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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Ovidie et Diglee : « Désirable mais pas trop active », ces doubles injonctions faites aux filles

26 Juin 2022, 08:18am

Publié par PCF Villepinte

ENTRETIEN Dans «Tu nes pas obligée», guide pédago et féministe, lauteure et réalisatrice Ovidie retrouve lillustratrice Diglee pour livrer quelques bons conseils aux adolescentes à l’aube de leur vie sexuelle.

L'Humanité Kareen Janselme

Publié le Samedi 25 Juin 2022

Après «Libres», «Baiser après #MeToo», Ovidie et Diglee sattaquent aux injonctions faites au corps et à la sexualité dans «Tu nes pas obligée», en sadressant plus particulièrement aux adolescentes. Face au retour de bâton antiféministe, les autrices misent tout sur la génération qui vient. Dialogue.

« Tu n'es pas obligé »,
d'Ovidie et Diglee,
éditions la Ville brûle,
76 pages, 12 euros

 Votre nouveau livre décortique les injonctions liées au corps, aux normes, aux relations sexuelles. Comment définiriez-vous une injonction?

Ovidie C’est lorsqu’on se sent obligé de faire quelque chose dont on n’a pas réellement envie, alors que personne ne nous y contraint réellement. C’est plus pernicieux qu’une obligation, dans la mesure où l’injonction nous laisse croire que la décision vient de nous. Il y a cette illusion que ce serait notre choix.

C’est plus agressif qu’une simple suggestion parce que, si on ne s’y plie pas, on risque d’en payer le prix en retour. Exemple typique: «si je me maquille, cest pour moi». Non, ce nest pas vrai. Nous le faisons pour le regard social, pour les autres. Personne ne nous y oblige, mais, si nous n’y répondons pas, nous nous retrouvons en marge de la norme, donc exclues.

Comment se traduit l’injonction à la sexualité dans la société?

 

 Ovidie Elle est omniprésente dans notre environnement: dans lespace public, dans la rue, dans les Abribus, dans notre environnement culturel et médiatique. On ne remarque même plus tous ces signaux sexuels dans les pubs, les séries. Et il y a cette idée que, si une femme n’a pas de sexualité, c’est qu’elle n’est pas désirée et qu’elle n’a donc aucune valeur.

C’est un peu moins le cas des hommes, qui arrivent à se revaloriser par d’autres choses, comme la réussite sociale. Nous, avant même la réussite sociale ou les études, notre première fonction est d’être belle. Dès qu’on est petite fille, on nous apprend à attirer et faire risette au monsieur. Après, si on est bonne élève, tant mieux. On ne nous apprend pas l’auto-accomplissement. Même dans l’acte sexuel, on veut avant tout plaire à l’autre et non prendre du plaisir.

 Diglee La manière dont un homme ou une femme se prépare avant un rendez-vous possiblement sexuel est significative. La femme va s’épiler, acheter peut-être de la lingerie – d’ailleurs ce truc de lingerie me questionne énormément: cest l’emballage du cadeau bandant et désirable. Il y a vraiment deux comportements différents. L’homme se pointe. S’il est lavé, c’est un plus! Et nous, on a parfois mis des heures à se préparer.

Mais attention à la double peine. Il ne faut pas être trop active sexuellement. Il y a la double injonction à être effectivement désirable et en même temps surtout pas pute. Il y a aussi deux poids deux mesures dans le rapport à la première fois. Les jeunes filles anticipent que ce sera douloureux et que c’est normal.

Or, très souvent, les saignements ne sont pas du tout liés à la rupture de l’hymen. C’est un mythe. C’est dû fréquemment à des rapports trop brutaux, sans lubrification. C’est juste un saignement d’agression du corps. Les filles partent déjà mal armées, avec la croyance que l’acte va faire mal et qu’il faudra s’y plier. On a un peu intégré ce rapport-là dans la sexualité hétérosexuelle. Alors, comment aujourd’hui construire une sexualité hétérosexuelle si ce n’est égale, au moins douce et satisfaisante? Quand on a érotisé la domination pendant trente ans, que va-t-il rester si on l’exclut de sa sexualité?

En tant que mère et féministe, ne craint-on pas aussi de transmettre ses peurs à ses enfants?

Ovidie Bien sûr. C’est parce qu’on est hyperlucide des dangers – en gros parce qu’on a pratiquement toutes été violées un jour –, que ça peut être insupportable d’être mère d’une fille de 16 ans. C’est hyper-angoissant de se dire que, statistiquement, il est fort probable que la personne que j’aime le plus au monde soit confrontée à cette violence-là un jour.

Sur le papier, nous avons envie de transmettre un désir d’émancipation, mais, par désir de protection de nos gamins, nous allons leur dire de faire l’inverse. Mais c’est valable pour n’importe quel combat politique: nous ne sommes pas toujours cohérents avec nous-mêmes. Nous pouvons avoir des convictions, aspirer à un idéal et parfois être rattrapés par la réalité et ne pas se comporter en accord avec nos idéaux.

Le féminisme est-il forcément anticapitaliste?

Ovidie Lutter contre la dimension consumériste des corps, type applications de rencontre, est une problématique anticapitaliste. Or, nous nous rendons compte que, dans nos luttes, nos camarades militants hommes ne se posent pas toutes ces questions liées à l’intime. Ils peuvent lutter contre le consumérisme mais ne pas penser à la consommation des corps. Ils peuvent se prononcer en faveur d’une égalité sociale, mais ils ne vont pas forcément penser à une égalité au sein de la chambre à coucher.

Je n’adhère pas à l’idée qu’une fois qu’on aura fait sauter le capitalisme il n’y aura plus de problème de sexisme dans la société. C’est un leurre. C’est un truc que l’on a inventé pour faire croire que le féminisme était une sous-lutte. J’entends la critique du féminisme washing. La récupération capitaliste de nos luttes existe, l’intégration du féminisme dans la société du spectacle. On le voit dans les séries, dans certains produits pop.

