Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
EVARS : l’éducation est notre meilleure arme contre les violences sexistes et sexuelles !
Le Conseil supérieur de l’Éducation vient d’adopter un nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS).
Le MJCF se félicite de cette avancée, qui devra permettre aux élèves de la maternelle au lycée de s’approprier les notions de consentement, de respect de soi et des autres, de lutte contre les stéréotypes sexistes, de marchandisation du corps à travers le système prostitueur ou l’industrie pornographique.
Cependant, il ne suffira pas d’inscrire l’EVARS dans les programmes scolaires pour garantir son application. La loi qui a rendu obligatoire les 3 séances d’éducation à la vie affective et sexuelle date de 2001, et pourtant seules 15 % d’entre elles sont effectivement réalisées. En l’absence de moyens pour recruter, former et accompagner les professionnels qui dispensent cet enseignement, ce nouveau programme risque de n’être qu’une promesse sans lendemain du gouvernement.
Comment prétendre vouloir faire de l’EVARS une priorité quand on met en place une politique d’austérité budgétaire dans l’Éducation nationale, et que le nombre de postes de professeurs diminue ?
Nous condamnons toutes les attaques de la droite et de l’extrême droite vis-à-vis de l’EVARS, des parlementaires qui tentent d’en affaiblir le contenu aux associations de parents d’élèves qui menacent les enseignants et incitent à retirer les enfants des classes.
Des reculs ont déjà eu lieu lors des phases préliminaires de concertation.
Par exemple, alors que ce programme a été validé scientifiquement par des professionnels en sciences de l’éducation, avec l’objectif de découvrir progressivement le corps pour aller vers l’éducation à la sexualité au collège, des pressions ont été exercées pour retirer la mention des organes génitaux sur les planches destinées aux élèves de primaire.
De plus, les jours et horaires des séances devront être communiqués en amont aux parents. Pourquoi cette obligation, qui n’existe pour aucune autre matière, si ce n’est pour permettre aux parents de garder leur enfant à la maison ce jour-là ? Dans l’enseignement public comme dans l’enseignement privé sous contrat, toute forme d’entrave à l’éducation est intolérable et doit être condamnée.
Ainsi, nous appelons les directions d’établissements scolaires à s’assurer de la mise en place de ces séances et de l’assiduité de l’ensemble des élèves à celles-ci, et à soutenir les équipes enseignantes face aux attaques qu’elles pourraient subir pour avoir suivi les programmes scolaires.
Les groupes de pressions et associations religieuses n’ont aucune légitimité à s’immiscer dans ces programmes. La laïcité, c’est aussi ça.
De même, les rumeurs, mensonges et désinformations de la droite et de l’extrême droite relayés par certains médias complaisants doivent être combattues. Elles relèvent d’une panique morale, qui vise à faire peur aux parents d’élèves pour masquer leur refus d’un apprentissage de l’égalité à l’école.
Il n’est jamais trop tôt pour parler d’égalité, de consentement. Ceux qui combattent ces trois séances se font les complices des violences perpétrées dans la société. Dans une classe de 30 élèves, en moyenne, 3 enfants sont victimes d’inceste d’après la CIIVISE.
Partout en France, le MJCF sera présent auprès des lycéennes et des lycéennes pour obtenir la mise en place réelle des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle. Nous voulons des moyens et une réelle volonté politique pour l’EVARS, clé de voûte de la lutte contre les discriminations de genre et les violences sexistes et sexuelles.
Article publié dans CommunisteS, numéro 1028 du 5 février 2025.
50 ans de l'IVG : « C’était une libération, un pas vers l’égalité », se souvient la députée communiste Jacqueline Chonavel
À 100 ans, Jacqueline Chonavel, vice-présidente communiste de l’Assemblée nationale en 1975, se souvient parfaitement de la hargne, dans l’Hémicycle, des opposants au droit à l’IVG et du sentiment de libération qu’a suscité chez les femmes l’adoption de la loi Veil.
En 1975, vous étiez députée communiste, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Quels souvenirs gardez-vous des débats sur le projet de loi légalisant l’IVG ?
Oui ! Nous avons beaucoup appuyé Simone Veil. Je suis allée la voir à l’époque pour l’assurer du soutien du groupe communiste.
La gauche, alors, a soutenu un projet de loi porté par la ministre de la Santé d’un gouvernement de droite…
C’était un bon projet ! On ne pouvait pas s’opposer au droit à l’avortement. D’autant que Simone Veil, alors, était violemment attaquée par son camp. Ils l’ont traînée dans la boue. Ils l’ont injuriée, accusée d’être une « meurtrière ». Certains assimilaient l’avortement à « l’assassinat d’un enfant ».
