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Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
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Impots
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Publié le 13 janvier 2025
Dans une nouvelle provocation, le Président du Medef demande une hausse des impôts des salariés et des retraités en proposant de supprimer l’abattement fiscal de 10% dont chaque contribuable bénéficie. Il préfère taxer les français plutôt que les dividendes. Toujours la même rengaine qui, depuis des années, conduit notre pays au bord du gouffre.
Pour les salariés, cet abattement forfaitaire est calculé sur la base des revenus salariaux déclarés. Il a été instauré pour prendre en compte les dépenses les plus courantes (frais de déplacement, tenue vestimentaire…) liées à l’exercice de l’activité professionnelle salariée.
A la différence d’autres professions, le salarié ne peut en effet déduire fiscalement à l’euro près, les frais qu’il engage pour exercer sa profession, ce qu’on appelle les frais professionnels sur justificatifs, d’où en contrepartie un abattement forfaitaire de 10%.
Par extension, l’abattement de 10% est également accordé aux retraités mais à la différence des actifs, cet abattement est plafonné. Le plafond est actuellement (en 2024) fixé à 4 321 euros maximum par an. Il reste à ce stade le même en 2025, faute d'indexation du barème fiscal.
Aujourd’hui, suite à cette proposition du Medef, circule le bruit d’une suppression de cet abattement pour les retraités. Ce serait un très mauvais signal envoyé par un gouvernement qui se dit attentif à la question sociale. D’une part, les retraités dans leur grande majorité ne perçoivent pas des retraites d’un montant mirobolant.
De l’autre, il ne faut pas oublier que le retraité est un salarié qui n’exerce plus un emploi contraint mais qui peut avoir de multiples activités très utiles à toute la société. Supprimer l’abattement de 10% pour les retraités pourrait par ailleurs être la voie ouverte à une disparition pure et simple de cet abattement pour l’ensemble des salariés. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment un scoop tant cette idée tourne depuis un certain nombre d’années (1).
Enfin, au-delà de cette question de prise en compte des frais professionnels, comment ne pas souligner les avantages exorbitants dont bénéficient la plupart des revenus non salariaux, comme les revenus du capital ou de la fortune dont certains ne supportent tout simplement aucun prélèvement fiscal ou bénéficient comme avec le PFU (2) d’un taux d’imposition défiant toute concurrence. Supprimer l’abattement de 10% pour les retraités serait aggraver fortement une injustice fiscale, déjà beaucoup trop flagrante.
Tout comme nous avons rappelé au Premier ministre et au ministre de l’Économie nos propositions pour un budget socialement juste, qui préserve les plus fragiles et assure la justice sociale, nous nous opposons fermement à une telle mesure et mettrons tout en œuvre pour faire respecter un des droits les plus élémentaires conquis par les travailleurs.
On se rappellera qu’un autre abattement de 20% celui-là, appliqué après la déduction des 10% n’apparaît plus explicitement dans le calcul de la base imposable à l’impôt sur le revenu depuis 1995. Il a été intégré au calcul de l’impôt dû de façon automatique, chemin qu’on a du mal à repérer lorsqu’on prend le temps de refaire le calcul de son impôt.
PFU : Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) est un impôt qui s’applique aux revenus de l’épargne et du capital hors immobilier. Son objectif est d’alléger la fiscalité de l’épargne. Le taux global du PFU est de 30 %, incluant 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux. C’est un taux forfaitaire ne prenant pas en compte la tranche d’imposition ni le revenu fiscal de référence.
Parti communiste français,
Le 13 janvier 2025.
Budget
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Publié le 08 janvier 2025
Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF, André Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale et Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-K au Sénat, accompagnés d’Emmanuel Maurel et de Nicolas Sansu, députés GDR, membres de la commission des Finances, ont été reçus ce mercredi au ministère de l’économie par Eric Lombard, en présence de la ministre chargée des comptes publics Amélie de Montchalin.
A l’occasion de cet entretien d’une heure trente, la délégation a interrogé le ministre de l’Economie sur la volonté réelle du gouvernement de modifier substantiellement le budget présenté initialement par Michel Barnier. Elle a également exigé une clarification de la méthode retenue par le gouvernement afin de s’assurer que soient créées les conditions d’un débat parlementaire respectueux et utile au pays.