Mais est-ce que c’est grave? Si quelque chose doit se vendre en ce moment, je préfère que ce soit ça plutôt que des idées nauséabondes. Je préfère que les ados aient envie de s’identifier à des personnalités médiatiques qui se revendiquent féministes plutôt que dans les mouvements Zemmour et d’extrême droite où il y a plein de jeunes, comme avant eux les bébés manif pour tous…

Diglee La réalité, c’est qu’il y a cinq-six ans, dire qu’on était féministe créait un froid. Ça a au moins servi à démocratiser ce mot. Tant qu’on luttait sur son utilisation, on ne parlait pas des vraies questions. Quand j’avais mis sur ma bannière de blog que j’étais «autrice, illustratrice, féministe», on mavait dit de ne pas trop le revendiquer, car je pourrais perdre des contrats Et ce nest pas vieux du tout.

Où en est-on de la séquence #MeToo après l’acquittement des policiers du 36, quai des Orfèvres, les plaintes accusant PPDA classées sans suite…?

Diglee En ressenti intime, je sens le retour de bâton arriver. L’accueil de ce livre n’est pas le même que pour «Libres» en 2017. Une opposition sorganise. Mes amies autrices féministes ont peur, et se demandent si elles devront se protéger, comme Pauline Harmange et Alice Coffin. Il y a aussi le climat du pays dans cette période présidentielle, le traitement du deuxième procès du 36, quai des Orfèvres, l’affaire Johnny Depp et Amber Heard, avec des journaux qui titrent «Elle a menti», «Elle est folle», mais rien sur la violence de Johnny Depp. Il suffirait davoir un ou deux contre-exemples d’une femme publique qui aurait accusé à tort pour que tout soit rasé, tout ce qu’on a essayé de bâtir en cinq ans.

Ovidie J’abonde. On est en plein dans le backlash et ce n’est que le début de la guerre. J’ai l’impression qu’elle est menée par la génération des plus de 50 ans. C’est la génération des plus jeunes qui va nous en sortir.

Les garçons auront grandi dans un contexte où ils auront été familiarisés à toutes ces notions de féminisme: consentement, slutshaming, revenge porn, manspreading, mansplaining, etc. Et les filles de la génération qui arrive sont hyper-badass!

Cest cette génération-là qui arrivera à mettre un terme à cette guerre qui nen finit pas. Cest une question de temps. Mais nous, on va continuer à se battre pendant ce temps-là.

 

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ENTRETIEN Carole Delga : « Je soutiens une gauche de transformation, pas de rupture »

26 Juin 2022, 08:04am

Publié par PCF Villepinte

La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, appelle à reconstruire à gauche. Elle cite les communistes, les socialistes, les écologistes et les radicaux, mais pas les insoumis.

Aurélien SoucheyreL'Humanité

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

PHOTOPQR/L'INDEPENDANT/MAXPPP

La socialiste a dénoncé la participation du PS à la Nupes et soutenu plusieurs candidats dissidents contre la coalition de gauche aux législatives. Estimant qu’il existe un «espace entre le macronisme et le mélenchonisme», elle appelle à proposer un «nouvel engagement».

Macron est finalement arrivé en tête des législatives. Regrettez-vous de ne pas avoir participé à la dynamique de la Nupes, qui lui a contesté le pouvoir et a permis de quasiment tripler le nombre des députés de gauche, assurant de plus au PS, à EELV et au PCF un groupe parlementaire chacun, malgré leurs faibles résultats à la présidentielle?

On peut tirer de nombreux enseignements de cette élection, mais le fait que les Français voulaient Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre n’en fait pas partie. Et les voix portées sur la Nupes en 2022 ne progressent pas par rapport à la gauche en 2017. Il y avait un autre espace, sans cette sur-personnalisation de l’élection. Il fallait mieux associer les territoires, faire confiance aux meilleurs candidats sur le terrain, travailler à une union de gauche écologiste, européenne et laïque.

Dans les villes, les départements et les régions, nous avons noué des accords programmatiques à notre échelle, avec le PCF, EELV, le PS et les radicaux. L’union, nous l’avons faite et ça fonctionne bien. Un Français sur deux est à 10 euros près quand il fait ses courses… C’est à cela qu’il faut s’attaquer. Les tambouilles politiques qui ont mené à cet accord électoral ne sont pas la préoccupation des gens, et l’abstention le démontre. Ils veulent qu’on trouve des solutions concrètes à leur quotidien, que l’avenir gomme les inégalités sociales pour leurs enfants, que nous agissions vite et fort face à la crise climatique… Pour cela, la confusion n’est pas la solution. Quand le peuple est en colère, les responsables politiques doivent agir avec clarté, cohérence et éthique.

Au second tour des législatives, la Macronie n’a pas clairement appelé à battre le RN face à la gauche. Que pensez-vous du «ni-ni» et du discours tenant à mettre la Nupes et l’extrême droite au même niveau de danger?

Au soir du premier tour, j’ai lancé deux appels clairs: voter pour le candidat opposé à celui de lextrême droite, quel que soit son parti dappartenance, et voter à gauche. Je suis une femme de gauche et, en cohérence et en responsabilité, je refuse de laisser un quelconque espace à l’extrême droite. Malheureusement, cela fait plusieurs élections que les politiques n’ont pas la même clarté. Le score du second tour et l’entrée massive du RN à l’Assemblée sont le prix que nous payons des stratégies de «pas une voix pour» qui font la place à labstention, au vote blanc et nul, au «ni, ni» ou au «cas par cas». Face aux théories xénophobes et identitaires du RN, nous ne devons rien céder.

