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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

emploi

Social et Économie

29 Mai 2024, 08:01am

Publié par PCF Villepinte

Matignon a présenté ce dimanche de nouvelles mesures visant à restreindre l’accès à l’indemnisation des privés d’emploi : ce sont les plus vulnérables qui, encore une fois, risquent de trinquer.

L’Humanité le 27 mai 2024 à 10:27

Cyprien Boganda

Des membres du collectif des travailleurs précaires invisibles, militant contre la précarisation du travail par les réformes de France Travail (anciennement Pôle Emploi), de l’assurance chômage et du RSA, à Toulouse, le 1er mai 2024.
© Antoine Berlioz / Hans Lucas

Combien y en a-t-il eu, déjà ? Quatre ? Cinq ? Six ? Philippe* et Mathieu* ont perdu le compte, noyés sous l’avalanche des réformes de l’assurance chômage enchaînées par Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir, avec une constance qui confine à l’acharnement.

Le nouveau tour de vis qui se profile partage cette caractéristique avec les précédents : il les prend pour cible tous les deux, et avec eux des centaines de milliers d’autres travailleurs précaires. 

« C’est devenu une habitude, grimace Philippe, 59 ans, avec une ironie un peu lasse. J’ai été frappé par toutes les réformes menées par Macron depuis 2021 ! Après tout, il est vrai que je coûte un “pognon de dingue” aux contribuables : il faut donc me retirer mes sous, pour que je travaille. »

Inscrit à France Travail (ex-Pôle emploi) depuis 2006, Philippe alterne missions ultracourtes et périodes de chômage. Depuis le début de sa carrière, il estime avoir signé la bagatelle de 3 000 contrats de travail. 

« Je prends tout ce que je trouve, explique-t-il. En ce moment, je suis payé par les supermarchés pour poser de la publicité sur les lieux de vente : par exemple, de petits présentoirs en forme de bateau pour mettre en avant les produits de la mer… Avant ça, je faisais de l’animation commerciale, pour essayer de vendre aux clients les téléviseurs dernier cri. »

Les périodes de travail discontinues toujours plus pénalisées

Refonte du mode de calcul de l’allocation-chômage (octobre 2021), restriction de l’accès à l’indemnisation (décembre 2021), raccourcissement de la durée d’indemnisation (février 2023)… : l’exécutif a joué sur tous les leviers, pénalisant Philippe à chaque fois.

La réforme entrée en vigueur en octobre 2021 visait ainsi à revoir à la baisse le montant de l’allocation, en modifiant le mode de calcul du salaire de référence, sur lequel se base l’indemnisation : dorénavant, le montant dépend de l’intensité de travail pendant la durée précédant l’ouverture des droits.

Autrement dit, les personnes ayant des périodes de travail discontinues sont moins indemnisées car les périodes non travaillées sont prises en compte pour le calcul. Plus d’1,1 million de personnes ont été frappées, principalement des intérimaires et des salariés enchaînant les CDD.

En moyenne, les salariés arrivant à France Travail après un CDD, comme Philippe, ont vu leur indemnité fondre de 10 %, par rapport à l’ancien système. « Je suis tombé à 460 euros d’indemnités, se souvient le quinquagénaire.

Être précaire, c’est être incapable de savoir de quoi demain sera fait. Je me suis mis en colocation avec une dame qui touche une petite retraite. On partage les frais, on fait gaffe à tout quand on fait les courses, on fait notre propre confiture… On survit, quoi. »

« Comment vais-je faire si le nombre d’heures nécessaire augmente demain ? »

La prochaine réforme risque d’allonger la durée de travail nécessaire pour pouvoir prétendre aux indemnités chômage. Avant l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, cette dernière s’élevait à quatre mois de travail au cours des vingt-huit derniers mois. Puis elle a été relevée, en décembre 2021, à six mois au cours des 24 derniers mois. Une nouvelle hausse serait probablement fatale à Mathieu, 38 ans, berger de son état.

Le quadra est arrivé dans ce secteur à la suite d’une reconversion professionnelle, après la perte de son emploi chez un distributeur de presse, en 2020. « J’étais peu qualifié, je me suis dit que travailler au grand air entouré d’animaux pouvait me plaire », résume-t-il.

Basé dans le Morvan, Mathieu fait paître ses brebis dans un décor de carte postale, mais la splendeur du paysage ne fait pas oublier la dureté des conditions de travail, pas plus qu’elle n’éloigne le spectre de la pauvreté, que la prochaine réforme fait planer plus que jamais.

Travailleur saisonnier (ses saisons durent de juin à octobre), Mathieu pointe souvent à France Travail. « Jusqu’à présent, nous avions besoin de bosser 910 heures (soit six mois de travail), pour toucher notre indemnisation, précise-t-il. C’est difficile, mais j’y arrive. Comment vais-je faire si le nombre d’heures nécessaire augmente demain ? La plupart des bergers que je connais me disent que ça va devenir extrêmement compliqué de vivre de ce travail… »

En octobre, quand il aura terminé sa saison, Mathieu craint de se retrouver sans rien, ayant épuisé ses droits au chômage. « La situation sera très simple, synthétise le berger : ou bien je retrouve quelques mois de boulot dans une ferme du Morvan. Ou bien je bascule au RSA. »

Emmanuel Macron a juré d’atteindre le « plein-emploi » en 2027, quitte à faire diminuer artificiellement le nombre d’inscrits à France Travail. Pour Philippe, Mathieu, et des centaines de milliers d’autres, cette ambition a un coût social exorbitant…

* Les prénoms ont été modifiés.

 

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Emploi L'expression « villages Potemkine » désigne un trompe-l'œil à des fins de propagande

25 Mai 2024, 09:45am

Publié par PCF Villepinte

Création d’emploi : le PCF dévoile le village Potemkine d’Emmanuel Macron

Publié le 22 mai 2024

Sur l’emploi, c’est un véritable village Potemkine que le président de la République tente de construire ces derniers mois, à grands coups de mensonges, de dissimulations et de petits arrangements avec les chiffres. Et la nouvelle réforme de l'assurance chômage qui réduit encore les droits des privé·es d'emploi va encore aggraver la situation du pays.

