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crise

Patrick Pelloux, médecin urgentiste au Samu de Paris et Président de l'association des médecins urgentistes de France (Amuf),

21 Février 2022, 09:07am

Publié par PCF Villepinte

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Peut-on engager la relance sans renégocier les traités européens ?

17 Février 2022, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

En vertu de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée », les politiques austéritaires s’appliquent depuis des décennies au sein de l’Union européenne. Et si le verrou sautait ?

Publié le
Mercredi 16 Février 2022

Alors que la Banque centrale européenne a agi pour sauver les banques et les entreprises, une autre politique est possible en créant un fonds de développement social et écologique.

 

DENIS DURAND

Économiste et codirecteur de la revue Économie et politique

 

Il y a deux ans, les gouvernements européens n’ont pas eu besoin de renégocier les traités. Il ne leur a fallu que quelques jours pour décréter la suspension de toutes les règles budgétaires européennes. Entre février 2020 et décembre 2021, 2000 milliards deuros créés par la Banque centrale européenne (BCE) ont coulé à flots pour valider les déficits publics par des rachats de titres et 1600 milliards pour refinancer à taux négatif les crédits des banques aux entreprises.

Cependant, même au plus fort de la pandémie, l’austérité budgétaire n’a jamais été remise en cause. Les coups ont continué de pleuvoir sur l’hôpital, sur l’école, sur tous les services publics!

C’est sur ce point que les règles européennes doivent absolument changer. Elles doivent cesser d’accompagner la fuite en avant des gouvernements dans la concurrence libre et prétendument non faussée sous l’égide du dollar et de Wall Street. L’argent de la BCE doit cesser d’inonder les banques sous la seule condition qu’elles prêtent aux ménages et aux entreprises. Les refinancements «ciblés» à taux privilégié (- 1 % actuellement) doivent être réservés aux crédits répondant à des critères précis en matière demploi, de formation, de lutte contre le réchauffement climatique. Plutôt que la spéculation sur les marchés financiers, la création monétaire des banques centrales doit alimenter un fonds de développement économique, social et écologique solidaire finançant des projets de développement des services publics démocratiquement élaborés, décidés, réalisés et contrôlés dans les différents pays de l’Union européenne (UE).

UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT DES SERVICES PUBLICS PEUT ÊTRE FINANCÉ TOUT DE SUITE PAR LA CAISSE DES DÉPÔTS, QUI SE RETOURNERA VERS LA BCE POUR OBTENIR LE REFINANCEMENT DE CETTE AVANCE, COMME LE TRAITÉ DE LISBONNE L’Y AUTORISE.

Faut-il attendre pour engager la bataille dans ce sens qu’une modification des traités soit mise à l’ordre du jour, négociée à 27, conclue et ratifiée dans chaque pays de l’Union? Cela promet d’être long, semé dobstacles, et les urgences sociales et climatiques nattendent pas. Heureusement, comme bien souvent dans lhistoire européenne, le fait peut précéder le droit. En France, un plan de développement des services publics peut être financé tout de suite par la Caisse des dépôts. Celle-ci se retournera vers la BCE pour obtenir le refinancement de cette avance, comme l’article 123, paragraphe 2 du traité de Lisbonne l’y autorise. Au nom de quoi les gouverneurs de Francfort pourraient-ils s’y opposer? Ce type de «relance» conjointe de la demande et de loffre, créatrice demplois et de recettes publiques supplémentaires, nest-il pas le vrai remède à un retour de linflation qui résulte des insuffisances de l’offre (prix de l’énergie, désorganisation des chaînes mondiales d’activité, accès insuffisant des travailleurs à la formation)?

Cette bataille politique, amorcée dans un des plus grands pays de la zone euro et progressivement élargie à tous les peuples de l’UE, qui ont les mêmes besoins et les mêmes attentes, est le vrai moyen de créer les conditions économiques, politiques et finalement juridiques d’un changement des traités.

 

 

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Vaccins anti-Covid. Malgré l’obstruction des États et de Big Pharma, la digue des brevets peut céder

16 Février 2022, 11:12am

Publié par PCF Villepinte

Une invention texane produite en Inde, à prix imbattable et sans propriété intellectuelle, un piratage de la technologie de l’ARN messager en Afrique du Sud… Augmenter la production mondiale, c’est possible, même si la France et l’Europe regimbent!