Les macronistes sont sans majorité absolue et font des appels du pied au groupe LR et même au groupe RN pour voter les lois. Appelez-vous les députés de gauche à être dans une opposition résolue à Macron, ou pensez-vous qu’il reste un espoir de coconstruction sur certains textes?

Il ne peut y avoir un espace de coconstruction dans l’intérêt de la France que si le projet change. Celui de la majorité présidentielle, très dur avec les plus fragiles, ne peut recueillir l’adhésion de la gauche, c’est évident. Nous entendons tous les appels, mais le plus important n’est pas d’obtenir une majorité, mais de proposer des solutions de solidarité pour les gens.

La retraite à 65 ans sans prise en compte de la pénibilité n’en est pas une. Pas plus que le RSA conditionné à une activité, qui revient à brader le prix du travail. Nous devons agir pour l’accès à la santé, le pouvoir d’achat, l’emploi. En Occitanie, nous nous sommes donné ces moyens, en recrutant des médecins dans les déserts médicaux, en proposant la rentrée scolaire et les transports les moins chers de France, en construisant un pacte pour l’embauche avec 60 partenaires, en aidant les habitants à se déplacer, à faire garder leurs enfants, et à se former dans les métiers verts…

L’extrême droite a obtenu 91 députés, dont 16 dans votre région. Un résultat sans précédent. Que doit faire la gauche pour montrer aux électeurs qu’ils se trompent de colère en votant RN?

En 2021, lors des régionales, j’ai fait reculer l’extrême droite de 10 points par rapport à 2015. Il n’y a pas de miracle, c’est le fruit du travail acharné pour apporter des solutions aux gens. Et c’est le fruit de la clarté. Cette campagne des législatives a été désespérante pour les citoyens.

D’une part, le président de la République a joué la montre en tardant à nommer son gouvernement et en ne mettant aucune conviction dans la campagne. D’autre part, les gauches se sont unies au péril de leurs convictions sur l’Europe, l’Ukraine, la laïcité, le rapport à l’entreprise, la souveraineté industrielle et énergétique. Je le redis, pour gagner la confiance des électeurs, il faut être clair et sincère. On ne doit pas vendre de salades aux gens, on doit agir pour eux.

Considérez-vous qu’il existe un espace politique entre Macron et la Nupes?

Il existe un espace entre le macronisme et le mélenchonisme, c’est une évidence. Il y a, en France, un besoin de gauche, une gauche de transformation sociale, pas une gauche de rupture. Les Français n’en veulent pas. Mais il faut un projet crédible, qui assume son rôle moteur dans la construction européenne. Un projet de gauche laïque, qui permette à chacun de croire ou de ne pas croire, sans jugement et sans entrave.

Un projet qui concilie économie et écologie, au service de l’emploi et de la réussite sociale. Un projet où le travail soit digne et justement rémunéré. C’est ce projet que nous souhaitons reconstruire collectivement, en rassemblant tous ceux qui veulent participer et porter les valeurs de la gauche européenne, écologiste et laïque.

Entendez-vous participer à une refondation du PS et souhaitez-vous qu’Olivier Faure reste premier secrétaire?

La question n’est pas celle des seuls socialistes: cest avec toutes les forces de gauche que nous devons reconstruire, quelles soient citoyennes ou militantes. Nous devons travailler ensemble, avec le PCF, je partage bon nombre des positions de Fabien Roussel, les écologistes, le PRG, mais aussi avec les syndicats, les associations, les entreprises et tous les citoyens qui ont envie de s’engager. Les Français sont sensibles à la politique, mais il faut leur proposer un nouvel engagement pour des projets et des idéaux.

 

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La Nupes scelle son union à l’Assemblée dans un intergroupe

25 Juin 2022, 07:16am

Publié par PCF Villepinte

Comme prévu par leur accord, les composantes de la coalition se sont réunies, jeudi, avec au menu les candidatures aux postes clés de la chambre basse.

Julia Hamlaoui L'Humanité

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

Le 23 juin, insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont tenu la première réunion de l’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

C’est une première, et c’était loin d’être gagné il y a encore quelques mois, mais les députés de gauche sont passés aux actes ce jeudi. Insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont tenu à l’Assemblée nationale la première réunion de l’intergroupe de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

Une instance qui, selon le programme commun de la coalition, doit leur permettre de  «combiner la diversité des ­expressions et la cohérence des décisions» et d’être un lieu «de discussion et de coordination permanente entre ses différentes composantes», «d’élaboration de propositions de loi».

Mais la rencontre est intervenue à l’issue d’une semaine mouvementée. Le second tour des élections législatives a fait de la gauche unie la première force d’opposition, mais du Rassemblement national (RN), son premier groupe hors majorité. Pour contrecarrer le symbole, la France insoumise, à rebours de l’accord signé en mai, a proposé la création d’un groupe unique de la Nupes.

Refus unanime de toutes les autres formations, qui objectent notamment que moyens financiers et temps de parole attribués à chacun en auraient pâti. «Il y a une union à gauche, la Nupes, mais il y a aussi un groupe PS et apparentés» qui sera force de propositions, a encore insisté, jeudi, Boris Vallaud, son nouveau président. «Il faut faire une force de cette diversité et se coordonner», résume le député PCF Pierre Dharréville, quand Fabien Roussel jugeait, quelques jours plus tôt, un groupe indispensable «pour faire entendre notre différence, notre sensibilité et conserver notre liberté de vote».

La commission des Finances doit revenir à l’opposition

Une fois les modalités de fonctionnement de cet intergroupe réglées (il se réunira une fois par semaine), une autre question s’est invitée à l’ordre du jour: celle de candidatures communes aux différentes instances de l’Assemblée nationale, en particulier à la présidence de la commission des Finances. Une commission stratégique dont la tête doit revenir à l’opposition, selon le règlement de l’Assemblée.

