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Olympiques?

28 Juillet 2023, 07:07am

Publié par PCF Villepinte

Pourquoi les villes ne veulent-elles plus accueillir les Jeux olympiques?

Depuis plusieurs années, les candidatures aux JO d’été ou d’hiver se raréfient et de nombreuses villes se retirent après avoir monté un dossier. Comment expliquer une telle désaffection pour les Jeux?

Entretien avec l’économiste Sylvain Zeghni.

Publié le

Mercredi 26 juillet 2023

Nicolas Guillermin

Depuis 1984, seuls les JO de Los Angeles ont réalisé des bénéfices.

Sygma via Getty Images

Coauteur, avec Nathalie Fabry, d’une étude intitulée «Pourquoi les villes ne veulent-elles plus accueillir les Jeux olympiques ? Le cas des JOP de 2022 et 2024», Sylvain Zeghni est maître de conférences HDR en sciences économiques à luniversité Gustave-Eiffel. Spécialiste des grands événements et des territoires, il revient sur le phénomène de perte dattractivité et de sens des candidatures olympiques.

Paris a obtenu les JO 2024 face à presque aucun concurrent, si ce n’est Los Angeles qui préférait les organiser en 2028… Pourquoi les Jeux sont-ils de moins en moins attrayants?

D’abord, parce que les villes, les habitants ne sont pas persuadés que les Jeux rapportent de l’argent mais plutôt qu’ils en coûtent… Depuis 1984, seuls les JO de Los Angeles ont réalisé des bénéfices. Tous les autres ont été des gouffres financiers. Et qui paye la facture? Les contribuables locaux et nationaux. Les villes candidates sont souvent de grandes villes bourgeoises, où les couches populaires sont absentes des centres-villes, et qui ne veulent pas forcément y voir débarquer des millions de touristes. Les billets des JO sont chers et la probabilité d’y assister est quand même relativement faible.

Enfin, la rénovation urbaine signifie souvent la destruction de quartiers ressentie comme une dépossession immobilière qui s’accompagne ensuite souvent d’une gentrification, ce qui fait peur à la population. C’est pour cela que Hambourg et Berlin, deux villes qui étaient en concurrence pour 2024, ont abandonné, leurs candidatures étant contestées par des mouvements populaires. Après plus d’un siècle durant lequel les pouvoirs publics et entreprises privées ont agi seuls, sans demander l’avis des populations, les villes, face au refus croissant (Oslo, Boston, Budapest, Rome…), sont désormais obligées de sonder de plus en plus leur population et d’en tenir compte.

Les candidatures olympiques n’ont-elles pas basculé progressivement du prestige géopolitique d’organiser vers de plus en plus d’intérêts économiques?

C’est un basculement qui apparaît en gros partir du milieu des années 1990 avec les Jeux d’Atlanta en 1996. On assiste à l’avènement du sport business et à la notion de rentabilité des investissements. Le mur de Berlin est tombé, le sport amateur, si tant est qu’il ait jamais été amateur, disparaît pour laisser place au professionnalisme. Il y a de plus en plus d’intérêts économiques privés – d’entreprises et pas seulement des entreprises industrielles, des médias qui financent –, mais aussi des intérêts sportifs très vastes, liés par ailleurs à un mouvement de libéralisation du marché des sports.

En 2001, les jeux Olympiques de 2008 sont attribués à Pékin, qui vient d’entrer dans l’OMC, une entrée voulue par les Américains pour développer l’économie mondiale et le libéralisme. Au prestige géopolitique qu‘en retire la Chine, qui au début des années 2000 devient la fabrique du monde, s’ajoutent les intérêts économiques. Donner les Jeux olympiques à Pékin, c’était aussi un signe de l’intégration de la Chine dans l’économie mondiale.

La corruption des votes et le parrainage abusif de multinationales comme aux JO d’Atlanta en 1996, connus comme les «Jeux Coca-Cola», nont-ils pas déformé lidéal olympique?

