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Cuba enfin retirée de la liste des Etats soutenant le terrorisme, la lutte pour la fin du blocus continue !
Publié le 16 janvier 2025
Cuba enfin retirée de la liste des Etats soutenant le terrorisme, la lutte pour la fin du blocus continue !
Hier soir, dans un communiqué de la Maison Blanche, J. Biden retirait enfin Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme. L’inscription illégale sur cette liste noire aux derniers jours du 1er mandat de Trump pour avoir accueilli, à la demande de la communauté internationale, le processus de paix colombien, avait depuis suscité de fortes protestations internationales. Elle avait entrainé, avec les 243 mesures supplémentaires de renforcement du blocus, des restrictions massives concernant les importations comme le commerce en général avec l’île.
De plus, le Titre III de la loi Helms-Burton est à nouveau suspendu. Le mémorandum de Trump de 2017 contre Cuba (NSPM-5) a également été éliminé hier soir, ce qui entraîne l’annulation de la Restricted Entity List. Celui-ci entrainait notamment des restrictions massives concernant le tourisme et les transactions avec Cuba incluant les hôtels et les entreprises.
Cette décision, à quelques jours de la passation de pouvoir à Donald Trump, est un premier pas vers le respect du droit international si souvent bafoué par les Etats-Unis, qui ont d’ailleurs été condamné par l’ONU en 2024 pour la 32eme fois consécutive.
Evidemment les risques sont grands que dès son retour au pouvoir D. Trump rétablisse ces mesures illégales et inhumaines. Mais il faut prendre cette décision pour ce qu’elle est : une victoire politique possible uniquement par la résistance du peuple cubain et par la mobilisation internationale !
A l’heure ou Cuba souffre plus que jamais des conséquences du blocus avec des restrictions drastiques dans le domaine de l’énergie notamment, cette éclaircie est plus que bienvenue.
Cependant, de façon globale, le blocus illégal et criminel ainsi que l’application des lois d’extraterritorialité américaines contre la France et l’Europe perdurent. Le PCF appelle à la poursuite de la mobilisation politique pour obtenir leur levée. L’Union Européenne et la France doivent s’y engager concrètement.
Nous saluons le peuple cubain et ses dirigeants qui depuis 66ans résistent à l’impérialisme américain et luttent pour la défense de la Révolution cubaine. Une première étape a été franchie hier et nous continuerons à nous battre jusqu’à la levée du blocus ! Le peuple cubain a le droit de vivre en paix et de choisir en toute souveraineté son propre développement économique, social et politique. C’est la base de la charte des Nations Unies et du droit international.
Discours aux ambassadeurs : les propos d’E. Macron sur l’Afrique sont inacceptables
Le Parti communiste français (PCF) exprime sa profonde consternation et son indignation face aux propos méprisants tenus par le président Emmanuel Macron ce lundi 6 janvier 2025, lors de la réception des ambassadrices et ambassadeurs français au Palais de l’Élysée, dans le cadre de la Conférence des ambassadrices et ambassadeurs.
En utilisant une tribune diplomatique pour insulter des nations africaines, M. Macron démontre, une fois de plus, une absence de vision claire et constructive, c’est-à-dire fondée sur une coopération solidaire des relations franco-africaines. Ces propos renforcent, parmi les peuples, un sentiment de mépris et de paternalisme colonial. Il est inacceptable de poursuivre dans cette voie.
En insinuant que les nations africaines devraient faire preuve de gratitude envers l’intervention militaire française, le président Macron ignore volontairement les sacrifices consentis par les peuples africains eux-mêmes dans la lutte contre le terrorisme et la défense de leur souveraineté.
Cette posture arrogante s’inscrit dans une continuité historique où la politique française, par ses actions néocoloniales, s’efforce de maintenir un contrôle sur les destinées africaines, au mépris des aspirations des peuples.
