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art et cuture
LA FRANCE AUX FOURNEAUX
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Télévision. Entrée-plat-dessert avec François Morel
Mercredi 23 Décembre 2020
Un documentaire original retrace une histoire populaire de la France et des Français à travers les traditions culinaires des années 1950 à nos jours.
LA FRANCE AUX FOURNEAUX
France 5, mercredi 23 décembre, 20 h 50
Sait-on ce qui sera au menu ? En tout cas, ce film de Lauren Malka et Antoine Sahler, réalisé par Noise Gate Circus et Guilhen Schwegler, ouvre l’appétit. L’humoriste et comédien François Morel y joue le rôle de guide culinaire à travers les âges, enfin entre les années de la Libération et le temps présent, entre les époques « du cassoulet de tata Gisèle et l’œuf moléculaire ».
Je déclare l'état de bonheur permanent
Paroles
Je déclare l'état de bonheur permanent.
Et le droit de chacun à tous les privilèges.
Je dis que la souffrance est chose sacrilège
Quand il y a pour tous des roses et du pain blanc.
Je conteste la légitimité des guerres,
La justice qui tue et la mort qui punit,
Les consciences qui dorment au fond de leur lit,
La civilisation au bras des mercenaires.
Je regarde mourir ce siècle vieillissant.
Un monde différent renaîtra de ses cendres
Mais il ne suffit plus simplement de l'attendre:
Je l'ai trop attendu. Je le veux à présent.
Que ma femme soit belle à chaque heure du jour
Sans avoir à se dissimuler sous le fard
Et qu'il ne soit plus dit de remettre à plus tard
L'envie que j'ai d'elle et de lui faire l'amour.
Que nos fils soient des hommes, non pas des adultes
Et qu'ils soient ce que nous voulions être jadis.
Que nous soyons frères camarades et complices
Au lieu d'être deux générations qui s'insultent.
Que nos pères puissent enfin s'émanciper
Et qu'ils prennent le temps de caresser leur femme
Après toute une vie de sueur et de larmes
Et des entre-deux-guerres qui n'étaient pas la paix.
Je déclare l'état de bonheur permanent
Sans que ce soit des mots avec de la musique,
Sans attendre que viennent les temps messianiques,
Sans que ce soit voté dans aucun parlement.
Je dis que, désormais, nous serons responsables.
Nous ne rendrons de compte à personne et à rien
Et nous transformerons le hasard en destin,
Seuls à bord et sans maître et sans dieu et sans diable.
Et si tu veux venir, passe la passerelle.
Il y a de la place pour tous et pour chacun
Mais il nous reste à faire encore du chemin
Pour aller voir briller une étoile nouvelle.
Je déclare l'état de bonheur permanent.
Georges Moustaki
PAS ESSENTIEL
Qu’elle crève, la culture !
Drôle d’époque, où la symbolique de certaines décisions rend «non essentiel» ce qui irrigue l’esprit et bâtit le sens de l’existence entre les générations.
«Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude», disait Camus. Si la santé n’a pas de prix – la vie est sacrée – et si nous serons les derniers à minimiser la crise sanitaire qui nous frappe et ses conséquences dans le temps-long, qui osera affirmer, ici-et-maintenant, que la culture n’est pas la vie et qu’une vie privée de culture ne se dévitalise pas? Drôle d’époque, où la symbolique de certaines décisions rend «non essentiel» ce qui irrigue l’esprit et bâtit le sens de l’existence entre les générations. Face au verdict terrible de la semaine dernière, qui consiste à ne toujours pas ouvrir les cinémas, les théâtres, les musées, etc., poussant un peu plus le spectacle vivant dans le néant, le monde de la culture ne se trouve pas seulement en état de choc. Il est sur le point de se révolter!
