Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
« Je me souviens encore de mes premiers pas à la Fête de l’Humanité comme si c’était hier. J’étais encore en culotte courte ! Ça
veut tout dire, on était en 1934 ou 1935. C’est mon père qui m’emmenait à son stand, celui des cheminots de la gare de Lyon, une fédération syndicale qui a toujours été
puissante.
Nous étions partis à Garches, près de Boulogne (dans les Hauts-de-Seine). Que de beaux souvenirs ! Après la longue nuit
noire de l’Occupation et de la collaboration, pendant plusieurs années, c’est le bois de Vincennes qui accueilli la Fête (jusqu’en 1957 exactement). Et puis les organisateurs ont dû changer
de lieux plusieurs fois, mais je n’ai jamais manqué une édition. Ils se sont fixés au parc de La Courneuve dans les années 1960. Aujourd’hui, avec le Secours populaire, c’est une longue
tradition qui se perpétue et qui permet de placer la solidarité en plein cœur de l’événement. C’est bien sûr, un événement incontournable pour nous. Nous avons toujours été bien
accueillis.
Cette année, en 2012, avec les jeux Olympiques de Londres, s’imposait comme une évidence l’organisation des Olympiades de
la solidarité. Nous avons imaginé des activités ludiques et des actes solidaires pour que ceux qui n’ont pas un grand pouvoir d’achat puissent repartir heureux. Les bénévoles de l’association
vont décupler leurs efforts pour faire partir des enfants en vacances. Cette idée guidera aussi le déroulement de la plus grande tombola de la Fête avec des milliers de lots, et notamment
du matériel sportif. Je vous promets que le stand des enfants Copain du monde sera lui aussi d’une haute tenue. Dans toutes ses activités, tous ses stands, le Secours populaire français
recueillera des fonds pour encourager les visiteurs à comprendre, à s’engager, car aujourd’hui, la solidarité est désormais, dans tous les domaines, une cause sociétale. »
Le président égyptien Mohamed Morsi, des Frères Musulmans, a privé d’un décret les vastes pouvoirs legislatifs accordés à
l'armée. Le chef des militaires le maréchal Tantaoui, ministre de la Défense qui fut chef d'Etat, a été renvoyé. Un acte "révolutionnaire" ou annonçant une dictature, selon la presse
égyptienne.
"Le président a décidé d'annuler la déclaration constitutionnelle adoptée le 17 juin" par le Conseil suprême des forces
armées (CSFA), qui dirigeait à l'époque le pays et dans laquelle les militaires s'arrogeaient notamment le pouvoir législatif" a annoncé le porte-parole de la présidence ce dimanche. C’est un
coup décisif que portent les islamistes élus à l’encontre de l’armée, qui tentait de se maintenir le plus possible au pouvoir. Car outre révoquer du gouvernement le maréchal Tantaoui, les
islamistes récupèrent le pouvoir législatif. L’armée perd son droit de veto sur toute nouvelle loi ou mesure budgétaire, ainsi que son droit de regard sur la rédaction de la future
Constitution. Morsi a également mis à la retraite le chef d'état-major de l'armée et No2 du CSFA, Sami Anan.
"Morsi arrache tous les pouvoirs"
C’est ainsi que titre ce lundi le quotidien indépendant, al-Masri al-Youm. Le président détient effectivement tous les
pouvoirs er la presse d’opposition annonce "la dictature des Frères". Un autre journal estime encore qu’avec les mesures constitutionnelles annoncées, Mohamed Morsi détient "des prérogatives plus importantes que celles de Moubarak". Des milliers de sympathisants islamistes se sont rassemblés dans la soirée place Tahrir, au Caire, pour fêter les décisions
du président.
L’héritage olympique ? "Propagande d’État".Ni boom touristique ni
"boost" économique. Pire : les lumières du stade olympique à peine éteintes, David Cameron envisage de réduire les moyens et d’enlever l’éducation physique du programme des élèves.
Denotre envoyé spécial.