À partir du moment où on entre dans un processus de sélection, les villes candidates ont toujours déployé des trésors de séduction et flirté avec les limites. Mais les années 1990 marquent un tournant vers le sport business… Très clairement, les Jeux d’Atlanta ont été gagnés grâce au lobbying de Coca-Cola. On est loin de l’olympisme et de ses idéaux d’amateurisme, de la noblesse des performances sportives, de l’exemplarité pour la jeunesse…

Aujourd’hui, plus personne ne croit qu’on puisse remporter l’organisation des JO sans avoir, disons, une stratégie d’influence qui, dans certains cas, va jusqu’à la corruption. Une déception s’est installée peu à peu en raison de cette dernière et, surtout, du manque de transparence dans les procédures de sélection.

N’assiste-t-on pas progressivement à une perte de sens dans les dernières organisations des Jeux?

C’est vrai que, depuis les années 1990, l’image du CIO et des Jeux olympiques comme élément de la jeunesse mondiale a été fortement écornée. D’une part, à cause de l’évolution du sport vers le business, d’autre part, parce que les États n’ont plus les moyens de financer seuls ce type d’événement, extrêmement onéreux. À partir du moment où des partenaires privés investissent, ils prennent du pouvoir, il y a des enjeux financiers élevés, et ça change totalement la donne…

Avant, il y avait beaucoup plus d’amateurisme, les candidatures étaient moins bien ficelées car il y avait moins d’exigence. On sentait un enthousiasme pour ces événements, un mouvement sportif populaire qu’on voit très bien dans les années 1930, 1950 et 1960. Aujourd’hui, la mobilisation des clubs sportifs amateurs pour les JO est en très nette baisse, de même que celle de la jeunesse… Il n’y a plus ce support populaire car, derrière, les enjeux financiers extra-sportifs sont devenus énormes et l’organisation s’est professionnalisée.

Que fait le CIO face à cette baisse inquiétante des candidatures?

Face à cette raréfaction et au nombre élevé d’abandons, le CIO a mis en place, en 2014, l’agenda 2020 puis 2020+5, une feuille de route stratégique. Il s’agit d’une grille de sélection qui évite les candidatures spontanées un peu ridicules, on va vers une rationalisation de ces dernières, une contractualisation avec des gens plus motivés et plus professionnels. Ça permet d’avoir moins de villes en compétition afin qu’il y ait moins de corruption aussi ou moins de tentation…

Les dossiers sont à la fois plus simples mais ont des exigences plus fortes aux niveaux social et environnemental, avec aussi cette idée que les villes soient capables d’utiliser des équipements existants. Le but est de réduire les déficits, voire de rendre à nouveau les Jeux bénéficiaires, plus transparents et attrayants. Le problème, c’est que toutes les villes n’ont pas d’infrastructures existantes et que, sur chaque continent, très peu sont capables d’organiser les Jeux en raison de leur coût. Il y a donc le risque de prendre à peu près toujours les mêmes…

 

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Borne III

24 Juillet 2023, 07:30am

Publié par PCF Villepinte

Soap opéra

L'Humanité Dimanche 23 juillet 2023

Sébastien Crépel

 

Elisabeth Borne, maintenue à son poste de Première ministre (©YOAN VALAT / POOL/EPA/MaxPPP)

Une ministre des Familles accusée de prises de position transphobes. Un autre ayant effectué toute sa scolarité dans le privé nommé à l’Éducation nationale. Le conjoint de la numéro deux de l’assurance-maladie héritant du portefeuille de la Santé, sans égard au potentiel conflit d’intérêts.

Et comme si ce lien de subordination problématique entre le nouveau «patron» du système de soins et sa compagne ne suffisait pas, il savère aussi que cette dernière, elle-même ancienne de chez McKinsey – le cabinet soupçonné de blanchiment de fraude fiscale par le parquet financier, et qui entretient des liens étroits avec Emmanuel Macron –, est la fille d’une éminente dirigeante tout juste retraitée du laboratoire pharmaceutique américain Lilly.