L'Humanoté Publié le Mercredi 16 Février 2022 Thomas Lemahieu

Manifestation contre la pénurie de vaccins à Mumbai, en Inde, le 31 mai 2021. Indranil MUKHERJEE / AFP

L’information reste encore largement confidentielle dans nos contrées. Elle est pourtant de nature à combler un peu les inégalités planétaires dans l’accès aux vaccins contre le Covid-19: après que son autorité de santé a validé lundi leur utilisation «en urgence», lInde a commencé à recevoir, hier, les premiers stocks de sa commande initiale de 300 millions de doses d’un nouveau vaccin contre le Covid-19, le Corbevax.

Fabriqué localement par le groupe pharmaceutique Biological E, le produit a en réalité été mis au point par Peter Hotez, Maria Elena Bottazzi et leur petite équipe au sein d’un laboratoire de recherches vaccinales dans un hôpital pour enfants de Houston, au Texas (États-Unis), et c’est là que la rupture se niche: les chercheurs ont décidé de ne pas breveter leur découverte afin que leur vaccin puisse être produit librement dans le monde entier.

Dans les faits, leur invention, basée non pas sur l’ARN messager – comme les vaccins de Pfizer ou Moderna –, mais sur la technologie plus classique des protéines virales désactivées, est à la fois simple à dupliquer et très peu chère à fabriquer à grande échelle. En Inde, le vaccin Corbevax sera ainsi facturé 1,70 euro la dose.

Un tarif bien en dessous de celui de la concurrence: le prix pour Pfizer et Moderna gravite entre 15 et 25 euros, et même AstraZeneca, qui, également produit là-bas par le géant Serum Institute of India, avait, au nom de son partenariat avec l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et du parrainage de la fondation philanthropique de Bill Gates, promis de vendre à prix coûtant, s’affiche dans les pays du Sud entre 2,5 et 7 euros la dose. «Pendant des mois, on a entendu tout le monde parler d’équité, d’équité, d’équité, et personne na fait grand-chose, rappelle Maria Elena Bottazzi.

 Et maintenant, beaucoup de gens découvrent qu’on peut faire un vaccin sans brevets, sans appropriation des technologies… J’espère bien que ça va tout changer dans de nombreux pays.» Son collègue Peter Hotez ajoute: «Notre intention, cest bien celle de rendre disponible un vaccin pour des millions et des millions de gens dans le monde, qui en seraient privés sans ça…»

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Il y a urgence ! Christophe Prudhomme Médecin au Samu 93

1 Février 2022, 08:48am

Publié par PCF Villepinte

Il y a quatre ans, nous lancions avec Sabrina Ali Benali, Patrick Pelloux et moi-même une pétition sous le titre «Dignité des personnes âgées, des moyens pour nos Ehpad», qui avait recueilli près de 700000 signatures. Elle a déclenché une autosaisine du Conseil économique, social et environnemental, qui a publié un rapport validant la revendication syndicale de la création de 200000 postes, pour obtenir un ratio dun soignant par résident.

Dans le même temps, les députés Caroline Fiat et Monique Iborra s’étaient saisies du dossier et validaient cette demande. Ce qui était déjà décrit à l’époque était un manque criant de personnel qui ne permettait pas de s’occuper dignement des personnes âgées dans les Ehpad. Il était souligné que, malgré un prix moins élevé dans les structures du secteur public, le taux d’encadrement y était légèrement supérieur.

Cela signifiait clairement que le secteur privé lucratif faisait payer plus cher ses prestations pour un service rendu de moindre qualité. Déjà, quelques années plus tôt, nous avions été un certain nombre à nous émouvoir publiquement du fait que le président de la République de l’époque avait embarqué avec lui en Chine des dirigeants de groupes gestionnaires d’Ehpad pour y vendre leurs services.

Nous disions alors que cela n’était possible que grâce aux ­bénéfices faits en France sur le dos de la Sécurité ­sociale, des retraités et de leurs familles. Si nous revenons quelques années en arrière, nous comprenons mieux la situation. En effet, à la fin des années 1980, le vieillissement de la population nécessitait de rénover les maisons de retraite et d’en construire de nouvelles.

Le choix politique fait alors a été d’ouvrir le marché au secteur marchand pour limiter les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale. Ainsi a débuté la saga de l’or gris avec la création de groupes qui, très rapidement, se sont développés, se sont internationalisés pour devenir des leaders mondiaux, avec des chiffres d’affaires de plusieurs milliards.

Le scandale d’Orpea était prévisible et il est heureux qu’il éclate aujourd’hui. En effet, l’erreur originelle est de n’avoir pas empêché les libéraux au pouvoir de livrer la prise en charge de la dépendance au marché. Il y a ici une contradiction majeure entre un secteur qui doit relever du service public et de la solidarité nationale, et des investisseurs dont l’objectif premier est le meilleur retour sur leur investissement.

