Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Le 15 janvier s’ouvrira la plateforme de sélection Parcoursup.
Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de jeunes qui se retrouvent exclus de l’enseignement supérieur par l’algorithme. En 2024, sur 945 000 candidats, 295 000 ont quitté la plateforme sans aucune formation. Près de 90 000 d’entre eux n’avaient même reçu aucune proposition. Pour les lycéennes et lycéens, ce sont près de 8 % des terminales qui n’ont pas obtenu de proposition, et plus de 88 000 qui ont quitté la plateforme de sélection. Cette sélection est d’autant plus féroce en lycée professionnel puisque plus d’un quart des élèves n’intègrent aucune formation.
Ce sont les enfants des classes populaires qui paient le prix de cette sélection sociale, malgré les mensonges des gouvernements sur le nombre réel d’élèves exclus des études supérieures.
Ces dizaines de milliers de jeunes exclus de l’enseignement supérieur public sont une aubaine pour l’enseignement privé, qui ne cesse de croître depuis la mise en place de Parcoursup.
Parcoursup est la conséquence du sous-investissement gouvernemental dans l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur et la recherche. Face à la pénurie d’enseignants, l’État organise le tri social !
Les mobilisations du mois de décembre ont montré que la jeunesse est prête à se mobiliser pour son avenir afin d’obtenir de réels moyens pour étudier et réussir.
Pour construire notre avenir, pour choisir notre métier, nous voulons pouvoir choisir librement nos études, avec tous les moyens pour les réussir !
Le jeudi 16 janvier, au lendemain de l’ouverture de la plateforme Parcoursup, nous appelons à une grande journée de mobilisation dans les lycées et les lieux d’enseignement supérieur pour revendiquer :
-la suppression de Parcoursup et de MonMaster,
-des investissements massifs dans l’Enseignement supérieur et l’Éducation nationale.
"Suite à l’importante délégation, le 21 novembre dernier, des présidents d’université devant le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, j'ai souhaité m'adresser aux présidents d’université." (Fabien Roussel)
Car la situation est alarmante. 4 universités sur 5 risquent de terminer l’année en déficit (avec un sous-financement de l’ESR s’élevant en 2025 à 2 milliards d’euros).
Étrangler le budget des universités implique le sacrifice de l'avenir du pays et de la jeunesse, alors que perdurent les cadeaux fiscaux dont ont bénéficié les grandes entreprises privées toutes ces dernières années, comme le Crédit impôt recherche et ses 7 milliards d'euros, sans réelle contrepartie.
La Recherche et l’Enseignement supérieur ne sont pas des dépenses. Elles sont un investissement dans l’avenir de la société, dans sa capacité à se renouveler et à résister à l’injustice, à l’ignorance.
Sans moyens suffisants, c’est la recherche indépendante, guidée par l’intérêt général et non par des logiques de rentabilité immédiate qui est menacée.
Il est important de former une jeunesse capable de penser le monde dans toute sa complexité, de questionner les dogmes, et de proposer des alternatives éclairées aux crises actuelles.
Nos universités et nos étudiants méritent bien mieux que des coupes budgétaires.
une première victoire contre les groupes de niveaux
Le Conseil d’Etat pourrait mettre un terme à une des mesures les plus critiquées du « choc des savoirs » : la mise en place des groupes de niveau au collège.
Cette mesure qui vise le tri des élèves en fonction de leur niveau est la mesure instaurant la fin du collège unique avec la mise en œuvre de groupes de niveaux.
C’est non seulement une aberration pédagogique, mais le conseil d’Etat relève dans son rapport le caractère profondément inégalitaire de cette mesure, reléguer les élèves qui réussissent le moins à des classes ou ils seraient réunis et pour qui l’accès aux programmes dans leur intégralité serait interdit.
Le Parti Communiste Français se félicite de cet avis qui démontre que la lutte contre les inégalités sociales de réussite et l’élévation du niveau de connaissance d’une classe d’âge doivent devenir les priorités de l’école publique.
Et pour cela, il y a besoin de moyens, de recruter des enseignants, quand le gouvernement supprime des postes. Il y a besoin d’avoir des enseignants formés quand ce gouvernement et les précédents réduisent la formation initiale des enseignants. Il y a besoin de conditions matérielles dignes, des effectifs réduits par classe, quand ce gouvernement entend imposer aux services publics et aux collectivités une cure d’austérité qui enfoncera l’école, comme l’Hopital et les grands services publics dans une crise structurelle.
Paris, le 20 novembre 2024
Parti communiste français.
Brevet obligatoire : mépris de classe et attaque contre le lycée professionnel !
