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crise

Élysée. Entre méthode Coué et discours de l’ordre

15 Juin 2020, 06:18am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité la rédaction

Lors de sa quatrième allocution télévisée depuis le début de la crise, le président de la République a annoncé l’accélération du déconfinement et appelé à travailler plus.

Emmanuel Macron a annoncé dimanche que le pays avait remporté une «première victoire» contre le Covid-19. Lensemble du territoire passe ainsi en zone verte, et le second tour des municipales aura bien lieu le 28 juin. Dès à présent, le président de la République l’assure: il est possible de «reprendre pleinement le travail» et de «retrouver notre art de vivre».

Après avoir vanté le «choix humaniste de placer la santé au-dessus de l’économie», qui a permis de sauver des «dizaines de milliers de vies», après avoir salué tous ceux qui se sont retrouvés en première ligne et, enfin, souligné que «500 milliards deuros» ont été mobilisés dans la période, Macron a évoqué laprès. Car ces milliards «viennent sajouter à notre dette». Or, «nous ne la financerons pas en augmentant les impôts», assène-t-il, écartant tout retour de lISF.

 La «seule réponse», cest de «travailler, de produire davantage», insiste-t-il. «Nous devons le faire alors que notre pays va connaître des plans sociaux et des faillites multiples», pronostique le président, qui souhaite répondre par une reconstruction économique qui devra être «écologique, souveraine et solidaire». Celle-ci sera «préparée tout l’été avec les forces vives de la nation». À voir, tant ces forces ont été écartées depuis le 15 mars. Le président entend aussi donner «des libertés et des responsabilités inédites» aux hôpitaux, universités et maires, avec à nen pas douter un fort risque de rupture de l’égalité républicaine. Une mesure quil cherche à imposer depuis des mois. «Je ne crois pas que relever les défis qui sont devant nous invitent à revenir en arrière», tranche-t-il. «Et cela ne sarrêtera pas.»

Déconfinement accéléré, retour de l’école obligatoireÀ défaut d’acte 3 du quinquennat, les Français ont gagné, dimanche soir, quelques précisions sur l’épisode 3 du déconfinement, après les assouplissements intervenus les 11 mai et 2 juin derniers. Même si «le virus na pas disparu» et « quil faudra vivre encore longtemps avec lui», Emmanuel Macron a annoncé que l’ensemble du territoire, sauf Mayotte et la Guyane encore très touchées, allait passer, dès ce lundi, «en zone verte».

Conséquences: «Une reprise plus forte du travail», «la réouverture des cafés et restaurants en Île-de-France», «la possibilité de se déplacer dans les pays européenssans restriction », et même, à partir du 1er juillet, au-delà du Vieux Continent, dans les États qui parviennent à maîtriser l’épidémie. Surtout, le chef de l’État a répondu à lattente de nombreux parents en rétablissant, «à partir du 22 juin», le principe de l’école «obligatoire», «selon les règles de présence normales», dans les écoles maternelles, primaires et les collèges, sans mentionner toutefois les lycées (lire en p. 4).

 Autre conséquence de cette épidémie contenue, les visites dans les maisons de retraite et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) seront de nouveau «autorisées» à partir de ce lundi, sans restriction autre que les classiques mesures barrières. Mais les rassemblements de personnes resteront «très encadrés», pour éviter toute seconde vague. «Nous devons nous préparer si l’épidémie revient avec plus de force», a-t-il aussi prévenu.

Autocélébration et généralités. En fait d’annonces fracassantes, le chef de l’État s’est borné à vanter les mérites de sa politique économique, tout en traçant un timide cap pour la suite. «Chômage partiel, prêts aux entreprises, accompagnement aux indépendants Tout a été mis en œuvre pour sauvegarder nos emplois», a-t-il tout dabord énuméré. Avant de renchérir dans lautocélébration: «Plans massifs pour lindustrie automobile, laéronautique, le tourisme Nous avons mobilisé près de 500 milliards deuros pour notre économie. Dans combien de pays tout cela a-t-il été fait?»

Pour ce qui est de lavenir, Emmanuel Macron sest placé dans le droit-fil de son discours du 31 mars dernier, où il avait surpris par ses accents souverainistes. Il va falloir «reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire», a-t-il martelé, appelant à sceller un nouveau «pacte productif». Ce «pacte», aux contours flous, impliquera visiblement des relocalisations, mais seulement «lorsque cela se justifie». Au détour dune envolée, Emmanuel Macron a également laissé entendre qu’il faudra «travailler davantage» – sans reprendre la formule sarkozienne jusquau bout qui précisait «pour gagner plus» – tout en insistant sur la multiplication probable des «faillites et des plans sociaux».