Derrière l’autosatisfecit permanent et les éléments de langage qui vantent la réindustrialisation de la France et mettent en avant les créations nettes d’emplois, se cache une réalité bien différente pour le monde du travail dans notre pays.

A l’heure où la CGT vient de rendre publique une Liste noire de 126 entreprises où, depuis septembre 2023, les plans de licenciements, les suppressions d’emplois et les menaces de fermetures concernent directement 32 660 emplois, dont près de la moitié pour le seul secteur industriel, le PCF dévoile les 3 mystifications d’Emmanuel Macron.

Les trois mystifications du discours présidentiel

Mystification N°1 :

Le Président de la République annonce 2 millions d'emplois supplémentaires par rapport à avant la pandémie.
En fait, d'après l'Insee, ce sont 1,2 million d'emplois qui ont été créés.
En effet, le Président de la République compare au 1er trimestre 2020, c'est à dire mars 2020 (puisque l'emploi est compté en fin de période), moment de confinement, où l'emploi avait déjà reculé de 700.000. Il choisit donc de prendre pour référence un niveau exceptionnellement bas, alors qu'il faut comparer au 4ème trimestre de 2019.

Mystification N°2 :

90.000 emplois ont bien été créés dans l'industrie mais ils ne représentent que 7,5% des 1,2 million d’emplois créés, c'est-à-dire moins que la part de l'industrie dans l'emploi total de notre pays.
On est donc passé de 12,4% des emplois dans l'industrie avant pandémie à 12,1 % à présent ! La part de l’industrie dans l’emploi en France continue donc de diminuer.

Mystification N°3 :

Sur les 1 200 000 emplois supplémentaires, par rapport à fin 2019, on compte 528 000 apprenti·es supplémentaires.

Or, ces derniers ne sont pas des emplois à plein temps : il faudrait au moins, ne compter qu'un mi-temps, voire moins.

 

➡️ Le PCF propose d'engager une nouvelle industrialisation

La France comptait, en 1975, 5 millions d’emplois industriels produisant 25% de la valeur ajoutée. Ils ne sont aujourd’hui plus que 2,8 millions et produisent 10% de la valeur ajoutée. La France, victime de ce long déclin organisé, émarge désormais aux toutes dernières places du peloton européen quand d’autres pays comme l’Allemagne ou l’Italie ont bien mieux « résisté ». Il est temps de mettre un terme à cette saignée industrielle !

Le PCF, ses élu·es, ses militant·es, seront de tous les combats, avec les organisations syndicales et les forces politiques disponibles pour défendre les emplois et les sites industriels, pour faire face aux enjeux de la transition écologique, en relocalisant les productions au plus proche des besoins, et en créant les productions nouvelles que la crise climatique impose.

Dans cet esprit, Léon Deffontaines, tête de liste de la « Gauche unie pour le monde du travail », participera  aux États généraux pour l’industrie et l’environnement organisés le 28 Mai par la CGT.

Dans les rassemblements syndicaux, sur les piquets de grève, au parlement national et demain au parlement européen, les communistes feront entendre leurs propositions.

➡️ Nous demandons des comptes au pouvoir Macron qui prétend inverser la tendance en termes d’emploi en attirant des investissements étrangers sans tenir compte de la nature des emplois détruits et des emplois créés. Datas Centers et entrepôts logistiques ne compensent pas les emplois industriels détruits si structurants pour nos territoires.
➡️ Nous demandons des comptes aux grands groupes français dont 62% des emplois se trouveraient à l’étranger, contre seulement 38% chez les Allemands et 28% chez les Italiens.
➡️ Nous demandons des comptes aux institutions européennes qui ont favorisé la concurrence à l’intérieur de l’Europe et contribué ainsi aux délocalisations en France.
 
Nous pouvons relever le défi d’une nouvelle industrialisation :

En sortant du marché européen de l’électricité qui fait peser sur les entreprises des coûts exorbitants quand le pays produit de l’électricité à bas coût,

En investissant massivement dans les infrastructures énergétiques, ferroviaires, portuaires pour favoriser l’industrie et l’inscrire dans la transition écologique,

En ouvrant des droits nouveaux pour les travailleur·ses leur permettant d’être informé·es en amont et de pouvoir s’opposer avec un droit de veto aux choix mettant en cause leurs emplois et outils de production, en les associant à la conditionnalité, au suivi et aux contrôles des aides publiques accordées aux entreprises,

En créant les conditions d’une sécurité d’emploi et de formation,

En lançant des pré-recrutements massifs dans la santé, l'enseignement, le fret ferroviaire,

En définissant les filières stratégiques d’avenir et souveraines utiles à la nation pour y déployer des plans de formation massifs (filière ferroviaire, filière nucléaire, filière pharmaceutique, filière de la rénovation énergétique, intelligence artificielle..),

En mobilisant les banques, et tout particulièrement la BCE, pour financer cela !

Voilà la nécessité. Voilà l'urgence ! Rompre avec la finance et développer les capacités et les salaires des femmes et des hommes, en France et en Europe.

Parti communiste français
Le 22 mai 2024

 

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Emploi

21 Décembre 2022, 12:41pm

Publié par PCF Villepinte

Plus de 225000 licenciements

dans le numérique

 Les géants des nouvelles technologies ont renvoyé des milliers de salariés ou projettent de le faire. Si ces plans «sociaux» peuvent être qualifiés de boursiers, ils relèvent de secteurs en faillite ou en pleine restructuration.

L'Humanité Mercredi 21 Décembre 2022

Pierric Marissal

Infographie Humanité

Dix mille suppressions d’emplois dans le monde chez Google comme chez HP. Si les dernières annonces de coupes claires dans les effectifs sont le fait de ces deux géants états-uniens, plusieurs centaines d’entreprises des nouvelles technologies, de la petite start-up aux plus grosses valorisations boursières au monde, licencient à tour de bras avec souvent pour objectif de diminuer leur masse salariale de 10 à 15 %.

Depuis cet été, le site collaboratif True up, recense environ 200 plans sociaux par mois dans le secteur. Dans le même temps, le nombre d’offres d’emploi dans les nouvelles technologies a chuté de 55 %. Signe qui ne trompe pas, selon une enquête réalisée cet été par le réseau social professionnel Blind, seuls 9 % des salariés du secteur sont confiants dans l’avenir de leur emploi.

