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crise

L’égoïsme des puissants

29 Novembre 2021, 08:08am

Publié par PCF Villepinte

Tant que nous ne vaccinerons pas massivement toute la population mondiale, personne ne sera à l’abri. 

Un nouveau variant surgit… et le monde tremble. Rien d’étonnant. Depuis le début de la pandémie, qui a déjà tué entre 5 et 15 millions d’humains, les scientifiques n’ont cessé d’alerter sur cette caractéristique «ordinaire» des virus et leurs variations, plus ou moins dangereuses. D’inédits mutagènes, plus contagieux, semblent être la caractéristique d’Omicron, détecté en Afrique australe. Les mois passent, nous vivons des jours sans fin aux scénarios écrits à l’avance, et le Covid-19 n’en finit plus de nous narguer, tendant sur nos sociétés un miroir cruel, révélant ce qu’il y a de pire au cœur du capitalisme globalisé. Chacun en convient, le coronavirus mute de façon massive dans des zones sans couverture vaccinale, sans doute chez les malades immunodéprimés, trouvant ainsi des moyens pour échapper au système immunitaire. Conclusion? Tant que nous ne vaccinerons pas massivement toute la population mondiale, personne ne sera à l’abri. Nulle part.

L’égoïsme et l’aveuglement des puissants nous mènent à l’abîme. Bientôt deux ans se seront écoulés, et la non-levée des brevets sur les vaccins se révèle pour ce qu’elle est: une monstruosité criminelle! Seule 7% de lAfrique est protégée. Et les populations pauvres de la planète, soumises aux rebonds épidémiques de l’Occident, attendent «l’aumône» des pays riches, sous forme de «redistribution de doses»…

La cupidité des financiers menace l’humanité. Mais que les maîtres du monde, à commencer par les principaux dirigeants politiques, prennent bien conscience que cette pandémie est, pour eux aussi, un test dramatique. Face à leur devoir moral et face à l’Histoire, pousseront-ils l’OMC à lever les brevets et à aider enfin massivement les pays en développement, au moins pour nous protéger en retour – à défaut de compassion envers les damnés de la Terre?

Pendant ce temps-là, le monde riche se barricade, voulant interdire à Omicron d'entrer chez lui. Pourtant, le virus ne se noiera pas dans la Manche ou la Méditerranée dans l’indifférence. En vérité, nous sommes tous concernés par le nationalisme vaccinal et la soumission aux multinationales. Car l’humanité réclame tout le contraire. L’accès aux soins et aux médicaments, comme un droit universel… et non une source de profit pour les actionnaires.

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 29 novembre 2021.]

 

 

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CRISE SANITAIRE ET SANTÉ PSYCHOLOGIQUE   

21 Octobre 2021, 08:58am

Publié par PCF Villepinte

Au plus fort de la première vague, l’urgence n’était pas à la prise en compte des conséquences psychologiques liées au confinement, malgré les alertes. Toutes les générations sont impactées. Le sujet ne peut pas être éludé.

Comme nous le rappelons souvent le bon état de santé d’une population relève de trois composantes : le physique, le psychologique et le social. Au cours du XXe siècle, du fait des progrès de la médecine, la technique autour de la réparation du corps humain a été largement privilégiée, tant au niveau des études de médecine que des choix politiques d’organisation du système de santé. Mais avec le vieillissement de la population, l’émergence des pathologies chroniques et, aujourd’hui, l’épidémie liée au coronavirus, ce mode de fonctionnement a montré ses limites. Du fait de la dégradation du système hospitalier, caractérisé notamment par la faiblesse du nombre de lits de réanimation, tous les moyens et toute l’attention s’est focalisée sur les besoins matériels et techniques.

Effets collatéraux

Dès la première vague, des voix se sont élevées pour signaler les effets collatéraux liées aux différentes mesures prises, plus particulièrement ceux en rapport avec le confinement. Or, les problèmes posés n’ont pas fait l’objet d’une prise en compte à la hauteur de l’importance de la population concernée. Car, sans minimiser le nombre de personnes touchées par le coronavirus, celui-ci reste heureusement minoritaire dans la population et il est même très peu élevé dans certaines tranches d’âge.

