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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Théâtre

19 Mars 2010, 16:09pm

Publié par PCF Villepinte

  • Karl Marx, le retour.

  •  De Howard Zinn, mise en scène de Denis Lanoy, les 26 et 27 mars à 20h30 au théâtre des roches, 10, rue des roches 93100 Montreuil. Tel : 01 49 88 79 87
  • « K.Marx (1818-1883) a enfin obtenu une autorisation spéciale du Paradis : il peut revenir sur terre une heure, afin de donner une ultime leçon de philosophie.
  • Atterrissant, à cause d’un cafouillage bureaucratique, en plein New-York (et non à Londres), le père du Capital et du Manifeste du parti communiste, tout droit venu du dix-neuvième siècle, se lance donc dans un joyeux monologue, pas du tout dogmatique, mais né au contraire de sa confrontation problématique avec le monde d’aujourd’hui.
  • Le personnage historique devient ici un personnage de fiction. « Un bonhomme qui ironise sur lui-même, évoque sa fille, sa femme, ses difficultés à joindre les deux bouts, ses beuveries et engueulades mémorables avec Bakounine. Une vie simple », dit le metteur en scène, Denis Lanoy, qui partage un point commun avec l’auteur Howard Zinn : la dénonciation des injustices.
  • Activiste au sein du mouvement pour les droits civiques, militants pacifique, ouvrier puis professeur de philosophie à l’université de Boston, Howard Zinn (né en 1922, disparu cette année, fin janvier) a tout au long de sa vie, bousculé les bonnes consciences et exercé son esprit critique, comme le prouve son best-seller Une histoire populaire des Etats-Unis. « Je voulais montrer un Marx furieux que ses conceptions aient été déformées jusqu’à être identifiées aux cruautés staliniennes[…]. Je souhaite que cette pièce n’éclaire pas seulement Marx et son temps, mais également notre époque et la place que nous y tenons ».
  • Créée à Avignon l’été dernier, une œuvre à découvrir.  »
  • Article de A.Santi dans le numéro 176, mars 2010, de La Terrasse, revue culturelle.

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Régionales 2010 2ème tour

18 Mars 2010, 22:13pm

Publié par PCF Villepinte

 

La gauche mobilisée

La gauche, qui présente des listes communes quasiment partout en France pour le second tour, espère dimanche amplifier le message du premier tour. En Ile-de-France, alors que la droite fait feu de tout bois pour mobiliser son électorat abstentionniste, socialistes, Verts et Front de gauche se démènent pour amplifier la dynamique.

Restez jusqu’au bout mobilisé. Tel semble bien être la démarche des candidats socialistes, Verts et Europe Écologie et ceux du Front de gauche qui, depuis l’accord intervenu entre eux, mardi après-midi, pour une liste de rassemblement de la gauche conduite par le président socialiste sortant, Jean-Paul Huchon, multiplient les initiatives de terrain jusqu’à tenir, hier soir, un meeting régional au Zénith parisien. Le fait est que si le total de la gauche en Île-de-France au premier tour, avec près de 54 % des suffrages, crée une dynamique, l’ampleur du pourcentage des abstentionnistes dans la région capitale, plus de 57 %, doit cependant être prise en compte.

D’ailleurs la droite fait feu de tout bois pour faire sortir son électorat, notamment le plus populaire, mécontent des promesses qu’il juge non tenues de la part de Nicolas Sarkozy. Quand Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, relance le thème de l’insécurité, avec les dérapages que l’on sait de François Fillon (voir plus loin dans nos colonnes) et place celle-ci comme « une compétence régionale », ce qui est absolument faux ; quand Valérie Pécresse fustige l’une des propositions les plus significatives de la gauche à ce deuxième tour, le passe unique pour les transports, en déclarant : « La gauche sacrifie l’amélioration de la qualité de service dans les transports au profit d’une mesure démagogique », alors que le gouvernement traîne des pieds pour investir sa part dans le plan « mobilisation transport » du conseil régional, on mesure que la droite n’entend reculer devant aucune argutie pour mobiliser ses troupes.

De son côté, la gauche, sur la base de la fusion des propositions portées par ses différentes composantes au premier tour, affirme sa volonté de mettre en œuvre une gestion qui « traite avec la même détermination, justice sociale, impératifs écologiques et ambitions économiques ». Ces orientations sont contradictoires avec les politiques d’austérité du gouvernement ainsi qu’avec le projet présidentiel du Grand Paris de Nicolas Sarkozy qui, en matière de transports, de développement économique, d’aménagement, ne vise en aucune façon au recul des inégalités sociales et territoriales, dénonce la gauche, dont les militants s’activent jusqu’au bout pour rencontrer les électeurs, notamment ceux qui ne se sont pas rendus aux urnes dimanche dernier.

