Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Salaires, retraites, services publics, industrie : le 1er octobre, on se mobilise pour gagner des avancées
Mépris de démocratie ! La nomination de Michel Barnier comme Premier ministre tourne le dos au vote des Françaises et des Français : non seulement Emmanuel Macron ne tient pas compte du front qui a empêché l’extrême droite d’arriver au pouvoir, mais les reculs sociaux, rejetés dans les urnes, vont se poursuivre et risquent même de s’aggraver avec le soutien du RN.
La colère est forte
Alors que les services publics, à commencer par l’hôpital et l’école, sont gravement en danger, on nous promet une nouvelle et violente politique de baisse des dépenses publiques.
Les politiques concernées, telles que le travail, la santé, l’éducation, la recherche, l’environnement, devraient pourtant être des priorités absolues. Face au déficit, il faut au contraire augmenter les recettes ! Or cette solution est systématiquement rejetée, avec un refus dogmatique de mettre sur la table l’imposition des plus riches et la taxation des dividendes qui explosent.
L’austérité c’est toujours pour les mêmes !
Avec la bénédiction du patronat, Medef en tête, l’aggravation de la politique contre nos droits sociaux est aussi à l’ordre du jour : retraite, assurance chômage, sécurité sociale… Dans le même temps, tout augmente sauf nos salaires et notre pouvoir d’achat continue à baisser !
Double utilité de se mobiliser le 1er octobre
MANIFESTER pour gagner le vote par les député·es de mesures pour financer nos services publics, l’abrogation de la réforme des retraites et une loi qui indexe les salaires sur les prix. La fragilité politique du gouvernement est un point d’appui pour gagner des avancées concrètes !
FAIRE GRÈVE pour gagner des augmentations de salaire et l’ouverture de négociations dans chaque entreprise. Pas question que nos salaires ne suivent pas les prix alors que les dividendes explosent !
Toutes et tous en grève, dans l’unité la plus large, enclenchons la bataille pour :
augmenter les salaires du privé, le point d’indice dans la fonction publique et les pensions de retraite, assurer enfin l’égalité entre femmes et hommes ;
abroger la réforme des retraites et gagner de nouveaux droits ;
rénover et financer les services publics, dans tous les territoires, notamment l’école, l’hôpital, l’enseignement supérieur et la transition environnementale ;
défendre et développer l’emploi industriel.
Match retour contre la réforme des retraites
En 2023, nous avons été des millions de salarié·es, de jeunes et de retraité·es à nous mobiliser pendant six mois contre la réforme des retraites. Emmanuel Macron est passé en force, il a été sanctionné par une lourde défaite aux élections européennes puis législatives. Maintenant qu’il est encore plus minoritaire au parlement, nous pouvons gagner l’abrogation de la réforme des retraites par les député·es !
L’imposture sociale du rassemblement national
Le RN prétend augmenter notre pouvoir d’achat et défendre nos retraites, pourtant il a toujours voté contre l’augmentation des salaires et veut faire de nouveaux cadeaux aux employeurs en baissant les cotisations sociales. Le salaire net (en bas de la fiche de paye) c’est des euros pour vivre tout le mois. Le salaire brut (en haut de la fiche de paye) c’est des cotisations pour toute la vie (en cas de chômage, maladie et pour nos retraites) !
Le 1er octobre, en grève pour abroger la réforme des retraites, augmenter les salaires, développer l'emploi industriel et financer nos services publics !
Si le PS a annoncé qu’il utiliserait ce levier à l’issue du discours de politique générale de Michel Barnier, la motion a peu de chance d’aboutir. Les cadres du Nouveau Front populaire espèrent en revanche que le gouvernement se casse les dents sur le budget.
Quatre-vingts jours d’attente, de tergiversations et de négation du verdict des urnes pour aboutir au gouvernement le plus conservateur depuis l’ère Sarkozy. Autant dire qu’à gauche, l’annonce des ministres du gouvernement Barnier, aux antipodes des espérances et des enjeux sociaux et écologiques portés par le Nouveau Front populaire (NFP), a provoqué consternation et sidération.
« Un gouvernement contre-nature et contre la nature… Qui aurait pu prédire ? » ironise, amère, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. « Ce n’est pas un nouveau gouvernement. C’est un remaniement. Ce n’est pas une cohabitation. C’est une collaboration », écrit de son côté le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
La gauche organise la riposte
Mais, trêve de lamentations, la gauche organise la riposte. Et pour cela elle dispose d’un atout de poids : sa position de force au Parlement. Le PS, sous l’égide de son chef de file Olivier Faure, a dès le lendemain de l’annonce du nouveau gouvernement annoncé que son groupe à l’Assemblée nationale allait déposer une motion de censure immédiatement après la déclaration de politique générale de Michel Barnier, le 1er octobre.
Mais le socialiste reconnaît auprès de l’Humanité « qu’il n’a aucune assurance qu’elle puisse aboutir, Marine Le Pen ayant donné suffisamment de gages à Emmanuel Macron pour laisser penser que son groupe ne suivrait pas ». Car s’il suffit que 58 parlementaires signent le projet de motion pour que celle-ci soit mise à l’ordre du jour de l’Assemblée, il faut qu’elle recueille la majorité absolue, soit 289 voix, pour aboutir. Un seuil bien supérieur aux 193 sièges du Nouveau Front populaire.