La fin de l’argent facile

La statistique impressionne: plus de 225000 licenciements ont eu lieu dans les nouvelles technologies ces derniers mois. Et encore, cette hémorragie salariale est clairement sous-estimée puisquelle ne repose que sur du déclaratif. Les plus gros plans de suppressions demplois ­relèvent d’un rééquilibrage économique, selon les interprétations les plus optimistes. Des entreprises comme Amazon ou Microsoft, par exemple, avaient embauché durant la pandémie pour répondre aux demandes des travailleurs et consommateurs confinés, ce qui leur avait permis de réaliser des bénéfices historiques. Cette demande ayant baissé, ces groupes n’ont pas perdu de temps pour licencier.

Cette tendance baissière touche aussi les start-up, qui voient se tarir les sources d’argent facile, notamment du fait de la hausse des taux d’intérêt. Elles peinent à se financer directement auprès des banques, comme auprès des fonds de capital-risque. Selon un calcul récent des Échos, l’ensemble des start-up européennes a perdu 400 milliards d’euros de valorisation ces derniers mois, passant de 3100 milliards fin 2021 à 2700 milliards de capitalisation cumulée.

Une pression inédite des actionnaires

Le vent a commencé à tourner fin juillet, depuis Menlo Park, en Californie, siège de Facebook. Pour la première fois, le réseau social perdait des abonnés et voyait ses revenus diminuer légèrement. Les bénéfices nets du groupe demeurent pourtant très confortables (plus de 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre) et le groupe reste une machine ultra-rentable à distribuer de la publicité et à capter l’attention. Mais la foi en la croissance infinie des groupes du numérique a pris fin. Et avec elle s’est évanouie la croyance selon laquelle chaque dollar investi dans une action d’entreprise du secteur amènerait automatiquement des investisseurs à y mettre le double, quelques mois plus tard.

Les actionnaires, jusqu’ici très coulants avec les entreprises des nouvelles technologies, ont retrouvé leur comportement carnassier traditionnel, demandant plus de «rationalité». Ce qui s’est immédiatement traduit par des vagues de licenciements, en moyenne aux alentours de 10 % des effectifs. De manière inédite, l’un des actionnaires de Google, TCI Fund Management, a enjoint à la firme de «prendre des mesures énergiques» pour réduire les coûts et améliorer ses marges bénéficiaires.

Estimant que Google «devrait être 20 % plus efficace», le fonds a déploré que le groupe ait doublé ses effectifs en cinq ans et ait laissé filer les montants des plus hauts salaires de l’entreprise. Selon l’actionnaire, cette inflation salariale serait responsable de l’érosion de 27 % des bénéfices sur un an – qui restent tout de même de 14 milliards de dollars au troisième trimestre 2022 –, donc de la baisse à prévoir des dividendes. Sous la pression, Google s’est engagé à supprimer 10000 postes dès janvier 2023.

Ces plans sociaux ont pour but de faire remonter la valeur de l’action. Sur un an, les seuls Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont perdu 1500 milliards de dollars de capitalisation en Bourse. Le titre Alphabet (Google) a plongé de 34 %, l’action Amazon de 44 %, Microsoft de 28 % et le titre Meta (Facebook, WhatsApp, Instagram) a perdu 66,6 %. Apple est le seul à limiter la casse (0,19 %). Les 10000 suppressions de postes chez Amazon, Tesla comme chez Google, les 11000 chez Meta sont avant tout des licenciements boursiers.

Le quick commerce en pleine concentration

Autre conséquence de la pandémie, le monde du quick commerce, ces plateformes qui promettent des livraisons d’épicerie en temps record, est en pleine restructuration. À la suite des déconfinements, le chiffre d’affaires du secteur est en berne. En 2021, pourtant, l’argent coulait à flots.

L’allemand Gorillas bouclait sa troisième levée de fonds, récupérant près de un milliard de dollars. La start-up turque Getir accumulait 800 millions pour s’étendre en Europe, la britannique Flink 750 millions, et l’états-unienne Gopuff rassemblait 1,5 milliard afin d’assurer son expansion. Or, ce secteur n’a même pas atteint les 150 millions de dollars de chiffre d’affaires dans le monde en 2021. Ses espoirs de voir le marché doubler en 2022 ont fini de s’effondrer cet été.

Zapp, KOL ou Yango Deli ont fermé boutique dans l’Hexagone. Le petit français Cajoo s’est fait manger par Flink et, il y a juste une semaine, Gorillas, qui avait racheté Frichti, s’est fait croquer par Getir pour un prix encore inconnu. Alors que plus d’une dizaine d’acteurs s’étaient installés ou projetaient de le faire en France, il y a un an, ils ne sont plus que deux aujourd’hui.

Cette concentration ne se fait pas sans casse sociale. Getir a supprimé 4500 emplois dans le monde; Gopuff, plus de 2000 Il ne sagit là que de plans annoncés. Rien quen France, Getir et Gorillas ont mis fin à près de 800 contrats chacun à partir de mai, via des ruptures de périodes d’essai, des ruptures conventionnelles arrachées ou des licenciements pour faute aux motifs parfois étonnants.

Le quick commerce n’est pas au bout de ses peines. Les investisseurs se montrent plus frileux et les municipalités de moins en moins accueillantes avec cette activité qui transforme des commerces urbains en entrepôts. Le patron de Getir a déjà laissé entendre que de nouvelles coupes sont à prévoir comme à Paris, Amsterdam ou Londres, pour supprimer les «doublons», dans ladministratif comme dans les entrepôts, à la suite des rachats. La tendance est de plus en plus à la sous-traitance: Gorillas a commencé à externaliser des livraisons aux autoentrepreneurs de Stuart et Getir a passé un accord au niveau européen avec Just Eat.

L’explosion de la bulle des cryptomonnaies

S’il y a un secteur dans les nouvelles technologies dont la crise ressemble à l’éclatement d’une bulle spéculative, c’est bien celui des cryptomonnaies. En matière d’emploi, la crise est moins facilement identifiable car, à part le plan de licenciements chez Coinbase (1100 personnes), les structures sont plus modestes. Mais beaucoup ont fait faillite cette année.