Les Jeux de Londres sont terminés, les Londoniens peuvent revenir
en ville. Ils n’ont pas entendu Jacques Rogge, président du CIO, dire qu’il s’agissait là de « très bons jeux Olympiques » mais ils le verront sur leurs feuilles d’impôts pendant quelques
années. Si cette édition 2012 n’a pas souffert d’accrocs, il a fallu pour cela mobiliser 30 milliards d’euros (16 d’investissements en infrastructures et 14 pour le budget propre du comité
d’organisation), dont 90 % relèvent des fonds publics. Un seul mot a servi à justifier auprès des citoyens l’accueil des JO par Londres pour la troisième fois en un siècle : « héritage »
(« legacy », en anglais). C’est la nouvelle marotte du CIO depuis une quinzaine d’années. « Cela vous coûte des sommes folles mais l’événement vous laissera plein de choses… »
Simon Jenkins, chroniqueur à l’« Evening Standard », n’est pas acheteur : « L’héritage des Jeux, ça n’existe pas. C’est
une fiction de l’imagination de ceux qui tentent désespérément de justifier le coût de l’accueil des Jeux. Il n’y a même pas matière à débat. Parler d’un héritage économique, “d’un stimulant
publicitaire pour le tourisme” ou “de plus de contrats pour le business britannique” relève de la simple propagande d’État. » De toute façon, comme le souligne une étude de Goldman Sachs,
déjà citée dans ces colonnes, « Londres est déjà une ville renommée pour le tourisme et les investissements, donc les bénéfices à attendre de cette publicité pourraient bien être plus
limités ».
Même l’héritage sportif, le seul qui puisse sembler légitime, est menacé. Terminé le moment d’exposition « Londres
2012 », le gouvernement Cameron envisage de ratiboiser les moyens et de supprimer l’éducation physique à l’école. Dans une tribune publiée, vendredi dans le Times, Matthew Pinsent, quadruple
champion olympique d’aviron, a mis garde : « Si nous nous y prenons bien, c’est le début de quelque chose. Sinon… », écrit-il, conseillant à ses compatriotes de regarder l’exemple du sport
australien (58 médailles, dont 16 d’or à Sydney, 35, dont 7 d’or à Londres). Après la grande fête de Sydney, les fonds pour le sport ont été réduits. Selon l’Insee australien, loin du
mythe d’une « grande nation de sportifs », 40 % des écoliers ne pratiquent aucun sport en dehors de l’école.
Plus direct, Fuzz Ahmed, entraîneur d’athlétisme, a fulminé : « Les sommes en jeu n’ont rien à voir avec celles d’un
sous-marin. Vous préférez quoi : un sous-marin ou Chris Hoy (pistard, 6 médailles d’or olympique – NDLR) ? »
Et aussi dans l'Humanité Trois idées pour entretenir la flamme Entretien avec Carlos Nuzman, président du Comité Olympique brésilien et du Comité d'organisation des jeux de Rio en
2016 Le groupe Doux vendu à la découpe Hommage à Mouloud Aounit du MRAP Le portrait de Chritian Latouche, patron flingueur
Chroniques vénézuéliennes, par Jean Ortiz. A deux mois des élections présidentielles, état des lieux du
Venezuela treize années après l'arrivée au pouvoir de Hugo Chavez. Aujourd'hui, Caracas : un coupe-gorge?
Caracas se vide le dimanche, c'est vrai, mais pas les soirs de semaines. On a pu lire ici et là que les habitants se
barricaderaient dès la nuit tombée. Il convient de nuancer.
Trottoirs, places, et parcs de la ville du bas (du grand centre-ville), sont bruyants, et il est difficile de dormir
fenêtres ouvertes. Le centre de Caracas n'est pas un coupe gorge, ni une ville fantôme.
Mais il est vrai que l'insécurité (pas l'insécurité sociale), mais plutôt la délinquance, la violence sont
ressenties par la population comme la première des préoccupations. Tous les week-ends se soldent à Caracas par une cinquantaine d'assassinats. Il est vrai que l'on nous a conseillé
d'éviter les "ranchitos" la nuit, ce que nous avons fait. La mort violente est devenue la première cause de mort de jeunes. 80% des victimes sont des personnes entre 15 et 44 ans.