Le bras de fer du budget
« Je ne crois pas non plus à la première motion de censure », renchérit Éric Coquerel, député FI et président de la commission des Finances. Selon lui, il faut juste s’armer d’un peu de patience, et attendre – paradoxalement – le dépôt du très austéritaire projet de loi de finances. « Cette année, les amendements de gauche ont beaucoup de chance d’être adoptés en commission, mais Macron ne voudra jamais les voir dans le projet de loi final », anticipe le député de Seine-Saint-Denis.
Le nouveau premier ministre pourrait donc, comme ses prédécesseurs, user pour la troisième année consécutive du 49.3, auquel cas les députés auront 24 heures pour censurer le gouvernement. Et cette fois-ci, la gauche pourrait tordre le bras à une partie des 126 élus du RN, et les pousser à voter la censure.
En position de force dans ce contrat léonin noué avec la Macronie, le parti de Marine Le Pen fait en effet du chantage sur les lignes rouges à ne pas franchir dans l’adoption du budget, et sur les propositions à adopter, telles que la baisse de la TVA à 5,5 % sur les énergies. « S’ils s’abstiennent, ils donneront la preuve que le RN ne suit en rien une ligne sociale et se satisfait d’une politique économique néolibérale », conclut Éric Coquerel.
entre LR et la Macronie, un bras de fer entre fragiles partenaires
L’ère Barnier n’a pas encore commencé qu’elle sent déjà le roussi. Lors de sa passation de pouvoir sur le perron de Matignon avec Gabriel Attal, il y a déjà quinze jours, l’ancien commissaire européen avait pourtant promis l’ouverture d’une nouvelle ère. Celle de « l’écoute » et du « respect » à l’égard de « toutes les forces politiques » pour sortir le pays de l’impasse. « Nous allons davantage agir que parler », avait-il même assuré, sûr de lui.
Malgré ces intentions, quinze jours plus tard, l’heure est toujours aux discussions et aux bavardages… Et la France n’a toujours pas de gouvernement. Une liste de 38 noms accolés à des portefeuilles ministériels bien précis a pourtant été proposée par Michel Barnier à Emmanuel Macron, ce mardi. Réponse du chef de l’État : « Ce n’est pas l’idée que je me fais d’un gouvernement d’union nationale. »
En cause, la trop grande part de personnalités issues des « Républicains », formation du nouveau locataire de Matignon. Sur cette feuille posée sur le bureau d’Emmanuel Macron, on trouvait Laurent Wauquiez à Bercy ou encore Bruno Retailleau à l’Intérieur. « C’est trop ! » aurait objecté le président. Au grand soulagement de ses troupes, désireuses de ne pas « se faire putscher par un groupe de 47 pauvres députés », peste une députée macroniste.
« C’est quoi, ce cirque ? »
Ce jeudi, à l’issue d’un énième round de concertation, elles criaient quasiment victoire. En réunion de groupe, Gabriel Attal a affirmé « avoir eu des réponses » de Michel Barnier lors de leur entrevue. Et des garanties, avec 7 ministères de plein exercice sur 16. Mais lesquels ? Auront-ils les premiers rôles ? Le suspens sera de courte durée : à l’issue d’une rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée, Matignon a annoncé que le premier ministre Michel Barnier devrait présenter « avant dimanche » la composition de son gouvernement.
Dans l’entourage de l’ancien premier ministre, la colère gronde contre le successeur de l’ancien enfant chéri de la Macronie. « C’est quoi, ce cirque ? s’interroge un cadre du groupe présidentiel auprès de l’Humanité. Un bal de LR et de has been de la gauche ? Et ensuite ? Nous ne sommes pas dans la crainte, mais dans la vigilance. Un équilibre doit être respecté, nous y veillons, et nous saurons réagir si ce n’est pas le cas. »
Dans un entretien accordé au Point, mercredi, Gabriel Attal s’est d’ailleurs échiné à maintenir la pression sur l’exécutif, avec des mots plus policés : « Il me semble que c’est moins l’identité politique du premier ministre qui compte que le large rassemblement qui doit s’opérer autour de lui. Nous sommes constructifs. Nous voulons que Michel Barnier et son gouvernement puissent réussir, pour le pays. » Tout en précisant : « Il n’y a pas de soutien automatique. »
Un risque de censure du premier ministre par les parlementaires de l’ancienne majorité présidentielle plane-t-il ? Marc Ferracci, député Ensemble, hausse lui aussi le ton : « Ceux qui pensent qu’on ne pourrait pas censurer, on peut leur répondre que le mandat qui a été donné par Macron à Barnier, c’est de rassembler. S’il s’éloignait de ce mandat politique, s’opposer à Barnier reviendrait à respecter la démarche du chef de l’État. »
Un pressing intense appliqué au premier ministre qui ne fait pas l’unanimité dans le groupe parlementaire. « Je ne comprends vraiment pas cette volonté d’affaiblir Barnier, se désole un macroniste de la première heure. Se désolidariser du premier ministre, c’est le faire échouer. Mais qui peut croire que son échec ne sera pas aussi le nôtre ? Ce serait un suicide collectif ! »