Le prêteur dactifs numériques (qui pesait 3 milliards) BlockFi a mis la clé sous la porte, dans le sillage de la grande plateforme de change FTX. Auparavant, le fonds spéculatif en cryptomonnaies Three Arrows Capital, avait disparu avec ses 42 milliards de dollars d’encours. Voyager et le réseau Celsius, des créanciers de cryptomonnaie, ont eux aussi été emportés par les défauts de paiements en chaîne.

À chaque banqueroute, des milliards de dollars spéculés partent en fumée et des centaines de salariés sont licenciés. Ces faillites ont entraîné aussi des remous dans la Fintech, ces start-up dédiées aux technologies financières. Klarna, qui propose des solutions de paiement en ligne, a supprimé 700 postes, le courtier financier Robinhood 300…

Seuls les services de prêt hypothécaire en ligne se portent comme un charme. Les entreprises spécialisées dans le métavers, qui vendent des services, NFT ou autres propriétés immobilières virtuelles adossées aux cryptomonnaies, commencent aussi logiquement à tanguer. Sandbox, l’un des pionniers du secteur, vient ainsi de licencier 80 % de ses effectifs aux États-Unis.

La crise des cryptomonnaies a une autre répercussion sur l’emploi, même s’il est le plus souvent informel, celui des «mineurs», ces travailleurs dont lactivité consiste à vérifier lintégrité de la chaîne des blocs (la blockchain) qui constitue la cryptomonnaie. Avec la hausse des prix de l’énergie, il faut désormais consommer pour 17000 dollars d’électricité pour générer un bitcoin, soit bientôt davantage que la valeur de la monnaie au cours actuel!

Sans parler de linvestissement préalable en matériel informatique puissant. Résultat, les «mineurs» de cryptomonnaies se retrouvent eux aussi sur la paille. Lactivité est dailleurs tellement écologiquement aberrante que plusieurs pays, dont les membres de lUnion européenne et les États-Unis, envisagent de l’interdire, dans le sillage de la Chine.

 

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General Electric : l'emploi et la production sacrifiés sur l'autel de l'optimisation et de l'évasion fiscale

1 Juin 2022, 09:36am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 31/05/2022 par PCF

Après le fiasco industriel de 2015, avec la vente de la branche énergie d'Alstom à General Electric, après la saignée sociale avec la suppression de 5000 emplois, voilà la troisième facette de la gestion de la direction du groupe General Electric : l'évasion fiscale massive, via la Suisse et le Delaware. C'est ce que révèle, ce 29 mai 2022, une enquête de Disclose, association indépendante de journalistes.

Leur enquête démontre que le groupe aurait dissimulé les bénéfices liés à la vente de turbines à gaz produites à Belfort, où 1.500 emplois ont été supprimés, pour que ce produit échappe au fisc français. Plus de 800 millions d'euros auraient ainsi disparu des caisses de GEEPF, l'antenne de GE en France, entre 2015 et 2020, représentant un manque à gagner de 150 à 300 millions d'euros pour les comptes publics. Des filiales installées en Suisse et au Delaware auraient permis la mise en œuvre de ce dispositif d'optimisation fiscale.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, avait alerté dès 2019 le gouvernement sur ces pratiques comptables scandaleuses, autant pour les comptes publics de la France que pour les salariés, les territoires et l'ensemble de la filière. Pourtant, rien n'a été entrepris par Bercy pour mettre un terme sur ce détournement des richesses créées par les travailleurs en France.

Dans ces conditions, le Parti Communiste Français exige la mise en œuvre immédiate d'une véritable politique de lutte contre l'évasion fiscale, essentiellement organisée par les grands groupes, et de conditionner toutes les aides publiques à des politiques vertueuses de la part des entreprises, en matière d'emploi, de salaires, de formation mais aussi de pratiques comptables. Il propose par ailleurs de donner aux salariés, à leurs organisations syndicales de nouveaux pouvoirs d'intervention dans la gestion des entreprises.

Il faut enfin se donner les moyens de mettre au pas cette finance, qui dispose de trop de pouvoirs pour prospérer et se gaver contre l'emploi, les salaires, contre le développement de filières industrielles stratégiques et contre les territoires.

 

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DÉCRYPTAGE RSA : à droite, travail forcé ; à gauche, pied à l’étrier

5 Avril 2022, 06:14am

Publié par PCF Villepinte

Enjeu de campagne Alors que le gouvernement et la droite foncent tête baissée pour conditionner le revenu de solidarité active à des heures d’activité ou de bénévolat, les allocataires, premiers concernés, rappellent que ce dispositif souffre déjà de nombreuses insuffisances.

Cécile Rousseau L'Humanité

Publié le Mardi 5 Avril 2022

Sept ans après leur entrée au RSA, seuls 34 % des bénéficiaires ont décroché un job. Nicolas Guyonnet/hanslucas/AFP

 

«Je ne suis pas pour l’esclavagisme !» a lancé Emmanuel Macron. Après le tollé provoqué par son intention, s’il est réélu, de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à 15 ou 20 heures de bénévolat par semaine, le candidat à la présidentielle s’est senti obligé de préciser que si ces heures «sont un travail», elles devraient être «rémunérées au Smic». La ministre du Travail Élisabeth Borne est arrivée à la rescousse en précisant que ces contreparties seraient «des formations ou des immersions en entreprise». Si l’exécutif tente de se démarquer de la proposition de Valérie Pécresse, prônant une activité de 15 heures par semaine au service de la collectivité, la logique de culpabilisation des allocataires et de mise au travail forcé est la même.

Pour Guillaume Allègre, économiste à l’OFCE, cette mesure est absurde:

 «Poser une conditionnalité en termes dinsertion professionnelle est stigmatisant pour les plus pauvres. Selon plusieurs études, la conditionnalité sous peine de sanction a deux conséquences possibles: une sortie vers le bas, avec moins de recours à la prestation, et une sortie vers le haut, vers un travail plus précaire que celui que lon aurait trouvé si on avait un peu attendu.

