Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Mac Macron, trompe- la-mort?

30 Novembre 2019, 07:34am

Publié par PCF Villepinte

Génération(s)

                         https://1.bp.blogspot.com/-o6tRvhgVVls/Xd_aNZRTJ8I/AAAAAAAAF_Y/3ACWETsqH0MxIoQTDflvAN24G4qJH0WZgCLcBGAsYHQ/s320/Manifestation-contre-reforme-retraites-8-octobre-2019_0_729_486.jpg 


Conflit. «Renoncer, c’est mourir.» Le langage emphatique de Mac Macron laisse peu de place à l’objet même de toute discussion et s’applique à tout ce qu’il entreprend. Après les gilets jaunes, la «réforme» des retraites est donc devenue son théâtre de guerre, la «mère» de toutes ses batailles. Au moins l’a-t-il compris. Résumons: il décide, et si d’aventure il renonce, c’est l’esprit de la «mort» qui surgira de cette éventuelle abdication, qui signifierait non pas le deuil de quelque chose à propos de sa propre personne, mais bien l’idée d’une certaine France évidemment «trop négative». On croit rêver. Mais à quoi joue le prince-président? Dans le Monde, cette semaine, nous pouvions lire ce commentaire étonnant: «Il y a un côté trompe-la-mort (…), un côté ‘’même pas peur’’.» La mort, toujours la mort. Est-ce le spectre du 5 décembre, qui rejaillit sur le mental du chef de l’exécutif? La perspective d’un mouvement social «historique» agrégeant toutes les colères? Mac Macron était prévenu par deux de ses conseillers «spéciaux», qui avaient tant eu peur durant le long hiver 2018-2019, lorsque le chaos rugissait aux portes de l’Élysée et menaçait le pouvoir: «Surtout, ne pas réveiller la plèbe, ne pas provoquer de nouveau la colère immense du peuple, car ce peuple, nous le sentons de plus en plus régicide.» Mais tout se passe à l’envers. Depuis des semaines, la mobilisation des opposants à la «réforme» des retraites se consolide. Un autre conseiller nous révèle cette confidence, intégrée paraît-il par le chef de guerre: «C’est un conflit majeur en germe. Il survient dans un pays déprimé, en crise profonde, et où ne manquent pas les acteurs qui veulent en découdre jusqu’à la mort avec le président de la République. Ce n’est pas inflammable, c’est déjà très enflammé. Déclencher ce conflit et l’assumer constitue un risque considérable…»

Déluge. La «mort» rôde, décidément… Et avec elle le sentiment que, dans l’opinion publique, l’adhésion à la «réforme» s’éloigne définitivement. Malgré le matraquage idéologique et l’activation de tous les réseaux médiatico-politiques, deux tiers des Français jugent la mobilisation justifiée. Qui l’eut cru? Autant l’admettre, cela nous rappelle la construction puis le déroulement du mouvement social de 1995, quand Alain Juppé, «le meilleur d’entre nous», selon Jacques Chirac, abandonna son projet de réforme des régimes spéciaux au terme de trois longues semaines de combats qui n’avaient pas entamé le crédit des grévistes. Vivons-nous une réplique? Le côté droit dans ses bottes
de Mac Macron reste en effet sidérant. Comme s’il s’obstinait par orgueil, nullement pour notre bien. Comme s’il disait: «Le réformateur, c’est moi! Si je recule, je ne suis plus rien.» Comme s’il visait aussi un curieux objectif: à la fois préserver les marcheurs les plus fidèles – donc les plus droitisés – et miser sur le soutien d’une partie des retraités franchement à droite qui, eux, à l’inverse de l’ensemble des citoyens, soutiennent majoritairement le projet Delevoye. Vous avez compris? Si Mac Macron souhaite passer en force, c’est, comme l’écrit le Monde, «pour parachever son OPA sur l’électorat de droite entrepris depuis le début du quinquennat».