Comme y appellent les récents événements, notamment le rejet de la présence militaire française au Mali, au Burkina Faso, au Niger, et plus récemment au Sénégal et au Tchad, il est impératif que d’autres relations s’instaurent entre notre pays et l’Afrique.
Les nations africaines aspirent à une souveraineté pleine et entière. Un tournant historique s’est produit, il marque la fin du système néocolonial que les propos d’Emmanuel Macron cherchent à préserver. Le PCF appelle à une redéfinition des relations entre la France et les pays africains, sur la base du respect mutuel et de l'intérêt réciproque.
La souveraineté des peuples et des nations à une souveraineté pleine et entière doit maintenant être respectée. L’avenir de la France en Afrique ne pourra se dessiner qu'en abandonnant définitivement les pratiques néocoloniales et en engageant un dialogue sincère et équitable avec ses partenaires africains.
Nous appelons donc les autorités françaises à mettre fin à la diplomatie de l'arrogance et à œuvrer pour l’instauration des relations fondées sur l'égalité, la justice et le respect des mémoires, comme celle de Thiaroye, encore insuffisamment reconnue par la France.
Ensemble, il faut bâtir un partenariat d'avenir, respectueux et souverain, où l'Afrique et ses peuples pourront s'affirmer pleinement, libres de toute tutelle et ingérence.
Après plus d’un siècle de présence, la demande de départ des militaires français du Sénégal marque un tournant historique majeur.
Cette décision, qui coïncide avec la dénonciation par le Tchad de l’accord de défense le liant à la France, représente un camouflet sévère pour Emmanuel Macron. Cependant, elle s’inscrit dans un processus plus profond et ancien, amorcé à la fin de la Guerre froide en 1989. À cette époque, bien que l’ordre mondial soit en mutation, Paris parvenait encore à maintenir une influence significative sur ses anciennes colonies.
Les interventions militaires en Côte-d’Ivoire (2010-2011), en Libye (2011) et au Mali (2013) ont renforcé l’illusion que la France pouvait encore jouer un rôle de stabilisateur régional. Mais ces actions, présentées comme des réussites, n’étaient en réalité que le chant du cygne d’un système néocolonial en déclin. Derrière leur apparente efficacité, elles ont contribué à renforcer les ressentiments locaux, nourrissant un rejet croissant de la présence française, perçue comme paternaliste et intrusive. Ce rejet a précipité une remise en question profonde de la relation France-Afrique.
Après l’expulsion des troupes françaises du Mali en 2022, suivie du Burkina Faso et du Niger en 2023, la réduction de l’influence militaire française devient un symbole de rupture avec l’ordre hérité de la colonisation. Désormais, le Sénégal et le Tchad rejoignent ce mouvement de rejet. Comme le président sénégalais l’a affirmé : « Pourquoi faudrait-il des soldats français au Sénégal ? Cela ne correspond pas à notre conception de la souveraineté et de l’indépendance. » Ces propos traduisent l’ampleur d’un tournant historique, marqué par une aspiration irréversible des nations africaines à réaffirmer leur autonomie.
Ce contexte contraste avec les événements d’il y a une quinzaine d’années, lorsque Nicolas Sarkozy, alors président français, avait répondu par un silence méprisant à la demande du président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo de retirer la force Licorne.
L’effondrement d’un système néocolonial
Depuis les indépendances, la France avait maintenu une influence forte en Afrique à travers des accords militaires, le franc CFA et une mainmise sur les élites politiques. Ce modèle de domination, souvent qualifié de «Françafrique», est aujourd’hui en lambeaux. Les expulsions successives de ses bases militaires symbolisent l’effondrement de la Pax Gallica. L’opération Barkhane, fleuron de la politique sécuritaire française au Sahel, s’est révélée incapable de contrer l’instabilité croissante, aggravant même parfois la perception d’une armée d’occupation.
