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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Réforme des scrutins locaux :

26 Février 2013, 07:55am

Publié par PCF Villepinte

au nom de la parité, le gouvernement risque-t-il de tuer le pluralisme ?
 

 

 

Un peu plus de proportionnelle dans les petites communes, un peu plus de bipartisme dans les départements. Et les sénatoriales de 2014 dans la ligne de mire. L’architecture électorale pourrait sortir bouleversée des travaux parlementaires? Mais sous prétexte de parité, ces modifications risquent d’affaiblir fortement le pluralisme. Or, il est possible de garantir les deux. Explications.

Le 14 janvier dernier, certains journaux avaient interprété comme un rejet de la parité le vote du Sénat contre le projet de loi réformant les prochains scrutins locaux. La droite avait en effet voté contre, tandis que le groupe communiste s’était abstenu. Pour ce dernier, c’est le volet cantonal de cette réforme qui posait problème. Au premier degré, le projet de loi comprenait l’élection d’un binôme homme et femme pour le prochain scrutin cantonal de 2015. En y regardant de plus près, cette réforme apportait la parité, mais au détriment d’une représentation conforme à la diversité des opinions politiques?

Fin décembre 2012, l’Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR) avait déjà mis en garde contre cette réforme. En effet, le périmètre sur lequel serait élu ce binôme de conseillers généraux correspondrait au double de celui des actuels cantons. « Les deux élus sur un nouveau territoire unique seraient de même sensibilité, dénonçait l’ANECR, alors que sur ce même périmètre il peut y avoir actuellement deux élus de sensibilités différentes. Ce nouveau mode de scrutin, doublé d’un redécoupage cantonal, serait donc le vecteur d’un bipartisme renforcé, d’une nouvelle régression démocratique ?» Le mode de scrutin majoritaire en vigueur aux élections cantonales (qui devraient être rebaptisées «départementales» après cette réforme) donne en effet beaucoup plus de chance aux deux grands partis de rafler des cantons.

« Au nom de la parité, on tue le pluralisme », estime ainsi la présidente du groupe communiste au Sénat, Éliane Assassi. Les parlementaires communistes, attachés à la parité, rappellent leur principale proposition afin de la garantir en même temps qu’une juste représentation des sensibilités politiques : le scrutin proportionnel. Concernant les départements, ils se sont même dits prêts à ne proposer que 30?% de conseillers départementaux élus à la proportionnelle. Cette suggestion n’est pour l’instant pas retenue par le gouvernement et les parlementaires socialistes. Certainement parce que le projet présenté par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, ne vise pas à donner une meilleure représentation aux autres partis politiques, mais bien au contraire à bipolariser davantage la vie politique. Selon lui, ce projet de loi est « le premier d’une longue série de lois électorales ».

Après le rejet du texte par le Sénat, certains amendements déposés par les députés socialistes donnent pourtant du fil à retordre au gouvernement. Et augmentent dans certains cas le champ du scrutin proportionnel. C’est le cas notamment de l’abaissement du seuil de 3 500 habitants à 1 000 dans le projet gouvernemental pour organiser des scrutins de liste proportionnels aux élections municipales, qui a été encore ramené à 500 habitants par les députés. Une mesure dont se sont félicités les élus communistes. Mais les communes risquent encore bien de s’effacer un peu plus du premier plan de la vie politique locale. En effet, selon le projet de loi qui sera à nouveau en discussion à partir du 18 février, les délégués communautaires pourraient être désormais choisis directement par les électeurs en même temps que leurs conseillers municipaux. Jusqu’ici, ce sont ces derniers qui choisissaient les délégués qui siègent dans les communautés d’agglomération : « Un gage de la reconnaissance du fait ­communal comme pilier essentiel de l’architecture républicaine?», rappelait en janvier le président de ­l?­ANECR, Dominique Adenot.

Quant aux petites communes, si elles sont nombreuses à gagner un scrutin de liste proportionnel, elles perdront toutefois deux conseillers municipaux. Est-ce une mesure destinée à limiter leur poids électoral dans une autre élection essentielle pour le gouvernement socialiste ? On sait le rôle que les communes rurales ont joué dans le basculement du Sénat à gauche en 2011. Dans un contexte de politique d’austérité que les collectivités territoriales, particulièrement dans les régions rurales, payent en première ligne, la tentation de la sanction de la majorité en place pourrait être forte en septembre 2014. Le gouvernement a déjà fait les frais à plusieurs reprises de sa fragile majorité au Sénat, comme en témoigne le rejet du projet de loi de ce mois de janvier?

