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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

internationalisme

Jean Ziegler dans l'HD: "La famine n'est pas une fatalité"

6 Janvier 2012, 10:00am

Publié par PCF Villepinte

"Traduisons les spéculateurs devant un tribunal pour crime contre l'humanité", s'exclame Jean Ziegler dans un entretien exceptionnel dans l'Humanité dimanche de cette semaine. Voici deux extraits vidéos.

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De l'Iowa à Washington, les républicains se dressent face à Obama

4 Janvier 2012, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

Mitt Romney, le favori des primaires républicaines

 

C’est parti pour six mois. Le « caucus » de l’Iowa, qui s’est déroulé ce mardi 3 janvier, a constitué la première étape d’un processus qui doit désigner le champion des républicains, futur adversaire de Barack Obama dans la course à la Maison blanche. Voici le mode d'emploi de ce premier round très conservateur.

Ce processus de désignation occupera le premier semestre 2012, puisque les dernières consultations sont prévues fin juin. Mais on connaîtra certainement avant cette date le nom du candidat républicain qui défiera Barack Obama. Même si la course s’annonce comme l’une des plus serrées – mais aussi des plus coûteuses – de l’histoire politique états-unienne.  

  • Caucus et primaires
  1. Un caucus est une consultation organisée par le parti lui-même. C’est un processus « fermé » et assez complexe. Les militants locaux choisissent des délégués qui les représenteront à l’échelle du comté. Les premiers débats entre participants se déroulent dans les bureaux de vote et chaque représentant des candidats essaient de convaincre les indécis. Puis, au niveau du comté, on choisit les représentants pour la convention de l’Etat qui, elle-même, élira ses représentants à la convention nationale (qui se déroulera, pour les Républicains, à Tampa, en Floride, le 27 août). Depuis les années 70, c’est le « caucus » de l’Iowa qui ouvre le bal. Là, le vote ne se déroule pas à bulletins secrets. Dans d’autres Etats qui ont opté pour la forme « caucus » (18 au total), le vote est secret.
  2. La primaire est la forme majoritaire de désignation du candidat républicain puisque 38 Etats l’ont adoptée. La première d’entre elles se déroule traditionnellement dans le New Hampshire. Le vote est programmé pour mardi 10 janvier. On distingue les primaires fermées (seuls les électeurs s’étant enregistrés comme membres du parti politique concerné, au moment de leur inscription sur les listes électorales, ont droit de participer) et les primaires ouvertes (tous les citoyens peuvent voter). Les participants votent directement pour le candidat. 

Dans les deux cas, c’est la règle du « Winner take all » (le vainqueur remporte tout) qui domine. Celui qui arrive en tête emporte la totalité du « magot » des délégués.

 

  • Petit portrait de l’Iowa

Tous les quatre ans, l’Iowa se trouve au centre de l’actualité américaine. Un « miracle » marketing pour ce petit Etat du Midwest peuplé de trois millions d’habitants. La capitale se nomme Des Moines et compte un peu moins de 200.000 habitants. L’Iowa est un Etat à la réputation conservatrice bien qu’il ait voté en faveur de Barack Obama en 2008.

C’est d’ailleurs en remportant à la surprise générale le caucus de l’Iowa que le jeune sénateur de Chicago avait pris la tête de la primaire républicaine pour ne plus la quitter. L’économie repose sur les productions agricoles (maïs, soja, élevage porcin, lait) et l’industrie agroalimentaire. L’Iowa est le premier producteur d’éthanol des Etats-Unis. La population est à 91% blanche (4% de Latinos, 2,5% de Noirs). L’Iowa n’est donc – ni économiquement, ni démographiquement – représentatif de l’ensemble du pays. 

 

  • Profils des candidats

Jamais une course à l’investiture n’a semblé aussi ouverte. Alors que la campagne des primaires républicaines a commencé depuis plus de six mois, presque tous les prétendants ont, à un moment donné, fait figure de favori dans les sondages. Avant de, finalement, revenir au point de départ : l’incertitude.

-->Mitt Romney. Celui qu’une majorité d’observateurs désignent comme le favori. Selon les sondages, il est le mieux placé pour défier Barack Obama mais l’ancien gouverneur du Massachussetts rencontre un vrai problème de confiance avec la droite ultra qui le trouve trop « mou ». Donné gagnant dans l’Iowa. 