Sur le plan économique, la dépendance au franc CFA, monnaie perçue comme un outil de contrôle monétaire, alimente depuis longtemps le ressentiment. Les réformes symboliques annoncées par Macron, loin de répondre aux aspirations des populations, n’ont fait qu’amplifier les critiques. La jeunesse africaine, en particulier, réclame une autonomie monétaire et économique, dénonçant une économie extravertie qui freine le développement durable.
Une Afrique par elle-même et pour elle-même
Le rejet de l’influence française s’inscrit dans un contexte plus large de transformations profondes sur le continent. L’Afrique d’aujourd’hui, forte de sa jeunesse et de ses élites émergentes, refuse le statu quo. Avec une population majoritairement âgée de moins de 25 ans, le continent regorge d’une énergie nouvelle portée par des aspirations panafricaines, souverainistes et progressistes. Ces jeunes, éduqués, connectés et souvent polyglottes, ne voient plus l’avenir de leur continent dans des relations héritées de la colonisation, mais dans un projet pensé par et pour les Africains.
Cette révolution générationnelle s’accompagne d’un renouvellement des élites politiques et économiques. Une nouvelle classe dirigeante, consciente des défis globaux et des opportunités offertes par un monde multipolaire, émerge dans des pays comme le Ghana, la Tanzanie, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Ces dirigeants prônent une Afrique autonome, affranchie de tutelles étrangères, et tournée vers des partenariats équilibrés avec des puissances comme la Chine, la Russie, la Turquie ou encore les États-Unis.
L’Afrique se rêve désormais en acteur majeur de la scène internationale, investissant dans ses propres ressources humaines, naturelles et économiques. La renaissance de discours souverainistes, combinée à une mobilisation sociale sans précédent, traduit cette volonté de s’affranchir des relations asymétriques du passé.
La montée des alternatives
Face au déclin de l’influence française, les États africains diversifient leurs alliances géopolitiques. La Russie, la Chine, la Turquie et même les pays du Golfe jouent désormais un rôle clé sur le continent. La Russie a su exploiter le sentiment anti- politique de puissance de la France au Mali et en Centrafrique en proposant une coopération militaire perçue comme moins intrusive. De son côté, la Chine offre un partenariat axé sur le développement des infrastructures, séduisant les gouvernements en quête de résultats tangibles.
Cette réorientation traduit une aspiration profonde des Africains : une souveraineté totale sur leurs choix politiques et économiques. Cette quête d’indépendance, portée par une jeunesse mobilisée, s’impose comme le moteur d’une «deuxième indépendance», où les anciennes puissances coloniales sont invitées à repenser leur rôle.
Pour la France, l’heure n’est plus à la demi-mesure.
La succession de revers militaires et économiques doit inciter à un changement profond. Il s’agit de passer d’une logique de domination héritée du passé à un partenariat basé sur le respect mutuel et les bénéfices réciproques. Les coups portés à la Françafrique sont douloureux pour Paris, mais ils offrent une opportunité unique de refonder les relations avec un continent stratégique.
L’avenir de l’Afrique appartient d’abord aux Africains. À la France de choisir si elle veut être une partenaire de ce renouveau ou rester spectatrice d’une transformation qui redessine l’ordre géopolitique mondial. La page se tourne, et une ère incertaine mais prometteuse s’ouvre. Les communistes, convaincus de la nécessité d’une coopération juste et égalitaire, ne ménageront aucun effort pour promouvoir ce changement radical. Ils continueront à soutenir les forces progressistes des deux rives, dans la construction d’un partenariat respectueux et mutuellement bénéfique.
Félix Atchadé responsable du collectif Afrique du PCF
Le peuple palestinien subit la plus grande catastrophe de son histoire. Le gouvernement israélien d’extrême droite veut détruire tout espoir d’émancipation du peuple palestinien.
Les massacres de masse, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, le génocide, dont il est coupable ont été condamnés par la Cour Internationale de Justice et ont donné lieu à l’émission de mandats d’arrêt de la part de la Cour Pénale Internationale. Nous dénonçons également la politique d’épuration ethnique de l’armée et des colons israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées.