Il y avait dans l’Hémicycle, parmi les députés de droite, de bons vieux réactionnaires. L’un d’entre eux est allé jusqu’à poser sur son pupitre un fœtus dans un bocal au moment d’intervenir. Leur hargne a bouleversé Simone Veil. Il m’est arrivé, une fois, de la retrouver en larmes dans les couloirs de l’Assemblée. Je me suis assise à côté d’elle pour lui dire toute ma solidarité. Nous n’étions pas bien nombreuses dans l’Hémicycle en ce temps-là !
Du côté des communistes, quelle était la nature des débats, dans un parti qui ne s’était que tardivement rallié à la défense du droit à l’avortement et à la contraception ?
Quelques années auparavant, le parti était résolument opposé au droit à l’avortement : il défendait une politique nataliste. Mais les évolutions de la société, des mentalités étaient irrépressibles : elles ont poussé les communistes à réviser leur position, à adopter une politique réaliste. Il fallait vivre dans son temps, tenir compte des aspirations des gens.
Et à l’époque, les avortements clandestins mettaient en danger des centaines de milliers de femmes…
J’ai connu des femmes qui ont avorté clandestinement. Le recours aux aiguilles à tricoter était une mutilation très courante. C’était inhumain. J’étais maire de Bagnolet à l’époque. Une infirmière y était connue pour aider les femmes à avorter. Tout le monde le savait. Si elle avait été dénoncée, elle aurait été arrêtée, emprisonnée. Au procès de Bobigny, Gisèle Halimi a beaucoup fait pour dénoncer cette injustice.
Qu’avez-vous ressenti quand la loi Veil a été adoptée ?
Je garde le souvenir fort d’une reconnaissance extraordinaire du droit des femmes. C’était un sentiment de libération : les femmes n’avaient plus à subir des grossesses non désirées. Cette victoire a marqué toute une génération, elle représentait un pas vers l’égalité, dans un moment de bataille pour l’émancipation. Cette bataille doit être poursuivie : un droit n’est jamais acquis pour toujours, et le droit à l’IVG reste la cible d’attaques, de remises en cause.
Le PCF va lancer ses assises de la protection de l’enfance
A l’occasion du 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, le PCF a décidé de lancer la préparation d'assises de la protection de l’enfance pour répondre aux immenses besoins dans notre pays.
400 000 enfants sont en danger en France. 20 ans, c’est l’espérance de vie en moins d’un enfant confié à l’aide sociale à l’enfance. 38 milliards de surcoûts liés à la prise en charge des traumas de l’enfance.
Derrière ces chiffres chocs, la réalité est alarmante : les conditions de prise en charge et d’accueil des enfants se dégradent, faute de moyens, faute de vocations aussi pour des personnels non reconnus, exténués.
Certains départements connaissent un nombre si important d’enfants suivis que des scandales éclatent, où l’on découvre que des enfants ont été placés auprès de personnes sans agrément où des jeunes filles et garçons laissés seuls dans des hôtels sont la proie de prédateurs, proxénètes et trafiquants ; et certains se suicident.
La justice est dépassée et les magistrats se résignent souvent à laisser l’enfant dans sa famille maltraitante en attendant un placement qui peut prendre des mois. Les services des départements sont dépassés. Les assistantes familiales sont dépassées voire renoncent à assurer leurs missions quand leur propre famille est mise en danger.
Les parents des enfants placés sont aussi dépassés et déresponsabilisés par un système opaque, quand ils n’ont pas eux-mêmes été placés étant enfants. Les élus sont dépassés également, eux qui doivent arbitrer au sein des départements, dans les collectivités avec des moyens toujours insuffisants.
C’est donc fort de ce réseau d’élus départementaux, de travailleurs sociaux, d’acteurs du monde de la justice, de l’éducation, des syndicats d’assistantes familiales et des anciens enfants placés que le Parti communiste français a décidé de tenir des assises de la protection de l’enfance en 2025.
L’objectif de ce temps d’échange et de réflexion sera de dresser un inventaire des dysfonctionnements qui font dérailler l’enfance d’une partie de notre population : carences éducatives, violences, justice, placements, financements, départementalisation et déresponsabilisation de l’État, perspectives pour des enfants qui deviendront des adultes, perspectives enfin pour sortir des schémas de reproduction sociale par un véritable plan décennal d’autonomisation des jeunes adultes désocialisés.
Fille d’instituteurs de Haute-Vienne, Madeleine Riffaud naît en 1924 dans un département de la Somme encore profondément marqué par les horreurs de la guerre. À 18 ans, elle rejoint la Résistance.