La situation est un véritable casse-tête pour les autorités. Le chômage, la pauvreté, la précarité, ont massivement
diminué. Et pourtant, les chiffres de l'insécurité évoluent peu. Seuls le Honduras et le Salvador ont des indices plus élevés. Le gouvernement en est à son Nième plan contre ce fléau. En ce
mois de juillet 2012, il vient de lancer 285 nouveaux projets "contre le délit", dont 266 financés par les conseils communaux: lutte contre le trafic de drogue, contre les conduites violentes,
mise en place de structures de prévention, aide aux victimes et à leurs familles, renforcement des organes de sécurité et d'institutions judiciaires peu efficaces. Le gouvernement mise
surtout sur le rôle de prévention des organisations de base, des communautés, des conseils communaux, des associations de femmes, des réseaux sociaux, pour freiner la violence surtout
dans les quartiers les plus pauvres.
Selon le président Chavez, l'insécurité serait une conséquence de l'extrême pauvreté du passé (interview
au mensuel La Saga, juin 2012)... Mais il reste encore des poches de pauvreté, la route de la drogue, venue de Colombie, des paramilitaires, des corps de police et de gardes résiduels
de l'ancien régime, corrompus et peu utiles. Le gouvernement a dû créer en 2009 une "police nationale bolivarienne", mieux formée, mais c'est sur le long terme que l'on jugera.
Une anecdote nous a particulièrement frappés. Nous discutions avec de jeunes étudiants, et notre ami l'éditeur Leonardo,
lorsque nous avons assisté à une bagarre violente de deux mâles en rut, en plein cœur de la ville. La foule s'est attroupée, les gardes présents (à 50 m) ne sont pas intervenus, malgré notre
sollicitation: "Ce n'est pas de notre ressort". Bilan: 2 nez cassés; la donzelle, comme de bien entendu, est partie avec le mâle dominant.
Grande figure du mouvement antiraciste, Mouloud Aounit, ancien président du Mrap qui fut conseiller régional
communiste, est mort à l âge de 59 ans ce vendredi à l'hôpital de la Salpêtrière.
"Il laissera à tous ses compagnons et compagnes de militantisme le souvenir fort de celui qui aura jusqu'au bout refusé de
renoncer" assure le MRAP dans un communiqué. Né le 23 février 1953 à Timezri,à l'époque de l'Algérie Française, Mouloud Aounit était arrivé très jeune dans la ville d'Aubervilliers, en
Seine-Denis où il deviendra conseiller régional. En 1979, Durant ses années de Faculté, il s'engage dans le militantisme associatif sous les couleurs du Mouvement contre le racisme et
l'amitié entre les peuples (MRAP). Il participe à la grande "Marche des beurs" qui, de ses propres mots, est le véritable début de son engagement politique. Il devient en 1989 secrétaire
général du Mouvement et porte-parole du MRAP jusqu'à nos jours. De 2004 à 2008 il assura la présidence du mouvement.
"La politique, c'est la poursuite naturelle de mon engagement pour faire changer la société et faire reconnaitre sa
diversité"
Á la différence d'autres acteurs du milieu associatif, Mouloud Aounit décide de s'engager politiquement pour poursuivre son
combat. En 2004, aux élections régionales, il se présente en Seine Saint Denis "là où j'ai appris à marcher et où j'ai vécu cinquante ans" raconte-t-il, sur une liste de rassemblement menée par
le Parti Communiste et est élu conseiller régional. Son combat politique au côté des communistes se poursuit. En 2007, il soutient publiquement Marie-George Buffet à l'élection présidentielle
et multiplie les déplacements en banlieue en tant que responsable de son comité de campagne pour "lutter contre les discriminations qu'on ne pourra pas combattre si on n'y met pas les moyens".
Souvent critiqué pour avoir osé affirmer son soutien au PCF alors qu'il était membre du Mrap, Mouloud Aounit réfutera toujours l'idée qu'il est un alibi "je suis un allié, mais un allié libre".
Règle d'or / pacte budgétaire européen : François Hollande doit consulter les français par referendum
En donnant son feu vert à l'inscription de la règle d'or dans le droit français,
le Conseil constitutionnel ouvre la porte à une ratification parlementaire du pacte budgétaire européen.
Cette décision ne change rien au problème de fond démocratique posé par cette ratification.