A ce titre, la simple reprise des débats au Sénat, à partir du budget élaboré par le précédent gouvernement, s’apparenterait à un contournement du message démocratique délivré par la censure et le rejet par l’Assemblée nationale de la première partie du PLF.
La délégation a ainsi porté l’exigence de dépôt d’une nouvelle loi permettant d’augmenter les recettes du budget en taxant le capital et les plus hauts revenus sans augmenter les impôts des Français.
Elle a également exigé le respect du processus classique d’examen du budget, en commençant par son examen en Commission des finances de l’Assemblée nationale.
Lors de la rencontre, les parlementaires des deux groupes ont ainsi rappelé leurs propositions pour un budget socialement juste, qui préserve les plus fragiles et assure la justice sociale.
Ils ont réaffirmé également leur attachement indéfectible à l’abrogation de la réforme injuste des retraites. Une expression claire en ce sens du Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale serait un signe important en direction des salariés et des forces de gauche et écologistes.
La délégation a ensuite souligné la nécessaire indexation des salaires et des pensions sur l’inflation, le besoin d’un plan pour l’industrie pour mettre fin à l’hémorragie industrielle en cours dans notre pays, la nécessité de moyens à la hauteur pour les services publics, pour les territoires dits d’Outre-mer, pour les collectivités et des mesures fortes permettant une baisse réelle et rapide du prix de l’énergie.
Répondre aux défis de notre pays et aux difficultés de nos concitoyens, ne peut se faire par la simple réduction drastique de la dépense publique qui casse les services publics si indispensables pour répondre aux besoins des populations dans nos territoires ruraux, urbains et ultra marins.
Des nouvelles recettes sont indispensables alors que les besoins de nos populations ne cessent d’augmenter.
Parmi les propositions qui ont été défendues par les parlementaires, figurent ainsi :
- la réforme du barème de l’impôt sur le revenu en diminuant les prélèvements sur les plus pauvres et les classes moyennes et en faisant contribuer les plus riches par le rétablissement de l’ISF
- la restitution de la pleine portée de l’Exit Tax pour une réelle efficacité de la lutte contre l’évasion fiscale
- Un impôt sur les sociétés avec un taux plus progressif pour assurer une taxation plus équitable entre petites et grandes entreprises.
Réconcilier notre pays, réparer les fractures imposent de redonner les moyens aux services publics de sécurité, de santé, d’éducation ; cela impose également de répondre aux enjeux de logements, de mobilité et de réindustrialisation.
Les collectivités territoriales doivent être préservées et confortées dans leurs moyens. Il est inacceptable de les rendre responsables du déficit alors qu’elles contribuent dans tous les territoires de la République à faire vivre l’égalité et participent, par l’investissement public, à la création de la richesse nationale.
Malgré la volonté de compromis affichée par le ministre de l’Economie et l’ouverture d’un dialogue franc et honnête, aucun chèque en blanc ne sera signé et les deux groupes parlementaires proposeront dans les jours à venir plusieurs initiatives pour porter collectivement l’exigence d’un budget refondé, utile à notre pays.
Conformément au mandat de nos électrices et électeurs nous continuerons de porter, partout où nous le pourrons, des solutions concrètes aux priorités et aux difficultés de nos concitoyens.
Budget sécurité sociale
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Dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025, l'intersyndicale a interpellé les député·es. Les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, FO, FSU, Solidaires et Unsa en appellent à la représentation nationale et au gouvernement afin que ce texte soit profondément remanié.
Ce texte affaiblit davantage notre pacte social
Gel des pensions de retraite,
hausse du ticket modérateur,
maintien des exonérations de cotisations sociales sur les salaires, etc.
Il s'agit d'un projet de loi de financement qui aura un impact insupportable pour les plus fragiles.
Dimanche 27 octobre, le gouvernement a annoncé par voie de presse, sans consultation des organisations syndicales, vouloir économiser 1,2 milliard d'euros en alignant les pratiques d'indemnisation des arrêts maladie du public sur celles du privé.
À la CGT, lors de la conférence de presse intersyndicale de la fonction publique territoriale qui s'est tenue mardi 29 octobre, on s'interroge :
"Les 60 milliards de déficit n’ont pas été créés par la fonction publique territoriale alors pourquoi les agent·es doivent en payer les conséquences ? questionne Natacha Pommet, membre du bureau confédéral.
