Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

France-Allemagne: l'escroquerie de la "compétitivité"

23 Janvier 2011, 07:20am

Publié par PCF Villepinte

Social-Eco - le 21 Janvier 2011

 

La grande esbroufe d’Éric Besson

Sous prétexte d’un différentiel de compétitivité avec l’Allemagne, à partir d’une analyse très orientée, le gouvernement lance une offensive pour abaisser les cotisations sociales et les impôts des entreprises et flexibiliser davantage l’emploi.

Après la rigueur et le financement des retraites, c’est la compétitivité qui devient la question essentielle de la politique économique du gouvernement pour 2011. Un débat qui, pour la droite et le patronat, a l’avantage de mettre en avant leurs deux préoccupations du moment : geler, voire baisser, les salaires et alléger la fiscalité et les prélèvements sur les entreprises. Lors de ses vœux, Christine Lagarde l’a pointé du doigt : «La crise nous oblige à repenser notre système économique (…) Il faut emprunter à l’Allemagne partout où elle aura été efficace. Cela nous amènera à nous interroger non pas sur ce vieux débat mort et enterré des 35heures, mais sur le coût du travail qui tourne autour de 31 euros de l’heure contre 27,50 euros en Allemagne.» L’Assemblée nationale s’est également emparée de la question en créant une mission d’information sur la compétitivité de l’économie française et le financement social. Deux éléments «qui seront des bonnes bases de débat à l’approche des échéances essentielles de l’année 2012», avait précisé, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale. Sans oublier le Medef, qui lors de sa conférence de rentrée, a répété sa rengaine. «Ne pas voir que la question de la durée du travail a eu un effet sur la compétitivité de notre pays et a toujours un effet sur la compétitivité de notre pays, c’est vraiment refuser de voir une réalité en face», a scandé aux journalistes Laurence Parisot, le doigt crispé sur des données d’Eurostat. Hier, Éric Besson, ministre de l’Industrie, a fait son entrée, en recevant un rapport très orienté, puisque réalisé par l’Institut Coe-Rexecode, réputé proche du patronat. «La France a perdu, au cours des années récentes, le seul avantage comparatif qui était le sien, celui des prix moins élevés. La compétitivité prix des produits allemands est même désormais souvent supérieure à celle des produits français.» Les responsables sont tout de suite désignés. Entre la politique de réduction du temps de travail en France et celle de compression salariale outre-Rhin, «le coût horaire du travail dans l’industrie manufacturière a progressé de 28% en France entre 2000 et fin 2007 contre seulement 16% en Allemagne», indique le rapport.

Une divergence qui s’expliquerait par la politique « de compétitivité forte», menée par l’Allemagne dès le début de l’année 2000, caractérisée par une maîtrise des déficits publics, un effort d’investissement en recherche et «des réformes profondes du marché du travail». Alors qu’«à peu près au même moment, nous avons engagé en France la forte réduction de la durée du travail», a expliqué le président de l’institut, Michel Didier. C’est d’abord oublier que l’Allemagne a plus durement souffert de la récession en 2009 avec la modération salariale anéantissant la consommation intérieure. C’est surtout, sur le fond, un coût du travail étudié sans prendre en compte la quantité de biens et de services, de marchandises que la force de travail permet de produire en un laps de temps donné, ce qu’on appelle la «productivité du travail». En 2009, le conseil des prélèvements obligatoires, une des antennes de la Cour des comptes, reprenait une étude du département du Travail américain démontrant que le coût horaire industriel moyen est moins élevé en France qu’en Allemagne, au Canada, au Royaume-Uni et en Italie. Ainsi, le coût du travail en France n’est pas le principal obstacle à la compétitivité française, puisque les coûts salariaux sont compensés par une productivité plus forte. D’autant que la recherche effrénée d’une compétitivité fondée sur les bas salaires est une illusion : sur ce terrain, effectivement, on ne concurrencera jamais les pays à bas salaires

 Augmenter la TVA et la CSG

Autre argument avancé : «Le poids de nos charges sociales ainsi que la taxation de l’industrie.» Selon Michel Didier, il faudrait diminuer celles-ci de 10à 15milliards d’euros, et compenser en augmentant la TVA et la CSG. Or, la France ne consacre pas moins de 22 milliards d’euros par an à la baisse du coût du travail entre 1et 1,6Smic et, pour le moment, l’efficacité en termes d’emploi ou de compétitivité n’est pas avérée, au contraire. Peu importe, la bataille est avant tout idéologique puisque l’objectif est de « baisser de 5 % à 10 % les coûts de production dans l’industrie», au travers un «pacte de compétitivité industrielle ». Les syndicats auront donc fort à faire, lors de la concertation au sein de la Conférence nationale de l’industrie (CNI) qui s’ouvrira début février.