Max Staat

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salaires

18 Mars 2010, 12:51pm

Publié par PCF Villepinte

 

Pas de parenthèse électorale pour les luttes

Le contexte électoral n’a pas fait taire les conflits sociaux. À quelques jours de la mobilisation interprofessionnelle du 23 mars, le climat social est électrique sur les salaires dans beaucoup d’entreprises privées.

C’était déjà devenu vrai pour les précédents scrutins. Mais la tendance semble s’installer  : il n’y a plus de parenthèse électorale pour les luttes. À quelques jours de la mobilisation interprofessionnelle du 23 mars, le climat social est bouillonnant. Enseignants, magistrats, personnels des hôpitaux, médecins, professionnels de la petite enfance et beaucoup de salariés d’entreprises du secteur privé manifestent ou se mettent en grève, témoignant d’un climat revendicatif qui n’est pas pour rien dans la sanction que vient de subir l’UMP lors du premier tour des élections régionales, dimanche. Dans un communiqué, la CGT voit dans les résultats électoraux «  l’expression d’un fort mécontentement des salariés vis-à-vis de la politique économique et sociale défendue par le président de la République  ». À l’initiative de l’intersyndicale CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, les salariés sont appelés à s’exprimer de nouveau, cette fois dans la rue et par la grève, mardi prochain, à l’occasion de la journée interprofessionnelle sur l’emploi, les salaires et les retraites. Dans l’ombre du débat électoral, la préparation de ce 23 mars s’organise.

le pouvoir d’achat devrait encore reculer

Depuis les grandes mobilisations de 2008 et 2009, qui avaient rassemblé jusqu’à 3 millions de personnes, il se passe exactement ce que les salariés redoutaient  : malgré les grands discours sur la moralisation du capitalisme, le gouvernement et le patronat leur font payer la crise. Et, sauf si la sanction est telle, dimanche, pour le second tour, que Nicolas Sarkozy ne puisse plus rester sourd, le pire est à venir. Au nom de la réduction des déficits publics, la fonction publique va être dépecée (et les services qui vont avec). Au nom de l’égalité de traitement entre secteur public et privé, les critères de départ en retraite vont être durcis. Déjà, la revalorisation des pensions qui se profile pour le 1er avril ne serait que de 0,9 %. Quant au pouvoir d’achat, déjà largement entamé par les suppressions d’emplois et le chômage partiel, il promet de reculer encore. L’inflation repart à la hausse (+ 0,6 % en février, et + 1,3 % sur un an) mais la plupart des entreprises cherchent à imposer des augmentations salariales qui plafonnent à 1 %. «  Chez Thales, malgré des résultats négatifs, 100 millions d’euros sont provisionnés pour être distribués aux actionnaires en juin prochain. Et ce, alors que la proposition d’augmentation pour les salariés est de 1 %  », témoigne Laurent Trombini, coordinateur CGT du groupe. Le 18 février dernier, qui devait être la dernière séance de négociation avec la direction, des milliers de salariés ont débrayé et 10 000 signatures étaient rassemblées en deux jours sur la pétition syndicale. «  Il faut remonter longtemps en arrière pour voir une telle mobilisation  », souligne le syndicaliste. La journée d’action suivante, le 11 mars, a rassemblé encore plus de monde. L’intersyndicale appelle de nouveau à faire grève aujourd’hui. «  Après des années de sacrifices, les salariés veulent que leur travail soit reconnu et demandent un juste retour sur investissement  », assure Laurent Trombini. Les salariés du groupe Safran manifestent aussi aujourd’hui (voire point de vue ci-contre), à l’appel de l’intersyndicale. «  Prospérité pour les actionnaires, austérité pour les salaires  », dénonce le communiqué de la CFDT. «  Chez Vinci, les salariés payent la crise, pas les actionnaires  », entonne aussi la CGT du groupe de BTP, appelant à s’exprimer le 23 mars, puis lors de l’assemblée générale des actionnaires, le 6 mai. Certains rapports de forces parviennent à imposer des reculs. Chez Danone produits frais, la direction a concédé 2 % d’augmentation au bout de deux jours. Celle de Système U a dû aussi céder du terrain après cinq jours de blocage d’entrepôts. Les salariés de Renault sont parvenus à arracher une prime de 500 euros.

