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crise

Comment 2 ans de Covid ont bouleversé nos vies

16 Mars 2022, 10:06am

Publié par PCF Villepinte

Six à dix-huit millions de morts sur la planète: deux ans après le début de la pandémie, ce bilan vertigineux ne résume pas à lui seul la secousse opérée sur nos sociétés. Relations sociales, travail, inégalités le Covid a tout chamboulé. 

Publié le Mardi 15 Mars 2022

L'Humanité Eugénie BarbezatKareen JanselmeLoan NguyenMarie ToulgoatNadège Dubessay

 

«Jusqualors, l’épidémie était peut-être pour certains une idée lointaine, elle est devenue une réalité immédiate, pressante.» Le 16 mars 2020, le visage fermé, Emmanuel Macron évoquait sentencieusement, dans une très longue allocution télévisuelle, le virus lointain venu de Chine qui avait infecté la planète, notre Grand-Est, les Hauts-de-France, l’Île-de-France… Le président annonçait enfin ce que beaucoup avaient présumé, réagissant en remplissant les parcs et les jardins le week-end précédent: la France allait être mise sous cloche pour la première fois de son histoire.

«Nous sommes en guerre !» avait-il tonné, sidérant toute une population sommée de rester cloîtrée chez elle, exception faite pour ses courses et aller au travail. Toute manifestation était interdite, toute sortie conditionnée à une autorisation signée, toute réforme suspendue. Deux ans plus tard et deux confinements plus loin, la France se démasque. Mais le bilan est lourd et continue de peser. Officiellement, sur les 6 millions de morts dans le monde, la France se hisse au 12e rang des pays les plus touchés par le coronavirus avec plus de 140000 victimes. Pour The Lancet, ce solde morbide serait à multiplier par trois.

Après avoir applaudi autrefois les soignants aux fenêtres, la population réalise aujourd’hui les économies imposées à l’hôpital, le tri des patients non covidés dont les cancers et autres maladies graves n’ont pas été traités, les lits que l’on continue à fermer malgré des hospitalisations tendues, et les indicateurs de souffrance psychique chez les 11-17 ans en augmentation flagrante depuis 2021 et qui ne descendent plus.

Premiers et premières de corvée, travailleurs de deuxième ligne, métiers invisibles sont enfin apparus dans le débat public. Mais rien n’est venu corriger les inégalités sociales. Celles-ci ont explosé, faisant se cumuler les critères de discrimination. Les personnes les plus défavorisées sur le plan social ont un risque plus élevé d’infection par le SARS-CoV-2 et de développer des formes graves de Covid. Dans les quartiers les plus défavorisés des villes, dans les habitations collectives ou surpeuplées, le risque d’infection est doublé. Les banques alimentaires restent sursollicitées par rapport à l’avant-crise.

Deux ans plus tard, nos relations sociales évoluent au ralenti, et les entreprises ont dû revoir leur organisation. Contraints un temps au télétravail, les salariés y ont pris goût et exigent désormais plus de souplesse. De leur côté, les entreprises ont évalué les avantages économiques qu’elles pouvaient en tirer. Mais chacun appréhende encore un modèle en construction.

Le confinement, la vaccination rendue obligatoire pour exercer certains métiers et le passe vaccinal ont contraint les mouvements et attaqué les libertés fondamentales. Les retrouverons-nous toutes, le 31 juillet, date annoncée pour la fin de l’état d’urgence sanitaire? Il faudra y veiller.

 

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Fin du port du masque : un calendrier plus électoral que sanitaire

14 Mars 2022, 13:17pm

Publié par PCF Villepinte

Covid-19 La reprise épidémique constatée ces derniers jours n’a pas incité le gouvernement, en pleine campagne présidentielle, à revoir sa décision de lever nombre de restrictions sanitaires à partir de ce lundi, quitte à aggraver la situation.

Loan Nguyen  L'Humanité Publié le lundi 14 Mars 2022

À partir de ce lundi 14 mars, le masque ne sera imposé que dans les transports collectifs et les établissements de santé. Fred Scheiber/sipa

La guerre en Ukraine occupe depuis plusieurs semaines les esprits et les colonnes des journaux partout en Europe, reléguant au second plan l’épidémie de coronavirus, qui continue pourtant de sévir en divers endroits dans le monde. À moins d’un mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a pourtant décidé d’annoncer la levée quasi totale des mesures de restrictions sanitaires pesant sur les Français depuis de nombreux mois.

À partir de ce lundi 14 mars, le passe vaccinal ne sera plus exigé dans les lieux où il était requis jusque-là. Seul le passe sanitaire restera obligatoire pour accéder aux hôpitaux, maisons de retraite et établissements pour personnes handicapées. Le port du masque, quant à lui, ne sera imposé que dans les transports collectifs et les établissements de santé.