Clotilde Mathieu

Voir les commentaires

Algérie : la police réprime une manifestation de l'opposition

23 Janvier 2011, 07:17am

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 22 Janvier 2011

 Un important dispositif policier était déployé samedi dans les rues d'Alger, où le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) avait appelé à manifester pour obtenir la levée de l'état de siège en vigueur en Algérie depuis 2002, a-t-on constaté sur place. Une foule était massée devant le siège du RCD, où l'ambiance était très tendue.

Le défilé devait partir de la place du 1er Mai pour rejoindre le siège de l'Assemblée à Alger, mais a été empêché par les autorités, qui n'avaient pas autorisé le défilé, l'état de siège interdisant toute manifestation à Alger.

Sept policiers ont été blessés dans des heurts avec des partisans du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, opposition) devant leur siège à Alger d'où devait partir un cortège pour une manifestation interdite par les autorités, a rapporté l'agence algérienne APS.

Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui avait appelé à la manifestation, a indiqué qu'"il y a eu plusieurs blessés et parmi eux, le chef du groupe parlementaire du RCD Othmane Amazouz, et de nombreuses arrestations" devant le siège de son parti où ses partisans avaient rendez-vous avant la marche prévue sur le Parlement.

Certains manifestants brandissant des drapeaux algériens mais aussi parfois les couleurs de la Tunisie criaient "Algérie démocratique" ou "le pouvoir, y'en a marre".

Peu après, un journaliste de l'AFP a également vu le chef régional du RCD à Bejaia (260 km à l'est d'Alger), Reda Boudraa, la tête couverte de sang après avoir reçu un coup de bâton. Il a été évacué dans une ambulance avec un autre manifestant blessé.

Le député et porte-parole du RCD Mohsen Belabbes a fait état à la mi-journée de six blessés.

Il y’a eu plusieurs arrestations musclées, surtout des jeunes. L'un d'eux a été traîné par cinq hommes en civil dans la rue vers l'entrée d'un immeuble où il lui ont passé les menottes.

Arezki Aïter, le député RCD de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, a été interpellé puis relâché une heure plus tard, selon son parti.

Dès le début de la matinée, quelque 300 personnes s'étaient retrouvées bloquées par des centaines de membres des forces de l'ordre casqués et équipés de matraques, boucliers et gaz lacrymogène, devant le siège du RCD sur l'avenue historique de Didouche Mourad, les Champs Elysées algériens.

Les manifestants devaient en partir pour la place de la Concorde, dans le centre, et marcher vers 10H00 GMT en direction de l'Assemblée nationale populaire, le Parlement.

"Je suis prisonnier dans le siège du parti, a déclaré Saïd Sadi par haut-parleur depuis le premier étage de l'immeuble. Je ne peux pas partir d'ici", a-t-il affirmé aux manifestants et dizaines de journalistes présents.

"On ne peut pas mener de lutte pacifique quand ont est assiégé", a-t-il clamé.

Dans la rue, ses partisans brandissant des drapeaux algériens et d'au moins deux autres de la Tunisie voisine où la population a renversé il y a une semaine 23 ans de dictature, criaient: "Etat assassin", "Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya" ("Algérie libre, Algérie démocratique").

Entre les chants patriotiques, on pouvait aussi entendre en français "le pouvoir, y'en a marre" et lire une pancarte appelant à "la dissolution des instances élues".

Dès vendredi soir, les autorités avaient pris des dispositions pour quadriller la capitale après que le RCD eut confirmé son intention de manifester malgré l'interdiction décrétée par la wilaya (préfecture) d'Alger. En milieu de nuit, des dizaines de véhicules blindés étaient déjà en position dans le vieux centre historique.