Nous réaffirmons le droit inaliénable du peuple palestinien à la réalisation de ses droits légitimes nationaux, en toute indépendance, en application du droit des peuples à l’autodétermination, et à vivre en paix et en sécurité, dans le cadre d’un État souverain et démocratique, aux côtés du peuple israélien. Seule une solution politique et l’application du droit international permettra une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
Nous exigeons donc, en application des résolutions de l’ONU :
Un cessez-le-feu immédiat et permanent pour l’ensemble de la région
La mise en jugement des criminels de guerre en application de l’arrêt de la CPI
La protection du peuple palestinien contre les attaques de l’armée et des colons israéliens
La reconnaissance par la France et l’Union Européenne de l’État de Palestine sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale
La libération des prisonniers politiques palestiniens et des otages israéliens
Le démantèlement de toutes les colonies israéliennes et la fin de l’occupation
La levée du blocus de Gaza
L’exercice du droit au retour des réfugiés.
Telle est la voie pour établir une relation pacifique entre les peuples palestinien et israélien.
Nous demandons à l’UE et à la France de condamner les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par le gouvernement israélien. Elles doivent faire appliquer les arrêts de la CPI. Nous appelons à la suspension de l’accord de libre-échange UE-Israël tant que l’État d’Israël ne se plie pas au droit international, et à la fin immédiate de toute livraison d’armes, de matériel militaire et de la coopération militaire entre les pays européens et l’État d’Israël.
Alors que l’extrême droite israélienne a annoncé l’annexion unilatérale et illégale d’une partie de la Cisjordanie pour 2025, qui s’ajouterait à l’annexion illégale de Jérusalem-Est, il y a urgence à agir !
En cette Journée internationale de solidarité envers le peuple palestinien, le PCF et l’OLP annoncent donc s’engager dans la construction d’une campagne large de solidarité à l’échelle européenne et française pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien.
Ramallah et Paris, 29 novembre 2024
Parti Communiste Français
Organisation de Libération de la Palestine
Yamandú Orsi, le candidat du Frente Amplio, a remporté l’élection présidentielle organisée ce dimanche. Pour l’analyste politique Marcos Casas, le retour au pouvoir du camp de l’emblématique ex-président Pepe Mujica sanctionne les politiques non redistributives du président Lacalle Pou, tout en renforçant la gauche latino-américaine, notamment au sein du Mercosur.
Le candidat de la coalition de gauche Frente Amplio (FA) a remporté ce dimanche l’élection présidentielle en Uruguay. Yamandú Orsi s’est imposé par 49,8 % des voix contre 45,9 % pour son adversaire de centre droit Alvaro Delgado (Parti National), homme du président sortant Luis Lacalle Pou, au pouvoir depuis 2020 et empêché par la Constitution de briguer un second mandat consécutif. La droite pouvait pourtant se prévaloir de bons résultats macroéconomiques.
Que représentent la victoire et le prochain retour du Frente Amplio au pouvoir en Uruguay ?
La victoire de la gauche dans notre pays signifie le retour d’une perspective politique qui place les inégalités au centre de ses préoccupations. Dans un pays où plus de la moitié de la population dépend de son salaire ou de sa pension pour survivre, la récupération des salaires réels et des pensions, est plus que jamais nécessaire. En termes réels, le pouvoir d’achat des Uruguayens a été impacté lors de ces quatre dernières années, durant le mandat du président Lacalle Pou. Et ce, alors que l’économie a progressé, avec une hausse de 7 % du PIB. Rétablir un équilibre, voilà ce que le Frente Amplio va tenter de reconstruire.
La croissance n’a pas bénéficié à la majorité de la population ? Il n’y a pas eu de « ruissellement » ?