Un soulagement pour la plupart des Français, soumis à deux ans de restrictions sanitaires et sociales, qui espèrent laisser une bonne fois pour toutes le virus derrière eux. Si la baisse du nombre de décès, des hospitalisations et du taux d’occupation des services de réanimation semble leur donner raison, certains experts alertent néanmoins sur une dynamique de reprise épidémique qui pointe ces derniers jours.

L’effet combiné du retour des enfants à l’école et de la circulation désormais majoritaire du sous-variant BA.2, plus contagieux que la forme initiale d’Omicron, explique en partie la reprise épidémique. On en a observé les prémices ces derniers jours, avec 74818 nouveaux cas constatés jeudi, contre 60225 une semaine plus tôt.

«Mais cela ne suffit pas à expliquer ce rebond. Le facteur qui semble critique, cest le changement de comportement des Français, avec une baisse de vigilance sur les gestes barrières et une augmentation du nombre de contacts», expliquaient les experts de Santé publique France, vendredi, appelant à la «responsabilité individuelle» en termes de respect des gestes barrières malgré la levée des restrictions sanitaires.

De quoi causer un léger embarras, y compris dans l’état-major macroniste, tiraillé entre l’envie de séduire les électeurs et la réalité des chiffres. Pour tenter de juguler les critiques sur la pertinence de ce calendrier, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, ce samedi, l’ouverture «dès à présent (de) la quatrième dose aux plus de 80 ans» dans les colonnes du Parisien, tandis que le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est dit «extrêmement vigilant» face au rebond épidémique.

L’Institut Pasteur se veut rassurant

La veille, l’Institut Pasteur avait d’ailleurs mis à jour ses dernières modélisations, notant que cette reprise épidémique anticipée avait lieu plus tôt que ce que l’organisme avait prévu. D’après ses dernières données, le taux d’incidence est resté supérieur à 500 cas pour 100000 habitants dans la majorité des régions la semaine du 28 février au 6 mars et a fortement augmenté en Martinique, où il atteint quasiment les 3800, soit une multiplication par 5 en une semaine.

Mais lInstitut Pasteur se veut rassurant: explorant plusieurs scénarios où, à partir du 14 mars, les taux de transmission deviennent entre 50 % et 130 % supérieurs aux niveaux de janvier-février, le centre de recherche estime que le nombre de contaminations restera inférieur au pic de janvier dans tous les cas.

Des données encourageantes pour certains experts. «À court terme, on peut espérer en avoir fini avec le Covid parce quon observe que le printemps et l’été sont des périodes favorables à la décroissance de la circulation du virus», estime Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie, qui pointe néanmoins qu’un «retour à lautomne» est prévisible. 

«Ce nest pas raisonnable de lever ces mesures maintenant», juge en revanche Dominique Costagliola, épidémiologiste, qui regrette que l’annonce même de la date du 14 mars ait été faite «indépendamment de toute référence à un indicateur sanitaire». «Si lon voulait prendre des mesures sur la levée des masques, il aurait fallu travailler sur des dispositifs à court et moyen terme pour améliorer la qualité de lair intérieur», insiste-t-elle, pointant à la fois la nécessité de généraliser les capteurs de CO2 mais également de créer des normes d’aération dans les nouveaux bâtiments. «Là, on condamne les personnes fragiles, qui ne sont pas immunisées malgré la vaccination, à lisolement.»

#OuiAuMasque et #JeGarderaiLeMasque

«On ressent une inquiétude chez nos adhérents», confirme Pierre Foucaud, président de Vaincre la mucoviscidose, qui déplore l’accès toujours restreint des malades aux traitements par anticorps monoclonaux préventifs. «Il y a certes de moins en moins d’hospitalisations et de décès, mais on a l’impression de faire face à un déni collectif alors que plusieurs dizaines de personnes continuent de mourir chaque jour du Covid et que ces personnes-là sont des personnes vulnérables», précise-t-il, estimant que les décisions gouvernementales poussent les patients atteints de mucoviscidose à l’ «autoconfinement».

Même son de cloche du côté de France Rein, qui accompagne les malades souffrant d’insuffisance rénale. «On comprend que la levée des restrictions sanitaires soit une bonne chose pour la majorité des gens, mais il va falloir appeler au civisme de chacun», souligne Cécile Vandevivère, présidente de l’association. Sur les réseaux sociaux notamment, des appels de citoyens à garder le masque dans les lieux clos par solidarité pour les personnes immunodéprimées circulent depuis plusieurs semaines sous les mots-dièse #OuiAuMasque et #JeGarderaiLeMasque.

