/image%2F0554604%2F20250213%2Fob_ca5f9c_447728874-878177127682516-699189311655.jpg%3F1739366233)
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte
Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
communication
Propagande
Publié le 28/09/2022 par PCF
/image%2F0554604%2F20220929%2Fob_2e14f6_visuel-borne.jpg)
Le Service d’information du gouvernement (SIG) est chargé de vendre la politique de Matignon. Le plus souvent, elle sous-traite au privé ; actuellement elle cherche des agences pour assurer sa communication et l’achat d’espaces publicitaires, un contrat de quatre ans, à 116 millions d’euros par an, soit, pour la durée prévue, 465 millions (mais ça pourrait monter, dit-on, jusqu’à 800 millions).
Les partenaires éventuels sont des copains de copains, genre Mayada Boulos, de Havas, ex-collaboratrice de Castex ; ou Clément Léonarduzzi, de Publicis, ex-conseiller de Macron. Un demi-milliard de com (au bas mot), ça fait chère la propagande.
Gérard Streiff
Ce qu'il ne fallait pas manquer dans l'Humanité
Petite histoire des journalistes et réalisateurs communistes à la radio-télévision (5)
/image%2F0554604%2F20211202%2Fob_4d5565_visuel-mitterand.png)
Dès 1970, le PCF dépose à l’Assemblée nationale une proposition de loi concernant le statut de l’ORTF. « C’est la seule force politique d’opposition qui a un projet défini et cohérent pour la radio-télévision », note l’historienne Agnès Chauveau (L’audiovisuel en liberté ?, Presses de Sciences Po, 1997).
En 1971, dans « Changer de cap », le Parti met l’accent sur « la démocratisation des moyens modernes d’information et de diffusion » : création d’une société nationale de la radio et de la télévision, meilleure élaboration des programmes, part essentielle aux créations, place de la création contemporaine, droit des auteurs des émissions radio-télévisées.
Peu après (1972), le programme commun de la gauche reprend ces orientations et se propose d’œuvrer « pour le droit d’expression des courants d’opinion » et contre « la censure ». La question du pluralisme à la télé devient une des grandes questions du débat politique de la décennie. Les partis de gauche mettent sur pied un « comité de vigilance » présidé par Edmonde Charles-Roux. Giscard d’Estaing fait semblant de jouer l’ouverture : interrogé par René Andrieu lors d’une conférence de presse en 1978, il prétend vouloir mettre fin à l’ostracisme qui vise les journalistes communistes. Le PCF le prend au mot et dépose aussitôt une série de candidatures pour intégrer les chaînes : Martine Monod, Marcel Trillat, Roger Pourteau, François Salvaing. L’affaire n’a pas de suite.
L’élection de François Mitterrand suscite un vif espoir de libéralisation. Le premier ministre Pierre Mauroy critique le caractère monocolore des présentateurs de télé, appelle à des changements qu’il initie très lentement par ailleurs. Le PCF met l’accent sur le respect du pluralisme et revendique sa place dans les médias publics.
L’intégration de journalistes communistes va passer par plusieurs canaux. Il y a d’abord la réintégration des licenciés. Francis Crémieux par exemple retrouve son titre de rédacteur en chef. Marcel Trillat, licencié en 1968, et qui anima un temps la radio libre « Lorraine cœur d’acier », devient chef du service Société avec Pierre Desgraupes sur la deuxième chaîne. Outre ce retour des « anciens », le PCF réclame l’embauche de nouveaux journalistes. Ce sera l’objet de négociations interminables avec le Parti socialiste. Elles durent de l’automne 1981 à l’automne 1982. Georges Marchais aborde la question avec François Mitterrand, puis Pierre Juquin, chargé de la communication, et Jacques Bidou, son collaborateur, gèrent le dossier au quotidien. Côté PS, c’est Georges Fillioud qui dirige. Et qui résiste ! « Chaque nom (de nouveaux journalistes communistes) est arraché plutôt que concédé », selon Jacques Bidou. C’est ainsi que sont nommés à la rédaction de TF1 François Salvaing, Roland Passevant, Jean-Luc Mano, Victoria Llanso ; pour FR3 c’est le cas de Jean-Charles Eleb, Pierre Charpentier ou Michel Naudy, responsable du service politique. « Édouard Guibert négociera la venue à FR3 de onze journalistes sur un effectif de six cents », observe l’historien Jérôme Bourdon.