  • Lire aussi :

Élections départementales : une «régression du pluralisme»

Réforme du scrutin départemental : c’est le bipartisme qui est renforcé ! (ANECR)

Diego Chauvet

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Hôpital: serment d’hypocrites

26 Février 2013, 07:50am

Publié par PCF Villepinte

Social-Eco - le 25 Février 2013

Editorial Par Jean-Emmanuel Ducoin

 

 

"Il n’est plus possible de continuer à diminuer les coûts, sauf à refuser d’assumer l’offre 
de soins actuelle", estime Jean-Emmanuel Ducoin, dans l'édito de l'Humanité de ce lundi, qui dévoile que 35.000 emplois vont être supprimés entre 2013 et 2014 dans les hôpitaux publics français.

«Je quitte les urgences.» Nous lisons l’humble et fragile témoignage avec la rage au ventre. «J’ai travaillé 70 heures par semaine pendant trente ans, je pense qu’on a le droit de m’écouter.» Celle qui parle porte en elle des âges de combat dans un écrin de tristesse. «Plus ça allait, plus les urgences étaient chargées, et plus les responsabilités devenaient trop lourdes pour un seul médecin, la nuit.» Les vérités relatées ici ne se découvrent que par pur esprit de responsabilité. «On nous a dit qu’on ne pouvait pas demander des médecins supplémentaires et qu’on nous enverrait une commission pour vérifier.» Quand l’injustice se mêle à l’incompréhension. «Mais ils ne sont jamais venus voir comment cela se passait…» Elle s’appelle Marie-Anne Babé. Lassée, exténuée et surtout révoltée, elle vient de démissionner de son poste de chef du service des urgences du centre hospitalier de Roubaix, 
85 000 patients par an. Elle réclamait une hausse 
des effectifs. Elle n’a pas été écoutée. Alors son monde 
a vacillé. Pas la haute idée qu’elle se fait de son métier…

Dans le flot des futilités médiacratiques qui nous éloignent de l’essentiel, l’information est, hélas, un peu passée inaperçue. Pourtant, la fracassante démission de cette femme de cinquante-neuf ans pourrait à elle seule nous servir d’illustration emblématique. Allons précisément à l’essentiel. L’ampleur de la catastrophe dans nos hôpitaux tient en effet en quelques chiffres. Des chiffres qui donnent le vertige, tant ils paraissent invraisemblables… En 2013, 20 000 emplois devraient être supprimés. En 2014, 15 000 de plus. Vous avez bien lu: 35 000 postes sacrifiés en deux ans! Pour comprendre la profondeur de la saignée, ajoutons que, en cinq ans, ce seront ainsi pas moins de 50 000 postes qui auront été rayés de la carte hospitalière. Autant de moyens en moins. Autant de travail en plus. Autant de stress et d’heures cumulés. Autant de drames à éviter. Parce que l’hôpital, c’est du sérieux. Parce que la santé, c’est une priorité absolue. Ne plus être à la hauteur d’une des missions les plus sacrées de notre société – l’égalité des soins et les moyens pour atteindre l’excellence – devrait être considéré comme un scandale de la République !

Dans ce secteur aussi, qui meurt à petit feu 
des politiques austéritaires, un vrai espoir avait surgi des urnes, au soir du 6 mai dernier. La nouvelle ministre de la Santé, Marisol Touraine, voulait ouvrir «le chantier de l’hôpital» et ne manquait pas de formules rassurantes. «Je ne vois pas en quoi un système de santé serait plus fort 
si l’hôpital est plus faible, estimait-elle. Consacrer les valeurs de service public, c’est d’abord dire que l’hôpital n’est pas une entreprise.» Bravo pour les engagements philosophiques. Souhaitons que ce ne soit pas là serment d’hypocrites!