Quand, en plus, ils se comportent comme de vrais prédateurs sans âme, nous obtenons Orpea. La conclusion est simple: le secteur de la dépendance ne peut relever du secteur privé à but lucratif.

Médecin urgentiste

 

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Scandale ORPEA : le grand âge doit sortir du marché

29 Janvier 2022, 14:29pm

Publié par PCF Villepinte

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Rapport Oxfam. Pendant la pandémie, la pauvreté s’étend et les fortunes s’envolent

17 Janvier 2022, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Lundi 17 Janvier 2022

Bruno Odent

Le rapport rendu public par l’ONG ce lundi vient confirmer un creusement abyssal des inégalités en France et dans le monde, au moment même où le coronavirus répandait son lot de souffrances.

La misère explose, les dividendes s’éclatent. Le rapport que rend public l’ONG Oxfam ce 17 janvier est accablant pour l’ordre capitaliste dominant. Dans la période où le coronavirus étend ses ravages, les inégalités se sont creusées comme jamais. Des dizaines de millions de personnes au bas de l’échelle des classes moyennes ont été propulsées sous tous les seuils de pauvreté.

Parallèlement, le nombre des milliardaires et la fortune des principales figures du capital dans le monde ont gonflé dans des proportions jamais vues jusqu’ici. Le «quoi quil en coûte», largent gratuit distribué massivement par les banques centrales et exclusivement réservé à lusage des ténors des Bourses et de la haute finance a constitué le principal vecteur de cet enrichissement sans précédent. Changer radicalement les paradigmes et réorienter l’attribution des crédits non plus pour sauver le capital mais pour développer toute l’humanité et ses biens communs est ainsi devenu aussi crucial que vital.

7 millions de Français dépendent de l'aide alimentaire

À trois mois de l’élection présidentielle, Oxfam fait un zoom sur la France. À elles seules, les cinq premières fortunes de l’Hexagone ont doublé durant la pandémie, «augmentant de 173 milliards deuros en dix-neuf mois». Elles possèdent désormais «autant que les 40% des Français les plus précaires», pour qui la même période fut synonyme de dégringolade accélérée. Oxfam relève que 7 millions de citoyens, soit 10% de la population française, sont désormais dépendants de laide alimentaire.

Zoom sur les milliardaires français

Les logiques politiques qui ont conduit à inonder les marchés financiers et ces gros détenteurs de capitaux de crédits gratuits, sous prétexte que cela aurait par effet de ruissellement un impact salutaire sur l’ensemble de l’économie, sont contredites en permanence par la réalité à laquelle est confrontée l’immense majorité des citoyens de France et du monde.

Aux États-Unis, la méthode a fait les beaux jours d’un Elon Musk, l’homme devenu le plus riche de la planète, car elle a encouragé les opérations les plus spéculatives, fondées sur une vaste arnaque écolo à l’automobile électrique. Avec pour corollaire un bilan carbone de Tesla inversement proportionnel à la montée en flèche des titres du groupe du milliardaire, dont la valeur de la capitalisation boursière dépasse désormais celle de… l’ensemble des constructeurs automobiles mondiaux. Le gonflement de ces «bulles» exprime une inflation financière qui a commencé à diffuser vers l’économie réelle. Ce qui augure une sévère gueule de bois après lorgie dargent gratuit à laquelle ont goûté les champions du CAC 40 parisien, comme du Dow Jones new-yorkais ou du DAX de Francfort.

Facture austéritaire

La maîtrise de la hausse des prix passerait, selon les canons de l’orthodoxie libérale, par une augmentation des taux d’intérêt. Traduisez: une programmation de politiques daustérité destinées à faire payer la crise aux travailleurs, en sefforçant de les empêcher de réclamer des hausses de salaire pour compenser lamputation de leur niveau de vie. La Réserve fédérale états-unienne a commencé à l’appliquer. La France et la zone euro s’y préparent. Mais couper ce flot de la création monétaire et des crédits bon marché est une manœuvre à très haut risque pour les banques centrales. Tant une hausse prochaine des taux pourrait précipiter le monde sur le mur d’un krach de dimension historique.

Des solutions fiscales

Oxfam, qui identifie «des ressorts systémiques» dans l’apparition de la faille sociale mondiale, avance des solutions surtout fiscales pour «  taxer les milliardaires». Pour vraiment réduire l’explosion des inégalités, «on ne saurait en rester là», soulignent les économistes communistes en France. Le maintien d’une politique de crédits gratuits par la Banque centrale européenne est indispensable pour éviter un désastre. Mais il faut, précisent-ils, en organiser le contrôle public et social pour que soient ainsi irrigués non plus les marchés financiers, mais des investissements utiles, et donc non inflationnistes, pour «les services publics, lemploi, la formation, la lutte contre le changement climatique». Ce qui suppose l’accès des citoyens et des salariés, et non plus des actionnaires les plus démesurément riches, aux manettes stratégiques de la gestion des entreprises. Un enjeu de civilisation.

