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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Pérou : la volonté populaire doit être respectée ! (PCF)

30 Juin 2021, 11:31am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 28/06/2021 par PCF

Pérou : la volonté populaire doit être respectée ! (PCF)

Le 6 juin dernier avait lieu le deuxième tour des élections présidentielles au Pérou. Près de vingt jours plus tard, les résultats officiels n'ont toujours pas été proclamés par les instances électorales. Pourtant, avec 100 % des bulletins dépouillés, le candidat de la gauche, Pedro Castillo, a obtenu 50,12 % des suffrages et plus de 44 000 voix d'avance sur son adversaire Keiko Fujimori.

Depuis qu'il est devenu évident qu'elle avait perdu le scrutin, la candidate de la droite a lancé une véritable tentative de sabotage des résultats, reposant sur la calomnie, les menaces et les violences pour empêcher la prise de fonction du nouveau président de la République.

La fille de l'ancien dictateur condamné Alberto Fujimori (elle-même condamnée pour corruption) a ainsi multiplié les accusations de fraude sans fournir aucune preuve. Des accusations rejetées par l'ensemble des missions d'observation électorales présentes dans le pays et reposant sur un profond mépris pour les citoyen-nes des régions rurales, en particulier paysans et peuples autochtones.

Les attaques violentes menées par des groupes de choc fujimoristes à Lima, les appels au coup d'État lancés par des militaires à la retraite, les actions de harcèlement contre des membres des autorités électorales, ou encore la démission illégale de Luis Arce du Jury national des élections font partie de cette stratégie dangereuse pour la démocratie.

Le Parti communiste français (PCF) exprime sa grande préoccupation quant à la situation que vit le Pérou, qui avive les tensions et l'instabilité, alors que le pays est confronté à une grave crise sanitaire, sociale et économique.

Nous saluons l'ensemble des Péruviennes et Péruviens actuellement mobilisés pour le respect de la démocratie, en particulier les membres d'organisations paysannes et autochtones qui se sont rendues jusqu'à Lima pour défendre leur vote.

Nous soutenons leur demande que les résultats définitifs soient proclamés dans les plus brefs délais et enjoignons les autorités françaises et européennes à accentuer leurs efforts en ce sens.

Parti communiste français

 

 

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Vers une augmentation du prix du gaz pour tous au 1er juillet !

30 Juin 2021, 11:28am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/06/2021 par PCF

Les prix du gaz en Europe ont dépassé les 30 € du mégawattheure sur le marché de gros, au plus haut depuis près de treize ans.

Les principales raisons évoquées sont la hausse des prix du gaz sur le marché mondial liée à la reprise économique qui dope la demande, le bas niveaux des stocks de gaz dont le remplissage a été lent au printemps à cause des températures en-dessous des normes saisonnières, des opérations de maintenance en mer du Nord qui entraînent une réduction des importations de gaz norvégien en Europe, une augmentation de la consommation de gaz pour la production d'électricité compte tenu de la hausse du prix des quotas d’émission de CO2 en Europe...

La France qui importe 99% du gaz va subir de plein fouet cette progression et cela aura des conséquences très concrètes sur la facture des consommateurs qui subiront une augmentation de près de 10 % au 1er juillet prochain. `

Depuis l’ouverture à la concurrence et la libéralisation du secteur de l’énergie, les prix d’électricité ou de gaz sont à la hausse en France mais également partout en Europe. Il y a quelques jours, le gouvernement espagnol a décidé de baisser de moitié le taux de TVA sur l’électricité de 21% à 10% tant que les prix sur le marché de gros resteront élevés. Cette mesure concerne environ 612 000 ménages.


Comme nous le revendiquons depuis longtemps, notre parti milite pour une application d’un % de TVA réduit à 5.5 % sur les factures de gaz et d’électricité pour l’ensemble des consommateurs. Le gouvernement français pourrait prendre appui sur son voisin et agir immédiatement pour réduire les dépenses incompressibles des ménages. Après plus d’un an et demi de pandémie sanitaire entrainant perte d’emploi et chômage partiel subis, cela serait une juste mesure sociale.