-->Newt Gingrich. L’ancien président de la chambre des représentants, héraut de la révolution conservatrice anti-clintonienne de 1994 parade toujours en tête des sondages nationaux. Un conservateur pur et dur.

-->Ron Paul. A 76 ans, ce « libertarien » texan connaît son heure de gloire avec ses thèses extrémistes qu’il diffuse conjointement avec le mouvement du tea Party.

-->Rick Santorum. Ou comment un ancien sénateur de Pennsylvanie battu en 2008 peut effectuer une percée de dernière minute en citant Dieu dans quasiment chacune de ses réponses.

-->Rick Perry. Le gouverneur du Texas a eu « momentum » en août. Puis il a eu un trou de mémoire, oubliant le nom d’une des trois agences gouvernementales qu’il voulait supprimer…

-->Michele Bachmann. Egérie des Tea Parties dès le lancement de la campagne qui la considéraient comme une remplaçante potentielle de Sarah Palin. En chute libre.

 

  • L’enjeu

Les électeurs vont-ils désigner un candidat « traditionnel » (dans le style de John Mc Cain), c'est-à-dire de droite mais représentant l’appareil « classique » de la machine république ? Ou un représentant de l’ultra-droite qu’elle soit chrétienne (Santorum), libertarienne (Paul) ou néo-conservatrice (Gingrich) ? Dans cette dernière hypothèse, cela consacrerait l’OPA du Tea Party, créé après la victoire de Barack Obama, financé par quelques milliardaires (les frères Koch) et promu par Fox News (Rupert Murdoch) sur le « Grand Old Party » (surnom du parti républicain).

 

  • Argent, mensonges et vidéos

S’il n’était pas question de billets verts, ce ne serait pas vraiment une campagne électorale américaine. L’argent a toujours joué un rôle majeur, si ce n’est déterminant dans la vie politique du pays qui se targue d’être la plus ancienne démocratie moderne au monde. Sauf que cette année, les compteurs s’affolent. L’explication tient en une décision de la Cour Suprême qui a validé une réforme du financement politique. Désormais, il n’existe plus aucune limite au financement des campagnes électorales par les entreprises.

 

ou cliquez ici pour voir le spot publicitaire pro-Rick Perry

Les Comités d’action politique (PAC, en anglais) ont donc toute latitude pour récolter tout en se gardant bien de divulguer, sur l’instant, l’identité des généreux donateurs. Mitt Romney avait, fin septembre 2011, « levé » des dizaines de  millions de dollars. Son super-PAC « Rétablir l’avenir » avait à lui seul engrangé plus de trente millions de dollars provenant des opérateurs de Wall Street. Selon le site opensecrets.org, Barack Obama, bien qu’attendant le nom de son adversaire, détenait déjà, fin septembre 2011, plus de 60 millions de dollars dans son coffre-fort de guerre électoral. 

Gavés de dollars, les candidats républicains et leurs équipes ont pu se livrer à leur sport favori. Les électeurs d’Iowa ont ainsi vu déferler sur leur petit écran un flot quasi-ininterrompu de publicités ultra-négatives. « Moi-même, je n'aurai pas voté pour le type qu'ils décrivent », a déclaré Newt Gingrich qui n’a pourtant pas besoin d’être caricaturé pour être caricatural. N’a-t-il pas proposé de mettre les enfants pauvres au travail pour leur apprendre, un peu, ce que signifiait l’effort… Car, entre deux insultes contre son collègue, on cultive tout de même un fonds politique de plus en plus rétrograde.

 

Une primaire démocrate? Le président sortant devra-t-il affronter d’autres candidats? Des intellectuels et militants regroupés dans la New Progressive Alliance ont lancé un appel en ce sens afin que Barack Obama, qui les a déçus, ait à répondre de son bilan devant les militants et électeurs. Mais la question fait débat, y compris dans les milieux les plus progressistes. Certains redoutent qu’une telle initiative affaiblisse Obama et donne des arguments à la droite républicaine. Personne ne s’est déclaré à cette heure.