Combien sont-ils au total ? S’il est possible d’identifier aisément une quinzaine de noms dans les rédactions de TF1, A2 et FR3, soit les personnalités les plus médiatiques, Jacques Bidou parle d’une cinquantaine de cas (59 au total) pour les trois chaînes ainsi que Radio France et les radios et chaînes locales. Ce chiffre est somme toute limité. Si l’on évalue à 1 400 environ le nombre total de journalistes du secteur public d’alors, il s’agit de moins de 5 % de l’ensemble des journalistes. Ce qui n’empêche pas la droite de crier à « l’entrisme rouge ».
Gérard Streiff
L'HUMANITE
|
||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||
|
"DEMANDEZ L'HUMA"
/http%3A%2F%2Fwww.humanite.fr%2Fsites%2Fall%2Fmodules%2Fhumanite%2Fmilibris%2Fmilibris_block_unes%2Ftpl%2Fbandeau.png)
Nous lançons les éditions numériques de l’Humanité, de l’Humanité Dimanche et de La Terre. Cette offre nouvelle s’inscrit dans les projets de développement et de modernisation de vos journaux, afin de mieux répondre à la diversité de vos usages et modes de lecture de la presse. Les éditions numériques de nos trois titres ne s’opposent pas à la diffusion des journaux papier. Elles renforcent et élargissent notre offre éditoriale au service des luttes sociales et des idées alternatives au capitalisme.
Cet espace va évoluer progressivement au fil des mois. Il va connaître des améliorations et des évolutions afin, notamment,
d’enrichir les articles par des contenus digitaux. De nouveaux titres, exclusivement sur support numérique, vous seront bientôt proposés. Une offre tarifaire spéciale sera proposée dans les
prochaines semaines aux abonnés de nos titres papier.
La liseuse numérique de l’Humanité.fr vous permet de
feuilleter et lire en mode texte l’Humanité, l’Humanité Dimanche et La Terre depuis votre ordinateur, mais également depuis votre tablette ou votre smartphone. Il vous faut
pour cela télécharger l’application mobile depuis les différents opérateurs. Vous pouvez également lire vos éditions achetées hors connexion, à l’aide de votre bibliothèque personnelle et vos
identifiants de compte l’Humanite.fr
Nous vous invitons à découvrir via le kiosque numérique de l’Humanité.fr un exemplaire en démonstration.
Cette nouvelle étape pour l’Humanité.fr est une première pierre d’un projet ambitieux de développement de notre plateforme
numérique, afin d’être toujours plus utile au rassemblement des forces populaires et citoyennes, intellectuelles et culturelles, de la transformation sociale et écologique, toujours plus utile
au combat émancipateur contre toute forme de domination et d’exploitation : enrichissement des contenus éditoriaux, nouveaux outils numériques : “social média”, fil rouge géolocalisé de
l’actualité politique, syndicale et associative…
L’Humanité travaille à s’adapter à vos besoins, à vos envies, à vos combats. Aidez-nous à porter toujours mieux la
confrontation d’idées, le refus du fatalisme, l’espoir d’une société plus humaine. Faites-nous part de nos remarques, achetez nos titres, partagez nos articles sur les réseaux sociaux,
intervenez, commentez. Ensemble déployons l’Humanité au service de tous les débats et de tous les combats.
Merci par avance,
Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité
En direct de Martigues à partir de 18h30
Oups ! L’austérité était une erreur (FMI)
Pierre-Louis Basse : "Dans notre société, les journalistes doivent s’engager"
Médias - le 21 Décembre 2012
l'Humanité des débats. L'entretien
Entretien. Pierre-Louis Basse a remporté un succès critique et public avec son livre Gagner à en mourir. De retour à l’antenne sur la chaîne Sport 365, sur Internet, il livre avec gourmandise son actualité. Et pose un regard sans complaisance sur les médias français.
Vous avez deux livres en écriture…
Pierre-Louis Basse. Je travaille sur deux livres. Le premier est un roman, à partir d’une histoire d’amitié de Jesse Owens avec le sauteur en longueur Lutz Long, le héros allemand que toute l’Allemagne d’Hitler attendait. C’est une histoire extraordinaire en noir et blanc. Mon second ouvrage m’excite, il portera sur les racines familiales, industrielles et politiques de l’extrême droite.
