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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

politique

La bataille

5 Septembre 2022, 05:59am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Publié le Lundi 5 Septembre 2022

Jean-Emmanuel Ducoin

«Je ne sais pas ce que cest qu’un super­profit.» Nous nous gausserons longtemps de cette phrase assez surréaliste prononcée par Bruno Le Maire, la semaine dernière, devant les adhérents du Medef réunis pour leur Rencontre des entrepreneurs de France annuelle.

Alors que, dans le pays, la colère gronde et se propage à la vitesse des fins de mois difficiles sinon impossibles, le gouvernement, aux abois, poursuit ses provocations et refuse pour l’instant toute idée de «taxation» de ces superprofits, contrairement à nos voisins espagnols et italiens, voire l’Allemagne qui l’envisage désormais. L’enjeu est de taille et, après avoir alimenté «le» feuilleton de l’été, il est devenu celui de la «rentrée» sociale et politique. Et pour cause.

Ce 2 septembre, une grande entreprise française, l’armateur de porte-­conteneurs CMA CGM, a «remis une pièce dans le jukebox» sous la forme dun profit phénoménal enregistré au deuxième trimestre de lannée en cours, 7,6 milliards deuros pour un cumul au premier semestre de près de 15 milliards. Du jamais-vu.

Il y a quelque chose d’obscène et d’indécent à nier cette réalité: les actionnaires et les profiteurs des crises sen mettent plein les poches sans lever le petit doigt en profitant de circonstances exceptionnelles (174 milliards deuros de dividendes redistribués!), pendant que les Français subissent linflation et un coût de la vie croissant qui ruinent leur pouvoir dachat.

 «Taxer en France, cest produire moins en France», répond absurdement Bruno Le Maire, quand Élisabeth Borne, coincée par ces chiffres scandaleux et l’ampleur de la polémique, affirme vouloir laisser le débat ouvert si elle constate que les patrons, d’ici la fin de l’année, n’ont pas redistribué une partie de cette manne en salaires, primes ou baisse des prix – manière bien opportuniste de botter en touche.

Au Parlement, la Nupes n’a pas dit son dernier mot. Mais ce combat fondamental doit aussi devenir l’affaire de tous. D’ores et déjà, 60% des Français souhaitent la taxation de ces superprofits. Voilà lune des grandes batailles politiques qu’il convient de gagner pour répondre, immédiatement, à l’urgence sociale absolue et amorcer le début d’une nouvelle répartition des richesses. Une mobilisation totale est requise pour y parvenir. À commencer dès le 9 septembre, à la Fête de l’Humanité…

 

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Répondre aux urgences pour la France – Résolution du conseil national du PCF

7 Juillet 2022, 09:07am

Publié par PCF Villepinte

Au lendemain de l’élection présidentielle et des élections législatives, alors que les crises s’aggravent violemment, notre pays doit affronter d’immenses défis : la réponse urgente aux difficultés quotidiennes des Français·es, la nécessaire action pour la paix en Europe et contre le réchauffement climatique.

Face aux nouveaux désastres économiques et humains qui s’annoncent et à la crise de régime qui est ouverte, la construction d’une France des Jours heureux pour toutes et tous est plus que jamais à l’ordre du jour.

Désormais privé de majorité à l’Assemblée nationale, le Président de la République n’a pas de majorité pour son projet politique. Emmanuel Macron reste le serviteur zélé de la finance. Il va chercher une majorité avec les forces de droite de l’Assemblée. Refusant tout accord de gouvernement, les communistes appellent à la mobilisation pour mettre en échec ses projets de régression sociale et seront constamment une force de propositions pour répondre aux attentes des citoyen·ne·s, des salarié·e·s.

Dans cette situation inédite, nous alertons les Français·es sur le fait que l’alternative à cette politique ne viendra ni du Rassemblement national dont le projet ne s’attaque en rien aux fauteurs de crise que sont les grands détenteurs de capitaux et veut soumettre le pays à une violente politique xénophobe et raciste, ni des autres forces de droite dont le projet est en réalité très similaire à celui du Président.

Nous, communistes, avons une grande ambition pour la France.

Nous voulons ouvrir la voie à une politique qui tire vraiment les leçons de la pandémie et de la crise et rassembler, dans toutes les villes et villages de France, le monde du travail et de la création, toutes les forces qui seront déterminées à s’unir au service des exigences populaires. Nous pensons qu’une perspective d’espoir pour la France et son peuple exige la remise en cause radicale de la domination du capital, sans laquelle on ne peut agir contre les diktats des marchés financiers.

C’est le sens du projet présidentiel présenté par Fabien Roussel et des propositions portées par les communistes dans la Nouvelle union populaire, écologique et sociale aux élections législatives.

Les 22 député·e·s communistes et d’outre-mer du groupe de la Gauche démocrate et républicaine–Nupes, présidé par André Chassaigne, sont d’ores et déjà engagé·e·s pour être une force de proposition autonome à l’Assemblée et travailler en collaboration avec les autres groupes parlementaires de la Nupes. Avec le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), dont la présidente Éliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, avec nos élu·e·s des collectivités territoriales et l’ensemble des militant·e·s communistes, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines.

