Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Le gouvernement nous a annoncé la fin du numerus clausus afin de pouvoir former plus de médecins. Une nouvelle fois, il a menti. Alors que tous les indicateurs sont au rouge pour le nombre de médecins dans les années à venir, des milliers de jeunes qui sont inscrits pour la première fois en première année des études de santé vont être jetés comme des malpropres au mois de juin.
En effet, pour cette année de transition, des places sont réservées pour les étudiants qui pourront pour la dernière fois redoubler, mais cela se fera au détriment des nouveaux entrants. De fait, près de 90 % des inscrits vont se voir refuser l’entrée en deuxième année. Une des raisons invoquées par les présidents d’université est le manque de moyens pour accueillir plus d’étudiants. Visiblement, le « quoi qu’il en coûte » ne vaut pas pour la formation des futurs médecins.
Des associations d’étudiants et de parents d’étudiants se sont créées pour dénoncer ce scandale, mais ils ne rencontrent que peu d’échos. Il faut les soutenir pour obtenir une augmentation substantielle du nombre de places cette année. Cette situation est d’autant plus révoltante que les directions d’hôpitaux sont bien contentes d’avoir des étudiants à disposition pour remplacer le personnel manquant dans les hôpitaux dans cette période de crise. Sans eux, les hôpitaux ne pourraient pas tenir le choc.
Nous en avons assez des effets d’annonce de ce gouvernement qui sont contredits par les faits. Non, le numerus clausus n’a pas été supprimé. Seule une réforme a modifié les modalités de sélection pour l’entrée dans les études de santé, mais le nombre de médecins formés n’augmente pas suffisamment pour répondre au besoin d’une population qui croît et qui vieillit.
Monsieur Macron, ce ne sont pas les cabines de téléconsultations que veulent nous vendre les Google et compagnie qui pourront remplacer les professionnels de santé sur le terrain. La technique ne peut servir qu’à améliorer la qualité de la prise en charge des patients, mais rien de pourra jamais remplacer le contact humain et le nécessaire rapport de confiance qui doit s’établir entre le soigné et le soignant.
Alors que des chiffres tombent cette semaine en cascade sur la croissance de la fortune de milliardaires grâce au Covid-19, une récente note de l’INSEE analyse les conséquences financières des pertes d’emploi entre 2011 et 2015. Être en couple atténue la chute du pouvoir d’achat dans le cas de la perte d’un seul emploi dans le ménage. Mais cette étude n’est pas datée pour mesurer l’aggravation de la situation financière subie depuis un an par des millions de gens.
Depuis l’annonce d’un troisième confinement aux contours mal définis, les médias audiovisuels n’en finissent pas de multiplier les reportages souvent orientés sur la débrouille individualiste, mais aussi sur des sujets anxiogènes concernant notamment la situation des commerces considérés comme «non essentiels» aux yeux de nos gouvernants.
En revanche, on n’aborde guère les conséquences économiques et sociales de la stratégie de gestion de la pandémie sur le fil du rasoir par Emmanuel Macron. Ces conséquences sont en partie différées depuis plus d’un an. On imagine pourtant que le gouvernement tentera de faire payer la facture du «quoiqu’il en coûte» au monde du travail d’ici la fin de cette année 2021 et après.
En attendant, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) vient de publier une étude dont le titre nous dit logiquement: «Être en couple amortit le contrecoup financier d’une perte d’emploi». Cette étude ne parle pas des conséquences économiques et sociales de la pandémie. Mais elle nous dit ceci: «entre 2011 et 2015, 11% des personnes passent sous le seuil de pauvreté l’année de la perte d’emploi.
Leur niveau de vie diminue en moyenne de 4 % par rapport à l’année précédente, où elles avaient une activité salariée. Cette baisse est plus forte chez les personnes vivants seules et celles résidant dans le cœur des agglomérations. Un couple de personnes de sexe différent est davantage fragilisé par la perte d’emploi de l’homme que de la femme».
Les femmes plus souvent que les hommes à temps partiel
L’explication donnée par l’Institut est la suivante: «sur la base des seuls revenus individuels, les hommes contribuent, en moyenne, davantage que les femmes aux revenus du couple (62% contre 38 %). Cette différence est due à une plus grande proportion d’inactivité et d’emploi à temps partiel pour les femmes, mais aussi aux inégalités salariales entre femmes et hommes».
