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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

crise

Traçage numérique lors du déconfinement

15 Avril 2020, 09:12am

Publié par PCF Villepinte

PCF   Yann Le Pollotec, commission Révolution numérique.

 

Comme dans toutes les crises et en partant de problèmes réels, il y a la tentation pour le pouvoir politique en place de restreindre les droits et libertés publiques bien au-delà des mesures sanitaires légitimes, et de mettre en place des systèmes surdimensionnés de surveillance de la population. Dans ce contexte, les grands acteurs des services et de l’industrie du sécuritaire font feu de tout bois pour imposer et vendre leurs solutions technologiques.

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Ils s’appuient sur l’idéologie libérale du solutionnisme technologique : c’est-à-dire qu’au lieu de chercher des solutions et d’affronter la crise dans un cadre politique collectif, on va chercher à dépolitiser les questions, à interdire le débat démocratique et mettre en avant des technologies qui vont faire tout reposer sur la responsabilité individuelle des personnes.

Ce processus a été à l’œuvre à la suite des attentats de 2015. Il a conduit à l’état d’urgence permanent, la dépolitisation des questions, sous couvert de « guerre au terrorisme » (ce qui ne veut rien dire) et d’« essayer de comprendre, c’est excuser, justifier… », tout en investissant massivement dans des technologies de surveillance dont l’efficacité globale est fortement à discuter.

D’une certaine manière le même scénario se reproduit autour de l’épidémie de Covid-19 et en particulier des perspectives de déconfinement. Ainsi, au mépris de l’esprit du règlement général sur la protection des données personnelles, Orange a traqué numériquement les Parisiens qui avaient fui à la campagne, alors qu’une simple mesure de la baisse du nombre de connexions aux antennes-relais de la capitale aurait suffi pour arriver à la même évaluation. Outre l’opération de culpabilisation de comportements individuels critiquables pour mieux cacher l’incurie de l’action gouvernementale, avec cette opération de traçage de masse, Orange s’est positionné sur le marché potentiel des applications numériques de surveillance liées au déconfinement, et bien sûr il n’est pas le seul.

Pour valoriser une opération de traçage numérique des personnes atteintes du Covid-19, on met en avant la réussite de Singapour dans la maîtrise de la pandémie. C’est oublier un peu rapidement que cette réussite repose essentiellement, non pas sur le traçage numérique mais sur un dépistage massif, une prise en charge systématique en quarantaine des personnes positives, un port du masque généralisé, et un nombre de lits, y compris de réanimation, par habitant très supérieur à celui de la France.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas nécessaire de compléter cet arsenal par une application de traçage numérique, mais celle-ci doit respecter strictement le principe de la protection des données personnelles et du consentement. Ce qui implique de ne pas centraliser les données. Ainsi, pour reprendre l’exemple de Singapour, le traçage numérique s’est organisé autour d’une application sur Smartphone permettant de garder une trace des personnes croisées à faible distance dans la journée et qui utilisent aussi l’application. La détection de ces individus se fait par « Bluetooth1 » donc sans avoir recours aux données de géolocalisation. Si après un test ou des symptômes significatifs, vous apprenez que vous avez le Covid-19, vous pouvez alors prévenir les personnes rencontrées afin qu’à leur tour elles se mettent en quarantaine et se fassent tester. Reste que le gouvernement singapourien avait promis la publication du code source de l’application sous licence logiciel libre ; or, pour l’instant il ne l’a pas fait, ce qui pose un grave problème de confiance. En France, une telle application ne pourrait être utile que si elle respectait le consentement individuel et la protection des données personnelles, si elle protégeait le secret médical. Son usage devrait être limité dans le temps et l’espace, et son code sous licence logiciel libre. Elle ne devrait être en aucun cas un outil de relégation sociale ou de discrimination. Elle ne pourrait être qu’un complément résultant d’un choix volontaire et individuel aux mesures fondamentales présidant au déconfinement et non un cache misère technologique de l’absence de tests, de masques, de structures d’accueil des personnes en quarantaine…

Il ne s’agit pas de refuser des mesures exceptionnelles justifiées et proportionnées ; mais la condition de l’efficacité et de la réussite de telles mesures est qu’elles soient consenties car exceptionnelles et limitées dans le temps, dans l’espace. Si notre pays est en situation particulièrement difficile face à cette pandémie, il ne le doit pas à un excès de démocratie et de transparence mais, au contraire, au refus de la démocratie sociale et de l’intervention citoyenne collective. Les enjeux de santé publique comme ceux du numérique et de la donnée ne sont pas technocratiques, ils sont politiques.