Le PCF appelle les forces vives du pays, de gauche et écologistes, sociales et citoyennes, à constituer partout en France des comités d’action, pour débattre des urgences dans chaque territoire, engager des luttes et des initiatives pour résister à toute régression sociale, comme le recul de l’âge de départ en retraite à 65 ans et obtenir des victoires pour changer tout de suite la vie du plus grand nombre. Cela implique des objectifs sociaux et écologiques ambitieux, la mobilisation de moyens financiers et la création de pouvoirs d’intervention des citoyen·ne·s et des salarié·e·s.

En ce sens, les communistes formulent 10 propositions pour la France, qu’il est possible de mettre en œuvre dès les prochains mois :

Porter le Smic et la retraite minimum à 1 500 euros net (1 923 euros brut), augmenter de 10 % le point d’indice des fonctionnaires, contraindre les entreprises à l’égalité salariale femmes-hommes.

Supprimer la TVA sur les produits de première nécessité, passer la TVA de 20 % à 5,5 % sur les carburants et taxer à 30 % le résultat imposable des grandes compagnies pétrolières, rétablir l’ISF.

Garantir la gratuité totale de l’école et pré-recruter 20 000 personnels d’éducation, rembourser les soins à 100 % et pré-recruter 30 000 personnels de santé pour l’hôpital public.

Inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution et consacrer 1 milliard d’euros à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Non prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’Allocation adulte handicapé.

Supprimer « Parcoursup », créer un revenu étudiant d’un montant minimum de 850 euros par mois et lancer un plan « Zéro jeune au chômage ».

Engager un plan de 140 milliards d’euros pour l’égalité des territoires, l’emploi et le climat : développement du mix nucléaire-renouvelables pour renforcer notre souveraineté énergétique, réouverture des petites lignes SNCF et aller vers la gratuité des transports publics urbains, rénovation thermique de 700 000 logements, création d’un fonds alimentaire pour manger sain et à sa faim, accès au numérique pour tous.

Nationaliser de grandes banques privées, au service de l’emploi, de la renaissance industrielle, de la transition écologique et conditionner les aides publiques aux entreprises en fonction d’engagements en faveur de l’emploi, des salaires et du climat.

Création d’un droit de veto et de contre-propositions des salarié·e·s face aux plans de licenciements.

Organisation d’une conférence européenne pour la paix et la sécurité collective et ouverture de négociations pour de nouveaux traités, avec un fonds européen au service des peuples et non de la finance.

Nous serons à l’initiative tout l’été pour aller à la rencontre de nos concitoyen·ne·s avec ces propositions pour le pays, organiser des actions de solidarité pour permettre aux familles populaires de manger sain et à leur faim et de partir une journée à la mer. Et nous donnons à toutes et tous rendez-vous à la Fête de l’Humanité les 9, 10 et 11 septembre prochains pour partager un moment festif et engager en grand le débat politique sur l’alternative à construire avec toutes les forces vives du pays.

2 juillet 2022

 

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Répondre aux urgences du pays

30 Juin 2022, 07:15am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/06/2022 par PCF

 – Extraits de la déclaration de Fabien Roussel du 22 juin

La constitution du groupe de la Gauche démocrate et républicaine au lendemain des élections présidentielle et législatives est essentielle pour la gauche, pour le monde du travail et pour tous les habitant·e·s de France continentale et d’Outre-mer épris de justice sociale et fortement attachés aux valeurs d’une République qui respecte tous ses citoyens. Nous aurons à cœur de nous mettre au service de tous et de porter leurs colères et leurs espoirs, leurs exigences de dignité, de solidarité et d’égalité.

Comme nous nous y sommes engagés au lendemain de l’élection présidentielle, les députés du groupe GDR travailleront de concert avec les autres groupes parlementaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Avec le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste (CRCE), dont sa présidente Éliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines.

L’ensemble des propositions que nous avons défendues lors des élections législatives avec l’alliance de gauche et lors de la campagne présidentielle de «La France des jours heureux» seront au cœur de cette rentrée parlementaire.

C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé au Président de la République ce mardi 21 juin 2022 lors de notre entretien.

Je lui ai à nouveau rappelé, en toute franchise, qu’une grande majorité de nos concitoyen·ne·s rejetaient avec force sa politique, et notamment son projet de réforme portant l’âge de départ en retraite à 65 ans. Mettre à l’ordre du jour cette réforme serait une véritable provocation.

J’ai demandé au contraire que des mesures soient prises sans délai par l’exécutif pour répondre à la crise sociale et économique d’une extrême gravité pour notre peuple et pour l’avenir du pays.

En tête de ces mesures, le pouvoir d’achat :

L’augmentation de 15 % du Smic et du point d’indice des fonctionnaires de 10 % au 1er juillet, ainsi que la reconnaissance stricte des qualifications et de l’ancienneté.

La convocation urgente d’une conférence salariale visant à l’augmentation sensible de tous les salaires.

La hausse des pensions de retraites sur le montant du Smic réévalué et la baisse de la CSG sur les retraites.

La baisse immédiate des prix des carburants par la diminution des taxes.

Le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs.

Un plan d’embauche immédiat pour l’éducation nationale et la santé.

Pour financer ces mesures, j’ai rappelé l’urgence de mieux distribuer les immenses richesses dont dispose le pays. J’ai alerté le chef de l’État sur la hausse des taux et la nécessité d’agir sur la Banque centrale européenne pour obtenir des prêts à taux négatifs. Cela permettrait d’investir massivement dans la transition écologique, dans l’emploi et la recherche, dans le soutien aux TPE et PME.