Non, au contraire. La croissance a été significative, surtout si l’on tient compte des épisodes de la pandémie de Covid-19 et de la sécheresse que nous avons subie en 2023. Toutefois, ces bons chiffres macroéconomiques ne se sont pas traduits par une meilleure qualité de vie pour la population. Pendant les cinq années de mandat de Lacalle Pou, les travailleurs ont perdu une partie de leur salaire.
Un récent rapport de l’Université de la République d’Uruguay a calculé qu’entre 2019 et 2023, l’Uruguay a connu une augmentation très importante des inégalités. Les 7 % de croissance économique ont été largement accaparées par 5 % de la population, alors qu’à l’inverse, 95 % des ménages ont perdu des revenus. Dans le même temps, le transfert du travail vers le capital a représenté 8 % du PIB, selon le même rapport.
En résumé, on peut reconnaître que le gouvernement de droite de Lacalle Pou a obtenu une croissance économique et un contrôle important des indicateurs macroéconomiques, en particulier en matière d’inflation, mais aussi que cela n’a pas profité à la majorité des Uruguayens. Cette parenthèse de centre-droit prouve que la croissance n’est pas suffisante en elle-même, car si le marché est le principal agent d’allocation des ressources, il les répartit de manière inégale.
La nécessité d’une intervention de l’État par le biais de politiques sociales et la promotion d’une politique salariale à la hausse seront des objectifs, mais surtout des défis auxquels le prochain gouvernement du Frente Amplio devra faire face.
Qu’en est-il des répercussions de cette victoire au niveau latino-américain ?
Du point de vue international, il est important de noter que le gouvernement d’ultra-droite de Javier Milei sera désormais isolé dans la région du Cône sud. Après avoir célébré la victoire de Trump comme la sienne, Milei se retrouve aujourd’hui entouré de gouvernements progressistes : Lula da Silva au Brésil, Gabriel Boric au Chili et bientôt Yamandú Orsi en Uruguay.
Plus au nord, Gustavo Petro en Colombie, Luis Arce en Bolivie et Sheinbaum au Mexique, renforcent une gauche latino-américaine qui, après une vague conservatrice, voit maintenant des gouvernements progressistes faire de nouveau pencher la balance continentale vers la gauche, avec bien sûr des nuances.
Avec l’espoir de voir renaître un Mercosur progressiste ?
Il est certain que la victoire de Yamandú Orsi aura un impact sur le Mercosur, qui était divisé et faible, en raison des initiatives rupturistes portées par Milei et Lacalle Pou. Désormais, la majorité des membres du Mercosur s’aligneront sur la construction d’un bloc régional capable de faire en sorte que l’Amérique latine ne soit plus l’« arrière-cour des États-Unis », et d’approfondir les liens commerciaux avec la Chine, le principal partenaire du bloc.
Des périodes de changements s’annoncent dans la région et, si nous en croyons les expériences passées, il s’agira de périodes où les travailleurs, les retraités, en somme la majorité des populations se retrouvera au centre des préoccupations du politique, et non plus le marché.
Trump construit son triomphe sur les fractures sociales
La victoire de Donald J. Trump annonce des jours sombres pour ce qui reste de conscience de classe dans ce pays.
Elle met en danger les droits des femmes, la défense du climat, la démocratie et la liberté syndicale. Le candidat républicain a cette fois remporté la majorité des voix en plus de la majorité des grands électeurs et a consolidé son assise dans les États clés de la ceinture de rouille désindustrialisée du Midwest et dans les États sudistes.
Pour asseoir cette emprise, Trump a pu compter sur le soutien des secteurs les plus réactionnaires du capital, chez les patrons des hydrocarbures, de la construction, des transports et de l’agroalimentaire. À l’amont de ces industries, se trouve la finance qui a investi plus de 400 millions de dollars dans les campagnes de chacun des deux camps.
