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crise

Covid. Des mesures timides face à l’ampleur de la 5e vague

7 Décembre 2021, 07:23am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité  Mardi 7 Décembre 2021

Alexandra Chaignon Olivier Chartrain

Vaccination, recours accru au télétravail, léger renforcement du protocole dans les écoles… à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire, le gouvernement a écarté de nouvelles restrictions malgré la reprise épidémique. Des choix qui posent question.

Alors que la situation sanitaire se dégrade en France et que le nombre de contaminations est en forte progression (50000 nouveaux cas quotidiens, plus de 12000 personnes hospitalisées pour une infection liée au Covid, dont plus de 2200 en soins critiques un seuil qui navait pas été atteint depuis la fin août), lexécutif nenvisage pas à ce stade dimposer de nouvelles restrictions. «La situation est tendue, mais elle n’est pas la même qu’il y a un an», a reconnu le premier ministre, grâce à la vaccination. «Lheure nest pas aux mesures de jauge, confinement et couvre-feu», a-t-il insisté. Pour «ralentir le niveau de circulation du virus», l’exécutif mise à ce stade sur des «mesures de vigilance à lapproche des fêtes de fin dannée», et notamment l’amplification du bouclier vaccinal. Le gouvernement appelle aussi les entreprises à renforcer le recours au télétravail, deux ou trois jours par semaine quand cela est possible, et, comme d’habitude, encourage les gestes barrières, évoquant «lesprit de responsabilité de chacun». Seule «exception» au principe de restriction, les discothèques fermeront à compter de vendredi jusqu’à début janvier.

Priorité de façade à l’éducation

En revanche, dans les écoles primaires, pas grand-chose ne change, alors que c’est là que les contaminations explosent. Le premier ministre l’a répété: «Notre priorité et notre boussole, cest de préserver l’éducation de nos enfants.» Sauf que, dans les faits, on en est loin. Si le nombre de classes fermées pour cause de Covid a été divisé par deux, passant à 4578 le jeudi 2 décembre contre 8890 une semaine auparavant, la situation sanitaire est inversement proportionnelle: vendredi 3 décembre, le nombre de cas positifs parmi les élèves était de 33550. Selon les derniers chiffres de Santé publique France publiés vendredi, le taux dincidence chez les 6-12 ans continue de progresser, à 663 pour 100000, soit + 92 % en une semaine! Et le personnel de l’éducation nationale n’est pas épargné, avec 385 cas supplémentaires en vingt-quatre heures en fin de semaine.

Qu’importe, donc, pour le gouvernement qui se contente de renforcer très légèrement le protocole sanitaire en vigueur, avec un passage au niveau 3 à compter de jeudi 9 décembre: soit le retour au port obligatoire du masque pour tous dans les espaces extérieurs (seulement à lintérieur pour le niveau 2) et la limitation du brassage par classe (et non plus par niveau) lors des temps de restauration. Ni le retour au principe de fermeture de la classe, le premier cas confirmé, que réclament plusieurs syndicats, ni l’avancement d’une semaine des vacances de Noël ne semblaient envisagés. Pas question, donc, de revenir sur la position «école ouverte» soutenue par le ministre de l’Éducation nationale. Ce qui laisse apparaître le fameux protocole comme un instrument non pas sanitaire, mais politique, ayant pour fonction de camoufler l’ampleur de la contamination scolaire et non de la réduire.

Un dépistage famélique

Il faut ajouter à cela le refus persistant de mesures de protection qui auraient dû être mises en œuvre de longue date: installation de capteurs de CO2 dans les lieux fermés, systèmes daération. Et un dépistage famélique: 200000 tests péniblement effectués la semaine dernière alors que 600000 étaient promis dès janvier dernier Le gouvernement a-t-il décidé de laisser l’épidémie s’étendre à l’école et dexposer ainsi les enfants au virus, reprenant à son compte sans lassumer la très discutable théorie de «limmunité naturelle», défendue notamment par la Société française de pédiatrie, à contre-courant du Haut Conseil de santé publique et du Conseil scientifique lui-même? La revue médicale Caducée posait cette question dès le 2 décembre, rappelant au passage que le Covid n’épargne pas les enfants, les hospitalisations pédiatriques montant en flèche et 4 à 13 % d’entre eux, selon l’âge, étant atteints de «Covid long». Si cela devait se confirmer, ce serait médicalement critiquable, éthiquement scandaleux et démocratiquement indéfendable.