Plutôt que de prendre la voie libérale du solutionnisme technologique – tracer, gérer, culpabiliser individuellement, dénoncer à la vindicte populaire les moutons noirs – qui revient à privilégier le capital, les communistes font le choix de l’humain, de la solidarité, et du respect de chacune et chacun. Tisser et promouvoir des réseaux de solidarité avec les livreurs, tous les travailleurs des services publics, les privés d’emploi et de revenu, les migrants, les sans-abri, les soignants, augmenter le nombre de lits à l’hôpital, des masques pour toutes et tous, des tests massifs pour permettre à chacun de connaître son état, prendre soin de soi-même et de son entourage, en se faisant confiance les uns les autres, voilà la seule stratégie gagnante face au Covid-19. Cela passe bien sûr, à terme, à l’opposé de la startup nation, par une renaissance industrielle de notre pays dans tous les domaines.

Yann Le Pollotec, commission Révolution numérique.

 

1. Bluetooth est une norme de communication permettant l’échange bidirectionnel de données à très courte distance en utilisant des ondes radio UHF sur une bande de fréquence de 2,4 GHz. Sa destination est de simplifier les connexions entre les appareils électroniques en supprimant des liaisons filaires.

 

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Des actes !

15 Avril 2020, 09:06am

Publié par PCF Villepinte

 

Mercredi, 15 Avril, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai écouté le président Macron lundi soir à la télévision. Long discours au ton compassionnel, ne voulant oublier personne dans ses longs remerciements, peut-être, si on veut y croire, teintés d’une légère pointe d’autocritique mais vite tempérée par l’affirmation que d’autres pays sont dans la même situation, donc que ce n’est pas «de notre faute» si nous manquons de masques et de tests. Puis, comme d’habitude, des platitudes et des banalités avec un seul chiffre précis, répété de nombreuses fois: une date, celle du début du déconfinement.

Mais, Monsieur Macron, je souhaite vous rappeler avec mes collègues que votre discours intervient un an après le début du mouvement de protestation des hospitaliers, qui a débuté aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Mouvement qui s’est élargi autour d’un socle revendicatif commun, et nous aurions aimé cette fois-ci entendre des réponses précises et chiffrées à nos revendications. Il ne suffit pas de remercier les «héros» et de répéter à l’envi de vagues promesses concernant les moyens pour l’hôpital. Vous savez être précis et aligner les milliards quand il s’agit d’aider vos amis des entreprises et des banques. Alors je vais répéter quelques-unes de nos demandes: une augmentation des salaires immédiate de 300 euros par mois pour l’ensemble des personnels; lannulation de la totalité de la dette des hôpitaux, qui se monte aujourdhui à 30 milliards deuros; lembauche de 100000 agents dans les hôpitaux et de 300000 dans les Ehpad; lannulation, et non la suspension comme l’a énoncé votre premier ministre, des plans de restructuration des hôpitaux et des fermetures de lits… J’arrête là ma liste, sinon mon billet serait trop long.

Alors, Monsieur le président, nous ne pouvons nous contenter de vagues déclarations d’intention et de votre annonce en fin d’intervention des futurs «jours heureux». Citation du titre du programme du Conseil national de la Résistance à la limite de l’indécence dans votre bouche. Nous, hospitaliers, nous voulons et nous nous battons pour un changement radical de politique pour l’hôpital public. Ce qui passe par une réponse immédiate aux revendications très précises que nous portons depuis maintenant un an. Assez de promesses, des actes, Monsieur le président.

Lire aussi le précédent billet du Dr Prudhomme :  Changement ?

Et en direct sur l’Humanité.fr : Covid-19, déconfinement, chômage partiel... notre point sur la situation en France

 

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Emmanuel Macron prolonge le confinement jusqu’au 11 mai

14 Avril 2020, 11:19am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité

Le président de la République a annoncé la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai, date à laquelle les écoles ouvriront à nouveau, mais pas les restaurants. Emmanuel Macron a aussi évoqué de nouvelles aides, sans les préciser. Il a reconnu des insuffisances de l’État, et enfin évoqué une refondation à venir, sans plus de détails...

...Le déconfinement sera ensuite progressif, car si les crèches, les écoles, les collèges et les lycées doivent ouvrir leurs portes dès le 11 mai, ce ne sera pas le cas des établissements d’enseignement supérieur. Les musées, les restaurants, les salles de spectacle, de concert ou de cinéma «resteront fermés à ce stade», a prévenu le chef de l’État, qui précise que les grands festivals ne pourront pas se tenir «jusqu’à la mi-juillet». «Nous aurons plusieurs mois à vivre avec le virus», prévient-il, appelant les personnes vulnérables à rester chez elles, mêmes après le 11 mai.

Cette date constituera cependant une «nouvelle étape». Il sagira de «permettre au plus grand nombre de Français de retourner travailler», prévoit Emmanuel Macron, qui renvoie à de nouvelles «règles pour protéger les salariés». Pour ceux qui pensent aux vacances, il nen a pas été fait mention, en dehors du maintien de la fermeture des frontières. Le président craint une possible deuxième vague du virus. Des pays qui pensaient lavoir vaincu «à nouveau décident de refermer leurs économies», argumente-t-il.