le medef toujours aussi peu partageur

Dans un contexte où, malgré la crise, les actionnaires, les grands patrons ou les traders continuent d’être grassement rémunérés (1,8 milliard d’euros de bonus pour 8 000 traders en 2009), l’atonie des salaires est vécue comme une injustice. Il y a un an, le président de la République promettait d’ouvrir le débat sur le partage des richesses dans les entreprises, proposant même un partage en trois tiers (salariés, capital, investissements) et menaçant d’une loi si les «  partenaires sociaux  » ne se mettaient pas d’accord. Promesse non tenue. Le Medef a freiné des quatre fers. Nicolas Sarkozy a relancé le débat en janvier et a de nouveau promis une loi dans trois mois. Le Medef veut bien «  informer  », mais il se montre toujours aussi peu partageur. Pour sa présidente, Laurence Parisot, «  les marges de manœuvre  » des entreprises sont trop faibles pour augmenter les salaires. Ne reste plus, pour les salariés, qu’à donner de la voix.

Paule Masson

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Hommage. Jean Ferrat

17 Mars 2010, 19:24pm

Publié par PCF Villepinte

 

« Jean Ferrat, poète, France »


Par Pierre Tenenbaum, frère de Jean Ferrat

« Comme vous êtes nombreux… C’est toujours un peu difficile de surmonter ce grand vide qui vous prend à la gorge. Je ne veux pas vous parler du poète, du chanteur, mais vous dire l’homme qu’il était, celui que, jusqu’à quelques jours encore, j’appelais “mon petit frère”. Laisser de côté la renommée. Mon petit frère… Quand je vous vois tous ici, vous tous qui avez perdu un ami, cela m’évoque un autre ami responsable d’un tri postal qui me racontait le nombre de lettres du monde entier adressées à Jean avec cette simple mention sur l’enveloppe  : “Jean Ferrat, poète, France.” Quand j’entends tous ces témoignages, ces manifestations d’amour, je suis étonné et je conçois, nouvellement, l’impact, la place que tient, que tenait Jean dans votre cœur.

Je puis vous dire comment il était avec nous. Jamais il ne s’est laissé tourner la tête par le succès. Simple, chaleureux, généreux, combien il était un frère, un ami.

Nous aussi, nous avons vibré au plus profond de nous-mêmes, partagé ses idées, ses révoltes, ses protestations. Contre l’oppression, contre toute forme d’oppression.

Nous aussi, nous avons vibré à la façon dont il chantait la vie et l’amour. Je suis certain, mon frère, qu’on t’entendra encore longtemps, que ta voix résonnera encore dans la vie et dans les cœurs. Tu ne chantais pas pour passer le temps et je suis sûr que tu résisteras à la terrible épreuve du temps. Et cette ville, Antraigues, demeurera le monde vivant. »

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Communisme

17 Mars 2010, 19:16pm

Publié par PCF Villepinte

Communisme

Lire également La gauche en débat
Le débat sur le communisme se poursuit avec de nombreuses contributions de personnalités.
Les autres dossiers


tribune idées
Appel (*)
Article paru le 16 mars 2010
Tribune & idées
Par Ivan Lavallée, professeur des universitÉs, directeur de programme au cnrs.
Article paru le 4 mars 2010


tribunes & idées
Florian Gulli, philosophe
Article paru le 25 février 2010
tribunes& idées
Par Arnaud Spire philosophe
Article paru le 22 février 2010


tribunes & idées
Article paru le 3 février 2010
tribunes & idées. AGORA
Article paru le 28 janvier 2010


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Le 23 mars, ensemble, imposons d’autres choix !

17 Mars 2010, 13:33pm

Publié par PCF Villepinte

 Les salaires, l’emploi, les retraites, les services publics sont au cœur d’une série de conflits en France et chez nos voisins européens. Dans l’Hexagone, pas plus qu’ailleurs, les salariés, les populations ne se résignent pas à payer les frais d’une crise dont ils ne sont pas responsables. retraitesss.jpgEn France, les mesures prises par le gouvernement n’ont apporté aucune réponse aux urgences sociales. Allègements de « charges patronales », suppression de la taxe professionnelle, aides massives aux banques n’ont fait que restaurer et conforter les profits des entreprises, sans permettre une reprise de l’activité et une baisse du chômage. Et le patronat en redemande plus !
Quant aux services publics, le gouvernement persiste à supprimer massivement des postes indispensables à des missions utiles comme la santé, l’éducation, la recherche, la justice notamment. Loin de préparer une sortie de la crise, ces mesures alimentent tous les mécanismes qui nous y ont conduits. La gestion des entreprises emprunte les mêmes recettes : la pression sur les conditions de travail, les salaires, la précarité pour augmenter les dividendes aux actionnaires le plus vite possible.