Et la chaîne Sport 365…
Pierre-Louis
Basse. C’est une très belle aventure, qu’il faut mettre au crédit de Patrick Chêne, et de toute l’équipe autour d’Arnaud de Courcelles, le rédacteur en chef. Il avait envie de mettre
en place un grand magazine, chaque soir de la semaine, avec quatre présentateurs différents (Philippe Vandel le lundi, Jean-Philippe Lustyk le mardi, Benoît Maylin le mercredi et Pierre-Louis
Basse, de 22 heures à minuit le jeudi – NDLR). Ce qui m’intéressait, c’est de travailler autour de la mémoire du sport. Depuis trois mois, j’ai reçu Bernard Chambaz, Bernard Pivot, Philippe
Bordas, Finkielkraut. Nous avons abordé le sport sous le nazisme, splendeur et misère du sport au cinéma… Ma vie, c’est la radio et l’écriture, je ne suis pas un homme de
télé, d’image. Mais je suis heureux le jeudi soir, l’équipe est très jeune et très curieuse, très chouette. J’y ai carte blanche. Un an après avoir quitté Europe 1, c’est
une vraie belle lumière. Je n’oublierai jamais la main que m’a tendue Patrick Chêne et la liberté que j’ai. J’invite vraiment tous ceux qui aiment le sport, qui ne se satisfont pas du bruit,
de la seule répétition des matchs et surtout de la vulgarité des commentaires sportifs, à regarder cette chaîne sur Internet. Où ce sont des valeurs de dignité, de sens, qui nous guident.
Patrick voulait faire ça, et il est en train de réussir son pari.
Parce que ça a été un gros désert après votre départ d’Europe 1 ?
Pierre-Louis Basse. Je suis très heureux et je vis très bien sans Europe 1. Il n’y a aucun souci, je ne suis plus fâché. Un gros désert ? Non. J’écris, on publie mes livres, le dernier a très bien marché auprès du public. Je ne suis pas comme les filles de Moulinex, qui se font jeter à soixante ans et qui n’ont ni argent ni travail. Mais la radio, c’est ma vie.
Dans vos dernières interviews, vous donnez le sentiment de ne retenir des médias existants que du bruit et de la confusion…
Pierre-Louis Basse. Pas partout. Il y a des choses qui restent encore dignes. Par exemple, le matin, je me gave du journal de Patrick Cohen sur France Inter, qui est remarquable, du travail de Pascale Clarke. Il y a plein de très belles émissions sur le service public. J’aime bien le travail de Franck Ferrand sur Europe 1, c’est très digne, et avec un contenu de haute volée. Il ne s’agit pas de dire que tout vaut tout. Mais on a abdiqué, il y a quinze ou vingt ans, une partie de notre devoir. On n’est pas journaliste uniquement pour montrer sa gueule ou donner sa voix à entendre. On est dans une société qui bouge, qui vit, ça veut dire de l’engagement, une prise de risque. Ou alors, on sera éternellement dans la pâmoison devant Zola, devant Hugo. Mais avec nos contemporains ?
Mais il y a un credo, depuis au moins deux décennies, sur la prétendue objectivité, voire neutralité du journaliste…
Pierre-Louis Basse. C’est une illusion, ça. Nous avons tous notre propre subjectivité. C’est ce que je défends, et qui m’a coûté ma place à Europe 1. L’objectivité, c’est déjà un engagement sourd et plein d’hypocrisie. Je veux citer un seul exemple : si les journalistes n’avaient pas abdiqué, nous n’aurions pas cédé à la monomanie de l’expert. Qui sont des gens qui viennent vous voir le lundi et disent rouge, le mardi violet, le mercredi rose bonbon… Si l’on veut comprendre le monde, il faut pouvoir s’appuyer sur des gens qui en ont une lecture, des historiens, des philosophes, des écrivains. Le métier a abdiqué de ce point de vue.
Qui dans le métier ? Les gens qui dirigent l’audiovisuel ? Le journaliste de base ? Est-ce que les conditions économiques désastreuses dans lesquelles s’exerce notre métier ne participent pas, aussi, à une mise sous pression des individus ?
Pierre-Louis Basse. C’est un mélange de tout ça. C’est une pipolisation. Ce sont des connivences de réseau, de salon, les jeux de chaise musicale : un jour tu fais de la radio, le lendemain de la télé. Il y a une nomenklatura. Ceux qui dénonçaient l’Union soviétique ont créé la même structure dans nos sociétés hyperlibérales : il ne s’agit plus de la qualité au service du plus grand nombre, mais de quelques-uns qui se gavent. Et qui exploseront. Ce sont des signes que nous avons dans l’audiovisuel, mais aussi dans l’économie et le social. Ça ne pourra pas durer. Le FN naît aussi de ce qu’on offre du point de vue intellectuel et politique. Il n’est pas normal par exemple de voir très peu de gens de l’Huma, depuis des années, sur les plateaux ou dans les studios ? Ils ont peur de quoi ? De quelle parole ?