Cela pourrait générer des trappes à emplois précaires. En revanche, on sait que si les personnes sont volontaires pour entrer dans un dispositif, comme c’est le cas pour les contrats d’engagement jeunes, cela peut produire des effets.» Selon Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT chômeurs, cette annonce du locataire de l’Élysée pourrait aussi viser «à recaser les personnes jugées les moins employables par les entreprises. Comme celles-ci refusent dembaucher, on impose donc du bénévolat aux allocataires».

Au-delà des discours électoralistes droitiers, le dispositif né en 2008, devenu un véritable filet de sécurité pour 1,9 million de foyers, est perfectible. Un rapport de la Cour des comptes, paru en janvier dernier, pointait ses faiblesses, comme le non-recours qui concerne un tiers des bénéficiaires potentiels, mais aussi une réduction limitée de la grande pauvreté, un accompagnement insuffisant et une insertion professionnelle difficile.

1. Une protection limitée contre la pauvreté

Sans discontinuer depuis 2010, 65 % des bénéficiaires vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit une part quatre fois plus élevée que la population générale, selon la Cour des comptes, qui note que le revenu protège toutefois contre la très grande pauvreté. Insuffisant pour vivre décemment, le RSA incite à la reprise rapide d’un emploi. S’il est versé sous condition des revenus du foyer, obtenir ou conserver l’allocation relève parfois du parcours du combattant.

Domiciliée dans les Landes, Sophie (1), 47 ans, en invalidité à 80 % à cause d’une polyarthrite rhumatoïde, ne comprend toujours pas dans quel engrenage elle a mis le doigt. Au chômage, son mari fait une demande de RSA. «Le département ma alors demandé de me remettre au travail. Une assistante sociale m’a même traitée de fainéante! On ma envoyé une offre pour bosser dans un Ehpad alors que je ne peux pas rester debout», dénonce-t-elle. Les coups de pression et les galères s’enchaînent.

Parce que son compagnon a touché 70 euros de droits d’auteur en omettant de les déclarer, le RSA est suspendu trois mois. En retour, 2300 euros de remboursement leur sont exigés. Sans attendre, Sophie est aussi convoquée devant la commission disciplinaire du département, financeur du RSA. Lallocation est suspendue une nouvelle fois car elle n’a pas trouvé de travail. À deux sur sa pension d’invalidité de 440 euros avec 600 euros de loyer, Sophie se sent plonger: «On croule sous les dettes. Je mattends bientôt aux coupures d’électricité. Mon compagnon cherche un job activement mais c’est le désert! On avance au jour le jour.»

2. Un suivi défaillant des allocataires

C’est l’autre maillon faible du RSA. 40 % des bénéficiaires ne disposent pas d’un contrat d’accompagnement, censé être obligatoire pour formaliser les engagements entre l’État et la personne. Comme le pointent les sages de la rue Cambon, lorsqu’il existe, celui-ci est «souvent inadapté aux difficultés spécifiques des allocataires». Les RSistes suivis par Pôle emploi bénéficient ainsi de moins d’une prestation par an, de type atelier ou formation.

Même constat pour ceux pris en charge par les départements. Au final, 18 % des allocataires ne sont pas du tout orientés vers un organisme de suivi. Comme l’observe Guillaume Allègre, «laccompagnement peut être positif si les gens sont intéressés par ce quon leur propose, quand on leur apporte un soutien réel en termes de formation mais aussi de santé, par exemple».

Au RSA depuis 2004, Joëlle, ancienne commerçante, ne sait plus en quelle langue exprimer ses besoins auprès de Pôle emploi et du conseil départemental. Depuis 2017, cette quinquagénaire basée à 35 kilomètres de Châteauroux (Indre) et touchant 497 euros d’allocation n’a plus de véhicule.

Coincée, elle ne peut répondre aux offres ponctuelles de distribution d’annuaires ou de plis électoraux comme cela a été le cas pendant des années. «Jai remué ciel et terre pour trouver des financements afin d’acheter une voiture. On me refuse l’accès à un microcrédit social parce qu’il ne me restait rien à la fin du mois, soupire Joëlle, dont l’absurdité de la situation n’a pas de limites. Pôle emploi m’a dit que je pourrais louer un deux-roues quand j’aurai une promesse d’embauche. Je tourne en rond comme ça depuis cinq ans.»

Alors que son accompagnement individuel est quasi inexistant et jamais réalisé par le même conseiller, Joëlle a en revanche été rappelée à l’ordre pour respecter ses devoirs. Contrôlée à l’automne 2021, son allocation a été suspendue quelques mois pour insuffisance d’actes de recherche d’emploi. Sourde à ses difficultés, l’ex-ANPE lui a proposé, la semaine passée, d’intégrer Parcours emploi compétences, chose qu’elle ne peut toujours pas accepter faute de… moyen de transport.

3. Une insertion au compte-gouttes

Selon la Cour des comptes, l’accès à l’emploi reste plus difficile pour les allocataires. Le taux de retour vers un travail (3,9 % par mois en 2019) est bien inférieur à celui de la moyenne des chômeurs (8,2 %) et les reprises sont en général plus précaires. Ainsi, sept ans après l’entrée au RSA, seuls 34 % ne sont plus bénéficiaires et ont un job (stable pour un tiers d’entre eux). «Si le système ne fonctionne pas, c’est aussi parce qu’il n’y a pas assez d’emplois, souligne Guillaume Allègre, de l’OFCE. Le taux de chômage reste élevé, autour de 7 %. Sans compter que les personnes les moins qualifiées voient les postes leur passer sous le nez au profit des plus qualifiées.»

Karim, 43 ans, au RSA depuis 2011, affiche un beau CV et un diplôme d’école de commerce. Spécialisé dans les métiers de l’emploi et de la formation, il a pourtant passé la plupart de son temps sans contrat, ces dix dernières années. «Mon problème principal est que les entreprises ne veulent pas recruter des demandeurs demploi de longue durée, assure-t-il.

 À cette discrimination d’inemployabilité s’ajoute celle liée aux origines. Lors de mes recherches, on m’a demandé de changer plusieurs fois de prénom. Le gouvernement devrait envisager de mettre la pression sur les sociétés, plutôt que de vouloir nous asservir avec du bénévolat obligatoire.» Hyperactif dans sa quête de travail, postulant tous azimuts, il voit aussi la gestion de son quotidien occuper une place importante de son temps: «Il faut faire un choix entre manger et se loger ! tranche Karim.