A la sortie du sommet social à l’Elysée, les organisations syndicales ont affirmé : « le gouvernement n’a apporté aucune réponse concrète sur l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions de travail et les politiques publiques ». Elles ont donc décidé d’appeler à la mobilisation pour le 23 mars. Elles « affirment leur volonté d’agir pour que le débat sur les retraites prenne en compte l’ensemble des questions tant au niveau du privé que du public, notamment le niveau des pensions, l’emploi, le financement, la pénibilité, le code des pensions et la réduction des inégalités. »

Gouvernement et patronat veulent aujourd’hui faire voler en éclat l’acquis social du droit à partir en retraite dès 60 ans au motif que nous vivons plus longtemps. Pourquoi faudrait-il qu’un tel progrès de société ne bénéficie pas à l’amélioration des conditions de vie ? Faut-il accepter de travailler plus longtemps quand tant de jeunes sont exclus du monde du travail ?

Pour la CGT, la bonne réforme est celle qui assure le droit à un départ à la retraite dès 60 ans avec, pour une carrière complète, un revenu de remplacement équivalent au moins à 75% du salaire net d’activité et au minimum au niveau du smic. Celle qui garantit la solidarité entre les générations, entre les professions dans le cadre du système par répartition.

Pour sortir de la crise, préparer l’avenir, financer la protection sociale et les retraites, relancer la consommation des ménages, il faut augmenter les salaires (notamment porter le SMIC à 1600 euros bruts), garantir, préserver les emplois et le tissu industriel. Les profits réalisés début 2010 atteignent les records historiques de 1998, confortés par la destruction des emplois et les sacrifices imposés sur les salaires. C’est par le travail de millions de salariés que se bâtissent les richesses de notre pays. Sortir de la crise, préparer l’avenir, conforter nos services publics, assurer le financement des besoins sociaux, des retraites demande un autre partage de ces richesses. Il y a urgence !

Sécurisons le présent et l’avenir Ensemble le 23 mars pour des salaires décents, des emplois durables et des retraites de qualité

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Régionales 2010

17 Mars 2010, 12:14pm

Publié par PCF Villepinte

 

Les socialistes jouent la désunion en Limousin

Le PS fusionne avec Europe Écologie, mais ferme la porte au Front de gauche allié au NPA, contraint de se maintenir au second tour.

Coup de théâtre, lundi soir, en Limousin. Alors que la conclusion d’un accord semblait en bonne voie entre la liste PS-PRG-MRC-ADS du président sortant, Jean-Paul Denanot (38,06 %) et celles du Front de gauche-NPA (13,13 %), les négociations ont été subitement rompues. Á l’origine du clash : la minoration par le PS du poids de la liste « Limousin, terre de gauche », conduite par le communiste Christian Audoin, dans la répartition des positions éligibles. Mais c’est surtout la présence du NPA sur une éventuelle liste d’union en Haute-Vienne qui a cristallisé l’intransigeance de certains socialistes. Visiblement, le veto du député maire de Limoges, Alain Rodet, et de la présidente du conseil général de Haute-Vienne, Marie-Françoise Pérol-Dumont, a davantage pesé que les tentatives de conciliation du voisin corrézien François Hollande. Difficile, pourtant, de justifier, sur le fond, cette exclusive. Surtout dans une région ou le NPA se dit prêt, avec ses partenaires, à jouer le jeu de la gestion régionale. « Nous ne sommes pas dans une logique d’obstruction politique. Le PS, lui, est prisonnier de sa culture hégémonique », déplore Stéphane Lajaumont, porte-parole régional du NPA. Outre la crainte de devoir composer avec une majorité plurielle, le PS semble désarçonné par l’audience, sur ses terres, d’une force située à sa gauche. En Creuse, par exemple, la liste « Limousin, terre de gauche » passe la barre des 15 % dans 72 communes. Cette liste enregistre aussi de très bons résultats sur les ex-terres chiraquiennes de haute Corrèze. « Ils redoutent de laisser s’installer en Limousin une force politique qui ne serait pas à leur botte », analyse Laurence Pache (PG), tête de liste Front de gauche-NPA dans la Creuse. Reste que cet épisode nourrit, au PS, un certain malaise. « C’est compliqué chez nous », admet Jean-Paul Denanot. Lequel se dit ouvert à « un accord de troisième tour ». Après la triangulaire de dimanche.