Car les faits sont têtus. Récemment, dans une novlangue sociale-libérale typique, Jean-Marc Ayrault a parlé de la santé en souhaitant que le déficit de la Sécurité sociale «reste dans les clous». Vocabulaire déplacé. Vision limitée. Rien à voir, en tous les cas, avec cet enjeu de civilisation qu’est la médecine et qui nécessite d’en finir, vite, avec l’alternative suivante: ou défendre son hôpital au détriment de la Sécurité sociale, ou défendre la Sécu au détriment de son hôpital… Sans changement de logique, ce service public majeur est bel et bien en danger. Il n’est plus possible de continuer à diminuer les coûts, à faire des « économies de personnels », sauf à refuser d’assumer l’offre de soins actuelle. Et pendant ce temps-là ? Il est prévu d’octroyer 500 millions d’euros de crédits d’impôts aux cliniques privées. Devinez: pas un centime pour les hôpitaux publics…

  • A lire aussi:

Ce lundi dans l'Humanité, sos hôpitaux

"1000 emplois sont sacrifiés tous les ans dans les hôpitaux à Paris"

La politique périnatale française en situation d'échec

Jean-Emmanuel Ducoin

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Loi / amnistie :

26 Février 2013, 07:37am

Publié par PCF Villepinte

 

« Le 27 février au Sénat, l'amnistie doit être votée par toute la gauche »

 

 

 

Mercredi au Sénat, la majorité de gauche aura la possibilité de voter l'amnistie des infractions commises lors de conflits du travail, à l'occasion d'activités syndicales ou revendicatives dans l'entreprise ou au cours de manifestations.

Dans une tribune publiée ce jour dans le journal l'Humanité, les sénatrices et les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen, déclarent : « il serait incompréhensible que, le 27 février, une seule voix de gauche manque pour que cette loi soit votée au sénat, puis à l'Assemblée nationale. Ainsi, des milliers de salariés et de citoyens pourront se dire qu'enfin, il est possible de se faire entendre par ce gouvernement ».

Il n'est donc question de « tordre le bras » à personne, l'heure n'est pas à l'affrontement, à la polémique, mais au rassemblement, à l'esprit de responsabilité et de solidarité. C'est dans l'intérêt des syndicalistes en lutte, du monde du travail, des salarié-e-s. C'est pour eux que nous voulons rassembler la majorité de gauche au sénat le 27 février.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

 

 

Par Olivier Dartigolles, le 25 février 2013

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·     Nicolas Sarkozy sur France 2 : « la bonne vieille droite hyper réac, nationale-populiste est en campagne »

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La FEDERATION CGT des CHEMINOTS écrit à AYRAULT

24 Février 2013, 10:04am

Publié par PCF Villepinte

 

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l'amnistie sociale

24 Février 2013, 09:04am

Publié par PCF Villepinte

 - le 23 Février 2013

 

Le Front de gauche au Sénat mercredi pour l'amnistie sociale

 

 

Toutes les organisations du Front de gauche manifesteront mercredi devant le Sénat où doit passer la proposition de loi du groupe CRC sur "l'amnistie des syndicalistes et des militants associatifs condamnés" en justice.

"L'amnistie sociale, nous devons l'arracher. Elle ne sera pas concédée. Nous avons cru un temps (qu'il y aurait une) marque de reconnaissance du nouveau gouvernement et de cette gauche sociale-libérale... Maintenant nous savons qu'ils ne veulent pas", a souligné vendredi Jean-Luc Mélenchon, le coprésident du Parti de gauche, en écho au communiqué du Front de gauche annonçant la tenue du rassemblement devant le Sénat mercredi prochain.

Avant mercredi, Pierre Laurent participera lundi à un meeting de soutien pour l'amnistie des syndicalistes à Paris.

Une centaine de personnes

"C'est une demande de loi d'amnistie pour tous les militants victimes de la répression", a précisé Martine Billard, coprésidente du PG, pour qui une centaine de personnes sont concernées, entre des syndicalistes ou des militants de causes diverses condamnés sous la précédente présidence.

"On est dans un contexte de répression qui nous fait mieux comprendre pourquoi il n'y a pas l'amnistie, soit pour les militants syndicalistes ou pour les militants qui ont arraché les OGM, que ce soient les militants de Notre-Dame-Des-Landes ou les militants qui se battent contre tous ces projets inutiles, comme des centres commerciaux massifs qui prennent des terres agricoles un peu partout", a-t-elle dit.