Armé de ce soutien actif du capital industriel et financier, Trump a réussi à convaincre les électeurs grâce à un discours qui, tout en étant frauduleux, offrait une explication à leur mal-être économique. Les non-diplômés, moins équipés pour faire face aux transformations économiques et géopolitiques actuelles, ont été les premiers convaincus.
Les travailleurs aux revenus faibles et moyens ont, eux aussi, basculé, démunis face à l’inflation. Face à cela, l’appartenance syndicale, autrefois un déterminant fort du vote, n’a pesé que trop légèrement sur une base syndiquée toujours plus faible. Les votes ethno-communautaristes n’ont pas compensé le tir, alors que le vote pro-Trump a progressé chez toutes ces catégories, latinos en premier.
Le Parti démocrate, qui a largement centré sa campagne sur le danger Trump, subit l’absence de propositions universelles fortes pour rallier sa base. Au contraire, il a épuisé la stratégie de la politique identitaire pour masquer un agenda néolibéral et impérialiste.
Comme le dit Bernie Sanders le lendemain de l’élection : « Cela ne devrait pas être une grande surprise qu’un parti qui a abandonné la classe travailleuse constate à son tour que la classe travailleuse l’a abandonné, lui. D’abord les travailleurs blancs, puis les travailleurs noirs et latinos. » L’empreinte laissée par le sénateur pour une assurance-maladie publique, un renouveau syndical et des nouveaux droits universels a disparu et laissé un Parti démocrate idéologiquement découvert.
Du côté international, le soutien des États-Unis à Israël malgré les massacres incessants et les risques de propagation de la guerre au Moyen-Orient a détourné une partie de la base progressiste.
Les origines, la couleur de peau, le genre et l’orientation sexuelle sont autant de facteurs exploités pour diviser notre classe, et l’immigration est pointée comme coupable principal de la paupérisation de pans entiers de la société.
C’est dans ce contexte que nous admirons le travail de réunification des travailleurs de tout bord mené avec courage par certains grands syndicats, dont l’UAW dans la métallurgie.
À cette image, le secrétaire national, Shawn Fain, annonce après les résultats : « Les deux Partis sont responsables de la guerre de classe unilatérale que l’Amérique corporatiste mène depuis des décennies contre notre syndicat, et contre les Américains de la classe travailleuse […] Et nous sommes toujours animés par la même force : l’espoir du travailleur de faire progresser la société vers l’objectif ultime de la justice sociale et économique. »
Alec Desbordes
membre de la commission des Relations internationales, responsable USA
Article publié dans CommunisteS, numéro 1019 du 20 novembre 2024.
La Cour Pénale Internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou, son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, et contre le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif. Pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Cette décision fait suite aux réquisitions du procureur de la CPI rendues en mai dernier.
Le PCF salue cette décision qui est un pas important pour le respect du droit international. Les massacres de masse à Gaza, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’épuration ethnique, le génocide et la mise à feu et à sang de la Cisjordanie, les bombardements contre la population libanaise de la part du gouvernement d’extrême-droite israélien, ainsi que les crimes terroristes commis par les islamistes du Hamas, doivent conduire leurs commanditaires devant la justice internationale.
Cette décision est aussi une exigence adressée à la communauté internationale et aux 124 pays membres de la CPI qui se voient rappelés à leurs obligations. En matière de droit et de politique internationale, il ne doit pas y avoir deux poids, deux mesures. Aucun gouvernement, aucun dirigeant politique ne peut se placer au dessus du droit international.
Cela concerne aussi la France et l’UE, priées de faire appliquer cette décision et de rompre avec leur passivité et leur complicité.
Faisons arrêter ces massacres ! Il faut un cessez-le-feu immédiat, général et permanent. Cette décision de la CPI illustre la nécessité de suspendre l’accord d’association UE-Israël ainsi que la livraison d’armes et la coopération militaire tant que le gouvernement israélien refusera de se conformer au droit international.
Elle doit, en outre, ouvrir le chemin à une solution politique en reconnaissant l’État de Palestine, appelé à se construire aux côtés de l’État d’Israël.