Rosa Moussaoui

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Á Antraigues, toute sa France est venue

17 Mars 2010, 12:10pm

Publié par PCF Villepinte

 Plus de 5 000 personnes se sont déplacées dans le village ardéchois pour rendre un hommage simple et émouvant
à Jean Ferrat.

Antraigues (Ardèche), envoyée spéciale. Par grappes successives, les gens sont arrivés depuis le matin, et ont grimpé la dernière rue qui débouche sur la place du village d’Antraigues. Place de la Résistance. Le cercueil de Jean Ferrat est exposé là, sur la place du village au nom si évocateur, tout simplement. Chacun y dépose un bouquet de fleurs, des œillets, des roses rouges. Il faisait beau ce jour-là. Ils sont venus de partout. Du pays d’ici. De là-bas. De Lorraine, de Lyon, de Lille, de Marseille, de Saint-Étienne. Seuls ou en bandes de vieux copains pour qui Ferrat était un ami, un camarade, un compagnon de toute une vie. Tiens, une môme de Saint-Ouen… Il y a ceux qui connaissent les chansons par le menu, les fredonnent en souriant. Parfois, un refrain roule dans la foule qui le reprend en chœur, en cœur, puis ça s’arrête. On se sourit, « Que la montagne est belle… » Ils sont venus à pied, en navettes affrétées pour l’occasion, à vélo, à moto. Les plus prévoyants déballent les casse-croûtes maison, on mange à la bonne franquette, sur un bout de banc ou adossé à un tronc d’arbre, et toujours au soleil qui réchauffe les corps mais n’adoucit pas la peine.

C’est le peuple de Ferrat qui est là, sa France. À nouveau une chorale populaire, de ce côté-ci de la place, entonne la Montagne. En voilà un qui dissèque chaque parole, chaque vers de ses chansons préférées : « Tu aurais pu vivre encore un peu… », « Nul ne guérit de son enfance », c’est celle-là, sa préférée. Ses amis acquiescent. « Il n’y a plus personne pour parler au cœur des gens. Plus d’artistes. Plus de politiques. Plus de philosophes », dit cet autre qui a partagé sa vie entre l’Ardèche et Aix-en-Provence et Jean Ferrat depuis qu’à une fête de l’Huma, en 1964, il l’avait vu chanter. C’est bien le peuple de Ferrat qui est là. Pas les mondains-mondaines, les m’as-tu-vu qui posent dans les magazines. Des gens simples, de simples gens. Certains ont revêtu leurs plus beaux atours. D’autres ont tombé le blouson et portent ce chapeau que le paysan ardéchois arborait fièrement. Une jeune femme fredonne Ma France à l’oreille de son compagnon. Un autre montre un album de photos avec Ferrat à une bande de veilles copines. Un bruit d’hélicoptère couvre celui du torrent. Il se dit que c’est l’engin de Michel Drucker. Peut-être. Et si sa famille politique de cœur  est bien là, côté autorités officielles, on ne s’est pas bousculé au portillon. Le ministre de la Culture a prétexté un voyage quelque part à l’autre bout du monde et s’est contenté d’envoyer son directeur de cabinet. Pas très élégant tout ça. Mais peut-être pas si étonnant.

La place de la Résistance bruisse de confidences que le vent léger emporte. L’église du village est bien vide et sonne désespérément les heures et les demies. Vers 14 heures, la foule se rapproche, se resserre. On a dressé une petite estrade. Le silence se fait lorsque Michel Pessenti, le maire d’Antraigues, Pierre Tanenbaum, le frère de Jean Ferrat, ses filleules, Francesca Solleville et Isabelle Aubret, prennent place. L’émotion se fait palpable et nul ne retient ses larmes lorsque son frère prend la parole (lire ci-contre). Et lorsque Francesca entonne a cappella Ma France, cet hymne humaniste et révolutionnaire salué par des applaudissements à l’évocation de Robespierre, de la Commune, du Front populaire ou de mai 1968, on serre le poing au fond de sa poche trouée. Isabelle Aubret a chanté C’est beau la vie, cette chanson que Ferrat lui avait composée et que la foule murmure avec elle.