Les organisations syndicales dénoncent en effet plusieurs mesures, particulièrement brutales :
le décalage de revalorisation des pensions va toucher tous les retraité·es, y compris ceux dont les basses pensions ne permettent pas de vivre décemment (2 millions de retraité·es vivent en dessous du seuil de pauvreté).
La baisse des indemnités journalières prises en charge par la Sécurité sociale transforme la dimension contributive des revenus de remplacements, et surtout ne prend pas en compte toutes celles et tous ceux qui ne sont pas couverts selon leur convention collective, la durée de leur arrêt, et pour les non-cadres le niveau de leur prévoyance. C’est particulièrement le cas des personnes sans emploi.
Avec la hausse du ticket modérateur, les complémentaires santé vont se retrouver encore une fois à devoir supporter le désengagement organisé de la Sécurité sociale, et au lieu de financer de façon mutualisée, chacun devra payer ses dépenses, soit par du reste à charge soit par une hausse de la complémentaire santé mais aussi des contrats de prévoyance.
La sous déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles engendre un sous-financement de l’Assurance maladie et illustre une augmentation des sous-déclarations de sinistres aux dépens de la santé des travailleurs, sans leur garantir l’entièreté de leurs droits.
Application de la CSG et de la CRDS sur le revenu des apprenti·es qui ferait baisser de presque 10 % leur déjà maigre rémunération, sans même leur ouvrir de nouveaux droits.
Un projet de loi de financement qui ne permet pas de financer les besoins de protection sociale
Ce PLFSS se distingue aussi par une insuffisance des recettes et de ce fait se traduit par un sous financement de la Sécurité sociale. Deux secteurs en font particulièrement les frais :
la santé pour lequel les 2,8 % d’augmentation de l’ONDAM dont 3,1 % pour les établissements publics de santé, sont loin de répondre aux besoins. A fortiori pour la santé mentale, pourtant déclarée grande cause nationale pour 2025.
le secteur de l’autonomie, grand âge et handicap, où les mesures proposées sont loin de couvrir les ambitions.
Un projet de loi de financement dont les recettes sont fortement attaquées par les entreprises accrochées à leur dépendance aux exonérations de cotisations sociales.
Dans ce PLFSS, à la suite des démonstrations du rapport Bozio Wassmer, une mesure réinterrogeait la pertinence des exonérations sociales systématiques, et prévoyait une désaccoutumance « en douceur » des entreprises. Et bien c’est encore trop.
Des amendements menacent de détricoter cette mesure. Les organisations syndicales s’opposent farouchement à ce nouveau refus de participation par les employeurs à l’effort commun et la solidarité.
Au contraire, elles réclament une conditionnalité des aides restantes, dont pour certaines l’utilité est toujours loin d’être démontrée.
Les organisations syndicales appellent donc la représentation nationale et le gouvernement à remanier profondément un texte qui, touchant à la protection sociale, touche à notre pacte social.
Budget 2025 :
Nouveau coup de massue pour les collectivités locales
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Publié le 09 octobre 2024
C’est désormais une triste habitude. Quand les finances publiques toussent, ce sont les collectivités locales qui s’enrhument.
Dans le cadre d’un plan d’austérité de 60 milliards d’euros d’une ampleur sans précédent, ce gouvernement illégitime, soutenu par le rassemblement national, vient d’annoncer une nouvelle saignée pour les collectivités territoriales.
Après avoir supporté les baisses de dotation historiques engagées depuis 2014, après avoir subi les effets de la crise du COVID, après avoir fait face à l’inflation et à l’augmentation inédite des prix de l’énergie, après avoir été progressivement privées de toutes marges de manœuvre financières leur permettant d’assumer leur libre administration prévue par la Constitution, les collectivités locales vont ainsi voir leurs ressources ponctionnées de 5 milliards d’euros supplémentaires chaque année auxquels s’ajoutent les 1,5 milliards de Fonds vert en moins.
5 milliards d’euros en moins pour l’investissement public que les collectivités assument pourtant à plus de 70 %.
5 milliards d’euros en moins, chaque année, pour toutes les politiques publiques locales de santé, d’éducation, de jeunesse, de petite enfance ou de transports dont nos concitoyens ont, au quotidien, tant besoin.