Pour agir concrètement sur l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, j’ai demandé au Président de la République de convoquer en urgence une réunion avec tous les acteurs intermédiaires pour leur imposer de mettre un terme aux pratiques spéculatives.

Dans le même esprit, et à l’instar de l’Espagne et du Portugal, j’ai proposé que la France décide enfin de sortir du système tarifaire européen, ce qui permettrait de faire baisser sensiblement le prix de l’électricité produite à moindre coût en France.

Par ailleurs, j’ai souhaité interroger le Président de la République sur les initiatives que la France allait prendre concernant le conflit en Ukraine, pour l’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine.

Les Françaises et les Français peuvent compter sur le groupe GDR à l’Assemblée et le groupe CRCE du Sénat pour faire avancer toutes les propositions, les mesures en faveur de la paix comme celles qui répondraient aux urgences sociales et écologiques. µ

Fabien Roussel

secrétaire national du PCF, député du Nord

Mercredi 22 juin 2022

 

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André Chassaigne : « Une participation au gouvernement est exclue »

27 Juin 2022, 08:56am

Publié par PCF Villepinte

Le député communiste André Chassaigne affiche son refus de la main tendue d’Emmanuel Macron et appelle le chef de l’État à faire sa «révolution copernicienne».

Naïm Sakh L'Humanité

Publié le Lundi 27 Juin 2022

Richard DAMORET/REA

Alors qu’Emmanuel Macron a renouvelé Élisabeth Borne dans ses fonctions, malgré l’absence de majorité absolue, André Chassaigne rappelle que la Nupes déposera une motion de censure si la première ministre ne se soumet pas à un vote de confiance des députés. Le communiste se félicite par ailleurs de la progression du groupe GDR, qu’il préside.

Emmanuel Macron charge Élisabeth Borne de bâtir un «gouvernement daction», tendant la main aux groupes parlementaires allant «des communistes à LR», pour adopter ses réformes. Quelle est votre réaction?

Je préférerais que le chef de l’État fasse sa révolution copernicienne, faisant ainsi en sorte de répondre aux enjeux de notre pays: la hausse des salaires, des retraites, le devenir des services publics et les questions environnementales.

Quant à notre posture, la pratique parlementaire des députés PCF reste la même. Nous détricoterons chacune des lois qui nous seront soumises, en sortant les éléments régressifs comme positifs. Mais cela ne signifie pas que nous sommes prêts à voter des lois qui dans leur globalité ne répondront pas aux urgences sociales.

Pour les communistes, il n’est pas question d’une participation gouvernementale, mais de réaliser un travail législatif de fond et d’encourager les mouvements sociaux, sans lesquels aucun bougé de la politique gouvernementale ne sera possible.

D’ailleurs, de quel droit se permet-il d’exclure la France insoumise? Je nadmets pas que lon me donne un diplôme de vertu, ou de valeurs républicaines, en diabolisant une autre composante de la Nupes. Bien évidemment, si Élisabeth Borne ne se soumet pas à un vote de confiance, nous déposerons dans les heures qui suivent une motion de censure, obligeant ainsi chaque député à se positionner.

Les parlementaires PCF réclament de longue date l’inscription dans la Constitution du droit à l’IVG. En 2019, une proposition de loi constitutionnelle présentée par des élus de toute la gauche a été rejetée par LaREM, qui désormais prend cette mesure à son compte. Comment expliquez-vous cette volte-face?

Ces revirements ont cours depuis plusieurs mois. Lors de la précédente mandature, les textes de loi que nous avons portés, parfois avec toute la gauche, ont été balayés d’un revers de la main par la Macronie. Sur l’allocation adulte handicapé, le gouvernement n’a jamais rien lâché, alors que plusieurs groupes sont revenus à la charge.

Et, semble-t-il, l’exécutif pourrait faire machine arrière. Idem sur notre proposition de loi relative aux déserts médicaux, qui instaurent des mesures contraignantes, obligeant notamment les jeunes diplômés à s’y installer. Et maintenant, sur un sujet aussi important que l’IVG, ils reviennent sur un refus. Tant mieux! Mais la politique ne peut se faire à la petite semaine. Cest pour cela que les groupes de la Nupes se sont mis d’accord pour une démarche législative conjointe.

L’intergroupe parlementaire de la Nupes se réunira chaque semaine. En quoi cette instance est-elle utile pour résister au projet de casse sociale d’Emmanuel Macron?

Les quatre groupes de gauche marcheront sur des chemins parallèles, en conservant leurs propositions de loi, leurs niches parlementaires et leurs droits de tirage. Mais il faudra frapper ensemble et l’intergroupe permettra la mise en œuvre d’actions communes et coordonnées.

Les communistes garderont leurs pratiques, leur culture et même parfois leurs désaccords avec le reste de la gauche. D’ailleurs, je me félicite que le groupe GDR se soit renforcé, passant de 16 à 22 membres. Les députés de Guyane Davy Rimane et Jean-Victor Castor, et ceux de Martinique Jiovanny William et Marcellin Nadeau siégeront aux côtés des douze élus PCF et six ultramarins qui composent déjà ce groupe, fort de plusieurs partis politiques qui s’enrichissent mutuellement.