Plus loin, la note de l’INSEE indique que «l’année de la perte d’emploi, le niveau de vie diminue plus fortement pour les personnes ayant un niveau de vie élevé avant le chômage:-9% pour les cadres et professions intellectuelles supérieures, -3% pour les employés (souvent des femmes) et -4% pour les ouvriers. Cependant, ces derniers sont davantage fragilisés: 14% passent sous le seuil de pauvreté contre 12% pour les employés et seulement 5% des cadres».
Dans la mesure où elle est consacrée à ce qu’ont vécu les salariés entre 2011 et 2015 inclus, cette note ne donne aucune indication sur les conséquences de l’actuelle pandémie sur le pouvoir d’achat des ménages confrontés comme jamais au chômage partiel, aux licenciements et à la précarité de l‘emploi.
Mais elle dit que sur les années de 2011 à 2015, ce sont «les salariés de 55 à 59 ans qui ont le niveau de vie le plus élevé, qui perdent le plus», quand ils font l’objet d’un licenciement. On sait aussi que ces personnes sont dans le viseur des patrons de multinationales dans le cadre des plans d’après crise en préparation actuellement.
Le temps partiel contraint est un vecteur de pauvreté
Cette note, signée de Virginie Fabre et Cédric Lacour, précise aussi que «le passage à temps partiel n’a pas le même effet selon qu’il est contraint ou choisi; ce choix peut résulter d’un calcul économique au sein du ménage.
En effet, les personnes subissant un temps partiel sont souvent plus pauvres et ne bénéficient d’aucune compensation financière». On peut donc considérer, sans risquer de se tromper que cette catégorie de précaires ne cesse de croître depuis un an et que cela va continuer.
Toujours entre 2011 et 2015, en passant à temps partiel subi, 12 % des ouvriers passaient sous le seuil de pauvreté. Là encore, on peut penser que les choses sont en train de se s’aggraver considérablement et que cette aggravation risque de durer longtemps.
Il serait donc dommage que l’INSEE attende six nouvelles années pour parler de la dégradation du niveau de vie d’un nombre considérable de salariés et de travailleurs indépendants en France au cours des années 2020 et 2021. Car nous sommes aussi appelés à voter en 2022 pour l’élection du président de la République, laquelle sera suivie de celle des députés. Ce sera donc le moment de faire le bilan de ce quinquennat qui sera probablement le pire de toute la cinquième République.
Au-delà du crash informatique du 6 avril, une réalité apparaît: depuis un an, rien ou presque n’a été fait pour préparer l’école à ce nouveau coup d’arrêt. Une fois de plus, seules l’expérience et la bonne volonté des personnels permettront aux élèves de s’en sortir.
Commençons, le sujet s’y prête, par un peu de latin facile: «Errare humanum est, perseverare diabolicum.» Jean-Michel Blanquer ferait bien de méditer le vieux proverbe qui dit que toute erreur est humaine, mais que sa répétition indique au mieux la négligence, au pire une intention maligne.
Car ce mardi 6avril, un peu plus d’un an après la première fermeture des établissements scolaires, tout montre qu’en dépit des affirmations du ministre, l’éducation nationale n’était pas prête pour une nouvelle période d’école à distance et que le «démerdentiel» va encore rester la règle de base pour les personnels, les élèves et leur famille.
Précautions et bonne volonté
Pourtant, dès le lendemain des annonces d’Emmanuel Macron, les enseignants se sont organisés: réunions pour fixer des règles communes, recensement des équipements numériques des élèves, distribution de ressources et – déjà – de devoirs…
«Nous nous sommes basés sur notre expérience de l’an dernier, explique Jean-Marie Évrard, professeur d’histoire-géographie au lycée Feyder, à Épinay-Sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Nous avions réalisé une enquête pour connaître les outils numériques dont disposaient les élèves. Nous avons choisi de privilégier les outils en ligne existants, afin de leur faciliter les choses.»
Mêmes options pour Dominique (1), qui enseigne les mathématiques
Devant le Stade de France, à Saint-Denis (au nord de Paris), où a été installé un vaccinodrome, ce mardi. (Thomas Samson/AFP)
Tête de liste des insoumis aux régionales en Seine-Saint-Denis, le médecin urgentiste pointe les limites des centres de vaccination géants comme celui qui a ouvert ses portes ce mardi au Stade de France. Une stratégie gouvernementale non adaptée, selon lui, à la situation actuelle marquée par la pénurie de doses de vaccins.