«Quest-ce quon va faire des 300000 personnes immunodéprimées? On les enferme?» tempête Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’Union française des médecins libéraux, qui estime qu’ignorer l’impact de la levée des mesures sanitaires constitue un pari dangereux. Mais, au-delà de l’impact pour les personnes fragiles, le praticien s’inquiète de l’invisibilisation des patients atteints de Covid longs. «Depuis un mois et demi, les Covid longs représentent 15 % à 20 % de ma patientèle. Certains sen sortent avec uniquement de la fatigue mais dautres gardent des séquelles neurologiques sept mois après et même au-delà.»

Contaminations le monde n’est pas sorti d’affaire

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé, le 9 mars, que la pandémie de Covid-19 était «loin d’être terminée» et «ne sera finie nulle part si elle nest pas finie partout». LOMS relève une forte croissance dans le Pacifique occidental.  Au niveau mondial, le nombre de décès a baissé de 8 %.  Dimanche, la Chine faisait état du triplement du nombre quotidien de contaminations par rapport à la veille et procédait au confinement ou au semi-confinement des villes de Shenzhen, Jilin, Changchun et Yanji. En Europe, les autorités allemandes indiquent également que le pays se trouve dans une «situation critique», malgré limpression partagée dans la population, selon laquelle la pandémie serait «maîtrisée».

 

 

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Macron pousse les feux d’une défense européenne

10 Mars 2022, 07:28am

Publié par PCF Villepinte

UE  Dans le cadre de la présidence française, un conseil européen informel se tient à partir de ce jeudi à Versailles. L’ordre du jour, bousculé par la guerre en Ukraine, portera principalement sur la défense et l’énergie, avec, en ligne de mire, une plus grande autonomie vis-à-vis du gaz russe.

  Gaël De Santis L'Humanité Publié le Jeudi 10 Mars 2022

Selon Roland Nivet, porte-parole du Mouvement de la paix : « La boussole stratégique de l’Union européenne n’est orientée que vers la direction de l’augmentation des moyens militaires. » ndreea Campeanu/Getty Images/AFP

Le château voulu par Louis XIV sera le symbole de la politique extérieure de Jupiter, du début à la fin de son mandat. Le 28 mai 2017, quelques jours après avoir été intronisé chef d’État, Emmanuel Macron recevait Vladimir Poutine sous les dorures de la galerie des Glaces.

L’objectif était alors de renouer avec le président russe pour porter la voix d’une France qui parle à toutes les puissances et affirme le principe d’une souveraineté européenne qui prendrait ses distances avec la tutelle américaine. Cinq ans plus tard, à l’occasion de la présidence française du conseil de l’Union européenne, c’est un sommet informel qui se tient dans le chef-lieu des Yvelines ces jeudi 10 et vendredi 11 mars.

À l’origine, il avait pour objet «le modèle européen de croissance et d’investissement pour 2030». Autant dire que l’invasion de l’Ukraine par les troupes de l’ancien hôte du château, le 24 février, a rebattu les cartes. À cet enjeu s’ajoute, selon la lettre d’invitation du président du Conseil européen, Charles Michel, l’objectif de «faire un pas pour construire notre souveraineté, réduire notre dépendance».

Voilà le concept de «souveraineté européenne» cher à Macron profondément transformé. Il n’est plus question de s’émanciper de Washington, mais de Moscou. Quitte à s’aligner sur le grand frère américain. Quand il était encore président, Donald Trump avait fait pression sur ses partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) afin qu’ils relancent la course à l’armement en consacrant 2 % de leur PIB à la défense.

Une juteuse affaire pour les marchants d’armes états-unien, auprès desquels s’approvisionnent les pays du bloc, notamment ceux d’Europe orientale. L’ex-président est entendu comme jamais. Si la réponse à la crise du Covid a été un plan – certes libéral – d’investissement de 750 milliards d’euros dans les infrastructures et la transition énergétique, l’issue de la crise en Ukraine est l’ouverture du portefeuille pour acquérir des fusils, des missiles, des missiles antimissiles et des avions de chasse.

L’Allemagne a choisi d’investir 100 milliards d’euros dans un fonds de défense, ce qui l’amènera à redevenir l’une des principales puissances militaires du continent, statut perdu à la fin de la Seconde Guerre mondiale (lire notre article page 4). La Pologne, parmi les champions européens en matière de dépenses militaires, avec 2,2 % du PIB consacrés à la défense, emprunte le même chemin.

Jaroslaw Kaczynski, le président du parti ultraconservateur au pouvoir, a annoncé que le budget serait porté à 3 % du PIB! En la matière, Varsovie fera mieux quAthènes (2,8 %), dont le budget sexplique par les contentieux territoriaux avec le voisin turc. Le gouvernement social-démocrate danois est sur la même longueur donde. Dès 2024, Copenhague atteindra l’objectif des 2 %. Le royaume nordique avait choisi, voilà trois décennies, de ne pas participer à la politique de défense de la CEE puis de l’UE. Un référendum va être convoqué pour mettre fin à cette exception.