 

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ENTRETIEN Carole Delga : « Je soutiens une gauche de transformation, pas de rupture »

26 Juin 2022, 08:04am

Publié par PCF Villepinte

La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, appelle à reconstruire à gauche. Elle cite les communistes, les socialistes, les écologistes et les radicaux, mais pas les insoumis.

Aurélien SoucheyreL'Humanité

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

PHOTOPQR/L'INDEPENDANT/MAXPPP

La socialiste a dénoncé la participation du PS à la Nupes et soutenu plusieurs candidats dissidents contre la coalition de gauche aux législatives. Estimant qu’il existe un «espace entre le macronisme et le mélenchonisme», elle appelle à proposer un «nouvel engagement».

Macron est finalement arrivé en tête des législatives. Regrettez-vous de ne pas avoir participé à la dynamique de la Nupes, qui lui a contesté le pouvoir et a permis de quasiment tripler le nombre des députés de gauche, assurant de plus au PS, à EELV et au PCF un groupe parlementaire chacun, malgré leurs faibles résultats à la présidentielle?

On peut tirer de nombreux enseignements de cette élection, mais le fait que les Français voulaient Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre n’en fait pas partie. Et les voix portées sur la Nupes en 2022 ne progressent pas par rapport à la gauche en 2017. Il y avait un autre espace, sans cette sur-personnalisation de l’élection. Il fallait mieux associer les territoires, faire confiance aux meilleurs candidats sur le terrain, travailler à une union de gauche écologiste, européenne et laïque.

Dans les villes, les départements et les régions, nous avons noué des accords programmatiques à notre échelle, avec le PCF, EELV, le PS et les radicaux. L’union, nous l’avons faite et ça fonctionne bien. Un Français sur deux est à 10 euros près quand il fait ses courses… C’est à cela qu’il faut s’attaquer. Les tambouilles politiques qui ont mené à cet accord électoral ne sont pas la préoccupation des gens, et l’abstention le démontre. Ils veulent qu’on trouve des solutions concrètes à leur quotidien, que l’avenir gomme les inégalités sociales pour leurs enfants, que nous agissions vite et fort face à la crise climatique… Pour cela, la confusion n’est pas la solution. Quand le peuple est en colère, les responsables politiques doivent agir avec clarté, cohérence et éthique.

Au second tour des législatives, la Macronie n’a pas clairement appelé à battre le RN face à la gauche. Que pensez-vous du «ni-ni» et du discours tenant à mettre la Nupes et l’extrême droite au même niveau de danger?

Au soir du premier tour, j’ai lancé deux appels clairs: voter pour le candidat opposé à celui de lextrême droite, quel que soit son parti dappartenance, et voter à gauche. Je suis une femme de gauche et, en cohérence et en responsabilité, je refuse de laisser un quelconque espace à l’extrême droite. Malheureusement, cela fait plusieurs élections que les politiques n’ont pas la même clarté. Le score du second tour et l’entrée massive du RN à l’Assemblée sont le prix que nous payons des stratégies de «pas une voix pour» qui font la place à labstention, au vote blanc et nul, au «ni, ni» ou au «cas par cas». Face aux théories xénophobes et identitaires du RN, nous ne devons rien céder.

Les macronistes sont sans majorité absolue et font des appels du pied au groupe LR et même au groupe RN pour voter les lois. Appelez-vous les députés de gauche à être dans une opposition résolue à Macron, ou pensez-vous qu’il reste un espoir de coconstruction sur certains textes?

Il ne peut y avoir un espace de coconstruction dans l’intérêt de la France que si le projet change. Celui de la majorité présidentielle, très dur avec les plus fragiles, ne peut recueillir l’adhésion de la gauche, c’est évident. Nous entendons tous les appels, mais le plus important n’est pas d’obtenir une majorité, mais de proposer des solutions de solidarité pour les gens.

La retraite à 65 ans sans prise en compte de la pénibilité n’en est pas une. Pas plus que le RSA conditionné à une activité, qui revient à brader le prix du travail. Nous devons agir pour l’accès à la santé, le pouvoir d’achat, l’emploi. En Occitanie, nous nous sommes donné ces moyens, en recrutant des médecins dans les déserts médicaux, en proposant la rentrée scolaire et les transports les moins chers de France, en construisant un pacte pour l’embauche avec 60 partenaires, en aidant les habitants à se déplacer, à faire garder leurs enfants, et à se former dans les métiers verts…

L’extrême droite a obtenu 91 députés, dont 16 dans votre région. Un résultat sans précédent. Que doit faire la gauche pour montrer aux électeurs qu’ils se trompent de colère en votant RN?

En 2021, lors des régionales, j’ai fait reculer l’extrême droite de 10 points par rapport à 2015. Il n’y a pas de miracle, c’est le fruit du travail acharné pour apporter des solutions aux gens. Et c’est le fruit de la clarté. Cette campagne des législatives a été désespérante pour les citoyens.

D’une part, le président de la République a joué la montre en tardant à nommer son gouvernement et en ne mettant aucune conviction dans la campagne. D’autre part, les gauches se sont unies au péril de leurs convictions sur l’Europe, l’Ukraine, la laïcité, le rapport à l’entreprise, la souveraineté industrielle et énergétique. Je le redis, pour gagner la confiance des électeurs, il faut être clair et sincère. On ne doit pas vendre de salades aux gens, on doit agir pour eux.

Considérez-vous qu’il existe un espace politique entre Macron et la Nupes?