Très vite, elle est membre du triangle de direction du Front national des étudiants en médecine – rappelons que ce « Front national » a été initié par le communiste Pierre Villon dans le sillage du Front populaire et n’a bien sûr rien à voir avec cette extrême droite alors au pouvoir et que ce FN n’aura eu de cesse de combattre.
Souhaitant participer à la lutte armée, elle est affectée aux FTP. En juillet 1944, elle abat un soldat allemand posté aux abords du pont de Solférino ; elle n’a pas 20 ans. Aussitôt arrêtée, elle est torturée par la police française puis par les Allemands avant de rejoindre la prison de Fresnes. Elle parvient cependant à participer aux combats de la Libération.
Tôt passionnée par la poésie, Madeleine Riffaud écrit des poèmes dès l’adolescence. À la Libération, elle rencontre Paul Éluard qui publie ses premiers textes. Elle rejoint le quotidien Ce Soir que dirige alors Aragon.
Commence une activité de journaliste qu’elle mènera exemplairement pendant plusieurs décennies. La classe ouvrière de France retient son attention, notamment dans La Vie ouvrière, publication de la CGT. Elle se montre tout aussi sensible à la lutte des peuples colonisés. Elle se lie ainsi particulièrement aux causes vietnamienne et algérienne.
En 1958, elle rejoint L’Humanité où elle couvre les guerres coloniales puis la guerre du Vietnam. Elle ne délaisse pas pour autant le sort des travailleuses de France en enquêtant longuement dans le monde de l’hôpital. Cela fournira le matériau pour ce livre marquant, Les Linges de la nuit.
Membre du PCF depuis 1944, elle ne renouvela plus sa carte dans les années 1970 mais continua de se revendiquer « du parti de Gabriel Péri et de Manouchian ». Des années durant, elle se montra toujours disponible pour rappeler aux plus jeunes le sens de ses combats, la mémoire de ses camarades tombés. En avait récemment témoigné le remarquable travail autour de bandes dessinées auquel elle s’était prêtée.
C’est une figure solaire et historique qui nous quitte. Il y a quelques mois, nous célébrions sa trajectoire à l’occasion de son 100e anniversaire. Madeleine Riffaud est morte aujourd’hui. Son œuvre et son exemple demeurent, précieux et inspirants.
Le 2 novembre dernier, sur un plateau de télévision de la chaîne CNews, sans que quiconque, au nom des faits eux-mêmes, ait eu l’idée de lui porter la contradiction, Michel Onfray vient de tenir des propos aussi gravement injurieux qu’absolument infondés à l’égard du Parti Communiste Français et de la CGT : les syndicalistes cheminots et la « gauche de la SNCF » auraient été d’une passivité servile devant les injonctions de l’Occupant et des collaborateurs, exécutant tranquillement les ordres de mort qui leur étaient donnés.
M. Onfray a-t-il pris la peine de se renseigner quelques minutes avant de parler ? Il aurait appris que Pierre Semard, ancien secrétaire général du PCF et dirigeant, en 1939, de la fédération CGT des cheminots, a été fusillé en 1942 à la demande des nazis et élevé en 1949, malgré la guerre froide, au rang de lieutenant-colonel de la Résistance.
Loin d’être un cas isolé, Semard est au contraire le symbole d’une profession qui, bien plus que toutes les autres, s’est engagée dans la Résistance. Les cheminots ont payé de leur sang leur engagement. Près de 9 000 ont péri dans des actes de résistance, 16 000 ont été blessés. 2 500 ont été déportés, dont 1 300 dans les camps nazis. 244 sont « morts au combat ». 112 d’entre eux ont été tués durant la Libération, ainsi que 87 cheminots résistants engagés à la Libération dans la nouvelle armée républicaine.
Les historiens ont montré que la Résistance cheminote a en effet été si large qu’elle a débordé le cadre des seuls cheminots syndiqués et communistes, mais c’est là où la CGT et le PCF étaient les plus forts que la Résistance fut la plus marquée. La seule démonstration que fait Michel Onfray en tenant de pareils propos, c’est sa volonté de réécrire l’Histoire.
Nous ne tolérerons jamais que soient ainsi effacés et niés ces hommes et ces femmes qui prirent tous les risques pour notre liberté, non sans en payer le prix le plus terrible. La liberté d’expression n’implique pas celle de diffamer.
Parti communiste français & Fédération CGT des cheminots
La droite et l’extrême-droite main dans la main pour la marchandisation des femmes !