Mortifère. Symboliquement, la fameuse «clause du grand-père» explique tout. Vous savez, il s’agit de cette idée surréaliste qui permettrait de renvoyer l’application de la «réforme» aux nouveaux entrants sur le marché du travail à compter de l’échéance de 2025. Pardonnez le bloc-noteur, mais dans quelles têtes malades a-t-on pu imaginer un tel système? C’est donc ça, la solidarité générationnelle? Il y a soixante-quinze ans, nos aïeux du CNR, à la Libération, réinventaient l’à-venir d’un pays ruiné par des années de guerre avec une seule philosophie: se tourner vers l’horizon, avec l’idée inaliénable de construire une vie meilleure pour les générations futures. En 2019, c’est désormais tout le contraire. Certains actifs les plus âgés envoient un message mortifère à leurs enfants, à leurs descendants: «Après nous, le déluge. Démerdez-vous!» Là, vraiment, ce serait renoncer et mourir…

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 29 novembre 2019.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin à 15:31

Voir les commentaires

RÉFORME DES RETRAITES #1

30 Novembre 2019, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Inondations : une politique de prévention défaillante

29 Novembre 2019, 15:22pm

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Propositions du PCF pour une réforme des retraites digne du 21e siècle

29 Novembre 2019, 07:36am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 28/11/2019 par PCF

Fabien Roussel demande au Premier ministre d'examiner le projet de réforme des retraites travaillé par le PCF

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, écrit au Premier ministre et lui demande d'examiner le projet travaillé par le Parti communiste français pour une réforme des retraites digne, ainsi que les propositions pour la financer.

Monsieur le Premier Ministre,

Votre gouvernement propose d’engager une réforme du système des retraites qui fait l’objet d’une inquiétude légitime dans le pays.

En choisissant d’instaurer un système des retraites par points, cette réforme s’attaque au principe même de solidarité qui fait la spécificité de la protection sociale française et revient ainsi à engager la destruction d’un des piliers essentiels du Pacte de la Libération.

Cette réforme, telle qu’elle nous est présentée, exposerait en effet les Françaises et les Français à la baisse de leurs pensions comme à l’obligation de travailler plus longtemps, autrement dit à une précarité grandissante de leurs conditions de vie. Toutes les générations, et toutes les professions, du privé comme du public, seraient touchées, et les femmes retraitées plus encore alors qu’elles sont déjà nombreuses à devoir tenter de vivre avec des pensions de retraite indignes.

A différentes reprises, vous avez affiché, Monsieur Le Premier Ministre, votre attachement au dialogue concernant ce projet. Aussi, je saisis l’opportunité pour que toutes les propositions visant à améliorer notre système de retraites soient réellement examinées. Dans cet esprit, je vous transmets, ci-joint, le projet travaillé par le Parti communiste français pour une réforme des retraites digne du 21e siècle, avec nos propositions concrètes pour la financer.

En espérant que vous voudrez bien l’examiner, je me tiens à votre disposition pour en discuter.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de ma haute considération."

 

Fabien ROUSSEL, Secrétaire national de Parti communiste français, député du Nord

 

Projet disponible en version PDF   Cliquez

Voir les commentaires

Les Misérables : " Un film percutant et déstabilisant "

26 Novembre 2019, 10:18am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Grenelle contre les violences faites aux femmes : « de l’enfumage »

26 Novembre 2019, 07:40am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 25/11/2019 par PCF

La France ce samedi 23 novembre a connu une mobilisation exceptionnelle qui a rassemblé des femmes et des hommes, les forces militantes féministes, syndicales et politiques. Des milliers de personnes ont marché contre toutes les formes de violences contre les femmes. Ce sont elles qui ont permis la tenue de ce grenelle.

Pourtant, le Premier ministre n’y a pas fait la moindre allusion. Quel mépris !

Alors que 138 femmes ont été assassinées depuis le 1er janvier dernier et que 225 000 sont chaque année victimes de viol, de violences physiques, psychologiques, de harcèlement sexuel et moral dans toutes les sphères de la société, à la maison, au travail ou dans la rue, les mesures annoncées ce matin par Édouard Philippe sont, extrêmement décevantes.

Si certaines propositions vont dans le bon sens, comme l’ouverture 24H sur 24 du 3919 ou encore la création de 80 postes supplémentaires d’intervenantes et intervenants sociaux, comment leur accorder le moindre crédit quand aucun moyen supplémentaire n’est dégagé ? Les 360 millions avancés par le Premier Ministre représentent quasiment le même budget qu’en 2019. Or, toutes les associations féministes, les actrices et acteurs de terrain, des élu.e.s parmi lesquel.le.s les élu.e.s communistes, l’avaient déjà jugé insuffisant et avaient évalué les besoins à 1 milliard d’euros !