Vous critiquez beaucoup le recours systématique aux chroniqueurs, qui induisent selon vous une certaine forme d’hystérie.
Pierre-Louis Basse. On est passé d’un rire subversif à la Desproges, à une galerie des grimaces. Et le rire, dans l’émission, est tellement fort qu’il finit par pratiquement mordre sur l’éditorial. Et c’est aussi vrai avec le sport, la politique. Pour moi, ça s’appelle le fascisme froid, ça. L’expression est de Houellebecq et elle est tout à fait juste.
Et Internet ?
Pierre-Louis Basse. Il y a un flux d’infos. Il y a toute une jeunesse malicieuse qui va chercher du contenu culturel en ligne. On l’a vu dans les révolutions arabes, d’ailleurs. Certains blogs n’ont rien à envier à ce qui se passe sur certains plateaux de télévision. La télévision, c’est tellement effrayant qu’il ne restait qu’à décider comme Pflimlin : mettre Taddeï sur France 2... À l’inverse, lors de la campagne de pub de D8, j’ai quand même vu des slogans comme « se distraire ou mourir » ! Au secours ! D’où le besoin d’inventer encore et encore.
Portrait d’un révolté. Pierre-Louis Basse a été, vingt-cinq ans durant, une des grandes voix d’Europe 1. Spécialiste du sport, il a animé sur la station privée des émissions sportives qui ne se contentaient pas de commenter des matchs, mais se mêlaient aussi de littérature, de cinéma, de politique. Bienvenue chez Basse, la dernière en date, c’était une émission vivante, qui se proposait aussi de réfléchir sur la place du sport dans la société. La direction d’Europe 1 a interrompu cette intéressante expérience à la rentrée 2011. Pierre-Louis Basse, qui a aussi, au fil de sa carrière, travaillé pour Canal Plus, France 5, ou l’hebdomadaire Marianne, a profité de ce temps pour se consacrer à sa seconde passion : l’écriture. Auteur d’ouvrages remarqués, dont le fameux Guy Môquet, une enfance fusillée, il associe désormais ses deux passions : le sport et la littérature. Avide de connaissances toujours nouvelles, Pierre-Louis Basse allie un esprit frondeur à une réelle générosité.
- Vidéo : Pierre-Louis Basse raconte le match de l'horreur
- Lire aussi :
Pierre-Louis Basse comme chez lui à la Fête
« Il faut s'emparer de la lettre de Guy Môquet et l'expliquer » Par
Pierre-Louis Basse, journaliste et écrivain (*).
Le groupe France Télévisions est un grand corps malade
Médias - le 14 Décembre 2012
Le modèle économique de la télé publique est-il gravement déstabilisé ?
Tribune de Marc Chauvelot, secrétaire général SNRT CGT à France Télévisions. Le 8 janvier 2008, Nicolas Sarkozy lançait l’idée saugrenue (tirée du livre blanc de TF1) de supprimer la publicité sur les chaînes publiques. Cette soudaine, lubie eut pour effet de déstabiliser gravement le modèle économique de France Télévisions (FTV). Cette initiative qui ne correspondait à aucune demande sociale (la loi Trautmann avait déjà réduit la publicité à huit minutes par heure en 2001) a été le point de départ de bien des ennuis pour l’entreprise.
À ce jour, rien n’est réglé. La compensation n’a jamais été intégralement versée par l’État et la taxe censée l’alimenter risque d’être censurée par Bruxelles. Conséquence, la France pourrait devoir rembourser 1,3 milliard d’euros et trouver 350 millions d’euros par an pour compenser l’absence de publicité après 20 heures.
C’est donc un dossier brûlant dont a hérité le PS en arrivant au pouvoir et l’attente était grande pour corriger les aberrations de la réforme. Or, six mois après les élections, non seulement la nouvelle majorité n’a pas réglé les problèmes, mais elle a, sous couvert de la crise financière, ouvert de nouvelles brèches, peut-être fatales à la survie du groupe public.
La décision de réduire de 200 millions d’euros le montant de la compensation au budget de FTV tombe au pire moment puisque le retard sur les recettes publicitaires frôlera les 60 millions d’euros, fin 2012. Une équation insoluble, un recul budgétaire de près de 7 % d’une année sur l’autre et qui conduira l’entreprise au déficit et au plan social.