Un changement de ton notable

Au-delà de ses annonces, le président, qui répète que ce virus était «imprévisible» et que les «premières décisions ont été dans le bon sens», sest tout de même livré à une forme de mea culpa. «Le moment, soyons honnêtes, a révélé des insuffisances, des failles. Nous avons manqué de blouses, de masques, de gants, de gel», a-t-il reconnu. «Comme vous, jai vu des ratés, des faiblesses dans notre logistique», ajoute-t-il. Exit le discours guerrier, le chef de l’État a opté pour l’humilité, avouant, c’est un minimum, «qu’à l’évidence nous n’étions pas assez préparés».

...Même son de cloche pour son appel à ce que les banques «puissent décaler les échéances» pour les artisans, les indépendants, pris à la gorge par les emprunts ou les loyers. Idem pour le «plan spécifique» annoncé pour le tourisme, lhôtellerie, la restauration, la culture et l’événementiel. Ou encore autour de cette promesse: «Les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique.» Oui, mais comment?

Au sujet des tests, des masques, des vaccins et du traçage numérique

Le président a de nouveau, et logiquement, rendu hommage aux soignants et à tous ceux qui sont en première ligne. Il a vanté le «doublement du nombre de lits en réanimation» effectué, la multiplication par cinq de la production de masques sur place, et la livraison de «10000 respirateurs de plus produits sur notre sol dici quelques semaines». Mais il na pas réellement pointé la situation de perte de souveraineté sanitaire du pays, dépendant des commandes passées à l’étranger.

La France est aussi très en retard sur la question du dépistage du Covid-19, et pratique beaucoup moins de tests que l’Allemagne, par exemple. «Tester tous les Français, ça naurait aucun sens», a pourtant déclaré Emmanuel Macron, alors qu’en réalité le pays est pour l’instant démuni et n’a pas les moyens de le faire. Le président reconnaît d’ailleurs qu’une «utilisation la plus large possible des tests est une arme privilégiée pour sortir du confinement», et a annoncé que «tous les laboratoires publics et tous les laboratoires privés» seront mis à contribution afin d’être en «mesure de tester toutes les personnes qui auront des symptômes» à partir du 11 mai, afin de les mettre «en quarantaine» si elles sont positives.

Le chef de l’État a précisé qu’une application numérique dédiée, «sur la base du volontariat et de lanonymat», permettra de savoir pour ceux qui linstallent sils ont été «en contact avec une personne contaminée». Une question sensible, qui fait craindre un traçage numérique et une restriction des libertés publiques et individuelles. «Je souhaite quavant le 11 mai nos assemblées puissent en débattre», défend le président.

Au sujet du port du masque, il n’a pas souhaité le rendre obligatoire mais appelle à un usage «systématique» pour les professions «les plus exposées et pour certaines situations comme les transports en commun». «L’État, à partir du 11 mai, devra permettre à chaque Français, en lien avec les maires, de se procurer un masque grand public», souhaite-t-il, estimant que cela sera possible grâce à une hausse des importations et un regain de la production en France grâce au concours notable «dentrepreneurs».

Des mots pour l’après…

Emmanuel Macron sera enfin à prendre au mot pour le «jour daprès». Le président souhaite «un moment de refondation». «Sachons sortir des sentiers battus, sachons nous réinventer, moi le premier», a-t-il annoncé. Des pistes? Le chef de l’État veut «aider nos voisins d’Afrique en annulant massivement leur dette» et développer des «coopérations nouvelles». Il a aussi évoqué «des femmes et des hommes» indispensables à la nation «que nos économies reconnaissent et remunèrent si mal». Il prétend vouloir «bâtir une stratégie où nous retrouvons le temps long, la possibilité de planifier», et vante une «sobriété carbone». La crise en cours constitue «un ébranlement intime et collectif. Elle nous rappelle que nous sommes vulnérables, nous lavions sans doute oublié», développe-t-il.

Dans sa conclusion, il a dit vouloir «garder notre indépendance financière», ce qui dans le jargon macronien est habituellement une promesse daustérité budgétaire drastique. Il entend également «rebâtir une indépendance agricole et industrielle». Soit linverse de ce qui a été fait depuis 2017. «Nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux», promet-il enfin, reprenant le nom du programme du Conseil national de la Résistance, quil sest jusqu’à présent obstiné à tenter de détruire. S’il s’agit d’une rédemption, il faudra être vigilant. Si c’est une provocation finement glissée, et en définitive un mensonge de plus, il faudra le combattre.

Cyprien Caddeo et Aurélien Soucheyre

 

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JE SUIS EN COLÈRE, PAR ROLAND GORI

13 Avril 2020, 17:32pm

Publié par PCF Villepinte

Lundi, 13 Avril, 2020

Roland Gori  est Président de l’Appel des appels.