Je demande une nouvelle fois solennellement à François Hollande de consulter les
Français par référendum sur cette question fondamentale pour l'avenir du pays et cela pour au moins deux raisons.
La première : la renégociation du pacte à laquelle il s'était engagé n'a pas été obtenue. C'est donc aux Français, qui ont élu François Hollande pour remettre en cause le pacte
Sarkozy/Merkel, de se prononcer sur son éventuelle ratification.
La seconde : ce pacte prévoit un objectif de réduction de dépenses publiques plus drastique encore que Maastricht et la RGPP réunis. La France enfilerait un insupportable corset de
fer.
Il s'agit de faire payer toutes les crises des marchés financiers par de l'austérité imposée aux salariés.
Maastricht a été une première et grave erreur en sanctuarisant le pouvoir des marchés financiers. La ratification du pacte budgétaire serait une deuxième grave erreur qui se
paierait chère très longtemps.
Le chemin d'une autre Europe doit être emprunté au plus vite. Pour sortir de la crise il faut sortir de l'austérité. La priorité doit être donnée à l'investissement public, social et
écologique.
Le rôle de la Banque Centrale européenne doit être changé et mis au service de cet objectif. Le contrôle public sur les banques doit être reconstruit et une banque publique européenne
doit être créée.
J'appelle toutes les forces disponibles à gauche, dans le monde syndical et
associatif à se rassembler et à agir en commun pour refuser la ratification parlementaire envisagé par le gouvernement pour la fin septembre.
Le PCF avec le Front de gauche prendra toutes les initiatives en ce sens. La fête de l'Humanité doit être un rendez-vous majeur de cette mobilisation.
PSA, Sanofi, Roto 93... Les communistes de Seine-Saint-Denis invitent leurs salariés menacés à la Fête de
l’Humanité grâce à une initiative inédite.
À peine rentrée de vacances voilà que Martine Louaire est dans les starting-blocks. Le défi à relever, pour elle et ses
camarades, consiste à combler « le retard que nous avons pris dans le placement de la vignette » bon de soutien à l’Humanité et donnant droit à l’entrée à sa Fête. Il faut dire que, comme bon
nombre de militants, la responsable de la fédération du PCF de Seine-Saint-Denis n’a pas chômé en cette année cruciale de campagne électorale. Une année sans trêve sociale, particulièrement
dans le 93, où l’annonce de la fermeture de PSA et la perspective de voir ses 3 300 emplois supprimés à Aulnay-sous-Bois ont provoqué un choc dans la population de la ville, du département et
bien au-delà.
Et ce département largement sinistré n’a pas fini de subir le libéralisme : l’arrêt du site de Sanofi, à Romainville, est
programmé pour décembre 2013. « 214 emplois qualifiés disparaîtraient », précise Martine Louaire. Laquelle rappelle que plusieurs villes de la Seine-Saint-Denis sont confrontées à ce fléau.
Ainsi, au Blanc-Mesnil, avec la « liquidation de l’imprimerie Roto 93 » ou encore à Montreuil, avec « les 350 postes en moins à Nouvelles Frontières ».
Les communistes du département ont alors eu l’idée de créer le concept de « vignette solidaire ». Mille bons de soutien de
la Fête de l’Humanité sont destinés à la solidarité envers « les salariés dans les entreprises en lutte », souligne la responsable du PCF. « On s’est demandé comment mener la bataille de la
vignette en la raccrochant à l’actualité sociale et à la situation départementale. Nous pensions qu’il fallait donner du sens à la vente de la vignette, explique-t-elle. Nous proposons aux
personnes qui hésitent à aller à la Fête de l’acheter en guise de geste de solidarité. On sollicite également celles qui peuvent en prendre une en plus de la leur. » Un petit coupon leur est
remis.