Avec la crise ukrainienne, l’Europe de la défense, chère à Emmanuel Macron, pourrait continuer de prendre forme. Lors du sommet informel de Versailles, les chefs d’État et de gouvernement vont se pencher sur le «renforcement des capacités de défense» de l’UE. Selon le projet de conclusions obtenu par le média Contexte, les Vingt-Sept s’accorderaient pour «augmenter substantiellement les dépenses de défense» et «développer les capacités de défense dune façon collaborative». Par ailleurs, l’ «industrie de défense» devrait être renforcée et développée .

Couper tous les ponts avec la Russie

Si l’Europe de la défense «devient une réalité», après avoir «longtemps été un sujet de colloque», selon les termes utilisés en 2018 par la ministre de la Défense, Florence Parly, sa finalité évolue avec la crise ukrainienne. Dans l’esprit de ses concepteurs, elle servait à s’autonomiser de Washington, parrain de l’Alliance atlantique. Pour rassurer les pays de l’Est, qui comptent avant tout sur l’allié américain pour assurer leur défense, elle avait fini par être conçue comme un « pilier» complémentaire de l’Otan. Avec l’affaire ukrainienne, toute velléité d’indépendance européenne s’évanouit.

Lors d’une conférence de presse au Parlement européen, mercredi, la première ministre estonienne, Kaja Kallas, a appelé «chaque pays à accroître ses dépenses darmement, parce que si chaque armée dun pays de lUE est plus forte, nous sommes plus forts ensemble». Mais l’UE n’est pas le périmètre de la dirigeante balte. «Nous devons débattre de lEurope de la défense. Je ne veux pas dalternative à lOtan pour la construire, parce que 90 % du territoire européen est un territoire de lOtan», a-t-elle déclaré.

Certains pays, aujourd’hui neutres, envisagent une adhésion à l’Otan: la Suède et la Finlande, où, pour la première fois selon les sondages, une majorité de citoyens est favorable à lintégration à lAlliance atlantique. Lancien espion russe Vladimir Poutine s’avère être le meilleur agent de l’Otan, dont Macron avait décrété l’ «état de mort cérébrale» en novembre 2019…

En fait d’indépendance, ce sommet européen est marqué par une volonté de couper tous les ponts avec la Russie. Le deuxième volet du sommet vise à «réduire nos dépendances énergétiques», tout en conservant l’objectif d’une «neutralité climat pour 2050». Est notamment mis en avant le besoin de «diversifier les routes dapprovisionnement». En d’autres termes: dépendre moins de Moscou, qui fournit 48 % des importations européennes de gaz et 30 % de celles de brut.

Les Vingt-Sept veulent également augmenter leurs stocks dhydrocarbures. En tournant le dos aux Russes, les Européens risquent fort de se jeter dans les bras des pays qui, comme les États-Unis ou l’Algérie, exploitent les gaz de schiste. Par ailleurs, les Européens multiplient les sanctions: fermeture de lespace aérien, déconnexion de la Russie du système financier mondial avec le refus d’accès au système bancaire Swift.

Cette politique tranche avec la mythologie officielle de l’UE, selon laquelle les interdépendances économiques, politiques et démographiques créées par la construction européenne depuis 1957 ont permis d’assurer la paix sur le Vieux Continent. C’est exactement l’inverse que proposent les participants au sommet de Versailles.

Aucune initiative diplomatique n’est pour l’instant annoncée. «La boussole stratégique de lUnion européenne nest orientée que vers la direction de l’augmentation des moyens militaires», déplore Roland Nivet, porte-parole du Mouvement de la paix. Il faudrait au contraire «engager une négociation portant sur la paix et la sécurité commune en Europe», estime le pacifiste.

 

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Mobilisations. Dans la manifestation, à Paris, l’escalade militaire n’est pas écartée

6 Mars 2022, 07:59am

Publié par PCF Villepinte

Le président ukrainien réclame depuis plusieurs jours la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Une demande à laquelle l’Otan refuse de répondre à ce stade.

    Thomas Lemahieu L'Humanité Publié le Samedi 5 Mars 2022

Dans la manifestation au départ de la place de la République, à Paris, samedi, beaucoup réclament la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. AFP

Plusieurs milliers de manifestants contre la guerre en Ukraine se sont rassemblés, ce samedi après-midi, dans les rues de Paris. Une partie d’entre eux se sont retrouvés sur la place Denfert-Rochereau à l’appel du Mouvement de la Paix, des organisations syndicales (CGT, FSU et Solidaires), du PCF et du NPA notamment. Mais le plus grand nombre a défilé entre la place de la République et celle de la Bastille.