 

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Passe vaccinal. Pourquoi communistes et insoumis voteront contre

30 Décembre 2021, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mercredi 29 Décembre 2021

Diego Chauvet

Le ministre de la Santé a défendu le projet de loi en commission le 29 décembre. Il doit être adopté pour entrer en vigueur le 15 janvier. Communistes et insoumis voteront contre ce texte examiné en séance plénière à l’Assemblée nationale à partir du 3 janvier, puis au Sénat à partir du 5 janvier.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, justifiait devant les députés la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal et les nouvelles restrictions décidées par le gouvernement. Le 29 décembre en commission des lois, le ministre a salué le succès du passe sanitaire lors de la quatrième vague l’été dernier, et s’est appuyé sur ce précédent pour appeler l’Assemblée à voter le projet de loi. C’est le 15 janvier que le nouveau passe vaccinal doit entrer en vigueur.

Des questions sur la mise en circulation d’autres vaccins tels que Novavax et Valneva

Dans l’opposition, les interpellations du ministre de la Santé ont été diverses. À droite, LR votera le projet de loi selon Ian Boucard: «nous partageons avec vous la nécessité de tout faire» pour enrayer cette nouvelle vague. Au PS également, les députés voteront le texte. Les insoumis et les communistes sont contre.

Voir aussi : Passe vaccinal. Sébastien Jumel : «Sans stratégie sanitaire, le gouvernement choisit lautorité»

Un certain nombre de questions et de critiques ont été adressées au gouvernement, y compris de la part des groupes politiques qui voteront en faveur du projet de loi. À droite, Ian Boucard a critiqué la gestion de la crise et «les excès de communication» de lexécutif: «tout ça pour ça» a-t-il raillé, qualifiant les dernières annonces de Jean Castex de «ridicules».

Les députés LR veulent en outre limiter le passe sanitaire aux majeurs, et supprimer la capacité donnée aux commerçants de vérifier l’identité des personnes. Du côté des socialistes, Cécile Untermaier a souligné la défiance vis-à-vis des vaccins et interrogé le gouvernement sur la mise en circulation d’autres vaccins tels que Novavax et Valneva, attendus par certains Français qui refusent ceux de Pfizer et Moderna.

Nous vous conseillons aussi cet article : Covid-19. Pfizer : sauveur du monde ou profiteur de guerre?

La création de «deux catégories de citoyens»

À gauche, les critiques les plus fortes sont venues des communistes et des insoumis. Mathilde Panot, pour la FI, a fustigé une «convocation» des députés entre Noël et le jour de lan pour «avaliser en un temps record» la création de «deux catégories de citoyens dans le pays», vaccinés et non vaccinés. Soulignant également un «hôpital à bout de souffle», elle a qualifié la politique sanitaire du gouvernement de «délétère», en rappelant que lOMS est défavorable à lobligation vaccinale. «Nous sommes convaincus que le vaccin est utile», a scandé la députée insoumise, «mais pas le passe».

A lire aussi sur le sujet : Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Obligation

Chez les communistes, c’est Sébastien Jumel qui s’est opposé à «un acte dautorité de nature à cliver chaque jour un peu plus la société française». «Nous partageons la conviction que la vaccination est un bien fait pour nous-même et un acte de protection collective», a également précisé le député de Seine-Maritime. «Le texte instaure de fait une obligation vaccinale pour les citoyens, alors quil ny a pas dobligation de faire pour l’État», a expliqué Sébastien Jumel en faisant allusion à la situation des hôpitaux et à labsence de bilan des mesures précédentes. «En démocratie il ny a pas de place pour les menaces», a-t-il conclu face à Olivier Véran.

Le texte sera examiné en séance plénière à l’Assemblée nationale à partir du 3 janvier, puis au Sénat à partir du 5 janvier.

 

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SANTÉ. TIRER LES ENSEIGNEMENTS DE LA CRISE   

27 Décembre 2021, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

UCR CGT Déjà en bien mauvais état en 2019, qu’est devenu notre système de santé, deux ans après le début de l’épidémie de Covid-19 et à la veille d’une nouvelle vague de contamination ? État des lieux avec le Dr Christophe Prudhomme.