Dans son introduction au premier Conseil des ministres post-remaniement, Emmanuel Macron a plaidé pour un «gouvernement exemplaire». Cest mal parti, sauf à vouloir montrer lexemple de lentre-soi le plus absolu et de larrogance de classe érigée en méthode de gouvernance. Avec le cabinet Borne II, on avait déjà affaire à une caste de millionnaires, comme en témoignaient les déclarations de patrimoine de ses membres.

Il y a peu de chances que cela change avec le gouvernement Borne III. Mais la prise de fonctions des nouveaux ministres s’accompagne d’un coup de projecteur sur le tout petit milieu dans lequel se coopte et se recrute la Macronie: un micro-univers digne dun soap opéra, où la richesse le dispute au copinage, où les liens familiaux sentremêlent aux relations daffaires et de pouvoir.

Le président de la République doit prendre la parole ce lundi, mais on se demande ce qu’il pourrait bien annoncer qu’on ne sait déjà. Si le pedigree de ce gouvernement ne ­recèle aucune bonne surprise, le cap tracé sans entrain par le chef de l’État est au diapason, à commencer par le tour de vis annoncé sur les finances publiques – qui se traduit dans l’immédiat par une hausse brutale des tarifs de l’électricité.

Avec un leitmotiv: avancer «à marche forcée» sur tous les sujets. De quoi creuser ­encore le fossé entre les Français et leurs gouvernants. Et nourrir de nouvelles ­révoltes, après la flambée dans les quartiers populaires cet été. 

 

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13 Juin 2023, 09:30am

Publié par PCF Villepinte

Rapport de la CIIVISE :

« Il est urgent d'agir contre les violences sexuelles sur mineur·es ! »

Le magistrat Edouard Durand, co-président de la Civiise, lors de témoignages de victimes d'agressions sexuelles lorsqu'elles étaient enfants, le 21 septembre 2022 au Palais de la femme à Paris AFP/Archives / JULIEN DE ROSA

 

Créée en 2021 dans la suite de « Mee Too inceste », dirigée par le juge des enfants Edouard Durand et Nathalie Mathieu - directrice générale de l’association Docteurs Bru, la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE)  sensibilise, dresse un état des lieux et établit des préconisations en matière de détection, prévention et protection.

Edouard Durand travaille aussi aux côtés d’Ernestine Ronai. Ils ont publié ensemble en 2021 : « Violences sexuelles, en finir avec l’impunité ».

Chaque année en France, 160.000 enfants sont victimes de violences sexuelles. 5,5 millions d'adultes ont été victimes dans leur enfance. Ces violences ont le plus souvent lieu dans le cadre familial. Ces chiffres permettent de sortir d'un déni collectif.

Ces violences sexuelles sur mineur-es ont un coût pour la société que la CIIVISE annonce être de minimum 9,7 milliards d'euros par an : "c'est ce que les agresseurs nous coûtent chaque année" déclare Edouard Durand.

3 milliards d'euros sont consacrés à l’accompagnement des victimes, à la mobilisation des services de police, de gendarmerie et de justice, à la prise en charge médicale immédiate.

6,7 milliards d'euros sont liés aux conséquences à long terme sur la santé mentale et physique des victimes, leur vie intime, sociale et professionnelle. Les victimes sont surreprésentées parmi les personnes au chômage ou bénéficiaires des minima sociaux. Ces conséquences sont souvent ignorées, sous-évaluées, incomprises malgré la multiplication des études scientifiques sur le sujet.

La CIIVISE préconise d’investir dans la détection et la prévention des violences ainsi que dans la sécurisation des victimes et de créer « un parcours de soins spécialisés du psycho-traumatisme » pour les victimes de violences sexuelles dans l'enfance qui seraient prises en charge par la solidarité nationale.

La protection de l’enfance, secteur en grande souffrance, est un secteur clé afin de mettre en sécurité les victimes et lutter contre la reproduction des violences subies. La CIIVISE estime que 40% des agresseurs ont subi des violences dans l’enfance.