Dans ce cortège, bien plus dense que les précédents organisés ces derniers jours, mais encore loin d’atteindre le niveau des rassemblements à Berlin, à Prague ou même Zürich, le slogan «Poutine, assassin» fait l’unanimité. Il a été scandé d’un bout à l’autre par les membres de la diaspora ukrainienne, avec leurs couleurs nationales, le bleu et le jaune, peinturlurées sur les joues ou sur les pancartes, mais aussi par quelques Russes dénonçant la guerre menée par leur pays et, bien sûr, par des Parisiens de toutes origines descendus spontanément dans la rue.

Dans la foule, avant que l’hymne national ukrainien ne résonne à la Bastille en présence de l’ambassadeur et des dirigeants du PS, EELV, LaREM et LR - dont Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Rachida Dati -, beaucoup réclament la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. «Otan, fermez le ciel», intime une jeune femme. «Mettez en place une zone dexclusion aérienne ou commencez à vous demander quel sera le prochain pays sur la liste de Poutine», lance un autre.

Appel à «manifester en masse»

Réclamée depuis quelques jours par Volodymyr Zelensky qui, comme il le fait depuis le début de l’offensive russe, avait lancé un appel à «manifester en masse» à destination des opinions publiques occidentales, la zone d’exclusion aérienne servirait, à ses yeux, à rééquilibrer les forces en présence. «Il y a eu un sommet de lOtan, un sommet faiblard, un sommet confus, un sommet où tout le monde n’a pas l’air de bien comprendre que la bataille pour la liberté de l’Europe doit être l’objectif numéro un, a accusé le président ukrainien dans la nuit de vendredi à samedi. Tous les gens qui vont mourir à partir d’aujourd’hui vont mourir aussi à cause de vous. À cause de votre faiblesse, de vos divisions…

Aujourd’hui, l’état-major de l’Otan a donné le feu vert à de nouveaux bombardements à cause de son refus de mettre en place une zone d’exclusion aérienne.» Ce samedi, Oleksii Reznikov, le ministre de la Défense ukrainien, a tenté une autre approche. «Si le bombardement des femmes et des enfants ne constitue pas un argument pour vous, alors souvenez-vous de Tchernobyl en 1986, lance-t-il. Le nuage nucléaire était allé jusqu’à l’est des États-Unis… À Zaporizhzhia, il y a six réacteurs, donc la question, c’est: le monde est-il prêt à une catastrophe six fois plus importante? On nous dit par ailleurs quen cas de mise en place dune zone dexclusion aérienne, cela déclencherait une guerre nucléaire, mais pour nous, il est évident que cette guerre est là, déjà… Les Russes viennent de la déclencher en attaquant la centrale.»

Après avoir commencé des livraisons d’armes à l’Ukraine - sans doute plus symboliques qu’autre chose, à ce stade -, les Occidentaux refusent de faire le pas supplémentaire dans l’escalade. Samedi après-midi, après l’Otan et la Maison-Blanche la veille, c’est le général Mark Milley, chef d’état-major américain, qui a écarté la demande pressante des autorités ukrainiennes. «Si une zone d’exclusion aérienne était déclarée, quelqu’un devrait la faire respecter, rappelle-t-il.  Il faudrait alors qu’on y aille et qu’on combatte activement les forces aériennes russes. Ce n’est pas une chose que le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg ni aucun haut responsable politique des États membres ont dit vouloir faire.»

Le mouvement pacifiste italien se réveille

De son côté, Vladimir Poutine a, lui, menacé une fois de plus: la Russie considérerait comme cobelligérant tout pays tentant dimposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Le chef du Kremlin en rajoute, avertissant qu’à ses yeux, les Occidentaux sont déjà entrés dans la guerre contre la Russie en imposant leurs sanctions économiques.

Au bout de cette nouvelle journée de vertiges face à l’escalade belliciste, c’est de Rome que parviennent quelques signes moins mortifères. Dans la capitale italienne, le mouvement pacifiste italien, si puissant contre la guerre en Irak, est en train de se réveiller. Une manifestation à l’appel des ONG et des syndicats a rassemblé des dizaines de milliers de personnes ce samedi. 

«On narrête pas la guerre avec dautres guerres et en envoyant dautres armes au peuple ukrainien, lance Maurizio Landini, le secrétaire général de la CGIL, la plus puissante confédération syndicale italienne. On arrête la guerre en envoyant en Ukraine l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui est née après la Seconde Guerre mondiale pour empêcher le déclenchement des autres guerres. C’est le moment de faire des tractations diplomatiques, c’est le moment, au contraire, de désarmer!»

 

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Dialogue et diplomatie

4 Mars 2022, 07:37am

Publié par PCF Villepinte

 

Fabien Gay     L'Humanité

Publié le Vendredi 4 Mars 2022

L’invasion de l’Ukraine décidée par l’autocrate Poutine est inadmissible et insupportable, d’abord pour le peuple ukrainien, qui subit les bombes, les destructions et les pertes civiles, mais également pour le peuple russe, qu’on envoie combattre pour servir des desseins impérialistes belliqueux. Le risque d’escalade menace tous les peuples européens et au-delà, lesquels vont payer longtemps le prix de la guerre.