L’épidémie de Covid-19 s’est déclenchée alors que les personnels de l’hôpital public étaient en lutte depuis quasiment un an, autour de trois revendications : la formation et l’embauche de personnels, l’augmentation des salaires et l’arrêt de la fermeture des lits. Du côté de la médecine de ville, la situation n’était guère plus florissante avec un accroissement des déserts médicaux, une médecine générale sinistrée, confrontée à une baisse du nombre de praticiens qui va s’aggraver jusqu’en 2030.

Mobilisation salvatrice

Malgré cette situation, la mobilisation des professionnels a été exemplaire à tous points de vue. Grâce à un volume d’heures supplémentaires massif, une affectation des étudiants pour remplacer les personnels manquants et un retour d’un grand nombre de retraités sur le terrain, le système a tenu. Cela a été possible du fait de l’inventivité et de l’exonération des contraintes administratives et financières que les personnels ont imposées aux directions et aux Agences régionales de santé, complètement dépassées.

Pour les tests et la vaccination, nous avons pu vérifier l’efficacité de notre Sécurité sociale, avec une gratuité des soins qui a permis d’obtenir des résultats rapides, malgré l’imposition autoritaire d’un passe sanitaire peu adapté et dont, aujourd’hui, l’intérêt en matière de santé publique est largement contesté.
Cet automne, le virus est encore présent, mais le nombre de cas graves a fortement diminué grâce à la vaccination. L’activité des médecins de ville et de l’hôpital reprend son rythme habituel et il est de nouveau possible de prendre en charge efficacement les patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques, qui avaient été abandonnés pendant les différentes vagues épidémiques.

La crise a laissé des séquelles

Mais cette crise a laissé des marques. Nous constatons que des médecins de ville épuisés accélèrent leur départ en retraite. À l’hôpital, ce sont les personnels soignants qui démissionnent en masse, notamment dans les grandes villes, voire même qui abandonnent leur métier. Il faut rappeler que ce phénomène n’est pas nouveau, mais a tendance à s’aggraver. Les derniers chiffres connus font état de 150 000 à 180 000 infirmières diplômées qui n’exercent plus leur activité. Il en va de même pour les aides-soignantes dont les écoles peinent à recruter des candidates.

Cette situation n’est pas étonnante. Les libéraux qui nous gouvernent ont vite repris les choses en main, afin que l’espoir de certains en un « monde d’après » meilleur n’ouvre pas de possibilités de changements qu’ils ne souhaitent pas. Ainsi, les services statistiques du ministère de la Santé nous ont appris récemment que 5 700 lits avaient été fermés en 2020. Cela s’ajoute aux 100 000 fermés ces 25 dernières années. Pressé tout de même par un état des lieux qu’il ne pouvait plus cacher, le gouvernement a lancé un « grand chantier » très médiatisé, appelé le Ségur de la santé. Que de ronflements et de roulements de tambour pour accoucher d’une souris. En effet, si les maigres augmentations de salaires sont toujours bonnes à prendre, du fait de la faiblesse des salaires dans le secteur de la santé au regard des qualifications et des contraintes horaires, rien n’a été prévu pour les effectifs, donc les lits, et les conditions de travail à l’hôpital.

En ville, la politique de l’autruche est toujours de mise concernant la régulation de l’installation des médecins et les modes de rémunération à l’acte inflationnistes. Cela ne correspond plus aux besoins d’une population vieillissante, atteinte de maladies chroniques, pour laquelle l’intervention et la coordination entre plusieurs professionnels de santé est indispensable.

Au bord de l’effondrement

Nous sommes donc dans une impasse avec un système de santé au bord de l’effondrement et un nombre croissant de patients qui n’arrivent plus à bénéficier de soins adaptés à leur état. À quelques mois de l’élection présidentielle, la question de la santé semble avoir été oubliée et les applaudissements aux fenêtres à 20h sont très loin. La question de la « sécurité » est instrumentalisée avec des discours choquants pour les professionnels de santé qui sont formés au respect de l’autre et des différences ainsi qu’aux valeurs humanistes et du vivre ensemble, fondements de leur exercice. Mais la sécurité, qui devait être la première préoccupation de tout un chacun, est celle de pouvoir rester dans le meilleur état de santé possible grâce à un système de santé public, financé de manière solidaire par la Sécurité sociale.

Faire les bons choix

Quel beau nom d’ailleurs que celui de Sécurité sociale ! De nos jours, l’urgence est de se réinterroger collectivement sur ces valeurs et de savoir si nous souhaitons poursuivre le glissement opéré depuis de nombreuses années, et accéléré par Emmanuel Macron, vers une médecine devenue un service marchand livré aux investisseurs proposant des services payants, couverts par des assurances privées, pour ceux qui pourront se les offrir. Pour les autres, c’est-à-dire les pauvres, il ne restera plus qu’un service public dégradé dans le cadre d’une charité « chrétienne » bien ordonnée.