 

  • A lire:

Coup d'envoi pour la primaire des républicains

Etats-Unis: défaite d'un extrêmiste

Etats-Unis: la lente évolution de l'opinion

Christophe Deroubaix

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Nigeria : la tension monte encore

3 Janvier 2012, 16:14pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 3 Janvier 2012

 

Mots clés : nigéria, pétrole, manifestations,

 

 

 

La situation dégénère vite au Nigeria. Après les débordements de l’armée et les attentats religieux, de nombreux Nigérians bloquent les rues de Lagos et brûlent des pneus pour protester contre la hausse des prix du pétrole.

Les Nigérians protestent contre les prix du pétrole, qui ont plus que doublé depuis le 1er janvier, passant de 0,30 € le litre à 0,66 €. En effet le président Goodluck Jonathan a décidé d’arrêter de subventionner le pétrole pour sa population, ce qui permettra selon lui de libérer plus de 6 milliards d’euros. Une somme qu’il promet d’investir pour améliorer les conditions de vie des Nigérians. Ceux-ci protestent,  cette subvention était le seul avantage qu’ils avaient de vivre dans l’un des plus grand pays producteurs de pétrole du monde. Le pays est ruiné par la corruption, seule une petite minorité profite de la rente pétrolière, la majorité des Nigérians vit avec moins de 2 dollars par jour.

Des manifestations ont donc éclaté dans plusieurs villes, la police a tiré des grenades lacrymogènes pour les disperser et procédé à plusieurs arrestations. Les principaux syndicats du pays ont menacé de grèves dans les prochains jours.

Une situation qui se tend, alors que depuis 2 jours, l’état d’urgence est déclenché dans le pays, à cause des attentats de la secte islamiste Boko Haram, qui ont fait une cinquantaine de morts autour de Noël. Les militaires ont depuis carte blanche et des témoignages inquiétants rapportent de nombreuses exactions. Une unité militaire spéciale formée pour combattre Boko Haram dans son fief de l'Etat de Borno a été accusée à plusieurs reprisesde tuer des civils et brûler des maisons après des attentats, affirmant que les habitants collaboraient avec les islamistes. Des soldats et des policiers ont également été accusés dans le passé d'avoir tiré sur des civils et procédé à des exécutions sommaires dans l'Etat central du Plateau.

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Soldats morts en Afghanistan : « La responsabilité de la France est engagée »

31 Décembre 2011, 08:39am

Publié par PCF Villepinte

Le PCF partage la douleur des familles des militaires tués en Afghanistan. De lourdes questions se posent. Nombreuses sont les personnes qui, aujourd'hui, se demandent légitimement pourquoi la France a engagé près de 4000 soldats dans ce pays et dans un conflit qui se révèle être sans issu dans un enlisement dramatique.

Plusieurs pays de la coalition occidentale ont déjà retiré leurs troupes. L'essentiel des troupes combattantes de l'OTAN devraient être retirées en 2014 alors qu'aucun des objectifs de cette intervention massive n'ont été atteints. Au contraire, la situation sécuritaire a rarement été aussi dangereuse et précaire. La reconstruction reste un rêve éveillé. La démocratie et les droits des femmes sont toujours dans les limbes...

L'engagement atlantiste de Nicolas Sarkozy pour aller faire cette guerre au côté des États-Unis et avec ce qu'il appelle « sa famille occidentale », se révèle un fiasco politique et une tragédie humaine, y compris pour le peuple afghan. La responsabilité des autorités françaises est directement engagée dans cet échec majeur.

L'intervention militaire de l'OTAN en Afghanistan et son extension américaine permanente au Pakistan ne sont pas la solution : elle font partie du problème. Et plus cette intervention perdure, plus le problème s'aggrave.

Le PCF exige que la France retire immédiatement et de façon accélérée toutes les troupes françaises et agisse dans le même esprit pour le retrait de l'ensemble des forces de l'OTAN. Un débat sur cette question doit être ouvert au Parlement dans les plus brefs délais.

La France doit prendre les initiatives nécessaires pour la tenue d'une conférence internationale sous l'égide de l'ONU, impliquant en particulier tous les pays concernés, afin de déterminer collectivement les conditions et les garanties d'un règlement durable, d'un consensus politique régional, d'une aide véritable à la reconstruction et au développement, avec un soutien actif à l'ensemble des forces démocratiques afghanes.