Comment le gouvernement peut-il encore, parvenu à ce point de l’épidémie, déclarer qu’une foule s’avère non contagieuse quand elle déferle dans les magasins, mais plus dangereuse dans une salle de spectacle, alors que toutes les mesures sanitaires, d’une rigueur absolue et bien supérieures à la moyenne, y sont appliquées? Jusqu’à quand ce yoyo, cette incertitude, cette absence de perspectives? Et, comme le demande Erik Orsenna, «pourquoi défendre, quoi qu’il en coûte, l’emploi partout, et se moquer du million de travailleurs de la culture»?
Alors qu’elle crève la culture! Voilà ce que semble assumer la France, pays de «l’exception culturelle». Qui aurait cru cela possible? Ce qui se profile à l’horizon a quelque chose d’effroyable. Car, en cette période sombre de crises aveugles et durables où le lien social se délie chaque jour un peu plus, l’accès à la culture est tout le contraire d’un simple supplément d’âme, mais ce qui nous constitue fondamentalement, l’âme de notre pays, de l’humanité. Jean Vilar utilisait souvent cette formule, plus signifiante qu’il n’y paraît: «La culture c’est comme l’eau, le gaz et l’électricité : un service public.»
Face au cataclysme prévisible, face au désarroi historique, le monde de la culture – gage majeur de démocratie et antidote puissant aux dérives liberticides – s’attendait à (re)devenir une priorité, un bien commun indispensable, et pas seulement un vulgaire «produit» de consommation réductible au mercantilisme et au pouvoir de l’argent. En vérité, ce moment nous donne honte. «La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert», clamait Malraux. Toute conquête réclame combat.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 14 décembre 2020.]
Publié par Jean-Emmanuel Ducoin
Un livre-testament de Régis Debray…
Langage.
«Il m’en aura fallu des zigzags pour trouver finalement le pot aux roses: ce sont le corps et le cœur qui décident de nos actes, en sorte qu’il est totalement inutile d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit.»
À la lecture de ces mots, placés tout à la fin de D’un siècle l’autre (Gallimard), nous comprenons que l’ironie douce de Régis Debray, plus malicieuse qu’assumée, vaut presque bilan. Celui d’une existence entière. Et d’un engagement permanent qui signe un parcours intellectuel hors normes en tant que parcours de vie. Le dernier livre du philosophe et médiologue, plus important et fondamental qu’il n’y paraît, lui permet de «rembobiner le film et discerner comme une courbe reliant nos saisons l’une à l’autre». Exercice impitoyable. Car nous voilà devant ce qu’il appelle «soixante années de survol», sachant que «la chouette est fatiguée».
Le but de cet écrit majeur: «Retenir l’attention de quelques curieux et leur servir de relais pour d’autres périples mieux informés et plus dignes d’intérêt.» Si Régis pense comme son maître Valéry que «les optimistes écrivent mal», il déclare qu’«une idée accède à la dignité politique non pas en fonction de sa capacité logique, mais de sa capacité lyrique». Nous sommes servis. À plus d’un titre. Le langage y atteint une fois encore des sommets, à peu près aussi haut placé que son pessimisme.
Mystères.
Régis Debray revisite donc le chemin en ampleur. Le sien, telle une biographie intime. La naissance (1940, année terrible), la Grande École (Normale sup), la prison bien sûr, l’appareil d’État (et ses désillusions), puis la fausse retraite, sans oublier, de manière constitutive, la plume, l’écrivain, le penseur qui coucha tant de mots sur le papier que deux chroniques du bloc-noteur par an ne suffisent plus à rendre compte de tous les ouvrages – c’est dire. Là, tout y passe, comme il l’écrit, «de la lettre au tweet, du campagnard au périurbain, de l’industrie aux services, du transistor au smartphone, de l’esprit de conquête au principe de précaution, de la France républicaine à la France américaine, d’un gouvernement du peuple au gouvernement des Experts, du citoyen à l’individu, de l’Histoire pour tous à chacun sa mémoire, de la domination masculine à l’ascension féminine…»
Et il pose lui-même trois questions fondamentales, qui ne sont pas sans nous habiter puisqu’elles relèvent de l’universel, après lequel il a couru toute sa vie: «Comment faire du commun avec de la diversité? Mystère du politique. Comment transmettre l’essentiel de siècle en siècle? Mystère des civilisations. Pourquoi doit-on croire par-delà tout savoir? Mystère du religieux.»