Des barrages ont aussi été érigés à l'entrée est de la ville et au moins trois bus transportant des manifestants de Kabylie ont été bloqués dès vendredi soir, selon des témoins cité par le quotidien El-Watan mais déterminés "à continuer à pied".

Sur la place de la Concorde, dans le centre, des dizaines de véhicules blindés étaient stationnés et des centaines de membres de la protection civile et de la police étaient postés dans la matinée. Devant le palais présidentiel, sur les hauteurs d'Alger, une douzaine de véhicules blindés armés de canons à eau veillaient également.

Dans le ciel, un hélicoptère surveillait la situation.

L'Algérie a vécu au début de janvier cinq jours d'émeutes contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Le mouvement s'est arrêté après l'annonce par le gouvernement de mesures baissant les prix des produits de première nécessité.

Voir les commentaires

La mobilisation du 22 janvier à Paris pour l'école

23 Janvier 2011, 07:14am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Rencontre avec le philosophe Alain Badiou

21 Janvier 2011, 23:23pm

Publié par PCF Villepinte

Politique - le 20 Janvier 2011

 La politique communiste, c’est de travailler aux jointures

 Une vingtaine d’années après l’annonce de la mort du communisme, Alain Badiou, philosophe, écrivain 
et dramaturge, évoque, en marge d’une conférence organisée à Lille dans le cadre de Citéphilo 2010, la ténacité 
d’un engagement 
qui rejoint l’obstination, 
d’un idéal théorique 
et pratique 
de l’histoire.

Évoquant votre itinéraire 
et vos engagements, pourquoi citez-vous Arthur Rimbaud, qui écrivait : 
« J’y suis. J’y suis toujours » ?

Alain Badiou. Je dis cela à propos des convictions qui étaient les miennes aux alentours de 1968. Toute une série des problèmes politiques et même existentiels, que j’ai rencontrés à ce ­moment-là, demeurent et ne se sont pas développés selon les lignes qu’on pouvait alors imaginer. Les problèmes du type : « Que pourrait être une nouvelle politique ? », « Que pourraient être de nouvelles formes d’organisation ? », « Qu’est-ce que c’est que la société égalitaire ? », « Comment surmonter la séparation entre le travail intellectuel et le travail manuel ? », « Que signifie le mot ouvrier ? », « Est-ce que l’on peut se passer d’un État oppressif et autoritaire ou est-ce que l’on est obligé de le garder pour toujours ? »… Par conséquent, je dis, comme ­Rimbaud : « J’y suis. J’y suis toujours. » Je n’ai pas entièrement changé contrairement à beaucoup d’autres. C’est une obstination. Tant que la théorie héliocentrique s’est présentée comme une simple hypothèse, elle était répandue et acceptée aussi bien que celle qui plaçait la Terre au centre de l’univers. Quand il s’est agi de Giordano Bruno ou bien de ­Galilée, la chose est devenue sulfureuse.

Vous parlez d’« hypothèse communiste ». Cela ne sent-il pas un peu ses « beaux quartiers » ! « Hypothèse communiste » 
au fond, pourquoi pas ? « Hypothèse communiste », une « hypothèse » parmi d’autres, cela ne mange 
pas de pain…

Alain Badiou. Les grands cris qui ont accueilli cette formule n’ont pas été : « Ah, bien, pourquoi pas ! » Ce n’est pas comme ça que cela s’est passé. J’ai l’impression que même le terme « hypothèse » reste un peu violent pour pas mal de monde. Je ne crois pas que cela soit tellement « beaux quartiers ». Le mot communisme est fortement dévalué aujourd’hui. Il a traversé des expériences qui font qu’il faut un peu le ramasser dans le ruisseau. Il faut dire ce qui est. On peut commencer ce « ramassage » en disant : « Eh bien, voilà, nous pouvons réassumer, reformuler cette hypothèse-là », à savoir, l’hypothèse que le destin de l’humanité n’est pas fixé une fois pour toutes au capitalisme et à la dictature d’une oligarchie financière. On peut formuler cela et puis, au fur et à mesure que cette hypothèse va croiser des secteurs du réel de plus en plus grands, on la transformera en une idée, et puis finalement en une conviction, en une certitude.

Vous passez de l’hypothèse à l’idée comme une chose active, comme une puissance d’action.