À partir de ce lundi, les 20 principales puissances économiques se réunissent à Rio, au Brésil. Alors que ce sommet est le dernier de Joe Biden, le retour de Donald Trump aux affaires précipite la volonté du Sud global de s’émanciper des puissances occidentales.
Le Brésil et son président Luiz Inácio Lula da Silva vont accueillir, lundi et mardi, la plupart des dirigeants du G20, parmi lesquels Joe Biden (États-Unis), Xi Jinping (Chine), Emmanuel Macron (France), Claudia Sheinbaum (Mexique), Olaf Scholz (Allemagne), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Giorgia Meloni (Italie), Javier Milei (Argentine), Keir Starmer (Royaume-Uni), Narendra Modi (Inde) ou Justin Trudeau (Canada).
Depuis son retour au pouvoir, Lula a veillé au renforcement des relations entre les pays du Sud, désormais connus sous le nom de Sud global. Après le Covid, la guerre en Ukraine, les crimes de guerre à Gaza et au Liban, le conflit du Soudan et les catastrophes climatiques, les États-Unis et leurs alliés occidentaux veulent encore garantir une marche du monde selon leurs règles, où le multilatéralisme tel qu’imaginé par la charte des Nations unies disparaît.
Repenser le monde
Face à une commune exclusion de la gouvernance mondiale, les dirigeants du Sud global ont décidé d’y répondre avec par exemple les Brics +, le G77, l’Organisation de Shanghai.
Malgré leurs différences politiques, démographiques ou culturelles, la volonté de s’émanciper des pays du Nord a créé une forme d’entente. « C’est-à-dire des relations internationales qui sont fondées non pas sur l’homogénéité, mais sur le partenariat, non pas sur l’idée d’alliance de bloc mais sur l’idée de diversité.
Mes collègues du Sud me disent : ”Justement, notre combat, c’est celui de la défense de la diversité. Et donc, ça ne nous gêne pas d’être dans un ensemble constitué de gens divers” », analyse le politologue français Bertrand Badie.
Lors du sommet, les discussions pourraient bien porter sur l’évolution du système financier international et la modernisation des instances de premier plan telles que l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
En gros, il s’agit de repenser le monde d’après 1945, qui reste structuré autour des mêmes cinq puissances, et que de nombreux pays émergents remettent en cause. Les Nations unies apparaissent bloquées par la prépondérance du Conseil de sécurité ; le système financier, par les accords de Bretton Woods. Et les actes de défiance de l’administration Netanyahou depuis octobre 2023 sont autant de coups portés à la crédibilité de l’ONU.
En 2006, en quittant son poste de secrétaire général, Kofi Annan avait proposé la suppression du veto en cas de crimes de masse, un meilleur système de roulement des États membres au Conseil de sécurité et un renforcement du Conseil des droits de l’homme.
« Le corollaire indispensable de cette ambition est l’existence d’institutions multilatérales efficaces, qui ne soient pas affaiblies par l’égocentrisme des États, particulièrement les plus puissants d’entre eux, accrochés à leur droit de veto. Un renforcement de l’ONU en matière de prévention des conflits comme de missions autour de l’idée de sécurité humaine est, à cet égard, hautement souhaitable », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen.
Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, fin janvier 2025, les États-Unis pourraient au contraire aller vers plus de relations bilatérales, alors que le modèle américain est remis en question. De nombreuses puissances qui défendent une désoccidentalisation veulent donc accélérer ce bouleversement.
La Russie et la Chine en sont les principaux relais. À Moscou, la guerre en Ukraine et les sanctions ont clairement favorisé le projet de contrer l’Occident. L’un des artisans de la politique étrangère russe, Sergueï Karaganov, a développé le concept diplomatique de la « majorité mondiale ». L’objectif est de maintenir la Russie dans un rôle majeur sur la scène internationale.