L’annonce d’un "acte 2" du "choc des savoirs" par la ministre de l’Éducation nationale confirme un maintien de la politique de ségrégation sociale à l’école menée depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
L’obligation du Brevet national des collèges (DNB, le diplôme national du brevet) pour accéder au lycée va conduire à la déscolarisation de milliers de jeunes. Ce sont particulièrement les élèves des classes populaires et du lycée professionnel qui vont être touchés.
Aujourd’hui, une grande partie des élèves n’ayant pas le DNB sont orientés en lycée professionnel. Cela permet à une partie d’entre eux d’obtenir leur baccalauréat, en restant dans une formation au sein de l’Éducation nationale, leur assurant encore des enseignements généraux et diversifiés malgré les récentes attaques contre le lycée pro.
En interdisant leur accès au lycée professionnel via l’obligation du DNB, le gouvernement veut envoyer ces jeunes en apprentissage dès l’âge de 16 ans, c’est-à-dire sous la responsabilité d’un patron. En effet, le DNB, lui, ne sera pas obligatoire pour aller en CAP.
Pour le gouvernement, la place des élèves, de la classe travailleuse et des élèves en difficulté, ce n’est pas à l’école, c’est au travail ! Au contraire, nous affirmons que la formation professionnelle initiale doit se faire au lycée, et non en apprentissage.
Cette obligation du DNB s’inscrit dans la logique de la réforme du bac pro qui promet d’envoyer les élèves toujours plus longtemps en entreprise et toujours moins longtemps en classe afin de satisfaire les besoins immédiats en main-d’œuvre du patronat.
L’obligation d’obtention du DNB relève d’un véritable mépris de classe. Plutôt que de le rendre obligatoire pour empêcher une partie de la jeunesse d’étudier, tous les moyens doivent être mis pour que chaque jeune puisse bénéficier d’un accompagnement suffisant pour obtenir ce diplôme.
Le MJCF revendique l’abandon du “choc des savoirs” et de la réforme du lycée professionnel.
Au contraire, il faut des investissements massifs dans l’Éducation nationale afin de recruter autant de professeurs et de personnels nécessaires à la réussite de chaque élève.
Nous revendiquons une formation professionnelle émancipatrice, au sein de l’Éducation nationale, qui permette de former des travailleuses et travailleurs, mais aussi des citoyennes et citoyens.
Cela passe par la mise en place d’un véritable statut protecteur du stagiaire en lycée professionnel.
Comme chaque année, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié son bilan annuel de la plateforme de sélection qu’est Parcoursup, et les résultats sont toujours aussi inquiétants. Si les annonces relèvent plus de l’opération de communication que d’une quelconque interrogation sur le fonctionnement de la plateforme, nous pouvons y lire quelques éléments révélateurs.
Cette année, 47 000 lycéennes et lycéens n’ont reçu aucune proposition d’admission après la phase complémentaire, malgré leur obtention du baccalauréat. Ce chiffre en hausse démontre une nouvelle fois le caractère sélectif de la plateforme, qui trie les lycéens sur des critères sociaux. En justifiant cette hausse par l’augmentation du nombre d’inscrits sur la plateforme, le gouvernement nous livre un terrible aveu.
Parcoursup n’a rien d’une plateforme d’orientation. C’est un logiciel de traitement des flux, qui permet au gouvernement de répondre aux manques de moyens dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, en mettant de côté des dizaines de milliers de jeunes diplômés. Plus il y a d’inscrits sur la plateforme, plus le nombre d’élèves exclus est élevé.
Cette logique d’austérité permanente est illustrée aujourd’hui par la suppression de 4 000 postes de professeurs dans le cadre de l’annonce du budget 2025, comme par la volonté de faire appel à des retraités pour pourvoir les postes non occupés après la publication des résultats des concours.
Ce sont des milliers d’élèves qui voient leur avenir sacrifié par une bourgeoisie prête à tout pour parfaire ses intérêts, notamment en cassant les services publics, l’Éducation nationale en tête.
Plus que jamais, les Jeunes Communistes refusent que Parcoursup continue de briser l’avenir et les aspirations de dizaines de milliers de jeunes. Nous revendiquons son abrogation ainsi que la fin de la sélection sociale.
Nous souhaitons mettre en place un véritable service public de l’orientation, pour que chaque jeune puisse construire tout au long de sa scolarité un projet d’étude et de travail qui répondent à ses aspirations et aux besoins de la société.
Nous souhaitons que le baccalauréat devienne la seule condition pour accéder à l’enseignement supérieur, ce qui implique un investissement massif dans l’enseignement supérieur et l’éducation nationale. µ
Bastien Bonnargent
Article publié dans Communistes n°1014 - 16/10/2024
En grève depuis le 26 à l'appel de plusieurs syndicats, le personnel de l'école publique du département poursuit sa mobilisation pour un plan d'urgence et contre la réforme du « choc des savoirs ». Le 29 mars, ils se sont donné rendez-vous devant le ministère de l'Économie.