A l'espace des communistes de la Seine Saint-Denis, il y aura trois débats autour de la thématique du
travail
Quant aux mille bons de soutien, ils sont offerts aux salariés de PSA, de Sanofi et à tous ceux que les communistes
espèrent retrouver à l’espace des communistes de Seine-Saint-Denis au parc de La Courneuve, les 14, 15 et 16 septembre, en particulier pour participer aux trois débats prévus autour de la
thématique du travail. Ainsi, samedi 15 septembre, le matin, le film de Marcel Trillat Rêver le travail introduira le débat intitulé « Changer le travail, un défi pour la gauche ». Samedi
après-midi, on parlera de PSA et du « défi pour la filière automobile ». Dimanche matin, il s’agira de s’interroger sur le lien entre « la lutte sociale et la place du politique ». Car, note
Martine Louaire, « on se rend compte que, y compris parmi les salariés en lutte, on se demande s’il est possible de faire autrement ».
C’est cette expérience originale que Martine Louaire a relatée mardi soir lors d’une assemblée au siège national du PCF, où
ont été comptabilisés 12 000 bons de soutien de la Fête diffusés par les militants communistes, alors que le dernier « rendez-vous de la vignette », le 9 juillet, en avait recensé
seulement 6 000.
Un jeune couple en galère sociale, l’obsession pour les bagnoles, les ravages de la culpabilité… Avec son premier long
métrage, Christophe Sahr bouscule l’été ronronnant du cinéma français et livre un film qui ne ressemble à rien de connu. Ni tout à fait drame social, ni film de genre, « Voie rapide »
emprunte pour le meilleur aux deux registres et témoigne de la personnalité singulière de son auteur.
« Voie rapide » raconte l’histoire de Rachel et Alex, 25 ans. Le couple vit de peu dans une banlieue ordinaire
avec leur petite fille et connaît par cœur la litanie des fins de mois difficiles.
Pour oublier son quotidien, Alex, dingue de tuning et de vitesse, claque le peu de fric qu’il a pour transformer sa bagnole
en bolide et en écrin fétichiste.
Une nuit, il a un accident. Alex butte un type et n’en dit rien à personne. C’est le début d’une cohabitation avec la peur et
la culpabilité.
« A l’origine de “Voie Rapide”, il y a un fait divers qui m’a beaucoup marqué », raconte le réalisateur Christophe Sahr.
« Un jeune garçon de banlieue avait tué quelqu’un lors d’un accident. Il ne s’en était jamais remis et avait décidé de se suicider un
an plus tard au même endroit.
Je me suis emparé de cette histoire, mais avec le désir de m’en éloigner. Je voulais tout à la fois décrire l’obsession d’un personnage, une
situation sociale précise, et aussi tendre vers quelque chose de plus lumineux, malgré tout. »
Les états du mâle, entre autres…
Rythmé par les errances automobiles d’Alex (Johan Libéreau, un
des meilleurs jeunes acteurs du cinéma français), « Voie rapide » ne se contente pas de suivre à la trace la dérive du personnage principal.
Avec subtilité et sans un gramme de pathos, Christophe Sahr donne à voir et à ressentir les états d’âme complexes des
protagonistes :
Rachel (Christa Théret, aux antipodes de
« LOL »), la compagne d’Alex est plus lucide et « adulte » que lui ;
Marthe (Isabelle Candelier,
impériale) est la mère du défunt. Son apparition à la mi-temps du film entraîne ce dernier dans des directions inattendues et intenses.
Fait rare dans le cinéma français, Christophe Sahr ne cède jamais aux tentations psychologisantes et bavardes, mais privilégie la
suggestion et le langage de la mise en scène :
« Je ne suis pas influencé par le cinéma français, où la prédominance des dialogues m’a toujours posé problème. Dans “ Voie
rapide ”, le récit passe par le corps plus que par le verbe. Cela renvoie à ma culture.
Adolescent, j’aimais le cinéma de genre pur et dur, en premier lieu celui de John Carpenter. Par la suite, j’ai eu des admirations
diverses : Rainer Werner Fassbinder, Chantal Akerman, Michelangelo Antonioni, Michael Mann, Vincente Minnelli… Leur seul point commun : le prima de la mise en
scène. »
Social, son beau souci
Si la passion de Christophe Sahr pour l’image est sensible au détour de chaque plan, « Voie rapide » échappe heureusement à
l’esthétisme et, surtout, aux clichés qui étouffent si souvent les réalisateurs fascinés par le cinéma de genre.
