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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

art et cuture

Festival de Cannes. Une deuxième Palme d’or pour Östlund, et un palmarès « en même temps »

30 Mai 2022, 06:47am

Publié par PCF Villepinte

Le cinéaste suédois Ruben Östlund remporte la Palme d’or avec une comédie caustique fustigeant les ultra-riches dans un palmarès qui a voulu récompenser toutes les familles de cinéma.

L'Humanité Michaël Mélinard

Publié le Samedi 28 Mai 2022

Le président du 75ème Festival de Cannes et comédien Vincent Lindon, lors de la remise de la Palme d’or au réalisateur suédois Ruben Östlund pour Sans filtre. Valéry Hache/AFP

Vincent Lindon a déjà incarné un président à l’écran dans Pater, un film inclassable entre documentaire et fiction d’Alain Cavalier. Le comédien a visiblement pris goût au costume, réclamant le renouvellement de son mandat de président du jury pour quatre ans. Après tout, ça ne coûte rien d’essayer. D’ailleurs, dans son palmarès, il a fait du «en même temps» en voulant récompenser toutes les familles de cinéma. Cest certes plus digeste que la politique du véritable chef de l’État - puisquon y trouve une foule de longs métrages passionnants - mais forcément un peu décevant pour tout le monde.

Une comédie caustique et clivante

Aucun film n’a véritablement fait l’unanimité sur la Croisette. Mais la palme revient à une comédie caustique à la fois grand public et clivante. Car Ruben Östlund, qui décroche pour Sans filtre une deuxième Palme d’or après celle attribuée à The Square en 2017, n’y va pas avec le dos de la cuillère.

Dans ce récit en trois actes, il fustige les ultra-riches, prenant un malin plaisir à les torturer. C’est assez jouissif. Telle cette joute oratoire entre un capitaliste russe, revendiquant de vendre de la merde et citant à l’envie du Reagan et du Thatcher et le commandant états-unien du yacht, alcoolique et marxiste - deux attributs n’ayant dans l’absolu rien à voir. Il rejoint ainsi Emir Kusturica, Bille August, Ken Loach, Michael Haneke, Shohei Himamura, Francis Ford Coppola et Luc et Jean-Pierre Dardenne dans le club des doubles lauréats.

Les frères belges ont d’ailleurs reçu un prix du 75e anniversaire pour Toki et Lokita, peu soutenu, sauf dans nos colonnes. Il est vrai que ce film ne se veut pas aimable, cultive une certaine aridité dans ce portrait d’un frère et d’une sœur, originaire d’Afrique subsaharienne, précarisés par la difficulté d’obtenir une régularisation.

Autre favori

On attendait beaucoup Close, le deuxième long métrage de Lukas Dhont au palmarès. La rumeur en avait l’un des favoris. Ce récit d’une amitié fusionnelle entre deux jeunes garçons a beaucoup ému. Sans faire l’unanimité. Leçon de cinéma pour les uns, film programmatique et prise d’otages émotionnelle pour les autres, le jury a choisi son camp, qui était aussi le nôtre en lui attribuant le Grand Prix.

Plus étonnant, il a aussi récompensé Claire Denis qui a dirigé Vincent Lindon dans Feu, L’intrus et Vendredi soir. Ceci explique peut-être cela. Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que Stars at Noon n’a pas vraiment convaincu. C’est vrai que le scénario brouillon autour d’un couple improbable coincé au Nicaragua sur fond de révolution dévoyée ressemble à un long clip vidéo de 2h15.

Et même avec la belle musique des Tindersticks et la plastique impeccable de Margaret Qualley, la fille d’Andie Mc Dowell – encore plus belle que sa mère, c’est dire — et de Joe Alwyn, c’est très très long. L’habitué Park Chon Wook remporte la mise en scène avec Decision to leave, un film virtuose mais un peu vain autour d’un policier envoûté par la principale suspecte d’une de ses enquêtes.

Et le prix du jury revint à…

Au scénario, c’est le Danois Tarik Saleh qui décroche la timbale avec Boy From Heaven, un passionnant thriller sur fond d’intrigues religieuses. À l’interprétation masculine, un habitué, Song Kong-ha, génial acteur coréen de Parasite qui incarne dans Broker du japonais Hirokazu Kore-Eda un receleur d’enfants.