À deux pas du ministère de l'Économie dans le 12e arrondissement de Paris, banderoles et affiches recouvrent progressivement le mobilier urbain aux alentours. Enseignants, parents et lycéens, ils sont une centaine à avoir fait le déplacement à Bercy ce vendredi 29 mars.
« Venir ici est surtout symbolique. On n'attend pas grand-chose de ce ministère concernant les 358 millions d'euros que l'on demande en urgence pour sauver l'école », confie Guillaume, conseiller principal d’éducation (CPE) en Seine-Saint-Denis (93), qui préfère taire le nom de son établissement. 358 millions, c'est ce que réclame l'intersyndicale composée de Sud Éducation 93, CGT Éduc'Action 93, FSU 93 et CNT Éducation 93.
Une somme qui permettrait de financer les revendications formulées par les syndicats lors de l'appel à la grève le 26 février, comprenant la création de 5 000 postes d'enseignants supplémentaires, 2 200 postes d'accompagnant.es des élèves en situation de handicap (AESH) et une rénovation des locaux dont l'état insalubre (moisissures, fuites d'eau, rongeurs…) est fortement dénoncé.
Une école inégalitaire
Outre les moyens humains et matériels, c'est la réforme du « choc des savoirs » prévue pour la rentrée 2024, avec notamment les groupes de niveau que les enseignants mobilisés rejettent en bloc. Une modalité qui prévoit de mettre les élèves les plus « faibles » entre eux pour les mathématiques et le français dès la 6ème. « Lors de la dernière réunion d'information sur le mouvement de grève, on sentait les parents sur les dents.
Mais, une fois qu'on leur a détaillé ce qu'étaient les groupes de niveau, ils en sont sortis dépités. Comment voulez-vous que parents, enseignants et même élèves se réjouissent d'une reforme où l'on sépare la classe en deux avec d'un côté les “faibles” et de l'autre “ les forts” ? », dénonce Riad, professeur en mathématiques au collège la Pléiade, à Sevran (93).
L'enseignant n'est pas dupe ; pour ses élèves, cette réforme est une double peine. « Nous sommes déjà dans un département avec de fortes inégalités sociales par rapport au reste de la France. Et là on a un gouvernement qui légitime la ségrégation scolaire au sein même des établissements ! Avant de trier les élèves, on devrait déjà leur donner les mêmes chances de réussir avec des heures de cours pleinement remplacées et des locaux décents ! »
Nadine, Kenza et Noureddine, lycéens de l'établissement Blaise Cendrars, à Sevran, partagent le même constat : « On se sent stigmatisés, on sait très bien que nos établissements ont très peu de moyens par rapport à d'autres. On mérite une école égalitaire et pas des réformes cache-misère. Tant que ça ne changera pas, on restera mobilisés avec nos professeurs. »
Un mouvement qui prend de l'ampleur
Louise Paternoster, co-secrétaire de la CGT Éduc'Action 93, se félicite que le mouvement, qui dure depuis cinq semaines, se soit étendu aux parents ainsi qu'aux élèves : « Aujourd'hui il y a des prospectus dans les boulangeries, les supérettes et marchés de Seine-Saint-Denis, ça montre que le mouvement est soutenu par une partie de la population.
Les gens ont bien compris qu'on vient réclamer l'égalité. » Pour l'heure, deux dates de mobilisation étaient prévues. L'une, le samedi 30 mars dans tout le département. La suivante, ce mardi 2 avril, d'une ampleur nationale, avec un appel à la grève dans les collèges et les lycées pour réclamer l'abandon des mesures du « choc des savoirs », et, en particulier, celle des groupes de niveau.
À l’appel d’une large intersyndicale départementale (FSU, CGT Éduc’action, SUD éducation, CNT), de nombreux enseignants du premier et second degrés sont en grève ce lundi 26 février. Alors que le gouvernement a annoncé 700 millions d’euros d’économie pour l’école, la communauté éducative, qui réclame des moyens humains et matériels pour le département le plus pauvre de France, est particulièrement remontée.
Pas de moyens, pas de rentrée. Face au manque de moyens pour l’éducation publique en Seine-Saint-Denis, l’intersyndicale départementale (FSU, CGT Éduc’action, SUD éducation, CNT) appelle, avec le soutien de la FCPE, tous les établissements scolaires à se mettre en grève. « Un coup de projecteur médiatique pour mettre en lumière les problématiques du département le plus pauvre de France », résume Marie-Hélène Plard, cosecrétaire de SNUipp-FSU 93.