Dans un monde qui a pourtant connu suffisamment de guerres pour comprendre la nécessité d’œuvrer à la paix et à la coopération entre les peuples, la course à l’armement n’a pas pris fin avec la chute des blocs. Alors qu’une autre voie était possible, depuis trente ans, les relations internationales ont amplifié la militarisation, rendant le dialogue de plus en plus difficile.

Les tensions et les haines se sont exacerbées et le nationalisme s’est renforcé. La résistance ukrainienne face à l’agresseur russe et à la violation de l’intégrité de son territoire est légitime. Mais l’Union européenne ne peut et ne doit pas jouer sur la surenchère guerrière et l’escalade meurtrière. «On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre», disait Jean Jaurès, le fondateur de notre journal. Une position ferme, une profonde conviction qui lui coûta la vie.

Partout, les populations se mobilisent contre cette guerre, jusqu’en Russie même, où les manifestants s’exposent directement aux représailles et à l’incarcération. Ils ont raison: le seul horizon à atteindre, cest la paix, par le dialogue et laction diplomatique. Malgré l’ampleur et la difficulté de la tâche, il est urgent de continuer à l’exiger comme projet politique, avec un cessez-le-feu immédiat, l’organisation de la solidarité internationale pour l’accueil de tous les réfugiés sans distinction et une conférence européenne de sécurité collective réunissant toutes les parties. Quels que soient les obstacles, il faut essayer, toujours, de porter la voix de la paix. Si ténue soit-elle, elle est la seule qui vaille.

 

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La France doit agir pour arrêter la guerre, pour la paix et la sécurité collective – Déclaration du comité exécutif national du PCF

2 Mars 2022, 11:08am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 02/03/2022 par PCF

La décision prise par le gouvernement russe d’envahir l’Ukraine déclenche l’une des crises les plus graves essuyées par le continent européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que de nombreuses victimes sont déjà à déplorer en Ukraine, et que l’action de l’armée russe va en causer beaucoup d’autres, la violation du droit international crée une situation extrêmement dangereuse pour l’avenir des relations internationales.

Le Parti communiste français condamne sans réserve le choix de la guerre fait par Vladimir Poutine. Si l’on ne peut taire les surenchères des États-Unis et de l’Otan, qui n’ont eu de cesse de vouloir implanter de nouvelles bases aux frontières de la Russie, rien ne saurait justifier la politique de force ouverte pratiquée par le pouvoir de Moscou.

Loin de défendre les intérêts de son peuple, son autoritarisme, son nationalisme et ses proximités avec l’extrême droite européenne ne servent que les intérêts des puissants oligarques et du capital financier et rentier qui ont plongé une grande partie de la Russie dans la pauvreté et creusé en son sein les inégalités.

Le risque de dérive vers un conflit mondial entre intérêts capitalistes rivaux est désormais très élevé. Tout doit être fait pour stopper cette spirale. Les peuples européens, jusqu’au peuple russe, n’ont pas besoin d’une nouvelle guerre.

La menace du recours à l’arme nucléaire n’est plus un tabou. Les grandes puissances s’engagent dans une folle course aux armements les plus sophistiqués et les plus meurtriers. C’est extrêmement grave pour l’avenir de l’humanité. Gardons à l’esprit les millions de morts des derniers conflits et la jeunesse sacrifiée.

Un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes russes s’imposent. Il faut de toute urgence arrêter une guerre dont les premières victimes sont les populations civiles, qui se retrouvent au milieu des combats ou sont contraintes à la fuite. Le Parti communiste français exprime toute sa solidarité avec le peuple d’Ukraine, qui est la première victime du conflit. Une aide humanitaire doit lui être apportée. La France et l’Union européenne doivent prendre toutes les initiatives nécessaires pour assurer l’accueil des réfugiés.

Du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre, en faveur de la sécurité humaine et de la paix, du droit international et de la coopération solidaire des nations et des peuples. En toute souveraineté, elle doit jouer un rôle moteur et actif dans la sortie rapide du conflit. Elle doit tout mettre en œuvre pour s’opposer aux surenchères guerrières, qui s’expriment du côté du pouvoir russe comme dans le cadre de l’Otan, et dont le peuple d’Ukraine paierait le tribut le plus lourd.

La communauté internationale doit isoler politiquement, diplomatiquement et économiquement le régime de Poutine, afin de le contraindre à renoncer à sa politique de force ouverte. La livraison d’armes à l’Ukraine, loin de préserver la souveraineté de ce pays, n’aboutirait qu’à ajouter de la guerre à la guerre, au risque de conduire le continent européen tout entier au bord d’un engrenage fatal.