>>> A lire: deux ans de sursis pour un jet d'oeuf sur les pandores

Un test

Ce projet de loi est "un test. On va voir quel est le degré d'indépendance des parlementaires socialistes et d'Europe-Ecologie-Les Verts", a relevé Jean-Luc Mélenchon. "J'étais persuadé que la loi d'amnistie serait (lors de la session de) juillet", a-t-il ajouté en accusant François Hollande de ne pas avoir "envie de comprendre" à ce sujet. "Maintenant, ils (les parlementaires socialistes et de la majorité) votent la loi d'amnistie sociale parce que c'est leur devoir moral. Et ceux qui ne votent pas la loi d'amnistie sociale ne sont pas de gauche", a-t-il dit.

  • A lire aussi:

Au Sénat, la loi d'amnistie ne trouve pas grâce

Edito: l'amnistie sociale, c'est la justice

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Non au marché transatlantique !

24 Février 2013, 08:56am

Publié par PCF Villepinte

Le retour du fameux marché transatlantique
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2013, Agriculture, Conseil Européen, ECOLOGIE, Economie, Etats-Unis, Europe, OGM, USA • Tags: , , , ,

On ne peut croire à la concordance des temps.

Dans le document conclusif du dernier conseil européen, il n’est pas seulement acté le projet d’un budget d’austérité pour l’Union européenne mais aussi des alinéas cachés au grand public qui engagent l’Union européenne à « parvenir à une plus grande convergence transatlantique en matière de réglementation ». Seulement quatre jours plus tard, le Président Obama, dans son discours sur l’état de l’union, a lancé pour de bon ces négociations entre les Etats-Unis et l’Union européenne « pour favoriser les exportations américaines, supporter les emplois américains… ».  «Nous allons lancer des discussions sur un accord transatlantique global sur le commerce et l’investissement avec l’Union européenne », a-t-il déclaré.

Nous nous rapprochons donc de la construction de ce « marché transatlantique », une zone de libre échange intégral entre les Etats-Unis et l’Union européenne. L’objectif est de s’extraire des négociations bloquées à l’Organisation mondiale du commerce, afin de répondre à la demande du grand patronat européen et nord-américain pour relancer la guerre économique afin d’abaisser les rémunérations et les conditions de travail, les normes environnementales.

Ceci signifierait à la fois l’abolition des droits de douanes et aussi un ensemble de barrières réglementaires que le capital a besoin de faire sauter pour rehausser ses taux de profit.

Un tel accord ouvrirait grand les portes à l’importation de produits OGM, de bœuf aux hormones, de poulet traité au chlore, et de redoutables conséquences sur nos industries et services, comme le montre le même type d’accord avec la Corée du Sud qui ouvre la voie royale à l’importation de véhicules sud-coréens. Et alors que notre industrie automobile est poussée à l’agonie, la commission européenne se garde de déclencher les clauses de sauvegarde prévues en cas d’importations massives détruisant nos propres industries.

En lien avec le pacte de compétitivité et le projet d’accord sur la flexibilité, voici qu’un pas de plus serait franchi, dans la loi de la jungle de l’ultra-capitalisme, avec le renoncement à nos standards de productions, aux normes de santé, d’environnement -certes à améliorer et faire respecter- qui garantissent la sécurité des travailleurs et la qualité de nos productions, au profit de la suraccumulation du capital que cherchent les multinationales et les institutions financières. Celles-ci croient pouvoir contourner les dégâts de leur propre politique d’austérité qui réduit les débouchés, donc la croissance, en élargissant leur sphère de domination, d’exploitation et de spéculation sans entrave.

Au nom du « marché ouvert où la concurrence est libre » et après la réintégration dans l’OTAN, l’Union européenne poursuit sa fuite en avant dans un projet ultralibéral qui la coupe des aspirations des peuples qui la composent. L’idée européenne serait noyée dans une zone élargie, dominée par l’impérium nord-américain, utilisant le dollar contre nos atouts industriels, agricole et de services. Voila un grand combat à mener.

Non au marché transatlantique !

