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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Éducation :

23 Décembre 2023, 15:52pm

Publié par PCF Villepinte

En Seine-Saint-Denis, les enseignants réclament un plan d’urgence

En s’appuyant sur les résultats d’une enquête menée pendant plus d’un mois auprès des enseignants, l’intersyndicale éducation (CGT Éduc’Action, FSU, SUD éducation et CNT) a lancé jeudi soir une campagne pour en finir avec l’injustice scolaire qui frappe le département.

L’Humanité Olivier Chartrain

Le lycée Paul Éluard, à Saint Denis.
© Magali Bragard

Sophie Binet, Benoît Teste et Simon Duteil réunis : si l’image n’est pas exceptionnelle, voir les leaders respectifs de la CGT, de la FSU et de Solidaires sur la même tribune, jeudi soir, avait un sens particulier. 

« Ils sont ceux qui ont animé et fait vivre l’intersyndicale nationale pendant tout le mouvement contre la réforme des retraites, rappelle Louise Paternoster, cosecrétaire de la CGT Éduc’Action 93, donc c’est une excellente nouvelle pour nous qu’ils soient là. »

La bourse du travail de Bobigny a accueilli un meeting pour demander « un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis », vingt-cinq ans précisément après le plan de rattrapage qui, en 1998, après une grande grève, avait permis d’arracher 3 000 postes pour le département.

« Notre constat de départ, reprend Marie-Hélène Plard, cosecrétaire de la FSU-Snuipp 93 (1er degré), c’est que, malgré ce qui avait été gagné en 1998, les conditions de travail et d’apprentissage se sont dégradées dans le département. » Mais par les temps qui courent, il ne suffit pas d’appuyer sur le bouton « grève » pour que celle-ci emporte tout sur son passage.

Un besoin estimé à 5 000 postes selon l’intersyndicale

Un questionnaire permettant à tous les enseignants de s’exprimer a donc été diffusé depuis début novembre dans tout le département : « L’idée était d’obtenir des chiffres précis, en phase avec la réalité du terrain, explique Louise Paternoster, et de susciter la discussion au sein des équipes. »

Ces chiffres sont édifiants. Surtout comparés aux annonces faites par Gabriel Attal, quelques heures avant le meeting. Pour mettre en œuvre les groupes de niveau, qu’il a annoncés le 5 octobre, le ministre de l’Éducation nationale revient sur une partie des 2 440 suppressions de postes prévues dans la loi de finances 2024.

Au final, il y aurait « seulement » 650 suppressions (au lieu de 1 709) dans le 1er degré, et 594 créations (au lieu de 484 suppressions) dans les lycées et collèges.

Or, selon l’enquête intersyndicale, la seule Seine-Saint-Denis a besoin de… 5 000 postes. « Mille postes de toute urgence en primaire, détaille Marie-Hélène Plard, avec 558 postes dédiés à la reconstruction des réseaux d’aide aux élèves en difficulté » (Rased), mis à mal par Jean-Michel Blanquer. Et 1 000 autres pour « une baisse générale des effectifs par classe et reconstituer les brigades de remplaçants », ajoute Zoé Butzbach, l’autre cosecrétaire de la CGT Éduc’Action 93.

Émilie Benoît, de SUD Éducation 93, reprend : « Nous avons également besoin de 1 000 postes en collège et 2 000 en lycée. » Et il ne s’agit que des postes d’enseignants : « Du côté du médico-social, reprend Émilie Benoît, 48 % des écoles n’ont pas d’infirmière scolaire, 25 % n’ont pas d’assistante sociale. »

Louise Paternoster énumère : « Cinquante pour cent des écoles sans médecine scolaire, 40 % des collèges, 35 % des lycées. Nous avons observé dans certains collèges que la perte de l’assistante sociale fait passer le taux d’élèves boursier de 45 % à 20 %… Cela pose un réel problème d’accès aux droits. » Surtout dans un département aux fragilités économiques et sociales reconnues – et encore signalées, en novembre, par le comité de suivi de l’évaluation de l’action de l’État dans le département, dont le coprésident, le député Stéphane Peu (PCF), était présent à Bobigny jeudi soir.

 

 

 

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