Mes exigences à la Fête : Karl Ghazi
« La Fête de l’Humanité est avant tout un lieu de rencontres et de camaraderie propice aux débats. J’y suis allé pour la première fois en 1978. J’avais onze ans, j’arrivais du Liban et je voulais voir à quoi ressemblait le mouvement social dont j’avais tant entendu parler. Je me souviens que, déjà, le côté international de la fête m’avait fortement marqué. C’était du jamais-vu. Depuis, j’y vais presque tous les ans pour assister à des débats sur tout ce qui concerne le social et le politique.
Pour la CGT, la Fête de l’Huma a toujours représenté une formidable opportunité car elle a permis de faire connaître nos luttes, chose très importante pour qu’une organisation syndicale gagne en soutien. Nous informons les gens et trouvons des oreilles attentives, intéressées par ce que nous avons à dire. J’ai toutefois le sentiment que la fête perd, au fil des ans, son caractère politique.
L’an dernier, la Fête de l’Huma a été particulière puisque nous avons assisté pour la première fois à l’organisation du Front de gauche, en vue de la présidentielle. Plusieurs mouvements et débats ont été lancés à cette occasion. J’ai moi-même participé aux débuts du Front des luttes, dont le but est de veiller aux relations entre les salariés et leur direction d’entreprise. C’était très intéressant de voir de nouveaux débats naître, et j’espère en voir encore beaucoup d’autres cette année.
Il m’est arrivé d’animer des tables rondes sur la défense des travailleurs sans papiers ou précaires en tant que porte-parole de la CGT, mais je préfère toujours me rendre à la Fête de l’Huma en tant qu’anonyme. J’aime mieux cette position car, malgré mon statut de syndicaliste, je n’ai pas vraiment de thèmes de prédilection. Un débat attire mon attention de diverses manières : les intervenants, les premières phrases échangées… C’est toujours différent et c’est ce que j’apprécie. »
Propos recueillis par Jennifer Matas