Cette action s’inscrit dans la continuité du plan d’urgence réclamé depuis décembre par les enseignants, après que l’intersyndicale a rendu public une enquête montrant l’ampleur des besoins sur ce territoire où « l’école ne tient pas sa promesse républicaine », comme le soulignaient fin novembre les auteurs d’un rapport parlementaire sur la Seine-Saint-Denis. « À département hors normes, besoins hors normes », martèle Grégory Thuizat, l’autre cosecrétaire de SNUipp-FSU 93.
La manifestation nationale du 1er février avait constitué un premier rendez-vous de lutte. De source syndicale, le mouvement d’aujourd’hui s’annonce très suivi, notamment dans le secondaire, particulièrement impacté par la réforme dite du « choc des savoirs » et sa mesure phare, les très contestés groupes de niveau au collège. Mais le premier degré n’est pas en reste, remonté contre les injonctions pédagogiques du ministère. « Il y a une volonté des enseignants de reprendre la main », assure Marie-Hélène Plard.
Colère face aux coupes budgétaires
Dans ce contexte, le plan de 10 milliards d’économies et les coupes dans l’éducation (692 millions d’euros annulés dans le budget) ne passent pas. Alors que « nous sommes déjà sur des dysfonctionnements qui causent une grande souffrance aux élèves et aux personnels », souligne Marie-Hélène Plard, ces coupes « injustifiées » ont été vécues « comme un coup de massue par l’ensemble de la communauté », réagit Louise Paternoster, cosecrétaire de la CGT Éduc’action 93.
« Les annonces du ministère vont à rebours de la situation », poursuit la syndicaliste, qui dénonce « un choix politique ». « Les 10 milliards, on pouvait les trouver ailleurs, dans les cadeaux faits aux entreprises, dans les milliards fléchés pour l’uniforme à l’école, le SNU… »
La colère est profonde. « Nous avons à cœur d’accueillir nos élèves, mais la situation est tellement dégradée… Des élèves n’ont pas cours de physique-chimie depuis quatre mois », illustre Zoé Butzbach, cosecrétaire de la CGT Éduc’action 93. « S’il n’y a pas d’embauches, pour les groupes de niveau, on va se retrouver avec des groupes de 30 à 35 élèves. En plus de l’aberration pédagogique, car cette réforme va être un couperet pour les élèves, le collège va devenir une gare de triage social, où l’élève du groupe de niveau faible verra son avenir tout tracé… »
« Chaque année, les autorités académiques donnent aux établissements quelques heures pour aménager le désastre et répartir des moyens insuffisants. Avec ce plan d’économie, arithmétiquement, cela ne tient plus. L’école publique est en train d’être liquidée », renchérit Grégory Thuizat.
« Des annonces en décalage avec la réalité »
Particularité de ce mouvement, les parents d’élèves en sont partie prenante depuis le début de la mobilisation. Le désastre, eux aussi le constatent au quotidien. « Tous les jours, nous interpellons le rectorat, la DSDEN (direction des services départementaux de l’éducation – NDLR) sur le manque de professeurs, d’AESH, etc.
Toutes les annonces, que ce soit des réformes ou des coupes budgétaires, sont en décalage avec ce que nous vivons en tant que parents, témoigne Isabelle Lacroix, coprésidente de la FCPE de Seine-Saint-Denis. Depuis septembre, des élèves en terminal ST2I n’ont pas de professeur de physique-chimie. Nous savons que c’est la catastrophe partout, mais, dans ce département, c’est pire qu’ailleurs. Un enfant perd en moyenne l’équivalent d’un an de scolarité sur tout son parcours. Les parents qui ont les moyens paient des cours particuliers à leurs enfants, ce qui crée des inégalités. »
À la revendication d’un plan d’urgence pour le bâti et les moyens humains en Seine-Saint-Denis, l’intersyndicale ajoute également, entre autres, l’abrogation du « choc des savoirs », et une entrevue avec la ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet. Contre les « offensives contre-démocratiques, nous prônons un modèle éducatif émancipateur », assène Grégory Thuizat. Et autant dire que les enseignants sont déterminés.
Des rassemblements doivent avoir lieu dans de nombreuses villes du département avant un regroupement prévu à 14 h 30 non loin de la fameuse école Stanislas, à Paris. Des assemblées générales décideront de la suite du mouvement, avec en ligne de mire le mouvement national du 19 mars. Mais une reconduction de la grève demain, mardi 27 février, et les jours suivants n’est pas exclue. « On ne peut pas continuer à fonctionner dans ces conditions », conclut Marie-Hélène Plard qui prévient : « Si rien ne se débloque, on ne fera pas la rentrée 2024. »