Quant à la vaccination des 5-11 ans, elle sera ouverte pour les plus vulnérables à partir du 15 décembre. Pour l’ensemble de cette classe d’âge, le gouvernement attend les avis du Conseil national d’éthique et de la Haute Autorité de santé et l’envisage «si possible dici la fin de lannée». 

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Mettre un coup d’arrêt au désastre sanitaire !

1 Décembre 2021, 13:42pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 01/12/2021 par PCF

Créons partout les conditions de la réussite du 4 décembre !

 

« Il n’y aura ni confinement, ni couvre-feu, ni fermeture anticipée des commerces, ni limitation de déplacement… », a affirmé Olivier Véran lors de sa conférence de presse le 25 novembre dernier. Mais il s’est empressé de rajouter : « La France connaît à son tour une cinquième vague qui sera sans conteste plus forte et plus longue que celle survenue cet été » !

Rassurer d’abord pour ensuite agiter le hochet de la peur panique ! La campagne vaccinale est relancée avec l’extension de la troisième injection : dont acte ! Mais qu’en est-il de la politique des tests, du suivi des personnes-contact ? Qu’en est-il de l’évaluation systématique de l’immunité des personnes vaccinées ?


Beaucoup de questions restent en suspens parce que nous sommes toujours devant une politique à courte vue et le refus de mener une politique de santé qui « pense global ». La raison en est simple : éviter l’implosion du système hospitalier, et surtout ne rien changer à cette politique ultra-libérale et délétère qui considère les dépenses de santé comme un coût insupportable pour le capital financier !


Mais le nouveau variant « provenant » d’Afrique australe risque de remettre « les pendules à l’heure » ! Est-ce que nous devons vivre avec cette menace permanente, vivre avec le vaccin ? Est-ce que les peuples vaccinés doivent vivre, claquemurés dans leurs frontières, face aux peuples non-vaccinés d’Afrique australe, des populations déjà lourdement atteintes par les effets du réchauffement climatique comme en Madagascar ?

Plutôt que de semer un vent de panique, faire appel encore et toujours à la responsabilité individuelle et réprimer les « récalcitrant·e·s », la question à l’ordre du jour : prendre les mesures qui s’imposent dans une telle situation ! Gouverner, en un mot dans l’intérêt général, en France et dans le monde !

 

L’heure est à renforcer nos initiatives, nos mobilisations autour de la pétition de l’Initiative citoyenne européenne (ICE), comme le rassemblement du 30 novembre, à la Bourse à Paris : la conscience grandit autour du « vaccin bien commun », des scientifiques s’engagent dans cette bataille. Mais nous ne pouvons en rester là : ce n’est pas seulement une question humanitaire et de santé ; ce qui est en jeu c’est le sens même de la direction que prend notre société ! 6,5 milliards de vaccins dans le monde et seulement 2,5 % de vacciné·e·s en Afrique : l’apartheid vaccinal a accouché d’un nouveau variant !

La levée des brevets et des droits de propriété intellectuelles est la seule solution pour garantir l’accès de tous les peuples de la planète aux vaccins et traitements : c’est une bataille de haute importance pour tous les communistes à mener conjointement avec le soutien à notre proposition de Pôle public du médicament.


Quand le gouvernement prétend « parler fort », il propose à la communauté nationale, aux hospitaliers en lutte depuis plusieurs années un projet de loi de financement de la Sécurité sociale indigent et qui, contrairement aux discours triomphateurs du ministre de la Santé, va aggraver la situation des hôpitaux publics.