 

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L’argent

30 Juin 2021, 11:24am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 30/06/2021 par PCF

L’argent

Interviewé comme un Président de la République sur deux pleines pages du Parisien en ce dimanche électoral, Pascal Praud de Bolloré, plus exactement de CNews de Bolloré, piapiatte sur Macron, sur les médias, la politique (« Sur le plan économique, je suis libéral »), sur l’organisation médiatique de la prochaine présidentielle (il rêve d’un duo avec Hanouna !), sur son milliardaire breton de patron (« Quand vous êtes dans une entreprise, vous devez une fidélité sans faille à la direction »). Toutes les questions le stimulent, le font dégoiser longuement. Sauf une, sur son salaire. Là, sec comme un coup de trique, il lâche : « Arrêtez de parler d’argent ! » Le lecteur ne comprend pas : il a un problème avec l’argent, Praud ?

Gérard Streiff

 

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Régionales 2021: que retenir de ce second tour ?

28 Juin 2021, 16:47pm

Publié par PCF Villepinte

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Climat. Au Giec, une fuite échaude les débats climatiques

24 Juin 2021, 06:00am

Publié par PCF Villepinte

Le mouvement climat stoppé par la pandémie se rend à nouveau visble pour rappeler aux chefs d’état qu’il faut changer les modes de production et de consommation. L. Notarianni/Divergence

L'Humanité Jeudi 24 Juin 2021

Pia de Quatrebarbes

À six mois de la COP26, qui doit se tenir à Glasgow en écosse, un rapport pas encore finalisé du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat prévient que le «pire est à venir». Décryptage dune divulgation qui met en colère la communauté scientifique.

Il est 3h4, ce 23 juin, quand sur le fil de lAgence France-Presse saffiche lalerte: «La vie sur Terre peut se remettre dun changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas.» Le lendemain, la fuite d’un brouillon du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat tourne en boucle. Est-on à l’aube d’un cataclysme? «Jamais un rapport du Giec nest aussi cash. Cest le type de message direct que les scientifiques ont du mal à dire. Mais les éléments sont dans la continuité de ce qui était déjà annoncé», éclaire Anne Bringault, coordinatrice des opérations au Réseau action climat, habituée des rapports du Giec comme des conférences internationales sur le climat.

Que disent exactement les experts? «Pénurie deau, exode, malnutrition, extinction despèces La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt», reprend l’AFP. Les chercheurs – 260 auteurs et 1168 relecteurs , eux, ne font pas de commentaire officiel. La climatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail sur les sciences du climat du Giec, renvoie à son compte Twitter… où elle «refuse de commenter un travail en cours, le brouillon de résumé technique».

Le consensus des scientifiques et des états, force du Giec

Pour comprendre, il faut savoir comment fonctionne le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat. Créé en 1988, il a pour mission d’examiner et d’évaluer les données scientifiques, techniques et socio-économiques les plus récentes publiées dans le monde et utiles à la compréhension des changements climatiques. Il doit aussi éclairer les décisions politiques. Pour chacun des rapports, «on travaille sur plusieurs années, le processus sur ce rapport d’évaluation le sixième a commencé en 2018. Il implique des centaines de chercheurs dans le monde, de régions différentes. C’est un travail de coordination et de consensus avec des allers et retours, des relectures», retrace une autre chercheuse qui officie dans un autre groupe de travail. En «colère devant cette fuite parce que les messages ne sont pas encore acceptés par tous», elle refuse d’être citée.

Car la spécificité et la crédibilité du Giec, «cest le consensus. Tous les rapports sont adoptés à lunanimité par les scientifiques qui travaillent en autonomie totale, puis par les États. Si lun nest pas daccord sur une formulation, on gomme», reprend Hervé Le Treut, climatologue et auteur de précédents rapports du Giec. «Cest aussi le meilleur moyen pour quaucun gouvernement ne rejette ses conclusions», reprend Anne Bringault. Le groupe de travail duquel a fuité le rapport est consacré aux impacts et à l’adaptation. C’est encore une version de travail «qui va subir des changements majeurs qui doivent inclure les milliers de commentaires», précise un autre climatologue.