Mais le RN espère s’y imposer, alors que la coalition de gauche est plus nombreuse et qu’il est d’usage que la majorité s’abstienne lors du vote. Le risque que l’extrême droite puisse compter sur le renfort de LR – voire du camp présidentiel – n’est pas à exclure alors que le président du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré qu’elle « devrait (lui) revenir» et que l’avis est partagé par Éric Woerth, devenu macroniste.

L’ex-présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, s’est dite, jeudi,  «intéressée» par le poste, mais assure vouloir jouer «collectif» et a proposé une présidence tournante. Car, un autre prétendant est sur les rangs: linsoumis Éric Coquerel. «La commission des Finances revient à la Nupes, et en son sein à la France insoumise», a pour sa part estimé Julien Bayou, fraîchement élu coprésident du groupe écologiste avec Cyrielle Chatelain.

 «Nous nous sommes entendus sur le principe de candidatures communes», a confirmé le nouveau président du groupe PS, Boris Vallaud. «Il y aura un accord de la gauche. Il le faut, nous y sommes favorables», a également fait savoir Pierre Dharréville. Et le député PCF de prévenir: «Si la majorité se mêle au débat, elle aura à en rendre compte.»

 

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ONU : "les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh provenaient des forces de sécurité israéliennes"

25 Juin 2022, 07:11am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Gaël De Santis

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

Un artiste peint sur un mur l'effigie de la journaliste défunte Shireen Abu Akleh à Gaza, le 12 mai 2022 AFP / MOHAMMED ABED

Les manœuvres israéliennes pour noyer le poisson n’y feront rien. L’enquête du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme sur les circonstances de la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh le 11 mai près du camp de réfugiés de Jenine est claire. 

«Toutes les informations que nous avons recueillies -y compris de larmée israélienne et du procureur général palestinien- corroborent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes», a déclaré vendredi à Genève la porte-parole de l’institution, Ravina Shamdasani. Selon cette dernière, il n’a été trouvé aucune information sur «une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes».

«La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre Mme Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza», dit Ravina Shamdasani.

Car dans le contexte de guerre coloniale menée par Israël en Cisjordanie, ce sont pas moins de 58 Palestiniens qui ont été tués depuis le début de l’année, dont treize enfants, recense le haut-commissariat.

 

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Le droit à l’avortement n’est plus constitutionnel aux États-Unis : le grand bond en arrière

25 Juin 2022, 07:07am

Publié par PCF Villepinte

La Cour a aboli l’arrêt Roe v. Wade, datant de 1973, qui faisait de l’interruption volontaire de grossesse un droit protégé par la Constitution. Dans la foulée, le Missouri est le premier Etat à interdire ce droit. Comment en est-on arrivé à ce grand retour en arrière ?

Christophe DeroubaixL'Humanité

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

Les militants soutenant l'accès légal à l'avortement manifestaient régulièrement devant la Cour suprême des États-Unis à Washington. Ils ont perdu. Dès demain, l’avortement sera interdit dans treize États (Arkansas, Idaho, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Dakota du Nord et du Sud, Oklahoma, Tennessee, Texas, Utah et Wyoming). Photo SAUL LOEB / AFP

Le corps des femmes américaines n’est plus protégé par la Constitution. Ainsi en a décidé ce vendredi la Cour Suprême des États-Unis dans un arrêt au contenu malheureusement attendu depuis qu’une première ébauche avait fuité début mai.

L’arrêt Roe v. Wade, pris en 1973, qui considérait le droit à l’avortement comme constitutionnel est invalidé. Il faudra lire avec précision les dizaines de pages de ce nouvel arrêt qui sera connu sous le nom de Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, mais le premier «draft», obtenu et publié par le site journalistique Politico livrait des indications qui nont pas été contredites.

Remonter un à un les échelons du système judiciaire

«Nous estimons que Roe v. Wade doit être annulé»: ces mots figuraient en toutes lettres dans le document, laissant augurer du pire. Les arguments avancés par le signataire de l’avis de la majorité de la Cour - Samuel Alito, un spécialiste des commentaires publics à caractère directement politiques voire militants - semblaient déjà sans appel: «La conclusion inéluctable est que le droit à lavortement nest pas profondément enraciné dans lhistoire et les traditions de la Nation» et qu’il «nest protégé par aucune disposition de la Constitution».

"La Constitution ne fait aucune référence à l'avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit", écrit, dans la version finale, le même juge Samuel Alito qui estime que Roe v. Wade "était totalement infondé dès le début" et "doit être annulé".

La Cour Suprême, libre de déterminer les dossiers sur lesquels elle s’exprime, avait décidé, l’automne dernier, de se saisir d’une loi votée par le Mississippi en 2018 qui interdisait tout avortement après 15 semaines de grossesse. Les élus locaux savaient pertinemment que le texte contrevenait à la jurisprudence de 1973 et qu’il serait bloqué par la justice. Leur stratégie était de remonter un à un les échelons du système judiciaire américain jusqu’au sommet: la cour suprême. 

Depuis 2019, les législatures d’État dominées par le GOP ont voté pas moins de 300 nouvelles règles dans 28 États. La Géorgie a, par exemple, interdit l’IVG dès le premier battement de cœur du fœtus. L’Alabama totalement, y compris en cas de viol ou d’inceste.

L'héritage de Trump

Le tremblement de terre politique que vient de déclencher la cour suprême a été préparé de longue date par le mouvement conservateur de plus en plus en osmose avec la droite chrétienne. Invalider Roe est devenu au fil des années un marqueur pour tout candidat républicain que le «bloc évangélique» (la formule est de John Mason, professeur de sciences-politiques), prenait de plus en plus de pouvoir au sein du GOP.