D’autres mesures, présentées comme nouvelles, existent déjà dans la loi de 2010 ou encore dans la Convention d’Istanbul que la France a signé en 2011 et ratifiée en 2014.

Par contre, il y a de grands vides.

Rien sur la mise en place d’un vrai plan d’éducation à l’égalité et à la non-violence dès l’école maternelle.

Rien quant à la prévention en particulier au travers de campagnes de sensibilisation et d’information de tous les publics ainsi que la formation de tou.te.s les professionnels en contact avec des femmes victimes de violences.

Rien quant à la protection et la mise à l’abri rapide et efficace des femmes martyrisées et de leurs enfants témoins.

Rien sur des places d’hébergement dédiées et prises en charge financièrement.

Comment ne pas penser que le gouvernement se livre à un véritable enfumage quand la plupart des revendications portées par les associations, les recommandations du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes et la mission interministérielle contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains n’ont pas été prises en compte à leur juste valeur ?

Les communistes poursuivront le combat pour faire entendre l’impérieuse nécessité de débloquer des financements pour cette grande cause nationale. Elles et ils participeront à toutes les actions pour exiger 1 milliard d’euros en urgence, l’une des conditions pour débarrasser la société du fléau que constituent les violences faites aux femmes.

 

Voir les commentaires

L’ARAC APPELLE A PARTICIPER AUX MANIFESTATIONS ET RASSEMBLEMENTS DU 5 DECEMBRE 2019.

26 Novembre 2019, 07:16am

Publié par PCF Villepinte

ARAC

ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS  COMBATTANTS,

DES COMBATTANTS  POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME  ET LA PAIX

 

Le Président Macron ne cache plus ses intentions de détruire notre modèle social et l’ensemble des conquis sociaux issus du programme du CNR pour satisfaire l’appétit des marchés financiers, des actionnaires et donner un nouveau souffle au capitalisme en crise.

Cela a des conséquences dramatiques sur les conditions de travail et de vie, de chacune et chacun. Il accentue sa machine de guerre contre le monde du travail, le droit à la santé, les retraités, la jeunesse de notre pays.

Pas un secteur, pas une profession, pas une catégorie n’est épargnée. Déréglementations, privatisations (ADP, FDJ, EDF…) sont la marque du gouvernement. Avec les moyens excessifs engagés par la police et ses forces anti-émeutes, avec l’utilisation des armes particulièrement dangereuses lors des manifestations causant des dommages corporels irréversibles, le Président de la République porte atteinte, par cette volonté de répression, aux libertés démocratiques fondamentales, aux valeurs républicaines issues de 1789 notamment le droit de manifester.

 Alors que les profits, dividendes et fortunes « flambent », Macron poursuit son programme de destruction sans rien entendre de la colère qui s’exprime dans le pays depuis des mois. Oui, de l’argent il y en a, pour satisfaire les revendications, pour développer les services publics.

Ce climat très dégradé, conduit une partie des citoyens.es au désespoir et nourrit le terreau de l’extrême-droite et de ses idées qu’à l’ARAC nous condamnons et combattons de toutes nos forces depuis toujours. Le 5 décembre 2019, plusieurs organisations syndicales et de jeunesse appellent les français à se mobilier à l'occasion d'une grève générale et nationale.

L’ARAC attachée à la défense des valeurs de la République, aux luttes et aux droits des salariés, des Françaises et des Français appelle à ne pas laisser le Président Macron et son gouvernement casser les conquis sociaux du CNR, si chèrement acquis alors que la France était exsangue.

L’ARAC, consciente que le projet du gouvernement sur les retraites ne vise qu’à réduire le montant des retraites afin de respecter les directives européennes, appelle à participer partout en France aux manifestations et rassemblements du 5 décembre L’ARAC considère enfin que la satisfaction des revendications est inséparable de son combat pour la paix.