Le rapport final ne doit pas être rendu public avant février 2022, après avoir été approuvé. Entre-temps, des phrases auront sans aucun doute disparu. Mais les enseignements, eux, resteront: tout simplement parce quils ne sortent pas de nulle part. «Tout le travail du Giec sappuie sur les études scientifiques déjà publiées et librement accessibles. On met en forme une information dense, en opérant des choix», souligne encore Hervé Le Treut.

Parmi les conclusions, plus alarmistes que celles du dernier rapport d’évaluation complet de 2014: le risque imminent de dépasser le seuil de + 1,5 °C. En signant laccord de Paris en 2015, le monde s’est engagé à limiter le réchauffement à moins de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible à 1,5 °C.

Pour l’heure, le climat a déjà changé, la hausse moyenne constatée est de + 1,1 °C. Fin mai, l’Organisation météorologique mondiale a déjà prévenu que la probabilité que ce seuil soit dépassé, sur une année, dès 2025 est déjà de 40 %.

Désormais, le Giec estimerait que dépasser ce seuil de +1,5 °C pourrait entraîner «­progressivement des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles».Même à 1,5 °C, «les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à sadapter», souligne le rapport, confirmant des données déjà avancées dans un rapport spécial en 2018.

Près de 2,5 milliards de personnes supplémentaires seront affectées d’ici 2050 par des risques climatiques, des vagues de chaleur aux inondations, en passant par l’impact sur l’agriculture. Pour l’alimentation, l’élevage, la pêche, «dans tous les systèmes de production alimentaire, les pertes soudaines s’accroissent», observe aussi le rapport, pointant les aléas climatiques comme «principal moteur». «Les niveaux actuels dadaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques», prévient le Giec. Même en limitant la hausse à 2 °C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici à dix ans.

La fonte des calottes glaciaires, un point de non-retour

Le Giec estime qu’avec un réchauffement supérieur à 2 °C, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest pourrait constituer un point de non-retour. Or, à elles seules, elles contiennent assez d’eau pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 13 mètres. En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront ­menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par une hausse du niveau de la mer qui entraînera à son tour des migrations importantes.

À +1,5 °C, dans les villes, 350 millions d’habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau, 400 millions à + 2 °C. Et avec ce demi-degré supplémentaire, 420 millions de personnes de plus seront menacées par des canicules extrêmes.

Ces conclusions ont fuité, alors que le 17 juin, les délégués de 197 États ont achevé trois semaines de discussion pour préparer la 26e conférence mondiale sur le climat, la COP26, qui doit se tenir en novembre à Glasgow (Écosse). «Les négociations en visioconférence nont rien donné. Elles patinent notamment sur le financement pour l’adaptation des pays du Sud, comme sur les engagements des États en termes de réduction de gaz à effet de serre», rappelle Anne Bringault.

De là à y voir une manipulation? Des interlocuteurs franchissent le pas. «Les dernières consignes transmises par la direction du Giec étaient de ne pas diffuser de messages catastrophistes, cest exactement ce qui sest passé ici», confie un autre membre du Giec. Une manière pour ceux qui l’ont fait fuiter sans doute de faire bouger les choses, à l’heure où «nous avons besoin dune transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux: individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement», comme le plaide le prérapport. 

 

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Climat inflammable

24 Juin 2021, 05:56am

Publié par PCF Villepinte

Mercredi dernier, le président Macron déjeunait avec des patrons du CAC 40. Il y avait autour de la table Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), Laurent Burelle (Plastic Omnium, et président de l’Afep, l’association des grandes entreprises privées), Bernard Charlès (Dassault Systèmes), Xavier Huillard (Vinci), Florent Menegaux (Michelin), Benoît Potier (Air liquide), Patrick Pouyanné (Total Énergies), etc.