Depuis l’été dernier, le mécontentement grandissant face à un Ségur de la Santé qui a montré très vite ses limites, cumulé à une fatigue généralisée, des pertes de sens, une précarité rampante, provoquent un véritable séisme au sein des services hospitaliers : innombrables sont les soignant·e·s, mais aussi des jeunes médecins qui quittent l’hôpital public. Ces vagues de départs se font dans un environnement de pénurie permanent de tout ! Au-delà de la médiocre polémique sur le nombre de lits fermés, la réalité est bien aujourd’hui des centaines de services d’urgence, de soins intensifs, de pédiatrie, de chirurgie, de psychiatrie qui sont en incapacité de fonctionner.


Partout en région et en Île de France nous assistons bien à des ruptures dans la continuité des soins, des pertes de chance pour des milliers de personnes, par report d’opérations ou de traitement. Le gouvernement doit être tenu comme responsable des aggravations des pathologies et de morts évitables et non-évitées ! C’est un véritable krach sanitaire qui se profile : le gouvernement le craint mais ne fait rien ! Au contraire, il laisse la dégradation s’installer partout, et ce laisser-faire ouvre la voie en grand au secteur privé, qui accueille actuellement soignant·e·s et médecins qui désertent l’hôpital public !!


Après des mois de désarroi, de sidération, d’attentes non-satisfaites, les personnels, avec le soutien large de la population, des élu·e·s et des militant·e·s communistes partout mobilisé·e·s depuis de longs mois, des rassemblements inédits comme à Laval, Luçon, Sedan, Dôle, Draguignan, dans l’Essonne, la Seine-Saint-Denis… ont permis que la mobilisation dans la France entière soit à l’ordre du jour.

Le 4 décembre doit devenir un moment d’ancrage d’une mobilisation de toutes et tous pour l’hôpital public, à Paris et en région.


80 organisations, dont le PCF, conjointement aux organisations syndicales et collectifs d’hospitaliers, ont décidé de joindre leurs forces pour enfin obtenir un Plan d’urgence et permettre à l’hôpital public d’assurer ses missions de soins auprès de la population.


Nos propositions rejoignent les exigences majoritaires, qui cimentent les mobilisations et actions en cours. Créons partout les conditions de la réussite du 4 décembre !

 

Évelyne Vander Heym

commission nationale Santé/Protection sociale

 

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L’égoïsme des puissants

29 Novembre 2021, 08:08am

Publié par PCF Villepinte

Tant que nous ne vaccinerons pas massivement toute la population mondiale, personne ne sera à l’abri. 

Un nouveau variant surgit… et le monde tremble. Rien d’étonnant. Depuis le début de la pandémie, qui a déjà tué entre 5 et 15 millions d’humains, les scientifiques n’ont cessé d’alerter sur cette caractéristique «ordinaire» des virus et leurs variations, plus ou moins dangereuses. D’inédits mutagènes, plus contagieux, semblent être la caractéristique d’Omicron, détecté en Afrique australe. Les mois passent, nous vivons des jours sans fin aux scénarios écrits à l’avance, et le Covid-19 n’en finit plus de nous narguer, tendant sur nos sociétés un miroir cruel, révélant ce qu’il y a de pire au cœur du capitalisme globalisé. Chacun en convient, le coronavirus mute de façon massive dans des zones sans couverture vaccinale, sans doute chez les malades immunodéprimés, trouvant ainsi des moyens pour échapper au système immunitaire. Conclusion? Tant que nous ne vaccinerons pas massivement toute la population mondiale, personne ne sera à l’abri. Nulle part.

L’égoïsme et l’aveuglement des puissants nous mènent à l’abîme. Bientôt deux ans se seront écoulés, et la non-levée des brevets sur les vaccins se révèle pour ce qu’elle est: une monstruosité criminelle! Seule 7% de lAfrique est protégée. Et les populations pauvres de la planète, soumises aux rebonds épidémiques de l’Occident, attendent «l’aumône» des pays riches, sous forme de «redistribution de doses»…

La cupidité des financiers menace l’humanité. Mais que les maîtres du monde, à commencer par les principaux dirigeants politiques, prennent bien conscience que cette pandémie est, pour eux aussi, un test dramatique. Face à leur devoir moral et face à l’Histoire, pousseront-ils l’OMC à lever les brevets et à aider enfin massivement les pays en développement, au moins pour nous protéger en retour – à défaut de compassion envers les damnés de la Terre?