 

 

 

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Turquie: Le PCF condamne fermement l'acharnement à l'encontre du peuple kurde

31 Décembre 2011, 08:34am

Publié par PCF Villepinte

 Turquie: Le PCF condamne fermement l'acharnement à l'encontre du peuple kurde
35 victimes civiles, tel est le résultat du raid aérien de l’armée turque opéré à proximité du village de Roboski, dans la région de Sirnak, au Kurdistan de Turquie.

L’acharnement du gouvernement de Mr Recep Tayyip Erdogan à l’encontre du peuple kurde et du parti des travailleurs du Kurdistan est à l’origine de ce massacre que le PCF condamne avec la plus grande force.

La politique de répression conduite par le gouvernement turc conduit à l’assassinat de civils, à l’emprisonnement de centaines d’opposants, de journalistes, d’avocats et d’élus.

La Turquie, membre important de l’OTAN, se permet non seulement d’écarter sa responsabilité dans le génocide des arméniens mais, en plus, use chaque jour de la répression la plus sauvage contre le peuple kurde dans le consternant silence de la France et de l’Union européenne.

Il est temps que Nicolas Sarkozy et ses partenaires européens entendent la colère légitime du peuple kurde, reconnaissent ses droits et fassent entendre clairement jusqu’à Ankara l’indignation profonde suscitée par une répression révoltante.

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« Sakineh ne doit pas être exécutée » : Pierre Laurent écrit à l'ambassadeur d'Iran

30 Décembre 2011, 08:56am

Publié par PCF Villepinte

« Sakineh ne doit pas être exécutée » : Pierre Laurent écrit à l'ambassadeur d'Iran
 
Vous trouverez ci-dessous le courrier que Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF a adressé ce jour à Seyed Mehdi Miraboutalebi, ambassadeur de la République islamique d'Iran, à propos de Sakineh Mohammadi Ashtiani, cette femme iranienne condamnée à mort dans son pays.

 

 

  

 

« Je me suis adressé à vous le 3 novembre 2010 afin de vous faire part de l'indignation suscitée par la menace de condamnation à mort qui pesait sur Madame Sakineh Mohammadi Ashtiani. Une condamnation prononcée alors même que des doutes entachaient déjà les circonstances judiciaires de cette douloureuse affaire.

J'avais souligné avec force que les autorités iraniennes doivent renoncer à cette exécution. Aujourd'hui, des informations convergentes prolongent sérieusement notre inquiétude: Madame Sakineh Mohammadi Ashtiani ne serait plus menacée de lapidation mais... de pendaison.

Je tiens à vous faire part, Monsieur l'Ambassadeur, de ma consternation devant de telles informations. Madame Sakineh Mohammadi Ashtiani ne doit pas être exécutée. Je vous demande une nouvelle fois de transmettre cette exhortation aux autorités de votre pays.

La peine de mort, quelles que soient les formes qu'elle peut prendre, est inacceptable. L'Iran se grandirait en abandonnant cette pratique inhumaine et en respectant la dignité et les droits des femmes. »

 

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2011 en 5 dates. Quand le temps des révolutions s’instaurait dans le monde arabe

29 Décembre 2011, 13:41pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 28 Décembre 2011

 

 

Hiver et printemps 2011. En quelques mois, le Maghreb et le Machrek se sont embrasés. La révolte tunisienne a levé la peur que faisaient régner des pouvoirs autoritaires et corrompus. Ben Ali et Moubarak ont dû se démettre.

 

L’image est saisissante. Zine Abidine Ben Ali, alors président de la Tunisie, est entouré de médecins et d’infirmières. Il porte de petites lunettes à la fine monture. Il est en costume cravate. Il est comme protégé par le personnel médical. En face, seul, tel une momie, un homme enveloppé dans des bandages. Lui, c’est Mohamed Bouazizi, un vendeur de fruits et légumes de la petite ville de Sidi Bouzid. Il vient de s’immoler par le feu. Ben Ali peut se croire à l’abri. En réalité, il n’en a plus pour très longtemps à la tête du pays. La déferlante populaire va le chasser. Le 14 janvier, il va fuir comme un voleur avec sa femme, Leïla Trabelsi, plus connue sous le sobriquet de «la régente de Carthage».