Peu d’infos ont filtré sur ces échanges mais on retiendra cette indiscrétion du Figaro Économie : « Emmanuel Macron a pu constater auprès de cet échantillon de sept spécimens que les dirigeants étaient inquiets d’un climat social inflammable - et pas uniquement en France. » C’est un peu les incendiaires qui crient « Au feu ! » 

Gérard Streiff

 

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Régionales et départementales 2021 – Des communistes plus que jamais mobilisés

24 Juin 2021, 05:52am

Publié par PCF Villepinte

Le PCF tient d’abord à remercier l’ensemble des électrices et électeurs qui ont voté pour nos candidates et candidats et les listes dans lesquelles nous étions engagés aux élections régionales et départementales.

Les premières estimations connues à cette heure des résultats du premier tour de ces élections confirment la gravité de la situation démocratique du pays et le rejet par les Français·e·s du scénario d’une hégémonie du Rassemblement national et de La République en marche que le pouvoir exécutif, relayé par de nombreux médias, a voulu imposer. Et, nationalement, le total des scores des listes de

gauche et écologistes est plus important que celui de la droite.

La participation à ces scrutins atteint le plus bas niveau de ces dernières décennies. Une crise majeure de la représentation politique se confirme ce soir dans notre pays. Les électrices et électeurs ont ainsi de nouveau exprimé massivement qu’ils ne sentaient pas prises en compte leurs préoccupations et leurs aspirations et qu’ils pensaient que le vote à ces scrutins ne changerait rien à leur vie quotidienne.

Cet effondrement démocratique mobilise les communistes pour résister à la soumission du pouvoir exécutif au capital et pour placer au cœur du débat politique les réponses aux besoins fondamentaux de nos concitoyennes et concitoyens.

Le PCF appelle à un sursaut démocratique, à la mobilisation la plus large possible pour le second tour du scrutin qui sera décisif pour la vie de nos concitoyen·ne·s.

Avec son gouvernement, le Président de la République, qui s’est directement impliqué dans la campagne électorale durant ces derniers jours, porte une lourde responsabilité dans l’état politique du pays. Et l’échec des listes de « La République en marche » est retentissant.

Leur action dégrade la vie quotidienne de l’immense majorité des Françaises et des Français. Ils auront tout mis en œuvre pour minimiser les enjeux des scrutins et affaiblir les conditions de l’expression démocratique des listes et des candidat·e·s en campagne. En témoigne la dévalorisation organisée de ces scrutins marqués par de nombreux manquements dans l’acheminement du matériel électoral au domicile des électrices et électeurs.

La droite réalise des scores importants qui la place en position de l’emporter dans de nombreux cantons et plusieurs régions du pays. Au regard des politiques menées par ses élu·e·s lors de ce mandat, cela conduirait à de nouveaux reculs des politiques sociales et à une casse amplifiée des services publics qui peuvent être mis en échec par une mobilisation forte pour la gauche dimanche prochain.

Le Rassemblement national obtient des scores inférieurs à ceux obtenus en 2015 alors même qu’il aura bénéficié ces dernières semaines d’une surexposition médiatique et de surenchères démagogiques de la part du pouvoir exécutif destinées à préparer la future campagne présidentielle d’Emmanuel Macron.

Les communistes sont plus que jamais mobilisés contre la menace que représente ce parti d’extrême droite pour les principes de liberté, d’égalité et de fraternité de notre République.

C’est pourquoi le PCF appelle à la mobilisation la plus large pour faire barrage au second tour au RN dans les régions et cantons où il est en position de l’emporter. Le 27 juin, il peut et doit être battu.

Les listes de rassemblement et les candidatures dans lesquelles les communistes étaient engagés avec de nombreuses forces de gauche et écologistes se sont pour leur part efforcées d’ouvrir un autre chemin pour des politiques de progrès social, écologique et démocratique.

Dans plusieurs régions et cantons du pays, ces listes, ces candidat·e·s réalisent des scores importants et peuvent l’emporter dimanche prochain.