 Une porte ouverte au chantage à l’emploi, qui a déjà commencé à être utilisé par certaines directions d’entreprises? Finalement, la seule annonce tangible tient en un plan de rénovation thermique des bâtiments, sans chiffrage pour autant. Quant aux mesures censées assurer la transition écologique de notre modèle productif, elles se résument à une «industrie plus verte» et à un énigmatique recours à «notre puissance maritime».

Enfin, le chef de l’État a adressé quelques phrases aux personnels soignants, qui ont prévu de descendre dans la rue le 16 juin. Après avoir salué leur courage, il a assuré qu’ils seraient «revalorisés» dans le cadre du Ségur. Les syndicats redoutent que, si les négociations débouchent bien sur une revalorisation de leur traitement, ce rattrapage salarial se fasse au prix d’une nouvelle flexibilisation. C’est ce qu’avait annoncé il y a trois semaines déjà le ministre de la Santé Olivier Véran en expliquant à des soignants de la Pitié-Salpêtrière sidérés: «Nous avons fait le bon diagnostic, nous avons pris les bonnes orientations. Mais nous n’avons été ni assez vite ni assez fort.»

Silence et mépris sur les violences policèresL’intervention du président, silencieux depuis le 2 juin, date à laquelle s’étaient réunis devant le tribunal de Paris des milliers de manifestants à l’appel du comité Adama, était très attendue sur la question du racisme et des violences policières. Au lendemain d’une nouvelle et importante manifestation (lire p. 7), Emmanuel Macron en a d’abord appelé à l’«unité autour du patriotisme républicain». «Nous sommes une nation où chacun, quelles que soient ses origines, sa religion, doit trouver sa place. Est-ce vrai partout et pour tout le monde? Non», a-t-il lucidement constaté, mais pour mieux en appeler à l’égalité des chances.

Le concept favori des libéraux pour cacher la forêt des inégalités. Le chef de l’État a promis «de nouvelles décisions fortes» en la matière après que la porte-parole du gouvernement a plaidé, samedi, la réouverture du «débat autour des statistiques ethniques» et que le ministre de la Ville a annoncé de nouveaux testings en entreprise. Si lhôte de l’Élysée a enjoint à être «intraitable face au racisme, à lantisémitisme et aux discriminations», il na pas eu un mot sur les violences policières dénoncées par des milliers et des milliers de jeunes.

Il a préféré envoyé des gages aux policiers et gendarmes mobilisés depuis jeudi dernier contre les mesures annoncées par Christophe Castaner la semaine dernière, notamment la suppression de la clé d’étranglement. «Ils sont exposés à des risques quotidiens en notre nom, cest pourquoi ils méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la nation», a-t-il déclaré avant de fermer le ban.En revanche, Emmanuel Macron sest fait le pourfendeur des «séparatistes», quitte à stigmatiser lensemble du mouvement mondial qui sest mis en branle depuis la mort de George Floyd.

 «Ce combat noble est dévoyé lorsquil se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé», a-t-il affirmé, prévenant que «la République neffacera aucune trace, ni aucun nom de son histoire», tout en appelant à «lucidement regarder ensemble toute notre histoire, toutes nos mémoires», «notre rapport à lAfrique en particulier». Un renversement des rôles alors que les jeunes mobilisés veulent précisément faire la lumière sur les pans oubliés de notre histoire.

 

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Il y a urgence ! le billet du docteur Christophe Prudhomme. Misère

14 Juin 2020, 07:12am

Publié par PCF Villepinte

Samedi, 13 Juin, 2020

Je vais parler aujourd’hui du manque de matériel et de la dégradation des locaux dans mon service, le SAMU 93. Nous sommes un des plus importants SAMU de France dans le département qui a payé jusqu’à présent le plus lourd tribut au coronavirus. Mais nous sommes aussi un des départements qui possède le plus faible ratio de lits de réanimation rapporté à sa population.

 Au quotidien, nous devons nous battre pour avoir suffisamment de tenues disponibles et, plus grave, nous manquons de matériel essentiel pour la prise en charge des patients dans nos ambulances comme par exemple les pinces de surveillance de la saturation en oxygène dans le sang. Appareils qui sont essentiels pour la surveillance des patients atteints de troubles respiratoires. Il y a quelques jours, nous avons même été obligés d’utiliser un appareil de secours acheté par un de nos infirmiers anesthésistes !