Persiste un manque de formation des professionnel.les de santé relative aux mécanismes et conséquences liés aux violences sexuelles : « la grande majorité des professionnels de santé ne font pas le lien entre l’état de santé du patient et les violences subies des années auparavant » indique la CIIVISE.
Il est urgent que le gouvernement suive les recommandations émises par la CIIVISE et les associations comme Be Brave Movement et investisse dans des politiques publiques à la hauteur.  Développer les services publics (petite enfance, éducation, protection de l’enfance, santé, sécurité, justice), lutter contre la pédo-criminalité et la culture du viol, former toute la chaîne de professionnel.les concerné.es sont nécessaires afin de construire une société en capacité, de façon égale sur l’ensemble du territoire, de protéger les enfants, d’accompagner, soigner, prendre en charge les victimes, et d’éduquer à des rapports sociaux dénués de violences et de domination.

Nous soutenons l’appel d’Edouard Durand pour que la CIIVISE « n’éteigne pas la lumière » au-delà du rendu du rapport final prévu à la fin de l’année et poursuivre ainsi son travail inédit et essentiel.
 

Parti communiste français,
Paris, le 12 juin 2023.

 

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Juste valeur

30 Décembre 2022, 08:36am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité
Vendredi 30 Décembre 2022

Thierry, pompier, Emma, infirmière, Mickaël, éboueur,

Nadia, conductrice de bus, Christine, aide à domicile,

Serge, aide-soignant en Ehpad.

Autant de visages de ces travailleurs et travailleuses essentiels, qui ne connaissent ni les jours fériés, ni le télétravail, et poursuivent leurs activités «quoi quil en coûte», en assurant les fonctions vitales du pays. Applaudis pendant la pandémie, vite abandonnés quand il s’est agi de se mobiliser pour leurs salaires, pour qu’ils soient considérés à leur juste valeur.

Loin des grands discours du président de la République et des primes exceptionnelles saupoudrées ici et là, la réalité est toujours aussi révoltante: ces travailleurs dits «essentiels», clé de voûte invisible de notre société, sont aussi les plus maltraités.

Selon la Dares, ils sont deux fois plus souvent en contrats courts que l’ensemble des salariés du privé, perçoivent des salaires inférieurs de 30 %. Ils sont également plus exposés aux risques professionnels, aux accidents du travail mais aussi au chômage. Le pouvoir macroniste les porte aux nues dans ses discours. Dans les actes, il les accule toujours plus.

Car ce sont bien les «premiers de corvée» qui seront les premières victimes tant du durcissement des règles de lassurance-chômage que de limminente destruction des retraites. Les économies que compte réaliser le gouvernement se feront sur le dos de ceux qui ont commencé à travailler tôt, occupé les postes les moins bien payés et les plus pénibles.

Quant aux femmes, infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, caissières, pour elles, ce sera la triple peine: bas salaires, mauvaises conditions de travail, moindres pensions. Voilà comment le pouvoir traite les travailleurs qui sont restés fidèles au poste pendant la pandémie, exerçant leurs métiers au service du plus grand nombre. Cette absence de corrélation entre l’utilité sociale et la reconnaissance salariale n’est plus tenable.

Comment accepter que des actionnaires engrangent des millions sans bouger le petit doigt quand des salariés essentiels touchent à peine le Smic? «Je crois à la France du travail et du mérite», a pourtant osé dernièrement Emmanuel Macron. Chiche…

 

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Écart

21 Décembre 2022, 12:33pm

Publié par PCF Villepinte

 

7,9 millions d’euros, c’est en moyenne ce qu’a gagné en 2021 un patron du CAC40. Soit une augmentation de 50 % sur 2019, dernière année comparable. Une agence a calculé qu’en 2014, un tel patron gagnait 75 fois la rémunération moyenne de ses salariés, 86 fois en 2018 et 109 fois en 2021. Ce qui fait dire à l’hebdo Investir (26 novembre), pourtant libéralo-libéral : « l’écart se creuse dangereusement ».