Temps.
Pour l’avoir servi mieux que quiconque, Régis Debray reste un héritier du livre: «Je parle d’un temps révolu, celui des Humanités, où les chiffres n’avaient pas encore pris le pouvoir. Un temps qui se contentait bêtement de puiser ses infos chez Homère, Pascal ou Tintin.» Il a regardé la page se tourner, sous le règne des images, lui le médiologue, capable ainsi de mesurer le poids des mots à l’aune de ses actes. S’il possède un génie intérieur, qu’il nie évidemment, il tient en une formule: la stérilité du livre s’il ne mène à l’action. Voilà pourquoi Régis partit arme au poing, puis stylo à la main. Il voulut peser, changer les choses, transformer les esprits de ses contemporains.
D’ailleurs il cite Marx, dès le premier chapitre: «Il ne s’agit plus d’interpréter le monde mais de le transformer.» Il essaya, à sa manière. Aujourd’hui, il considère non seulement qu’il a échoué, mais que, avec lui, «nous» avons perdu. «On n’a rien changé, mais on s’est mis au propre», écrit-il, lucide. Ou encore ceci: «J’ai fait mon temps, mais n’ai rien fait du temps qui m’a fait?» Tout se niche, vous l’avez compris, dans le point d’interrogation. D’autant qu’il ajoute: «Promis, on fera mieux la prochaine fois.» Régis ne s’est pas souvent trompé. Et il met toujours dans le mille. Sans s’effacer totalement, malgré ce livre-testament, il nous tend la main. À nous de la saisir.
[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 11 décembre 2020.]
Publié par Jean-Emmanuel Ducoin
Anne Sylvestre nous quitte. Nous sommes envahis de tristesse
Publié le 01/12/2020 par PCF
Anne Sylvestre nous quitte quelques semaines après Juliette Gréco et nous voici une fois de plus envahis de tristesse.
Ecrivant ses propres chansons avec talent et sensibilité, elle a investi des thèmes laissés dans l'ombre, posant le féminisme en textes et en chansons, affrontant les préjugés et la bêtise. A la manière de Prévert, elle sût chanter l'enfance sans jamais infantiliser les minots.
Elle fût aussi parmi les premières indépendantes du disque, mettant son travail à l'abri des pressions d'un marché peu soucieux de sa singularité.
Anne Sylvestre nous laisse une œuvre monumentale par son volume et la profondeur du propos. Elle était devenue une conscience, un abri pour une génération de jeunes chanteurs et chanteuses auxquels elle prodiguait conseils et affection. Puissent sa hauteur de vue et son impertinence irriguer pour longtemps notre chanson francophone.
Pierre Dharréville, Responsable de la commission Culture au PCF, député des Bouches-du-Rhône,
Cyril Pedrosa réalise 1000 dessins en soutien aux librairies
On voudrait la vie meilleure, le monde mieux
"AU PIED DE LA LETTRE" - L' émission littéraire de l'Humanité reçoit Jacques Weber
Pour ce cinquième rendez-vous de l'émission des livres de l'Humanité, Vincent Roy reçoit Jacques Weber pour la sortie de son essai "Paris - Beyrouth" (Editions du Cherche-midi). Retrouvez chaque jeudi à 19h une nouvelle mouture de l'émission sur la chaîne Youtube de l'Humanité.
Émissions antérieures:
1. Josyane Savigneau et Philippe Sollers, à retrouver ici.
2. Cécile Guilbert, vidéo ici.
3. Mohammed Aïssaoui, à retrouver ici.
4. Belinda Cannone, vidéo ici.