1,5 milliards d’euros en moins pour financer les travaux indispensables pour la transition écologique alors que l’urgence climatique est là.
Budget après budget, c’est une mise à mort de nos services publics locaux qui se dessine.
Privées progressivement de toutes recettes, nos collectivités locales n’auront bientôt plus les moyens de fonctionner et d’assumer leurs missions au service de toutes et tous. Ne nous y trompons pas : avec elles, c’est une part de la démocratie locale et de l’exercice de la souveraineté populaire qui risque également de disparaître.
A l’Assemblée nationale comme au Sénat, les parlementaires communistes s’opposeront avec la plus grande fermeté à cette nouvelle purge qui, sous prétexte de rétablir des « équilibres financiers », menace gravement la mise en œuvre du pacte républicain et de ses promesses sur tout le territoire.
Le PCF et ses militants se tiendront aux côtés des agents territoriaux et des élus locaux dans toutes les mobilisations pour la défense du service public local.
Nous défendrons également une toute autre gestion du budget de la nation dont la première vocation est de répondre aux besoins de nos concitoyens et de préparer l’avenir.
Nous voulons des dotations en hausse et pérennes pour les collectivités permettant de financer les investissements nécessaires pour le climat mais aussi pour l’ensemble des services publics relevant de nos collectivités tels que l’école, la petite enfance, la prise en charge du grand âge, les transports, l’entretien des routes, la culture, le sport…
Les agents de nos collectivités doivent être respectés et reconnus dans leurs métiers et dans leurs compétences. Le point d’indice doit être augmenté et cette augmentation prise en charge par l’État.
Pour cela, nous proposons un choc fiscal pour le budget de la France en augmentant les recettes par une fiscalité plus forte du capital et des hauts revenus.
Nous faisons également le choix de privilégier la création de richesses issues du travail, de la ré-industrialisation du pays et d’investissements massifs dans les services publics.
Nous faisons le choix de renouer avec une spirale positive liée à la consommation et à la croissance de l’économie.
Nous demandons enfin la création d’un pôle public bancaire permettant à l’État de se financer auprès de la BCE à des prêts à taux 0 voire négatifs pour relever les immenses défis sociaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,
Budget 2025 :
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Concrètement, les dépenses de l’État et de ses opérateurs vont baisser de plus de 20 milliards d’euros : aux 15 milliards déjà budgétés par le tandem Attal-Le Maire, s’ajouteront 5 autres milliards que devront trouver les parlementaires.
© Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Budget 2025 : Michel Barnier annonce 45 milliards de coupes dans les services publics et la Sécu
Dans son projet de budget dévoilé ce mercredi, le gouvernement prévoit plus de 45 milliards d’euros de coupes dans les services publics et la Sécu, soit la pire purge jamais prévue. Les retraités et les malades seront les premiers touchés.
L'Humanité
Michel Barnier est un premier ministre qui sait recevoir. Invitant les syndicats de travailleurs la semaine dernière à Matignon, il avait écouté, pris note, s’était intéressé, sans trop en dire. Ses hôtes étaient sortis satisfaits de voir qu’après sept années de « cause toujours » sous Philippe, Castex, Borne et Attal, une ébauche d’attention semblait possible avec le vieux loup de droite.
Jusqu’à ce mercredi et la publication du cadrage des budgets publics pour 2025. « C’est presque dommage qu’il n’ait pas fait ses annonces avant la manifestation de mardi. On aurait eu encore plus de monde dans les rues ! C’est vraiment l’expression d’une droite très dure », ironise Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires.
Pire que Manuel Valls
La soupe à la grimace budgétaire présentée par Matignon et Bercy a dû électriser la réunion des leaders des grandes confédérations qui devait se tenir ce mercredi soir. En officialisant plus de 45 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques, contre moins de 15 milliards d’euros de taxations provisoires sur les plus riches et les grandes entreprises, Michel Barnier a gagné le titre de grand équarrisseur de la protection sociale et des services publics.
Même Manuel Valls, recordman de France des coupes claires, avec 50 milliards d’euros d’économies dans le budget de 2014 à 2017, est battu à plate couture. Tout comme François Fillon et ses 11 milliards en 2012.