Mardi matin, à Paris, Clémentine Autain a présenté ses têtes de liste pour les départements d’Ile-de-France, alors que les élections régionales doivent se tenir – sauf report – en juin. La députée insoumise postule à la présidence de la région.
Elle rêve de détrôner la droitière au poste, Valérie Pécresse. Le médecin urgentiste Christophe Prudhomme représente la Seine-Saint-Denis. Le syndicaliste est un visage visible de ces derniers mois. La crise a posé la lumière sur les blouses blanches qui défilent sur les plateaux télé. Lorsqu’il a pris le micro pour se présenter, l’urgentiste a – bien évidemment – parlé de la crise sanitaire pour pointer du doigt la stratégie gouvernementale.
Christophe Prudhomme a également évoqué le Stade de France qui s’est transformé en vaccinodrome. Il ne voit pas la chose d’un très bon œil. Il n’est pas le seul chez les insoumis. Certaines têtes, à l’image de Raquel Garrido et William Martinet, ont mis en ligne une pétition pour l’ouverture «immédiate des centres de vaccination partout» en Seine-Saint-Denis.
Le Président du département, Stéphane Troussel, et le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, guettent la situation différemment: ils se félicitent de l’ouverture en grand du Stade de France. Mardi, les socialistes ont inauguré le vaccinodrome avec trois membres du gouvernement: Jean Castex, Gérald Darmanin et Olivier Véran.
Ils ont profité de l’événement pour demander au gouvernement l’élargissement du public éligible - notamment les professeurs et les policiers. Un point commun avec les insoumis. Mais le désaccord sur le vaccinodrome persiste: entretien avec le médecin urgentiste, Christophe Prudhomme.
C’est quoi le souci avec les vaccinodromes ?
Je ne suis pas opposé aux vaccinodromes. C’est une opération efficace lorsque les doses sont suffisantes. Or ce n’est pas le cas aujourd’hui. On en manque cruellement. Du coup, on retire des doses dans certains centres de proximité. Ce n’est pas normal. Le vaccinodrome est un bon outil pour la vaccination de masse, mais encore faut-il avoir des vaccins.
«La libération des brevets, c’est la seule manière de produire un maximum de vaccins rapidement, partout, sur tous les continents. On ne va pas régler le problème en vaccinant seulement les pays riches.»
— Christophe Prudhomme, tête de liste insoumis aux régionales en Seine-Saint-Denis
Vous avez des retours de médecins libéraux sur le sujet ?
Oui, de nombreux retours. Il y a beaucoup de colère. Hier, par exemple, j’ai parlé avec un collègue de Rosny-sous-Bois [en Seine-Saint-Denis, ndlr] qui était furieux. Il s’est vu signifié que sa dotation de vaccins allait être divisée par deux pour fournir le Stade de France.
Franchement, c’est scandaleux. C’est une grotesque opération médiatique. Les Etats-Unis, par exemple, ont mis en place de nombreux vaccinodromes dans des grands stades. Eux, ils peuvent le faire, ils ont les doses suffisantes donc ils vaccinent 10000 personnes par jour et par lieu. Pendant ce temps, nous, en Seine-Saint-Denis, nous allons vacciner 10000 personnes par semaine au stade de France…
Donc les vaccinodromes sont utiles lorsque les doses sont nombreuses ?
Oui. Je ne veux pas mettre en concurrence les vaccinodromes et les centres de proximité. Ce n’est pas le but, il ne faut pas les opposer. Lorsque nous aurons suffisamment de doses, on pourra alimenter tous les sites. En attendant, on ne peut pas déshabiller l’un pour habiller l’autre et jouer les fiers devant les caméras.
Le personnel médical est limité et fatigué. Aujourd’hui, on le mobilise pour de mauvaises raisons: le collègue à Rosny-sous-Bois a passé son week-end à déprogrammer des rendez-vous à cause de sa dotation qui diminue. Et il ne faut pas oublier que le principe du vaccinodrome est intéressant pour les gens qui peuvent se déplacer. Ce n’est pas le cas de tout le monde, notamment des personnes à mobilité réduite, alors que bien souvent elles sont prioritaires.
Le nombre de vaccins a augmenté ces dernières semaines en France, mais il reste insuffisant. Comment faire pour accélérer ?