C’est un nouvel exemple de la misère de l’hôpital public français. Oui, vous ne rêvez pas, nous ne sommes pas dans un pays du tiers-monde, mais en Seine-Saint-Denis dans un hôpital de l’Assistance Publique, plus important groupe hospitalier d’Europe. A cela s’ajoute la dégradation de notre bâtiment qui souffre d’un manque d’entretien chronique avec des portes de garage qui ne fonctionnent pas un jour sur deux, des déjections de pigeons devant l’entrée, des douches dans nos chambres de garde dans un état de saleté repoussant, etc.

 Nos cadres qui assument la responsabilité de la gestion des commandes et de la logistique sont désespérés de l’absence de réponse de la direction de l’hôpital qui ne parle que des économies à réaliser. Nous pourrions l’excuser en expliquant qu’elle est soumise elle aussi à des contraintes qui lui sont imposées si elle ne nous envoyait pas des huissiers quand nous manifestons dans l’enceinte de l’hôpital comme je vous l’ai décrit dans un précédent billet.

Retrouvez son précédent billet, contrôle,  et l’ensemble de  ses chroniques  .

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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Il y a urgence ! Le billet du D r Christophe Prudhomme. Contrôle

12 Juin 2020, 08:55am

Publié par PCF Villepinte

 

Vendredi, 12 Juin, 2020

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Ce jeudi matin, en sortant de garde de l’hôpital, je prends le tram à Bobigny, qui, du fait de sa faible capacité, est bondé. Tout le monde porte un masque, mais comme chaque jour de l’année nous sommes collés les uns contre les autres. Arrivés à la station de métro Quatre-Routes de La Courneuve, les travailleurs qui se rendent au travail sont freinés par une escouade d’agents de sécurité de la RATP contrôlant les attestations des employeurs autorisant à prendre le métro aux heures de pointe. Surpris par ce déploiement de force, je m’étonne auprès des agents de leur filtrage, qui ne m’apparaît pas approprié en termes de santé publique, car il y a moins de monde dans le métro que dans le tramway. Par ailleurs, la procédure me paraît très discriminatoire pour la population de la Seine-Saint-Denis.

En effet, comme cela a été souligné dans les médias, ce département a fourni les fameux «premiers de corvée» pour assurer le bon fonctionnement des services pendant le confinement et en a payé le prix en termes de mortalité. Aujourdhui, lactivité reprend. Or, une autre particularité des habitants de la Seine-Saint-Denis est que plus de la moitié de la population ne possède pas de véhicule personnel et est donc obligée d’utiliser les transports en commun, qui sont par ailleurs de piètre qualité, comme la fameuse ligne 13, par exemple. De plus, de nombreux travailleurs ont malheureusement des emplois informels et ne disposent pas forcément d’une attestation en bonne et due forme. Alors oui, il s’agit bien d’une nouvelle discrimination, car empêcher ces derniers de prendre le métro pour aller gagner de quoi vivre est scandaleux. Il ne peut pas y avoir, d’un côté, une injonction du gouvernement à reprendre l’activité économique et, de l’autre, des mesures qui freinent le déplacement de ceux qui justement veulent se rendre sur le lieu de travail. Quand, en plus, ces derniers ne disposent ni de l’alternative du télétravail ni de celle d’autres moyens de transport, ces contrôles sont inappropriés. C’est ce que j’ai dit avec une certaine mauvaise humeur aux agents en poste car, en plus, j’étais fatigué après 24 heures de travail.

Retrouvez son précédent billet, Milliards , et l’ensemble de ses chroniques .

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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Il y a urgence ! Le billet du D r Christophe Prudhomme. Efficacité ?

8 Juin 2020, 07:49am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Lundi, 8 Juin, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Depuis quelques semaines, un certain nombre «dexperts» ont déclaré de manière péremptoire que le confinement généralisé imposé en France aurait sauvé des milliers de vies. Avec le recul et les chiffres disponibles aujourdhui, qui permettent des comparaisons entre les différents pays, rien nest moins sûr. Il est même légitime de se demander si ces affirmations ne viseraient pas à dédouaner le gouvernement de son incurie dans sa gestion de la crise, notamment en ce qui concerne les équipements de protection et les tests, ainsi que la mortalité dans les Ehpad.

Notre pays est un de ceux où la mortalité pour Covid-19 par million d’habitants est une des plus élevées au monde, quatre à cinq fois plus importante qu’au Portugal ou en Allemagne. Or, l’Allemagne est un pays plus vieux, où on aurait pu s’attendre à une plus forte mortalité, ce qui n’a pas été le cas alors que le confinement a été beaucoup moins strict et moins long qu’en France. La comparaison avec le Japon est également éclairante. Ce pays possède aussi une population âgée importante, pourtant les bars et les restaurants sont restés ouverts, et les écoles n’ont été que brièvement fermées.