Comme le souhaitait Ferrat, l’inhumation s’est déroulée dans la plus stricte intimité. On a séché nos larmes, ravalé notre peine, refait la route à l’envers tandis que la voix de Jean Ferrat chantant la Montagne nous accompagne et s’envole vers les sommets lointains encore enneigés. Ferrat aurait aimé cet instant. Un instant parmi tant d’autres qu’il nous reste à partager avec ses chansons qui nous parlent d’amour, d’utopies et autres chants du possible. Sa droiture, son honnêteté, cette douceur qui émanait de lui en même temps que la force de ses convictions, tout ça et bien plus ne nous quittent pas. On était Beatles ou Rolling Stones. On restera Ferrat. Éternellement.

MARIE-JOSÉ SIRACH

Parmi les personnalités, on notait la présence de : Marie-George Buffet, Alain Bocquet, Georges Gosnat, Jack Ralite, Julien Lauprêtre, Roland Leroy, Gérard Meys, Paco Ibanez, Allain Leprest, Shirley et Dino. L’Humanité était représentée par Patrick Apel-Muller, Patrick Staat, Lin Guillou et Sylvère Magnon.

La Maison de la poésie de Paris rend hommage à Jean Ferrat dimanche 21 mars à partir de 18 heures en présence de Francesca Solleville, Ernest Pignon-Ernest, Pierre-Louis Basse et de Claude Guerre.

 

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Télé-réalité

17 Mars 2010, 12:01pm

Publié par PCF Villepinte

Quand la télé explore les limites


Le sociologue des médias, François Jost, livre une analyse critique sur l’expérience du Jeu de la mort, imaginée par Christophe Nick et diffusée ce soir sur France 2. Entretien

François Jost est professeur à la Sorbonne nouvelle, directeur du Centre d’étude sur les images et les sons médiatiques (Ceisme), auteur de plusieurs livres sur la télé- réalité, dont l’Empire du Loft (la suite), éditions La Dispute, et Téléréalité, éditions Le Cavalier bleu.

Selon vous, le documentaire de Christophe Nick permet-il de mesurer le pouvoir de la télévision sur les individus ?
François Jost. C’est d’abord une expérience sur l’obéissance. En tant que telle, elle aurait donc pu être menée dans n’importe quel autre milieu, comme l’armée, l’école, ou une autre institution. Donc le fait que des candidats obéissent aux règles d’un « jeu télévisé » ne me paraît pas révéler quelque chose sur le petit écran en soi, mais plutôt sur l’individu en général. Il est très difficile de mesurer le pouvoir de la télé, car je pense qu’il n’existe pas de mauvais médias en soi. Ce qui a été fait à la télé aurait très bien pu l’être à la radio ! Que l’on critique les émissions de télé-réalité parce qu’elles flattent les pulsions des téléspectateurs, c’est une chose, mais cela ne justifie pas que l’on condamne la télévision en général.

Est-ce à dire que cette émission démontre plutôt les mécanismes de l’obéissance de façon générale ?
François Jost. Oui. Christophe Nick conclut que cette expérience, fondée sur celle de Milgram et montrant que tout individu placé dans une situation d’autorité obéit, fonctionne aussi bien avec la télévision, or ces mécanismes d’obéissance peuvent être démontrés dans n’importe quel autre contexte. Ce qui est très faussé par rapport à l’expérience de Milgram, c’est que, dans cette émission, il n’y a plus de relation de confiance entre un scientifique et un sujet d’expérience, l’individu est placé dans une situation où il y a des caméras qui le surveillent, un plateau, une animatrice, un public… Et dans ses conclusions, Christophe Nick néglige complètement l’influence du public sur les candidats.

Pourquoi insistez-vous sur l’importance du rôle du public dans cette expérience ?

François Jost. Lors du passage du premier candidat de la journée, le public n’était pas au courant que le jeu était truqué, alors qu’ensuite, il le savait… Or, dans le film, rien ne permet de faire la différence entre ce public « complice » ou non. On voit simplement des gens qui crient « châtiments, châtiments ! », sans savoir s’ils jouent leurs rôles ou s’ils sont vraiment « portés » par le jeu. C’est extrêmement gênant pour juger de la validité de l’expérience : le public est-il sadique ou joue-t-il à l’être ? Car, dans ses interprétations, Nick fait un amalgame, un saut considérable de l’individu à la foule : il conclut sans arrêt sur le phénomène d’obéissance d’un groupe, alors qu’il s’agit d’individus isolés placés sous la pression d’une foule. Et ça n’est pas la même chose d’avoir une foule qui vous pousse à agir ou d’être face à un scientifique dans un laboratoire, comme dans l’expérience de Milgram.