Des députés de la droite dite "républicaine" et d’extrême-droite ont déposé une proposition de loi (411) visant à soi-disant sécuriser les droits des personnes qui se prostituent pour garantir un exercice plus sûr. « Garantir un exercice plus sur » ! Quelle honte!
Cette PPL représente un recul terrible en matière de lutte contre la prostitution et de respect des femmes. Elle propose tout simplement de pouvoir rouvrir des bordels ramenant la France au temps de l’Occupation.
Assimilation de la prostitution à une « activité professionnelle ».
Cette proposition de loi place la sexualité, les femmes et leurs corps dans le domaine du marché. Elle entérine une vision ultralibérale de la sexualité, donnant à l’acte sexuel une valeur transactionnelle pouvant faire l’objet d’un accord contractuel, telle une simple « prestation de service ».
Cette vision ouvre la voie à la normalisation de l’exploitation sexuelle des femmes, et en particulier des plus marginalisées : les femmes précaires, migrantes, issues des minorités, victimes de la traite, sont les cibles principales du système prostitutionnel. Un système patriarcal et violent, fondé sur l’exploitation des vulnérabilités, dont l’unique raison d’être est de répondre à la demande d’achat d’actes sexuels exprimée par des hommes.
Dépénalisation du proxénétisme et réouverture des bordels : bientôt La Jonquera en France ?
Les députés de droite et d’extrême-droite souhaitent modifier le code pénal afin de dépénaliser le proxénétisme. D’une part en autorisant la « détention » et la « mise à disposition » de lieux de prostitution (art. 225-10) et d’autre part en ajoutant des conditions supplémentaires de « contrainte » ou « d’avantage anormal » pour pouvoir pénaliser le fait de tirer profit d’un lieu de prostitution (art 225-5).
L’ajout de ces critères correspond exactement aux approches législatives désastreuses en Belgique et en Espagne. Leur seul effet fut de permettre l’essor des méga-bordels de La Jonquera et de proxénètes tels que «Dodo la Saumure», en dissimulant leurs activités d’exploitation derrière des relations commerciales faussement libres, profitant de l’incapacité des autorités à prouver les situations de « contrainte » ou « d’avantages anormaux ». Tout cela au détriment de milliers de femmes et de filles précaires et étrangères exploitées impunément.
Une déconnection totale des réalités du terrain et des standards internationaux.
La loi de 2016 en question est une victoire du mouvement féministe, portée par le Parti Communiste Français, la grande majorité des partis de gauche et des syndicats. Ses effets positifs ont été reconnus par la CEDH, le Parlement Européen et la Rapporteuse Spéciale de l’ONU sur les violences contre les femmes. Les associations féministes, de terrain et les survivantes la défendent et demandent plus de moyens et de volonté politique dans son application, pour faciliter l’accès aux parcours de sortie (incluant des titres de séjours pour les victimes étrangères), l’augmentation de l’AFIS, plus de fermeté dans la lutte contre les « clients » et les proxénètes.
Plutôt que d’entendre ces revendications, la droite et l’extrême-droite préfèrent rouvrir les bordels, ramenant la France à l’époque de… l’occupation, juste avant leur abolition par la loi Marthe Richard (1946).
Bloc libéral à l’assemblée : appauvrir les femmes jusqu’à la prostitution ?
Cette proposition de loi est révélatrice d’un cynisme absolu de la majorité de droite/extrême-droite : c’est la majorité qu’elle représente à l’Assemblée qui soutient depuis des années les politiques de casse sociale accentuant la précarité des femmes et leur vulnérabilité à tous les schémas d’exploitation. Après avoir appauvri les femmes, le bloc libéral ouvre désormais la porte à leur marchandisation.
Face à ce recul inédit, le Parti Communiste Français, qui se bat pour l’abolition de la prostitution, continuera de défendre les droits des femmes et mettra toute ses forces contre ce texte. Il continuera à lutter pour libérer la société du capitalisme et du patriarcat, pour mettre fin aux violences faites aux femmes, et réaliser l’égalité entre femmes et hommes dans toutes les sphères de la société.
Le PCF condamne les mesures annoncées hier par le ministre de l'Intérieur, dont l'autocrate d'extrême droite Victor Orban vante désormais les mérites, couvrant ainsi de honte notre pays.
Depuis son arrivée au ministère, Bruno Retailleau multiplie les amalgames honteux entre étrangers, délinquance et criminalité. Avec ses annonces récentes, pour renforcer l'alliance Macron - Barnier - Le Pen, il franchit un pas de plus. Au mépris de la démocratie parlementaire, ses annonces alimentent les idées fascisantes et servent un projet d'exploitation renforcé des immigrés au seul bénéfice du capital et au détriment des droits humains et des intérets des travailleurs français et étrangers.