Un autre surenchérit : « Depuis le 7 juillet, il n’y a rien qui va. On a commencé par ignorer le désir d’alternance en nommant Barnier. Et désormais, on mène une bataille de casting alors que les Français, dont pas un seul n’a voté pour une coalition Ensemble-LR, attendent une transparence totale sur ce que seront les orientations du gouvernement. On devrait tracer les contours d’une politique commune, la présenter aux Français, et ensuite se poser la question des personnes. »
Michel Barnier, un premier ministre sans cap ni vision
Reçu par le premier ministre pour se voir proposer le ministère du Budget, le député PS Philippe Brun, qui a refusé l’offre, a pu constater de près l’absence de cap de Michel Barnier. « Avec lui, c’est le casting avant le fond, c’était très frappant, raconte-t-il. Il règne, autour de sa gouvernance, une impréparation totale. »
Sans être aussi sévère, Constance Le Grip, députée Ensemble, avoue attendre impatiemment « les grands axes de la politique que souhaite mener Barnier » : « Tout ce qu’il a dit, c’est qu’il devait y avoir davantage de justice fiscale. Mais qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Le seul point qui n’est pas négociable, c’est que sa politique soit cohérente avec ce que nous avons fait jusque-là. S’il entend alourdir la fiscalité des ménages et des entreprises, c’est non. Mais nous ne sommes pas dogmatiques, nous pouvons réfléchir à d’autres pistes : une taxe sur le rachat d’actions, ou un réajustement de la contribution sur la rente inframarginale… »
« Dans ce moment d’effondrement démocratique majeur, où le président veut monter une majorité avec une force minoritaire, seule une mobilisation populaire peut sortir le pays de la paralysie », assure Aurélie Trouvé, députée FI. Pour préparer l’après-Barnier, dont l’ère devrait commencer par l’annonce d’un nouveau gouvernement en cette fin de semaine, et dont la fin pourrait se révéler plus proche qu’annoncé.
Des hôpitaux dotés de services d’urgence où des patients ne craindraient plus d’être livrés à eux-mêmes dans un couloir, faute de personnels soignants ; des enseignants tous titulaires, rémunérés décemment, pour en finir avec le scandale des recrutements à la volée ; des trains pour desservir des territoires laissés à l’abandon, etc.
La Fête de l’Humanité a joué son rôle de puissante caisse de résonance aux voix de gauche qui ont clamé, face aux attaques répétées de politiques antisociales et au plan d’austérité qui s’annonce, l’urgence de rétablir des services publics dignes de ce nom. Le mot d’ordre n’était pas seulement visible au fronton des stands communistes, il a irrigué débats et rencontres à l’Agora ou encore au Forum social.
Il y avait, cette fois, ce petit quelque chose en plus dans l’air qui n’est pas étranger à l’espoir né dans les urnes, en juillet. Une gauche unie autour d’un programme, où priorité a été donnée à la restauration des services publics, avec les moyens ambitieux qu’elle impose, est arrivée en tête des élections législatives. Elle a nommé comme candidate au poste de première ministre, Lucie Castets, fonctionnaire, cofondatrice du collectif Nos services publics, qui a redit en tribune son attachement à ce combat.
« La bataille menée par le NFP autour d’un programme en mesure de changer la vie des Français a sans conteste suscité une dynamique », confirme Jean-Pierre, un militant du PCF du Morbihan, dont le stand affichait la banderole : « Les services publics, notre bien commun ». Pour Fanny de Coster, secrétaire générale de la CGT finances publiques, « ces élections ont rendu les propositions très concrètes, cela se ressent dans la teneur des débats ».
Espoir et détermination en toile de fond
Emmanuel Macron aura beau avoir enjambé le résultat des urnes, en propulsant avec l’aval du Rassemblement national le LR Michel Barnier à Matignon, prêt à perpétrer le massacre en cours, les forces de gauche ont affirmé leur détermination à ne pas laisser la fenêtre de tir se refermer. Espoir et combat étaient bien la toile de fond des échanges.
« La mobilisation est d’autant plus vitale que ça va taper fort avec le vote du budget, où les moyens dédiés aux services publics seront de nouveau la variable d’ajustement », alerte Olivier Miffred, du bureau de l’Union fédérale des syndicats de l’État de la CGT, pour qui se multiplient déjà dans les ministères les signaux faibles de ce qui s’apparente à des plans sociaux, à coups de non-remplacement de départs et de gel des postes. Dans un contexte où les agents sont déjà « à l’os ».
Les débats ont posé les constats. Au Forum social, Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT fonction publique, aux côtés du député FI Ugo Bernalicis et du maire PCF de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), Denis Öztorun, a pointé, dans un débat consacré au problème de l’attractivité de la fonction publique, les ravages de ces décennies de casse par des politiques d’austérité fondées sur un modèle de rentabilité calqué sur le privé, au détriment des usagers et des agents, dont le point d’indice est resté gelé d’année en année.