Un multilatéralisme au service de l’égalité
Quant à Pékin, le conflit commercial avec Washington et ses sanctions lui permettent de nouer des alliances au sein du Sud global, dont il se fait le porte-parole en prônant une mondialisation Sud-Sud. Grandement intégrés aux Nouvelles routes de la soie, 90 % de ses investissements étrangers se concentrent dans cette partie du globe.
« Les États-Unis craignent de perdre leur première place, mais ce n’est pas de cette manière que nous pensons le monde, explique un ancien diplomate chinois de haut rang. Les économies émergentes veulent être non alignées, et tirer des avantages à la fois de la Chine et des États-Unis. »
Pour le directeur adjoint de l’Iris, Didier Billion, « nous sommes entrés dans un monde apolaire. On est dans une situation de transition qui peut durer plusieurs années, où les puissances occidentales ne peuvent plus imposer leur ordre, leurs valeurs culturelles, leur solution militaire au reste du monde. Les autres pays affichent leur volonté de s’émanciper ».
Ce multilatéralisme faciliterait également des transformations sociales d’ampleur. « Les dirigeants du G20 peuvent mettre fin aux assauts que les ultrariches ont lancés contre le système fiscal, il y a plusieurs décennies, espère Viviana Santiago, directrice générale d’Oxfam Brésil.
Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra remédier aux ravages des inégalités qui fracturent nos sociétés. » Et l’organisation de rappeler que le 1 % des plus riches des pays du G20 « contrôle à présent 31 % des richesses totales », quand les 50 % les plus pauvres en détiennent moins de 5 %, et que cette tendance s’accroît toujours plus rapidement.
Mais ces évolutions de « l’ordre mondial » favorisent aussi la course sans précédent aux armements, la prolifération nucléaire et le manque de réponses au changement climatique. Face à ces dangers, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum défendra à Rio une réduction des dépenses en armement, afin d’affecter ces ressources à l’aide aux plus démunis.
« C’est le programme ”Semer la vie”, qui propose de réduire un peu les dépenses d’armement et de semer la vie et la paix au lieu de semer la guerre », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse.
Pétition - La France doit reconnaître l’État de Palestine immédiatement !
Publié le 29 mai 2024
Trois pays européens, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, ont choisi de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Désormais, au total, 147 pays dans le monde auront reconnu l’État de Palestine.
Le silence et l’immobilisme de la France sont incompréhensibles et honteux. Ils brouillent et décrédibilisent l’action de notre pays. Après avoir voté en faveur de l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU au Conseil de sécurité le 18 avril dernier, puis à l’Assemblée générale de l’ONU le 10 mai dernier, la France doit appliquer à elle-même ses propres votes.
Il est totalement hypocrite de la part du gouvernement français de prétendre que les conditions ne seraient pas réunies.
La France doit reconnaître immédiatement l’État de Palestine, aux côtés de l’État d’Israël, sur la base des frontières de 1967. Cela serait un geste hautement politique, et concret, un engagement fort pour une paix juste et durable reposant sur une solution à deux États. Toutes les grandes voix pour la paix, en Palestine et en Israël, portent cette exigence.
La France dont la voix a longtemps compté au Proche-Orient ne peut pas rester à côté de l’Histoire. La résolution votée en 2014 par l'Assemblée nationale doit être appliquée.
Sa politique étrangère en serait d’autant plus grandie que cela représenterait une forte pression politique sur le gouvernement d’extrême droite de B. Netanyahou pour un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, alors que le procureur de la CPI vient de demander un mandat d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre deux dirigeants israéliens et trois dirigeants du Hamas. Ce serait également un engagement de la France à agir pour la fin de la colonisation et de l'occupation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, en conformité avec les résolutions de l'ONU. Alors qu’Emmanuel Macron brandit l’autonomie stratégique dans les discours et sur le papier, cela serait une réelle autonomisation vis-à-vis de la politique des États-Unis.