Alors qu'il est évident que le soutien au développement des pays d'origine des migrants doit être un des leviers de la politique migratoire de la France, l'annonce d'une diminution de l'aide aux pays qui ne délivrent pas de laisser - passer consulaires n’empêchera en rien l'immigration en provenance de ces pays qui connaissent la guerre, la misère et des désastres écologiques resultant des logiques capitalistes.
Le remplacement de la circulaire Valls - dont les conditions de régularisation étaient déjà très restrictives - par une nouvelle circulaire encore durcie, affaiblira quant à lui les droits de tous en renforçant la mise en concurrence des travailleurs entre eux, l'exploitation des femmes et hommes travailleurs sans-papiers et en rejettant des parents d'enfants scolarisés dans notre pays.
Pour le PCF, refuser la régularisation de ces travailleurs et travailleuses, c’est nier la richesse qu’ils et elles apportent à notre pays. Sans elles et sans eux des pans entiers de nos services publics, de nos industries et entreprises du tertiaire ne fonctionneraient plus.
Une réforme remettant en cause l'AME (aide médicale d'état), telle que le propose le ministre, conduirait, comme l'affirme les médecins, à dégrader la santé des patients concernés et de la population toute entière comme l'a montré notamment l'expérience espagnole.
Enfin, l'annonce d'une prolongation jusqu’à deux cent dix jours de la durée de la rétention administrative dans certains cas continue de transformer celle-ci en un outil de politique pénale au mépris de l'institution judiciaire et des droits humains.
Le PCF propose une politique migratoire de la France construite en coopération avec les nations d'Europe et du monde, permettant de s'attaquer aux causes des migrations forcées et pleinement humaine et conforme aux principes de la République et au respect du droit dans toutes ses dimensions nationales et internationales. A l'opposé de la politique proposée par Monsieur Retailleau, l'heure est à la construction de voies légales et sécurisées de migration pour en finir avec le désordre capitaliste au mépris des droits humains.
Exclusif : Périclès, le projet secret de Pierre-Édouard Stérin pour installer le RN au pouvoir
« 150 millions d’euros sur les dix prochaines années » pour promouvoir des « valeurs clés » de l’extrême droite, « servir et sauver la France » : le projet Périclès, dont l’Humanité publie les détails, fixe les ambitions du milliardaire Pierre-Édouard Stérin pour porter le RN au pouvoir.
Patron d’Otium Capital, de Smartbox et du Fonds du bien commun, Pierre-Édouard Stérin continue à démentir. Catholique, conservateur, libertarien et exilé fiscal – il s’est installé en Belgique en 2012 –, celui que l’Humanité Magazine présentait en début d’année comme le « saint patron de l’extrême droite », n’en démord pas. « Je suis engagé, écrit-il à l’Humanité, mais mon engagement n’est pas partisan, à ce titre je revendique cette neutralité. Comme vous avez pu le voir, j’échange et soutiens des personnalités de différents partis et sensibilités de la droite. »
150 millions d’euros pour faire gagner l’extrême droite dans les urnes et dans les têtes
Un document ultra-confidentiel, établi à l’automne 2023 et que l’Humanité a pu consulter, dit pourtant tout le contraire sur une vingtaine de pages dont nous révélons les grandes lignes aujourd’hui. Cette feuille de route vise très explicitement à installer au pouvoir en France une alliance de l’extrême droite et de la droite libérale conservatrice.
Ce projet politique, rédigé comme un business plan de start-up, détaille un plan global et systémique en une série d’étapes savamment coordonnées, avec un rétroplanning, des « cibles » à approcher, des « talents » à recruter…
Avec Périclès, Pierre-Édouard Stérin ambitionne de déployer 150 millions d’euros sur les 10 prochaines années.
Document l’Humanité
Son « nom de code », Périclès, avait déjà été dévoilé par la Lettre A, en avril. Tout comme l’identité de certains de ses protagonistes, issus, pour une bonne part, de la galaxie financière d’Otium Capital ou de réseaux tissés avec des « Républicains », l’entourage de Zemmour ou directement au RN… Mais comme en témoignent nos révélations en détail, cette opération secrète imaginée par Pierre-Édouard Stérin et ses proches, c’est bien plus que ça !
Un acronyme, d’abord, constitué à partir d’une litanie explicite : « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes. » Un objectif, ensuite : « Notre projet découle d’un ensemble de valeurs clés (liberté, enracinement et identité, anthropologie chrétienne, etc.) luttant contre les maux principaux de notre pays (socialisme, wokisme, islamisme, immigration). Pour servir et sauver la France, nous voulons permettre la victoire idéologique, électorale et politique. »
Périclès défend les valeurs de l’extrême droite.