Battre la droite, empêcher l’extrême droite de conquérir des régions, conserver à la gauche les régions et départements qu’elle dirige, conquérir de nouveaux départements, permettre l’élection du plus grand nombre de conseiller·e·s régionaux·ales et départementaux·ales de gauche, et parmi eux le maximum de candidates et candidats communistes, est un enjeu décisif pour l’avenir. C’est aussi contribuer à la construction de nouvelles majorités de gauche toujours plus en prise avec les luttes, proches de nos concitoyen·ne·s, agissant au quotidien pour répondre à leurs attentes.

Pour le second tour des départementales, le PCF appelle donc à voter en faveur des candidatures de gauche les mieux placées à l’issue du premier tour. Aux régionales, le PCF appelle à construire des listes qui rassemblent les différentes listes de gauche et écologistes présentes au premier tour.

Le peuple est en demande d’une alternative pour sortir de l’impasse actuelle et relever le défi des jours heureux. Il est urgent de placer l’humain et la planète au cœur de tous les choix politiques. C’est le sens des propositions communistes que nous mettons en débat avec l’objectif de construire le rassemblement populaire le plus large possible pour gagner de nouvelles avancées.

Paris, le 20 juin 2021

Le Parti communiste français

 

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Assurance-chômage : la réforme suspendue, l’exécutif désavoué

23 Juin 2021, 11:42am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité, Mercredi 23 Juin 2021

Stéphane GuérardCyprien Boganda

Pour la deuxième fois, le Conseil d’État, saisi par les syndicats, a asséné un coup d’arrêt au décret visant à réaliser 2,3 milliards d’euros d’économies sur le dos des chômeurs. Pour le pouvoir, le camouflet politique va être dur à encaisser.

La chasse aux pauvres menée par l’exécutif vient de subir un sérieux revers. Pour la deuxième fois en six mois, le Conseil d’État a porté un coup à la réforme de l’assurance-chômage imposée par décret gouvernemental du 26 juillet 2019. Saisie en référé par tous les syndicats (sauf la CFTC), la haute juridiction administrative a suspendu la mise en pratique prévue au 1er juillet des nouvelles conditions d’indemnisation des privés d’emploi.

 «Les incertitudes sur la situation économique ne permettent pas de mettre en place, à cette date, ces nouvelles règles qui sont censées favoriser la stabilité de l’emploi en rendant moins favorable l’indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité», explique-t-elle dans sa décision.

Si la juge ne remet pas en question le bien-fondé de la réorientation de l’assurance-chômage – l’instance pourra le faire à l’automne puisqu’elle a été saisie «sur le fond» par les syndicats , celle-ci envoie un signal clair que les organisations de salariés comme celles de chômeurs ne cessaient de clamer aux sourdes oreilles du pouvoir macronien: cette réforme est mauvaise car elle est idéologiquement hors des réalités.

Un outil de redistribution

Pilier de notre République sociale, l’assurance-chômage est cet outil de solidarité et de justice sociale qui permet d’absorber les accidents de parcours professionnel et complète ainsi les autres mécanismes de Sécurité sociale. Pour la Drees (services statistiques du ministère de la Santé), le régime contribue «de façon primordiale à la stabilisation du niveau de vie» des Français: à hauteur dun tiers pour les 20 % les plus modestes, de près de la moitié pour les 20 % suivants et encore un cinquième parmi les 20 % les plus aisés. Cest justement cet outil de redistribution auquel s’est attaqué le gouvernement.

Muriel Pénicaud, ministre du Travail de l’époque, expliquait que la réforme de l’assurance-chômage constituait le troisième temps de «laction pour lemploi», après la casse du Code du travail avec les ordonnances Macron de 2017 puis la privatisation par l’individualisation de la formation professionnelle (2018).

En clair, l’heure était venue d’accélérer le «retour à lemploi», bref de sattaquer à ces fainéants de chômeurs qui profitent du système. Résultat: changements de calcul tous azimuts afin de diminuer la durée d’indemnisation et les niveaux des allocations, le tout accompagné d’un renforcement du flicage des privés d’emploi. Et, pour donner le change, un système de bonus-malus afin d’inciter les entreprises à embaucher en CDI… en 2022. Le véritable objectif était ailleurs: «Avec cette réforme nous visons une baisse du nombre de chômeurs de 150000 à 250000 sur les trois ans à venir.