Le public aurait donc participé au fait que tant de candidats (81 %) acceptent d’infliger des décharges électriques à leurs adversaires ?
François Jost. Oui, les candidats sont manipulés, tout le monde est au courant qu’ils participent à un faux jeu, sauf eux. La pression du public et de l’animatrice est très forte. Ce que je me demande, et je l’ai dis à Nick, c’est : ne faut-il pas plutôt s’interroger sur le rôle du public que sur celui de la télévision ? Ce qui me frappe toujours dans les émissions d’aujourd’hui, c’est ce public qui pousse au crime. S’il ne le faisait pas, ces émissions s’arrêteraient.

Que révèle justement le fait que public et téléspectateurs s’intéressent à des jeux qui mettent en scène des candidats dans des situations extrêmes ?
François Jost. La télé-réalité encourage à libérer les pulsions. Les pulsions ne sont pas nouvelles, ce qui est nouveau, c’est que le petit écran les autorise. Car ce phénomène existait déjà dans les arènes romaines, où le public décidait réellement de la vie ou de la mort de quelqu’un, ou encore au cirque, où les spectateurs préfèrent voir un funambule sans filet, parce qu’il existe un risque de mort. Je pense que l’être humain est assez attiré par des spectacles qui mettent en valeur la pulsion de mort. Christophe Nick débute son documentaire en montrant des jeux de télé-réalité très violents diffusés sur des chaînes à l’étranger, on y voit par exemple des Japonais s’ébouillanter…

Risque-t-on d’en arriver là en France ?
François Jost. Non, Nick part de l’idée, psychologique, qu’au fond, quelles que soient les classes sociales, les cultures, nous avons tous la même façon de penser et de réagir aux événements. Or, il faut tenir compte de la différence des cultures. La culture japonaise, par exemple, présente une autre forme de violence et d’autres traditions que celles de notre culture occidentale. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre que leurs jeux de télé-réalité aillent plus loin qu’en France.

La charte de la société Endemol, qui produit la plupart des jeux de télé-réalité sur TF1 et M6, vise à garantir une certaine éthique dans ces émissions. Est-ce une protection supplémentaire pour la télé française ?
François Jost. Non ! La charte d’Endemol est une pure opération de communication. Lorsqu’on examine de près tout ce que promet Endemol, comme le respect de la dignité des candidats ou le fait de ne pas attenter à la vie humaine, on constate que ce type de texte figure déjà dans les conventions qui régissent les obligations des chaînes !

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ANNA MUSSO


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Logement

16 Mars 2010, 21:01pm

Publié par PCF Villepinte

Sept maires de Seine-Saint-Denis se mobilisent contre les expulsions locatives

mardi 16 mars 2010



 

Une centaine de personnes avait répondu à l’invitation de 7 maires communistes de Seine-Saint-Denis qui avaient convoqué une conférence de presse à 11h30 en mairie de Bobigny, afin de signer en public leur arrêté anti-expulsion.

Didier Paillard, maire de Saint-Denis, Didier Mignot, maire du Blanc-Mesnil, Michel Beaumale, maire de Stains, Catherine Peyge, maire de Bobigny, Gilles Poux maire de la Courneuve, Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen (Carine Juste, maire de Villetaneuse était excusée, mais son arrêté bien signé !) ont alors, à tour de rôle expliqué le sens de leur démarche.

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Les maires signent
les arrêtés anti-expulsions