Document l’Humanité
Dans cette grande ambition, autant que pour ses activités de charité – bien ordonnées, toutefois, vers l’école privée ou les anti-IVG – qu’il met systématiquement en avant, l’homme d’affaires ne lésine pas sur les moyens, promettant à Périclès un budget de 150 millions d’euros sur les dix prochaines années.
Pour limiter « le risque légal et réputationnel » d’un tel lien financier, des précautions sont prises. Ainsi, les promoteurs de Périclès ont créé, il y a un an, pile-poil, une « association mère » qui a pour objet de « développer et soutenir tout projet visant au rayonnement de la France, au respect de sa culture, à la préservation de son identité et de ses traditions ». Une autre structure associative, domiciliée à l’adresse du siège parisien d’Otium Capital et du Fonds du bien commun, a été montée au printemps, avec trois des dirigeants recrutés pour Périclès comme représentants légaux.
Au-delà de la phase d’« incubation » de Périclès, Stérin entend s’impliquer à chaque étape : c’est, par exemple, sur le propre réseau social professionnel du milliardaire libertarien que repose une bonne part de la recherche des candidats destinés à constituer une « réserve » de plus de 1 000 personnes « alignées » sur ses valeurs et aptes à gouverner en 2027 en cas de victoire de Le Pen à la présidentielle.
« La réserve est encore au stade de projet », se défend Pierre-Édouard Stérin. Pas davantage de porosité, assure-t-il, entre Périclès et ses différentes structures financières. « Le projet Périclès est séparé des autres projets, notamment du Fonds du bien commun, avec des locaux différents, équipes différentes et flux financiers distincts », répond Stérin à l’Humanité. Également sollicité, Alban du Rostu, directeur du Fonds du bien commun, qui revendique dans son manifeste être « apolitique », n’a pas répondu à nos questions.
« 300 villes à gagner absolument par le RN en 2026 »
Périclès, ce n’est pas seulement une structure et un financement. C’est aussi un programme qui voit loin – jusqu’en 2032 – et qui se décline en autant d’actions multifacettes. L’année dernière, près de 3,5 millions d’euros ont été distribués au titre d’un « essaimage » à des bénéficiaires – non identifiés explicitement – engagés pour « la famille, base de la société », contre la « théorie du genre », pour « la préférence nationale », contre la « laïcité agressive », pour la « place particulière du christianisme » et contre « l’assistanat », etc. Autour de ces thèmes gravite une galaxie de lobbies dirigés par des « auditeurs » de l’Institut de formation politique (IFP), dirigé par Alexandre Pesey, intronisé « conseiller opérationnel » de Périclès.
À ses côtés, Nicolas Govillot, dirigeant de haut rang au sein du Crédit mutuel. « Jusqu’en avril dernier, M. Govillot était en charge de l’investissement pour les Assurances du Crédit mutuel, l’un des investisseurs majeurs en France. De ce fait, il est naturel que M. Govillot ait des échanges avec les principaux investisseurs français, dont monsieur Stérin fait partie, assume un porte-parole des ACM. M. Govillot n’a aucun autre engagement en dehors de ces fonctions. Il n’occupe aucune fonction dans le projet que vous citez. »
Parmi les grands « projets organiques » de l’opération Périclès, engagés en 2023, une « guérilla juridique » conduite par un collectif d’une vingtaine d’avocats, avec à sa tête le Belge Aymeric de Lamotte, qui ambitionne de lancer à terme une quarantaine de procédures par an. Autre mission : du « conseil opérationnel » en vue des municipales, au service exclusif des lepénistes, avec l’objectif de « 300 villes à gagner absolument par le RN en 2026 ».
Objectif annoncé : faire gagner 300 mairies au RN.
Document l’Humanité
Une « école des futurs maires » a été mise en place, il y a trois mois, sous la marque Politicae. Présentées comme « non partisanes » et purement techniques, ces formations en ligne, délivrées par des élus locaux – dont l’un, Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire (Haute-Savoie), figure parmi les candidats LR-RN battus aux législatives –, ne tournent pas encore à plein régime.
Sous la direction de Philippe de Gestas, ex-secrétaire général du Mouvement conservateur – un micro-parti issu des rangs de la Manif pour tous rentré à l’UMP via Sens commun et rallié à Reconquête ! lors des européennes –, Politicae a déjà procédé à plusieurs recrutements avec, pour objectif final, « faire gagner, en 2026, plus de 1 000 maires de petites et moyennes communes ».