Villejuif, le 19 novembre 2019

Voir les commentaires

URGENCES HÔPITAL

25 Novembre 2019, 10:10am

Publié par PCF Villepinte

 

Quand l’hôpital devient le patient, rien ne va plus. La santé de la population est en jeu. Et pourtant, nous continuons à être soignés, mais à quel prix ? Les personnels en paie le prix fort au point de ne plus pouvoir assurer leurs missions.

Dans les services d'urgence, ça déborde de partout ! En chirurgie, médecine, spécialités, on manque de lits, de personnels, de médicaments. Et malgré cela les patients sont accueillis, soignés, opérés avec des techniques de plus en plus pointues et des résultats satisfaisants. Comment cela est-il possible ?

Point de vue de Jean-Luc Gibelin 

Directeur d'hôpital, membre de l'UFR-CGT Santé et Action sociale, administrateur CGT de la CNRACL, Jean-Luc Gibelin précise les éléments nécessaires à un meilleur service public de la santé.

« Oui, l’Hôpital crie de souffrance, la santé et le médico-social sont en crise ! Que faut-il donc ? La reconquête, la modernisation, la diversification, le développement d’un grand service public de santé et du médico-social. Au-delà du slogan, il y a quelques aspects précis.

- Un plan de création d’emplois et de formation de grande ampleur et sur la durée. En effet, il faut engager, au moins sur cinq ans ou mieux sur dix ans, une augmentation significative des formations des professions médicales (médecins généralistes, spécialistes, médecine douces, sages-femmes, médecine du travail) et paramédicales (infirmières, aides-soignantes, kinésithérapeutes, orthophonistes, diététiciennes, psychomotriciennes, préparatrices en pharmacie hospitalière, manipulateurs en électroradiologie, etc. ), mais plus largement des personnels intervenant dans le domaine sanitaire et médico-social. Cela passera aussi par des lieux de stages durant les formations, un renforcement des personnels d’enseignement pour assurer ces formations qualifiantes.

- Un moratoire sur les fermetures de services et d’hôpitaux avec la réouverture d’unités fermées. Des évolutions sont naturelles, les modes d’hospitalisation évoluent, les attentes des usagers, des ayants-droit à la santé se modifient, mais il est indispensable d’avoir des structures. La solution ne peut pas être le « renvoi » à domicile sans prise en charge.

- Une meilleure articulation entre la « ville » et l’hôpital pour faciliter le passage d’une structure à l’autre, d’un mode de prise en soins à un autre. Cela impose aussi d’avoir rapidement des structures publiques de maintien à domicile, d’hospitalisation à domicile, de prise en charge ambulatoire en ville.

- Une réponse digne à la perte d’autonomie tant en institution qu’à domicile avec un vrai service public, des personnels qualifiés en nombre suffisant, etc.

- Une démocratie participative et citoyenne dans et hors des établissements sanitaires et médico-sociaux. Dans le fonctionnement des établissements, les personnels, leurs représentants doivent être clairement et formellement associés aux grandes décisions, aux choix stratégiques, aux suivis budgétaires. En dehors du fonctionnement des établissements, il faut mettre en place des structures de démocratie citoyenne avec trois collèges (celui des ayants-droit à la santé, des usagers, des « patients », celui des professionnels d’exercice public ou privé et celui des élus) pour trois missions à trois niveaux : faire s’exprimer les besoins de santé pour être en permanence en prise avec le réel, être le lieu dans lequel les propositions pour répondre aux besoins seront présentées par les structures sanitaires et médico-sociales, enfin -et ce qui manque le plus dans ce pays- être le lieu de contrôle démocratique de la mise en œuvre des réponses aux besoins exprimés. »


 

Voir les commentaires

Violences sexistes et sexuelles. « Le gouvernement doit être à la hauteur de la manif »

25 Novembre 2019, 09:49am

Publié par PCF Villepinte

Lundi, 25 Novembre, 2019

L'Humanité Kareen Janselme

Le gouvernement annoncera aujourd’hui ses mesures contre les violences conjugales issues du Grenelle. 50000 à 150000 personnes ont défilé samedi en France à l’appel du collectif #NousToutes pour réclamer de vrais moyens. Une mobilisation historique.