 Je vais déjeuner tous les midis chez mes parents pour m’alimenter. On se casse la tête sur la flambée des prix au quotidien. On somatise sur sa propre précarité quand toute la société nous renvoie une image de lâche. Le RSA ne m’aide pas à m’insérer mais à survivre. Ma dignité, c’est de tenter de résister au rouleau compresseur.»

4. Quelles solutions pour plus d’efficacité?

La Cour des comptes préconise l’augmentation de la couverture de la population cible, l’application des droits et des devoirs réciproques, ainsi qu’une responsabilisation accrue des départements et une réforme du financement. De son côté, Guillaume Allègre estime nécessaire le relèvement du niveau de l’allocation. 

«Si les transferts sociaux sont élevés en France, les minima sociaux sont, eux, dans la moyenne européenne, rappelle-t-il. Pour réduire le non-recours, il faudrait aussi simplifier le formulaire. Le RSA devrait également être ouvert aux moins de 25 ans.» Les candidats de gauche à la présidentielle, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon ou encore Anne Hidalgo, proposent justement, sous différentes modalités, une extension aux jeunes. «Mais, tant qu’il n’y a pas de plein-emploi, nous serons dans le partage de la misère», conclut l’économiste.

(1) Le prénom a été changé.

 

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Ce que cachent les chiffres du chômage

9 Février 2022, 07:59am

Publié par PCF Villepinte

Emploi Peut-on se réjouir de l’impressionnante baisse du nombre d’inscrits à Pôle emploi en 2021? Le gouvernement senorgueillit de ce bilan. Mais ce recul masque dautres réalités moins reluisantes. 

L'Humanité Publié le Mercredi 9 Février 2022 Marie Toulgoat

Infographie Humanité

«Une année exceptionnelle pour lemploi.» Face à une baisse peu ordinaire des chiffres du chômage au cours de lannée 2021, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, ne manque pas de s’autocongratuler. Les commentaires élogieux n’ont pas non plus tari pour qualifier les données: les chiffres seraient au plus bas, la baisse exceptionnelle.

En France, hors Mayotte, les personnes inscrites à Pôle emploi en catégorie A (regroupant celles n’ayant pas travaillé du tout) étaient 12,6 % moins nombreuses au quatrième trimestre de l’année 2021 qu’au quatrième trimestre 2020, selon la Dares, service des statistiques du ministère du Travail. Le presque candidat Emmanuel Macron a déjà commencé à surfer sur la bonne nouvelle pour en faire un élément de son bilan. À y regarder de près, pourtant, l’équation n’est pas vraiment époustouflante.

1. Derrière la baisse, la précarisation des travailleurs

La baisse du nombre de chômeurs n’ayant eu aucune activité a de quoi faire parler d’elle: elle est la plus importante depuis plus de dix ans. Pourtant, cette donnée est loin de signifier que la courbe du chômage sest drastiquement inversée.

Toutes catégories confondues, la chute n’est que de 4,3 % en un an. «Il existe un phénomène de vases communicants entre la catégorie A et les catégories B et C. Cela nest pas le signe dune reprise dun emploi de qualité, ça signifie que lon remplace du chômage à temps complet par de l’emploi précaire», observe Pierre-Édouard Magnan, président du Mouvement national des chômeurs et des précaires.

En effet, en dépit de la forte baisse de la catégorie A, la seule mise en lumière par le gouvernement, les comptages des chômeurs ayant exercé au maximum 78 heures par mois (catégorie B) ou plus de 78 heures par mois (catégorie C) ont augmenté de respectivement 0,6 % et 8,6 % en 2021, en France métropolitaine. La forte progression du nombre de chômeurs en catégorie D, regroupant les privés d’emploi non tenus d’effectuer des recherches actives pour cause de formation ou de maladie, relativise aussi le bilan du gouvernement: leur nombre a gonflé de 6,3 % en un an

Le constat est encore plus mitigé lorsqu’on se penche sur l’ancienneté des privés d’emploi. Au quatrième trimestre 2021, le nombre de personnes au chômage depuis une période de six mois à moins de deux ans a chuté de plus de 14 %. Au contraire, le nombre de sans-emploi depuis plus de trois ans, lui, n’a fait que stagner. Le chômage de longue durée reste une triste réalité.

2. Un simple phénomène de rattrapage?

À en croire ces derniers chiffres, il semblerait que les personnes ayant perdu leur emploi pendant les confinements aient retrouvé une activité. Ainsi, la baisse impressionnante du chômage n’est-elle que l’effet du rattrapage des suppressions de postes enregistrées en 2020, année noire pour l’emploi. Les études de la Dares témoignent d’une envolée spectaculaire du nombre de chômeurs au début de l’année 2020. En catégories A, B et C, le total des sans-emploi avait augmenté de 6,4 % entre le dernier trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, en France hors Mayotte.

La destruction d’emploi est encore plus colossale si l’on s’arrête sur les catégories A uniquement: leur nombre avait augmenté de 24 % sur la même période. La baisse du chômage, si elle s’était déjà amorcée à la suite du premier confinement de 2020, ne serait donc quun retour à la normale.

Cette hypothèse ne peut cependant pas, à elle seule, expliquer l’actuelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi, puisque le taux d’emploi (nombre d’actifs occupés par rapport à la population en âge de travailler) n’a pas seulement rattrapé son niveau d’avant la crise mais l’a dépassé, note Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. «Cest une surprise, puisque la croissance de lemploi a été bien supérieure à celle de lactivité. La création de valeur ajoutée a un peu augmenté, mais celle de lemploi a été bien supérieure, y compris dans les secteurs fortement touchés par les restrictions imposées par la crise sanitaire, comme le BTP et la restauration», indique-t-il.

Selon l’économiste, ce phénomène inhabituel pourrait sexpliquer notamment par la réorganisation des entreprises qui, sous le coup des contraintes sanitaires ou des arrêts de leurs salariés, ont dû embaucher plus pour effectuer les mêmes tâches. «Cest inhabituel, on se demande sil ny aura pas un rattrapage avec un tassement du taux demploi en 2022», poursuit lanalyste. L’éclaircie actuelle pourrait donc être passagère.