Aujourd’hui nous avons la peste, ou plutôt le Covid-19 provoqué par le SARS-CoV-2, - à croire que même les virus se convertissent à l’informatique -, et y perdent la simplicité des mots que l’on garde en mémoire et qui fondent les mythes. Tout le monde connait « la peste ». Qui se souviendra longtemps de cette saloperie de SARS-CoV-2 ?

Il faut dire que ce sont les hommes qui nomment leurs malheurs, leurs peines et leurs joies. Et ces hommes, actuellement ont une fâcheuse tendance à « barbariser » la langue en la convertissant au numérique. Ce numérique ne le diabolisons pas trop quand même. C’est grâce à lui aussi que nous vous écrivons, que nous poursuivons une partie de nos activités, et que demain, peut-être il contribuera à nous soigner, à nous dépister et à nous alerter.

La langue numérique, comme toute langue, est, comme disait Esope, la pire et la meilleure des choses. Ce sont les hommes qui en décident ainsi, qui en font la meilleure ou la pire des choses. A force de numériser le monde pourrions-nous nous voir condamnés à ne nous mouvoir que dans ses sphères digitales ? Serions-nous condamnés à mourir infectés par cette petite merde monocaténaire de forme elliptique mesurant en moyenne de 60 à 140 Nm ou voués à ne vivre que comme des hikikomori japonais dans nos écrans numériques ?

Mais, les hommes, les humains comme on dit aujourd’hui, sont sur le front de l’épidémie. Ils y pratiquent leurs métiers. Ce ne sont pas des héros, ce sont des hommes de métiers, des hommes « honnêtes », admirables comme il en existe au cours des tragédies de l’histoire humaine. On se souvient de La Peste d’Albert Camus, du Dr Rieux faisant face au mal qui frappe la ville d’Oran et qui répond à la question du « courage », de « l’héroïsme » et de l’« honnêteté » par la simple, la vraie, l’exigeante éthique du métier : « c’est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. […] Je ne sais pas ce qu’elle est en général. Mais dans mon cas, je sais qu’elle consiste à faire mon métier. »

Aujourd’hui, le gouvernement voudrait faire de tous ces travailleurs des « héros ». Comme le rappelle opportunément Marie José Del Volgo : « il est dangereux de faire endosser aux soignants le costume du héros ». Et puis, est-ce si « honnête » ? Ces pouvoirs qui, depuis plus d’une décennie, s’efforcent de faire l’éloge de l’éthique entrepreneuriale de l’entreprise, vantent les mérites des « premiers de cordée », déplorent tous ces pauvres, ces « gens de rien » qui « coûtent un pognon de dingue », imposent une logique austéritaire aux hôpitaux, aux systèmes éducatifs et de recherches, aux services d’information et de culture, aux institutions de justice et d’accompagnement social.

Si aujourd’hui le pouvoir élève à la dignité de « héros » tous les hommes et toutes les femmes de métiers, c’est bien qu’il a beaucoup à se faire pardonner, beaucoup de choses à nous faire oublier ! Demandez aux RASED, demandez aux chercheurs, aux soignants que les gouvernants appellent aujourd’hui à applaudir comme les « héros » du soin et sur lesquels ils jetaient naguère leurs meutes de robocops. 

Hier, la France populaire était dans la rue pour préserver un système de retraite par répartition dont on nous annonçait en vociférant d’un doigt menaçant qu’il serait en déséquilibre de 17 milliards d’euros sous peu. Ne parlons même pas des Cassandre qui annonçaient la fin du monde parce que le déficit de la sécurité sociale allait atteindre 4 milliards. Ne parlons même pas du point d’indice des fonctionnaires, du gel et de la CSG des retraités, ni des salaires de misère des « héros » sans lesquels aujourd’hui nous serions plongés dans le dénuement.

 C’est étonnant, ces « petits » milliards qui ont coûté des mains arrachées, des visages éborgnés, des peurs et des souffrances, du temps perdu, ils pèsent peu au temps des catastrophes. Aujourd’hui, et on doit s’en réjouir, Bruno Lemaire, bien plus intelligent que la moyenne des ministres LREM, « arrache » plus de 500 milliards et promet de doubler la mise pour relancer l’économie française mise à terre, non par des revendications salariales… mais par un petit virus, une saloperie de petit virus qui cause de bien des morts, bien des décès, bien des souffrances, la perte de nos libertés, au premier rang desquelles la possibilité de nous déplacer.

Si un petit virus, une petite merde d’ARN mal fagoté, mais anthropophage, parvient à désorganiser la planète, à produire plus d’épouvante que les terroristes, à mettre à terre une économie néolibérale globalisée que les mouvements politiques et sociaux n’étaient pas parvenus à ébranler, quel monde avons-nous construit ? Quel monde avons-nous laissé se construire sans nous ?

