Proche-orient. « Macron doit reconnaître la Palestine »
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Samedi 22 Mai 2021
L'Humanité Vadim Kamenka
À Lille, Paris, Dunkerque, Nice, Strasbourg, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées en soutien aux Palestiniens. Ils réclament désormais la que la France reconnaisse l’État de Palestine après 11 jours de bombardements meurtriers dans la bande de Gaza et un cessez-le-feu entré en vigueur, vendredi.
Malgré la grêle qui s’est abattue sur la place de la République, à Paris, la solidarité pour le peuple palestinien n’a pas faibli. Près de 1 000 personnes ont tenu à exiger la paix au Proche-Orient, samedi aux alentours de 15 heures. Le cessez-le-feu obtenu dans la nuit de jeudi à vendredi, après onze jours de bombardements israéliens incessants sur la bande Gaza, ne règle en rien le problème.
« Que peut-on attendre d’un gouvernement israélien qui n’applique aucune des résolutions internationales prises par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Que peut-on attendre d’un premier ministre Netanyahou qui prône la guerre permanente pour rester au pouvoir, qui multiplie les actions criminelles et qui applique une politique d’apartheid et de colonisation des territoires occupés ? Rien.
Pire, des ratonnades menées par l’extrême droite ont éclaté en plein cœur de Jérusalem et dans plusieurs villes israéliennes. La France doit donc agir et reconnaître l’État de Palestine dans ses frontières de 1967 », réclame Pascal Torre, responsable-adjoint du secteur international du PCF devant la foule massée devant la statue de Léopold Morice.
La semaine passée, plusieurs rassemblements avaient été interdits en France, à Paris et à Nice notamment. Cette fois, les mobilisations ont pu se tenir sous une massive surveillance des services de sécurité dans la capitale. « C’est invraisemblable que, en France, on ne puisse se rassembler afin d’exprimer notre solidarité pour un peuple qui souffre et voit ses enfants mourir sous les bombes (66 morts sur 248 victimes et 12 dont 1 enfant côté israélien, NDLR). Le cessez-le-feu est une bonne chose. Mais nous devons continuer à les soutenir », estime Isabelle, la quarantaine.
Entre les nombreux « Palestine vivra. Palestine vaincra » et « Nous sommes tous des enfants de Gaza », le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était également présent pour saluer le courage du peuple palestinien « qui s’est soulevé pour sa dignité » et contre « les expulsions arbitraires des quartiers de Jérusalem » et les « humiliations quotidiennes ».
« Nous soutenons le peuple palestinien, qui est entré dans un élan de résistance dans tout le territoire de la Palestine avec notamment une grève historique menée par des Arabes israéliens, Palestiniens de Jérusalem-est et de Cisjordanie, pour dénoncer l’occupation israélienne. Que fait la communauté internationale ?
Que font les grandes puissances alors que le gouvernement israélien, une fois encore, méprise et viole le droit international. Nous luttons pour l’instauration d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens qui passe par la reconnaissance de l’État de Palestine. Finis les belles paroles, la France doit passer aux actes ».
À Nice, à Strasbourg, à Reims, Lille, Dunkerque, plusieurs dizaines milliers de personnes se sont mobilisés. « Cela démontre que les citoyens français souhaitent la paix et que notre président devrait enfin s’impliquer », note Thomas, présent au rassemblement dans la capitale.
Pour le président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) : « Cette lutte concerne toutes les personnes attachées aux valeurs de justice, de dignité et de droit. » Aux côtés de la sénatrice écologiste Esther Benbassa, du mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS), le député Eric Coquerel de la France Insoumise, présent sur la place de la République, a évoqué avoir « honte d’un gouvernement qui ne sait plus mettre les mots sur justes sur la colonisation menée par le gouvernement Israélien sur les Palestiniens.
Et surtout qui met sur un pied d’égalité un peuple colonisateur et un peuple colonisé. Un oppresseur et un oppressé. La France doit agir et nous exigeons qu’elle appelle à des sanctions internationales contre le gouvernement israélien à l’ONU et devant l’Union européenne qui viole le droit international ».
À l’étranger, des nombreuses manifestations ont également eu lieu en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada. Ce même jour, à Gaza, la vie reprenait timidement. Les commerces commençaient à rouvrir, tandis que l’aide humanitaire s’organisait. La reconstruction de l’enclave palestinienne, ravagée par 11 jours de conflit débutait.
Le président des États-Unis, Joe Biden, a d’ailleurs affirmé vendredi son intention de mettre en place une aide financière « majeure » avec l’aide de la communauté internationale pour « reconstruire Gaza ».