Alain Badiou. Une puissance, oui. Une puissance intellectuelle, une puissance de représentation, une puissance d’imagination d’ailleurs aussi. J’assume tout à fait que dans l’idée communiste, il y a un élément de puissance imaginaire de la totalité ou de l’histoire ou du destin de l’humanité. L’imagination est aussi une puissance. Je suis très peu vulnérable aux arguments du type : « C’est une utopie, c’est imaginaire… » Que ­ferions-nous sans ce genre de puissance après tout ? Ça, c’est toujours pour nous conduire à nous résigner à l’état des choses comme il est : « Ne rêvez pas ! Restez bien là où c’est ! »

Vous évoquez Marx dans votre réflexion sur la Commune 
en particulier et le marxisme politique issu de la Commune. 
Qu’en reste-t-il ?

Alain Badiou. Il en reste beaucoup de choses. Le marxisme, c’est quand même la conviction que l’organisation actuelle du monde est dominée par le capitalisme, que l’apparence démocratique doit être dénoncée au profit d’une analyse des oligarchies de propriétaires, de possédants et de financiers qui dirigent les choses. Tout cela est acquis. Tout le monde est d’accord sur cette partie du marxisme qui est entrée dans la vision commune des choses. Ce qui, par contre, n’y est pas entré du tout, après avoir joué un très grand rôle, c’est le versant politique et idéologique du marxisme, précisément, la vision communiste à la fin des fins, la conviction, non seulement que le monde est comme cela, c’est-à-dire avec le capitalisme, la lutte des classes, le prolétariat, les pauvres et les riches… mais qu’il y a un sens du mouvement, un sens de l’histoire qui est orienté vers le dépassement de tout cela. Cela, c’est, aujourd’hui, absolument contesté et critiqué. Je mets l’accent là-­dessus parce que c’est la partie affaiblie, la partie qu’on déclare morte du marxisme. Au fond, saluer aujourd’hui le Marx grand économiste, grand analyste de la société de son temps, etc., c’est cela qui « ne mange pas de pain ». Par contre, saluer le Marx qui annonce la possibilité et la viabilité d’une hypothèse radicalement différente, d’une organisation sociale entièrement bouleversée, ce n’est pas du tout à la mode.

Vous faites une critique assez 
acerbe de la conception de l’État socialiste, du parti ou de l’État parti. 
La question de l’État, dans 
le marxisme, est une question essentielle.

Alain Badiou. Bien sûr, c’est une question cruciale. Il est évident que la question qui est de savoir quel est le rapport entre État et société civile, la nature de classe de l’État, le pouvoir d’État, tout cela, est très important. Ce que je pense cependant c’est que l’on ne peut pas réduire la question de la politique à la question de la prise du pouvoir d’État. Il y a eu une expérience historique là-dessus, qui a compté, qui a été très importante mais qui a été aussi, par beaucoup d’aspects, très négative, et qui montre que cette question de l’État ne peut pas être substituée à toutes les autres et que ce n’est pas simplement le passage d’une forme d’État à une autre qui est en question mais une question beaucoup plus profonde de réorganisation de la société tout entière qui ne peut pas se faire sous la férule d’un État despotique ou terroriste. Le concept qui est sur le gril, c’est le concept, aujourd’hui, de dictature du prolétariat : c’est le concept d’une phase dictatoriale à travers laquelle on brise le vieux et on crée le nouveau. Cette phase dictatoriale semble avoir dévoré à la fois ses agents, ses acteurs et ses partisans dans une généralisation de l’usage de la violence qui n’a pas été féconde. Je reviens sur cette question de l’État comme une question qui est à nouveau ouverte. Aujourd’hui, les révolutionnaires de tout acabit et de toutes tendances, les protestataires même, n’ont pas sur la question de l’État une vision claire. Il faut commencer un peu avant le problème de l’État, c’est-à-dire, en réalité, à : « Où en sommes-nous de la question de l’organisation ? » D’un point de vue pratique, c’est le point essentiel. Le parti comme organe entièrement ordonné à la prise du pouvoir d’État, que ce soit d’ailleurs le parti qui envisage cela par la violence comme c’était le cas des partis léninistes, ou que ce soit le cas du parti qui l’envisage dans la modalité pacifique et parlementaire : le parti comme machine à prendre le pouvoir ne me semble pas un organisme approprié à l’avenir communiste.