Rejet de la logique comptable
Attaques contre le statut de fonctionnaire, suppression des catégories A, B et C, système managérial, primes au mérite, facilitation des licenciements… Natacha Pommet a aussi rappelé les mesures contenues dans le projet de réforme du ministre démissionnaire de la Fonction publique, Stanislas Guerini, qui s’apprêtait à parachever la même logique délétère, avant que la dissolution n’y porte un coup d’arrêt. Autant d’assauts à l’origine, selon les syndicats, de cette désaffection pour les carrières de la fonction publique, où plus de 58 000 postes restaient vacants en 2023, tandis qu’une part croissante de fonctionnaires songe à jeter l’éponge.
Ce rejet de la logique comptable était également au cœur du vif débat sur l’avenir du service public ferroviaire, opposant au PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou et au député Renaissance David Valence, le secrétaire général de la CGT des cheminots, Thierry Nier. Ce dernier a martelé la seule boussole qui devrait guider tout choix politique : « Le service public n’a pas vocation à être rentable. Sa seule exigence est de répondre aux besoins de tous sur l’ensemble du territoire ! » Et le syndicaliste de dénoncer : « La Macronie a un seul objectif : faire de la SNCF une machine à cash, en créant un univers concurrentiel qui sert de justification à toutes les régressions. »
Face à ces assauts, les forces de gauche se sont accordées sur la nécessité d’un changement de paradigme, porté par l’espoir d’une gauche unie aux côtés des organisations syndicales autour de cette priorité. Thierry Nier l’a rappelé face à un public enthousiaste : « Des perspectives nettes sont désormais déployées. C’est le début de l’histoire. »
Pour les salaires, les services publics, l’abrogation de la loi retraites Le 1er octobre en grève et en manifestation pour nos droits !
Communiqué intersyndical
Nos organisations syndicales et de jeunesse appellent à manifester et à faire grève pour qu’enfin les urgences sociales, exprimées dans les mobilisations comme dans les urnes, soient entendues !
Retraites, salaires, services publics, c'est sur ces sujets centraux pour la population que nous pouvons gagner et arracher des victoires au moment où le président de la République et l’alliance jusqu’à l'extrême droite cherchent à imposer contre la volonté générale le maintien du cap libéral et autoritaire.
Nous avons été des millions à nous mobiliser pendant plus de 6 mois contre la retraite à 64 ans. Emmanuel Macron a décidé de passer en force mais a été sanctionné par une lourde défaite aux élections législatives. Nous pouvons donc maintenant gagner l’abrogation de la réforme des retraites !
Nos salaires, pensions, bourses et minima sociaux ne peuvent plus régresser face à l’inflation ! C’est la raison pour laquelle nous rejoignons l’appel des organisations de retraité·es ce même 1er octobre pour exiger l’augmentation des pensions et des salaires, un Smic à 2000 euros et l’indexation des salaires sur l’inflation. Partout, dans les entreprises et les administrations, faisons grève pour obtenir l’augmentation de nos salaires et la fin des inégalités entre les femmes et les hommes !
Nos services publics sont à bout de souffle. Exigeons les moyens financiers et humains pour l’hôpital, les soins, l’éducation, l’enseignement supérieur, la recherche, l’environnement… pour permettre l'accès de tous et toutes à des services publics de qualité.
Les licenciements se multiplient dans l’industrie car les grands groupes continuent à délocaliser. Pourtant, les dividendes atteignent des records et, chaque année, 170 milliards d’euros d’aides publiques sont distribués sans contrepartie aux entreprises. Mobilisons-nous pour gagner l’arrêt immédiat de tous les licenciements, la relocalisation et la transformation environnementale de notre industrie !
Les jeunes sont parmi les premier·es à subir ces politiques de casse sociale. Il est urgent de mettre la jeunesse en protection sociale, de réformer le système des bourses et d’abolir la sélection à l’entrée de l’université.
Le 1er octobre marque le début des discussions sur le budget de l’État et de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. C’est le moment de gagner qu’enfin les plus riches et les multinationales soient taxés pour financer nos services publics, la justice sociale et environnementale. C’est le moment de gagner l’abrogation de la réforme des retraites !
C’est maintenant qu’il faut peser et gagner. Ce ne sera possible que par un rapport de force clair et massif. Toutes et tous en grève le 1er octobre.
La France affronte sa plus grave crise politique et démocratique depuis les origines de la Ve République.
Le Président de la République, sévèrement battu aux élections européennes, a cherché à relégitimer son quinquennat en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale. Le résultat a été sans appel. camp présidentiel a vu de nouveau sa politique durement sanctionnée. Et, grâce au sursaut républicain d’une majorité d’électeurs et électrices, le Rassemblement national n’a pu, malgré sa forte progression, accéder au pouvoir comme il l’escomptait. Le Nouveau Front populaire est la coalition qui obtient le plus grand nombre de députés.
Depuis le 7 juillet pourtant, Emmanuel Macron s’est refusé à entendre leur message.
Par ses manœuvres visant à repousser le moment de désigner un nouveau gouvernement, il a marqué sa volonté de poursuivre sa politique au service exclusif du capital que les électeurs et électrices viennent de désavouer. Ainsi, loin de se contenter de gérer les « affaires courantes », son gouvernement sortant est allé, prenant prétexte de l’augmentation des déficits, jusqu’à préparer un budget de coupes massives de la dépense publique. En aggravant l’austérité, ce budget pour 2025 frapperait durement le monde du travail, les catégories populaires, la jeunesse, nos services publics, les collectivités territoriales.