Où est l’erreur, alors? Lhypothèse, quil faudra confirmer mais qui semble aujourdhui émerger, est que la bonne stratégie est celle qui associe la prévention avec la protection ciblée pour les personnes à risques, le dépistage systématique, en particulier pour les soignants (ce qui aurait évité la contamination des résidents en Ehpad, par le personnel notamment), et l’isolement des malades avec leur hospitalisation précoce, en cas de complications, dans des services adaptés. La France a adopté une stratégie complètement inverse, en infantilisant ses citoyens et en limitant leur liberté. Or, tous les spécialistes de santé publique s’accordent sur le fait que l’efficacité des mesures de prévention repose sur la confiance et la responsabilisation des citoyens.

Nous risquons maintenant de payer très cher ces choix. Premièrement, au niveau de la santé de la population, car pendant plus de deux mois tous les moyens ont été consacrés à l’épidémie au détriment des autres patients. Deuxièmement, au niveau économique, avec des secteurs entiers complètement à l’arrêt et un déficit très important des finances publiques.

Retrouvrez l'ensemble de ses chroniques.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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Le billet du Dr Christophe Prudhomme. 14 juillet

6 Juin 2020, 07:36am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Vendredi, 5 Juin, 2020

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Le monarque dans son palais de l’Elysée a décidé qu’il inviterait les braves manants des services hospitaliers pour une cérémonie qui remplacera le défilé militaire qui conservera quand même une touche martiale avec le maintien de la parade aérienne. 

Il se trouvera sûrement un certain nombre de sujets serviles qui accepteront cette invitation pour aller voir le roi avec sa gente dame à ses côtés, puis ensuite se gaver de petits fours dans son château. Mais la très grande majorité des soignants, après avoir refusé sa médaille, préférera soit rester chez soi, soit manifester d’une autre manière pour fêter cette date du 14 juillet qui a mis fin à la monarchie absolue. Au regard du piteux démarrage du « Ségur de la santé », il est peu probable que nous ayons obtenu à cette date des avancées significatives concernant nos revendications. 

Il faut que le monarque des symboles et de leur instrumentalisation se rappelle que le 14 juillet commémore une révolte populaire contre un pouvoir assis sur une noblesse accaparant l’essentiel des richesses de la nation. Puis quelques semaines plus tard, s’est tenu la nuit du 4 août qui a acté la fin des privilèges et un peu plus tard la déchéance du roi et sa fin brutale que tout le monde connaît. 

Face à un tel aveuglement de cette noblesse d’Etat croyant encore à sa force qui lui paraît indestructible car elle pense contrôler tous les pouvoirs et qu’elle est soutenue par la puissance de l’argent, seule la révolte peut être à l’ordre du jour aujourd’hui. Alors attention à la colère populaire qui s’exprime tous les mardis et les jeudis dans les hôpitaux, qui va s’amplifier le 16 juin et qui risque d’enfler si sa majesté Macron s’entête à nous proposer des médailles et des cérémonies, alors que nous demandons des emplois, des augmentations de salaires et des lits. Pour cela, une seule solution, comme en 1789, imposer une nouvelle répartition des richesses. Et pas sur la base de la charité comme cela nous est proposé, mais par l’impôt, les nationalisations et les expropriations.

 

Retrouvez son précédent billet, Industrie et l’ensemble de ses chroniques.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

hôpital public

 

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Chronique d’une journée pas tout à fait ordinaire, avec Fabien Roussel…

6 Juin 2020, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

Chronique d’une journée pas tout à fait ordinaire, avec Fabien Roussel…

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Situation un peu surréaliste, ce mardi 25 mai : 18 responsables syndicaux des 6 organisations syndicales d’ARC (CFE-CGC, CGT, SUD, UNSA, FO, CFDT) reçoivent masqués Fabien Roussel et la sénatrice du Pas-de-Calais Cathy Apourceau, ainsi qu’Hervé Poly, le premier secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais.

 

C’est doublement une première : au-delà des préoccupations sanitaires, c’est la première fois que les élus du PCF sont reçus par l’ensemble des organisations syndicales (certaines ne se parlent plus depuis des mois !). C’est que l’heure est grave : Bruno Le Maire vient d’annoncer un prêt d’urgence à l’entreprise de 31 millions d’euros, remboursable à très court terme, qui suffira à peine à payer les salaires. L’usine d’ARC va-t-elle survivre au COVID-19 ?