Il existe un espace entre le macronisme et le mélenchonisme, c’est une évidence. Il y a, en France, un besoin de gauche, une gauche de transformation sociale, pas une gauche de rupture. Les Français n’en veulent pas. Mais il faut un projet crédible, qui assume son rôle moteur dans la construction européenne. Un projet de gauche laïque, qui permette à chacun de croire ou de ne pas croire, sans jugement et sans entrave.

Un projet qui concilie économie et écologie, au service de l’emploi et de la réussite sociale. Un projet où le travail soit digne et justement rémunéré. C’est ce projet que nous souhaitons reconstruire collectivement, en rassemblant tous ceux qui veulent participer et porter les valeurs de la gauche européenne, écologiste et laïque.

Entendez-vous participer à une refondation du PS et souhaitez-vous qu’Olivier Faure reste premier secrétaire?

La question n’est pas celle des seuls socialistes: cest avec toutes les forces de gauche que nous devons reconstruire, quelles soient citoyennes ou militantes. Nous devons travailler ensemble, avec le PCF, je partage bon nombre des positions de Fabien Roussel, les écologistes, le PRG, mais aussi avec les syndicats, les associations, les entreprises et tous les citoyens qui ont envie de s’engager. Les Français sont sensibles à la politique, mais il faut leur proposer un nouvel engagement pour des projets et des idéaux.

 

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La Nupes scelle son union à l’Assemblée dans un intergroupe

25 Juin 2022, 07:16am

Publié par PCF Villepinte

Comme prévu par leur accord, les composantes de la coalition se sont réunies, jeudi, avec au menu les candidatures aux postes clés de la chambre basse.

Julia Hamlaoui L'Humanité

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

Le 23 juin, insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont tenu la première réunion de l’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

C’est une première, et c’était loin d’être gagné il y a encore quelques mois, mais les députés de gauche sont passés aux actes ce jeudi. Insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont tenu à l’Assemblée nationale la première réunion de l’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

Une instance qui, selon le programme commun de la coalition, doit leur permettre de  «combiner la diversité des ­expressions et la cohérence des décisions» et d’être un lieu «de discussion et de coordination permanente entre ses différentes composantes», «d’élaboration de propositions de loi».

Mais la rencontre est intervenue à l’issue d’une semaine mouvementée. Le second tour des élections législatives a fait de la gauche unie la première force d’opposition, mais du Rassemblement national (RN), son premier groupe hors majorité. Pour contrecarrer le symbole, la France insoumise, à rebours de l’accord signé en mai, a proposé la création d’un groupe unique de la Nupes.

Refus unanime de toutes les autres formations, qui objectent notamment que moyens financiers et temps de parole attribués à chacun en auraient pâti. «Il y a une union à gauche, la Nupes, mais il y a aussi un groupe PS et apparentés» qui sera force de propositions, a encore insisté, jeudi, Boris Vallaud, son nouveau président. «Il faut faire une force de cette diversité et se coordonner», résume le député PCF Pierre Dharréville, quand Fabien Roussel jugeait, quelques jours plus tôt, un groupe indispensable «pour faire entendre notre différence, notre sensibilité et conserver notre liberté de vote».

La commission des Finances doit revenir à l’opposition

Une fois les modalités de fonctionnement de cet intergroupe réglées (il se réunira une fois par semaine), une autre question s’est invitée à l’ordre du jour: celle de candidatures communes aux différentes instances de l’Assemblée nationale, en particulier à la présidence de la commission des Finances. Une commission stratégique dont la tête doit revenir à l’opposition, selon le règlement de l’Assemblée.

Mais le RN espère s’y imposer, alors que la coalition de gauche est plus nombreuse et qu’il est d’usage que la majorité s’abstienne lors du vote. Le risque que l’extrême droite puisse compter sur le renfort de LR – voire du camp présidentiel – n’est pas à exclure alors que le président du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré qu’elle « devrait (lui) revenir» et que l’avis est partagé par Éric Woerth, devenu macroniste.

L’ex-présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, s’est dite, jeudi,  «intéressée» par le poste, mais assure vouloir jouer «collectif» et a proposé une présidence tournante. Car, un autre prétendant est sur les rangs: linsoumis Éric Coquerel. «La commission des Finances revient à la Nupes, et en son sein à la France insoumise», a pour sa part estimé Julien Bayou, fraîchement élu coprésident du groupe écologiste avec Cyrielle Chatelain.

 «Nous nous sommes entendus sur le principe de candidatures communes», a confirmé le nouveau président du groupe PS, Boris Vallaud. «Il y aura un accord de la gauche. Il le faut, nous y sommes favorables», a également fait savoir Pierre Dharréville. Et le député PCF de prévenir: «Si la majorité se mêle au débat, elle aura à en rendre compte.»

 

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Un groupe GDR renforcé pour répondre aux urgences du pays

23 Juin 2022, 06:44am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 22/06/2022 par PCF

 

J’ai la grande fierté d’annoncer le retour du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) à l’Assemblée Nationale. Composé à ce jour de 18 députés contre 16 lors de la précédente législature, notre groupe a reconduit André Chassaigne comme Président !

André Chassaigne poursuit actuellement des discussions avec d’autres députés qui pourraient nous rejoindre encore.