Chez les femmes, le jury couronne la splendide comédienne des Nuits de Mashad Zar Amir Ebrahimi, dans une œuvre somptueuse inspirée de la complaisance des autorités iranienne envers un tueur de prostituées. Une récompense en forme de revanche pour celle qui avait dû arrêter sa carrière et s’exiler hors d’Iran après une sordide histoire de sextape.

Enfin le prix du jury a été attribué ex aequo à EO de Jerzy Skolimoski et aux Huit montagnes de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch. Le premier, film d’un vétéran du cinéma polonais met en scène un âne de cirque qui découvre le monde et la violence des hommes dans un récit éclaté, avec quelques pastilles narratives.

Ce cinéma quasi expérimental lorgne à la fois du côté de Godard et de Terrence Malick. Les Huit montagnes sont l’adaptation d’un roman italien dont l’intrigue se situe dans la vallée d’Aoste. Dans ce paysage montagneux, on découvre l’amitié entre deux jeunes garçons de classe sociale différente.

James Gray, dont le film Armageddon Time était beaucoup cité, repart bredouille. La France, omniprésente en sélection avec quatre films, ne décroche qu’une récompense pour un film tourné en anglais. Enfin, le palmarès confirme la vitalité du cinéma belge dont les trois œuvres en sélection sont récompensées.

 

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La guerre de 14-18.

22 Mai 2022, 07:07am

Publié par PCF Villepinte

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Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury du festival Cannes

18 Mai 2022, 09:49am

Publié par PCF Villepinte

Il y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.

Michaël Mélinard L'Humanité

Publié le Mardi 17 Mai 2022

L'acteur Vincent Lindon, président du jury du 75e Festival de Cannes. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS

De l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. «Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser dexprimer publiquement une position dans des domaines où nous navons ni légitimité, ni compétences particulières? Je nai pas la réponse». Et pourtant, il la.

Le cinéma est un art majeur

Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. «Comme tous ceux qui ont eu limmense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige».

Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. «Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née dune volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps».

Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. «Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire».

Un appel à l’engagement

Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés.  «Cest cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour».

La réponse tant attendue advient enfin. «Pouvons-nous faire autre chose quutiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences? Je ne limagine pas». Et de saluer les grands cinéastes avant dappeler à l’engagement.  «Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde: Être vivant et le savoir».

Les films en compétition officielle

Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)

Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)

Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)

Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)

Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)

Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)

Close, de Lukas Dhont (Belgique)

Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)

Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)

Nostalgia, de Mario Martone (Italie)

R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)

Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)

Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)

Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)

Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)

Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)

Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)

Un petit frère, de Léonor Seraille (France)

La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)

Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)

Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)

 

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Résidents de la République

8 Mai 2022, 09:16am

Publié par PCF Villepinte

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L'Affaire McKinsey, ça méritait bien une petite chanson !

3 Avril 2022, 07:48am

Publié par PCF Villepinte

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1er avril

2 Avril 2022, 07:47am

Publié par PCF Villepinte

 

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Poème pour la paix de Paul Eluard

30 Mars 2022, 07:03am

Publié par PCF Villepinte

 Poème pour la paix (1918)

 Monde ébloui,
Monde étourdi.

 

Toutes les femmes heureuses ont
Retrouvé leur mari – il revient du soleil
Tant il apporte de chaleur.
Il rit et dit bonjour tout doucement
Avant d’embrasser sa merveille.

Splendide, la poitrine cambrée légèrement,
Sainte ma femme, tu es à moi bien mieux qu’au temps
Où avec lui, et lui, et lui, et lui, et lui,
Je tenais un fusil, un bidon – notre vie!

Tous les camarades du monde,
O! mes amis!
Ne valent pas à ma table ronde
Ma femme et mes enfants assis,
O! mes amis!

Après le combat dans la foule,
Tu t’endormais dans la foule.
Maintenant, tu n’auras qu’un souffle près de toi,
Et ta femme partageant ta couche
T’inquiétera bien plus que les mille autres bouches.