Les périodes de crise ouvrent la possibilité de changements radicaux. Mais le changement n’a rien en soi de forcément positif, tout dépend des choix et des objectifs. À nous de nous mobiliser, citoyens et personnels de santé, pour que les véritables enseignements apportés par la gestion de l’épidémie imposent, comme solution évidente, le service public et une Sécurité sociale qui prenne en charge l’ensemble des besoins de santé, de la naissance à la mort.

Dr Christophe Prudhomme

 

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Crise sanitaire. La contestation gronde contre la vaccination obligatoire au travail

21 Décembre 2021, 07:39am

Publié par PCF Villepinte

Division des salariés, renforcement du pouvoir de l’employeur, atteinte au secret médical... Autant de dangers pointés par les organisations syndicales. Bruno Levesque/IP3

L'Humanité Mardi 21 Décembre 2021

Pierric Marissal

Le gouvernement a entamé les consultations sur la généralisation du passe vaccinal en entreprise. Si le patronat est réticent, les syndicats y sont opposés. Pour la CGT, une telle mesure serait même contre-productive.

L’exécutif veut transformer l’actuel «passe sanitaire» en «passe vaccinal». Cela fera l’objet d’un texte de loi prévu dès janvier, et, parmi l’extension possible de ses champs d’application, le gouvernement réfléchit à l’imposer en entreprise. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a échangé ce lundi en visioconférence avec syndicats et patronat pour entendre leurs avis sur le sujet. «Rien nest acté à ce stade», a-t-elle assuré. Les représentants des salariés sont unanimes sur le fait qu’il vaut mieux «convaincre et inciter» que «contraindre». L’opposition au passe vaccinal au travail apparaît franche à la CGT, FO et la CFE-CGC, quand la CFDT se dit «très, très sceptique» et la CFTC «très réservée».

Mieux vaut «convaincre» que «contraindre»

Pour la CGT, un tel passe reviendrait à une obligation vaccinale et serait contre-productif. «Contraindre des gens qui ont peur ou qui ne croient plus en la parole institutionnelle est inefficace, précise Céline Verzeletti, secrétaire confédérale. Dans une pandémie bien partie pour durer, convaincre, rassurer, aller à la rencontre des personnes isolées, serait bien plus bénéfique.» L’entreprise peut être l’un des lieux de prévention et de vaccination, «à condition que ce soit pris en charge par la médecine du travail, et quon lui en donne les moyens car aujourd’hui elle est à terre», prévient la cégétiste, qui rappelle que seulement 2 millions de travailleurs ont été vaccinés par la médecine du travail. «Les passes reviennent au fond à reporter sur les individus la responsabilité de lextension de l’épidémie, au lieu de donner les moyens au système de santé d’y faire face. C’est source de division entre les salariés», regrette-t-elle. Un avis partagé par Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH, qui craint «des tensions au sein des entreprises».

L’autre problème réside dans le contrôle de ce passe et les sanctions en cas de manquement. Même le Medef est sceptique: «Est-ce aux chefs dentreprise dexercer des pouvoirs de police?» s’interroge l’organisation, qui dénonce «une manière dimposer la vaccination par lintermédiaire des entreprises; or cest au gouvernement dassumer cette responsabilité». Une chose est sûre, avec une telle mesure, le lien de subordination entre employeur et salarié se verrait sensiblement renforcé, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à la suspension, avec privation de salaires, si l’on se réfère aux emplois déjà soumis au passe sanitaire. «Chaque hausse du pouvoir de lemployeur entraîne une augmentation des risques de dérives et de discriminations, rappelle Céline Verzeletti. Et si sanction il y a, quelle possibilité pour le salarié de se défendre?» interroge-t-elle. La CGT pointe aussi le risque de créer une brèche dans le secret des données médicales des salariés.

Penser la réorganisation du travail, privilégier le distanciel

De leur côté, les syndicats ne sont pas avares en propositions. Outre le renforcement des moyens de la médecine du travail et de son rôle en matière de sensibilisation et de prévention, ils estiment qu’il y a à agir en matière d’organisation du travail. À commencer par, surtout en temps de pic épidémique, privilégier le télétravail lorsqu’il est possible et dans de bonnes conditions. «Et puis sur le lieu de travail, en accord avec les représentants des salariés, on peut réorganiser les postes pour permettre la distanciation et les gestes barrières; mais aussi, lorsque cest possible, on peut adapter les pauses ou les horaires pour éviter que les salariés ne se retrouvent tous ensemble au même endroit en même temps », suggère Céline Verzeletti, qui pointe que l’employeur est souvent le plus réticent à négocier ces réorganisations. «Les salariés, on les contraint et les contrôle, quant aux employeurs, qui ont pourtant lobligation dassurer santé et sécurité des travailleurs, on leur fait des recommandations», résume la cégétiste.