 

Patrick Le Hyaric

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Elections en Italie:

24 Février 2013, 08:48am

Publié par PCF Villepinte

Antonio Ingroia

 - le 19 Février 2013

Italie

 

Antonio Ingroia, une gauche de légalité et d’égalité
Pour les législatives des 24 et 25 février, les deux partis communistes se sont rassemblés sur une même liste, Révolution civile, conduite par Antonio Ingroia, magistrat anti-Mafia. 

Forli (Émilie-Romagne), envoyé spécial. Dix heures du matin un samedi. Drôle d’horaire pour une réunion politique. Dans une salle de la mairie de Forli, les chaises manquent. Les gens se massent le long des murs. « Regarde-les, murmure un militant communiste. Ils ne se parlent pas, ne se connaissent pas. Ce ne sont pas les habitués. Les salles se remplissent. Le contraire de 2008. » Lors des dernières élections législatives, la liste à laquelle participaient les communistes n’avait pas franchi les 4 % nécessaires pour entrer au Parlement. Ils pourraient, à l’occasion des législatives de dimanche et lundi prochain, faire leur retour dans l’Hémicycle. Les meilleurs sondages créditent la liste Révolution civile, à laquelle ils participent, de 5 %.

Affaires de corruption

La tribune est en bois, comme celle d’un tribunal. Cela sied à la tête de liste. Antonio Ingroia a quitté la magistrature pour entrer en politique. Il enquêtait notamment sur la négociation entre État et Mafia en 1993. Certains candidats autour de lui n’en sont, à vingt-cinq ans, qu’à leurs premiers pas en politique. «La magistrature ne pourra pas faire tout, toute seule. Il faut que cette classe politique laisse les lieux de pouvoirs.» C’est ainsi qu’Ingroia explique son engagement alors que s’étalent dans la presse les affaires de corruption, touchant tous les partis du Parlement.

>>> A lire notre entretien avec Antonio Ingroia

L’envie de légalité est forte. La liste Révolution civile fait le lien avec les politiques d’austérité. L’ancien juge appelle à rétablir le principe de responsabilité pénale, économique et politique: «Depuis Berlusconi, lance-t-il, c’est le principe d’irresponsabilité qui règne.» Et d’ajouter : «Ceux qui ont soutenu le gouvernement de Mario Monti, y compris le Parti démocrate (PD, centre gauche), portent la responsabilité de sa politique», faisant allusion aux réformes des retraites et du licenciement.

Lutte contre la précarité

L’entrée en campagne d’Ingroia a permis le rassemblement de diverses forces, dont l’Italie des valeurs et les deux partis communistes. Les communistes font vivre dans ce rassemblement, qui va au-delà de la gauche, le thème du travail et de la lutte contre la précarité. « Ce mouvement unitaire des forces de gauche, ouvert à la société civile et dont émanent 55 % des candidatures, est très important. Le risque, après la défaite de 2008, était que s’éteigne pour longtemps une perspective de gauche dans ce pays », se réjouit Ezio Locatelli, secrétaire du Parti de la refondation communiste (PRC) pour le Piémont. « Nous mettons l’accent sur la légalité, en affirmant qu’elle est à la base de toute hypothèse de développement », relève Mauro Alboresi, secrétaire d’Émilie-Romagne du Parti des communistes italiens (PdCI).

La liste permettra-t-elle un retour des communistes au Parlement ? La tâche reste ardue. Révolution civile subit la concurrence de Gauche écologie et liberté. Cette scission de Refondation datant de 2008, alliée du Parti démocrate (PD), est créditée de 3,5 % des voix. Le PD quant à lui entonne la rengaine du vote utile. « Comment va-t-il faire, lui répond à distance Giovanni Favia, le candidat de Révolution civile, pour tenir ses promesses ? Il a voté le traité budgétaire qui oblige à l’équilibre des comptes publics. »

Le rude parcours Communiste

  • 1991: le PC italien se dissout pour se transformer en Parti social-démocrate. Ceux qui souhaitent rester communistes forment le Parti de la refondation communiste (PRC).
  • 1998: le PRC retire sa confiance au gouvernement de Romano Prodi. Ceux qui souhaitent rester dans la majorité créent le Parti des communistes italiens (PdCI).
  • 2008: après deux ans de participation au gouvernement, le PRC et le PdCI s’allient au sein de la Gauche arc-en-ciel, qui n’obtient que 3 %. Pour la première fois depuis 1945, les communistes ne sont plus au Parlement. Voulant abandonner l’étiquette communiste, une partie du PRC fait scission et crée Gauche écologie et liberté, aujourd’hui allié au Parti démocrate.