Ce petit virus tueur a mis en évidence l’indigence des politiques de santé. Et, aujourd’hui en France le « ressentiment » est lourd et profond. Depuis au moins trois quinquennats les fondés de pouvoir du néolibéralisme, ci-devant présidents de la République, ont contribué à « casser » les services publics en les soumettant aux régimes d’austérité et de privatisation mondialisé. Le mépris de ces administrateurs de l’économie néolibérale pour « leurs » fonctionnaires et leurs services d’Etat a été tel que la France qui était dotée, en 2000, du meilleur service de santé au monde s’est trouvée rétrogradée à un niveau fort « passable » dans les comparaisons européennes. Ce qui explique que nous ayons dix fois plus de morts du Covid-19 que l’Allemagne, par exemple.

Nous avons, en partie, externalisé la production de masques, celle des réactifs chimiques des tests de dépistage, fermé les usines de fabrication de bouteilles d’oxygène… et j’en oublie ! Du coup, à la légitime préoccupation sanitaire de limiter la propagation d’un virus très contagieux, le portrait type du tueur de l’humanité prévu de longue date, s’ajoute, voire prévaut, la nécessité de « soigner » les carences produites par les politiques gouvernementales qui, depuis près de quinze ans, taillent dans les effectifs de nos système de santé.

L’Allemagne a deux fois plus de lits de réanimation, par exemple, par nombre d’habitants que la France. Près de 100 000 lits hospitaliers ont été fermés en France ces dernières années pour « économiser » sur le budget public ! Résultats des courses, nous sommes confinés, non seulement pour limiter la propagation du virus mais aussi pour « masquer » les défaillances des politiques de santé. 

Au lieu de nous dépister, les dirigeants nous invitent à fabriquer des masques artisanaux, masques qu’ils nous déconseillaient naguère, faute d’avoir anticipé, prévu de protéger des stocks de matériel médical, des ressources de « guerre ». Ces « stocks » de masques liquidés, abandonnant aux entreprises le soin de s’en charger. Soyons charitables, évitons d’évoquer le cas de cette ministre de la santé qui avait tout prévu mais n’a rien fait. Ou l’irresponsabilité de ceux qui ont abandonné notre indépendance nationale en matière de sécurité sanitaire en délocalisant la fabrication de matériel médical de première nécessité.

 C’est ainsi que nous sommes devenus dépendants de la Chine pour des approvisionnements essentiels et de la charité allemande pour pallier à nos manques de lits de réanimation. Non sans révéler une pitoyable lâcheté nationale ayant conduit à abandonner l’Italie à son triste sort par ceux-là même qui quelques temps auparavant, les larmes dans la voix ou le courroux en bandoulière, lui donnait des leçons de solidarité européenne !

Nous sommes en proie à l’univers de la peste, à l’empire des souffrances qu’elle provoque, aux malheurs qu’elle engendre, aux paniques qu’elle appelle, aux recompositions sanitaires, géopolitiques et sociales qu’elle exige. La vulnérabilité que chacun éprouve aujourd’hui le rend plus humain, plus égoïste aussi. Il y a les gestes de solidarité. Il y a aussi les vols de vautours et le pillage des hyènes. Il y a ceux ou celles qui te donnent un masque parce qu’ils te pensent « personnes à risques ». Il y a ceux qui volent les gels hydro-alcooliques ou les masques des soignants pour eux-mêmes ou pour leurs « marchés noirs », noirs comme leurs âmes, mercantiles comme leurs vies. Les salauds ressemblent à leur époque, les gens bien, aussi. Il y a aussi la révélation des inégalités, ceux qui bronzent autour d’une piscine et ceux qui s’entassent dans une pièce exigüe. Il y a le plaisir et puis aussi la haine. 

Dans tous les cas, la crainte, la peur, l’extrême solitude à l’autre bout de moi ou dans le confinement des autres. Comment une fois encore, ne pas citer Camus : « les familles pauvres se trouvaient ainsi dans une situation très pénible, tandis que les familles riches ne manquaient à peu près de rien. Alors que la peste, par l’impartialité efficace qu’elle apportait dans son ministère, aurait dû renforcer l’égalité chez nos concitoyens, par le jeu normal des égoïsmes, au contraire, elle rendait plus aigu dans le cœur des hommes le sentiment de l’injustice. Il restait, bien entendu, l’égalité irréprochable de la mort, mais celle-là, personne ne voulait. »

On l’aura compris, je suis en colère. Je suis en colère car depuis 2009 l’Appel des appels lance des mises en garde auprès des responsables politiques et de l’opinion publique. A quelques rares exceptions, près nous n’avons jamais été entendus, et lorsque nous étions écoutés c’était bien souvent à la veille d’une échéance électorale.