Gérard Streiff

 

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la propriété privée 

11 Décembre 2022, 08:05am

Publié par PCF Villepinte

Riches en bande organisée

L'Humanité Samedi 10 Décembre 2022

Sébastien Crépel

Le sujet choisi pour la une de L'Humanité Magazine, cette semaine,  questionne hardiment la propriété privée – entendue au sens capitaliste, c’est-à-dire quand ce droit reconnu théoriquement à chacun devient dans les faits celui de quelques-uns de posséder sans limite et d’exploiter comme bon leur semble la terre, la nature, les biens, les services, les machines ou la force de travail d’autrui –, résonne étrangement avec une autre actualité.

Celle de la publication des avoirs des membres du gouvernement, dont on apprend qu’ils font peu ou prou partie, pris dans leur ensemble, du 1 % de Français les plus fortunés, avec une moyenne de 1,9 million d’euros de patrimoine brut par ministre.

L’équivalent de plus de 100 années de Smic accumulées. Bien sûr, aucun d’entre eux n’a dépossédé ou volé quiconque aux yeux de la loi, ni n’a usé de moyens répréhensibles pour s’enrichir. C’est en toute légalité – du moins, on le présume – qu’ont été acquis leurs biens de luxe (grosses cylindrées, montres de prix, appartements, etc.) et autres actifs de grande valeur (assurances-vie, cash, stock-options…).

Là n’est pas la question. Il ne s’agit pas non plus de contester le droit pour tout citoyen d’être appelé à participer au gouvernement de la France, que la vie et les origines familiales aient été ou non généreuses avec lui. Non, ce qui interroge, et qui peut apparaître choquant pour ceux qui peinent à «joindre les deux bouts», est cette extrême concentration de fortunes entre les mains de ceux qui disent agir au nom de lintérêt général et du bien commun.

Surtout quand on est amené à subir les choix particulièrement nocifs pour le plus grand nombre de ce gouvernement, à l’instar de l’assurance-chômage ou des retraites, dont l’âge légal serait repoussé à 65 ans. De là à parler de riches en bande organisée, gouvernant pour les intérêts d’une classe ou d’un petit groupe de privilégiés dont ils émanent, il n’y a qu’un pas que le sens de la politique poursuivie depuis six mois pousse sans hésiter à franchir.

Élisabeth Borne et les 18 autres millionnaires comme elle au sein du gouvernement ne connaîtront jamais les angoisses de l’employé ou du cadre moyen qu’ils exhortent à travailler plus longtemps, sous peine de voir son droit à la retraite remis en cause. Pas plus qu’ils ne partagent le désespoir du privé d’emploi à qui l’on coupe les allocations chômage.

Ils ne se demandent pas comment ils paieront l’énergie cet hiver. Les ministres d’Emmanuel Macron ont d’autres priorités que les 99 % moins bien lotis. Comme celle, par exemple, de réduire à marche forcée les déficits publics sous la pression des marchés, toujours de la même façon: en restreignant les prestations et des services publics dont on sait quils sont le patrimoine de ceux qui nen ont pas, plutôt qu’en imposant un peu plus ceux qui pourraient payer une juste part et en sont largement dispensés

On pourrait d’ailleurs se poser la question de savoir si, et à quelle hauteur, les millionnaires qui nous gouvernent ont bénéficié de la suppression de l’ISF et de la création de la flat tax sur le capital décidées sous le quinquennat précédent.

«La propriété, cest le vol», disait Proudhon, sans doute selon des vues un peu datées aujourdhui. Il nempêche que la force du message demeure intacte, à lheure où l’accumulation du capital ne connaît pas de bornes: les biens communs, les services publics, la Terre et le vivant appartiennent à tous. Les prochaines mobilisations pour défendre les retraites et le système de protection sociale, menacés de privatisation sous couvert de vouloir les «sauver», seront loccasion de le rappeler.

 

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Le sport,

1 Décembre 2022, 07:56am

Publié par PCF Villepinte

 une compétition politique

L'Humanité Lundi 28 Novembre 2022

Charlotte Recoquillon

L’exercice est devenu incontournable. Il faut donner son avis sur la Coupe du monde au Qatar. Surtout si on est chroniqueur. Chroniqueuse, en l’occurrence. Il faut se prononcer sur les droits humains qui ne sont pas respectés dans le pays hôte et même sur la moralité des gens qui osent ne pas boycotter ce spectacle. Je vais faire très court: ce débat est scandaleux, injuste et hypocrite. Une fois que tout le monde sest bien engraissé avec des contrats juteux, on veut faire porter la responsabilité de cette aberration sur les spectateurs et sur les fans de foot.