Dans son film, Sahr ne joue pas au petit malin formaliste et inscrit ses personnages dans une réalité sociale d’ici et de maintenant.
Une réalité qui ne lui est pas étrangère :
« De même que je ne voulais pas réaliser un faux film américain, je souhaitais éviter les poncifs si souvent de mise quand le
cinéma français évoque la banlieue : les lascars, les “cailleras”, ce genre…
Mes personnages sont insérés, ils travaillent, gagnent peu, mais ne vivent pas dans la misère. Je suis issu d’un milieu populaire,
ouvrier, et je n’ai aucun regard condescendant sur lui. »
Une décennie pour un film
Vouloir échapper aux conformismes du cinéma hexagonal a un prix. Un prix que Christophe Sahr connaît par cœur. Le projet de
« Voie rapide » remonte en effet à… une dizaine d’années.
Le temps pour le cinéaste de transformer plusieurs fois son scénario, de tourner quelques courts, d’échouer avec ses premiers
producteurs. Le temps aussi de ne pas convaincre les chaînes de télévision et la commission d’avance sur recettes.
« “ Voie Rapide ” est à la fois un film banlieue, un film psychologique, un film de bagnoles et, en même temps, rien de tout
cela… Les gens dans les commissions et les chaînes ne savaient pas où le situer et cela leur posait visiblement problème. Les projets atypiques déstabilisent. »
Finalement tourné grâce à la conviction d’une productrice (Florence Borrelly de Sésame films), « Voie rapide » s’est monté
avec un budget riquiqui (650 000 euros), mais une énergie et une croyance qui valent (presque) tous les chèques.
« On s’est posé la question de savoir si on se lançait dans une telle précarité financière. Florence m’a demandé : “ Te
sens-tu de tourner dans des conditions si rock’n’roll ?” Je lui ai répondu “ Allons y, j’en ai marre d’attendre. ”
On a filmé pendant sept semaines, en été, en région parisienne et dans la banlieue de Tours. Je ne me plains pas : j’ai
profondément aimé l’énergie du tournage. Je portais ce film depuis si longtemps et on m’avait tellement conseillé de laisser tomber… Je savais que si je ne faisais pas “ Voie rapide ”, je
n’irai jamais au bout d’un autre projet.
Maintenant, j’ai très envie d’enchaîner, et pas dans dix ans. »
« La Fête de l’Humanité est avant tout un lieu de rencontres et de camaraderie propice aux débats. J’y suis allé
pour la première fois en 1978. J’avais onze ans, j’arrivais du Liban et je voulais voir à quoi ressemblait le mouvement social dont j’avais tant entendu parler. Je me souviens que,
déjà, le côté international de la fête m’avait fortement marqué. C’était du jamais-vu. Depuis, j’y vais presque tous les ans pour assister à des débats sur tout ce qui concerne le social
et le politique.
Pour la CGT, la Fête de l’Huma a toujours représenté une formidable opportunité car elle a permis de faire connaître
nos luttes, chose très importante pour qu’une organisation syndicale gagne en soutien. Nous informons les gens et trouvons des oreilles attentives, intéressées par ce que nous avons à
dire. J’ai toutefois le sentiment que la fête perd, au fil des ans, son caractère politique.
L’an dernier, la Fête de l’Huma a été particulière puisque nous avons assisté pour la première fois à l’organisation
du Front de gauche, en vue de la présidentielle. Plusieurs mouvements et débats ont été lancés à cette occasion. J’ai moi-même participé aux débuts du Front des luttes, dont le but est de
veiller aux relations entre les salariés et leur direction d’entreprise. C’était très intéressant de voir de nouveaux débats naître, et j’espère en voir encore beaucoup d’autres cette
année.
Il m’est arrivé d’animer des tables rondes sur la défense des travailleurs sans papiers ou précaires en tant que
porte-parole de la CGT, mais je préfère toujours me rendre à la Fête de l’Huma en tant qu’anonyme. J’aime mieux cette position car, malgré mon statut de syndicaliste, je n’ai pas vraiment
de thèmes de prédilection. Un débat attire mon attention de diverses manières : les intervenants, les premières phrases échangées… C’est toujours différent et c’est ce que
j’apprécie. »