L’histoire de l’entreprise est chaotique ; elle est passée deux fois très près du dépôt de bilan ces cinq dernières années. « Jamais deux sans trois ? ».

En décembre 2014, le numéro 1 mondial des Arts de la table est repris de justesse par PHP, un fonds de retournement américain, détenu par Dick Cashin. Il propose un plan de relance industrielle d’ARC International, qui nécessitera d’importants investissements, et avec le maintien du groupe et de l’essentiel des 5 600 salariés. Un autre projet, défendu par HIG, proposait 2 800 suppressions d’emplois, la vente à la découpe du groupe : c’était la mort assurée de la plus grande entreprise industrielle du Pas-de-Calais.

Les communistes seront très présents pour assurer la réussite du projet PHP, en particulier avec leurs élus régionaux. De cette époque date une relation de confiance entre le PCF et les militants de la CGT et de la CGC. Les communistes ne sont pas là en donneur de leçons ; la direction de l’action est du ressort des organisations syndicales, et le PCF est un outil dont elles peuvent se servir… si elles le souhaitent.

Cinq ans après ce premier sauvetage, le groupe a dû en bénéficier d’un second. Les questions financières sont encore au cœur du problème. En décembre 2014, les repreneurs ont mis 60 millions d’euros sur la table. L’État a contraint les banques à effacer la moitié de la colossale dette d’ARC International (400 millions d’euros)… ce qu’elles ont très moyennement apprécié. Il ne faudra pas compter sur elles pour prêter au nouveau propriétaire. Pour moderniser l’usine, le groupe mal noté par Standard & Poors, aura recours à un fonds russe qui lui prêtera à 11 % !

Dès 2017, alors que l’entreprise se modernise, trouve de nouveaux marchés, la situation financière devient intenable. Il faudra de nouveau l’intervention de l’État pour éviter la faillite et permettre le versement des salaires. État, collectivités territoriales, BPI et fonds souverains vont ouvrir de nouvelles lignes de crédit pour ARC. L’actionnaire remettra de l’argent ; et les salariés devront accepter un plan de rigueur salarial. Mais les taux d’intérêts imposés à l’entreprise sont toujours aussi prohibitifs, alors que la Banque centrale européenne prête aux banques à taux négatifs ! En dépit de ces conditions, ARC semblait en début 2020 sur les bons rails.

La crise du Covid-19 a tout mis par terre. L’entreprise ne tourne plus qu’à 50 % et une lourde hypothèque pèse sur la reprise des marchés : ARC travaille beaucoup pour l’hôtellerie-restauration.

Dans ce contexte, Fabien Roussel, Cathy Apourceau et Hervé Poly ont, tout de suite, réagi à l’annonce de Bruno Le Maire : il faut apporter d’urgence 250 millions d’euros au groupe, en contrepartie d’une participation de l’État au capital.

C’est cette proposition que les communistes sont venus débattre avec les syndicalistes pour en vérifier la pertinence. Autant dire qu’elle suscite de l’intérêt. La somme de 250 millions d’euros est une estimation juste ; les syndicalistes savent qu’il faut en finir avec le saupoudrage et les taux d’intérêts qui plombent le redressement de l’entreprise. L’intervention de l’État au capital leur semble souhaitable mais improbable : est-ce que Dick Cashin (ex PDG de JP Morgan) est prêt à l’accepter ? Macron à l’imposer ?

Alors, pour vérifier cette hypothèse, Fabien Roussel et la sénatrice du Pas-de-Calais vont demander à rencontrer la direction du groupe, et Bruno Le Maire.

Deux heures de discussions très riches, qui vont se terminer en mairie D’Arques, par un accueil républicain du tout jeune maire socialiste, Benoit Roussel, à sa demande. Il vient de reprendre la ville à la seule maire LREM du Pas-de-Calais, et il sait que le renfort des parlementaires communistes pour sauver ARC n’est pas anecdotique !

La réception terminée, nous reprenons la route pour Mardyck, près de Dunkerque, où nous rencontrerons les responsables CGT d’Arcelor Mittal et de Thyssenkrupp, en présence de Philippe Verbeke. Une réunion très riche pour revisiter notre proposition de nationalisation de la sidérurgie, dans la tempête des restructurations déjà en cours. Promesse est faite : nous nous retrouverons dans un mois chez Thyssenkrupp à Isbergues… Là aussi pour être utile à la classe ouvrière.