Et c’est d’ailleurs pour cette raison - faire la peau du droit à l’avortement - que Donald Trump, dont la personnalité répond assez peu aux standards de vie des fondamentalistes chrétiens, avait recueilli, en 2016 et 2020, 77 % puis 84 % des suffrages des électeurs évangéliques blancs.

La nomination par un président pourtant minoritaire dans les urnes (3 millions de voix de moins que Hillary Clinton) de trois nouveaux juges (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett) a permis de «sécuriser» une majorité ultraconservatrice au sein de la plus haute instance judiciaire des États-Unis, dont le rôle dans un pays de «common law», où la jurisprudence fait aussi le droit, est donc forcément très politique.

Une prohibition automatique de l’IVG dans certains États

Voilà qui est donc fait: «Roe v. Wade» est à terre. Dans la foulée, le Missouri a été le premier État à interdire l'avortement. Une douzaine d'autres (Arkansas, Idaho, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Dakota du Nord et du Sud, Oklahoma, Tennessee, Texas, Utah et Wyoming).

Ces derniers, tous dirigés par les républicains, ont voté durant ces dernières années des «trigger laws» (littéralement «lois gâchettes»): elles étaient anticonstitutionnelles hier car elles contrevenaient à «Roe», elles sappliquent donc automatiquement. Dautres États conservateurs ne tarderont pas à faire voter des lois dans le même sens. Le pays sera rapidement coupé en deux.

Pour le mouvement conservateur, la victoire politique est éclatante, mais elle ne signe pas la cessation des «hostilités» sur le sujet. Comme le rappelait Ryan Grim, journaliste pour le site d’investigation The Intercept, juste après la fuite du «draft»: «laisser le choix du droit à lavortement aux États nest évidemment pas le but final. Leur but est de linterdire partout. »

Une reconnaissance de la «personnalité» au foetus

Mitch Mc Connell, le leader des républicains au Sénat, avait laissé entendre que cela pourrait faire l’objet d’une loi si le GOP remportait les élections de mi-mandat de novembre prochain. Il se heurterait pourtant au même obstacle qu’il oppose aux démocrates tentant de légiférer au Congrès afin de «sacraliser» le droit à lavortement: le fameux «filibuster», cette pratique dobstruction parlementaire qui nécessite une supermajorité de 60 sénateurs ce dont ne disposent ni les démocrates, ni les républicains – pour les lois autres que budgétaires.

Faute de possibilité dans le champ de la loi, le mouvement conservateur avance ses pions dans celui du droit. Sa prochaine bataille réside dans la reconnaissance du statut de personnalité au «fœtus». En ce cas, il serait placé sous la protection du 14e amendement de la Constitution.

Ce dernier a été ratifié après la guerre de Sécession, en 1868, et visait à protéger les droits des anciens esclaves émancipés par le 13e amendement (1865) en garantissant la citoyenneté à toute personne née aux États-Unis (droit du sol) et en en affirmant l’égale protection face à la loi de tous ceux qui se trouvent sur le territoire. Si, par une décision jurisprudentielle, le fœtus était reconnu comme un individu, dès la conception ou dès le premier battement de cœur, le 14e amendement s’appliquerait à lui.

Même les plus conservateurs des juges – notamment Antonin Scalia – ont toujours émis les plus grands doutes sur cette théorie. Mais le principe d’une dynamique – et c’est bien ce qu’a enclenché la droite chrétienne – est de faire sauter des verrous considérés comme solides peu de temps avant. La preuve: dans un texte complémentaire à l'avis majoritaire dans le cas de Roe v. Wade, le juge Clarence Thomas avance des arguments afin de renverser des jurisprudences qui autorisent aujourd'hui la contraception, les relations entre personnes du même sexe ainsi que le mariage gay.

 

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Digue(s)

24 Juin 2022, 07:08am

Publié par PCF Villepinte

Désastre

Gaullistes, chiraquiens, séguinistes, transfuges du pseudo-socialisme vers les ors du pouvoir, macronistes sincères de la première heure, bref, républicains de droite comme de gauche: réveillez-vous, ils sont devenus fous!

Cette semaine, pour des raisons quaucune raison de l’éthique politique nexpliquera ­jamais, la dernière marche de la normalisation de lextrême droite a été allégrement franchie – piétinant au passage tous les principes qui furent, jadis, communs aux femmes et aux hommes de bonne volonté citoyenne.

Actons donc la terrible réalité: la digue républicaine nexiste plus. Ni sur le terrain, du côté des électeurs; ni dans les appareils de certains partis, jusqu’au sommet de l’État. Soyons honnêtes, jamais le bloc-noteur n’aurait imaginé devoir écrire semblable phrase un jour. Seulement voilà, à la faveur d’une élection sens dessus dessous, les faits sont têtus. Et le désastre moral considérable…

La main tendue des macronistes aux lepénistes est un ­révélateur si puissant et affreux qu’elle ne se résume, hélas, pas au sentiment de peur panique qui gagne Mac Macron II en personne. Non, ce «moment» tragique pour notre démocratie symbolise, en une séquence courte de notre Histoire, la logique qui prévaut ­depuis trop longtemps.

Mensonges

Mac Macron II reste bel et bien l’homme du chaos permanent. Ce chaos durable dont il entrevoit lui-même les effets en cascade. Nous ne soulignerons jamais assez sa responsabilité dans l’essor du Rassemblement national (RN) depuis cinq ans. C’était son assurance-vie pour la réélection. Le prince-président a également joué avec le RN comme on joue avec le pire des feux, celui qu’on ne devrait jamais allumer: poussant la gauche à voter pour lui au second tour de la présidentielle afin de barrer la route à Fifille-la-voilà, mais refusant quelques semaines plus tard, aux législatives, d’appeler à voter pour la gauche unie quand celle-ci était en balance avec le RN.

