Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Les bombes détruisent allégrement Alep, Palmyre, Kobané et Homs( et Kiev) …Elles ont détruit Brest lors de la deuxième guerre mondiale.
L’humanité ne retient donc pas les souffrances du passé ? L’antimilitarisme n’a donc été remplacé que par l’indifférence ?
Jacques, toi le poète, à quoi peut donc servir ton poème ? Tu as dénoncé la guerre, les morts civiles. Tu as chanté l’amitié entre inconnus, le respect pour l’amour que chacun porte en soi. Vois, comme tu es écouté !
De ta poésie, n’a-t-on retenu que la pluie qui se déverse dans les rues ? de « dénudé », es-tu donc devenu un poète rhabillé ?
À l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, l’Institut du monde arabe présente une belle exposition intitulée « Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019 ». Le photographe Raymond Depardon et l’écrivain Kamel Daoud y proposent un dialogue singulier sur la complexité humaine en Algérie.
En 1961, Raymond Depardon, alors âgé de 19 ans, réalise plusieurs reportages photographiques à Alger, puis à Evian, durant les négociations qui aboutiront à la fin de la guerre d’Algérie. Soixante ans plus tard, le photographe a la volonté de publier ces photographies et de les confronter au regard de l’écrivain algérien Kamel Daoud.
Le photographe retourne en Algérie
Un livre naît de cette rencontre, porté par deux éditeurs indépendants, l’Algérien Barzakh et le Français Images plurielles, ainsi qu’un film réalisé par Claudine Nougaret, la compagne de Raymond Depardon. En 2019, le photographe retourne en Algérie et réalise de nouveaux clichés à Alger et Oran, en compagnie de Kamel Daoud.
La sortie du livre sera accompagnée d’une exposition à l’Institut du monde arabe, avec des images rares et des textes inédits qui accompagneront les visiteurs avec deux regards indépendants mais très complémentaires.
80 photographies
Représentée dans des salles habillées d’un bleu méditerranéen, l’exposition présente 80 photographies de Raymond Depardon accompagnée de cinq textes inédits de Kamel Daoud. Elle reprend trois périodes : Alger 1961 ; Évian-Bois d’Avault 1961/Oranie 1961 ; Alger et Oran en 2019.
Infos pratiques : Raymond Depardon / Kamel Daoud. Son œil dans ma main. Algérie 1961-2019, Institut du monde arabe (Paris 5e), du 8 février au 17 juillet 2022 – du mar. au ven. de 10h à 18h, les week-end de 10h à 19h – Tarif : 8€, TR 6€, -26 ans : 4€
Jean-Numa Ducange, historien et professeur à l’université de Rouen, lance la collection «Questions républicaines» aux Presses universitaires de France (PUF). Il nous parle de Jaurès, de République, de révolution et le tout accessible au grand public grâce à une écriture alerte.
L'Humanité Publié le Mercredi 23 Février 2022 Pierre Chaillan
L’héritage et les valeurs de la République, issues de la Révolution française, sont instrumentalisés. Dans ce contexte, l’historien, spécialiste de la Révolution, des gauches et des marxismes en Europe Jean-Numa Ducange convoque la République et lance la collection «Questions républicaines» aux Presses universitaires de France (PUF). Il entend proposer des ouvrages en direction d’un large lectorat. Le premier livre, de Gilles Candar, sera consacréà l’histoire de la gauche ; le deuxième, de Florian Gulli, à l’antiracisme, et le troisième, de David Muhlmann, à Lénine.
Quel est le but recherché par la collection «Questions républicaines»?
L’écho rencontré par l’Histoire globale des socialismes (PUF, 2021) m’a convaincu qu’il était nécessaire de prolonger la réflexion, en partant de solides connaissances historiques, sur plusieurs questions clés. Les questions républicaines me semblent être un point de convergence essentiel. Aujourd’hui, l’étiquette «républicaine» est revendiquée de toutes parts.
Aux appropriations nationalistes s’opposent des discours caricaturaux d’une partie de la gauche sur la «République française», qui serait coupable de tous les maux. Ainsi, les mots qui lui sont associés (révolution, universalisme, laïcité, luttes contre les inégalités…) semblent avoir perdu de leur sens, comme coupés de leurs héritages historiques.
Ce n’est pas aux lecteurs de l’Humanité que je vais apprendre que le fondateur du journal, Jean Jaurès, était un ardent républicain. Son objectif était de mêler le meilleur de cette tradition avec les revendications sociales. De son temps, les «républicains d’ordre» n’hésitaient pas à tirer sur les ouvriers. Malgré cela, Jaurès a-t-il abandonné la République? Jamais. La République sociale demeurait son horizon. Puis cet héritage a eu tendance à se perdre, pour diverses raisons.