La direction évoque déjà 1 000 suppressions de postes, soit 10 % des effectifs. Le plan de réduction d’emplois frappe déjà des centaines de non-permanents, priés d’aller se faire précariser ailleurs, parfois après des années de collaboration, un plan de licenciement de grande ampleur qui ne dit pas son nom.
La seule orientation fixée par l’État c’est un plan d’économies drastiques. Parmi les idées qui circulent, la fermeture de stations ultra-marines, la réduction des programmes régionaux hors info, la fusion des rédactions nationales, un grand Soir 3 au rabais, des rediffusions à gogo… Une vraie politique d’abandon.
François Hollande aurait-il été élu pour achever le démantèlement de FTV initié par Nicolas Sarkozy ? On a dû manquer un épisode.
Il est plus que temps d’arrêter la spirale et de refonder le modèle économique de France Télévisions. La question du financement devra être au cœur de la prochaine loi sur l’audiovisuel annoncée pour le printemps. Ce modèle doit être fondé sur un panachage de ressources ayant pour socle la redevance, progressivement réévaluée, et complétée de recettes additionnelles.
Parmi elles, la publicité qu’il faudra bien rétablir après 20 heures car, cinq ans après, le principe de réalité s’impose à tous : personne n’a trouvé le moyen de compenser sa suppression. De plus, sa disparition en prime time pénalise gravement la régie pour vendre ses écrans en journée. C’est donc une mesure nécessaire mais non suffisante car FTV ne récupérera pas les recettes publicitaires de 2009.
Seconde piste : revoir les relations avec les producteurs privés, ces fameux décrets sur la production qui privent le groupe public de tout droit d’exploitation sur les œuvres qu’il finance et qui lui interdisent de produire en interne plus de 5 % de ce qu’il diffuse.
La possibilité pour FTV d’utiliser son outil de production est entravée par une réglementation absurde. Aujourd’hui, le secteur est bloqué par le lobby des producteurs privés qui exerce son influence au plus haut niveau de l’État.
FTV est soumis à un système de commandes obligatoires en fictions, documentaires et animations qui s’élèvent à 420 millions d’euros auxquels s’ajoutent 60 millions d’euros pour le cinéma. Les commandes en émissions de flux s’élèvent à 500 millions d’euros par an.
Ce système, vieux de plus de vingt ans, a prouvé ses limites en plaçant la France dans le peloton de queue des pays européens en matière de production audiovisuelle. Il n’a pas empêché la délocalisation des tournages et entraîne un coût considérable de dépréciation pour les programmes qui ne trouvent pas place sur nos antennes. La filiale commerciale du groupe, FTD, privée de droits, est structurellement déficitaire.
À son arrivée, Rémy Pflimlin a encore aggravé les choses. La suppression du guichet économique unique et le pseudo-retour à l’identité des chaînes qu’il a souhaité auront coûté cher en augmentant les prix d’achat des programmes et en alourdissant l’organisation.
FTV doit avoir l’ambition d’être la locomotive d’une filière française de production des contenus audiovisuels, à l’instar de ce qu’est la BBC outre-Manche. Le contexte a changé. Dans l’économie numérique, il y a l’économie des contenus, et FTV doit pouvoir y occuper toute la place qui lui revient.
La CGT revendique le développement d’une filière de création dans tous les genres et sur tous les supports, une ouverture renforcée sur la proximité en région et dans les outre-mers. Seul un projet de cette envergure, assis sur un modèle économique refondé, pourra redonner sa vitalité à ce grand corps malade, notre télévision de service public.
Les députés ont voté jeudi soir une hausse de six euros de la redevance audiovisuelle, contre une augmentation de quatre euros en première lecture. La contribution à l'audiovisuel public, nom officiel de la redevance, passera ainsi à 131 euros en métropole, tandis qu'en outremer, elle augmentera de cinq euros, à 85 euros. C'est le gouvernement qui a proposé cette augmentation supplémentaire de deux euros, qu'il avait pourtant refusée en première lecture, et qui rapportera 49 millions d'euros à France Télévisions. Elle est destinée à atténuer l'impact pour les chaînes publiques d'une diminution des dotations publiques de 2,3% et de la baisse des ressources publicitaires, a expliqué pour le gouvernement le ministre de l'Economie solidaire Benoît Hamon. Mais, a-t-il ajouté, "cette situation conjoncturelle ne doit évidemment pas exonérer l'entreprise des efforts de long terme".
Lire aussi :
Aurélie Filippetti tacle
durement Rémy Pflimlin
Tensions entre France Télé et les producteurs
France 2 contrainte à 30 millions d’économies