Le rôle de notre pays est d’agir par la voie politique et diplomatique en faveur de la désescalade. En utilisant son siège au Conseil de sécurité, il doit proposer à l’ONU, de prendre l’initiative de convoquer une conférence pan-européenne extraordinaire de paix et de sécurité collective, réunissant l’ensemble des États européens, avec l’Ukraine et la Russie.

Cette conférence serait chargée d’aboutir un règlement négocié global, permettant de traiter les causes du conflit, de rétablir l’indépendance d’une Ukraine non alignée, et d’ouvrir une perspective de paix et de sécurité durable en Europe, sur les bases des principes de l’acte final de la conférence d’Helsinki et de la charte de Paris de 1990.

Pour faire prévaloir une logique de paix contre le bellicisme des puissances capitalistes, les peuples doivent faire de toute urgence entendre leur voix.

Le PCF appelle à des rassemblements unitaires, dès ce week-end et dans les jours qui suivront, en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, du retrait d’Ukraine des troupes russes, et d’une initiative diplomatique de la France pour la paix et la sécurité collective.

 

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UE : désescalade ou engrenage ?

1 Mars 2022, 20:41pm

Publié par PCF Villepinte

 

Avec le retour de l’Histoire, par sa face la plus tragique qui menace tous les équilibres du monde, l’Europe possède donc une place pour le moins singulière, qu’elle entend affirmer. Sera-t-elle à la hauteur de l’enjeu? En adoptant une aide de 450 millions deuros pour financer lenvoi darmes pouvant inclure des avions de chasse aux forces ukrainiennes afin de résister à l’agression russe, les Vingt-Sept ont brisé un tabou.

Jamais auparavant l’UE ne s’était drapée d’une telle fonction. Ces revirements spectaculaires, européen et même allemand, auront des répercussions à long terme. Mais jusqu’où aller, sachant que ce terrifiant conflit ne se résoudra que par la diplomatie et la négociation, sauf à jeter l’humanité tout entière dans le gouffre absolu?

L’appel du président ukrainien, ce mardi, devant le Parlement de Bruxelles, a relancé l’idée d’une adhésion de l’Ukraine à l’UE. Le sentiment européen de Volodymyr Zelensky et d’une grande partie du peuple ukrainien est compréhensible, sinon légitime.

Mais, si l’UE devait intégrer l’Ukraine en son sein, en pleine guerre et dans le cadre d’une procédure expresse inédite, cela constituerait un pas en avant dans l’escalade, une décision contre-productive qui ne manquerait pas de rajouter de la confusion et de la provocation, en un temps où toutes les menaces pèsent.

Les conséquences seraient dès lors bien différentes, sans parler du message politique. Comprenons bien: cette adhésion créerait une obligation juridique «daide et dassistance» des pays membres envers l’Ukraine, comme le prévoit l’article 42, paragraphe 7, du traité de l’UE, donc l’entrée en scène de l’Otan…

Chacun l’a compris: les chemins de la diplomatie et dun cessez-le-feu rapide paraissent bordés dombres à chaque crépuscule des jours qui passent. Si les sanctions économiques massives auront tôt ou tard des effets sur le pays de Poutine, portant leurs fruits pourris jusque dans les foyers de Russes, pendant ce temps-là, le drame se poursuit.

Les pilonnages se multiplient, des bombes à fragmentation s’abattent sur certaines villes, et le chaos du fer et du feu progresse. L’Europe ne devrait-elle pas, de toute urgence, proposer la tenue d’une conférence réunissant l’ensemble du continent européen, soit une quarantaine de pays? Comme pour accentuer la pression.

 

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Propagande guerrière

1 Mars 2022, 14:14pm

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mardi 1 Mars 2022 Sébastien Crépel

C’est l’un des innombrables effets délétères de la guerre. La violence appelle la violence et corrompt même les esprits qu’on pensait les mieux armés contre les emportements bellicistes. Le phénomène n’est pas nouveau: souvenons-nous de ces socialistes conspués par Lénine dans la Faillite de la IIe Internationale, en 1915, pour leur «reniement révoltant», car passés de l’opposition à la guerre au militarisme farouche dès les hostilités déclarées.

C’est à croire que les mêmes maux engendrent les mêmes effets. Comment expliquer que les Verts cheminent, en 48 heures, de la sortie de l’Otan présentée dans leur programme «comme lune des premières mesures que prônent les écologistes» à son élargissement revendiqué par l’une de leurs dirigeantes, en plus de la livraison tous azimuts d’armes à l’Ukraine réclamée par Yannick Jadot?

Pendant ce temps, à Paris, une improbable coalition beliciste doit tenir meeting ce mardi, sous la houlette de Bernard-Henri Lévy, à l’affiche duquel le nom de l’ex-directeur de la CIA et commandant de l’offensive sur Bagdad en 2003, David Petraeus, voisine avec ceux d’Anne Hidalgo, de Valérie Pécresse, de François Hollande et d’un représentant d’Emmanuel Macron.