A lire aussi:

Italie: austérité et corruption plombent les élections

"La légalité est un levier du développement et de l'emploi", entretien avec Antonio Ingroia

Gaël De Santis

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Espagne:

24 Février 2013, 08:37am

Publié par PCF Villepinte

 Mots clés : union européenne, indignés, Banques, chômage, espagne, austérité, corruption, séville, madrid, mariano rajoy, barcelone, juan carlos, troïka, iberia, inaki urdangarin,
UNE MAREE CITOYENNE CONTRE L'AUSTERITE ET LA CORRUPTION

 

 

 

 

Une "marée citoyenne" de dizaines de milliers de personnes a envahi Madrid ce samedi pour obtenir la fin des politiques d'austérité et la démission du gouvernement Rajoy dont le parti est secoué par des affaires de corruption, comme l'entourage du roi Juan Carlos.

Dans le hurlement des sifflets et des percussions, enseignants en vert, médecins et infirmières en blanc, mouvements féministes en violet, écologistes, groupes de la mouvance des "indignés" ou mineurs du nord de l'Espagne, en noir, ont convergé vers la place de Neptuno, près du Congrès des députés. "Démission", hurlait la foule, dans une marée de pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires.

"Ras-le-bol"

"Rajoy, pars", "Dictature des banques, NON", réclamaient d'autres pancartes tandis qu'un groupe de pompiers, parmi les manifestants, contenait la foule le long du barrage de police protégeant le Congrès. "Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis Miguel Herranz Fernandez, un médecin hospitalier de 38 ans, en dénonçant "les coupes budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de santé".

"Dans n'importe quel pays, cela servirait à quelque chose, mais ici, cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute pas", s'indignait le jeune médecin alors que la foule multicolore déferlait sur les avenues. "Nous sommes ici tous unis, les médecins, les pompiers, les mineurs, et cela leur est égal".

Protéger les citoyens, pas les banques

"Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie": les mots d'ordre étaient multiples pour cette "marée citoyenne" du 23 février, jour anniversaire de la tentative de coup d'Etat qui avait terrifié la jeune démocratie espagnole, le 23 février 1981. Comme à Madrid, des "marées citoyennes" étaient prévues dans plusieurs dizaines de villes, rassemblant notamment des milliers de personnes à Barcelone, Valence, La Corogne ou Séville.

"Nous sommes très en colère", s'écriait Cristina Martin Benito, une infirmière de 35 ans vêtue de la chemise blanche de la "santé en lutte". "Nous revendiquons la nécessité d'être protégés un peu plus, nous les citoyens, et pas les banques". Parmi la foule encore, des salariés d'Iberia, la compagnie aérienne qui doit suprimer 3.800 emplois, en gilets jaune fluorescent, les mineurs, casque et lampe sur le crâne, dénonçant derrière une grande banderole "la fermeture des bassins miniers, sans activité alternative".

41 milliards pour les banques

Cible de la colère des manifestants: la politique d'austérité menée depuis un an par le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici 2014. Alors que tous les clignotants sociaux sont au rouge, que le pays en récession affiche un chômage de 26%, la grogne est accentuée par l'aide européenne de plus de 41 milliards d'euros accordée aux banques, une injustice pour beaucoup d'Espagnols.

Corruption

Les affaires de corruption qui éclaboussent les grandes institutions du pays renforcent encore le malaise. Samedi, des drapeaux républicains, rouge, jaune et violet, flottaient dans la foule.

Car la monarchie, jusque-là réputée intouchable, se retrouve prise dans la tourmente d'un scandale sans précédent: le gendre du roi Juan Carlos, Iñaki Urdangarin, était interrogé samedi par un juge des Baléares dans une enquête sur le détournement de millions d'euros d'argent public. Au point que la Maison royale a dû, vendredi, publier un démenti face à des rumeurs sur une éventuelle abdication du roi, âgé de 75 ans.

En janvier, c'est le nom de Mariano Rajoy qui était apparu dans une liste, publiée par le quotidien El Pais, de bénéficiaires présumés de paiements occultes.