C’est très simple. Mais les mesures permettant de produire un maximum de vaccins sont refusées par les pays riches, notamment la France. Il y a un dispositif qui permet de lever temporairement les brevets. La libération des brevets, c’est la seule manière de produire un maximum de vaccins rapidement, partout, sur tous les continents.
On ne va pas régler le problème en vaccinant seulement les pays riches: le virus ne s’arrête pas aux frontières. Nous sommes dans une situation de crise majeure, ce qui compte ce ne sont pas les dividendes des actionnaires. Aujourd’hui, je ne sais pas si on mesure l’ampleur de la folie, le secret des entreprises est supérieur à la santé publique. Franchement, on marche sur la tête.
Dans son énième discours auto-satisfait sur la crise sanitaire, Emmanuel Macron a de nouveau appelé les soignants à faire un effort, comme s’il n’en faisait pas depuis des années jusqu’à l’épuisement. Christophe Prudhomme, médecin urgentiste rappelle leurs combats et leur situation aujourd’hui.
L’épidémie liée au coronavirus a submergé, au printemps 2020, un hôpital déjà très mal en point. Cela fait, alors, 2 ans que le mouvement, parti des Ehpad, s’enracine dans l’hôpital, d’abord dans les services d’urgences pour rapidement se généraliser. La première revendication, avant celle des salaires, concerne les effectifs et les lits.
Les besoins pour les services d’urgences sont chiffrés, pour l’ensemble des établissements, à 10 000 emplois supplémentaires. Pour ce qui est des lits, la revendication est celle d’un moratoire à toute fermeture après la saignée subie en 25 ans avec la disparition de 100 000 lits.
Espoirs…
Après la mobilisation massive de l’ensemble des soignants, dès mars dernier, pour gérer avec des bouts de ficelle un afflux de malades graves dans des services de réanimation manquant de tout, un espoir était né. En effet, la capacité d’organisation, l’inventivité des personnels de terrain avec une administration revenue à sa fonction première, c’est-à-dire fournir les moyens pour assurer et répondre aux besoins, avait montré que ce mode de fonctionnement était le bon et devait être privilégié dans ce que certains appelaient alors « le monde d’après ».
…déçus
Mais le retour à la dure réalité, dès le mois de mai, a douché les espoirs de beaucoup. Le retour au « monde d’avant » a été brutal, avec la fermeture des lits de réanimation ouverts en catastrophe et le renvoi des personnels qui s’étaient formés pour apporter des renforts dans ces services.
Ceci, alors que nous réclamions l’ouverture pérenne d’au moins 50% de lits de réanimation en plus, en maintenant en poste tous les agents venus en renfort, en profitant de l’accalmie pour compléter leur formation et être disponibles pour l’hiver à venir. Car, au-delà du débat sur la deuxième vague, nous savions que, comme chaque année, nous manquerions de lits en hiver et que nous en manquerions encore plus avec le coronavirus pourvoyeur d’un grand nombre de malades nécessitant des lits de réanimation.
Or, aujourd’hui, nous ne sommes pas plus nombreux à l’hôpital qu’en janvier 2020 et nous de disposons d’aucun lit supplémentaire. Dans certains établissements, il y a même moins de personnel car certains ont démissionné, déçus par le retour au fonctionnement antérieur, sans autre amélioration que les maigres augmentations de salaire octroyées par le fameux Ségur de la santé.
Si toute augmentation est bonne à prendre, il faut savoir que ce qui a été donné par le Gouvernement compense à peine le blocage des salaires subi depuis 2010, qui fait que les infirmières françaises restent parmi les moins bien rémunérées au sein des pays de l’OCDE.
Épuisement et colère
Le personnel est donc épuisé et en colère. Aujourd’hui, alors que le virus circule activement - ce qui n’est pas étonnant en plein hiver - l’hôpital est sous-tension, alors que le nombre de malades atteints de la Covid-19 n’a rien d’extraordinaire avec, début mars 2021, deux fois moins de malades en réanimation qu’en avril 2020. Si le système tient, c’est encore avec des pis-aller comme la réquisition des étudiants paramédicaux et médicaux à qui il a été demandé d’arrêter leurs études pour venir servir de main-d’œuvre à bon marché sur le terrain.