« Ce que Barnier présente, c’est pire que le plan Le Maire (15 milliards de gel de crédits – NDLR), résume Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT. Pour faire semblant d’être équilibré, il taxe provisoirement les plus riches et les grandes entreprises. Mais l’austérité qu’il impose dans les dépenses publiques ne sera pas, elle, remise en cause. Et elle est bien plus massive. »
Le « cadrage » transmis ce mercredi par Bercy au Haut Conseil des dépenses publiques pour avis, avant présentation au Conseil des ministres du 10 octobre, n’a qu’une visée, qui était déjà celle assignée à la réforme des retraites comme aux réformes successives de l’assurance-chômage : diminuer le ratio de dépenses publiques dans le PIB français.
Celui-ci passerait en un an de 56,8 points à 56,3 points. Pas grand-chose à première vue. Sauf que cette tendance va se faire ressentir très vite dans tous les budgets des services publics et de la Sécu, victimes expiatoires des dérapages budgétaires provoqués par les macronistes.
La Sécurité sociale comme première cible
Pour 2025, leurs dépenses diminueront de l’équivalent de 5 points de PIB. Mais le frein à main pourrait être tiré dès 2024, le gouvernement ne s’interdisant pas de recourir à un budget rectificatif. Quant aux années suivantes, elles seront du même acabit, Michel Barnier ayant mis ses pas dans ceux d’Attal et Le Maire, qui promettaient un retour du déficit public sous les 3 % en 2029.
Concrètement, les dépenses de l’État et de ses opérateurs vont baisser de plus de 20 milliards d’euros : aux 15 milliards déjà budgétés par le tandem Attal-Le Maire, s’ajouteront 5 autres milliards que devront trouver les parlementaires. La baisse des effectifs de fonctionnaires et contractuels touchera tous les ministères, excepté les régaliens.
Une « modération des dépenses » va aussi être imposée aux collectivités territoriales. Rien de « punitif », assure Bercy. Sauf que l’augmentation de leurs dépenses se « limitera à 0,4 point de PIB », bien en deçà de leurs missions à financer. Le gouvernement suivra-t-il la proposition de la Cour des comptes de sabrer 100 000 postes d’agents d’ici à 2030.
Quant à la Sécurité sociale, les coupes qui vont lui être infligées vont toucher tout le monde. Dont les retraités, à qui l’on assène un report de six mois de l’indexation de leurs pensions sur l’inflation, soit une baisse en euro constant de leurs revenus. Mais aussi toutes celles et ceux qui auront le malheur de tomber malade, puisque l’augmentation de 2,8 % de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie suivra tout juste l’inflation, mais pas du tout les besoins en soins et santé.
Au Parlement, dans les rangs de gauche, ce cadrage budgétaire a provoqué une double consternation. « Le vide de la déclaration de politique générale de mardi a été vu par certains comme de l’habileté. C’était en fait une forme de mépris et de contournement du Parlement », se désole Aurélien Rousseau, député Place publique.
« Les Français vont s’apercevoir que ce sont les classes populaires et les classes moyennes qui vont subir cette politique. C’est le monde du travail qui va combler la dette creusée par les cadeaux du gouvernement aux plus riches pendant sept ans », résume le sénateur communiste Ian Brossat.
Social et Économie
Pourquoi la consultation chez le médecin
va coûter 30 euros
Les praticiens libéraux pourraient commencer à augmenter le tarif de la consultation à partir de la fin de l’année, selon le projet de convention médicale quasi finalisé, vendredi 17 mai, entre l’Assurance-maladie et leurs syndicats.
L’Humanité le 21 mai 2024 à 08:04 Léa Petit Scalogna
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Cette proposition prendrait effet dès le mois de décembre,
si la convention médicale censée remplacer celle de 2016 est signée.
© Philippe Huguen/AFP
Chez le médecin, le lecteur de carte bleue pourrait bientôt afficher le montant de 30 euros, au lieu des 26,50 euros demandés pour une consultation. C’est la dernière proposition de convention médicale qu‘a fait valoir l’assurance-maladie aux syndicats des médecins libéraux, ce vendredi 17 mai.
Cette proposition prendrait effet dès le mois de décembre, si cette convention médicale censée remplacer celle de 2016 est signée. Parmi les autres mesures sur la table serait créée une « consultation longue » à 60 euros pour certains patients de plus de 80 ans, à la sortie d’une hospitalisation ou souhaitant remplir leur dossier d’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) par exemple.