Nous pouvons citer les jeunes enfants qui se sont vus privés d’école, c’est-à-dire d’interactions sociales, indispensables à cet âge. De plus en plus de voix s’élèvent en ce qui concerne les plus petits qui ne voient quasiment plus que des personnes masquées, privés ainsi du sourire et de la mimique indispensables à l’expression quand on ne maîtrise pas encore la parole. Les adolescents se sont vus confinés devant des écrans à l’âge où se nouent les premières relations amoureuses et où s’ébauche les premières étapes de l’autonomie avant le passage à l’âge adulte.

Que dire des étudiants qui pour beaucoup n’ont pu effectuer les études qu’ils espéraient, y compris dans le domaine médical où ils ont été réquisitionnés pendant de nombreux mois pour pallier au manque de personnel. La plupart n’ont pu effectuer les stages prévus, indispensables pour valider les diplômes. Le travail de groupe a été réduit à sa plus simple expression. Et ce qui rend cette période de la vie aussi importante, ce qu’on appelle la vie étudiante, c’est-à-dire les sorties entre amis, les activités sportives et culturelles, a été quasiment supprimé. Le résultat est aujourd’hui catastrophique avec des échecs très importants, des abandons complets d’études et des dépressions aggravées par l’absence de perspectives d’avenir positives.

Toutes générations concernées

Chez les adultes en activité professionnelle, la situation est contrastée, mais également source d’inquiétude. Si le télétravail a semblé initialement être plébiscité, notamment pour ceux ayant une bonne insertion professionnelle et des conditions de vie satisfaisantes, cela n’a pas été le cas pour tout le monde. D’ailleurs, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui veulent reprendre une activité majoritairement en présentiel. C’est tout à fait compréhensible et de multiples témoignages font état des difficultés rencontrées. Il s’agit notamment de la frustration des personnes vivant seules face à la succession de réunions en visio-conférences, limitées strictement dans le temps, excluant tous les échanges souvent très fructueux de l’avant ou de l’après, ou encore devant la fameuse machine à café, très souvent source d’inspiration de décisions plus importantes que celles prises en séance. C’est aussi l’incapacité à pouvoir se concentrer en présence de ses jeunes enfants dans le logement, y compris quand on dispose de pièces dédiées, ce qui n’est pas toujours le cas, en particulier dans les grandes villes caractérisées de plus en plus par des logements exigus. Par ailleurs, l’absence d’activité physique associée au grignotage a entraîné une prise de poids chez de nombreuses personnes, ce qui au-delà du problème physique, a un retentissement psychologique important qui s’exprime par le « je me sens mal dans ma peau ».

En ce qui concerne les retraités, la situation n’est guère brillante pour nombre d’entre eux. Étant la population la plus impactée par l’épidémie, la pression psychologique a été très forte avec pour un très grand nombre une réduction drastique des contacts avec les personnes les plus proches, notamment les enfants et les petits-enfants.

Nécessité de lien social

Dans les Ehpad, la suppression des visites a frisé la catastrophe. Heureusement que les représentants institutionnels de ces structures ont milité sans relâche pour pouvoir rétablir les visites le plus rapidement possible. Nous constatons aussi que c’est dans cette population que les trois critères de la santé sont intimement liés et que leur dégradation n’a pas qu’un effet additionnel, mais exponentiel. Quand votre état de santé n’est pas optimal, ce qui est souvent le cas en vieillissant, il est clair que l’environnement social joue un rôle important sur votre état psychologique. Tout cela sans compter le stress lié aux difficultés pour assurer un suivi médical du fait des disponibilités limitées des médecins de ville et des services hospitaliers. Comment ne pas être inquiet et parfois désespéré quand pour la deuxième fois, il vous est annoncé que votre intervention chirurgicale programmée est encore repoussée.

Nous voyons donc qu’il y a urgence à ce que nous retrouvions une vie plus normale qui garantisse à la fois une protection contre le coronavirus, mais qui assure le retour à des conditions nous permettant de recouvrer le meilleur état de santé possible, dans lequel le « moral » revêt une importance majeure.

Dr Christophe Prudhomme
Médecin urgentiste au Samu de Seine et Saint Denis,
porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF)

 

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Surenchère

20 Octobre 2021, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Quand la droite et son extrême, poussés par les nationalistes, ne nous parlent que d’immigration et d'ordo-libéralisme.