C’est une excellente nouvelle car la constitution du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine, au lendemain des élections présidentielle et législatives est essentielle pour la gauche, pour le monde du travail et pour tous les habitant·e·s de France continentale et d’Outre-mer, épris de justice sociale et fortement attachés aux valeurs d’une République qui respecte tous ses citoyens.

Nous aurons à coeur de nous mettre au service de tous et de porter leurs colères et leur espoir, leurs exigences de dignité, de solidarité et d’égalité.

Comme nous nous y sommes engagés au lendemain de l'élection présidentielle, les députés du groupe GDR travailleront de concert avec les autres groupes parlementaires de la nouvelle union populaire écologique et sociale.

Avec le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste (CRCE), dont sa présidente Eliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines.

L’ensemble des propositions que nous avons défendues lors des élections législatives avec l’alliance de gauche et lors de la campagne présidentielle de "La France des Jours heureux" seront au cœur de cette rentrée parlementaire.

C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé au Président de la République ce mardi 21 juin 2022 lors de notre entretien.

Je lui ai à nouveau rappelé, en toute franchise, qu’une grande majorité de nos concitoyen·ne·s rejetaient avec force sa politique et notamment son projet de réforme portant l'âge de départ en retraite à 65 ans. Mettre à l’ordre du jour cette réforme serait une véritable provocation.

J’ai demandé au contraire que des mesures soient prises sans délai par l’exécutif, pour répondre à la crise sociale et économique d’une extrême gravité pour notre peuple et pour l’avenir du pays. 

En tête de ces mesures, le pouvoir d’achat :

l’augmentation de 15 % du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires de 10 % au 1er juillet, ainsi que la reconnaissance stricte des qualifications et de l’ancienneté

la convocation urgente d’une conférence salariale visant à l’augmentation sensible de tous les salaires

la hausse des pensions de retraites sur le montant du SMIC réévalué et la baisse de la CSG sur les retraites

La baisse immédiate des prix des carburants par la diminution des taxes.

le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs.

Un plan d’embauche immédiat pour l’éducation nationale et la santé

 

Pour financer ces mesures, j’ai rappelé l’urgence de mieux distribuer les immenses richesses dont dispose le pays. J’ai alerté le chef de l’État sur la hausse des taux et la nécessité d’agir sur la Banque Centrale Européenne pour obtenir des prêts à taux négatifs. Cela permettrait d’investir massivement dans la transition écologique, dans l’emploi et la recherche, dans le soutien aux TPE et PME.

Pour agir concrètement sur l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, j'ai demandé au Président de la République de convoquer en urgence une réunion avec tous les acteurs intermédiaires pour leur imposer de mettre un terme aux pratiques spéculatives.

Dans le même esprit, et à l’instar de l’Espagne et du Portugal, j'ai proposé que la France décide enfin de sortir du système tarifaire européen, ce qui permettrait de faire baisser sensiblement le prix de l’électricité produite à moindre coût en France.

Par ailleurs, j’ai souhaité interroger le président de la République sur les initiatives que la France allait prendre concernant le conflit en Ukraine, pour l’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine.

Les Françaises et les Français peuvent compter sur le groupe GDR à l'Assemblée et le groupe CRCE du Sénat pour faire avancer toutes les propositions, les mesures en faveur de la Paix comme celles qui répondraient aux urgences sociales et écologiques.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,

 

Mercredi 22 juin 2022.

 

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Macron face au défi d'une majorité sapée comme jamais

21 Juin 2022, 09:10am

Publié par PCF Villepinte

Législatives. Avec seulement 246 députés, le président doit se contenter d’une majorité relative, deux mois après sa réélection. Il lui faudra nouer des alliances s’il veut légiférer. Pour le chef de l’État c’est le saut dans l’inconnu.

L'Humanité (Aurélien Soucheyre)

Publié le Mardi 21 Juin 2022

 

« Maintenant tu as les mains libres, tu peux faire ce que tu veux», glissait lex-ministre socialiste Marisol Touraine à un Emmanuel Macron tout sourires, le 7 mai dernier, lors de sa seconde investiture présidentielle. Mais c’est peu dire que les Français ont prouvé qu’ils n’étaient pas d’accord. Le régime jupitérien déraille de son orbite. Emmanuel Macron, qui a gouverné les cinq dernières années avec une armée de députés à ses ordres, va devoir apprendre à composer avec une majorité relative (246 sièges) et deux vastes groupes d’opposition (l’intergroupe Nupes et ses 138 députés hors outre-mer, le groupe RN et ses 91 élus).

Un scénario inattendu tant les institutions de la Ve République sont tout entières destinées à assurer le pouvoir du président. Mais les verrous ont sauté. Cette fois-ci, l’élection présidentielle n’a pas phagocyté les législatives qui ont suivi. Le vote de sanction contre Macron, un peu partout dans le pays, a fait voler en éclats les plans du président: la gauche et le RN remportent à peu près le nombre de sièges quils auraient eu si les législatives avaient eu lieu à la proportionnelle. «La situation est inédite. Jamais lAssemblée nationale na connu une telle configuration sous la Ve  République», a concédé la première ministre Élisabeth Borne, dimanche soir.