Stop au coup de force antidémocratique et à l’austérité !
Ainsi refus présidentiel de désigner Lucie Castets comme Première ministre est avant tout la marque du rejet de tout changement de politique dans le sens porté par le programme du Nouveau Front populaire. En usant de toutes les prérogatives que lui offre la Ve République, et en ignorant délibérément le verdict des urnes qui a placé le Nouveau Front populaire en tête du second tour des élections législatives, le chef de l’État prétend, au nom de la « stabilité institutionnelle », empêcher la gauche de chercher à construire, comme elle s’y est engagée, des majorités parlementaires autour de projets répondant aux grandes urgences sociales et écologiques de l’heure.
En chargeant Michel Barnier, promoteur des dogmes néolibéraux au service des classes dominantes en France et en Europe, de constituer le nouveau gouvernement, Emmanuel Macron fait le choix de la droite, avec la complicité du Rassemblement national, pour durcir encore une politique qui a mené au désastre. Le Président de la République tourne le dos à tout ce qu’a exprimé l’électorat, il bafoue le sursaut républicain du 7 juillet. C’est une véritable déclaration de guerre au pays.
Ce double coup de force antidémocratique est d’une gravité extrême. Il va creuser encore le fossé entre le pays et sa représentation institutionnelle, alimenter la défiance envers la politique. Les logiques néolibérales ont des effets dévastateurs à tous les niveaux. Elles génèrent tensions et guerre en divers points du globe. En Europe les économies se trouvent menacées de récession, les fermetures d’entreprises et délocalisations se poursuivent à un rythme soutenu. De plus, la cure d’austérité brutale qu’exigent de la France le Conseil de l’Union européenne et les marchés financiers ne peut qu’aggraver le quotidien de l’immense majorité de nos concitoyens et concitoyennes.
Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour combattre une politique qui tournerait le dos aux intérêts de la France, du peuple, du monde du travail, à commencer par la censure du gouvernement.
Mobilisons-nous pour gagner des avancées et construire l’alternative !
Dès à présent, le Parti communiste français appelle les forces de gauche et écologistes, les salarié·es et leurs organisations, la jeunesse, les élu·es, les forces citoyennes dans leur diversité à ne pas céder à la résignation qui conforterait le chaos politique et générerait une désespérance qui ne peut profiter qu’à l’extrême droite.
Ensemble, faisons entendre nos exigences, construisons le rapport de force qui contraindra le pouvoir à respecter la volonté issue des urnes. Tel est le sens de la proposition d’états généraux décentralisés, formulée par notre parti dès le mois de juillet.
L’urgence est à la mobilisation contre les politiques capitalistes et pour gagner des avancées pour le progrès social et la paix :
- L’abrogation de la contre-réforme des retraites ;
- Une conférence sociale pour l’augmentation des salaires et des pensions, l’égalité professionnelle femmes-hommes, le développement de l’emploi et de la formation, l’amélioration des conditions de travail ;
- Une nouvelle industrialisation, sociale et écologique, afin de préserver et développer l’emploi industriel dans des filières stratégiques, pour répondre aux besoins de la nation et au défi climatique ;
- Le développement des services publics, à commencer par la santé, l’école et la sécurité, en s’appuyant notamment sur la création d’un fonds européen alimenté par la Banque centrale européenne ;
- La mise en œuvre d’une politique de justice fiscale, une utilisation de l’argent de l’État, des banques et des entreprises pour répondre aux besoins ;
- La défense de la démocratie, du Parlement, l’instauration de la proportionnelle et de nouveaux droits pour les citoyens et les salarié·es ;
- Une diplomatie au service de la paix et de la coopération entre les peuples, pour la sécurité du peuple ukrainien, des peuples européens et de tous les peuples frappés par la guerre, le cessez-le-feu à Gaza et la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël.
En cette rentrée, les communistes seront de toutes les luttes et initiatives permettant de gagner des avancées sociales et démocratiques. Ils porteront, nationalement et partout en France, leurs propositions pour sortir de la crise et changer au plus vite concrètement la vie de nos concitoyens et concitoyennes. Ils seront mobilisés dans les villes et villages de France pour défendre les communes face aux politiques d’austérité et porter des politiques publiques novatrices et un renouveau de la décentralisation à la hauteur des attentes des habitant·es.
Le PCF engage en cette rentrée une campagne nationale contre l’austérité portée par le gouvernement Barnier et pour le développement de l’emploi dans les services publics et l’industrie. Cette campagne se traduira par l’appui aux luttes des salarié·es, l’organisation de rencontres avec les forces syndicales et de débats partout en France pour placer ces enjeux au cœur du débat public.
Le PCF poursuit le combat avec les forces de la coalition du Nouveau Front populaire avec l’ambition de rassembler largement les forces vives du pays pour construire l’alternative politique.