Et même si certains démissionnent et quittent le navire, les luttes se sont multipliées ces derniers mois, malgré le contexte pas toujours favorable à la mobilisation. L’autre élément marquant est que ces actions sont initiées par un groupe d’organisations rassemblant des syndicats de personnels et de médecins, des collectifs de soignants qui se sont créés lors du mouvement de 2019 et des associations citoyennes, comme la Coordination des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité ou encore le Printemps de la psychiatrie.
Cette unité dans la diversité est une force qui redonne de l’espoir aux personnels, car les initiatives et les mobilisations se succèdent à un rythme soutenu avec un contenu revendicatif de haut niveau.
La mobilisation remotive
La question des salaires n’est pas réglée et la revendication des 300 euros par mois pour tous est le slogan qui permet de poser le problème de la refonte de l’ensemble des grilles de rémunération. En ce qui concerne les lits, l’arrêt de toutes les restructurations impliquant des fermetures est une exigence forte qui commence à peser sur le Gouvernement qui, sans remettre en cause fondamentalement ses projets, commence à reculer, comme à Nancy et sur l’hôpital Nord à Paris.
Mais la question fondamentale reste celle de l’emploi. Le Gouvernement continue à avancer cet argument pour justifier la soi-disant impossibilité d’ouverture de lits supplémentaires. Nous avons chiffré les besoins à 400 000 emplois : 100 000 à l’hôpital, 200 000 dans les Ehpad et 100 000 pour l’aide à domicile.
Dans un premier temps, il s’agit de tarir la fuite des personnels : environ 150 000 infirmières diplômées n’exercent plus leur métier, de très nombreuses aides-soignantes abandonnent leur activité au bout de quelques années du fait de la difficulté du travail et de la faiblesse des rémunérations.
Les solutions existent
Mais la solution que nous mettons en avant est simple. Il s’agit de rétablir ce qui existait jusqu’au début des années 1980, quand il était difficile de recruter dans ces métiers, à savoir la politique des contrats pour les étudiants dès leur entrée en formation.
Cela signifie de rémunérer les étudiants pendant leurs études contre une obligation de servir pendant un nombre d’années proportionnel à la durée de leur formation. Dans la période actuelle, ce type d’engagement peut être particulièrement motivant, d’autant que cela signifie aussi de cotiser dès le début de ses études pour sa retraite. Comme vous pouvez le constater l’avenir des personnels hospitaliers peut s’écrire en termes de progrès si nous nous en donnons les moyens.
« L’épidémie s’emballe. Nous l’avons vu ces dernières semaines. La Seine-Saint-Denis est particulièrement touchée. Ici, les chiffres suivent tous la même courbe exponentielle. On dénombre aujourd’hui 781 contaminations pour 100 000 habitants et ce taux monte à 1 habitant sur 100 pour la tranche d’âge allant de 30 à 49 ans. C’est trois fois plus que la moyenne nationale et vingt fois plus que le seuil d’alerte. Nos hôpitaux ne peuvent plus absorber ce raz-de-marée : 160 % des lits de réanimation sont déjà occupés.
Ce taux d’incidence est plus élevé en Seine-Saint-Denis, car la Covid touche d'abord les ouvriers, les caissiers, les infirmiers, les premiers de corvée qui vivent dans notre département et sont plus exposés à la contamination sur leur lieu de travail et dans les transports. Il est plus élevé car 30 % des logements sont en suroccupation. Il est plus élevé car notre population est jeune et que nos écoles sont devenues un accélérateur de la propagation du virus.
Pour toutes ces raisons, j’appelle à un changement dans la stratégie vaccinale. Les territoires les plus touchés, la Seine-Saint-Denis en tête, devraient faire l’objet d’une priorisation dans la stratégie de vaccination. Le taux d’incidence devrait être pris en compte.
Parce que le variant britannique est plus contagieux et plus dangereux, parce qu’il envoie des catégories plus jeunes de la population en réanimation, nous devons aussi abaisser le critère de l’âge. Ce même critère qui a fait prendre du retard à la Seine-Saint-Denis dans la vaccination, en plus de la fracture numérique.
Il est aussi urgent de vacciner les enseignants et les agents qui travaillent dans nos écoles. A Montreuil, malgré nos efforts pour renforcer nos effectifs, le fonctionnement du service public est aujourd’hui menacé. Nous le subissons déjà : des cantines sont amenées à fermer le midi et les enseignants absents pour cause de contamination sont de moins en moins bien remplacés.