 Aujourd’hui la catastrophe sanitaire, sociale et économique que nous traversons exige que nous puissions être écoutés et entendus, exige que l’on reconsidère l’utilité sociale des métiers et la valeur de tous ceux qui les exercent. Il faut une fois pour toutes jeter à la poubelle de l’histoire les impostures des grilles d’évaluation ou contraindre ceux qui les fabriquent à aller directement en faire usage eux-mêmes sur le front de l’épidémie. 

Faute de quoi, nos démocraties seront balayées lors des prochaines pandémies. Nous ne cessons de le répéter depuis plus de dix ans, le programme de restauration des sociétés européennes est toujours celui de la Déclaration du Bureau International du Travail en mai 1944 à Philadelphie : investir dans la santé, l’éducation, la culture et la justice. Au lieu de les imputer dans la colonne des déficits, il vaudrait mieux les aligner dans celle des investissements !

 Faute de quoi l’économie dont se gargarisent les Bouvard et Pécuchet du néolibéralisme sera « dans les choux ». Aujourd’hui elle s’en approche et on ne saurait s’en réjouir. Aujourd’hui nous redécouvrons l’économie réelle, celle des services et des entreprises répondant véritablement aux besoins des citoyens, à leurs désirs aussi. Mon ami Bernard Maris me l’avait dit, « on redécouvre Keynes dans les Grandes Ecoles ». Il était temps.

Laissons encore à Albert Camus et à son double, le Dr Rieux, le mot de la fin, celui de l’espoir : « bien entendu, un homme doit se battre pour les victimes. Mais s’il cesse de rien aimer par ailleurs, à quoi sert qu’il se batte ? ».

 

  

 

roland gori

 

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EFFETS SECONDAIRES

13 Avril 2020, 11:21am

Publié par PCF Villepinte

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Résilience(s)

11 Avril 2020, 07:10am

Publié par PCF Villepinte

Résilience(s)

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Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

En présentant le dispositif militaire réquisitionné en renfort de la lutte contre le coronavirus, Mac Macron nomma l’opération: «Résilience». Belle trouvaille consensuelle, n’est-ce pas, pour évoquer l’armée par temps de «guerre». L'expression «résilience» est devenue le totem conceptuel à forte valeur ajoutée, une espèce de fourre-tout qu’il suffit de fariner... 

Religion. L’affaire tournait dans la tête du bloc-noteur depuis des années. Elle vient de rebondir à deux reprises, confirmant nos doutes sur certains concepts cachés derrière un mot à l’usage fréquent: résilience. Vous savez, cette fameuse résilience d’apparence inoffensive et clamée dans toutes nos sociétés modernes comme méthode de tout apaisement recherchée et théorisée depuis que l’expression fut popularisée en France par le psychiatre Boris Cyrulnik.

Le premier épisode qui nous mit – à nouveau – la puce à l’oreille nous vint d’un écrivain, Philippe Forest, qui se fendit d’une tribune lors de la polémique sur le nombre de jours de congé à accorder aux parents en deuil – lui qui vécut la perte de sa fille. Philippe Forest prévenait: «Aujourd’hui règne la religion de la résilience. (…) Calquée sur les médiocres modèles venus d’Amérique qui prétendent répandre partout une pauvre pastorale – que dénonça la vraie psychanalyse en la personne de Freud ou de Lacan –, elle commande à chacun de “réussir sa vie”, de “se battre” et de “rebondir”. Comme si de la misère dont ils souffrent, les individus, en réalité, étaient toujours responsables, et que de l’exclusion qu’ils subissent, il ne leur fallait pas se plaindre outre mesure.»

Puissamment exprimé, non? Car, en effet, combien de jours dure la mort d’un enfant, d’un parent, d’un proche aimé? Combien de jours une vie vaut-elle? Et comment s’évalue l’ampleur d’une catastrophe, quelle qu’elle soit? Poser de pareilles questions laisse immédiatement apparaître ce qu’elles ont d’absurdes voire d’indécentes, sachant qu’aucune réponse, parfois, ne semble juste, appropriée ou digne…

Fourre-tout. Le second épisode est directement associé à la crise pandémique. Souvenez-vous. En présentant, le 25 mars, le dispositif militaire réquisitionné en renfort de la lutte contre le coronavirus, Mac Macron nomma l’opération: «Résilience». Belle trouvaille consensuelle, n’est-ce pas, pour évoquer l’armée par temps de «guerre».

Après «développement durable», auquel il convient d’ajouter tous les mots écolo-compatibles régurgités à la mode capitaliste, l’expression «résilience» est devenue depuis une quinzaine d’années le totem conceptuel à forte valeur ajoutée, une espèce de fourre-tout qu’il suffit de fariner dès qu’on évoque les politiques publiques, les exigences financières, des décisions stratégiques d’entreprises… et leurs conséquences sur les citoyens.