Dans ce contexte, cette collection entend proposer des ouvrages destinés à alimenter la réflexion, pour nourrir le débat au sein de la gauche. Je précise qu’il s’agit d’ouvrages de sciences humaines, traitant donc de thématiques en rapport avec l’actualité, mais toujours écrits à partir de solides connaissances empiriques. Il n’y a pas d’exclusive, mais les champs universitaires concernés seront avant tout l’histoire et la philosophie, avec un objectif clair: des ouvrages informés, mais accessibles au grand public grâce à une écriture alerte et un format relativement ramassé.
QUANT AUX RÉVOLUTIONS, IL EST ÉVIDENT, QUE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, LE JACOBINISME ET SON IMPACT INTERNATIONAL, OU ENCORE LA RÉVOLUTION RUSSE, COMME LES MOUVEMENTS DE DÉCOLONISATION S’INSCRIVENT PARFAITEMENT DANS LE PÉRIMÈTRE DE CETTE COLLECTION.
Pourquoi convoquer «la République» dans le débat actuel?
N’est-ce pas à partir de là que l’on peut revenir sur l’essentiel des débats qui ont fondé la gauche et le mouvement ouvrier en France? Avant Jaurès, il y eut une longue tradition, conflictuelle et complexe, entre les mouvements populaires et les divers régimes républicains. Et cette histoire s’est prolongée jusqu’à nos jours. Elle mérite mieux que nombre de discours actuels.
Par ailleurs «la République» en question n’est pas que la République française, mais également les expériences républicaines à l’échelle internationale. Les débats autour de la forme républicaine sont, par exemple, une des grandes questions de Marx et Engels, mais aussi de Rosa Luxemburg qui y voyaient une étape essentielle pour le développement des partis ouvriers. Quant aux révolutions, il est évident, par exemple, que la Révolution française, le jacobinisme et son impact international, ou encore la révolution russe, comme les mouvements de décolonisation qui souhaitaient mettre en place des républiques sociales et démocratiques s’inscrivent parfaitement dans le périmètre de cette collection.
Pouvez-vous nous dévoiler le programme des premières publications?
Après, Pourquoi la gauche? l’essai historique global de Gilles Candar qui paraît cette semaine, les PUF publieront dans quelques mois un ouvrage du philosophe Florian Gulli sur l’antiracisme, avec un fort volet sur les regards socialistes sur cette question.
À l’approche des 100 ans de l’URSS (à la fin de cette année 2022), il sera question d’un retour de Lénine et de stratégie politique avec David Muhlmann. L’historien Michel Biard reviendra, quant à lui, sur l’histoire de la Révolution française et des revendications méconnues des derniers Montagnards après la chute de Robespierre. Alexia Blin prépare une contribution importante sur les rapports entre le mouvement ouvrier et les coopératives de consommation.
Sidonie Kellerer et Stéphanie Roza travaillent de leur côté sur un ouvrage relatif aux critiques contemporaines du rationalisme. Ce ne sont là que quelques projets parmi d’autres, qui vont alimenter cette collection. Et des initiatives seront organisées autour de ces thématiques.
On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,!
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…
Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,
− Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père…
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif…
− Sur vos lèvres alors meurent les cavatines…
Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août.
Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
− Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire… !
− Ce soir-là,… − vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
− On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
Viennent les ans ! J'aspire à cet âge sauveur
Où mon sang coulera plus sage dans mes veines,
Où, les plaisirs pour moi n'ayant plus de saveur,
Je vivrai doucement avec mes vieilles peines.
Quand l'amour, désormais affranchi du baiser,
Ne me brûlera plus de sa fièvre mauvaise
Et n'aura plus en moi d'avenir à briser,
Que je m'en donnerai de tendresse à mon aise !
Bienheureux les enfants venus sur mon chemin !
Je saurai transporter dans les buissons l'école ;
Heureux les jeunes gens dont je prendrai la main !
S'ils aiment, je saurai comment on les console.
Et je ne dirai pas : « C'était mieux de mon temps. »
Car le mieux d'autrefois c'était notre jeunesse ;
Mais je m'approcherai des âmes de vingt ans
Pour qu'un peu de chaleur en mon âme renaisse ;
Pour vieillir sans déchoir, ne jamais oublier
Ce que j'aurai senti dans l'âge où le cœur vibre,
Le beau, l'honneur, le droit qui ne sait pas plier,
Et jusques au tombeau penser en homme libre.
Et vous, oh ! Quel poignard de ma poitrine ôté,
Femmes, quand du désir il n'y sera plus traces,
Et qu'alors je pourrai ne voir dans la beauté
Que le dépôt en vous du moule pur des races !
Puissé-je ainsi m'asseoir au faîte de mes jours
Et contempler la vie, exempt enfin d'épreuves,
Comme du haut des monts on voit les grands détours
Et les plis tourmentés des routes et des fleuves !