À force de jeter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et l’extrême droite dans le même sac, le monarque élu, capable de tous les mensonges, a contribué à brouiller les lignes sans imaginer que cela pourrait se retourner, aussi, contre lui. Le résultat est connu. Alors que la Nupes a réuni plus de 6 millions de voix, contre seulement 3 millions au RN, les candidats d’extrême droite ont pourtant remporté 55 % des duels avec la gauche. Au passage, notons qu’il n’aura manqué au total que 16000 voix dans le pays, entre les diverses circonscriptions, pour que la Nupes obtienne une majorité relative devant les macronistes. Effrayante mise en abîme.

République

Nous y voilà, à ce point de non-retour à la fois symbolique et concret. Puisque le pouvoir ne peut gouverner faute de LR, et pour ne pas dépendre du seul bon vouloir de la droite, la Macronie cherche du côté du Rassemblement national des accointances utiles. Après avoir siphonné durant cinq ans une grande partie de la gauche libérale, Mac Macron II a allumé l’autre étage de la fusée, vampirisant toute candidature à droite, ultra-droitisant tous ses choix, et, bien sûr, choisissant son adversaire, Fifille-la-voilà, quitte à lui baliser la voie, lui dresser un pont-levis.

Au hasard d’un faux mouvement électoral, et désormais sans majorité absolue, les masques de la Macronie tombent. Ces beaux donneurs de leçons viennent de prouver qu’ils préfèrent les candidats du Rassemblement national quand l’occasion s’en présente. Cela ne vous rappelle rien? «Plutôt Hitler que le Front populaire», disaient certains de leurs aïeux durant l’étrange défaite. Le roi sans tête a perdu dans la ­bataille l’esprit de la France, celle des Lumières et de la grande Révolution. Rien d’étonnant en vérité. Sauf que, cette fois, la démocratie se trouve en péril, sinon la République elle-même.

 

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TotalEnergies, profiteur de crise dans le collimateur

24 Juin 2022, 07:02am

Publié par PCF Villepinte

ÉNERGIE Alors que les bénéfices du groupe pulvérisent tous les records, portés par la flambée des prix de l’énergie, la CGT appelle l’ensemble de ses salariés à une grève inédite ce vendredi.

Cyprien Boganda L'Humanité

Publié le Vendredi 24 Juin 2022

Ce vendredi, les grévistes réclament des hausses de salaires permettant de couvrir l’inflation. moschetti/REa

 

Depuis dix ans, c’est presque devenu une loi physique, aussi intangible que celle de l’eau qui bout à 100 degrés au niveau de la mer: chez TotalEnergies, les dividendes ne baissent jamais. Quelle que soit la conjoncture économique, que les bénéfices senvolent ou quils flanchent, le géant tricolore garantit à ses actionnaires une fidélité sans faille.

 «En 2020, lorsque le groupe n’a engrangé “que” 4 milliards de dollars de résultat net, c’était la panique à bord, raille Thierry Defresne, de la CGT. Mais comme ils avaient 7 milliards de dividendes à verser malgré tout, nos dirigeants ont simplement décidé d’emprunter auprès des banques. Résultat, le taux d’endettement du groupe est passé de 16 % à 19 %… »

En ce moment, les pétroliers ont toutes les raisons de se frotter les mains. Dopé par la guerre en Ukraine, le cours du brent (brut de la mer du Nord) a tutoyé les 120 dollars le baril, tandis que le prix du carburant à la pompe vole de record en record: le litre de gazole atteignait 2,15 euros ce jeudi dans les stations-service françaises, selon le site Carbu.com.

Alors que limmense majorité des automobilistes tire la langue, les actionnaires de Total voient la vie en rose: le groupe a engrangé 4,9 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre 2021 et devrait annoncer des résultats semestriels canon en juillet prochain.

une mobilisation inédite dans le groupe

C’est dans ce contexte de douce euphorie que la CGT appelle, pour la première fois, l’ensemble des 35000 salariés français dépendant de TotalEnergies (groupe et filiales) à débrayer, ce vendredi. En cause, la faiblesse des rémunérations, notamment pour les travailleurs les moins qualifiés de certaines filiales, qui voient leur direction profiter à plein de l’inflation, alors qu’ils peinent à remplir le réservoir de leur voiture.

Khaoine Rahou, représentant du personnel et élu CGT au CSE d’Argedis (stations-service, 3200 salariés), est dans cette situation. Depuis vingt ans, il travaille dans une station essence de cette filiale, sur lautoroute A13, pour une paye royale de 1300 euros net.

 «En ce moment, je dois payer 120 euros pour un plein dessence, qui ne me dure qu’une semaine et demie, peste-t-il. J’habite à Paris, à 50 kilomètres de mon lieu de travail. On m’a proposé plusieurs fois de bosser dans une station de la capitale, mais c’est une très mauvaise idée: sur Paris, les stations peuvent fermer du jour au lendemain et vous vous retrouvez à la rue. Les points de vente sit ués sur les autoroutes ont une durée de vie beaucoup plus longue…» Malgré tout, Khaoine estime qu’il n’est pas le plus mal loti des salariés de sa station-service: «Nous ne sommes que deux avec ma femme, sans bouche à nourrir. Mais je connais un agent d’entretien avec trois enfants, payé 1200 euros par mois, obligé daller aux Restos du cœur Les gens ont peur de parler, mais ces situations existent.»