Du local au global, peu importe le sujet: ré-si-lien-ce. «Il ne s’agit plus de nier que le désastre guette, ni qu’il est déjà là pour certains, mais d’enjoindre les individus et les communautés politiques à renforcer leur “résilience’’ pour y survivre», analyse Laura Raim dans un excellent article donné à Regards. Et elle ajoute: «Si c’est dans le champ de la psychologie que le terme a connu l’apogée de sa gloire, la résilience a rencontré l’intérêt de l’armée américaine, qui a lancé en 2008 un programme de “conditionnement physique” pour tenter de lutter contre le syndrome de stress post-traumatique.

Le monde des affaires s’est également montré sensible aux vertus de la résilience, considérée comme un muscle que les cadres et entrepreneurs férus de développement personnel cherchent à renforcer afin de “rebondir” après un échec, faire face à l’adversité et booster leur carrière dans un univers ultra compétitif.» Simple synonyme de «rebond» au XVIIIe siècle, puis, chez les scientifiques du XXe, d’«adaptation des écosystèmes», le concept ne serait-il pas, désormais, symptomatique du monde néolibéral?

D’abord, on vous culpabilise: soyez résilient, c’est un ordre. Puis on vous incite à assumer le reste: votre «vulnérabilité» face au chômage, aux accidents de la vie, à l’état dégradé des services publics (aussi inévitable que des catastrophes naturelles), etc. La résilience, comme dogme et idéologie, devient dès lors tout le contraire de la déconstruction révolutionnaire. Et déjà le début de la soumission.

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 10 avril 2020.]

 

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Fabien Roussel, secrétaire national du PCF : « L’idéal communiste est plus que jamais d’actualité »

10 Avril 2020, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

 

Vendredi, 10 Avril, 2020

Julia Hamlaoui

Toute la semaine, l’Humanité a interrogé les responsables de gauche sur leur vision du «jour daprès». Dernier entretien avec Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui estime possible de «financer tout de suite la reconquête des services publics».

Le jour d’après la crise sanitaire s’annonce comme celui de la crise économique. Le gouvernement a évoqué d’éventuelles nationalisations, la relocalisation de certaines productions ou encore des dispositifs d’aide. Est-ce à la hauteur? Quelles politiques proposez-vous pour éviter chômage et précarisation de masse?

Fabien Roussel. Emmanuel Macron fait mine de découvrir le rôle de l’État et des services publics! Cette crise sanitaire révèle en fait tout ce qui nous manque pour faire face à une telle pandémie: une industrie puissante, des services publics et un État forts avec des marges budgétaires pour agir. Le capitalisme a considérablement réduit le rôle de l’État, affaibli nos services publics et en même temps encouragé la délocalisation des entreprises, notamment dans la production de médicaments. Il faut donc rompre avec ces logiques d’austérité et de rentabilité financière, et préparer dès maintenant un nouveau modèle économique, social, écologique. L’idéal communiste est plus que jamais d’actualité. Nous voulons une société dans laquelle l’État joue tout son rôle, avec des services publics renforcés et une vie démocratique rénovée jusque dans les entreprises, avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés. Par la relocalisation de notre industrie, nous devons retrouver la maîtrise des grands secteurs stratégiques du pays, aujourd’hui vendus au privé, relancer la recherche, bref, retrouver notre souveraineté économique. Chaque citoyen doit être protégé tout au long de sa vie, de l’école jusqu’à la retraite, avec un travail et un salaire digne. Chacun doit pouvoir trouver sa place dans la société. L’être humain, c’est la priorité!

L’Union européenne a suspendu sa règle d’or budgétaire. Craignez-vous le retour d’une austérité accrue ensuite et quelles ruptures faut-il opérer à l’échelle de l’Union?

Fabien Roussel. La situation montre le besoin de coopération à l’échelle du monde et de l’Europe. L’Union européenne a certes suspendu provisoirement ses normes de déficits budgétaires, mais elle ne change pas de logique. Il y a donc urgence à imposer un autre rôle à la Banque centrale européenne et à notre monnaie: au lieu de nourrir le capital, elle devrait servir un modèle social ambitieux, développer les services publics, l’emploi et les salaires, pour organiser, à l’échelle du continent, un vaste plan de reconquête industrielle. C’est possible en mobilisant les liquidités de la BCE sur des fonds dédiés à l’emploi, aux services publics, au développement de filières, plutôt que sur les marchés financiers comme c’est aujourd’hui le cas.

Les services publics sont en première ligne pour lutter contre l’épidémie. Quelles leçons en tirer pour le «jour d’après»? Comment les financer?

Fabien Roussel. Aujourd’hui, de nombreux services publics montrent toute leur utilité. Heureusement qu’ils sont là. Il est possible, tout de suite, de financer leur reconquête: 15 milliards par an de cadeaux fiscaux ont été accordés aux plus riches et aux multinationales. Rétablir l’ISF, supprimer la flat tax, revenir sur les exonérations de cotisations accordées sans contrepartie, c’est possible tout de suite. Cela permettra de financer l’hôpital public à hauteur de 10 milliards d’euros. Nous proposons aussi de taxer les dividendes du CAC 40 à 75 % pour dissuader les entreprises de les verser. Cela pourrait alimenter un fonds en faveur des PME-TPE.