Les moments de surenchère, à ce point délirants, démagnétisent l’intérêt général et abîment la politique. La pente est à l’excès, aux débats détournés qui passent en boucle sur nos petits écrans bonapartistes – loin des principales préoccupations des Français.

Alors que nos concitoyens se disent inquiets par leur pouvoir d’achat, les bas salaires et l’avenir de leurs dépenses énergétiques, les représentants de la droite et de son extrême, poussés par les nationalistes, ne nous parlent que d’immigration comme cause de tous nos malheurs, de «grand remplacement», mettant à l’agenda de toutes leurs propositions l’ordo-libéralisme le plus agressif qu’on puisse imaginer, quitte à enfoncer toutes les barrières de la vérité. Une course folle, sur un océan de sondages démonté. Indigne d’un début de campagne.

Les idéologues décrispés n’hésitent plus à se livrer tels qu’ils sont. Ici, on réhabilite Pétain au nom d’une «civilisation» soi-disant en perdition, avec les bons prénoms qui vont avec, et le racisme ordinaire qui l’accompagne. Là, on propose de rouvrir un bagne dit «démocratique» aux îles Kerguelen. Ailleurs, on propose ni plus ni moins de supprimer 150.000 postes dans l’administration, de privatiser à outrance des pans entiers de ce qu’il reste de nos biens-communs et de repousser l’âge du départ à la retraite à 65, 67 ans. N’en jetez plus!

Ce climat ne durera pas. Pour une raison simple: les Français souffrent pour de tout autres raisons. Et ils l’expriment massivement. Plus des trois quarts d’entre eux, selon une étude Opinionway pour les Échos, redoutent une flambée des prix des produits alimentaires, du logement et de l’énergie. Et seul un quart des sondés déclarent avoir «confiance» dans l’action du gouvernement pour en limiter les effets.

Impitoyable réalité. Tandis qu’on voudrait accaparer notre attention par un histrion néopétainiste, le monde capitaliste, lui, poursuit son chemin. N’oublions pas que le patrimoine des 500 plus grosses fortunes de notre pays est passé de 11% du PIB en 2010 à 43% en 2021…

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 20 octobre 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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La France vassalisée

26 Septembre 2021, 08:14am

Publié par PCF Villepinte

Vendredi 24 Septembre 2021

L’Humanité Cathy Dos Santos

 

On allait voir ce qu’on allait voir: un ambassadeur rappelé à Paris, un président et son aréopage outragés par lattitude de lami américain qui humilie son allié français en vendant à sa place des sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie au nom d’une guerre qui ne dit pas son nom avec la Chine… Bref, du Quai d’Orsay aux plus hautes instances de l’État, on promettait une réponse cinglante face au complot ourdi depuis Washington, Londres et Canberra. C’est tout vu. La crise diplomatique entre nos deux pays s’est dégonflée comme un ballon de baudruche. Le communiqué de l’Élysée faisant état de l’entretien téléphonique entre Joe Biden et Emmanuel Macron dit tout de l’obséquiosité du second. Sa langue de bois dissimule mal la vassalisation dans laquelle la France n’en finit plus de sombrer.

Pour tourner la page du scandale des sous-marins, le président français a marchandé une aide pour se dépêtrer du bourbier sahélien. Quelle illusion! Il croit surtout que son homologue lui permettra de relancer son grand rêve d’un pilier européen au sein même de l’Otan qui serait le gage d’une présence accrue de l’Union européenne dans la région indo-pacifique. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Jamais le Pentagone ne partagera son pouvoir absolu sur l’Alliance atlantique. Au contraire. Pour protéger le très influent complexe militaro-industriel états-unien, il tient sa stratégie de la caporalisation des armées européennes.

Le débat sur la sortie de l’Otan et de son commandement intégré est légitime. L’explosion des dépenses militaires, la prolifération des armes nucléaires, la persistance de conflits meurtriers qui déstabilisent le monde et les relations internationales devraient pousser la France à revoir son rôle et sa place au sein de cette organisation héritée de la guerre froide. Les États-Unis, obsédés par leur rivalité avec la Chine, veulent renforcer cet instrument de dissuasion et de domination. La Macronie se plie docilement à leurs desiderata. Notre pays aurait tout à perdre à les suivre dans cette fuite en avant belliciste.