Son syndicat comme Solidaires insistent également sur la nécessité de la levée des brevets sur les vaccins et les traitements. «Nous en sommes à prendre des mesures de plus en plus liberticides, alors qu’on laisse des variants du virus se multiplier et se développer dans d’autres pays car eux n’ont pas accès au vaccin», déplore Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires. Après la ministre du Travail, c’est, ce mardi, au tour de la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, d’ouvrir une consultation, selon l’AFP, «sur toutes les mesures de protection possibles avec les syndicats de la fonction publique».

 

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Démocratie. Politiques et médias, rien ne va plus et ce n'est pas un hasard

18 Décembre 2021, 08:04am

Publié par PCF Villepinte

Vendredi 17 Décembre 2021

Naïm Sakhi

Symptômes de la crise démocratique, les charges des politiques à l’encontre de la presse s’intensifient depuis quinze ans. À l’approche de la présidentielle 2022, un nouveau cap est franchi par Éric Zemmour. Des rédactions s’en alertent.

Et le tapis rouge fut déroulé. À l’aube de l’annonce de sa candidature à une réélection, Emmanuel Macron était l’invité de TF1 pendant deux heures, mercredi, dans une émission taillée sur mesure. Vantant le bilan de son quinquennat, le chef de l’État en a profité pour détailler les pistes de son futur programme. Un événement que n’ont pas manqué de dénoncer l’ensemble de ses opposants, accusant la chaîne privée de servir les intérêts de l’actuel président de la République.

Les médias sont ainsi de plus en plus ciblés pour leur manque d’indépendance et de déontologie. Les charges se multiplient d’ailleurs depuis une quinzaine d’années de la part des politiques. Parfois pour dénoncer les concentrations capitalistiques qui étouffent la presse, parfois pour lui cracher dessus alors qu’elle remplit son rôle de contre-pouvoir indispensable de la vie démocratique… «Ils attaquent autant la presse quils ne lutilisent», note Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT, au point de rendre le travail des journalistes de terrain toujours plus compliqué.

La stratégie du Front national

Un tournant est intervenu en septembre 2006. Lors d’un JT de Claire Chazal, le candidat de l’UDF François Bayrou s’en prend vertement, et à raison, aux propriétaires des médias. «Il y a un problème républicain dès l’instant où des intérêts financiers, industriels sont liés à de très gros intérêts médiatiques, en liaison intime avec l’État», dénonce-t-il. Une référence explicite à l’actionnaire majoritaire de la chaîne, Martin Bouygues, ami intime de Nicolas Sarkozy. Mais pourquoi Bayrou attaque-t-il à ce moment? Majoritairement discrédités aux yeux de lopinion publique après un soutien explicite pour le oui au référendum européen de 2005, les médias dominants et donc les journalistes – sont dans la tourmente. 

«Pour les politiques, il est donc facile de taper sur eux, l’autre grande profession méprisée aux yeux des Français, pour se refaire une bonne image», analyse Baptiste Giron, historien et rédacteur dans la revue Cause commune. De plus, «depuis 2007, une partie du personnel politique a trouvé habile, en imitant les populistes américains, de s’en prendre aux médias en jouant sur l’idée qu’ils cachaient la vérité. C’était d’ailleurs la stratégie de longue date de Jean-Marie Le Pen», poursuit Jean-Yves Mollier, historien des médias.

L’élection présidentielle de 2017 a même marqué un coup d’accélérateur dans ce délitement. La droite, empêtrée dans les affaires, s’en prend à la «meute médiatique». Nicolas Sarkozy d’abord. Alors qu’il est interrogé lors d’un débat de la primaire de la droite sur France 2, l’ancien chef de l’État s’en prend à David Pujadas. «Quelle indignité! Ce nest pas lidée que je me fais du service public. Cest une honte», ose-t-il répondre après une question logique concernant le potentiel financement libyen de sa campagne de 2007.

François Fillon, ensuite, dans la foulée du «Penelopegate». Lex-candidat LR dénonce alors une «attaque médiatique sans précédent sous la V République». Une animosité verbale qui s’est traduite en actes de violence de la part de militants de droite envers des journalistes lors de meetings. Impassible, François Fillon invitait alors «chacun à sinterroger sur ses responsabilités».