J’appelle donc le Gouvernement à réagir rapidement en augmentant de façon massive le nombre de doses de vaccin disponibles dans notre département, afin d’ouvrir la vaccination à un plus grand nombre et d’enrailler enfin cette courbe exponentielle des contaminations qui menace nos écoles, notre service public, nos vies. »
"J’ai apporté mon soutien hier à a la direction de l’hôpital de Montfermeil et aux personnels, après les récents reportages de nombreux médias sur la situation critique de notre hôpital, dont un reportage au journal de 20 h sur France 2.
Le personnel, épuisé, témoigne du manque de moyens humains accordés à l’hôpital public alors que la pandémie de Covid-19 s’aggrave de nouveau et que le nombre de patients Covid est passé de 60 à 100 en une semaine. Une situation intolérable qui appelle une réponse forte, immédiate et concrète du Ministère de la Santé et de l’Agence Régionale de Santé.
Comme en témoigne Lydia Pierre-Schull, la directrice des soins, il y a au total, tous services confondus, « une quarantaine d’infirmières arrêtées parce qu’elles ne sont pas bien, elles sont épuisées et cette fois-ci, nous n’avons pas d’aide comme l’an dernier ». Effectivement, contrairement à la première vague, l’hôpital ne bénéficie pas de renforts d’élèves infirmiers ni de soignants venus d’autres régions.
Et comme le souligne Marie, infirmière de l’hôpital, « Cela ne s’arrête jamais. On est fatigué, on est constamment là. Les vacances, on a dû les annuler pour le bien-être des patients et des collègues, mais nous sommes épuisé-e-s ».
L’attribution à titre posthume du grade de chevalière de la Légion d’honneur à Elena Mamelli, regrettée directrice des soins de l’hôpital de Montfermeil, décédée en mars dernier après 31 ans de service et à 14 soignant-e-s (médecins, aides-soignantes, agents hospitaliers, mais aussi ouvriers spécialisés) ayant perdu la vie « en allant au contact des malades du coronavirus lors de la première vague de l’épidémie début 2020 » est un hommage mérité à ces femmes et hommes qui seront resté-e-s fidèles à leur engagement de protéger leurs semblables, y compris au péril de leur vie.
Mais si le gouvernement souhaite réellement et concrètement rendre hommage à Elena Mamelli et toutes celles et ceux qui sont tombé-e-s dans la lutte contre la pandémie, il devrait (et aurait déjà dû depuis longtemps) rompre avec sa doctrine de réduction des coûts et redonner de véritables moyens au système de santé publique de notre pays.
Comme en mars dernier, notre tristesse et notre reconnaissance ne peuvent qu’être mêlées de colère au vu des grandes difficultés que continue à vivre notre hôpital."
La semaine dernière étaient découvertes 29 millions de doses d’AstraZeneca dans un entrepôt italien. S’en est suivi des passes d’armes entre l’UE et le Royaume-Uni ou, devrait-on dire, des larmes de crocodiles de part et d’autre. Cet évènement pourrait constituer le nouvel épisode d’un feuilleton télévisé s’il n’illustrait pas de nouveau l’antagonisme entre les besoins de santé publique et les profits des grandes entreprises pharmaceutiques.
En effet, dans un tour de passe-passe dont les dirigeants européens ont désormais le secret, le scandale des retards dans la campagne de vaccination et la pénurie de vaccins... seraient en fait dû à un problème d’exportation et de guerre commerciale.
Mais revenons un peu en arrière. Depuis plusieurs mois maintenant, l’Union européenne a conclu, dans le plus grand secret, des contrats avec les entreprises pharmaceutiques pour financer la recherche et les capacités de production. Le montant de ces contrats ? On l’ignore, mais il est estimé à 2,1 milliards d’euros. Les garanties dans ces contrats ? Elles sont faibles sinon inexistantes. Alors que se passe-t-il exactement ? Tout simplement, les big pharmas, qui comme toute entreprise capitaliste, ont pour objectif principal le profit, jouent la concurrence, font monter les prix et organisent la pénurie.