 

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CGT Vaccination: Convaincre et donner les moyens plutôt que de contraindre

13 Juillet 2021, 06:32am

Publié par PCF Villepinte

Alors que le variant Delta se propage rapidement en France faisant craindre une 4ème vague, le gouvernement lance le débat sur l’obligation de vacciner les soignants. Pour la CGT, il ne fait aucun doute que la vaccination du plus grand nombre est essentielle pour sortir de cette pandémie. Elle estime, cependant, qu’il est primordial de convaincre les soignants plutôt que de les contraindre au risque de stigmatiser une profession pourtant déjà bien éprouvée.

Difficile de convaincre pour un gouvernement dont la stratégie tout au long de cette crise est apparue comme un perpétuel cafouillage... Cachant mal qu’il est plus soucieux de maintenir « quoi qu’il nous en coûte » ses choix économiques et sociaux. Pas étonnant alors que la crise de confiance qui le frappe soit plus forte parmi le personnel soignant.

Alors que l’hôpital public et son personnel étaient érigés en exemple pour leur rôle essentiel, l’austérité budgétaire continue de s’appliquer méthodiquement avec son cortège de fermetures de lits, de structures et pour le personnel une intensification du travail, rappels sur leurs jours de congés, affectations faites parfois du jour au lendemain…

Difficile dans ces conditions de donner un sens à cette vaccination quand les autres pans de la politique sanitaire sont abandonnés. En effet, comment par exemple respecter les protocoles, les gestes barrières dans l’urgence permanente et sans nouveaux personnels ?

Le gouvernement pointe du doigt les personnels soignants, mais le problème est plus général... Le manque de confiance dans les institutions touche l’ensemble de la population.

A la CGT, nous pensons que l’un des éléments qui entretient cette défiance est le manque de transparence dans les rapports entretenus entre le secteur pharmaceutique et les acteurs de la santé publique.

Pour la CGT, une bonne façon de clarifier cette relation serait la « levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 » et de mettre en place un pôle public de santé.

Pour la CGT, la priorité pour redonner confiance aux soignants c’est de sortir d’une autre crise, celle que traverse notre système de santé, en lui redonnant les moyens de fonctionner tant du côté de la politique vaccinale que du côté de la politique d’embauche.

  

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Abstention

22 Juin 2021, 16:09pm

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité

Mardi 22 Juin 2021

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93. Il publie, chaque semaine, une chronique dans nos colonnes.

En médecine, l’abstention thérapeutique est la cessation ou la non-initiation d’un traitement dans trois situations: lorsque celui-ci est refusé par un patient; quil nest pas dans lintérêt du patient, ou quil correspond pour le patient à un fardeau disproportionné par rapport au but visé. Le décès du patient peut être une conséquence de ce choix; cependant, contrairement à leuthanasie, le décès n’est pas l’objectif poursuivi.

Au regard de l’abstention massive qui a caractérisé les dernières élections régionales et départementales, il est intéressant de rechercher les analogies entre ces deux situations.

Lire aussi : Premier tour des régionales et des départementales : un rendez-vous manqué avec la démocratie

Lorsque le patient refuse un traitement, il faut un choix délibéré en ayant analysé sa situation et pesé le pour et le contre de l’action. En ce qui concerne le domaine politique, il en va de même dans la grande majorité des cas: ne pas se déplacer pour aller voter résulte bien dun choix réfléchi, même de manière inconsciente, car le citoyen ne voit pas quel bénéfice pourrait lui apporter son geste.

La question de l’intérêt peut être abordée dans les deux acceptions du terme. Dans le sens de la curiosité ou de l’attrait, nous ne pouvons que faire le constat que le débat politique actuel intéresse peu et que la confiance dans les femmes et les hommes politiques est aujourd’hui au plus bas. Quand il s’agit de l’intérêt qui constitue un avantage, qui apporte quelque chose, là aussi, l’électeur ne voit pas quel bénéfice il peut tirer de son acte, alors il s’en abstient.