Pendant ce temps-là, le monde riche se barricade, voulant interdire à Omicron d'entrer chez lui. Pourtant, le virus ne se noiera pas dans la Manche ou la Méditerranée dans l’indifférence. En vérité, nous sommes tous concernés par le nationalisme vaccinal et la soumission aux multinationales. Car l’humanité réclame tout le contraire. L’accès aux soins et aux médicaments, comme un droit universel… et non une source de profit pour les actionnaires.

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 29 novembre 2021.]

 

 

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CRISE SANITAIRE ET SANTÉ PSYCHOLOGIQUE   

21 Octobre 2021, 08:58am

Publié par PCF Villepinte

Au plus fort de la première vague, l’urgence n’était pas à la prise en compte des conséquences psychologiques liées au confinement, malgré les alertes. Toutes les générations sont impactées. Le sujet ne peut pas être éludé.

Comme nous le rappelons souvent le bon état de santé d’une population relève de trois composantes : le physique, le psychologique et le social. Au cours du XXe siècle, du fait des progrès de la médecine, la technique autour de la réparation du corps humain a été largement privilégiée, tant au niveau des études de médecine que des choix politiques d’organisation du système de santé. Mais avec le vieillissement de la population, l’émergence des pathologies chroniques et, aujourd’hui, l’épidémie liée au coronavirus, ce mode de fonctionnement a montré ses limites. Du fait de la dégradation du système hospitalier, caractérisé notamment par la faiblesse du nombre de lits de réanimation, tous les moyens et toute l’attention s’est focalisée sur les besoins matériels et techniques.

Effets collatéraux

Dès la première vague, des voix se sont élevées pour signaler les effets collatéraux liées aux différentes mesures prises, plus particulièrement ceux en rapport avec le confinement. Or, les problèmes posés n’ont pas fait l’objet d’une prise en compte à la hauteur de l’importance de la population concernée. Car, sans minimiser le nombre de personnes touchées par le coronavirus, celui-ci reste heureusement minoritaire dans la population et il est même très peu élevé dans certaines tranches d’âge.

Nous pouvons citer les jeunes enfants qui se sont vus privés d’école, c’est-à-dire d’interactions sociales, indispensables à cet âge. De plus en plus de voix s’élèvent en ce qui concerne les plus petits qui ne voient quasiment plus que des personnes masquées, privés ainsi du sourire et de la mimique indispensables à l’expression quand on ne maîtrise pas encore la parole. Les adolescents se sont vus confinés devant des écrans à l’âge où se nouent les premières relations amoureuses et où s’ébauche les premières étapes de l’autonomie avant le passage à l’âge adulte.

Que dire des étudiants qui pour beaucoup n’ont pu effectuer les études qu’ils espéraient, y compris dans le domaine médical où ils ont été réquisitionnés pendant de nombreux mois pour pallier au manque de personnel. La plupart n’ont pu effectuer les stages prévus, indispensables pour valider les diplômes. Le travail de groupe a été réduit à sa plus simple expression. Et ce qui rend cette période de la vie aussi importante, ce qu’on appelle la vie étudiante, c’est-à-dire les sorties entre amis, les activités sportives et culturelles, a été quasiment supprimé. Le résultat est aujourd’hui catastrophique avec des échecs très importants, des abandons complets d’études et des dépressions aggravées par l’absence de perspectives d’avenir positives.