Mon enfant est capricieux –
Tous ces caprices sont faits.
J’ai un bel enfant coquet
Qui me fait rire et rire.

Travaille.
Travail de mes dix doigts et travail de ma tête,
Travail de Dieu, travail de bête,
Ma vie et notre espoir de tous les jours,
La nourriture et notre amour.
Travaille.

Ma belle, il nous faut voir fleurir
La rose blanche de ton lait.
Ma belle, il faut vite être mère,
Fais un enfant à mon image…

J’ai eu longtemps un visage inutile,
Mais maintenant
J’ai un visage pour être aimé,
J’ai un visage pour être heureux.

Il me faut une amoureuse,
Une vierge amoureuse,
Une vierge à la robe légère.

Je rêve de toutes les belles
Qui se promènent dans la nuit,
Très calmes,
Avec la lune qui voyage.

 Toute la fleur des fruits éclaire mon jardin,
Les arbres de beauté et les arbres fruitiers.
Et je travaille et je suis seul dans mon jardin.
Et le soleil brûle en feu sombre sur mes mains.

 

 Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français

 

 

 

 

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Rappelle-toi, Barbara !

13 Mars 2022, 08:20am

Publié par PCF Villepinte

« Quelle connerie la guerre ! », Prévert

Publié le 14 décembre 2016

Rappelle-toi !

Rappelle-toi, Barbara !

Les bombes détruisent allégrement Alep, Palmyre, Kobané et Homs( et Kiev) …Elles ont détruit Brest lors de la deuxième guerre mondiale.

L’humanité ne retient donc pas les souffrances du passé ? L’antimilitarisme n’a donc été remplacé que par l’indifférence ?

Jacques, toi le poète, à quoi peut donc servir ton poème ? Tu as dénoncé la guerre, les morts civiles. Tu as chanté l’amitié entre inconnus, le respect pour l’amour que chacun porte en soi. Vois, comme tu es écouté !

De ta poésie, n’a-t-on retenu que la pluie qui se déverse dans les rues ? de « dénudé », es-tu donc devenu un poète rhabillé ?

 

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Publié depuis Overblog

8 Mars 2022, 08:56am

Publié par PCF Villepinte

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Algérie. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

1 Mars 2022, 14:26pm

Publié par PCF Villepinte

À l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, l’Institut du monde arabe présente une belle exposition intitulée « Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019 ». Le photographe Raymond Depardon et l’écrivain Kamel Daoud y proposent un dialogue singulier sur la complexité humaine en Algérie.

L'Humanité Dimanche 27 Février 2022 Franck Cartelet

En 1961, Raymond Depardon, alors âgé de 19 ans, réalise plusieurs reportages photographiques à Alger, puis à Evian, durant les négociations qui aboutiront à la fin de la guerre d’Algérie. Soixante ans plus tard, le photographe a la volonté de publier ces photographies et de les confronter au regard de l’écrivain algérien Kamel Daoud.

Le photographe retourne en Algérie

Un livre naît de cette rencontre, porté par deux éditeurs indépendants, l’Algérien Barzakh et le Français Images plurielles, ainsi qu’un film réalisé par Claudine Nougaret, la compagne de Raymond Depardon. En 2019, le photographe retourne en Algérie et réalise de nouveaux clichés à Alger et Oran, en compagnie de Kamel Daoud.

La sortie du livre sera accompagnée d’une exposition à l’Institut du monde arabe, avec des images rares et des textes inédits qui accompagneront les visiteurs avec deux regards indépendants mais très complémentaires.

80 photographies

Représentée dans des salles habillées d’un bleu méditerranéen, l’exposition présente 80 photographies de Raymond Depardon accompagnée de cinq textes inédits de Kamel Daoud. Elle reprend trois périodes : Alger 1961 ; Évian-Bois d’Avault 1961/Oranie 1961 ; Alger et Oran en 2019.

Infos pratiques : Raymond Depardon / Kamel Daoud. Son œil dans ma main. Algérie 1961-2019, Institut du monde arabe (Paris 5e), du 8 février au 17 juillet 2022 – du mar. au ven. de 10h à 18h, les week-end de 10h à 19h – Tarif : 8€, TR 6€, -26 ans : 4€

 

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