Vous évoquez le retour de cette idée du communisme avec pour symptôme une conférence qui s’est produite à Londres récemment. Mais ne pensez-vous pas que, comme symptôme de ce retour, il y a ce qui se passe, notamment, en Amérique latine ?

Alain Badiou. Oui, bien sûr, je pense qu’il y a quantité d’expériences actuellement en cours. Mais le cœur de la question, ce sont les pays développés parce que ce sont eux qui portent à l’heure actuelle la nature la plus avancée des problèmes. Je légitime tout à fait ces expériences, je les admire et je les soutiens, je suis très heureux qu’elles existent mais je ne pense pas qu’elles puissent être paradigmatiques pour nous. Ce n’est pas un chemin pour nous.

Comment mouiller sa chemise ?

Alain Badiou. On mouille sa chemise en pratiquant tout ce qu’on peut faire à partir de politiques réelles dans la situation où l’on se trouve. Je précise bien que l’idée communiste est sous la condition qu’il y ait une pratique réelle. Le point réel de l’idée communiste, c’est la politique réelle. « Comment se mouiller ? » Eh bien, on se mouille en sachant quel type d’organisation on envisage dans le mouvement actuel contre le gouvernement Sarkozy. Est-ce que l’on voit surgir des formes d’organisation ? J’ai été très intéressé dans ce qui s’est passé récemment avec l’apparition du concept de grève par délégation. Inventer de nouvelles figures d’action et d’organisation, c’est cela « mouiller sa chemise » aujourd’hui. Et c’est être dans le sens du communisme quand on se soucie d’être transversal par rapport aux formes sociales, de ne pas être enfermé dans sa boutique, quand on se soucie d’une égalité pratique, d’une égalité dans l’action avec d’autres gens que d’habitude on ne croise pas, on ne voit pas. « J’y suis. J’y suis toujours » : en effet, on y revient. Ce qui m’a beaucoup frappé en mai 1968, c’étaient les tentatives acharnées et systématiques de liaisons organiques et d’actions communes entre les jeunes ouvriers et les étudiants. C’étaient évidemment cela qui était totalement nouveau. C’était une nouveauté radicale. Cette nouveauté, dans les grèves par délégation, on la retrouve, on la retrouve transformée, rénovée, et donc on peut dire que l’on n’y est toujours.

Mais c’est une nouveauté bien paradoxale. À la question « Que faire ? » ne peut-on répondre : « Unissons-nous ! » Qu’est-ce que vous en pensez ? « Prolétaires de tous les pays unissons-nous ? »

Alain Badiou. Oui, cela serait très bien, vraiment, oui. C’est une excellente idée, il faut s’unir aux ouvriers chinois…

Aux ouvriers chinois, par exemple… Oui, mais ici, en France, « unissons-nous aussi ? »

Alain Badiou. Oui, unissons-nous aussi. Travaillons à organiser des diagonales d’action. On sait très bien, si l’on voit les mouvements de la dernière période, qu’il y a, au fond, quatre ensembles sociaux qui sont susceptibles d’être mobilisés et de s’engager. Il y a les étudiants. Il y a la jeunesse populaire. Il y a ce qu’on peut appeler la grande masse des travailleurs ordinaires : ceux qu’on a vus notamment dans le mouvement récent et puis qu’on avait vus déjà aussi dans le grand mouvement contre les lois Juppé. Le quatrième, c’est ce que j’appelle les prolétaires nouveaux venus, c’est-à-dire les sans-papiers, les gens qui viennent de l’étranger… Ces quatre ensembles, on peut les créditer de luttes, d’interventions, d’actions. Le problème, c’est la jointure. Le problème, c’est que cela reste des univers séparés. La politique communiste, c’est de travailler aux jointures. Cela ne se donne pas par soi-même, ce n’est pas spontané. Chacun de ces groupes peut se manifester ou se déployer sur ses propres forces, mais les jointures, il faut les fabriquer.

Entretien réalisé par 
Jérôme Skalski

Voir les commentaires

Présidentielles: Jean-Luc Mélenchon candidat pour 2012

21 Janvier 2011, 23:19pm

Publié par PCF Villepinte

Politique - le 21 Janvier 2011

 "La décision est prise. On a bien réfléchi et je propose ma candidature à l'élection présidentielle de 2012." C'est en ces termes que Jean-Luc Mélenchon a annoncé ce matin sur les antennes de RMC et BFM-TV sa candidature à la candidature pour mener le Front de gauche (FG) à l'échéance de l'année prochaine.