L’état d’urgence sanitaire a conféré de nombreux pouvoir à l’exécutif et les experts ont pris une place prépondérante. Quels changements démocratiques faut-il concevoir?

Fabien Roussel. La mobilisation indispensable de la nation appelle au contraire un grand élan démocratique, permettant au Parlement, aux forces sociales et politiques de jouer pleinement leur rôle jusque dans les territoires. Nous appelons depuis longtemps à l’émergence de nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises et dans les services publics. Si, dans les régions, les ARS étaient démocratiques, si dans leur entreprise les salariés étaient écoutés et disposaient de vrais pouvoirs, croyez-vous qu’on aurait pu supprimer 100000 lits dhôpitaux, que des délocalisations aussi nombreuses auraient pu être opérées pour le seul profit des actionnaires?

Vous avez appelé, ces derniers mois, au rassemblement de la gauche, contre la réforme des retraites comme pour les élections municipales. Les défis à relever face à cette crise rendent-ils plus prégnante cette exigence?

Fabien Roussel. Pour imposer de grands changements, le rassemblement de toutes les forces disponibles est toujours une nécessité. Il doit toutefois reposer sur des contenus exigeants, non sur les plus petits dénominateurs communs, sous peine de grands échecs. Et il ne doit pas se concevoir comme une construction de sommet, réduite aux dirigeants des partis. La mobilisation de l’ensemble des forces sociales, politiques, intellectuelles est indispensable. Les ruptures nécessaires pour sortir du modèle actuel font encore l’objet de débats, voire de désaccords. Il convient de les aborder franchement et publiquement, en faisant en sorte que notre peuple, et particulièrement le monde du travail et de la création, s’en empare. Aujourd’hui, nous souhaitons qu’un large débat s’ouvre sur les exigences mises immédiatement à l’ordre du jour par la crise sanitaire, ainsi que sur le nouveau modèle de production et de consommation dont l’humanité a le plus urgent besoin.

fabien roussel

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme

10 Avril 2020, 07:25am

Publié par PCF Villepinte

 

Vendredi, 10 Avril, 2020

Merci

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Aujourd’hui, je souhaite parler de mes collègues de l’ombre, qui ne sont pas des soignants, mais sont indispensables au bon fonctionnement du Samu: les logisticiens. Ils soccupent de la réception du matériel, de son stockage et de son entretien. Vont chercher nos repas, soccupent de nos tenues et font aussi la vaisselle. Autant de tâches indispensables pour que nous puissions travailler dans les meilleures conditions. Il y a aussi les agents de désinfection, des équipes de sous-traitants mises en place pour décontaminer nos ambulances après chaque transport de malade Covid-19. Avant leur arrivée, les équipes médicales et paramédicales devaient effectuer cette tâche, après chaque transport, ce qui ne leur laissait aucun temps de repos entre chaque malade. Merci à eux de nous soulager dans des conditions difficiles.

Merci aussi aux femmes de ménage – elles aussi en sous-traitance, ce que nous contestons –, car le ménage relève de l’hygiène hospitalière, essentielle au bon fonctionnement de nos établissements. Il devrait être assuré par des agents hospitaliers titulaires, intégrés dans les équipes soignantes. Merci aussi aux artisans et entreprises qui nous livrent gracieusement des viennoiseries, des repas, des kebabs… Comme vous le savez, le travail en continu nécessite aussi d’avoir du café à disposition, surtout la nuit. Notre machine, très sollicitée, a montré des signes se faiblesse. Un proche d’un de nos médecins, qui travaille chez Metro, a sollicité l’entreprise pour nous livrer gracieusement une nouvelle machine. Elle est la bienvenue, merci!

Monsieur le président, nous ne sommes pas des héros. L’hôpital fonctionne aujourd’hui grâce aux cent métiers qu’assurent des personnels dévoués et compétents, mais pas toujours reconnus à leur juste valeur et trop souvent mal payés. Monsieur Macron, vous n’avez pas donné des moyens suffisants à l’hôpital lors du vote de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale. Et, aujourd’hui, nous sommes obligés d’accepter la générosité publique pour améliorer notre ordinaire. Cela doit changer. Parce que, aujourd’hui, nous ne pouvons pas vous dire merci!

Le précédent billet du Dr Prudhomme : « Réanimation»

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Nous demandons au gouvernement un fonds de soutien exceptionnel en faveur des collectivités

10 Avril 2020, 07:20am

Publié par PCF Villepinte

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Une note de la Caisse des dépôts prévoit d'aggraver la marchandisation de l'hôpital public

9 Avril 2020, 15:29pm

Publié par PCF Villepinte

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