 

Bertrand Pericaud

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Industrie

5 Juin 2020, 06:44am

Publié par PCF Villepinte

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Comme le souligne un ouvrage récent, Des soins sans industrie? , un bon système de santé nécessite de s’appuyer sur un tissu industriel performant, capable de produire les matériels et dispositifs utilisés au quotidien par les professionnels. L’épidémie a montré crûment le recul de la France dans ce domaine, avec une incapacité à fournir des produits très simples comme des masques ou plus pointus comme des respirateurs de réanimation. 

La désindustrialisation de la France ne date pas d’aujourd’hui. Je me souviens de la bataille menée avec la CGT quand j’étais encore étudiant en médecine, dans les années 1980, pour sauver la Compagnie générale de radiologie, leader dans la construction des premiers scanners. Cette entreprise a finalement été vendue à General Electric par Thomson-CSF, recentré sur le matériel militaire, soi-disant plus rentable. La conséquence immédiate a été la fermeture des centres de production en France et le rapatriement des brevets aux États-Unis. Une stratégie constante.

Thomson-CSF est devenue Thales, a tenté de se débarrasser il y a peu de son pôle imagerie au profit des Chinois. Heureusement, la lutte des salariés a empêché le bradage d’un secteur de pointe à fort potentiel. Il faut savoir qu’aujourd’hui, le développement de la médecine repose en partie sur l’utilisation de ces nouvelles technologies. Le stéthoscope inventé par Laennec à l’époque napoléonienne est désormais remplacé par l’échographe. Les nouvelles techniques de traitement des tumeurs utilisent les ultrasons, les ondes à haute fréquence ou encore le laser. L’avenir des greffes est la production de matériaux biocompatibles, car le seul don d’organes ne permet pas de répondre aux besoins. 

Les industries de santé, dont fait partie celle du médicament, constituent un secteur essentiel pour l’indépendance sanitaire et sont par ailleurs des secteurs à forte intensité technologique, nécessitant des chercheurs, des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers hautement qualifiés. Il est essentiel que la France investisse massivement dans ce domaine.

Retrouvez son précédent billet, 16 juin, et l’ensemble de ses chroniques.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. 16 juin

4 Juin 2020, 09:52am

Publié par PCF Villepinte

Mercredi, 3 Juin, 2020

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Le «Ségur de la santé» fait, pour linstant, du surplace. Nous navons toujours aucune proposition chiffrée du gouvernement, tant sur les augmentations de salaires que sur les créations de postes. Nous ne pouvons pas parler de négociations, mais simplement de discussions de salon.

C’est la raison pour laquelle les hospitaliers se mobilisent les mardis ou les jeudis dans, ou à l’extérieur, de leurs établissements pour exprimer leur colère. Saine colère, car même si les «héros» sont fatigués, la confiance dans leur force sest affirmée, ils sont mobilisés et veulent être entendus. Pour qu’une négociation aboutisse, il faut toujours que ceux qui portent les revendications puissent s’appuyer sur une mobilisation de ceux qu’ils représentent. Mais, comme vous le savez, quand nous faisons grève à l’hôpital, nous portons un badge, nous accrochons des banderoles, mais nous travaillons quand même. Il nous reste alors la possibilité de nous rassembler sur nos temps de pause. Ce que nous faisons, mais qui ne plaît pas à certains de nos directeurs. Dans mon établissement, à Bobigny, le directeur a eu le culot de nous envoyer un huissier pour noter le nom des présents. Pour commander du matériel, il nous disait qu’il n’avait pas d’argent, mais, pour la répression, la bourse se délie. Mais quel scandale!

Voir aussi : Hôpital. Une journée d’action pour maintenir la pression

Nous organisons donc, syndicats et collectifs, une grande journée d’action le 16 juin, avec de multiples rassemblements dans toutes les villes de France et à Paris, devant le ministère de la Santé, avenue de Ségur, pour que le gouvernement accepte enfin de répondre à nos demandes et engage de vraies négociations. Il faut que nous soyons le plus nombreux possible et ceux qui seront présents le seront souvent sur leur jour de repos. C’est pourquoi je renouvelle la demande que je vous ai déjà faite dans un autre billet: ne nous donnez pas de jours de congé, mais déposez un jour de RTT le 16 juin pour venir manifester avec nous. Il ne s’agit pas simplement de nous soutenir, mais aussi de pouvoir, vous-même demain, continuer à avoir accès à des hôpitaux, à des Ehpad et, plus globalement, à un système de santé de qualité.