Toutes générations concernées

Chez les adultes en activité professionnelle, la situation est contrastée, mais également source d’inquiétude. Si le télétravail a semblé initialement être plébiscité, notamment pour ceux ayant une bonne insertion professionnelle et des conditions de vie satisfaisantes, cela n’a pas été le cas pour tout le monde. D’ailleurs, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui veulent reprendre une activité majoritairement en présentiel. C’est tout à fait compréhensible et de multiples témoignages font état des difficultés rencontrées. Il s’agit notamment de la frustration des personnes vivant seules face à la succession de réunions en visio-conférences, limitées strictement dans le temps, excluant tous les échanges souvent très fructueux de l’avant ou de l’après, ou encore devant la fameuse machine à café, très souvent source d’inspiration de décisions plus importantes que celles prises en séance. C’est aussi l’incapacité à pouvoir se concentrer en présence de ses jeunes enfants dans le logement, y compris quand on dispose de pièces dédiées, ce qui n’est pas toujours le cas, en particulier dans les grandes villes caractérisées de plus en plus par des logements exigus. Par ailleurs, l’absence d’activité physique associée au grignotage a entraîné une prise de poids chez de nombreuses personnes, ce qui au-delà du problème physique, a un retentissement psychologique important qui s’exprime par le « je me sens mal dans ma peau ».

En ce qui concerne les retraités, la situation n’est guère brillante pour nombre d’entre eux. Étant la population la plus impactée par l’épidémie, la pression psychologique a été très forte avec pour un très grand nombre une réduction drastique des contacts avec les personnes les plus proches, notamment les enfants et les petits-enfants.

Nécessité de lien social

Dans les Ehpad, la suppression des visites a frisé la catastrophe. Heureusement que les représentants institutionnels de ces structures ont milité sans relâche pour pouvoir rétablir les visites le plus rapidement possible. Nous constatons aussi que c’est dans cette population que les trois critères de la santé sont intimement liés et que leur dégradation n’a pas qu’un effet additionnel, mais exponentiel. Quand votre état de santé n’est pas optimal, ce qui est souvent le cas en vieillissant, il est clair que l’environnement social joue un rôle important sur votre état psychologique. Tout cela sans compter le stress lié aux difficultés pour assurer un suivi médical du fait des disponibilités limitées des médecins de ville et des services hospitaliers. Comment ne pas être inquiet et parfois désespéré quand pour la deuxième fois, il vous est annoncé que votre intervention chirurgicale programmée est encore repoussée.

Nous voyons donc qu’il y a urgence à ce que nous retrouvions une vie plus normale qui garantisse à la fois une protection contre le coronavirus, mais qui assure le retour à des conditions nous permettant de recouvrer le meilleur état de santé possible, dans lequel le « moral » revêt une importance majeure.

Dr Christophe Prudhomme
Médecin urgentiste au Samu de Seine et Saint Denis,
porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF)

 

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Surenchère

20 Octobre 2021, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Quand la droite et son extrême, poussés par les nationalistes, ne nous parlent que d’immigration et d'ordo-libéralisme.

Les moments de surenchère, à ce point délirants, démagnétisent l’intérêt général et abîment la politique. La pente est à l’excès, aux débats détournés qui passent en boucle sur nos petits écrans bonapartistes – loin des principales préoccupations des Français.

Alors que nos concitoyens se disent inquiets par leur pouvoir d’achat, les bas salaires et l’avenir de leurs dépenses énergétiques, les représentants de la droite et de son extrême, poussés par les nationalistes, ne nous parlent que d’immigration comme cause de tous nos malheurs, de «grand remplacement», mettant à l’agenda de toutes leurs propositions l’ordo-libéralisme le plus agressif qu’on puisse imaginer, quitte à enfoncer toutes les barrières de la vérité. Une course folle, sur un océan de sondages démonté. Indigne d’un début de campagne.

Les idéologues décrispés n’hésitent plus à se livrer tels qu’ils sont. Ici, on réhabilite Pétain au nom d’une «civilisation» soi-disant en perdition, avec les bons prénoms qui vont avec, et le racisme ordinaire qui l’accompagne. Là, on propose de rouvrir un bagne dit «démocratique» aux îles Kerguelen. Ailleurs, on propose ni plus ni moins de supprimer 150.000 postes dans l’administration, de privatiser à outrance des pans entiers de ce qu’il reste de nos biens-communs et de repousser l’âge du départ à la retraite à 65, 67 ans. N’en jetez plus!