L’avis ponctuel de consultation des spécialistes (APC), soit lorsqu’un médecin traitant demande l’expertise d’un confrère, serait revalorisé à 60 euros, contre 56,50 euros actuellement.
1,6 milliard d’euros de dépenses en plus pour l’assurance-maladie
Côté soignant, la convention a un objectif de revalorisation du « forfait médecin traitant ». Une rémunération complémentaire calculée en fonction de la patientèle déclarée et de ses caractéristiques, serait également proposée. Un autre coup de pouce financier, une aide de 5 000 à 10 000 euros, pourrait ainsi inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux.
Les organisations de généralistes diront cette semaine, après consultation de leurs adhérents, si elles signent ce projet. Ces revalorisations représentent 1,6 milliard d’euros de dépenses en plus pour l’assurance-maladie ; 1,9 milliard en incluant aussi les dépenses des complémentaires santé.
Nobles sentiments – Le billet de Gérard Streiff
NOBLES SENTIMENTS
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Publié le 17 avril 2024
Les deux infos n’en finissent pas de se télescoper ces jours-ci. « Au secours mes caisses sont vides », pleurniche Bruno Le Maire. « Alléluia mes caisses débordent », chantent les banques. Ce secteur bancaire a vu en effet ses profits exploser en 2023 (+54 %). Et les grandes banques européennes comptent, donc, reverser prochainement 120 milliards d’euros sous forme de dividendes. Des banques « généreuses », écrit Les Échos ; mais est-ce bien le bon mot, car enfin, selon la définition du dictionnaire, est généreux « qui a de nobles sentiments portés au désintéressement. »
Gérard Streiff
Article publié dans CommunisteS, n°992, 17 avril 2024.
Quoi de neuf pour nos concitoyens à partir de ce 2 avril ?
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👉 L’inflation continue d’augmenter : le chariot test du journal La Voix du Nord dépasse les 150 euros (150,58). Un record ! Il était de 140 euros en 2023 et de 130 euros en 2022. À raison de deux chariots par mois pour une famille, chacun peut estimer la perte de son pouvoir d’achat. La tromperie de Bruno Le Maire sur le panier soi-disant garanti est énorme.
👉 Idem sur le prix de l'essence qui repart à la hausse. Plusieurs grandes surfaces mettent fin au 1er avril à leur opération prix coûtant. Le racket continue malgré toutes les annonces du gouvernement
👉 A la même date, les franchises médicales doublent. Le gouvernement va nous prendre 850 millions d’euros. En toute discrétion et aux dépens de gens fragilisés par la maladie.
👉 Les factures d’électricité arrivent : Depuis février, le prix a bondi de 10%. Pourtant, grâce au nucléaire, nous avons l'électricité la moins chère d’Europe. Mais le gouvernement préfère nous taxer.
Ce gouvernement nous pompe comme jamais mais il continue de se plaindre et en demande encore plus !
Pourtant, depuis trois ans, grâce à l’inflation, l’État s'engraisse sur notre dos avec la TVA. Mais silence, sujet tabou. La rentrée fiscale de TVA est passée de 156,7 milliards d’euros en 2019 à 210 milliards en 2023 : +53,6 milliards ! Vous avez dit déficit ?
En quelques années, la richesse des 500 plus grandes fortunes de France a même doublé ! Mais les escrocs nous préviennent: « Il ne faut surtout pas augmenter la fiscalité sur le capital ».
Alors comment définir autrement l’action de ce gouvernement que par une énorme tromperie ?
Cela fait des années, des mois, qu’il nous demande de faire des efforts, d’accepter des sacrifices au nom de « l’équilibre des comptes de la Sécurité Sociale », au nom de « la dette record » brandie en étendard, au nom « des prélèvements obligatoires les plus élevés du monde ». Et tout y passe : hausse de l’âge de départ à la retraite à 64 ans sans gagner plus, hausse des factures d’électricité, des impôts fonciers, des franchises médicales, des prix de l’alimentation, des taux d’intérêts, du litre d’essence jusqu’aux attaques indignes contre les privés d’emploi.
Et la France va-t-elle elle mieux ? Bien sûr que non !
Mais pour ce gouvernement ultra libéral, ce triste constat sert de prétexte pour nous demander de nouveaux sacrifices, de nouveaux efforts.