Il appelle à participer massivement aux initiatives qui se préparent, à commencer par la journée syndicale du 1er octobre. Avant cette journée d’action, la Fête de ’Humanité, les 13, 14 et 15 septembre doit, dans ce cadre, être un immense succès populaire, le rendez-vous de l’espoir et des forces sociales et populaires.
De la dissolution aux suites de la nomination à Matignon : la longue apnée de la démocratie française
Depuis le mois de juin, la démocratie ne s’est pas noyée mais elle a sévèrement bu la tasse. La faute à un Emmanuel Macron qui, comme jamais dans l’histoire de la Ve République, refuse de reconnaître le choix des urnes et fait tout pour conserver le pouvoir.
Il n’y a pas meilleure saison que l’été pour enfoncer sous l’eau la tête de la démocratie. Notre société est ainsi faite : après une année de rude labeur, les citoyens qui ont les moyens de partir en vacances aspirent à s’évader, se reposer, se dépayser. La période estivale était déjà connue pour les coups bas et les décrets que les gouvernements signent en catimini.
Mais cet été, Emmanuel Macron est allé beaucoup plus loin. Comment peut-il seulement encore prétendre gouverner en ce mois de septembre alors qu’il a perdu les législatives du 7 juillet, remportées par le Nouveau Front populaire (NFP) ? La crise démocratique est telle que ce scandale absolu prend des airs de normalité. Il faut dire que le crime est presque parfait, malgré quelques couacs du côté de l’Élysée.
D’abord, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale au soir même d’un score historique obtenu par l’extrême droite lors des élections européennes du 9 juin. Un choix dangereux et un cadeau pour l’extrême droite qu’il est censé combattre. Un choix aussi inattendu que solitaire. Le président, avant de dissoudre, est tenu de consulter le premier ministre et les présidents des deux chambres.
Ils raconteront eux-mêmes avoir été « informés » mais pas « consultés ». Par ce geste fou, incompris jusque dans sa majorité d’alors, le pari du président était le suivant : « Si vous voulez sauver la démocratie, votez pour moi. »
La stratégie de l’autruche
Le président espérait effrayer le pays avec un Rassemblement national en pleine dynamique et prendre la gauche de vitesse en jouant sur sa division. Manque de pot (pour lui), face au danger de l’extrême droite, le NFP est né et a déjoué tous les pronostics, obtenant le plus important contingent de députés au Palais Bourbon.
La logique institutionnelle aurait alors été de nommer la gauche à Matignon. Mais l’hôte de l’Élysée, totalement hors de contrôle, s’est une fois de plus servi des institutions non pas pour protéger la démocratie, mais pour conserver son pouvoir personnel.
Ce qui tient du mini-coup d’État démarre le soir même du résultat des législatives. D’abord, Emmanuel Macron choisit la stratégie de l’autruche. Il ne dit rien, ne se livre à aucune déclaration concernant une élection qu’il vient de perdre. Il se cache. Et puis, le 10 juillet, plutôt que de choisir une de ces allocutions télévisées qu’il prise pourtant, le chef de l’État envoie une « lettre » aux Français publiée dans la presse quotidienne régionale, comme si l’événement ne nécessitait rien de plus qu’un petit mot.
Dans son courrier, le président franchit l’étape deux de sa stratégie : nier le résultat des urnes. « Personne ne l’a emporté », ose-t-il écrire. Certes, le NFP n’a pas obtenu de majorité absolue, mais il est indiscutablement arrivé en tête avec 193 députés quand l’ancienne majorité n’en obtient que 166. En 2022, alors qu’il bénéficiait d’une majorité relative, Emmanuel Macron avait nommé Élisabeth Borne à Matignon. Pourquoi ce qui valait alors ne vaudrait-il plus ?
Estimant qu’aucune force politique « n’obtient seule une majorité suffisante » pour diriger le pays, le président appelle à « bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle », et s’approprie peu à peu cette mission. C’était pourtant à la gauche, depuis Matignon, de constituer un gouvernement.
Mais Emmanuel Macron profite alors des difficultés du NFP à s’entendre sur un nom pour avancer ses pions. Le 8 juillet, il avait déjà refusé la démission de son premier ministre Gabriel Attal au motif qu’il lui faudrait « assurer la stabilité du pays ». Un argument qui reviendra ensuite comme une litanie.
Quelques jours plus tard, le 16 juillet, le président accepte finalement cette démission… tout en maintenant ses ministres démissionnaires en poste au sein d’un gouvernement intérimaire. La manœuvre permet à dix-sept ministres de devenir députés, tout en restant ministres. La confusion des genres est totale dans le cadre de la Ve République.
Un gouvernement démissionnaire impossible à déloger
Mais cette entourloupe ne visait pas qu’à empêcher la gauche d’accéder au perchoir. Emmanuel Macron, passé maître dans l’art d’explorer à son seul profit les zones d’ombre de la Constitution, vient de trouver un trou béant : non seulement un gouvernement démissionnaire n’a pas de durée maximale légale, et peut donc être maintenu des années, mais il est en plus impossible pour les députés de voter une motion de censure visant à le faire tomber !
Peut-on trouver plus antidémocratique, dans le seul but de garder la main ? Comment les Français, certes divisés en plusieurs blocs politiques, pourraient-ils accepter pareille forfaiture et irrespect du résultat des urnes ?
