Toulouse, envoyé spécial. La dernière journée du 50ème congrès de la CGT en direct. Lors de son discours
de clôture du congrès et de départ de la tête de la confédération, Bernard Thibault a appelé la CGT à se rassembler derrière son successeur officiellement élu ce vendredi, Thierry
Lepaon.
12 heures 30.
"Ouf, c'est dur", lâche Bernard Thibault avant de prendre la parole pour le discours de clôture du
congrès. Auparavant, le désormais ancien secrétaire général de la CGT avait été applaudi par l'ensemble des congressistes après la projection d'un film dans lequel, notamment, le
coiffeur Franck Provost lui a dit "Bernard, je vous attends!".
Après avoir déposé le ballon de rugby dédicacé par tous les joueurs du Stade toulousain en main, Bernard Thibault a
remercié les délégués pour avoir approuvé "à plus de 87% le rapport d'activité (...). Pour une direction syndicale que d'aucuns considèrent comme coupée de sa base, avouez que
ce n'est pas si mal". Il a salué ses proches et ses collaborateurs, avant de délivrer un dernier message pour l'avenir:
--> Liberté syndicale: "Il n'est pas normal qu'en France, pays des droits de l'homme, les salariés
soient la seule catégorie de citoyens à qui l'on conteste la liberté fondamentale de se syndiquer", affirme-t-il avant d'appeler les parlementaires à "voter rapidement une loi d'amnistie pour
les militants syndicaux".
--> syndicalisation: "Au moment où d'autres peuvent s'interroger sur le nombre d'adhérents qu'ils sont
susceptibles de perdre", sourit Bernard Thibault en référence aux conséquences de l'accord de flexi-sécurité de l'emploi signé par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, l'ex-leader de la
confédération apelle "à ouvrir en grand les portes de la CGT. (...) C'est consolider son caractère de classe en étant un syndicat de masse.
Bernard Thibault a conclu par une pirouette, annonçant avoir fondé une amicale des anciens secrétaires généraux de la CGT
avec Georges Séguy et Louis Viannet, présents dans la salle.
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Midi. Thierry Lepaon salue Bernard Thibault
"Au nom de tous ceux qui vont reprendre le flambeau, oui, je te dis, cher Bernard, avec émotion et avec gratitude, la CGT
te doit ce qu'elle est devenue aujourd'hui, utile, influente, reconnue et donc pleine de promesse pour l'avenir", lance notamment Thierry Lepaon à son désormais prédécesseur, après qu'un dessin
projeté explique: Thibault, Lepaon, la CGT change de coiffeur!
--> A lire notre portrait de Bernanrd Thibault: la locomotive du syndicalisme
Après quatorze années passées à la tête de la CGT, Bernard Thibault passe le flambeau à Thierry Lepaon jeudi. Occasion de
revenir sur le parcours d’un cheminot qui a pris très tôt le train des responsabilités et a su, à petite ou grande vitesse selon les défis, conforter la place dominante de la CGT dans le
paysage syndical. Lire la suite...
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11 heures 35. Thierry Lepaon pour un "syndicalisme renforcé"
Dans ce discours, Thierry Lepaon réaffirme son souci de rassemblement à l'heure où le projet de loi sur
l'ANI divise les organisations syndicales: "Nous voulons mobiliser les salariés sur des valeurs communes à partir de ce qui nous rassemble, le travail." Ses cibles contre
lesquelles la CGT va se battre, selon lui: "la flexibilité", l'"insécurité sociale", "le coût exorbitant du capital". Il propose contre cela "le droit suspensif aux
licenciements, ou le droit pour les salariés de porposer un projet de reprise de l'entreprise lorsque celle-ci est en difficulté".
Comme son prédécesseur, Thierry Lepaon appelle à "développer une politique ambitieuse de syndicalisation",
notamment en direction des jeunes.
En conclusion de ses objectifs, le nouveau secrétaire général de la CGt reprend le thème du rassemblement
avec les autres organisations syndicales. "Notre congrès a confirmé notre stratégie du syndicalisme rassemblé. C'est un chemin qui a toujours été difficile, mais ce n'est pas parce que c'est
difficile qu'il faut y renoncer. face à la déterminatiob du patronat, les seules forces de la CGT ne sufiront pas pour que les salariés soient entendues."