Sur les ondes, sur les réseaux sociaux, la propagande se met en place pour empêcher tout débat, en moquant «les raisonneurs, les Munichois, les planqués», dixit le «philosophe» Raphaël Enthoven, prêt comme son compère BHL à se battre avec la vie des autres.

«On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre», écrivait Jean Jaurès. Lhistoire fourmille dexemples qui lui donnent raison. De lIrak à la Libye et lAfghanistan en passant par le Mali, les catastrophes sur lesquelles a systématiquement débouché l’emploi de la force pour régler les conflits sont légion.

Il est encore temps de stopper l’engrenage fatal de la violence en Europe. Le doigt sur la bombe nucléaire du forcené du Kremlin doit conduire chacun à la responsabilité, en appuyant tous les efforts de cessez-le-feu et de reprise du dialogue.

 

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Patrick Pelloux, médecin urgentiste au Samu de Paris et Président de l'association des médecins urgentistes de France (Amuf),

21 Février 2022, 09:07am

Publié par PCF Villepinte

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Peut-on engager la relance sans renégocier les traités européens ?

17 Février 2022, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

En vertu de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée », les politiques austéritaires s’appliquent depuis des décennies au sein de l’Union européenne. Et si le verrou sautait ?

Publié le
Mercredi 16 Février 2022

Alors que la Banque centrale européenne a agi pour sauver les banques et les entreprises, une autre politique est possible en créant un fonds de développement social et écologique.

 

DENIS DURAND

Économiste et codirecteur de la revue Économie et politique

 

Il y a deux ans, les gouvernements européens n’ont pas eu besoin de renégocier les traités. Il ne leur a fallu que quelques jours pour décréter la suspension de toutes les règles budgétaires européennes. Entre février 2020 et décembre 2021, 2000 milliards deuros créés par la Banque centrale européenne (BCE) ont coulé à flots pour valider les déficits publics par des rachats de titres et 1600 milliards pour refinancer à taux négatif les crédits des banques aux entreprises.

Cependant, même au plus fort de la pandémie, l’austérité budgétaire n’a jamais été remise en cause. Les coups ont continué de pleuvoir sur l’hôpital, sur l’école, sur tous les services publics!

C’est sur ce point que les règles européennes doivent absolument changer. Elles doivent cesser d’accompagner la fuite en avant des gouvernements dans la concurrence libre et prétendument non faussée sous l’égide du dollar et de Wall Street. L’argent de la BCE doit cesser d’inonder les banques sous la seule condition qu’elles prêtent aux ménages et aux entreprises. Les refinancements «ciblés» à taux privilégié (- 1 % actuellement) doivent être réservés aux crédits répondant à des critères précis en matière demploi, de formation, de lutte contre le réchauffement climatique. Plutôt que la spéculation sur les marchés financiers, la création monétaire des banques centrales doit alimenter un fonds de développement économique, social et écologique solidaire finançant des projets de développement des services publics démocratiquement élaborés, décidés, réalisés et contrôlés dans les différents pays de l’Union européenne (UE).

UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT DES SERVICES PUBLICS PEUT ÊTRE FINANCÉ TOUT DE SUITE PAR LA CAISSE DES DÉPÔTS, QUI SE RETOURNERA VERS LA BCE POUR OBTENIR LE REFINANCEMENT DE CETTE AVANCE, COMME LE TRAITÉ DE LISBONNE L’Y AUTORISE.

Faut-il attendre pour engager la bataille dans ce sens qu’une modification des traités soit mise à l’ordre du jour, négociée à 27, conclue et ratifiée dans chaque pays de l’Union? Cela promet d’être long, semé dobstacles, et les urgences sociales et climatiques nattendent pas. Heureusement, comme bien souvent dans lhistoire européenne, le fait peut précéder le droit. En France, un plan de développement des services publics peut être financé tout de suite par la Caisse des dépôts. Celle-ci se retournera vers la BCE pour obtenir le refinancement de cette avance, comme l’article 123, paragraphe 2 du traité de Lisbonne l’y autorise. Au nom de quoi les gouverneurs de Francfort pourraient-ils s’y opposer? Ce type de «relance» conjointe de la demande et de loffre, créatrice demplois et de recettes publiques supplémentaires, nest-il pas le vrai remède à un retour de linflation qui résulte des insuffisances de l’offre (prix de l’énergie, désorganisation des chaînes mondiales d’activité, accès insuffisant des travailleurs à la formation)?

Cette bataille politique, amorcée dans un des plus grands pays de la zone euro et progressivement élargie à tous les peuples de l’UE, qui ont les mêmes besoins et les mêmes attentes, est le vrai moyen de créer les conditions économiques, politiques et finalement juridiques d’un changement des traités.

 

 

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