Le président a une réponse toute trouvée : celle de la « stabilité ». Le 23 juillet, Emmanuel Macron retrouve le chemin des plateaux télévisés et annonce sur France 2 qu’il ne nommera aucun nouveau premier ministre d’ici à la fin des Jeux Olympiques de Paris, qui se sont déroulés du 26 juillet au 11 août. Les organisations du NFP ont pourtant annoncé peu avant s’être mises d’accord sur le nom de Lucie Castets pour Matignon. Le président fait la sourde oreille.
Les macronistes répètent tous en chœur qu’il serait irresponsable de changer de gouvernement et de ministre de l’Intérieur alors que la France accueille le monde et doit assurer la sécurité de l’événement. L’argument n’est pas dénué de sens, mais alors, pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il pas convoqué des élections législatives en septembre, une fois les épreuves terminées ? Ce qui aurait de plus permis une campagne démocratique sereine, alors que celle de juin et juillet s’est déroulée dans l’urgence…
Macron exclut la nomination de Lucie Castets
La France, qui avait déjà glissé dans la torpeur de l’été, va alors se passionner pour les Jeux Olympiques de Paris et vivre au rythme des exploits sportifs des athlètes internationaux et des médailles décrochées par les tricolores. Quelle belle fête ! Et quel dommage que, pendant ce temps, Emmanuel Macron en ait profité pour creuser toujours plus un fossé entre le vote des Français et leur représentant à Matignon.
Durant toute cette période, Lucie Castets, choisie pour être nommée à Matignon par le NFP, n’a pas ménagé ses efforts, se rendant partout dans le pays pour défendre les réformes qu’elle entend mener, pour rappeler que c’est à elle de constituer un gouvernement, et souligner qu’elle est prête à dialoguer texte par texte avec les députés qui ne siègent pas à gauche, consciente qu’elle ne dispose pas de majorité absolue.
Le 11 août, les JO se terminent. Mais Emmanuel Macron prend tout son temps et utilise une fois de plus les failles de la Constitution concernant la nomination d’un premier ministre pour ne rien faire, aucun délai ne le contraignant à agir. Sa pratique des institutions est telle que pour se prémunir contre de si machiavéliques personnages, les constitutions de demain devront peut-être envisager le moindre cas de figure, quitte à être encore plus longues et fastidieuses à lire que la garantie d’une machine à laver…
Sentant que la rentrée politique et sociale de septembre approche, le président, toujours enfermé dans son déni démocratique, reprend finalement l’initiative en convoquant une litanie de personnages à l’Élysée. Le 26 août, après avoir reçu les dirigeants du NFP, il annonce qu’il exclut la nomination de Lucie Castets, « au nom de la stabilité institutionnelle », estimant que la gauche se ferait censurer par l’Assemblée nationale.
Le non-respect de la démocratie
En résumé, le président qui nie le vote des Français lors des législatives sait déjà comment voteront les députés demain. Il sort de plus totalement de son rôle : si c’est à lui de nommer Lucie Castets à Matignon, il ne peut en aucun cas présumer des choix du Parlement pour empêcher la gauche de gouverner.
C’est à l’Assemblée, souveraine, et à elle seule, de se prononcer devant les projets de réformes du NFP. Pourquoi Emmanuel Macron s’y refuse-t-il ? Qu’a-t-il à craindre s’il est persuadé de l’échec du NFP ? La réalité, c’est que le président a peur que la gauche ne réussisse.
Ce qu’il a voulu empêcher, c’est que Lucie Castets et le NFP bénéficient tout au long de l’été du pouvoir politique et médiatique lié à la formation d’un gouvernement, ce qui leur aurait permis de promouvoir des réformes fondamentales en y associant les citoyens, en plus de les négocier au Parlement. Inimaginable pour Emmanuel Macron et ses soutiens patronaux.
Le chef de l’État a d’ailleurs fini par le reconnaître, fin août. « Si je la nomme, elle ou un représentant du NFP, ils abrogeront la réforme des retraites, ils augmenteront le Smic à 1 600 euros, les marchés financiers paniqueront et la France plongera », confie-t-il à un proche. Mais si le président dit craindre une crise économique liée à l’action de la gauche, c’est qu’il avoue donc qu’elle est en situation de gouverner !
Au final, Emmanuel Macron n’aura pas respecté les institutions et la démocratie parce qu’à ses yeux la gauche n’a pas gagné, alors que si ; parce qu’il y avait les JO, alors qu’ils sont terminés ; et enfin parce que le NFP serait tout à la fois incapable de gouverner mais capable de mener à bien des réformes… Allez comprendre. Reste que le comportement du président, gravissime et inédit dans toute l’histoire de la Ve République, constitue donc un double déni démocratique.
Non seulement le président refuse de reconnaître le résultat des élections et de nommer la force qui y est arrivée en tête, mais il le fait en plus en assumant une discrimination politique, au motif que le programme du NFP ne lui convient pas.
Il s’était pourtant engagé, pendant la campagne des législatives, à nommer Jordan Bardella à Matignon en cas de majorité relative obtenue par le RN. Sauf que c’est la gauche qui l’a emporté. Lucie Castets n’étant toujours pas nommée, Emmanuel Macron la considérerait-il plus dangereuse que l’extrême droite ?