On éclipse des décennies de politiques publiques qui ont vendu le foot comme ultime vecteur d’intégration et d’émancipation. On oublie que cette industrie est façonnée par des rapports de forces. Comme si cela était naturel. Mais le sport est bien une compétition politique. Il reflète des rapports de domination à l’œuvre à toutes les échelles de nos sociétés. En France, le collectif de footballeuses Les Hijabeuses se bat pour permettre aux joueuses qui portent le voile de participer à des tournois officiels et de ne pas rester cantonnées au sport amateur parce que la FFF a adopté un règlement raciste et discriminatoire.

Aux États-Unis aussi, le sport révèle et reproduit le racisme structurel de la société à l’instar du football américain, sport le plus regardé, très loin devant le basket ou le baseball. C’est donc celui qui génère le plus de profits pour les équipementiers, les annonceurs, les organisateurs… et les propriétaires d’équipes! Or, sils ne représentent quun quart des joueurs, les Blancs occupent plus de 80% des postes dentraîneurs et de présidents d’équipes.

Parmi les 32 équipes de la ligue nationale (NFL), il n’y a que des propriétaires blancs. Pourtant, cela fait déjà vingt ans que la NFL oblige les équipes à interviewer des candidats issus des minorités pour les postes d’entraîneur principal. Rien ne change. Les joueurs, noirs pour la grande majorité, sont donc la main-d’œuvre de cette industrie lucrative. En 2022, la NFL a signé un accord de diffusion de 110 milliards de dollars sans qu’aucun média noir n’en fasse partie. Pire, la NFL a admis utiliser des critères d’indemnisation défavorables aux joueurs noirs dans les procédures d’indemnisation à la suite de problèmes cérébraux dont sont victimes des milliers de joueurs.

Ces inégalités raciales n’évolueront pas de sitôt. Le  a exhumé une photo du propriétaire des Dallas Cowboys datant de 1957. On y voit Jerry Jones dans le groupe de lycéens blancs qui tentent de bloquer l’entrée aux 9 premiers élèves noirs de Little Rock. Celui dont la richesse actuelle repose sur l’exploitation d’une main-d’œuvre essentiellement noire défendait la ségrégation. Une belle hypocrisie.

 

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Etat-capital, la nouvelle alliance

25 Novembre 2022, 07:57am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 23/11/2022 par PCF

« la nouvelle alliance

de l’État et du capital »

 

La fondation Gabriel-Péri et la revue Économie et Politique ont organisé le 8 novembre un séminaire sur « la nouvelle alliance de l’État et du capital ». Ci-dessous, un résumé de l’intervention d’Évelyne Ternant.

 

 

Trois périodes sont identifiables dans les relations entre l’État et le capital ; elles correspondent aux grandes évolutions structurelles du capitalisme depuis la Seconde Guerre mondiale.

La période dite de la « sainte alliance », jusqu’à la fin des années 60, est celle que Paul Boccara a qualifiée de « capitalisme monopoliste d’État social ». Elle se caractérise par une dévalorisation du capital de grande ampleur, notamment par le biais d’entreprises publiques qui fonctionnent à taux de profit faible, nul ou négatif, comme EDF-GDF et la SNCF. Le capital privé réalise de ce fait des taux de rentabilité très élevés.

C’est l’ère du keynésianisme triomphant qui pensait avoir trouvé la clé d’un capitalisme sans crises. Mais c’était oublier la logique implacable d’une croissance qui surdéveloppe le capital matériel au détriment des dépenses humaines, à un moment où précisément la révolution technologique exige au contraire le déploiement des capacités humaines car les informations deviennent un vecteur essentiel des processus de production. La mécanique du « capitalisme sans crise » se grippe à la fin des années 60, avec une montée du chômage et de l’inflation, en réaction à la baisse de rentabilité du capital suraccumulé.