"C'est une accumulation. Le chômage, la corruption, l'absence d'avenir pour les jeunes", résume Luis Mora, employé dans le secteur de la construction de 55 ans.

  • A lire aussi:

Espagne: marée humaine contre la crise

Espagne: la crise, quelle crise?

De la crise économique à la crise de régime

S.G.

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Minerai(s):

23 Février 2013, 08:14am

Publié par PCF Villepinte

 Avant, on n'en donnait même pas aux chiens...
Quand un conseiller d'un ministère découvre ce qu'on nous donne à manger. Et ne cache pas son écoeurement...

Assiettes. Même les piliers du temple des esprits sont parfois désarçonnés devant les affres de la vie quotidienne et les actes les plus élémentaires conditionnés par les habitudes ou le poids des conventions sociales. Une certaine érudition ne prémunit en rien contre le retour au réel et le venin de la lucidité… Il aurait fallu filmer notre énarque, l’autre soir, dans un bistrot parisien, hésitant entre le hachis parmentier et les lasagnes (pourtant estampillés « maison ») parés comme il se doit d’une salade de roquette hors saison. «Et si je prenais du poisson?» Regard apeuré. «Ou alors rien que des crudités.» L’homme, soudain, ressemblait à ce qu’on attendait de lui : l’interrogation aux aguets, la préoccupation tout en fluidité, quelques sonorités bien bruyantes emmêlées à des éclats de langage mécaniques, et finalement assez de jugeote pour que l’ampleur du QI reprenne le dessus et laisse percevoir derrière la pâleur du visage une incompréhension quasi organique se magnifiant dans un souffle sous forme de question: «Mince, mais qu’est-ce qu’ils foutent dans nos assiettes?» Et d’ajouter: «Chez moi, je ne me nourris qu’avec des trucs tout prêts, beaucoup de chez Picard: c’est excellent et la réputation était bonne. Comment je vais faire maintenant?» Ce jour-là, comme beaucoup d’entre nous, cet ami à la tête bien pleine, conseiller technique d’un ministère ayant peu de chose à voir avec l’agriculture, l’agroalimentaire ou les affaires sanitaires, venait d’apprendre un nouveau terme qui va désormais hanter tous les consommateurs: le minerai.
Pas de méprise. Le minerai dont il s’agit ici n’a rien d’une roche contenant des minéraux utiles et en proportion suffisamment intéressante pour justifier une quelconque exploitation – chassez donc de vos pensées les images de terrils ou de puits à gisements profonds. Non, le minerai en question est métaphoriquement nommé ainsi car il est soumis à une spéculation digne de n’importe quels matériaux précieux, avec ses circuits de distribution, ses intermédiaires, ses traders et quelques actionnaires s’en mettant plein les poches au passage: la viande!

Déchets. Deux jours plus tard. Notre conseiller avait eu le temps de traquer l’information pour en savoir plus, faisant jouer ses relations interministérielles. Il était tellement écœuré par ce qu’il avait découvert qu’il commença par la conclusion: «C’est de nouveau le procès de la malbouffe qui doit être instruit. Je me doutais bien que la viande micro-ondée n’était pas aussi noble qu’annoncée. Mais là, c’est pire que tout ce que je pouvais imaginer...» Et l’homme nous interpella une fourchette à la main: «Quand tu manges du minerai de viande, ce qui nous arrive à tous, forcément, sais-tu ce que tu manges en réalité? Des déchets, rien que des déchets. Le minerai de viande, c’est un mélange à base de tendons, de nerfs, de tissus graisseux, d’os et de collagène. Écoute-moi bien, l’affaire n’est pas sanitaire, mais philosophique: veut-on un monde du profit pour quelques-uns et du coût bas pour tous les autres, ceux qu’on maintient dans la misère et qui ne peuvent pas faire autrement que de manger de la merde sans même le savoir?» Cette conscience de classes revisitée, comme un retour de flamme, nous fit sourire. Mais le sujet ne s’y prêtait décidément pas. Notre interlocuteur poursuivit: «Mais tu ne sais pas le pire. Ces blocs de déchets, qui représentent entre 10% et 18% de la masse d’un bœuf par exemple, n’ont pas toujours eu de la valeur.» Il ménagea un faux suspense. Puis: «Tu es bien assis? Jusque dans les années 1970, cette matière était considérée comme impropre à la consommation et partait directement à l’équarrissage pour être brûlée. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour les chiens et les chats ! Maintenant, avec l’apport de la chimie additionnelle, on met un beau logo Picard ou Findus, et ça a tellement belle allure que ça paraît presque bon.»
Low cost. Curieuse façon, n’est-ce pas, d’écrire la chronique mélancolique de l’irréparable, variante du surgissement de l’événement prévisible... Comme si le scandale de la vache folle n’avait pas suffi et qu’une nouvelle machinerie infernale s’était mise en place à l’insu de tous : abattoirs, traders, sociétés commerciales, usines alimentaires, marques généralistes et grande distribution – le tout coiffé par la pub à gogo ingurgitée du matin au soir et vantant les mérites d’une alimentation low cost qui ne respecte rien, ni les hommes, ni les animaux. Côté révolte, notre conseiller technique avait mangé du cheval: «Combien de temps encore allons-nous laisser notre agriculture et nos produits alimentaires aux arbitrages des marchés?» Les coulisses du pouvoir réservent parfois des surprises. Il n’est jamais trop tard.