Du front républicain à l’alliance avec le RN
Au lieu d’avoir un gouvernement de gauche tempéré par le bloc centriste, Emmanuel Macron rêve de se maintenir au pouvoir avec un bloc de droite tenu par son extrême. Car quel gouvernement peut-il espérer monter si ce n’est une équipe qui ne tiendrait que parce que le RN se refuse à la censurer ? S’il barre l’accès de la gauche au pouvoir, c’est qu’il préfère obtenir un accord tacite avec Marine Le Pen.
De ce point de vue, au cours de l’été, la France est passée d’un vote de barrage de la gauche et du centre contre le RN, à des tractations parlementaires entre Emmanuel Macron et l’extrême droite contre la gauche… « S’il n’a pas l’appui du RN (fût-ce par abstention), aucun gouvernement ne tiendra face à une motion de censure de la gauche », note d’ailleurs Jean-Luc Mélenchon, pour qui « la crise ne fait donc que commencer ».
Et la nomination de Michel Barnier, l’ex-commissaire européenn issu d’un parti, Les Républicains, qui a perdu les élections législatives, n’est que la consécration de cette stratégie.
« Michel Barnier semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé, c’est-à-dire, quelqu’un qui soit respectueux des différentes forces politiques et capable de pouvoir s’adresser au Rassemblement national, qui est le premier groupe de l’Assemblée nationale », s’est réjouie Marine Le Pen dans la foulée de la décision présidentielle, jeudi 5 septembre, quand le président de son parti Jordan Bardella a promis de « juger sur pièces ». Excluant de fait une « censure automatique » du gouvernement Barnier.
Le NFP, bien sûr, n’a pas dit son dernier mot. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, fustige un « vol du vote » et prépare la rentrée sociale. Insoumis et communistes appellent à manifester massivement le 7 septembre et le 1er octobre. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, interpelle Emmanuel Macron afin qu’il « accepte le changement » et souligne qu’il appartient à toutes les forces politiques, syndicales, associatives et citoyennes de faire front pour ne pas voir la démocratie confisquée.
La bataille, alors que sonne la rentrée, est loin d’être terminée. Selon les sondages, 49 % des Français soutiennent d’une part le projet de destitution d’Emmanuel Macron, quand 51 % attendent la démission du chef de l’État d’après une autre étude. Le président, s’il se cache derrière des institutions qu’il maltraite, est en réalité en position de faiblesse.
Le choix de la droite pour poursuivre la politique du Président !
Publié le 05 septembre 2024
Jusqu’au bout, le président de la République a cherché, par tous les moyens, à contourner le résultat des urnes.
En nommant Michel Barnier, ancien ministre de Nicolas Sarkozy et commissaire européen promoteur des dogmes néolibéraux, le président de la République fait le choix de la continuité dans les politiques mises en œuvre depuis 7 ans.
L'objectif du Président est clair : la construction d'une coalition avec les député·es de son camp qui a été battu et la complicité du Rassemblement national pour appuyer la politique menée.
Alors que les forces de gauche et écologistes, réunies dans la coalition du NFP avaient proposé Lucie Castets en appelant à construire des compromis et des majorités parlementaires à partir des propositions contenues dans notre programme, Emmanuel Macron et la droite font le choix de continuer à servir les intérêts de la finance d’abord.
Ils font le choix d’une union des droites alors que le camp présidentiel a été battu aux dernières élections. Les électeurs et électrices apprécieront. Une fois de plus, comme lors du référendum de 2005, le vote des Français est balayé d’un revers de main.
Pour le PCF, c’est un coup de force, un déni de démocratie. Les Françaises et les Français veulent le changement. Nous ferons tout pour qu’ils l’obtiennent. Dans l’hexagone comme en Outre-Mer, où la situation se dégrade fortement, ils veulent retrouver du pouvoir d’achat, des hausses de salaires, des services publics qui fonctionnent. Ils veulent être respectés ! A l’international, ils ne veulent plus d'une diplomatie française qui entretient la militarisation et les logiques de puissances.
Les communistes veulent être utiles au peuple, au monde du travail. Ils poursuivront leur combat en faveur de la justice sociale et fiscale avec l’ensemble des forces de la coalition. Ils refuseront aussi d’ajouter du chaos au chaos et agiront en toute circonstance par leurs votes, leurs actions, leurs mobilisations, pour obtenir le plus possible d’avancées sociales et démocratiques, de nouveaux droits pour les salariés et un changement de l’utilisation de l’argent.
Nous mettrons en débat les réformes indispensables pour envoyer un signal clair au monde du travail, aux agent·es des services publics, comme à celles et ceux du secteur privé en abrogeant la réforme des retraites, en revalorisant le travail par une hausse des salaires, en refusant l'austérité et en investissant dans nos services publics, en menant une véritable politique énergétique et industrielle dans notre pays pour relever le défi climatique, créer des emplois et des richesses nouvelles pour répondre aux besoins.
Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour combattre une politique qui tournerait le dos aux intérêts de la France, à commencer par la censure du gouvernement.