3. Les exclus de Pôle emploi faussent les statistiques

Le gouvernement a beau prendre appui sur l’embellie de la croissance, dont il s’attribue la paternité, pour expliquer le presque plein-emploi qu’il revendique (lire par ailleurs), il oublie de communiquer sur les tripatouillages auxquels il s’est laissé aller pour diminuer artificiellement le nombre de chômeurs. En focalisant l’attention sur le nombre d’inscrits actuellement à Pôle emploi, il tait celui de chômeurs qui n’y apparaissent plus.

C’est le cas des personnes radiées de l’établissement public. «Lintensification des radiations peut tout à fait expliquer la diminution du nombre de chômeurs», affirme Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires. Les chiffres de la Dares, de ce point de vue, lui donnent raison. En un an, le nombre de radiés des décomptes de Pôle emploi a augmenté de 44,9 %, représentant à lui seul près de 10 % de toutes les sorties recensées!

«À chaque nouveau plan gouvernemental – contre le chômage de longue durée ou la garantie jeunes, par exemple –, chaque privé d’emploi reçoit une convocation à Pôle emploi. Depuis 2018, ne pas s’y présenter est un motif de radiation», poursuit le syndicaliste. La politique de contrôles intensifs du gouvernement à l’encontre des privés d’emploi n’arrange pas la donne.

Dans son allocution de novembre 2021, Emmanuel Macron confirmait vouloir intensifier les sanctions contre les chômeurs qui ne démontreraient pas une recherche d’emploi active. De quoi faire fondre les chiffres des inscrits à Pôle emploi, mais aussi de priver d’allocations les chômeurs. À ces radiés commencent déjà à s’ajouter les premières victimes de la réforme de l’assurance-chômage, définitivement validée par le Conseil d’État fin 2021 .

«Avec cette réforme, bon nombre de chômeurs ont vu leurs indemnités baisser, voire disparaître. Or, quand on ne touche plus dindemnités, on cesse de sinscrire à Pôle emploi», ajoute Pierre-Édouard Magnan. Autant de personnes invisibles dans les chiffres et qui n’ont pourtant toujours pas retrouvé d’activité.

4. Les indépendants, des chômeurs qui ne disent pas leur nom

Autre scénario sur lequel les chiffres de la Dares ne lèvent pas le voile: et si les chômeurs s’étaient transformés en entrepreneurs? Lhypothèse est plausible. À en croire les chiffres brandis par Emmanuel Macron, un million dentreprises ont été créées en 2021, dont les deux tiers sont en fait des microentreprises. Toutefois, lInsee note que cette hausse a été la plus dynamique dans le secteur du transport et de l’entreposage.

Une importante partie de ces sociétés créées l’année passée et dont se vante le gouvernement sont en fait des livreurs à deux-roues ubérisés. La tendance s’était déjà amorcée au cours de l’année 2020, où les immatriculations de microentreprises dans ce secteur avaient progressé de plus de 38 %, note une étude de la Dares. Là aussi, est-il souhaitable de remplacer le chômage par de l’emploi précaire et peu protégé? Dautant plus qu’une fois sorti du giron du salariat, les travailleurs indépendants, quel que soit leur secteur, auront tout le mal du monde à réclamer des allocations-chômage.

Théoriquement, ceux-ci y ont droit, mais les critères d’admission au dispositif sont extrêmement restrictifs. «Depuis la création de lallocation pour les travailleurs indépendants (ATI), en novembre 2019, on ne compte que 922 bénéficiaires. Les indépendants ont deux manières de cesser leur activité: soit par une clôture, soit par une liquidation judiciaire.

L’ATI n’est ouverte qu’aux gens qui choisissent la deuxième option, or personne n’y a recours, à moins d’y être forcé. C’est une expérience diffici le», explique Hind Elidrissi, porte-parole du syndicat Indépendants.co. Et dajouter: «Le plan indépendants, en discussion à lAssemblée nationale, élargira le dispositif aux clôtures volontaires, mais il nest pas encore en vigueur.»

 

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Droit du travail. Le système Sepur visé par une enquête

24 Décembre 2021, 07:30am

Publié par PCF Villepinte

Le 27 octobre, à l’appel de la CGT, les salariés sans papiers se sont mis en grève devant leur entreprise pour réclamer leur régularisation. Pierrick Villette

Vendredi 24 Décembre 2021

L'Humanité Marie Toulgoat

L’entreprise de collecte de déchets est accusée d’avoir employé des étrangers sans papiers, d’avoir recouru abusivement à l’intérim et d’avoir racketté ses salariés.

La fin d’une ère dans le monde du ramassage de déchets? Cest en tout cas ce quespèrent les salariés de la société de collecte Sepur. L’inspection du travail, sous la supervision du parquet de Versailles, est en train de diligenter une enquête contre l’entreprise – qui réalise des missions de service public pour le compte de collectivités territoriales d’Île-de-France – pour «emploi d’étrangers en situation irrégulière». Le recours de personnes sans titre de séjour par la société de nettoyage n’était pas un mystère.

À la fin du mois doctobre, 59 employés de Sepur sans papiers, à lappel de la CGT et aux côtés d’autres salariés de la région, s’étaient mis en grève pour réclamer leur régularisation. «Aujourdhui, une quarantaine de ces 59 travailleurs ont obtenu une réponse favorable à leur demande de régularisation. Quelques cas bloquent encore, nous continuons de travailler pour que ces dossiers aboutissent», détaille Jean-Albert Guidou, secrétaire général de l’union locale CGT de Bobigny.

Mais l’enquête de l’inspection du travail, qui a effectué des contrôles sur les dépôts de l’entreprise quelques jours avant que la grève éclate, est l’occasion de mettre en lumière bien d’autres travers du «système Sepur». Non contents de recruter des travailleurs sans papiers, la société s’est appliquée à mettre en place un véritable système d’exploitation, à en croire la CGT.

 «Linspection du travail a certainement dû étudier le recours systématique à lintérim, bien que le ramassage de déchets soit une activité constante. Sepur est même allée jusqu’à demander aux salariés de prendre un alias et de changer d’identité pour pouvoir enchaîner les contrats en passant outre les délais de carence», note Marilyne Poulain, qui pilote le Collectif immigration de la CGT.