Loin dune approche comptable et dune logique de rabot, cette transformation de l’assurance-chômage nous permettra d’atteindre plus de 3,4 milliards d’économies de 2019 à 2021», dixit Édouard Philippe. Foin de rabot. L’heure est à la tronçonneuse.

Selon l’étude d’impact de l’Unédic, les territoires les plus touchés par le chômage devaient forcément payer le prix fort. Dans le Pas-de-Calais, les Bouches-du-Rhône, la Seine-Saint-Denis, le Rhône, la Haute-Garonne, la Gironde ou encore Paris, 25000 à 30000 personnes devaient être pénalisées par le changement de calcul des allocations. C’était même 50000 pour le Nord.

Si le premier couperet de la réforme (diminution de la durée d’indemnisation) est bien tombé au 1er novembre 2019, privant d’accès au chômage partiellement ou totalement 710000 personnes, les syndicats ont lutté pied à pied contre le second (diminution des allocations) dès que la crise sanitaire a frappé, afin d’éviter que cette réforme n’empire la situation sur le front du chômage. En décembre dernier: première saisine du Conseil d’État. Première gifle infligée au ministère du Travail, contraint de revoir ses règles de calcul, la première mouture violant le principe d’égalité entre indemnisés.

Le 30 mars dernier, Élisabeth Borne croit tenir la martingale avec un nouveau décret instaurant un «plancher» pour éviter les chutes vertigineuses d’indemnisation. Cela n’aurait pas empêché 1,15 million de personnes de voir leur allocation diminuer de 17 % en moyenne dès l’entrée en vigueur au 1er juillet prochain, selon une nouvelle étude de l’Unédic. C’est ce nouveau décret que le Conseil vient de retoquer. Deuxième gifle infligée au gouvernement. En attendant la troisième cet automne?

La bataille n’est pas finie

«Lhumiliation aurait pu être plus grande, analyse Mathieu Grégoire, sociologue, universitaire et spécialiste de la question du salariat. La juge ne se prononce pas sur les inégalités de traitement comme sur un certain nombre d’autres griefs faits par les syndicats. Elle a choisi celui qui lui semblait le plus adapté: celui des conditions de mise en œuvre de la réforme, qui, selon elle, ne sont pas réunies au 1er  juillet. Mais la bataille n’est pas finie. Il faut voir ce que le gouvernement va faire, en octobre ou novembre, quand le Conseil d’État se prononcera sur le fond. À six mois de la présidentielle, va-t-il risquer une nouvelle humiliation? Il faudrait quil laisse tomber sa réforme.»

Mais si Emmanuel Macron la soutient mordicus, c’est avant tout pour donner des gages. À Bruxelles tout d’abord, mais aussi (et surtout?) à son électorat. La réforme de lassurance-chômage constitue une monnaie d’échange. Pour toucher le plan de relance européen (40 milliards d’euros pour la France), les pays membres de l’UE doivent s’engager à poursuivre leurs réformes «structurelles» comprendre «austéritaires». Dans le courrier qu’il a envoyé à Bruxelles, fin avril, le gouvernement mentionne donc sa refonte de l’assurance-chômage, qui devrait permettre d’économiser 2,3 milliards d’euros par an en vitesse de croisière.

Mais au-delà de l’aspect comptable, c’est la présidentielle de 2022 qui est visée. «Dans le récit du quinquennat, cette réforme lui permet de montrer que, malgré la crise, il continue à réformer, ce qui a été un puissant levier de séduction pour des sympathisants LR-LRM», décryptait le sondeur Frédéric Dabi en avril dernier. Difficile de tenir si le gouvernement abandonne sur les dossiers de l’assurance-chômage et de la retraite… 

«Emmanuel Macron manifeste sa volonté profonde de changer la nature de notre protection sociale, en affaiblissant les droits collectifs pour la réduire à un simple filet de sécurité», analyse le député communiste Pierre Dharréville. Dès lors, la décision du Conseil d’État, «cest une sacrée victoire pour tous ceux qui se sont mobilisés, syndicats en tête, renchérit le député FI Adrien Quatennens. La bataille doit continuer jusqu’au retrait».