«80 % des employés dArgedis sont éligibles à la prime d’activité (accordée aux plus bas revenus – NDLR), fulmine Djamila Mehidi, déléguée syndicale centrale CGT. Nous sommes les salariés du groupe les plus mal payés. La direction nous oppose que la situation est similaire chez nos concurrents…

En tant que salariés de cette filiale, nous ne pouvons pas bénéficier du socle social commun pratiqué dans le groupe, et notamment l’intéressement.» Jusqu’à présent, précise la syndicaliste, la grille des salaires d’Argedis démarrait néanmoins au-dessus des minima de branche, mais la récente hausse du Smic a entraîné un tassement des rémunérations. Ce vendredi, les salariés en grève réclament des hausses qui permettent au moins de couvrir l’inflation.

les augmentations de salaires oscillent entre 1,1 % et 1,7 %

Depuis des années, le groupe tente d’acheter la paix sociale à coups de primes généreuses et d’intéressement (avantageux pour les employeurs, car exonéré de cotisations sociales), mais se révèle plus pingre quant aux hausses de salaires.

Depuis 2015, les augmentations générales pour les ouvriers et employés de Total oscillent entre 1,1 % et 1,7 % par an, malgré la croissance quasi continue des bénéfices. «Rendez-nous Christophe de Margerie!», se marre un syndicaliste du groupe sous couvert d’anonymat.

L’ancien PDG, disparu en 2014, pratiquait selon lui une politique salariale un peu plus équilibrée: «Depuis larrivée de Patrick Pouyanné à la tête du groupe, en 2015, lheure est à la réduction des coûts. Tous les avantages, comme la prime d’ancienneté, ont été intégrés aux augmentations générales pour gonfler l’enveloppe.» Ce qui n’empêche pas le groupe de se montrer beaucoup plus généreux à l’endroit de son dirigeant, dont la rémunération a flambé de 52 % en 2021, à 5,9 millions d’euros. De quoi faire de nombreux pleins d’essence…

Le dernier accord salarial, signé en janvier 2022, prévoit 2,35 % d’augmentation générale, ce qui ne permet pas de couvrir l’inflation. Pourtant, le contexte géopolitique actuel pourrait inciter la direction à desserrer les cordons de la bourse. En ce moment, les pétroliers gagnent sur tous les tableaux: sur lamont, grâce à la flambée du cours du brent provoquée par linvasion de lUkraine; mais également sur laval (distribution), grâce à l’explosion des marges de raffinage, c’est-à-dire la différence entre le coût du pétrole brut acheté par les raffineries et celui du produit qu’elles vendent une fois raffiné.

Ces marges, traditionnellement faibles, ont explosé au cours des derniers mois, à la suite notamment des sanctions votées par les États-Unis et l’Union européenne à l’encontre des raffineries russes, qui ont réduit les capacités de raffinage sur le continent. Par ailleurs, les groupes pétroliers n’ont eu de cesse de fermer des raffineries en Europe depuis dix ans. Conséquence logique: lorsque loffre ne peut pas suivre la demande, les prix grimpent! Et ce sont les consommateurs qui trinquent À titre dexemple, le raffinage a rapporté 1,1 milliard de dollars à Total au premier trimestre 2022, soit 4,6 fois plus que l’an passé sur la même période.

Un peu partout dans le monde, la pression politique grimpe pour que les géants du pétrole participent à l’effort général. Aux États-Unis, le président Joe Biden a récemment fustigé la voracité d’Exxon, qui a «gagné plus dargent que Dieu ce trimestre». En Italie ou en Grande-Bretagne, les gouvernements ont annoncé la création de prélèvements exceptionnels sur les profits des compagnies énergétiques.

taxer les superprofits et les investir dans la transition écologique

En France, deux canaux pourraient être utilisés: une taxe exceptionnelle sur les bénéfices de Total et le blocage temporaire des prix du carburant. Portés notamment par la Nupes lors de la campagne des législatives, ces deux outils semblent tout à fait crédibles aux yeux de Thomas Porcher, économiste spécialiste des hydrocarbures: « Il faut taxer les superprofits des compagnies pétrolières. Cela s’est déjà fait, notamment dans les années 1970 aux États-Unis, où l’on parlait alors de profits “imprévus”.

L’argument des multinationales, qui s’y opposent en mettant en avant la nécessité d’investir dans les renouvelables, n’est pas recevable. Après 2003 et l’explosion des prix du pétrole, elles ont réinjecté une grosse partie de l eurs bénéfices dans la poursuite de l’exploration et production des énergies fossiles (pétrole de schiste, notamment). Il faut donc taxer leurs profits “imprévus”, et se servir du produit pour investir dans la transition énergétique. »

Quant au blocage temporaire des prix (six mois), il est permis par l’article 410-2 du Code de commerce en cas de circonstances exceptionnelles. « En pratique, poursuit l’économiste, il faudra réunir tous les acteurs de la filière française (production et distribution): les compagnies pétrolières, qui engrangent des profits colossaux; les grandes surfaces, qui se servent de lessence comme dun produit dappel et qui ont les moyens financiers de faire face à un blocage de prix; et enfin, les distributeurs indépendants, qui représentent une faible part du marché. Il faudra fixer un prix qui garantisse la survie des indépendants, en sachant que chacun devra rogner sur ses marges… »

 

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Climat : à l'Assemblée nationale, des cours de rattrapage pour les députés

23 Juin 2022, 06:50am

Publié par PCF Villepinte

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Un groupe GDR renforcé pour répondre aux urgences du pays

23 Juin 2022, 06:44am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 22/06/2022 par PCF

 

J’ai la grande fierté d’annoncer le retour du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) à l’Assemblée Nationale. Composé à ce jour de 18 députés contre 16 lors de la précédente législature, notre groupe a reconduit André Chassaigne comme Président !

André Chassaigne poursuit actuellement des discussions avec d’autres députés qui pourraient nous rejoindre encore.

C’est une excellente nouvelle car la constitution du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine, au lendemain des élections présidentielle et législatives est essentielle pour la gauche, pour le monde du travail et pour tous les habitant·e·s de France continentale et d’Outre-mer, épris de justice sociale et fortement attachés aux valeurs d’une République qui respecte tous ses citoyens.

Nous aurons à coeur de nous mettre au service de tous et de porter leurs colères et leur espoir, leurs exigences de dignité, de solidarité et d’égalité.

