1er MAI
Mobilisation du 1er mai dans les rues de Paris.
REUTERS/Sarah Meyssonnier
UN 1er MAI Pour étendre les luttes
Après un 1er mai 2023 hors normes avec ses 2 millions de manifestants partout en France contre la réforme des retraites, l’édition 2024, avec ses « plus de 200 000 » participants revendiqués par la CGT, s’aligne sur des standards plus habituels, enregistrés par exemple en 2022. Retour à la normale ? Pas vraiment, selon Sophie Binet. « C’est le bon curseur », pour la secrétaire générale de la CGT, qui prouve que « la colère sociale, elle est bel et bien présente ».
Au départ de la place de la République, l’unité syndicale donne le ton. Car, contrairement aux habitudes prises lors de la précédente décennie, ce n’est pas deux cortèges distincts, mais un seul, regroupant les structures franciliennes de la CGT, de la CFDT, de la FSU, de Solidaires et de l’Unsa, qui a défilé jusqu’à la place de la Nation.
« Pour retrouver le goût de la justice sociale, nous essayons, en ce 1er mai, une cure de bien-être social », insiste Laurent Escure. Selon le secrétaire général de l’Unsa, « l’intersyndicale construite durant le mouvement des retraites a continué de converger sur les accidents du travail, sur la grève féministe du 8 mars ou dans son opposition à la loi immigration, sans pour autant nier nos différences ».
Parmi les 50 000 manifestants , Luc, militant CFDT depuis trente ans, entouré d’une cinquantaine de gilets orange, donne le mode d’emploi : « L’unité syndicale est toujours là. Dans l’entreprise, la CFDT sera toujours dans le dialogue. Mais, pour les grandes préoccupations nationales, nous sommes prêts à nous mobiliser, dans l’intérêt des salariés. »
Son organisation appelait à converger dans les rassemblements du 1er mai, avec un mot d’ordre axé sur une Europe « plus sociale et ambitieuse ». « L’Europe nous empêche d’améliorer notre pouvoir d’achat. Il y a une grande colère dans les entreprises.
Nous avons construit 14 journées de mobilisation sur les retraites qui se sont bien passées. Pour se faire entendre, faut-il une explosion sociale comme durant les gilets jaunes ? » s’interroge le militant cédétiste.
Les syndicats franciliens prennent position à l’unisson, à l’aube d’une triple réforme sur l’assurance-chômage, sur la fonction publique et sur une loi d’affaiblissement du droit du travail. « Les choses sont claires. L’unité syndicale est un acquis. C’est un trésor précieux que nous avons entre les mains. Cela nous permettra d’enclencher, le moment venu, une forte mobilisation », prévient Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.