Ce climat ne durera pas. Pour une raison simple: les Français souffrent pour de tout autres raisons. Et ils l’expriment massivement. Plus des trois quarts d’entre eux, selon une étude Opinionway pour les Échos, redoutent une flambée des prix des produits alimentaires, du logement et de l’énergie. Et seul un quart des sondés déclarent avoir «confiance» dans l’action du gouvernement pour en limiter les effets.

Impitoyable réalité. Tandis qu’on voudrait accaparer notre attention par un histrion néopétainiste, le monde capitaliste, lui, poursuit son chemin. N’oublions pas que le patrimoine des 500 plus grosses fortunes de notre pays est passé de 11% du PIB en 2010 à 43% en 2021…

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 20 octobre 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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La France vassalisée

26 Septembre 2021, 08:14am

Publié par PCF Villepinte

Vendredi 24 Septembre 2021

L’Humanité Cathy Dos Santos

 

On allait voir ce qu’on allait voir: un ambassadeur rappelé à Paris, un président et son aréopage outragés par lattitude de lami américain qui humilie son allié français en vendant à sa place des sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie au nom d’une guerre qui ne dit pas son nom avec la Chine… Bref, du Quai d’Orsay aux plus hautes instances de l’État, on promettait une réponse cinglante face au complot ourdi depuis Washington, Londres et Canberra. C’est tout vu. La crise diplomatique entre nos deux pays s’est dégonflée comme un ballon de baudruche. Le communiqué de l’Élysée faisant état de l’entretien téléphonique entre Joe Biden et Emmanuel Macron dit tout de l’obséquiosité du second. Sa langue de bois dissimule mal la vassalisation dans laquelle la France n’en finit plus de sombrer.

Pour tourner la page du scandale des sous-marins, le président français a marchandé une aide pour se dépêtrer du bourbier sahélien. Quelle illusion! Il croit surtout que son homologue lui permettra de relancer son grand rêve d’un pilier européen au sein même de l’Otan qui serait le gage d’une présence accrue de l’Union européenne dans la région indo-pacifique. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Jamais le Pentagone ne partagera son pouvoir absolu sur l’Alliance atlantique. Au contraire. Pour protéger le très influent complexe militaro-industriel états-unien, il tient sa stratégie de la caporalisation des armées européennes.

Le débat sur la sortie de l’Otan et de son commandement intégré est légitime. L’explosion des dépenses militaires, la prolifération des armes nucléaires, la persistance de conflits meurtriers qui déstabilisent le monde et les relations internationales devraient pousser la France à revoir son rôle et sa place au sein de cette organisation héritée de la guerre froide. Les États-Unis, obsédés par leur rivalité avec la Chine, veulent renforcer cet instrument de dissuasion et de domination. La Macronie se plie docilement à leurs desiderata. Notre pays aurait tout à perdre à les suivre dans cette fuite en avant belliciste.

 

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CGT Vaccination: Convaincre et donner les moyens plutôt que de contraindre

13 Juillet 2021, 06:32am

Publié par PCF Villepinte

Alors que le variant Delta se propage rapidement en France faisant craindre une 4ème vague, le gouvernement lance le débat sur l’obligation de vacciner les soignants. Pour la CGT, il ne fait aucun doute que la vaccination du plus grand nombre est essentielle pour sortir de cette pandémie. Elle estime, cependant, qu’il est primordial de convaincre les soignants plutôt que de les contraindre au risque de stigmatiser une profession pourtant déjà bien éprouvée.

Difficile de convaincre pour un gouvernement dont la stratégie tout au long de cette crise est apparue comme un perpétuel cafouillage... Cachant mal qu’il est plus soucieux de maintenir « quoi qu’il nous en coûte » ses choix économiques et sociaux. Pas étonnant alors que la crise de confiance qui le frappe soit plus forte parmi le personnel soignant.

Alors que l’hôpital public et son personnel étaient érigés en exemple pour leur rôle essentiel, l’austérité budgétaire continue de s’appliquer méthodiquement avec son cortège de fermetures de lits, de structures et pour le personnel une intensification du travail, rappels sur leurs jours de congés, affectations faites parfois du jour au lendemain…

Difficile dans ces conditions de donner un sens à cette vaccination quand les autres pans de la politique sanitaire sont abandonnés. En effet, comment par exemple respecter les protocoles, les gestes barrières dans l’urgence permanente et sans nouveaux personnels ?