Afin d’alimenter le narratif en faveur de l’union des droites extrêmes, Périclès entend encore financer des « baromètres » dédiés à l’insécurité, à l’immigration et à « l’extrême gauche ». L’achat d’un institut de sondage est envisagé. Mais le projet le plus central est sans doute la mise en place du « premier think tank de droite en France ».
Pour parvenir à cet objectif, Périclès n’écarte pas l’option d’un « achat », là aussi, de structures existantes : l’Institut Thomas-More, créé par Charles Millon, ou la Fondation du Pont-Neuf, liée à Charles Beigbeder…
Bien peser le pour et le contre
Document l’Humanité
Installer une « présence proche » avec des responsables politiques d’extrême droite
Dans le document que révèle l’Humanité, une page attire particulièrement l’attention. Y figurent les portraits des grands noms de la droite et de l’extrême droite, de Nicolas Sarkozy à Laurent Wauquiez ou Marion Maréchal, avec lesquelles Périclès entend installer une « présence proche » afin de gagner leur « confiance » et une « influence réelle » sur eux.
Sans surprise, ce sont Marine Le Pen et Jordan Bardella qui figurent au firmament de ce classement. Mais Éric Ciotti y trouve aussi une bonne place. « Comme vous pouvez le constater des échanges sont en cours ou prévus avec des personnalités de toutes les sensibilités de droite, d’Horizons, de LR, de Reconquête, du RN ou de personnalités non affiliées », répond Stérin aux questions de l’Humanité.
Périclès déploie sa toile au sein des politiciens de droite.
Document l’Humanité
Présent dans la salle lors du dévoilement du projet, l’ex-premier ministre François Fillon tempère son implication dans Périclès. « Comme vous le savez, j’ai quitté la vie publique et je ne participe à aucun parti, ni à aucune organisation politique, soutient-il en réponse à nos questions. J’ai rencontré Pierre-Édouard Stérin et assisté à une présentation de son cercle de réflexion, mais je n’y participe d’aucune façon. Je considère cependant que tous les projets pour renouveler la pensée de la droite en France sont les bienvenus et ce n’est pas l’Humanité qui peut contester l’utilité d’une réflexion idéologique et d’écoles de formation des cadres ! »
François Fillon ne serait pas la seule personnalité politique approchée, via le projet Périclès, par Pierre-Édouard Stérin. « Je peux simplement vous confirmer que nous avons échangé avec une demi-douzaine d’anciens ministres de droite des gouvernements de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron au cours des derniers mois », reconnaît l’intéressé. « Le contexte politique actuel a fortement augmenté ma volonté d’agir au service des droites, qui sont majoritaires mais dont la division conduira peut-être à un gouvernement de gauche », ajoute le milliardaire.
Financements à fonds perdu et aide aux « ressources humaines » de campagnes politiques, volonté de poursuivre systématiquement les adversaires devant les tribunaux, conseils stratégiques, menées idéologiques… l’ambition de Périclès dépasse les frontières hexagonales. Un « voyage international (Hongrie) pour inspiration/alliances » est ainsi évoqué. Et, à l’horizon 2027-2032, une « présence dans cinq pays européens ».
Dans une tribune publiée jeudi par le Figaro, l’homme d’affaires officialise l’existence de ce « projet politique au sens noble du terme », selon lui « totalement indépendant » de ses activités économiques. « Je ne suis pas un homme politique et je ne le serai jamais », y assure-t-il.
Auprès de l’Humanité, il insiste sur « la nature confidentielle » du document que nous reproduisons : sa publication serait, prévient-il, constitutive « d’une divulgation du secret des affaires et pourrait exposer votre journal à des poursuites ».
Alors que la crise du logement et l’inflation frappent de plein fouet les étudiants. Le récent reportage sur le recours estudiantin à l’aide alimentaire alerte. À l’heure où trois étudiants sur quatre vivent avec moins de 100 euros par mois, c’est l’urgence sociale sur nos campus.
Par manque d’argent, un étudiant sur dix a dû dormir dans sa voiture ou dehors au cours des douze derniers mois. 54 % des étudiants sautent régulièrement un repas. Un étudiant sur cinq envisage d’arrêter ses études à cause de la vie chère.
Aucune réponse à la hauteur
Contre la précarité étudiante, la ministre fait l’aumône. Le gouvernement asphyxie le secteur du logement social. Avec seulement 82 000 logements sociaux, dont étudiants, ont été financés en 2023. Il prévoit par ailleurs d’économiser 4 milliards d’euros sur les aides au logement en 2024. Dans le même temps, le prix des denrées alimentaires a augmenté de 13,2 % sur l’année 2023.