Une sévère désillusion

D’autant qu’au Palais Bourbon, tout est à reconstruire. Les législatives se sont soldées par une hécatombe sans précédent pour les principaux cadres de la Macronie. Deux piliers de la majorité se sont effondrés: le président de lAssemblée nationale Richard Ferrand lui-même, ainsi que Christophe Castaner, jusquici président du groupe LaREM au Palais Bourbon. Tous les deux ont été battus par la Nupes. Mais ce nest pas tout. Patrick Mignola, président du groupe Modem, premier allié de LaREM? Battu. Sylvain Waserman, vice-président de lAssemblée? Battu. Laurent Saint-Martin, rapporteur général du budget? Battu. Florian Bachelier, premier questeur? «Finito», comme dirait Emmanuel Macron. Le chef de l’État perd ses plus fidèles lieutenants et des rouages essentiels au Parlement.

L’Assemblée va donc redevenir le lieu privilégié de la vie politique. La désillusion est sévère pour une Macronie toute verticale qui va devoir se faire violence pour mettre en débat ses textes de loi et solliciter des soutiens, notamment du côté du groupe LR. Aurore Bergé, députée LaREM des Yvelines, prévient: «Cest notre responsabilité que daller chercher et trouver du compromis, du consensus sur les différents textes. Mais c’est aussi la responsabilité des différentes oppositions: est-ce quelles seront aussi dans une logique de construction de ces compromis avec nous? Ou uniquement dans une logique dobstruction parlementaire?» Une manière d’anticiper une possible paralysie des institutions, et de l’imputer aux oppositions plutôt qu’à son propre échec électoral.

Si les regards se tournent désormais vers LR, c’est que les macronistes auront besoin comme jamais du parti de droite (qui a obtenu 64 sièges avec l’UDI) pour légiférer. Mais le numéro un de LR, Christian Jacob, a déjà dit non au «pacte avec le gouvernement» appelé de ses vœux par l’ex-chef du parti Jean-François Copé. «Nous avons fait campagne dans lopposition, nous resterons dans l’opposition», insiste le président du parti de droite. «Nous ne sommes pas à vendre», confirme le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, tout en précisant: «Nous ne sommes pas des bloqueurs non plus»

De justesse élue députée dans le Calvados, Élisabeth Borne a de quoi se faire du souci. La première ministre a deux épées de Damoclès au-dessus de sa tête. La première: un remaniement imminent. La défaite de trois ministres lors des législatives (Montchalin, Bourguignon, Benin) oblige Emmanuel Macron à repenser son casting. Le Conseil des ministres de mercredi a d’ailleurs été annulé. La technocrate, fraîchement nommée à Matignon, y restera-t-elle? De Manuel Bompard (FI) à Rachida Dati (LR), les oppositions réclament déjà sa tête. Et pour cause: la coalition quelle a conduite lors des législatives a échoué à obtenir la majorité absolue. Son faible score dans le Calvados (52,3%) montre quelle nest pas non plus prophète là où on la parachutée, loin de là.

Mais si jamais Emmanuel Macron lui renouvelait sa confiance, une autre menace surgirait aussitôt puisque la première ministre devra obtenir un vote de confiance, le 5 juillet, dans la foulée de son discours de politique générale. La Nupes envisage déjà une motion de censure. Le RN ne s’est pas prononcé. Et LR ne souhaite pas la voter pour le moment. Mais si jamais il venait à y avoir une alliance Macronie-«Les Républicains», Élisabeth Borne, «trop à gauche» pour LR, serait possiblement poussée vers la sortie. Les tractations ont déjà commencé en coulisses et sur la place publique.

Mais la Macronie, en panique, ne sait plus où donner de la tête. Interrogé sur la possibilité de discuter des textes de loi avec le RN, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a répondu: «Nous verrons comment nous essayons davancer ensemble» sur les bancs de l’Assemblée. La perche tendue a déjà été saisie par le maire d’extrême droite de Perpignan, Louis Aliot, qui a donné ce conseil: «À la place dEmmanuel Macron, je tenterais un gouvernement dunion nationale.»

L’hypothèse d’une dissolution

Reste à savoir, au milieu de ce brouillage des lignes de plus en plus indécis, si la Macronie parviendra à faire fonctionner l’Assemblée nationale, ou si ses choix politiques l’isoleront toujours plus. En cas de paralysie politique totale, il resterait à Emmanuel Macron la possibilité de dissoudre la Chambre des députés. Si le Conseil constitutionnel estime que c’est impossible avant un an, plusieurs spécialistes considèrent que ce délai est obligatoire uniquement après une première dissolution…

Le scénario a quoi qu’il arrive été pour le moment écarté. «Le vote de dimanche, nous devons le respecter et en tirer les conséquences», a fait savoir Élisabeth Borne. «Les électeurs ont tranché», abonde Marc Fesneau, qui appelle à «ne pas jouer avec la Constitution» et invite à relever le défi d’une «Assemblée compliquée dans sa gouvernance».

Le ministre de l’Agriculture se dit même prêt à voir le RN présider la commission des Finances, réclamée par Marine Le Pen, au motif que «constitutionnellement, cest au premier groupe d’opposition que cette présidence revient». Mais le ministre fait ici une lourde erreur. Car notre Loi fondamentale ne prévoit pas du tout une telle obligation. C’est en réalité le règlement de l’Assemblée qui stipule que cette présidence revient à l’opposition.

Et lors du scrutin interne entre les députés de ladite commission, la coutume veut que ceux de la majorité ne prennent pas part au vote. Ce seront donc les élus de la Nupes, fussent-ils divisés en quatre groupes parlementaires de gauche, qui auront ici le dernier mot, car ils constitueront l’opposition la plus fournie. La députée FI Aurélie Trouvé a d’ailleurs fait acte de candidature.

