernement a réduit de 40 % à 50 % les fonds destinés aux municipalités dans ce domaine depuis 10 ans. Pour maintenir les services à la personne, celles-ci doivent trouver des agences vraiment peu onéreuses. Avant cela, ces travailleurs étaient directement employés par les municipalités avec un contrat de 8 heures par jour, cinq ou six jours par semaine et payés régulièrement. Aujourd’hui, les agences ne paient que lorsque les travailleurs sont dans les maisons des patients. Mais la plupart de ces femmes se déplacent avec les transports en commun. Elles passent une heure pour aller chez leur patient. Et elles ne sont payées que pour les 20 minutes qui leur sont allouées pour s’en occuper. Cela coûte moins cher aux municipalités. Mais le personnel de santé en pâtit.

Ces coupes gouvernementales ont des conséquences sur tout le secteur de la santé. Il n’est pas soutenu par le gouvernement, qui veut pousser les gens vers un modèle américain d’assurance privée. Depuis 10 ans, deux tiers des nouveaux emplois de ce secteur sont devenus précaires.

Que signifie la séquence où l’une des vieilles patientes d’Abby, une ancienne militante syndicale, lui montre des photos de ses années de luttes?

C’est à propos de la mémoire d’une période où les gens étaient forts. Ils avaient de bons boulots, les syndicats étaient puissants. C’est une manière de dire au public: «Vous avez eu cette force une fois, il faut la retrouver, redécouvrir cette puissance que vous aviez par le passé pour faire des changements.»

Oui, mais cette femme est incontinente, abandonnée par sa famille comme si cette frange de la gauche avait perdu la bataille des idées…

Elle a perdu la bataille des idées! Ce n’est pas surprenant. La droite contrôle les médias et les entreprises de communication. Le défi implicite est de retrouver ces idées, de se rappeler comme elles étaient fortes, les conquêtes qu’elles ont permises: le droit du travail, la journée de 8 heures, la semaine de 40 heures, les congés payés, les congés maladie. L’idée du capitalisme est très forte. Mais les structures du capitalisme sont très fragiles. Chaque semaine, une entreprise s’effondre, comme cette grande compagnie de voyages (Thomas Cook – NDLR). Le capitalisme impose son modèle très destructeur aux classes populaires, mais cette situation n’est pas figée.

Pourquoi alors est-ce si difficile de sortir de ce système?

Les dettes. Les gens s’endettent. C’est comme parier. Quand vous gagnez de l’argent, vous restez. Mais si vous avez un accident, et que vous vous endettez, vous devez continuer à travailler deux fois plus dur pour rembourser. Si vous avez un problème de santé, vous êtes comme Ricky emprisonné dans votre van. Quelqu’un nous a raconté une histoire très triste à ce propos. Celle de Don Lane, un cinquantenaire diabétique qui faisait des petits boulots. Il a pris sa journée pour aller à un rendez-vous à l’hôpital. Même s’il était soi-disant à son compte, la compagnie l’a sanctionné. À cause de ses difficultés financières, il n’est pas allé au rendez-vous suivant. Il s’est effondré au travail, victime d’une crise cardiaque à 53 ans. Sa femme, une charmante dame, se bat pour essayer d’obtenir des compensations de la compagnie.

La conscience et la fierté d’appartenir à la classe ouvrière semblent avoir disparu de ce film…

Abby et la vieille dame ont cette fierté.

Mais les enfants semblent moins les avoir…

Le système travaille contre cela, essaie de détruire ce sentiment d’appartenance. La propagande pour la culture entrepreneuriale est partout avec ces programmes télévisés creux, comme «The Apprentice» (une émission de téléréalité où un patron offre au vainqueur de l’argent pour monter sa propre entreprise, et dont Trump a présenté la version américaine – NDLR). La gauche doit se réaffirmer en réclamant des logements et des emplois sûrs et durables. C’est en commençant par ces demandes qu’on retrouvera de la fierté.

Que vous inspire le Brexit?

C’est un bazar sans nom provoqué par la droite, qui n’arrive pas à trouver d’issue. Il est né d’un conflit entre deux pans de la droite. Les entreprises veulent rester dans l’Union européenne pour le marché. L’extrême droite veut une économie dérégulée hors de l’Union européenne avec des bas salaires, peu de taxes, des investissements facilités, source d’immenses profits. Une bonne partie des gens ont voté en faveur du Brexit parce qu’ils étaient mécontents de la manière dont les choses se passaient. Ils ont rejeté la faute sur l’Europe.

C’est le chaos et j’ignore ce qu’il va se passer. Mais le grand problème de notre pays est d’abord le travail précaire, le démantèlement des services de santé, le problème du logement, l’état dramatique des transports publics, le manque d’investissements dans des régions comme le Nord-Est où nous avons tourné. Ces problèmes sont bien plus importants que le Brexit. Ils existent alors que nous sommes dans l’Union et existeront une fois que nous l’aurons quittée.

Entretien réalisé par Michaël Melinard

 

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" Les inégalités sociales sont au cœur de cette révolte populaire "

27 Octobre 2019, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

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Macron, ou la fin de l’État.

26 Octobre 2019, 09:00am

Publié par PCF Villepinte

Vigilance(s)

 

Impuissance. À la vérité, une phrase tourne dans la tête du bloc-noteur depuis des jours et des jours, telle une obsession. Elle date du 8 octobre, lorsque Mac Macron rendit hommage aux victimes de l’attaque terroriste de la préfecture de police de Paris. Il expliqua aux Français que, dans le combat à mener contre l’islamisme radicalisé, «les institutions seules ne suffiront pas», avant d’appeler de ses vœux une «société de vigilance». Bien sûr, nous nous étions braqués immédiatement sur cette supposée «société de vigilance», nouveau concept théorisé par l’exécutif qui laisse pour le moins songeur tant la frontière demeure ténue entre la «vigilance» et l’appel à la délation permanente et collectivement organisée –tous «surveillants», tous «surveillés»–, comme si la possibilité de dénonciation sur des critères flous ne risquait pas d’empiéter sur les libertés publiques jusqu’à se muer en suspicion généralisée… Ne sous-­estimons pas le danger. Mais, au-delà de la surréaliste et impraticable injonction faite aux citoyens de se montrer «vigilants», la phrase «les institutions seules ne suffiront pas» mérite qu’on y revienne. Si Mac Macron promet de «mener le combat sans relâche, de renforcer les moyens humains, technologiques et juridiques, d’agir à la racine, à l’aide d’un gouvernement mobilisé avec méthode et détermination», l’appel à la vigilance, comme par défaut, sinon impuissance avouée, sonne comme un aveu que n’importe quel républicain digne de ce nom devrait se refuser d’entendre. Mac Macron précise d’ailleurs: «L’administration seule et tous les services de l’État ne sauraient venir à bout de l’hydre islamiste.» Soit. La société tout entière est bel et bien concernée. Mais de quel «État» parle-t-il, s’il n’en est lui-même le «chef»? La portée de ces mots n’a l’air de rien, pourtant, elle témoigne d’un malaise profond qui ne nous dit rien de bon. 

 

Lire la suite »

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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