Lire aussi : Élections. Céline Braconnier : « Nous basculons dans une démocratie de l’abstention »

Le troisième terme est encore plus intéressant. Il s’agit de la disproportion entre l’investissement que nécessite l’action d’exercer son droit de vote et l’objectif visé qui est que cela change quelque chose au quotidien du citoyen et réponde à ses souhaits et aspirations. Car il ne s’agit pas simplement de mettre un bulletin dans l’urne, mais bien de suivre et de s’intéresser à la vie de la cité et à ceux qui l’organisent, ce qui signifie du temps et un engagement.

Le plus important semble, enfin, la conséquence de ce choix. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il n’est pas le chemin qui mène à la mort de notre démocratie parlementaire façon Ve République.

Retrouvez son précédent billet, « Confinement ? », et l’ensemble de ses chroniques.

 

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Exploités et oubliés

9 Juin 2021, 06:10am

Publié par PCF Villepinte

Les travailleurs de «deuxième ligne» attendent toujours la concrétisation de la promesse faite dès le printemps 2020 par l’exécutif. 

Longtemps, ils furent les «invisibles» de la crise pandémique. Les voilà déjà les «oubliés» de l’après… On les appelle les «deuxièmes lignes», ces salariés précaires, mal payés et sans perspective de carrière. Qu’ils soient agents d’entretien, caissiers, magasiniers, aides à domicile, boulangers, maraîchers, ouvriers de l’agroalimentaire ou du bâtiment…, ils n’espèrent rien du «système» qui les broie, les exploite et les maintient ad vitam aeternam dans leur condition de fragilité – au travail comme dans la vie. Particulièrement ­exposés au risque de contamination par le Covid, à cause duquel ils ont payé un lourd tribut, ces 4,6 millions d’employés ont continué à travailler lors des différents confinements. Pour le bien de tous…

Si les soignants, en «première ligne», ont bénéficié d’un train de mesures – très insuffisantes – dans le cadre du Ségur de la santé l’été dernier, ces travailleurs de «deuxième ligne» attendent toujours la concrétisation de la promesse faite dès le printemps 2020 par l’exécutif. Il était question de «prendre mieux en compte» leurs revendications. Et depuis? Rien. Une étude du ministère du Travail a récemment dressé le portrait de ces sacrifiés – singulièrement les femmes. Les salariés des 17 métiers dits de la «deuxième ligne» identifiés ont tous en commun des conditions d’emploi «nettement moins favorables que celles de la moyenne des salariés du privé». Chiffres éloquents: leurs rémunérations sont ainsi inférieures à celles de l’ensemble des salariés d’environ 30%, tirées vers le bas par la trappe aux bas salaires, inférieurs à 1.246 euros net, ce que perçoivent 20% d'entre eux… terrifiante réalité.

Non seulement ces exploités des temps modernes sont exclus par le patronat et le gouvernement de toute possibilité de négociations concernant d’éventuelles revalorisations salariales, mais ils restent soumis aux temps partiels, aux conditions de labeur infernales et aux horaires atypiques qui détruisent les existences familiales. La lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, après vingt-deux mois de mobilisation, devrait nous inciter à une réflexion ­collective, en tant qu’exemple d’action. Et, plus globalement, à la structuration d’une riposte populaire de grande ampleur. 

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 2 juin 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Recalé.e.s

9 Juin 2021, 06:06am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mardi 8 Juin 2021

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93. Il publie, chaque semaine, une chronique dans nos colonnes.

Alors que nous manquons cruellement d’infirmier.e.s dans les hôpitaux, et plus particulièrement à l’AP-HP, plusieurs dizaines de salarié.e.s, en grande majorité des aides-soignant.e.s qui ont réussi l’épreuve de sélection, avec des notes allant de 13 à 20 pour poursuivre des études d’infirmier.e, sont recalé.e.s au motif de crédits insuffisants. Ce mécanisme, appelé promotion professionnelle, est un atout majeur pour les hôpitaux publics puisqu’il s’agit de former du personnel déjà en exercice qui pourra être affecté dès la fin de la formation sur les postes vacants.

Que des raisons financières soient évoquées par le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, est proprement scandaleux, car lui-même s’est répandu sur les ondes depuis plus d’un an pour expliquer qu’il aimerait bien ouvrir des lits supplémentaires pour prendre en charge les malades atteints du Covid-19, mais que c’était impossible, faute de personnels disponibles. Quel Ponce Pilate!