Ce gouvernement et ses ministres nous mentent sur l’état de la France
Car la France est riche, riche de ses femmes et de ses hommes qui travaillent, produisent, créent, enseignent, nourrissent, soignent, transportent, nettoient. Jamais la France n’a produit autant de richesses grâce à elles, grâce à eux !
Pour preuve, le CAC40 a distribué 411,3 milliards de dividendes et rachats d’actions entre 2018 et 2023.
Voilà comment le fruit de notre travail est volé, détourné. Non seulement on travaille plus longtemps, mais en plus nos salaires, nos retraites n’augmentent pas et, cerise sur le gâteau nous payons plus cher nos factures, nos médicaments, nos impôts fonciers. Nous sommes pompés par tous les bouts.
Que l’on soit ouvrier, fonctionnaire, boulanger, agriculteur, le fruit du travail ne permet plus de vivre correctement.
Ne nous laissons plus abuser !
Bravo à ces salariés qui se mobilisent pour des hausses de salaires comme ceux d’Auchan, de Monoprix, de Vertbaudet, bravo aux fonctionnaires unis en intersyndicale , bravo aux agriculteurs qui ont crié leur colère massivement.
C’est dans le monde du travail et dans la jeunesse que la France doit investir !
C’est en eux et dans la jeunesse que la France doit investir !
Le 9 juin, cette occasion nous est donnée. Avec Léon Deffontaines, votez pour la liste de la gauche unie pour le monde du travail !
Budget
Pour réduire le déficit public,
la gauche propose une révolution fiscale à Bruno Le Maire
Alors que l’Insee annonce un déficit public de 5,5 % du PIB, le gouvernement entend s’entêter dans sa volonté de réaliser 10 milliards d’euros d’économies. La gauche lui a opposé, mardi, toute une série de réformes fiscales à même de multiplier les recettes pour rétablir aussi bien les comptes que la République sociale.
Humanité
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Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire s’exprime lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale à Paris le 26 mars 2024.
© JULIEN DE ROSA / AFP
C’était son jour.
Avec l’annonce de l’Insee sur le niveau du déficit public de la France, établi à 5,5 % du PIB en 2023, Bruno Le Maire est devenu la cible de toutes les attentions. C’est donc sans surprise qu’un intense brouhaha s’est élevé des travées de l’Assemblée nationale lorsque le ministre de l’Économie s’est avancé au micro pour répondre, mardi, aux nombreuses interpellations des députés.
« Avant 2019, nous avons rétabli les finances publiques sous les 3 %, personne ici ne peut en dire autant ! a-t-il claironné. Ensuite, il y a eu le Covid, puis l’inflation… » Des réponses insuffisantes aux yeux des parlementaires, qui, face à la situation actuelle, jugent le ministre « discrédité et décrédibilisé ». « On n’a pas vu venir le fait qu’au bout d’un moment les recettes finiraient par se tasser », a même reconnu le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
« Si les recettes ne sont pas au rendez-vous, c’est avant tout dû aux cadeaux fiscaux offerts aux détenteurs de capitaux »
Il ne fallait pourtant pas être grand clerc pour mesurer qu’à force de baisser les impôts, en particulier ceux des plus riches, le gouvernement s’exposait à de sérieux trous dans la raquette. De ce point de vue, l’état économique de la France tient davantage aux choix opérés qu’aux conjonctures.
« Ce qu’il manque, ce sont des recettes, mais êtes-vous prêts à l’entendre ? L’austérité n’a jamais engendré la prospérité ! » a ainsi lancé le député PS Stéphane Delautrette, alors que Bruno Le Maire prévoit, pour sa part, de baisser la dépense publique de 10 milliards d’euros cette année, et 25 milliards l’an prochain…
« Qui, aujourd’hui, est surpris de la hauteur du déficit ? interroge le député FI Éric Coquerel. Si les recettes ne sont pas au rendez-vous, c’est avant tout dû aux cadeaux fiscaux offerts aux détenteurs de capitaux et aux aides aux grandes entreprises sans contreparties. Il est temps de permettre à l’État de récupérer l’argent dilapidé pour quelques-uns. » En tant que président de la commission des Finances, celui-ci avait d’ailleurs adressé, en novembre 2023, à Élisabeth Borne, alors première ministre, une feuille de route permettant de récupérer 43 milliards d’euros.