En réalité, ce qui est parti en fumée avec le sacrifice de Bouazizi, c’est la peur. Une peur que le régime de Ben Ali faisait régner depuis des décennies grâce à une police omniprésente, maniant aussi bien la matraque que les instruments de torture. Pourtant, les flics en uniforme et en civil ne pourront rien face à la révolte populaire. Une révolte qui n’a pas vraiment commencé à ce moment-là. Depuis des années déjà, les luttes sociales se développent en Tunisie, notamment dans le bassin minier de Gafsa. La grève des ouvriers a été relayée par les femmes en 2008. Et, malgré les emprisonnements, elle va laisser une atmosphère d’agitation que l’on retrouvera peu après la mort de Bouazizi. La région est dure. Le climat et la peine se sont chargés de modeler les vies. Que l’étincelle soit d’abord venue de cette région pour gagner ensuite Tunis n’a rien d’étonnant.

L’avenue Bourguiba – les Champs-Élysées de la capitale tunisienne – devient vite le lieu de toutes les manifestations. Deux raisons à cela : la largeur de cette artère, bien sûr, mais surtout, c’est là que se dresse le ministère de l’Intérieur de sinistre réputation. Un peu plus haut, sur le même trottoir, c’est l’ambassade de France. Une France qui, par la voix de celle qui était alors ministre des Affaires étrangères, a craché sur les manifestants tunisiens en proposant son savoir-faire répressif à la police de Ben Ali. Michèle Alliot-Marie, il est vrai, passait de somptueuses vacances, invitée par le clan au pouvoir, dans cette Tunisie que Nicolas Sarkozy voyait comme un havre de démocratie. Le peuple tunisien s’est chargé du message. Ben Ali est allé se réfugier dans un autre havre de démocratie, l’Arabie saoudite. Un départ salué sur la place de la Casbah, à Tunis.

S’il est hasardeux de parler de «printemps arabe» – on laisse ainsi entendre qu’aucune lutte n’avait eu lieu auparavant et on place sous une même appellation des réalités nationales différentes –, ce qui s’est vraiment exporté depuis la Tunisie, c’est la conjuration de la peur. Les Égyptiens l’ont bien entendu comme ça. Si Ben Ali disparaît de la scène politique, pourquoi pas Hosni Moubarak ? Là encore, qui aurait cru possible de déloger un dictateur de ce type ? L’Égypte n’est pas la Tunisie. Son poids régional et son rôle géostratégique pour les intérêts américains et européens semblaient la mettre à l’abri de ce type de révolte. D’autant que, comme dans de nombreux pays du Maghreb et du Machrek, l’opposition progressiste et les communistes ont été éradiqués, ou presque, par une répression sans faille. Les islamistes, en revanche, ont toujours gardé pignon sur rue, grâce au réseau des mosquées. Et grâce à une certaine complaisance du pouvoir vis-à-vis de ces Frères musulmans qui, tout compte fait, ne sont pas éloignés des dogmes économiques en vigueur. La place Tahrir, au Caire, est vite devenue le symbole de la lutte de cette jeunesse en quête d’avenir. Le centre de la capitale a offert le visage d’une société nouvelle, possible : hommes et femmes, jeunes et vieux, musulmans et chrétiens se sont retrouvés au coude-à-coude. Le 11 février, Moubarak démissionne alors que les ouvriers dans les usines du pays ont entamé des mouvements de grève.

Quelques jours auparavant, le 3 février, le Yémen se soulève. Des dizaines de milliers de personnes défilent dans les rues de Sanaa pour réclamer le départ du président, Ali Abdallah Saleh. À Bahreïn, où la population réclame des réformes politiques, l’Arabie saoudite intervient militairement avec l’accord de la Ligue arabe et évidemment des États-Unis, pour mater la révolte et soutenir la dynastie sunnite qui règne sur cet archipel pétrolier ! Scénario inverse en Libye (lire ci-dessous) où les Occidentaux et l’Otan vont se charger de la basse besogne pour déloger un Muammar Kadhafi avec lequel ils travaillaient pourtant en bonne entente. Enfin, en Syrie, où la révolte se poursuit, le message des manifestants qui s’exprimait pacifiquement malgré la répression du régime, se juxtapose maintenant à celui de groupes armés basés en Turquie et de militants d’al-Qaida entrés dans le pays.