Retrouvez son précédent billet, Augmentations, et l’ensemble de ses chroniques

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

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Santé – Un ségur mal engagé – Journée d'action le 16

4 Juin 2020, 09:47am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 03/06/2020 par PCF

La crise sanitaire que nous venons de vivre prouve s’il en était besoin la nécessité d’un système de santé en bonne forme. Ce que les professionnels de santé disent depuis plusieurs années est brutalement validé. Pas assez de lits, pas assez d’emplois, pas assez de financement dans les hôpitaux. Et pourtant, rien ne semble pousser le gouvernement à un monde d’après.

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Le « Ségur » de la santé est bien mal engagé. Nicole Notat, nommée comtesse de Ségur, nous explique que tout est ouvert et que nous partons d’une page blanche. Le Premier ministre, pour sa part, révèle le pot aux rosex et articule la discussion sur la base du projet de loi « Ma santé 2022 » voté l’an dernier et qui prévoit la transformation de 300 hôpitaux de proximité en mouroir pour vieux en leur supprimant la chirurgie, la maternité et les urgences. Avec cette loi, c’est la poursuite de la destruction du maillage sanitaire de notre pays. Cette loi nous emmène dans le mur et Édouard Philippe nous demande d’accélérer.

Pourquoi poursuivent-ils cette politique catastrophique malgré l’évidence ? Parce que les enjeux sont énormes. Le capitalisme est en crise. Avec la politique de création monétaire massive des banques centrales depuis la crise de 2008, des suraccumulations de capitaux cherchent à se rentabiliser, à se créer de nouveaux marchés, à marchandiser toutes les activités humaines.

La France, avec son système de sécurité sociale, étonnant et anormal pour les libéraux, doit se plier à leur logique. Nous ne mesurons pas assez l’aberration que représente ce système pour l’idéologie néolibérale. La Sécu, c’est 500 milliards d’euros, pour un budget de l’État de 390 milliards d’euros.

Le budget de la Sécu est une cible alléchante, une bonne part de cet argent est aujourd’hui directement versée sous forme de service (retraite santé famille) et ne rentabilise pas de capital. Une hérésie pour les libéraux qui y voient sans doute un moyen de retarder la survenue de leur crise en permettant une meilleure rentabilité du capital accumulé.

Leurs choix sont donc naturels, d’une part diminuer la ponction initiale sur le capital avec les exonérations de cotisations sociales pré-affectées, la CSG, le CICE et, d’autre part, ponctionner eux-mêmes une part de ces cotisations qui devraient être réaffectées aux besoins de la population en instituant une médecine commerciale prépondérante.

Si l’hôpital public remplit ses missions et fournit des soins de qualité dans des délais raisonnables, pourquoi le patient irait-il payer de sa poche des soins dans le privé ?

Il faut donc abattre ce qui était le meilleur système de santé au monde, garder, certes, les structures hospitalo-universitaires coûteuses ou un grand hôpital de secteur dans le public, mais privatiser le reste et particulièrement le maillage de proximité.

Cette politique percute aujourd’hui de plein fouet les aspirations des professionnels de santé à bien faire leurs métiers. La souffrance au travail est partout à l’hôpital : les horaires, bousculés en permanence, l’intensification du travail par manque d’effectifs, les injonctions contradictoires à la qualité tout en rognant toujours plus sur les moyens alloués, la culpabilisation permanente avec l’appel au professionnalisme pour compenser les insuffisances de l’institution et au final le constat d’être maltraitant avec le patient quoiqu’on se démène pour faire l’inverse.

Le mouvement de l’hôpital est une œuvre d’intérêt général et nous devons tout faire (nous le faisons déjà dans de nombreux endroits) pour le soutenir, le faire grandir et le nourrir politiquement. Il faut donner de la perspective, sur les moyens financiers d’abord, avec par exemple la réaffectation du Cice, l’arrêt des exonérations de cotisations sociales, la lutte contre la fraude, aux cotisations pour 20 milliards, fiscale pour 100 milliards. Tout de suite, portons avec eux l’exigence de l’arrêt de la fermeture de lits ou de service et demandons des réouvertures.

Au-delà de la santé, c’est l’ensemble des services publics qui sont attaqués, toujours dans la même logique de marchandisation de toutes les activités humaines.

C’est un débat idéologique qui s’engage, s’élargissant à tout le service public. La manifestation du 16 juin doit être l’occasion d’établir un véritable rapport de force avec le gouvernement macroniste. À la suite de cette épidémie, de nombreux citoyens ont radicalement changé leur façon de voir l’hôpital et les services publics. Ils sont disponibles pour débattre et agir. À nous de les rencontrer partout où c’est possible. À nous de les inviter au débat et à la participation à la journée d’action du 16 juin. 