Le gouvernement pointe du doigt les personnels soignants, mais le problème est plus général... Le manque de confiance dans les institutions touche l’ensemble de la population.

A la CGT, nous pensons que l’un des éléments qui entretient cette défiance est le manque de transparence dans les rapports entretenus entre le secteur pharmaceutique et les acteurs de la santé publique.

Pour la CGT, une bonne façon de clarifier cette relation serait la « levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 » et de mettre en place un pôle public de santé.

Pour la CGT, la priorité pour redonner confiance aux soignants c’est de sortir d’une autre crise, celle que traverse notre système de santé, en lui redonnant les moyens de fonctionner tant du côté de la politique vaccinale que du côté de la politique d’embauche.

  

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Abstention

22 Juin 2021, 16:09pm

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité

Mardi 22 Juin 2021

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93. Il publie, chaque semaine, une chronique dans nos colonnes.

En médecine, l’abstention thérapeutique est la cessation ou la non-initiation d’un traitement dans trois situations: lorsque celui-ci est refusé par un patient; quil nest pas dans lintérêt du patient, ou quil correspond pour le patient à un fardeau disproportionné par rapport au but visé. Le décès du patient peut être une conséquence de ce choix; cependant, contrairement à leuthanasie, le décès n’est pas l’objectif poursuivi.

Au regard de l’abstention massive qui a caractérisé les dernières élections régionales et départementales, il est intéressant de rechercher les analogies entre ces deux situations.

Lire aussi : Premier tour des régionales et des départementales : un rendez-vous manqué avec la démocratie

Lorsque le patient refuse un traitement, il faut un choix délibéré en ayant analysé sa situation et pesé le pour et le contre de l’action. En ce qui concerne le domaine politique, il en va de même dans la grande majorité des cas: ne pas se déplacer pour aller voter résulte bien dun choix réfléchi, même de manière inconsciente, car le citoyen ne voit pas quel bénéfice pourrait lui apporter son geste.

La question de l’intérêt peut être abordée dans les deux acceptions du terme. Dans le sens de la curiosité ou de l’attrait, nous ne pouvons que faire le constat que le débat politique actuel intéresse peu et que la confiance dans les femmes et les hommes politiques est aujourd’hui au plus bas. Quand il s’agit de l’intérêt qui constitue un avantage, qui apporte quelque chose, là aussi, l’électeur ne voit pas quel bénéfice il peut tirer de son acte, alors il s’en abstient.

Lire aussi : Élections. Céline Braconnier : « Nous basculons dans une démocratie de l’abstention »

Le troisième terme est encore plus intéressant. Il s’agit de la disproportion entre l’investissement que nécessite l’action d’exercer son droit de vote et l’objectif visé qui est que cela change quelque chose au quotidien du citoyen et réponde à ses souhaits et aspirations. Car il ne s’agit pas simplement de mettre un bulletin dans l’urne, mais bien de suivre et de s’intéresser à la vie de la cité et à ceux qui l’organisent, ce qui signifie du temps et un engagement.

Le plus important semble, enfin, la conséquence de ce choix. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il n’est pas le chemin qui mène à la mort de notre démocratie parlementaire façon Ve République.

Retrouvez son précédent billet, « Confinement ? », et l’ensemble de ses chroniques.

 

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Exploités et oubliés

9 Juin 2021, 06:10am

Publié par PCF Villepinte

Les travailleurs de «deuxième ligne» attendent toujours la concrétisation de la promesse faite dès le printemps 2020 par l’exécutif. 