Depuis, en Tunisie et en Égypte, des élections ont eu lieu. Elles se caractérisent par une victoire des mouvements se réclamant de l’islam politique avec, au Caire, un poids économique et politique de l’appareil militaire qui fait craindre le pire. Un résultat peu étonnant. Ces mouvements sont les mieux organisés (même s’ils étaient absents lors des révoltes) et la tenue rapide d’élections ne peut que les favoriser. D’autre part, face à des régimes corrompus et népotiques soutenus par les Occidentaux, l’islam politique est apparu comme la réponse la plus claire. L’espoir risque pourtant d’être de courte durée. Les islamistes préconisent une politique économique néolibérale que ne renient pas la Banque mondiale ni le Fonds monétaire international (FMI). L’Union européenne a d’ailleurs décidé, le 14 décembre dernier, de lancer des discussions avec l’Égypte, la Tunisie, la Jordanie et le Maroc pour baisser les barrières commerciales. Les printemps arabes vont-ils se transformer en été radieux ou, au contraire, en hiver glacial ? C’est tout l’enjeu des luttes qui se poursuivent aujourd’hui. En Égypte, l’armée tente de déloger les manifestants de la place Tahrir comme sous Moubarak. En Tunisie, les islamistes s’en prennent aux femmes et tentent d’empêcher les concerts de rap. Rien n’est terminé, tout continue.

Pierre Barbancey

 

  • À lire :

--> Libye, la guerre de Bernard-Henri Lévy et de Nicolas Sarkozy

 

Il aura fallu moins de trois semaines de mobilisation révolutionnaire dans toute l’Égypte et singulièrement sur la place Tahrir, devenue vite célèbre dans le monde entier, pour voir Hosni Moubarak quitter le pouvoir, auquel il était accroché, comme inamovible, depuis trente ans. Ce 11 février, le pays est paralysé par des grèves et le mouvement social entre dans la danse. Le vieux raïs reçoit le coup qui va achever de le faire tomber de son piédestal. La veille, il avait déjà transféré ses pouvoirs au vice-président, Omar Souleimane, un homme de l’ombre, très proche des États-Unis. Cette fois, il jette l’éponge pour de bon, annonce qu’il démissionne et remet le pouvoir à l’armée.

 

C'était dans l'Humanité
du 11 février 2011

 

  • À lire :

--> l'entretien avec Hamdi Hussein

 


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Palestine : « Il faut contraindre Israël au respect des résolutions de l'ONU »

29 Décembre 2011, 13:33pm

Publié par PCF Villepinte

  
 Palestine : « Il faut contraindre Israël au respect des résolutions de l'ONU »Le PCF exprime sa consternation et sa condamnation face aux récentes annonces des autorités israéliennes concernant de nouveaux projets de colonisation sur les territoires palestiniens et notamment à Jérusalem-Est.

Un vaste complexe touristique à Silwan, 130 logements dans le secteur oriental de Jérusalem, la légalisation d'un « avant-poste » de colons dans le Nord de la Cisjordanie... le gouvernement de Benjamin Netanyahou ne recule devant aucune provocation en cette période de fêtes pour s'emparer des terres palestiniennes et pour continuer à détruire toute possibilité de règlement politique du conflit par l'édification d'un État palestinien à côté de l'État d'Israël.

En accélérant les faits accomplis de la colonisation, Benjamin Netanyahou choisit la rétorsion, la politique de force et le mépris du droit international alors que l'exigence d'une paix dans la justice s'affirme de plus en plus nettement dans le monde, comme le montre l'admission de l'État de Palestine à l'UNESCO. En agissant ainsi les autorités israéliennes se mettent en dehors de toute légalité et toute légitimité internationale.

Il revient aux autorités françaises et européennes de réagir avec détermination devant cette intolérable politique. Des sanctions doivent s'appliquer afin de contraindre le gouvernement israélien au respect des résolutions des Nations Unies. L'accord d'association UE/Israël doit être suspendu. Les livraisons d'armes doivent être interdites. La France doit exiger que le Conseil de Sécurité élargisse le champ de ces sanctions. Mais Nicolas Sarkozy aura-t-il le courage de faire passer le droit international avant ses relations privilégiées avec la pire droite israélienne?