Thierry Lepaon salue ensuite les élus sortants des organes de direction de la confédération. A ce sujet, il tient à
"remercier" Nadine Prigent et Michèle Gay, qui quittent le Bureau confédéral. Bernard Thibault avait proposé Nadine Prigent pour lui succéder à la tête de la CGT.
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11 heures 30. Présentation des nouveaux élus
Les directions de la CGT sont présentées aux congressistes: la Commission exécutive confédérale et le bureau
confédéral.
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11 heures 25. Résolution d'actualité adoptée
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11 heures 20. "Pour le retrait de l'ANI"
Agnès Naton reprend la parole au sujet du projet de loi de transposition de l'ANI. "Il y a aucune ambiguité entre nous. La
CGT a décidé d'une journée nationale de mobilisation pour obtenir le retrait du projet de loi. En clair, en net, c'est pour le retrait de ce projet de loi. Ceci étant, j'attire votre
attention sur l'urgence de notre responsabilité: c'est de convaincre le monde du travail de s'engager dès maintenant dans ce processus de mobilisation et d'action pour empêcher la transposition
de l'accord dans la loi et pour le retrait."
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11 heures 15. l'ANI, point d'achoppement
Lors du débat sur la résolution d'actualité,un délégué CGT de Renault Sandouville se demande comment combattre l'accord de
flexibilité/sécurisation de l'emploi avec d'autres syndicats quand certains de ceux-ci signent des accords de compétitivité-emploi. Un autre délégué cheminot affirme qu'il ne manifestera pas le
1er mai au coté d'autres organisations qui ont signé cet accord national interprofessionnel.
-->A lire à ce sujet: Débat ouvert sur l'unité syndicale
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10 heures 45. Défilé du 1er mai et journée nationale d'action en avril
Agnès Naton, secrétaire confédérale de la CGT, chargée des questions de précarité, pauvreté, exclusion, présente la
résolution d'actualité. Elle réaffirme
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"l'invitation" de la CGT à "faire du 1er mai une journée de lutte et de manifestation". La veille,
lors d'un point presse, Thierry Lepaon avait expliqué: "On peut
envisager un 1er mai dynamique et unitaire. Il y a un point de désaccord (avec la CFDT sur l’ANI, ndlr), mais il y a beaucoup de sujets d’accord"
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l'organisation d'une journée nationale d'action contre la réforme du marché du travail, ors de la
première quinzaine d'avril. Initialement prévue entre le 2 et le 5 avril, cette journée devrait se tenir un peu plus tard, afin de répondre à la difficulté rencontrée par certains
syndicats composant la CGT pour déposer un préavis de grève dans les délais légalement requis.
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les revendications de la CGT en vue de l'ouverture de nouvelles négociations sur le financement des
retraites ("ouverture des droits dès 60 ans, prise en compte de la pénibilité", souligne Agnès Naton)
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la volonté de la CGT d'"empêcher la transposition dans la loi de l'accord national interprofessionnel,
ou accord de sécurisation/flexibilisation de l'emploi signé par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, qui "dynamite le droit du travail en France".
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10 heures. Thierry Lepaon élu
Thierry Lepaon succède à Bernard Thibault qui a dirigé le premier syndicat français pendant 14 ans. L'annonce de l'élection
du sixième secrétaire général de la CGT depuis la dernière scission de 1947 a été effectuée ce vendredi matin sous les yeux de ses prédécesseurs Georges Séguy, Louis Viannet, sous les yeux aussi
de Bernard Thibault, secrétaire général sortant qui doit prononcer le discours de cloture ce midi.
M. Lepaon qui présidait le groupe CGT au Conseil économique, social et environnemental (Cese), s'était fait connaître dans
la lutte pour la défense des salariés de Moulinex début 2000. Il a été aussi secrétaire général du comité régional CGT de Normandie.
Thierry Lepaon, "le rassemblement, c'est notre seule force à nous"
À dix-sept ans,
il décroche un premier poste de soudeur.
À cinquante-trois ans, ayant connu plusieurs fois les affres
du
licenciement, Thierry Lepaon se retrouve à la tête
de la CGT, avec pour mission de souder ceux qui luttent. Parcours...
S.G.