Une deuxième période s’ouvre dans les relations entre l’État et le capital, avec l’arrivée des politiques libérales de déréglementation, privatisation, et mondialisation financière. Elles aplanissent les obstacles pour permettre au capital en mal de rentabilité de se déployer de par le monde, s’investir dans les marchés financiers et s’incruster dans les niches rentables du secteur public.

Les politiques des pays capitalistes déréglementent tous les marchés ; le marché du travail est flexibilisé, précarisé ; sur le marché des biens et services, les grandes entreprises publiques désintégrées et mises en concurrence ; sur le marché international, le libre-échange ouvre la voie à une mondialisation des chaînes d’activité et des chaînes de valeur des multinationales. Les marchés financiers exercent une dictature sur les gestions d’entreprises et les politiques publiques vouées à l’austérité.

Les entreprises sont assujetties à des exigences de rentabilité financière incompatibles avec le temps long de l’innovation et les conditions sociales du salariat, ce qui participe grandement à la désindustrialisation. L’accumulation considérable de capitaux financiers, adossés à un empilement de dettes alimentées par la création monétaire des banques, débouche sur la crise financière de 2008, où on frôle une faillite bancaire mondiale.

Cette période, où le périmètre du secteur public se réduit et ses moyens d’action s’affaiblissent, est en réalité celle « d’un engagement suiviste derrière les choix du capital ». Les aides directes et exonérations sociales et fiscales aux entreprises s’accroissent, les critères de gestion capitalistes se répandent, y compris dans le secteur resté public, avec l’adoption des méthodes managériales.

C’est une troisième période qui s’ouvre avec la crise de 2008 ; celle d’une longue crise systémique multiforme, faite d’un enchaînement et d’une imbrication d’épisodes multiples, dont les derniers en date sont la crise sanitaire    et la crise énergétique mondiale. Lintervention publique devient massive, au coup par coup, en pare-feu lors des risques majeurs pour sauver le capital. Cette alliance actuelle « du sauve qui peut » entre l’État et le capital présente un double paradoxe :

- Le soutien financier d’une ampleur inédite et sans conditions sociales et écologiques du « quoiqu’il en coûte » se conjugue une à attaque frontale contre les dépenses sociales. Ce cocktail rend les politiques macro-économiques budgétaires et monétaires inaptes à répondre aux besoins de la société.

L’inflation mondiale, qui démarre avant la guerre en Ukraine, résulte du fonctionnement spéculatif des marchés et de la surabondance des capitaux financiers. Pour la combattre, les dirigeants capitalistes ont fait le choix de la récession, donc d’aggraver le chômage, la désindustrialisation et le malaise des services publics.

Le retour d’entreprises dans le giron de l’État, comme EDF, n’est pas associé à une stratégie industrielle de reconquête, mais à la poursuite du démantèlement et de la privatisation. Enfin, la collusion entre les dirigeants politiques et les milieux d’affaires est patente ; en témoignent l’affaire Uber-files en France, où E. Macron est directement impliqué, ou l’ingérence des marchés financiers dans le choix du personnel politique en Angleterre et en Italie.

- Le deuxième paradoxe de la « nouvelle alliance » tient à l’évolution des fonctions de l’État : de larges pans des fonctions économiques sont délégués à d’autres échelons institutionnels, tels l’Europe et les régions. C’est par un activisme politique et militaire croissant que l’État national défend aujourd’hui sa base économique.

La crise systémique du capitalisme prend aujourd’hui une dimension géopolitique intense liée à la guerre en Ukraine, la crise énergétique, la récession mondiale qui arrive. Dans une fuite en avant vers une économie de guerre, le « sauve qui peut pour le capital » se traduit par une montée des tensions interétatiques et le renforcement d’une hégémonie américaine qui exacerbe les rivalités intereuropéennes.