 

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« Les évolutions en Russie sont d'une grande importance pour toute l'Europe »

28 Décembre 2011, 15:16pm

Publié par PCF Villepinte

En Russie, la contestation du pouvoir Poutine/Medvedev ne faiblit pas. Après les élections législatives des manifestations imposantes témoignent d'une inquiétude et d'un mécontentement grandissant dans une partie de la population. L'ultra-libéralisme et un capitalisme sauvage ont entrainé une terrible dégradation des conditions de vie, une pauvreté massive dans une économie en crise et sans protection sociale digne de ce nom. Le système Poutine et le consensus qu'il a pu permettre en usant du nationalisme et de l'autoritarisme, est en train de perdre sérieusement des forces.

La vie chère, la crainte de l'avenir, la corruption, la fraude aux élections… ont suscité des rassemblements populaires très importants, faisant converger des courants politiques très hétéroclites, de l'extrême droite à l'extrême gauche. Déjà, les élections, marquées notamment par un succès des communistes et un recul du parti au pouvoir, furent le signe de cet affaiblissement.

Les évolutions en Russie sont d'une grande importance pour toute l'Europe. Les contradictions politiques internes traduisent aussi des rivalités et des conceptions différentes sur la place de la Russie dans le monde, sur son rapport à l'OTAN dont l'élargissement à l'Est est vécu à Moscou comme une cause de tensions et un défi permanent.

La PCF accorde une vigilante attention à ce qui se déroule aujourd'hui en Russie tout en soutenant l'ensemble des forces de progrès : de gauche, communistes et progressistes qui veulent que ce grand pays aux richesses considérables puisse répondre aux attentes de son peuple et puisse jouer un rôle international indépendant et positif.

 

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L'opposition syrienne réclame des réunions d'urgence après de nouveaux "massacres" de civils

22 Décembre 2011, 07:37am

Publié par PCF Villepinte

Selon une estimation de l'ONU, la répression aurait fait plus de 5 000 morts en neuf mois

Monde - le 21 Décembre 2011

 

 

 

 

Le Conseil national syrien (CNS), qui se veut représantatif de toute l'opposition, a réclamé mercredi des réunions d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et de la Ligue arabe à la suite de "massacres" perpétrés par les forces du régime dans le nord du pays.

Avec 111 civils tués selon des militants, la journée de mardi a été l'une des plus meurtrières depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, dont la répression a fait, selon une estimation de l'ONU, plus de 5.000 morts en neuf mois. "A la lumière des massacres horribles" perpétrés par le régime du président Bachar al-Assad contre des "civils non armés en particulier dans les montagnes de Zaouia, à Idleb (nord) et à Homs (centre)", le CNS appelle à une réunion d'urgence de la Ligue arabe et du Conseil de sécurité, selon un communiqué. Le CNS demande en particulier au Conseil de sécurité de déclarer les villes attaquées "zones de sécurité" afin qu'elles bénéficient d'une protection internationale, et d'obliger les forces du régime à se retirer de ces zones. L'opposition parle encore d'un "génocide à grande échelle" dans les montagnes de Zaouia, à Idleb et à Homs et exhorte les agences humanitaires à intervenir en urgence.

La France a dénoncé une "tuerie d'ampleur sans précédent" mardi et appelé la Russie à "accélérer" les négociations au Conseil de sécurité sur son projet de résolution. Ce projet prévoit de condamner les violences "commises par toutes les parties" et a été jugé inacceptable en l'état par la France car il ne fait pas de différence entre les forces répressives du régime et les manifestants.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a parlé mercredi d'un "massacre" commis la veille à Kafroueid, où 111 civils ont été tués par les forces de sécurité alors qu'ils tentaient de fuir ce village situé dans la région de Jabal al-Zaouia, à 330 km au nord de Damas. Ce nouveau bilan porte à 123 le nombre de civils tués pour la journée de mardi en Syrie, 12 autres ayant péri sous les balles des forces de sécurité à Homs (centre), un haut lieu de la contestation, selon l'OSDH.

De violents combats entre l'armée régulière et des déserteurs ont en outre fait une centaine de morts et de blessés mardi parmi les militaires dissidents dans cette même province d'Idleb, proche de la frontière turque, selon l'OSDH. Dans le même temps, un journaliste travaillant à Damas pour As Safir, un quotidien prosyrien libanais, a été arrêté mardi dans la capitale syrienne lors d'une manifestation hostile au régime, a affirmé mercredi à l'AFP un responsable de la rédaction du journal.

A lire
La Syrie accepte les observateurs de la Ligue arabe

Syrie : une situation hors contrôle
Syrie : une escalade vers la guerre civile

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