«Dans 16 féminicides, c’est Noël.» Le slogan claquait dans les rues, samedi, à deux jours du rendu du Grenelle contre les violences conjugales, alors qu’une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint en France. C’est aujourd’hui que seront divulguées une quarantaine de mesures réclamées depuis des années par les mouvements féministes et associatifs, trois mois après le lancement officiel du grand raout gouvernemental. Malgré les effets d’annonce qui ont ponctué régulièrement le calendrier du Grenelle depuis son lancement le 3 septembre, les propositions des onze groupes de travail issus de représentants d’associations triés sur le volet et de l’État, la prudence reste de mise. Et ce n’est pas la tribune «Nous voulons mieux protéger ces femmes», signée par les ministres de la Justice, de l’Intérieur et la secrétaire à l’Égalité, parue ce week-end dans le Parisien, qui aura permis d’endormir les marcheurs et marcheuses ayant arpenté la capitale et une trentaine de ville en France ce 23 novembre, contre les violences sexuelles et les féminicides.

Voir les commentaires

Addition des colères

24 Novembre 2019, 08:00am

Publié par PCF Villepinte

                           https://1.bp.blogspot.com/-WZUFeOziTck/XdFtuhq60bI/AAAAAAAAF-4/0IsfmisfPtYKArpv6HwoVkKz6jzN0WPfACLcBGAsYHQ/s320/Manifestation-gilets-jaunes-Rochefort-Charente-Maritime-24-novembre-2018_1_729_486.jpg 

L’addition des colères ne se dément pas. Ajoutons que la peur a peut-être changé de camp. Cette grande peur d’une «coagulation» et d’une «convergence des luttes» en vue du 5 décembre... 

 

Un an, et une bougie sous forme de barricades et de révolte. Le 53e épisode du mouvement des gilets jaunes a donné lieu à des impressions contrastées, comme si l’acte I de l’an II avait été volé aux protagonistes – médiatiquement du moins. Pourtant, ils étaient bien là, ces citoyens de combats, réunis dans plus de deux cents rassemblements. Au moins 30000 un peu partout sur le territoire, dont plusieurs milliers dans la capitale, selon les chiffres «officiels» de l’Intérieur. Plusieurs manifestations, même déclarées, n’ont pu se dérouler en raison d’affrontements, en particulier place d’Italie, à Paris, théâtre de «violences» à usage télévisuel. 

 

Répétons-le: ces scènes de casse et de gazage en règle n’apportent rien à la mobilisation sociale et ne permettent pas de parler avec sérieux et gravité de la colère monstrueuse qui continue de remonter des tréfonds de la société. Au contraire. Nous en avons tous été les témoins, braqués sur les chaînes d’information en continu. De quoi a-t-on débattu toute la journée? Certainement pas du cœur des revendications. D’où notre sentiment d’amertume. À l’évidence, beaucoup s’obstinent à ne pas comprendre ce qui se passe vraiment…

 

Car les raisons des colères sont toujours là. Et celles et ceux que nous avons rencontrés expriment des fractures si béantes qu’elles ne risquent pas de se refermer de sitôt, comme en témoigne le dernier sondage Ifop: 4 personnes sur 10 se disent encore «révoltées» par la situation économique et sociale, malgré les milliards allongés par Emmanuel Macron, qui n’étaient qu’un arrosoir et une réponse conjoncturelle pour sauver la structure. L’addition des colères ne se dément pas. Ajoutons que la peur a peut-être, depuis, changé de camp. Vous savez, cette grande peur d’une «coagulation» et d’une «convergence des luttes» en vue du 5 décembre, qui pourrait bien ouvrir un nouveau chapitre. 

 

De plus en plus de gilets jaunes l’évoquent ouvertement désormais: «Tous ensemble, le 5!» Cette peur est donc là, visible, elle tenaille l’exécutif et ses thuriféraires. Une preuve? Plusieurs députés Modem viennent de réclamer une «grande conférence sociale» et souhaitent «une augmentation des salaires, sans attendre le 5 décembre». Vous ne rêvez pas. Cette situation de panique en dit long sur les possibilités d’un mouvement social élargi…

 

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 18 novembre 2019.]

 

Voir les commentaires

1 2 3 4 > >>