Longtemps, ils furent les «invisibles» de la crise pandémique. Les voilà déjà les «oubliés» de l’après… On les appelle les «deuxièmes lignes», ces salariés précaires, mal payés et sans perspective de carrière. Qu’ils soient agents d’entretien, caissiers, magasiniers, aides à domicile, boulangers, maraîchers, ouvriers de l’agroalimentaire ou du bâtiment…, ils n’espèrent rien du «système» qui les broie, les exploite et les maintient ad vitam aeternam dans leur condition de fragilité – au travail comme dans la vie. Particulièrement ­exposés au risque de contamination par le Covid, à cause duquel ils ont payé un lourd tribut, ces 4,6 millions d’employés ont continué à travailler lors des différents confinements. Pour le bien de tous…

Si les soignants, en «première ligne», ont bénéficié d’un train de mesures – très insuffisantes – dans le cadre du Ségur de la santé l’été dernier, ces travailleurs de «deuxième ligne» attendent toujours la concrétisation de la promesse faite dès le printemps 2020 par l’exécutif. Il était question de «prendre mieux en compte» leurs revendications. Et depuis? Rien. Une étude du ministère du Travail a récemment dressé le portrait de ces sacrifiés – singulièrement les femmes. Les salariés des 17 métiers dits de la «deuxième ligne» identifiés ont tous en commun des conditions d’emploi «nettement moins favorables que celles de la moyenne des salariés du privé». Chiffres éloquents: leurs rémunérations sont ainsi inférieures à celles de l’ensemble des salariés d’environ 30%, tirées vers le bas par la trappe aux bas salaires, inférieurs à 1.246 euros net, ce que perçoivent 20% d'entre eux… terrifiante réalité.

Non seulement ces exploités des temps modernes sont exclus par le patronat et le gouvernement de toute possibilité de négociations concernant d’éventuelles revalorisations salariales, mais ils restent soumis aux temps partiels, aux conditions de labeur infernales et aux horaires atypiques qui détruisent les existences familiales. La lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, après vingt-deux mois de mobilisation, devrait nous inciter à une réflexion ­collective, en tant qu’exemple d’action. Et, plus globalement, à la structuration d’une riposte populaire de grande ampleur. 

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 2 juin 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Recalé.e.s

9 Juin 2021, 06:06am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mardi 8 Juin 2021

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93. Il publie, chaque semaine, une chronique dans nos colonnes.

Alors que nous manquons cruellement d’infirmier.e.s dans les hôpitaux, et plus particulièrement à l’AP-HP, plusieurs dizaines de salarié.e.s, en grande majorité des aides-soignant.e.s qui ont réussi l’épreuve de sélection, avec des notes allant de 13 à 20 pour poursuivre des études d’infirmier.e, sont recalé.e.s au motif de crédits insuffisants. Ce mécanisme, appelé promotion professionnelle, est un atout majeur pour les hôpitaux publics puisqu’il s’agit de former du personnel déjà en exercice qui pourra être affecté dès la fin de la formation sur les postes vacants.

Que des raisons financières soient évoquées par le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, est proprement scandaleux, car lui-même s’est répandu sur les ondes depuis plus d’un an pour expliquer qu’il aimerait bien ouvrir des lits supplémentaires pour prendre en charge les malades atteints du Covid-19, mais que c’était impossible, faute de personnels disponibles. Quel Ponce Pilate!

Aujourd’hui, alors qu’il est justement possible de former ces professionnel.le.s, il ne s’en donne pas les moyens et explique aux personnes concernées qu’elles doivent se payer elles-mêmes leurs études, si elles souhaitent les poursuivre. Mais comment imaginer qu’un.e aide-soignant.e qui gagne 1500 euros par mois va pouvoir vivre en arrêtant son travail et en payant ses études pendant trois ans?

La CGT, avec les agent.e.s concerné.e.s, se bat pour obtenir ce financement. Mais, au-delà de cette affaire qui montre bien la duplicité du gouvernement et de ses relais à la tête des hôpitaux, il est urgent de former massivement des professionnels de santé, en leur donnant les moyens de suivre leurs études dans les meilleures conditions.

Nous proposons ainsi de généraliser les contrats de formation qui permettent de payer les étudiant.e.s au Smic pendant leurs études, contre un engagement à servir un certain nombre d’années dans un établissement désigné où des emplois sont disponibles.

Retrouvez son précédent billet, « Enfants », et l’ensemble de ses chroniques.

 

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