Face à la situation, la ministre n’annonce qu’une pérennisation des aides aux associations. La réforme des bourses prévue de longue date promet d’ores et déjà de s’inscrire dans la droite ligne de la cure d’austérité infligée à nos services publics. Les subventions accordées durant la pandémie, à l’origine exceptionnelles, deviennent ainsi une politique permanente de charité qui acte le désengagement de l’État de la lutte contre la précarité.
La précarité n’est pas une fatalité
L’Union des étudiants communistes affirme que pour relever les défis à venir, le pays ne peut pas maltraiter sa jeunesse. La précarité est devenue la première cause d’échec à l’université. Cette situation est le fruit de choix politiques, car la précarité n’est pas une fatalité.
L’UEC revendique donc la création d’un revenu étudiant pour permettre à chacun de se consacrer pleinement à ses études, ainsi qu’une politique de construction de 350 000 logements sociaux étudiants et d’encadrement des loyers dans le parc privé.
Léna Raud
Article publié dans CommunisteS, n°983, 14 février 2024.
La nomination de Gabriel Attal comme premier ministre serait, paraît-il, due à sa popularité, acquise dans des fonctions où il n’est jamais resté assez longtemps pour avoir à rendre compte de ses actes. Il serait la personne idéale pour tenir la dragée haute au candidat tête de liste du RN aux élections européennes.
Belle histoire qui ne résiste pas aux faits
: c’est plutôt d’une répartition des tâches qu’il est question pour occuper tout l’espace et n’en laisser aucun aux forces de progrès. Le RN, au moins dans le discours, s’est fait une spécialité des catégories populaires, sans aller bien sûr jusqu’à leur confier les clés de la maison, bien verrouillée par les cadres (dans tous les sens du terme) du parti. Le premier ministre, lui, veut se consacrer aux « classes moyennes ».
Dramatique partage des rôles et des catégories.
C’était déjà l’option choisie par François Hollande, sur le conseil de la fondation Terra Nova qui incitait le Parti socialiste à délaisser les catégories populaires jugées abstentionnistes, donc sans intérêt électoral. François Hollande a été élu, on connaît la suite. C’est la même scène que rejoue le nouveau premier ministre, qui a fait ses premières armes au PS, avant de « cloner » Emmanuel Macron.
Que sont donc ces classes moyennes à qui il dit vouloir consacrer les priorités de sa politique ?
Aucune définition précise ne peut en être donnée. Chacune, chacun peut estimer en faire partie, et donc, être concerné·e par les annonces. Mais l’inverse peut s’entendre aussi. Très pratique pour ménager la chèvre et le chou, et maintenir un flou qui permet de surfer sur les enquêtes d’opinion. Celles-ci montrent justement qu’environ 70 % des Français se sentiraient appartenir aux classes moyennes, un prisme assez large pour une communication illusionniste.
Pourtant, les choses se compliquent quand on demande aux Français de préciser leur sentiment d’appartenance : là on voit apparaître des classes moyennes supérieures, moyennes inférieures, moyennes moyennes, moyennes en voie de déclassement. Très peu, voire pas du tout se sentent aspirés vers les classes supérieures. Très peu aussi se disent appartenir aux classes populaires, dont on sait pourtant qu’elles sont très nombreuses, mais dont l’image sent trop la dévalorisation pour qu’on se dise y appartenir.
Le premier ministre flatte les « classes moyennes » qui, seules d’après lui « travaillent et financent nos services publics et notre modèle social ».
Qui sont les autres, censées ne pas travailler et profiter de la solidarité nationale ? Les catégories sociales supérieures, dans lesquelles se recrute l’essentiel du gouvernement ? Bien sûr que non ! Le premier ministre pointe du doigt ces classes populaires qu’il présente hostiles au travail et vivant aux crochets des autres.
Gabriel Attal se promet de leur faire suer sang et eau, par une nouvelle phase de contre-réformes régressives, dans la droite lignée de celles menées ces dernières années. Dures aux classes populaires, elles n’ont pas épargné les catégories dites moyennes et ont gangrené l’ensemble de la société. Elles ont nourri la poussée du RN.
Pour le faire reculer, il faudrait en prendre le contre-pied et ouvrir de vraies perspectives de progrès social et de démocratie. Ce n’est pas la voie choisie. La campagne des européennes annonce donc moins un duel entre des conceptions opposées qu’un duo pour enfoncer notre pays dans une régression toujours plus antisociale.