Loïc Pen

médecin urgentiste à Creil

 

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Pénibilité

29 Mai 2020, 07:33am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Vendredi, 29 Mai, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Les personnels hospitaliers sont confrontés à une pénibilité inévitable du fait de la nécessité d’assurer la continuité du service public, 24 h sur 24 et 365 jours par an. Les horaires décalés constituent aujourd’hui un des premiers facteurs influant négativement sur la santé des travailleurs. Nos métiers sont très féminisés et il faut savoir par exemple que le travail de nuit modifie notamment les cycles hormonaux, ce qui représente un facteur de risque du cancer du sein. Des pays comme le Danemark reconnaissent même celui-ci comme une maladie professionnelle pour les salariées soumises à ces contraintes. 

Il est possible de soulager le travail en aménageant et en réduisant les horaires. La réduction du temps de travail à 32 heures par semaine pour les équipes de nuit constitue une avancée. Mais ces dernières années, la compensation par ce qu’on appelle la catégorie active, c’est-à-dire le fait de bénéficier d’un départ en retraite anticipé de 5 ans quand on a travaillé pendant 15 ans dans les métiers concernés, a été mis à mal.  Une première fois par Roselyne Bachelot qui a vendu le passage en catégorie A, c’est-à-dire cadre, pour les infirmières avec comme contrepartie la perte de la catégorie active. La deuxième lame est constituée par la réforme des retraites votée en catastrophe juste avant le début de l’épidémie. Elle prévoit la suppression pure et simple de ce droit : il s’agit donc de travailler 5 ans de plus sans contrepartie. Cette mesure est particulièrement injuste quand on sait par exemple que plus de 30 % des aides-soignant.e.s partent aujourd’hui en retraite, en général vers 60 ans, avec un pourcentage plus ou moins important d’invalidité. 

Pour le fameux « monde d’après », nous demandons l’abrogation de la loi sur les retraites, le maintien de la catégorie active pour les salarié.e.s qui en bénéficient encore, son rétablissement pour les infirmier.e.s qui l’ont perdue et son extension aux métiers qui en étaient jusqu’à présent injustement exclus. 

 

Trop tard

Christophe Prudhomme

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Nous disposons maintenant de tests en quantité suffisante, mais la stratégie est difficilement compréhensible par les citoyens. Faut-il faire une recherche virale par prélèvement nasal ou un test sérologique? Les dépistages systématiques ont-ils un intérêt et, si oui, dans quelles circonstances? Tout un dispositif complexe de traçage a été mis en place avec les services de l’assurance-maladie dans le cadre des fameuses brigades sanitaires. Des chambres d’hôtel ont été mises à disposition en masse par les groupes hôteliers, qui voyaient là un espoir de remplir leurs établissements. De multiples applications numériques nous sont proposées, dont la très controversée StopCovid.

Voir aussi : StopCovid, un gadget présenté comme un outil miracle

Oui, mais visiblement – et heureusement –, l’épidémie semble marquer le pas et le nombre de nouveaux cas est faible, y compris dans mon département, la Seine-Saint-Denis, très durement touché. C’est bien beau, mais tout cela arrive trop tard. Nous aurions aimé avoir des tests, ainsi qu’un dispositif de traçage et d’isolement ciblé, simple, dès le début de l’épidémie. Cela n’a pas été le cas et c’est regrettable. Nous aurions pu sûrement éviter des morts… Vous allez me dire, vous n’êtes jamais content et vous critiquez tout. Je vous réponds non, car face à une épidémie de ce type, il faut savoir s’adapter au jour le jour et modifier sa stratégie pour mettre les bons moyens au bon endroit, au bon moment.

Voir aussi : Assemblée nationale. Les macronistes donnent le feu vert à StopCovid

Aujourd’hui, l’activité reprend et il faut mettre en place des dispositifs simples, avec les ressources locales, au plus près de la population. Il faut que le gouvernement soit cohérent dans ses décisions, pour rétablir la confiance perdue auprès des citoyens. Une des mesures emblématiques dans ce domaine est le maintien de l’interdiction de se promener dans des lieux ouverts, comme les parcs et jardins dans les grandes villes ou encore les plages. Il ne sert à rien, et c’est contre-productif, de stigmatiser ensuite les rassemblements dans les seuls lieux «autorisés», dont le nombre est restreint! Faisons confiance aux citoyens, qui se sont montrés disciplinés, car, à la différence de certains pays qui ont connu des manifestations contre les mesures de confinement, cela na pas été le cas dans notre pays.

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