Michel Beaumale, initiateur de cette action collective devait dénoncer les difficultés économiques qui assaillent de nombreuses familles et qui les amènent devant un juge, alors que « perte d’emploi, maladie ou ressources instables » sont responsables de leurs difficultés et le maire de Stains d’appeler à la mobilisation citoyenne pour empêcher les expulsions de locataires. Didier Paillard rappelait, lui, la réquisition opérée par la municipalité de Saint-Denis d’un immeuble vide de la Poste dans lequel, avec le DAL, des familles demandeuses de logement ont été installées. Pour les élus, disait-il « il y a besoin de repérer les offres de logements privés qui ne sont pas aujourd’hui occupés », car cela constitue un potentiel de logements attribuables aux familles dans le besoin. Catherine Peyge mettait en évidence l’inconsistance des propos ministériels. En effet, les déclarations ministérielles déclarant : « ne mettre personne à la rue sans relogement » se traduisent, en fait, par le paiement par l’Etat de deux ou trois nuitées d’hôtel aux familles expulsées, lesquelles doivent ensuite se débrouiller par leurs propres moyens. « Il faut faire cesser cette violence sociale qui est insupportable pour les habitants, les associations et les élus » poursuivait-elle, en ajoutant : « en matière de refus des expulsions, il faut avoir le courage de se mettre hors-la-loi ! ». Jacqueline Rouillon insistait sur le besoin « d’aller au delà de ce que chacun fait dans sa ville afin d’agir, d’intervenir et de gagner de la force ensemble ». Imposer l’interdiction des expulsions c’est « libérer les familles des angoisses et des craintes de se voir jeter à la rue ». Gilles Poux insistait sur le besoin de passer d’une démarche individuelle à une démarche collective. Il faut rappelait-il « des moyens pour construire des logements sociaux, il faut la maîtrise des loyers, il faut une réorientation de l’argent et des politiques publiques, il faut répondre aux besoins de nos concitoyens, assurer les droits fondamentaux à chacun plutôt que favoriser le logement privé, répondre aux attentes des spéculateurs et des privilégiés ! »

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La conférence de presse
 en mairie de Bobigny

Dans la salle, divers intervenants devaient réagir. Roland Weyl, avocat, membre de l’Association Droit-Solidarité, soulignait combien une telle démarche était de nature à briser le « ronron » qui peut parfois « entourer la présentation, par le Préfet, au Tribunal Administratif, d’arrêtés pris par les maires afin de les faire annuler ». En effet, chacun sait, que l’année d’après, on sera confronté au même problème. Nouveaux arrêtés, nouvelles demandes du Préfet d’annulation, etc. Or, « ceci n’est pas un petit jeu de routine : il s’agit d’une véritable bataille de civilisation. Il convient de mieux impliquer les citoyens qui ont le droit de se présenter devant le tribunal pour soutenir les arrêtés pris par les maires : il faut que les citoyens s’emparent de ce droit ! » Hervé Bramy, conseiller général du Blanc-Mesnil et secrétaire de la fédération 93 du PCF soulignait « l’importance du geste adopté par les maires » et annonçait une « grande campagne » publique des militants de Seine-Saint-Denis et présentait une affiche qui va fleurir sur les murs du département dans les prochaines semaines, « contre les expulsions locatives et pour la construction de logements partout et pour tous ». Marc Ruer, de la CNL 93, après avoir « salué la décision des sept maires », rappelait que la « situation des expulsions va s’aggraver en 2010, du fait des conséquences de la crise économique qui va peser sur les familles et du fait de la situation de crise du logement : il y a 60 000 demandeurs en SSD et 28% de jeunes qui ont moins de 20 ans. Quel avenir de logement pour eux ? » interrogeait-il, de manière à faire un lien entre cet acte barbare que représentent les expulsions et la grave crise qui frappe notre pays en matière de réponse à la demande locative. Jean-Baptiste Eyraud, de DAL, à son tour « saluait le geste des maires » et alertait sur « l’augmentation du nombre de familles qui chaque année sont traduites devant le tribunal pour impayés de loyers ». Il mettait en avant une terrible contradiction : « alors que le nombre de jugements d’expulsion est en augmentation, au même moment l’Etat a décidé de faire des économies sur les indemnités qui sont versée au bailleur lorsque l’expulsion est différée. L’Etat versait 79 millions d’euros en 2005, et seulement 31 millions en 2009, soit un engagement de l’Etat divisé par trois ! Voilà pourquoi l’expulsion des locataires est plus rapide et que nous avons moins de possibilités de gagner de temps auprès des préfets ! ». Après le succès des cortèges du samedi 13 mars, poursuivait-il, « il faut amplifier l’action, et après l’adoption d’arrêtés anti-expulsion, l’étape suivante c’est la réquisition ». Line Teboul, élue du Parti Ouvrier Indépendant à Stains, saluait elle aussi l’initiative et proposait de profiter du temps de la campagne électorale des Régionales pour « demander aux présidents du Conseil général de Seine-Saint-Denis et de la Région Ile-de-France, de déclarer leur territoire en zone hors-expulsion. ». Un représentant de l’APEIS, à son tour, confirmait l’urgence d’une intervention multiforme – élus, associations, demandeurs – afin de répondre à l’urgence sociale. A l’issue de cette rencontre, les arrêtés des maires étaient portés chez le préfet de Seine-Saint-Denis par Marie-George Buffet, Patrick Braouezec, députés, et Eliane Assassi, sénatrice.

A suivre…

 

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