 

 

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Du monde capitaliste comme religion

23 Juin 2021, 11:37am

Publié par PCF Villepinte

Du monde capitaliste comme religion

Le seul paradis dont nous puissions rêver est-il « un paradis fiscal » ? La promesse de « faire travailler votre argent » est-elle un acte de foi bien raisonnable pour votre banquier ? Et si le monde capitaliste n’était pas seulement une économie, une société et un État, mais aussi une religion comme le suggèrent Karl Marx et Walter Benjamin ? Une « religion de la vie quotidienne », non pas tournée vers l’au-delà mais vers un ici-bas qu’il faudrait aimer tel qu’il est, avec un culte sans dogme transcendant mais avec le concours de l’église bavarde des économistes, et enfermant bel et bien les représentations et les croyances des sociétés humaines dans lesquelles il s’installe. Une religion des marchandises et de l’argent (une « société de consommation » et « une économie de marché ») fondée sur l’effacement et le mépris du travail humain pourtant indispensable à la création des vraies richesses sociales. Format 14x20 - 200 pages

 

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Abstention

22 Juin 2021, 16:09pm

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité

Mardi 22 Juin 2021

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93. Il publie, chaque semaine, une chronique dans nos colonnes.

En médecine, l’abstention thérapeutique est la cessation ou la non-initiation d’un traitement dans trois situations: lorsque celui-ci est refusé par un patient; quil nest pas dans lintérêt du patient, ou quil correspond pour le patient à un fardeau disproportionné par rapport au but visé. Le décès du patient peut être une conséquence de ce choix; cependant, contrairement à leuthanasie, le décès n’est pas l’objectif poursuivi.

Au regard de l’abstention massive qui a caractérisé les dernières élections régionales et départementales, il est intéressant de rechercher les analogies entre ces deux situations.

Lire aussi : Premier tour des régionales et des départementales : un rendez-vous manqué avec la démocratie

Lorsque le patient refuse un traitement, il faut un choix délibéré en ayant analysé sa situation et pesé le pour et le contre de l’action. En ce qui concerne le domaine politique, il en va de même dans la grande majorité des cas: ne pas se déplacer pour aller voter résulte bien dun choix réfléchi, même de manière inconsciente, car le citoyen ne voit pas quel bénéfice pourrait lui apporter son geste.

La question de l’intérêt peut être abordée dans les deux acceptions du terme. Dans le sens de la curiosité ou de l’attrait, nous ne pouvons que faire le constat que le débat politique actuel intéresse peu et que la confiance dans les femmes et les hommes politiques est aujourd’hui au plus bas. Quand il s’agit de l’intérêt qui constitue un avantage, qui apporte quelque chose, là aussi, l’électeur ne voit pas quel bénéfice il peut tirer de son acte, alors il s’en abstient.

Lire aussi : Élections. Céline Braconnier : « Nous basculons dans une démocratie de l’abstention »

Le troisième terme est encore plus intéressant. Il s’agit de la disproportion entre l’investissement que nécessite l’action d’exercer son droit de vote et l’objectif visé qui est que cela change quelque chose au quotidien du citoyen et réponde à ses souhaits et aspirations. Car il ne s’agit pas simplement de mettre un bulletin dans l’urne, mais bien de suivre et de s’intéresser à la vie de la cité et à ceux qui l’organisent, ce qui signifie du temps et un engagement.

Le plus important semble, enfin, la conséquence de ce choix. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il n’est pas le chemin qui mène à la mort de notre démocratie parlementaire façon Ve République.

Retrouvez son précédent billet, « Confinement ? », et l’ensemble de ses chroniques.

 

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