Mais croyant que le gouvernement est «prêt à installer le Front national à la commission des Finances», Jean-Luc Mélenchon a appelé à ce que députés insoumis, écologistes, communistes et socialistes siègent ensemble au sein d’un seul et unique groupe Nupes. «Je pense que cest un élément de clarification dans le chaos qui savance. Ce nest pas une injonction, mais une proposition», a-t-il indiqué, avant d’ajouter: «Je ne propose pas la fusion, il y a des identités distinctes, mais il y a besoin d’être dans une combinaison de combat et pour ça il faut avoir un groupe unique à lAssemblée.»

 L’idée a aussitôt été soutenue par plusieurs députés FI, et aussitôt rejetée par le PS, EELV et le PCF, qui souhaitent chacun avoir leur groupe, comme prévu dans l’accord de la Nupes, en plus d’un intergroupe. L’existence de quatre groupes de gauche assure en outre à chacun un temps de parole consacré lors des explications de vote, la possibilité de créer chacun et chaque année une commission d’enquête parlementaire, en plus d’imposer les textes examinés par l’Assemblée une fois par an.

Tous entendent faire front commun face aux réformes d’Emmanuel Macron. «Il faut continuer à se battre pour les exigences que nous avons portées séparément pendant la campagne présidentielle, et ensemble pour les législatives. Quoi quil arrive, Macron est plus faible que jamais», prévient le porte-parole du PCF, Ian Brossat. «Nous ferraillerons», promet également la députée FI Clémence Guetté, qui précise que le rapport de forces sera bien différent que lors du précédent mandat.

 

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Le roi est nu

20 Juin 2022, 07:35am

Publié par PCF Villepinte

 

Maud Vergnol L'Humanité

Publié le Lundi 20 Juin 2022

 

Une gifle électorale pour le camp ­présidentiel. À l’heure où nous bouclons cette édition, les macronistes seraient numériquement tout juste en tête à l’Assemblée. Mais le chef de l’État pourrait se réveiller ce matin avec une majorité introuvable. C’est une défaite cinglante pour le président fraîchement réélu, dont le deuxième quinquennat s’annonce sous des auspices bien différents de 2017, où LaREM avait raflé à elle seule 308 sièges.

L’arrogance du locataire de l’Élysée, l’indécente campagne confusionniste menée dans l’entre-deux-tours pour caricaturer les candidats Nupes en dangereux croque-mitaines se sont retournées contre lui. Avec plusieurs ministres et ténors hors jeu, dont le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, l’édifice macroniste est ­sérieusement ébranlé, la monarchie présidentielle vacillante.

L’échec est d’autant plus cuisant pour le camp présidentiel qui se présentait comme le meilleur rempart à l’extrême droite que celle-ci, mauvaise surprise du scrutin, réalise une percée historique avec une projection de 80 à 85 sièges… Une première depuis le rétablissement du scrutin majoritaire à deux tours en 1988 qui avait fait disparaître le FN de l’Assemblée malgré sa constante progression dans les urnes.

Mais la gauche de combat, qui entre en force dans l’Hémicycle, représente un adversaire autrement plus redoutable pour le président. Afin de mettre en œuvre son programme de casse sociale, Emmanuel Macron sera obligé de composer avec la droite LR, seule force d’appoint disponible. Un tel attelage, désastreux pour les classes populaires, clarifierait l’imposture du «en même temps». La décomposition du paysage politique orchestrée par le président lui revient comme un boomerang.

La gauche s’impose comme la première force d’opposition. D’une soixantaine de sièges occupés pendant le précédent quinquennat, avec une projection entre 165 à 175 députés, l’Hémicycle se repeint significativement aux couleurs de la Nupes avec de jeunes élus aux profils sociologiques variés. Saluons ici la victoire de Rachel Kéké, première femme de chambre à siéger au Palais-Bourbon!

Bien sûr, ce matin, beaucoup ­d’électeurs seront déçus de voir la majorité échapper à la gauche. Le programme de la Nupes, avec le Smic à 1500 euros, laugmentation des salaires, la retraite à 60 ans, lallocation de 1063 euros pour les jeunes, la planification écologique ne deviendront pas réalité dès cet été. Mais le scénario à l’italienne d’une gauche disparue du paysage politique est écarté.

En dépit d’une opportunité exceptionnelle de sanctionner le néolibéralisme pour seul horizon, et malgré des propositions concrètes de la Nupes pour répondre aux urgences sociales et à la crise climatique, plus d’un Français sur deux (54 %) est resté indifférent à ce qui se jouait dimanche dans les urnes. À nouveau, c’est la frange la plus aisée et la plus âgée, traditionnellement la plus favorable à la droite, qui s’est davantage mobilisée.

C’est là tout le défi des années à venir: repolitiser une société désenchantée qui ne croit plus au pouvoir de la politique tant le «there is no alternative» a ­encrassé les consciences. La performance de la Nupes, dimanche, ­inespérée il y a encore quelques semaines, en est une première et prometteuse étape.

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Législatives : Rachel Kéké, une " essentielle " aux portes de l'Assemblée nationale

17 Juin 2022, 11:15am

Publié par PCF Villepinte

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