Dès lors, la seule solution pour sortir de la crise sanitaire n’est pas le nationalisme vaccinal mais bien le développement de la production. Quand bien même demain toute la population européenne serait vaccinée, si les variants continuent à circuler dans le monde le virus et la pandémie seraient toujours là et tout serait à recommencer. Cela, les big pharmas l’ont bien compris et le voient comme une opportunité pour d’avantage de profits encore. Mais de l’autre côté ce sont des vies humaines qui se comptent aujourd’hui par millions (2,5 millions de morts depuis le début de la pandémie).
Le cynisme de la situation se résume bien dans cette question : À combien évaluez-vous une vie humaine ? Autrement dit, combien êtes-vous prêt·e·s à payer pour la sauver ? Des solutions s’imposent pourtant : lever les brevets, mutualiser la production et faire des vaccins et des traitements des biens communs de l’humanité !
En France, le code de la Santé publique et la loi de 2020 autorisent, « si l'intérêt de la santé publique l'exige et à défaut d'accord amiable avec le titulaire du brevet, [...] de soumettre par arrêté au régime de la licence d'office ». La loi du 20 mars 2020 nous permet de réquisitionner les entreprises comme Sanofi à cet effet. Au niveau international, plus de 100 pays menés par l’Inde et l’Afrique du Sud portent cette exigence. Que l’UE et la France arrêtent de les bloquer systématiquement !
La campagne « Pas de profit sur la pandémie » regroupe aujourd’hui plus de 200 organisations au niveau européen, dont plus de 30 au niveau français. Il nous faut encore l’amplifier et construire ce rapport de force pour faire des vaccins et traitements anti-pandémiques des biens communs de l’humanité. Dans la prochaine période, il est essentiel que les élus et les municipalités s’engagent, en soutenant (par des vœux) et en diffusant (dans les médias municipaux, sur les frontons des mairies...) l’initiative citoyenne : https://noprofitonpandemic.eu/fr/ .
Au-delà, il faut sortir la santé des mains du marché. Notre revendication de longue date d’un pôle public du médicament est aujourd’hui largement partagée dans la population et le monde médical. Servons-nous de cette campagne pour mobiliser largement sur ces questions.
Nous ne sommes pas dans une tragédie grecque, la fin n’est pas inéluctable. Alors ensemble sortons de ce mauvais feuilleton que veulent nous vendre nos dirigeants pour faire en sorte que demain notre santé soit un droit et plus jamais une source de profit pour les capitalistes !
La colère gronde dans les établissements des régions les plus touchées par le coronavirus. Droit de retrait, grève envisagée: les enseignants refusent de mettre en danger la vie de tous. Et posent la question de la fermeture.
«C ’est devenu invivable.» La lassitude, la fatigue se font entendre dans la voix de Marie-Hélène Plard. Directrice d’école maternelle en Seine-Saint-Denis, mais aussi cosecrétaire départementale du SNUipp-FSU, elle n’est pourtant pas du genre à baisser les bras. Mais, dans les 19 départements confinés, et plus encore dans le sien, la montée brutale de l’épidémie semble dépasser les limites de ce que le système scolaire et ses acteurs, déjà beaucoup sollicités depuis un an, peuvent endurer. Au point que beaucoup craignent, si des mesures à la hauteur de la menace ne sont pas prises en urgence, que la situation n’échappe à tout contrôle. Jusqu’à envisager, à leur corps défendant, la fermeture des écoles.
«Par manque de moyens, des mesures sanitaires inapplicables»
À Drancy, le lycée Eugène-Delacroix est devenu une sorte de symbole de l’ampleur dramatique prise par la crise sanitaire et de l’incapacité des autorités de l’éducation nationale à y répondre. Dans cet établissement à la fois général, technologique et professionnel de 2 000 élèves, une vingtaine de parents d’élèves sont décédés depuis le début de l’épidémie – soit environ 1 % de familles endeuillées. Les trois membres de l’équipe de direction sont positifs ou cas contacts. Une vingtaine d’enseignants sont malades, le nombre de cas contacts restant indéterminé. La semaine dernière, 54 élèves positifs y étaient recensés et près de 130 cas contacts, ce qui porte le taux d’incidence dans l’établissement au niveau ahurissant de 2500 pour 100000. Rappelons que le seuil d’alerte, qui a déclenché le renforcement des mesures dans les zones concernées, est de 500 pour 100000… Et il s’agit là des chiffres officiels:«Ils minorent la réalité, rappelle un enseignant du lycée que nous appellerons Dominique, puisque c’est du déclaratif.»…