Selon l’organisation syndicale, ce recours intempestif au travail temporaire, puisqu’il n’est pas justifié par un surplus d’activité, s’explique plutôt par une volonté de réduction des coûts du travail et de flexibilisation. La stratégie a pourtant ses limites: selon des décisions de justice que l’Humanité a pu consulter, des éboueurs intérimaires, dont certains ont enchaîné plus de quarante contrats de mission en moins d’un an, ont vu leur contrat requalifié en CDI.

Huit salariés sans papiers de l’entreprise ont porté plainte

Mais ce n’est pas tout. En parallèle de l’enquête de l’inspection du travail, huit salariés sans papiers de l’entreprise de collecte de déchets ont porté plainte à l’encontre de leurs chefs d’équipe pour extorsion. Ces derniers n’accepteraient de confier du travail aux salariés qu’à condition de ponctionner une partie de leurs salaires. «On doit parfois payer le chef d’équipe pour quil nous donne du travail. Ça peut monter jusqu’à 200 euros pour être embauché», explique un ancien gréviste (lire notre édition du 28 octobre).

Dans un communiqué, la direction de Sepur se défend d’avoir instauré un tel «système» et rejette la faute sur les sociétés dintérim. «Sepur nest pas responsable des faits qui lui sont reprochés. Au contraire, nous en sommes victimes. Nous avons demandé à nos prestataires, les agences dintérim, de renforcer le contrôle des documents fournis par les candidats à l’embauche», a-t-elle affirmé.

 

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Plus d'un jeune sur trois déclare avoir vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre du travail.

12 Décembre 2021, 10:11am

Publié par PCF Villepinte

PUBLIÉ LE 9 DÉC 2021

 

TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.

La Défenseure des droits publie son 14ème baromètre sur la perception des discriminations dans l'emploi. Il est consacré cette année à la jeunesse, confrontée aux discriminations à toutes les étapes de son parcours d'insertion professionnelle.

Plus d'un jeune sur trois déclare avoir vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre du travail.

Près d'un jeune sur cinq rapporte y avoir été confronté à plusieurs reprises. Ces chiffres sont issus de la 14ème édition du baromètre sur la perception des discriminations dans l'emploi menée par la Défenseure des droits, Claire Hédon, avec l'Organisation Internationale du Travail (OIT) auprès d'une population de 30201 jeunes actifs de 18 à 34 ans.

Les discriminations rapportées ont lieu en premier lieu lors d'un recrutement (pour 34 % des répondants ayant déclaré une discrimination) et dans le quotidien de travail (pour 34 % d'entre eux).

Lors d'un entretien d'embauche, près d'un jeune sur deux a déjà fait l'objet de propos déplacés ou de remarques désobligeantes.

Près de 90 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans déclarent avoir déjà connu une situation de dévalorisation au cours de leur vie professionnelle. Ils sont principalement exposés à la sous-estimation de leurs compétences, à la mise sous pression pour faire toujours plus et à la réalisation de tâches inutiles et ingrates.

Plus de la moitié des jeunes victimes de discriminations ont entrepris des démarches à la suite des faits.

La plateforme de la Défenseure des droits antidiscriminations.fr et le numéro de téléphone 3928 sont là pour orienter les victimes de discriminations. 7 juristes sont disponibles du lundi au vendredi de 9h à 18h.

Pour la CGT, le droit à la non-discrimination est globalement satisfaisant. Mais il doit être mis en œuvre de manière efficace.

L'employeur devrait par exemple tenir un registre qui permette aux représentants du personnel de consulter toutes les candidatures à un emploi ou à un stage. Ceci permettrait d'identifier d'éventuelles discriminations.

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Les jeunes n’ont pas besoin de “contrat d’engagement”, mais d’un emploi

29 Octobre 2021, 06:31am

Publié par PCF Villepinte

Le gouvernement fait miroiter un revenu d'engagement ou un contrat d’engagement pour les 500 000 jeunes les plus précaires. Le chiffre de 500 millions d’euros d’enveloppe a fuité dans la presse. Elle contiendrait des recrutements de conseillers dans les missions locales et une allocation inférieure à 500 euros par mois.

 

Rappelons que 1,6 million de jeunes se trouvent sans emploi et sans formation.

Les jeunes ont besoin d’un emploi ou d’une formation, et non d’un contrat spécifique qui les sort du droit commun. Services civiques, stages, travail dissimulé : tout est bon pour faire des économies sur le dos des jeunes.

Nous ne sommes pas une main-d'œuvre corvéable à qui l’on peut demander de faire des travaux d’intérêt général en échange de quelques centaines d’euros, comme semble le croire le Premier ministre.

Le gouvernement répand la fausse idée que le chômage des jeunes est dû à un manque d’autonomie sur le marché de l’emploi. En même temps, il aide financièrement les entreprises à recourir à l’emploi précaire. En même temps, il supprime des postes dans le secteur public et laisse les grands groupes fermer les usines.

Le gouvernement vient créer un nouveau sas de précarité avant l’entrée dans la vie active. La précarité n’est pas un métier. Ce n’est pas d’un contrat spécifique à la jeunesse que nous voulons mais des emplois correctement rémunérés, qui ont un sens et qui nous permettent de vivre dignement afin d’entrer sereinement dans la vie active.

Les jeunes ne sont pas le problème, mais la solution. Pour satisfaire les besoins du pays en matière de services publics et de réindustrialisation, le MJCF revendique :

  • Supprimer les contrats précaires (CDD, intérim) qui exposent les jeunes à un risque de chômage fort.
  • Recruter des jeunes massivement dans les services publics et au statut (éducation, santé, énergie, ferroviaire…) pour mettre fin à l’emploi précaire dans le public et répondre au manque criant de personnels.
  • Réindustrialiser le pays, en nationalisant les secteurs stratégiques et en redonnant le pouvoir de création d’emplois aux salarié·e·s et à leurs organisations.

 

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Les idées reçues sur les 32 heures : "les 35h, ça n'a pas marché"

14 Octobre 2021, 09:07am

Publié par PCF Villepinte

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