Aujourd’hui, alors qu’il est justement possible de former ces professionnel.le.s, il ne s’en donne pas les moyens et explique aux personnes concernées qu’elles doivent se payer elles-mêmes leurs études, si elles souhaitent les poursuivre. Mais comment imaginer qu’un.e aide-soignant.e qui gagne 1500 euros par mois va pouvoir vivre en arrêtant son travail et en payant ses études pendant trois ans?

La CGT, avec les agent.e.s concerné.e.s, se bat pour obtenir ce financement. Mais, au-delà de cette affaire qui montre bien la duplicité du gouvernement et de ses relais à la tête des hôpitaux, il est urgent de former massivement des professionnels de santé, en leur donnant les moyens de suivre leurs études dans les meilleures conditions.

Nous proposons ainsi de généraliser les contrats de formation qui permettent de payer les étudiant.e.s au Smic pendant leurs études, contre un engagement à servir un certain nombre d’années dans un établissement désigné où des emplois sont disponibles.

Retrouvez son précédent billet, « Enfants », et l’ensemble de ses chroniques.

 

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Vaccins : quand l’UE arrêtera-t-elle de se soumettre aux lobbies pharmaceutiques ?

7 Juin 2021, 12:23pm

Publié par PCF Villepinte

La Commission Européenne a annoncé aujourd'ui qu’elle ne soutiendrait pas la proposition de plus de 100 pays dont les États-Unis, qui demandent la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid 19. La raison officielle ? « La Commission (...) n’est pas convaincue que cela constituerait dans l’immédiat la meilleure réponse pour atteindre l’objectif d’une distribution large et en temps voulu des vaccins dont le monde a un besoin urgent ».

Il y a urgence, c’est un fait. En bloquant envers et contre tout cette proposition portée de façon majoritaire depuis des mois au sein de l’OMC, la Commission Européenne ne fait que se soumettre une fois de plus aux desideratas des entreprises pharmaceutiques. Le 31 mai dernier, un rapport de Corporate Europe dévoilait que les géants pharmaceutiques dépensent chaque année au moins 36 millions d’euros dans le lobbying au sein de l’Union Européenne pour imposer leur vision en matière de politique sanitaire. Force est de constater qu’ils ont réussi et que l’UE est aujourd’hui leur serviteur le plus zélé !

Cette attitude est d’autant plus criminelle lorsque que l’on sait que les pays les plus pauvres ont reçu jusqu'à présent moins de 1% de doses administrées ! Cette pandémie a déjà fait 3,5 millions de morts au niveau planétaire. Combien en faudra-t-il encore avant de faire passer les vies humaines avant le profit ?

La levée des brevets est un préalable pour opérer à un transfert technologique massif et mutualiser la production afin que chaque pays dispose de doses nécessaires à la vaccination de sa population. A l’inverse, l'UE propose uniquement de faire de la charité en offrant au compte-goutte les doses.

C’est tout le contraire qu’il faut faire. Le PCF demande pour cela de sortir les vaccins et médicaments des griffes des entreprises pharmaceutiques et de les mettre sous maitrise publique. L’argent public qui a été investi dans la recherche et l’achat de vaccins (à des prix d’ailleurs de plus en plus exorbitants), doit aujourd’hui servir à avoir la maîtrise de la production et de la distribution de vaccins à l’échelle européenne et mondiale.

C’est dans ce sens que nous proposons une nouvelle coopération de type « airbus », sous contrôle public, entre les états européens. Au-delà, c’est toute l’industrie pharmaceutique qu’il faut mettre au pas en créant un pôle public du médicament. C’est la lutte que nous menons en Europe, à travers la campagne "Pas de Profit sur la Pandémie".

 C’est la bataille que nous continuerons à mener dans les prochains mois afin de reprendre notre souveraineté face aux Big pharmas. Face à une pandémie mondiale, nous ne nous en sortirons que par une réponse globale !

Ni nationalisme vaccinal, ni soumission aux multinationales, l’accès aux soins et aux médicaments doit être un droit universel et non pas une source de profit pour les actionnaires !