Le président du Parti de Gauche présentera d'abord ce week-end sa candidature au conseil national de son parti. Une fois adoubé, il sera le troisième à briguer l'investiture du FG, avec les deux députés communistes André Chassaigne et André Gerin.

Au-delà de la coalition PCF-FG-Gauche unitaire, l'euro-député a annoncé vouloir s'adresser "à d'autres", notamment "ceux du NPA" et "rassembler cette autre gauche pour qu'elle figure dignement dans le débat, qu'elle représente une alternative". Il va "ouvrir une liste d'appui" à sa candidature sur son blog où "les gens qui veulent (l')appuyer laissent leur coordonnées". "A mesure qu'on viendra me dire "on est d'accord avec toi ou on veut bien t'aider", eh bien, le mouvement se créera". Indiquant n'avoir pas "pris sa décision tout seul", le nouveau candidat a assuré que le Parti communiste, "évidemment, va avoir sa place qui est éminente", puisque "c'est le plus grand parti de notre coalition". "Je crois qu'on a trouvé la bonne combinaison".

Jean-Luc Mélenchon  a indiqué qu'il mettrait au cœur de sa campagne "une revendication, celle du salaire maximum", le principe étant qu'il ne faut "plus un salaire dans ce pays, dans une entreprise, qui soit vingt fois supérieur pour celui qui est en haut à celui qui est en bas". Il entend aussi  défendre "une planification écologique", "la sortie du traité (européen) de Lisbonne", et "une France paix qui sorte de l'Otan et de l'Afghanistan".

La réaction de Marie-George Buffet 

Voir les commentaires

Chiffres de la délinquance : Les manipulations statistiques ne font pas une politique

21 Janvier 2011, 06:31am

Publié par PCF Villepinte

A l’occasion d’une interview reprise par lefigaro.fr, le Ministre de l’Intérieur pavoise en annonçant une baisse de 2% de la délinquance. Alors qu'á de l’avis de tous, la détérioration est certaine, Brice Hortefeux avance un bilan flatteur de sa politique de lutte contre la délinquance.

En réalité, le Ministre de l’Intérieur doit être le seul à y croire. Il finit d’ailleurs par reconnaître du bout des lèvres une hausse des cambriolages et des violences aux personnes pour aussitôt fuir ses responsabilités en affirmant qu’elles sont le « point noir de toute société développée ». Plus préoccupant, M. Hortefeux confirme les suppressions de postes de policiers et de gendarmes pour les années à venir, ce qui ne manquera pas d’aggraver encore la situation. 

On regrette qu’il manque à ce bilan les condamnations de Brice Hortefeux en 2010 pour propos racistes et atteinte à la présomption d’innocence : la délinquance est partout. Quant aux quartiers dans lesquels la police ne s’aventure plus qu’à reculons, on se demande de toute façon comment ils sont pris en compte. Dans quel monde vit le ministre ? Un monde merveilleux, probablement.Ian Brossat, responsable des questions de sécurité au PCF

 

Voir les commentaires

Front de gauche / Plantu : « l'amalgame ne grandit pas l'auteur du trait »

21 Janvier 2011, 06:28am

Publié par PCF Villepinte

L'Express a publié cette semaine un dessin de Jean Plantu qui est une caricature inadmissible du Front de gauche, renvoyé dos à dos avec le Front national. Représentant Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon côte à côte en leaders adeptes du « Tous pourris », ce dessin assimile le Front de gauche à un néo-populisme complice de celui de l'extrême droite. C'est scandaleux! S'il est permis de tout dire en démocratie, je voudrais dire à quel point je juge le procédé dégradant. L'amalgame humiliant fait entre Jean-Luc Mélenchon dont l'engagement contre l'extrême-droite est incontestable, et l'héritière du trône du FN ne grandit pas l'auteur du trait. Que Plantu ne soit pas adepte du Front de Gauche, de ses idées comme il l'a laissé entendre ce matin sur France Info est son droit le plus strict.  Je souhaiterais juste qu'il nous combatte avec plus de dignité. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

Voir les commentaires

Tunisie: Une vidéo "Ben Ali aussi"

21 Janvier 2011, 06:21am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Les jeunes s’enlisent dans le travail précaire

20 Janvier 2011, 06:12am

Publié par PCF Villepinte

Social-Eco - le 18 Janvier 2011

Economie Des clés pour comprendre

 

Précarité, sous-emploi, mobilité accrue, chômage… les jeunes de moins de 25 ans subissent la mutation du marché du travail, révèle une étude publiée récemment par l’Insee.