Une transformation radicale de la société est urgente pour construire le développement souhaité par les citoyens, respectueux des êtres humains, du vivant et de la planète. Il ne se fera pas sous la férule du capital et de ses logiques de marché prédatrices. Reprendre la main sur l’utilisation de l’argent, notre argent, celui des banques, des entreprises, l’argent public, nécessite des conquêtes de pouvoir des salariés et des citoyens.

Le projet de sécurité d’emploi ou de formation et ses multiples dimensions est un axe fort de la transformation sociale, non seulement parce qu’il conduit au dépassement du marché du travail, mais parce qu’il porte aussi la question du temps libre du hors travail.

Il fait ainsi la jonction entre les mobilisations sociales et les aspirations sociétales émancipatrices qui montent dans le mouvement féministe, chez les jeunes générations dans leur rapport exigeant au travail, ou encore dans la société tout entière lorsqu’elle refuse de se voir voler du temps de retraite disponible pour des activités familiales, sociales, culturelles, politiques, qui sont vitales pour faire société. 

Évelyne Ternant

membre du Comité exécutif national

 

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L’odieux business du médicament

23 Novembre 2022, 10:14am

Publié par PCF Villepinte

Maud Vergnol L'Humanité

Mercredi 23 Novembre 2022

Nos vies ne valent pas plus que leurs profits. Les mastodontes de l’industrie pharmaceutique, dont le chiffre d’affaires annuel oscille en moyenne entre 50 et 70 milliards d’euros, dominent la fabrication de la majorité des médicaments dans le monde. En dépit des scandales révélés au grand jour par la pandémie de Covid, les Big Pharma ont toujours les mains libres pour agir en toute impunité, jusqu’à pouvoir décider, in fine, des politiques de santé des gouvernements.

Le cas du médicament Sovaldi est emblématique. Traitement très efficace contre l’hépatite C, la molécule qu’il contient, le sofosbuvir, avait suscité en 2013 un immense espoir pour lutter contre cette maladie qui tue 700000 personnes chaque année dans le monde. Espoir rapidement douché par la rapacité du laboratoire américain Gilead.

Protégé par un brevet, le Sovaldi est vendu à un prix exorbitant, 41000 euros en France, privant de nombreux malades dun traitement qui pourrait pourtant leur sauver la vie! Devant un tel scandale, Médecins du monde avait lancé, en 2015, une procédure juridique pour casser ce brevet et permettre la production de génériques beaucoup moins chers. L’Office européen des brevets, basé à Munich, pourrait trancher ce mercredi sur l’annulation du brevet, ce qui représenterait une première victoire et enrayerait la toute-puissance des Big Pharma.

Cette décision est d’autant plus attendue qu’on ne pourra pas compter sur le pouvoir macroniste pour reprendre la main sur les labos. Au début de la pandémie, en mars 2020, le président de la République affirmait la main sur le cœur que la santé devait être «placée en dehors des lois du marché». On sait aujourd’hui ce qui fut de cette promesse, comme des mauvais traitements infligés à l’hôpital public et à l’ensemble de notre système de santé.

La même année, trois sénatrices communistes présentaient une proposition de loi visant à créer «un pôle public du médicament et des produits médicaux». Rejetée. Celle de la députée insoumise Caroline Fiat avait connu le même sort. Deux ans plus tard, à la veille de l’hiver, faute d’avoir repris la main sur la production, la France vient d’annoncer une pénurie d’antibiotiques.

 

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Le billet de Gérard Streiff

23 Novembre 2022, 10:09am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 23/11/2022 par PCF

Sinécure -

Après le préfet Lallement nommé secrétaire général à la mer, Emmanuelle Wargon à la Commission de régulation de l’énergie, Jean Castex à la RATP, Brigitte Bourguignon à l’Inspection générale des affaires sociales, Bérangère Abba au Comité national de la biodiversité, voici l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner promu en même temps, comme dirait le Président, président du Grand Port de Marseille et de la Société du tunnel du Mont Blanc. (Ce dernier job est une parfaite sinécure.)

L’Élysée recase à tout-va, l’État Macron se déploie, la liste est longue des obligés du pouvoir. On parle même de Blanquer pour la présidence du château de Versailles. Info ou intox ?

Gérard Streiff

 

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