Un tournant, l’affaire Benalla

Le mandat d’Emmanuel Macron, pourtant favori de nombre de médias en 2017, marque ensuite une rupture dans les rapports entre la présidence et la presse. «Il a une volonté pour lui de conserver le pouvoir par tous les moyens, note Jean-Yves Mollier, et sans parti politique ni relais historiques, il y a eu une tentation dans son premier cercle de se couper de la presse.» Dès mai 2017, le chef de l’État souhaite sélectionner à l’avance les journalistes qui le suivent lors de ses déplacements, entravant ainsi la liberté des rédactions en la demeure.

En 2018, Emmanuel Macron envisage de transférer la salle de presse de la cour de l’Élysée à un bâtiment annexe afin de l’éloigner. Il se rétracte finalement, tout en refusant de se soumettre à l’exercice de l’interview du 14 Juillet, avant que la situation sanitaire ne l’y oblige en 2020. Plus grave encore: lorsque laffaire Benalla, révélée par le journal le Monde, bouleverse la vie politique à l’été 2018, Emmanuel Macron affirme devant les députés LaREM que «nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité». Des propos irresponsables venant d’un président de la République.

À gauche, la défiance à l’encontre des journalistes existe également. Jean-Luc Mélenchon en a même fait un axe stratégique. «Je veux, compte tenu de ce quest mon projet politique, détruire l’autorité des grands appareils qui contraignent à l’idéologie dominante», affirmait-il à raison en 2011. Mais dans sa dérive «populiste», linsoumis a aussi écrit sur son blog en 2018 que «la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine». Des propos gravissimes, alors même que la haine est malsaine par essence et que tous les journalistes ne peuvent être décemment mis dans le même sac… Ces phrases ont d’ailleurs été écrites au moment où France Inter dévoilait des soupçons sur les comptes de campagne de 2017 de Jean-Luc Mélenchon.

La même année, sa conseillère en communication Sophia Chikirou fonde le Média, un organe indépendant servant l’agenda politique de la FI. «Sil est tout à fait possible de discuter de linformation donnée par les médias dominants», Emmanuel Vire estime que «Jean-Luc Mélenchon a fait fausse route». «Plutôt que dattaquer les propriétaires de ces groupes, il sen prend aux pauvres journalistes, le plus souvent des précaires», déplore le syndicaliste. L’attitude du candidat du PCF Fabien Roussel est par exemple tout autre. «Georges Marchais était virulent, mais sans être agressif et méprisant à l’égard des journalistes, note Jean-Yves Mollier , il leur éprouvait de la sympathie et même une certaine amitié, notamment avec Duhamel et Elkabbach.»

«Refonder un grand service public»

Mais si ces attaques sont rendues possibles, elles le doivent aussi par l’affaiblissement des médias dans leurs fonctions d’autorité morale. «Elles coïncident avec l’arrivée des groupes financiers et industriels dans la presse» depuis les années 1990, relève Jean-Yves Mollier. Pour Baptiste Giron, «cette offensive nest rien dautre que de la rhétorique, de la communication». «Si on regarde les programmes politiques, aucun candidat ne souhaite revoir le statut de la presse de façon aussi ambitieuse qu’à la Libération», estime l’historien Quand bien même le PCF et la FI organisent régulièrement des campagnes pour «libérer les médias», garantir l’indépendance de la presse et «refonder un grand service public de linformation».

Reste, pour l’échéance 2022, le cas très particulier d’Éric Zemmour. Journaliste et polémiste, le candidat d’extrême droite est issu du sérail médiatique, mis en orbite (et soutenu) par le système Bolloré. Lors de son discours de Villepinte, le candidat a tenu un parallèle scandaleux: «Les journalistes veulent ma mort sociale, les djihadistes veulent ma mort tout court.» Durant ce meeting, des journalistes ont d’ailleurs été pris à partie, et même molestés, comme ceux de l’émission Quotidien. Au point que l’AFP réfléchit à inventer un dispositif de sécurité pour ses journalistes et que des rédactions tirent la sonnette d’alarme (voir page 5).

Dans la même veine, dans sa vidéo pour officialiser sa candidature, Éric Zemmour, se présentant en homme providentiel contre le déclin de la France, déclarait «on vous a méprisés, les puissants, les élites, les bien-pensants, les journalistes, les politiciens»«Cette rhétorique et le fait de rendre organique lappel à la haine situent clairement Éric Zemmour dans une stratégie fasciste, ce que le RN navait jamais réellement osé faire à ce point», insiste Baptiste Giron. D’ailleurs, le soir de son annonce, Éric Zemmour avait insulté Gilles Bouleau à la suite d’une interview au 20 heures. Un nouveau cap a été franchi. Il appelle à la mobilisation de tous les démocrates.

 

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