Le portrait du marché du travail de l’année 2009, publié le 13 janvier dernier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), montre à quel point les bouleversements qui s’opèrent sur le marché du travail enferment les jeunes salariés dans la précarité.

Premier constat : quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, les jeunes occupent des postes de travail moins stables (que la moyenne). L’Insee relève que la moitié des salariés embauchés en CDD, stage ou apprentissage ont moins de 29 ans. Parmi les moins de 25 ans, la part de ces contrats est de 49,7 %, alors que pour l’ensemble des salariés, ils ne représentent que 12,6 %.

Cette précarisation est conditionnée par le secteur d’activité dans lequel les jeunes travaillent. Ainsi, ils se trouvent plus souvent dans la construction qui emploie plus d’un jeune sur dix, contre un senior sur vingt. Dans ce secteur, le turnover reste soutenu : « 11,4 % des personnes ayant un emploi travaillent dans leur entreprise depuis moins d’un an », précise l’Insee. Il en va de même dans le tertiaire où l’instabilité est forte. Où encore dans les activités de commerce, de la réparation d’automobiles et de motocycles, qui concentrent 20 % des jeunes salariés. Ils sont proportionnellement trois fois plus nombreux que ceux de « 50 ans et plus » dans l’hébergement et la restauration : 8 % des jeunes y travaillent, contre 3 % des seniors. Dans cette branche du secteur tertiaire, 21 % des emplois sont occupés par des personnes ayant moins d’un an d’ancienneté. À l’inverse, les jeunes sont moins nombreux dans le secteur public ou dans l’industrie où l’emploi est plus stable.

Par ailleurs, les jeunes salariés sont nombreux en situation de sous-emploi. Selon les classes d’âge, le taux de sous-emploi passe de 10,1 % pour les moins de 25 ans contre 4,8 % chez les 50 ans et plus. Ce taux varie nettement selon la catégorie socioprofessionnelle. Il est ainsi plus élevé parmi les employés (10,3 %) et les ouvriers (5,2 %) que parmi les cadres (2 %). Le sous-emploi sévit donc presque exclusivement dans le tertiaire. De fait, le poids de ce secteur dans le marché de l’emploi augmente l’insécurité professionnelle chez les salariés, particulièrement les moins qualifiés, donc les plus jeunes. Au final, la photographie du marché du travail en 2009 confirme le développement et l’accélération de la progression des travailleurs pau­vres.

Clotilde Mathieu

Voir les commentaires

Médiator : le PCF veut la vérité

20 Janvier 2011, 06:08am

Publié par PCF Villepinte

 Dés 2009, un rapport commandité par Jacques Servier confirmait les liens entre le benfluorex – le principe actif du Médiator – et les atteintes aux valves cardiaques des patients. Pourtant le laboratoire n'a pas fait retirer le médicament du marché. Circonstance aggravante, ces jours-ci, l'industriel pharmaceutique cherche à minimiser le nombre de cas mortels. Si les récents propos outrageux de Jacques Servier certifient que le Mediator n'a fait « que 3 morts », ils sont mensongers et méprisants à l'égard des victimes et de leur famille.

Face à l'attitude insultante du laboratoire à l’origine de ce scandale, le PCF exige la vérité sur les conséquences du Mediator. Les processus de décision en matière de santé publique, doivent être mises hors de la zone d'influence des grandes firmes pharmaceutiques. L'industrie pharmaceutique ne peut plus être laissé sans garde fou réellement indépendant des pouvoirs de l'argent. Le PCF propose un pôle public du médicament et de la recherche indépendant financièrement des sociétés pharmaceutiques et placé sous le contrôle démocratique des scientifiques, des représentants de salariés et des usagers.


 bataille des élus pour la vérité

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 > >>