Parti communiste français,

 

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Vaccins. Sans débat, sur les brevets, Bruxelles s’enferre

7 Juin 2021, 12:17pm

Publié par PCF Villepinte

Lundi 7 Juin 2021

L'Humanité Thomas Lemahieu

À la veille d’une réunion cruciale à l’OMC, l’Union européenne dévoile une feuille de route qui écarte la suspension des règles de propriété intellectuelle. Le tout sans en avoir jamais discuté en toute transparence…

Les pions tombent les uns après les autres. Encore quelques jours, et l’Union européenne risque de finir seule dans le camp des adversaires de toute levée des brevets pharmaceutiques durant la pandémie de Covid-19… Jusqu’ici, après que l’Inde et l’Afrique du Sud ont, à l’automne dernier, formulé cette demande à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et que les deux promoteurs ont rapidement été rejoints par des dizaines de pays du Sud soucieux d’écarter le danger d’un «apartheid vaccinal» planétaire, Bruxelles était restée plutôt avare de commentaires sur ses prises de position réelles dans cette instance.

Le représentant européen se contentait, comme ses homologues américain, britannique, japonais ou suisse, de louvoyer en reformulant sans cesse les mêmes interrogations, à des fins purement dilatoires. Avec la volte-face des États-Unis qui, depuis début mai, se montrent ouverts à une dérogation temporaire en matière de droits de propriété intellectuelle sur les vaccins, et la kyrielle d’autres acteurs qui exécutent la même acrobatie – derniers en date, le Brésil et la fondation Bill Gates qui, après l’avoir combattue, approuvent une levée partielle des brevets –, l’Europe est désormais contrainte de sortir du bois…

C’est une première, mais elle doit servir à enfermer le monde dans l’impasse. Tandis que Boris Johnson, l’un des derniers alliés de Bruxelles en la matière, pourrait chercher à se repositionner en bienfaiteur de l’humanité lors de la réunion du G7 dans les Cornouailles (Royaume-Uni), à la fin de cette semaine, les institutions européennes viennent, au nom des Vingt-Sept, de publier, à la veille d’une réunion du Conseil dédiée à ces questions à l’OMC les 8 et 9 juin, leur feuille de route sur les «réponses commerciales durgence face à la pandémie». Dans un communiqué séparé, la Commission se déclare explicitement «pas convaincue» que la levée des brevets «constituerait dans limmédiat la meilleure réponse pour atteindre lobjectif dune distribution large et en temps voulu des vaccins dont le monde a un besoin urgent».

Des arguments grotesques

Sans plus chanter sur tous les tons les louanges de la propriété intellectuelle comme indispensable levier pour «récompenser les innovateurs», les dirigeants européens reprennent sans vergogne un discours soufflé par les lobbyistes de Big Pharma: pour vaincre la pandémie, le cadre actuel conviendrait tout à fait.

Selon lUE, il faut, avant tout, combattre la limitation des exportations sur les vaccins et leurs composants, donner un peu plus d’argent public – après les dizaines de milliards, au total, déjà avancés depuis le printemps 2020 – pour le développement des capacités de production des grandes multinationales, organiser la charité en transférant les doses en surnombre dans les pays les plus riches vers les plus pauvres et, au pire, utiliser le mécanisme des licences obligatoires prévues dans le traité de l’OMC afin de permettre à un État de prendre les commandes en cas de situation d’urgence et d’échec des pourparlers avec les multinationales.

En clair, l’Union européenne s’accroche à des arguments démentis dans les chiffres et les faits depuis des mois. «Tout ce que raconte lEurope dans sa communication, cest vraiment du vent», condamne un diplomate africain à l’OMC. Les activistes du monde entier ne sont pas moins sévères.

 «LUnion européenne pense que ce serait mieux que Big Pharma partage volontairement ses savoir-faire, note Nick Dearden, un des animateurs du réseau britannique Global Justice. Mais nous avons déjà essayé ça et cela nous conduit à l’apartheid vaccinal que nous connaissons. Quel est le plan pour le partage? LUE nen met aucun sur la table Juste, on demande gentiment?»

D’un point de vue pratique, le projet européen ressemble donc à une énième diversion grossière, voire à un affront au reste du monde, mais, sur le plan démocratique, il a également de quoi faire scandale au sein de l’UE. Depuis quelques semaines, les voix en faveur d’une dérogation temporaire sur les brevets pour les vaccins, les traitements et toutes les technologies utiles contre le Covid-19 se multiplient.