Parmi les mesures proposées, la suppression progressive des allégements de cotisations sociales issus de la pérennisation du Cice, la fin de la niche Copé, qui permet l’exonération sur les plus-values lors de la vente d’une société d’exploitation par une holding familiale, ou encore l’exclusion de la TVA à taux réduit à 10 % des billets d’avion de vols intérieurs… Des propositions restées à l’époque lettre morte.
Pourrait-on aller encore plus loin ? C’est l’avis du député PCF Sébastien Jumel, qui pointe du doigt la « manne » que représentent l’ensemble des niches fiscales. En juillet 2023, la Cour des comptes indiquait qu’elles représentent une perte de 94,2 milliards d’euros pour la puissance publique. À ce trésor, la socialiste Christine Pirès-Beaune ajoute celui des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises qui, dans le budget 2024, atteignent 75 milliards d’euros… « Il faut remettre à plat tout notre système fiscal ! » tonne-t-elle.
Un avis largement partagé bien au-delà des seuls rangs de la gauche. « Il est nécessaire de demander des efforts aux plus riches, insiste le député Liot Charles de Courson. Sur les bénéfices, les dividendes, le rachat d’actions ou l’évasion fiscale, il est urgent de durcir la législation.
Et pour cela, il faut un projet de loi de finances rectificative, le dernier PLF étant obsolète de par les prévisions de croissance du gouvernement beaucoup trop optimistes pour être sincères. » Demande rejetée lors de la séance de questions au gouvernement par Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics.
Le retour d’un projet de taxation des super-profits ?
Bien que moins offensive, Aude Luquet, députée Modem, appelle de son côté l’opposition à « trouver des solutions transpartisanes » et à « travailler sur les recettes », notamment sur la taxation des superprofits.
Une possibilité qui fait son chemin dans les rangs de la majorité présidentielle, en particulier depuis la prise de position de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a réclamé ce vendredi « d’entamer la réflexion » sur une « contribution exceptionnelle » des grandes entreprises en cas de « superprofits », de « superdividendes » ou de « rachats d’actions massifs » : « Ça me paraît être quelque chose qu’il faut poser dans le débat », a-t-elle déclaré.
Si Bruno Le Maire l’exclut fermement, Éric Coquerel entend se saisir des déclarations du quatrième personnage de l’État pour obtenir un front transpartisan dans ce but. « Moi, je lui dis » chiche ! » lance-t-il au sujet de la position de Yaël Braun-Pivet. Je vais me tourner vers les autres groupes pour obtenir ce premier pas. Je regrette juste que, à l’époque de l’adoption de la dernière loi de finances, celle-ci ait été derrière le 49.3 qui a enterré les amendements transpartisans allant dans ce sens. »
Parmi eux, une mesure, inspirée d’une vieille proposition du Modem, visait à majorer de 5 points le prélèvement sur les revenus distribués par les grandes entreprises à leurs actionnaires, si ceux-ci sont supérieurs de 20 % à la moyenne des revenus distribués entre 2017 et 2021. Les fameux « superdividendes ». Possibilité balayée par la Macronie.
Mais ses rangs tanguent désormais. Les comptes sont mauvais, et le gouvernement refuse tout examen de conscience, persuadé que c’est à travers une nouvelle purge contre les plus modestes qu’il s’en sortira. La seule taxe sur les superprofits aurait pourtant pu rapporter près de 10 milliards d’euros en 2023. Et la gauche, unanime pour refuser tout « chantage à la dette publique », porte plusieurs solutions partagées d’un parti à l’autre.
Il s’agit d’opérer une « révolution fiscale » avec de nouvelles tranches d’impôt sur le revenu, le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), la refonte de l’impôt sur les sociétés pour établir l’égalité entre les PME et les grands groupes, la suppression de la flat tax sur les dividendes et les intérêts, ou encore la hausse des droits de succession sur les plus hauts patrimoines…
Sans oublier, bien sûr, d’évaluer chacune des niches fiscales et de supprimer celles qui sont « injustes, inefficaces socialement ou nuisibles écologiquement ». De quoi récupérer largement plus de 100 milliards d’euros par an, au service de l’intérêt général. Il va sans dire que Bruno Le Maire, d’un coup, apparaît comme bien mauvais trésorier.