Comme nous nous y sommes engagés au lendemain de l'élection présidentielle, les députés du groupe GDR travailleront de concert avec les autres groupes parlementaires de la nouvelle union populaire écologique et sociale.

Avec le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste (CRCE), dont sa présidente Eliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines.

L’ensemble des propositions que nous avons défendues lors des élections législatives avec l’alliance de gauche et lors de la campagne présidentielle de "La France des Jours heureux" seront au cœur de cette rentrée parlementaire.

C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé au Président de la République ce mardi 21 juin 2022 lors de notre entretien.

Je lui ai à nouveau rappelé, en toute franchise, qu’une grande majorité de nos concitoyen·ne·s rejetaient avec force sa politique et notamment son projet de réforme portant l'âge de départ en retraite à 65 ans. Mettre à l’ordre du jour cette réforme serait une véritable provocation.

J’ai demandé au contraire que des mesures soient prises sans délai par l’exécutif, pour répondre à la crise sociale et économique d’une extrême gravité pour notre peuple et pour l’avenir du pays. 

En tête de ces mesures, le pouvoir d’achat :

l’augmentation de 15 % du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires de 10 % au 1er juillet, ainsi que la reconnaissance stricte des qualifications et de l’ancienneté

la convocation urgente d’une conférence salariale visant à l’augmentation sensible de tous les salaires

la hausse des pensions de retraites sur le montant du SMIC réévalué et la baisse de la CSG sur les retraites

La baisse immédiate des prix des carburants par la diminution des taxes.

le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs.

Un plan d’embauche immédiat pour l’éducation nationale et la santé

 

Pour financer ces mesures, j’ai rappelé l’urgence de mieux distribuer les immenses richesses dont dispose le pays. J’ai alerté le chef de l’État sur la hausse des taux et la nécessité d’agir sur la Banque Centrale Européenne pour obtenir des prêts à taux négatifs. Cela permettrait d’investir massivement dans la transition écologique, dans l’emploi et la recherche, dans le soutien aux TPE et PME.

Pour agir concrètement sur l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, j'ai demandé au Président de la République de convoquer en urgence une réunion avec tous les acteurs intermédiaires pour leur imposer de mettre un terme aux pratiques spéculatives.

Dans le même esprit, et à l’instar de l’Espagne et du Portugal, j'ai proposé que la France décide enfin de sortir du système tarifaire européen, ce qui permettrait de faire baisser sensiblement le prix de l’électricité produite à moindre coût en France.

Par ailleurs, j’ai souhaité interroger le président de la République sur les initiatives que la France allait prendre concernant le conflit en Ukraine, pour l’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine.

Les Françaises et les Français peuvent compter sur le groupe GDR à l'Assemblée et le groupe CRCE du Sénat pour faire avancer toutes les propositions, les mesures en faveur de la Paix comme celles qui répondraient aux urgences sociales et écologiques.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,

 

Mercredi 22 juin 2022.

 

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Législatives 2022 : un revers pour la macronie !

22 Juin 2022, 07:39am

Publié par PCF Villepinte

interprofessionnelfranceélections

Le verdict du deuxième tour des législatives est tombé, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne n’auront pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. C’est une première depuis l’inversion du calendrier présidentielles/législatives et du passage au quinquennat. Ce désaveu est la traduction cinglante du rejet des politiques antisociales qui ont été menées pendant 5 ans.

La France sort d’élections majeures avec les présidentielles et les législatives.

Avant chaque échéance la CGT s’est exprimée. Elle a pu réaffirmer un certain nombre de principes et de valeurs dont la lutte contre les idées d’extrême droite et l’imposture sociale qu’elles représentent. 

L’histoire retiendra que face au Rassemblement National, la majorité présidentielle, dont la première ministre, n’a pas appelé au front républicain ni à ne donner aucune voix à l’extrême droite.

Cette attitude extrêmement grave a permis l’élection de nombreux.ses député.e.s du RN.

La majorité présidentielle aura même décidé pendant la campagne électorale de qui était républicain ou non et ne s’est pas appliqué à elle-même ces principes. Elle aura même entretenue une pseudo confusion sur une gauche qui serait « extrême » et l’extrême droite ! 

Emmanuel Macron et la LREM jouent avec notre République depuis plus de 5 ans. Leur programme et leurs idées sont minoritaires et les souffrances sociales sont le lot quotidien des citoyens.nes de notre pays.

Les lois antisociales, l’attitude aux ordres des parlementaires de la majorité présidentielle et le peu d’écoute de Macron et de ce gouvernement auront contribué à un taux d’abstention très important notamment chez les jeunes et dans les quartiers populaires.

Toutefois une gauche réunie a permis l’émergence d’un bloc important de député.e.s progressistes à l’Assemblée Nationale. 

Plus que jamais le monde du travail doit mettre à l’ordre du jour le progrès social.

Plus que jamais la question des salaires doit trouver des réponses concrètes qui ne peuvent se traduire par des « chèques ». L’augmentation générale des salaires est une priorité avec un Smic à 2 000€ et le dégel du point d’indice. Les pensions et les minimas sociaux doivent être revalorisés en conséquence. C’est une question d’efficacité sociale et économique.

Plus que jamais la retraite à 60 ans est un marqueur d’une société juste et solidaire et doit être entendu par le gouvernement.

Plus que jamais le monde du travail devra faire entendre sa voix et se mobiliser dans les entreprises et les administrations comme c'est déjà le cas dans nombre d’endroits. Les convergences des luttes et des revendications doivent se traduire dans l’action collective. La CGT œuvrera à l’unité la plus large possible.

La CGT continuera à porter ses propositions en matière sociale, économique et environnementale. Le vivre ensemble ne se décrète pas, il se construit !

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