Par exemple, le gouvernement espagnol s’est officiellement prononcé pour et la majorité du Parlement italien a voté une motion dans le même sens. Mais au sein des instances européennes, alors que, sur le sujet, Emmanuel Macron a dit tout et son contraire pour noyer le poisson (lire notre édition du 11 mai), c’est manifestement Angela Merkel qui impose ses vues: dès le revirement de ladministration Biden, la chancelière allemande s’était opposée frontalement à toute levée des brevets au nom de la «protection de linnovation».

Stratégie industrielle allemande

Pour Berlin, c’est une manière de défendre directement les monopoles des deux champions allemands BioNTech et CureVac, très bien positionnés sur le marché qu’on imagine extrêmement juteux de l’ARN messager, avec de possibles développements sur d’autres vaccins ou des traitements contre le cancer, les maladies auto-immunes, etc.

Et pour Bruxelles, répétant à l’envi que l’UE est le «premier producteur de vaccins au monde», c’est plus globalement une approche de défense de ce secteur industriel, en dépit des urgences vitales liées à la pandémie sur toute la planète.

Or, selon des révélations publiées vendredi dernier par le Corporate Europe Observatory (CEO) – en même temps que la feuille de route fixant désormais la position de l’UE à l’OMC –, la position de Bruxelles sur la levée des brevets a été décidée en coulisses par des hauts fonctionnaires européens, sans aucune transparence sur les modalités de délibération politique.

«Comme sil sagissait dune question étroitement administrative», s’étranglent les chercheurs activistes spécialisés dans la traque des conflits d’intérêts dans la capitale européenne. Le CEO s’appuie sur une note, rédigée par un officiel allemand et rendant compte d’une réunion, le 20 mai dernier, du comité de la politique commerciale, un appendice du Conseil où les États échangent leurs vues avec la Commission.

Quelques jours à peine après la dernière rencontre, le 17 mai, entre le lobby européen des industriels du médicament et le cabinet de Valdis Dombrovskis, le vice-président de l’exécutif européen chargé du commerce, et donc de l’OMC (lire notre édition du 2 juin), les échanges à Bruxelles n’ont pas été rapportés dans un quelconque communiqué ou devant la presse, mais ils se sont bel et bien tenus. «En cas de décalage entre ce que les ministres disent en public et ce quils avancent au sein du Conseil européen, le secret peut s’avérer bien utile pour camoufler des scènes désagréables», note le CEO.

Dans ce contexte, alors que ses représentants s’apprêtent à couvrir de honte l’UE à l’OMC face au reste du monde qui réclame l’égalité dans l’accès aux vaccins, le Parlement européen a une chance, cette semaine, de faire entendre un autre son de cloche. Au cours de sa session plénière, un nouveau vote sur la levée des brevets doit se tenir en bonne et due forme, mercredi.

Après deux ballons d’essai à travers des amendements présentés par le groupe de la Gauche dans deux débats différents, l’un sur le passeport vaccinal et l’autre sur la lutte contre le sida, rejeté pour le premier et approuvé de justesse pour le second, les positions politiques en Europe – celles des conservateurs allemands, mais aussi celles des macronistes ou de l’extrême droite qui ont systématiquement défendu les profits de Big Pharma et fait obstacle à la levée des brevets – vont tout d’un coup se trouver sous les feux des projecteurs. Et c’est heureux, derrière les beaux discours, l’égoïsme vaccinal a un visage aujourd’hui: celui des dirigeants européens.

Une technologie trop précieuse pour être prêtée

Selon Ellen’t Hoen, militante pour l’accès aux médicaments, la protection des secrets de l’ARN messager et, du coup, de ses promesses mirifiques pour la santé, «est sans doute la véritable raison pour laquelle les industries pharmaceutiques refusent de partager la propriété intellectuelle de leurs vaccins». Avant que Joe Biden ne change de position, le lobby américain avait tenté de convaincre son administration en utilisant directement un argument pour le moins cynique: lARN messager ne doit pas être «offert» à la Chine ou à la Russie, alors quil pourra servir demain à bien dautres choses

 

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