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 22 février 2013

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Espagne :

23 Février 2013, 08:08am

Publié par PCF Villepinte

Manifestation à Madrid contre les coupes budgétaires dans la santé, le 17 février 2013

 - le 22 Février 2013 Mots clés : espagne, mouvement social, mariano rajoy, crise financière,

 

Marée citoyenne contre la crise

 

 

De notre envoyée spéciale en Espagne.

 

Plus de 200 organisations, plate-forme, syndicats, partis politiques vont manifester, samedi, dans 50 villes, contre la politique d’austérité du gouvernement de droite de Mariano Rajoy, et la corruption.

Ce sera l’autre 23 février. En 1981, ce jour-là, le lieutenant colonel Tejero, pistolet à la main, faisait irruption dans les Cortes, en ordonnant aux députés de se coucher. Les Espagnols étaient alors descendus dans les rues contre ce coup d’état avorté et pour défendre la balbutiante démocratie. Trente ans plus tard, et alors que le pays connaît une crise multidimensionnelle, près de 200 organisations appellent à manifester, samedi, dans quelque 50 villes contre un autre coup d’Etat, celui du système financier. Tous les mouvements, qui bataillent depuis quatorze mois contre les coupes budgétaires, les « recortes », du gouvernement de droite de Mariano Rajoy , seront de la « marée citoyenne ». Il s’agit de « défendre nos droits, de rejeter les ‘recortes’ et les brutales politiques d’ajustements grâce auxquelles des fonds sont dégagés pour satisfaire la cupidité des marchés financiers et des politiciens corrompus », font valoir les organisateurs.

A Madrid, cinq cortèges conflueront aux portes des Cortes : la marée verte pour la défense de l’éducation universelle et gratuite, la marée blanche contre la privatisation du système de santé, la marée violette pour le respect des droits des femmes, la marée bleue contre la privatisation de la gestion de l’eau de la capitale, la marée noire composée des fonctionnaires, boucs-émissaires des politiques d’austérité. Les cortèges verront également défiler les mineurs qui ont observé deux mois de grèves contre la fermeture des mines, les pompiers « brûlés », disent-ils, par les attaques contre les droits sociaux, les citoyens des plate-forme contre les expulsions et les emprunts hypothécaires poubelles, les journalistes de Télémadrid, victimes d’un plan de licenciements ainsi que les Yaioflautas, les retraités militants qui refusent de voir démanteler l’état de bien être pour lequel ils se sont battus durant les heures noires de la dictature franquiste ainsi que les collectifs qui ont essaimé depuis le 15 mai 2011, lorsque les « Indignés » se sont emparés des places publiques aux cris de « ce n’est pas une crise, c’est une arnaque ».

Les marées citoyennes ont également reçu le soutien de formations politiques comme Izquierda Unida (gauche Unie) et la Gauche anti-capitaliste ainsi que des principales confédérations syndicales, les Commissions Ouvrières, UGT, CGT. Manifestation inédite donc, car pour la première fois, toutes les composantes de la société espagnole défileront ensemble.

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Cathy Ceïbe

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