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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Les experts du GIEC confirment l’alerte !

28 Juillet 2022, 08:22am

Publié par PCF Villepinte

PUBLIÉ LE 28 JUIL. 2022

Le rapport des experts climats de l’ONU (GIEC) publié le 28 février 2022 est la suite de « l’alerte rouge » du rapport d’août 2021 alors que ce jeudi 28 juillet marque le jour du dépassement.

 

Ce jeudi 28 juillet marque le jour du dépassement.

À cette date, l'humanité aura consommé l'ensemble de ce que la planète peut produire en un an sans s'épuiser et vivra à crédit le reste de l'année.

Sans surprise le GIEC revient sur tous les bouleversements subits par l’ensemble des citoyens :

sécheresse, 

intempérie violente,

ouragan,

inondation.

Ceux-ci sont à l’origine d’insécurité alimentaire et de la raréfaction de l’accès à l'eau.

Contenir le réchauffement climatique à +1,5°C est désormais une obligation pour éviter de grands désastres et l’explosion des inégalités.

Le GIEC évalue que 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont dans des habitats considérés comme hautement vulnérables face au changement climatique concentrés dans les pays du Sud dont les ressources et les travailleurs sont les plus exploités.

Plus de la moitié de la population mondiale a manqué d’eau en 2021.

Dès lors, pour faire face au défi posé, le GIEC recommande de planifier, d’évaluer les politiques publiques environnementales, de lutter contre les inégalités sociales et contre la colonisation.

La CGT ne peut qu’être favorable aux préconisations portées dans le rapport et qui doivent être précisées dans le prochain rapport du groupe III du GIEC.

En revanche, celles-ci doivent être associées à des politiques publiques et économiques en rupture franche avec les politiques capitalistes et libérales que nous subissons actuellement.

Politiques génératrices d’inégalités sociales et de dégâts environnementaux. 

Seul un développement humain durable permettant de répondre aux besoins des populations d’aujourd’hui sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs est de nature à préserver les droits des populations et de notre environnement.

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De pire en mieux

28 Juillet 2022, 08:09am

Publié par PCF Villepinte

Publié le Mercredi 27 Juillet 2022

L'Humanité Maurice Ulrich

Churchill, quoi qu’on en pense, avait le sens de la formule: «La démocratie est le pire des systèmes à lexception de tous les autres.» C’est connu mais ça reste à méditer au sein de la majorité relative, comme au gouvernement et à l’Élysée.

Pour exemple, le vote par une majorité de députés, samedi soir, d’un amendement non prévu par l’exécutif sur la compensation de la hausse du RSA pour les départements leur est resté en travers de la gorge. Bruno Le Maire est «stupéfait». Aurore Berger, la présidente du groupe Renaissance, a parlé d’un vote «à la hussarde». Comment? Des parlementaires ont voté comme ils pensaient devoir le faire vis-à-vis de celles et ceux qui les ont élus?

On peut toujours penser à des petits calculs, aussi, comme à des rapprochements stratégiques plus inquiétants vers la droite et le RN. Mais l’Assemblée nationale n’est plus ce qu’elle a été pendant cinq ans: la chambre denregistrement et de vote automatique des textes émanant de l’Élysée et du gouvernement.

Alors il est vrai que le débat, la confrontation des propositions ce nest pas comme le vélo. Ça s’oublie un peu. Les caricatures et les anathèmes parasitent trop les débats. D’une manière on ne peut plus pavlo­vienne, le président du groupe LR parle encore des votes pavloviens de la gauche. Tel autre qui se garde bien de tailler le moindre costard aux patrons du CAC 40 s’engage dans une pitoyable guerre du port des cravates…

Mais que veut-on? Une Assemblée muette? Des élus dociles surveillant du coin de l’œil le premier qui osera cesser dapplaudir? Celles et ceux dans le monde politique et dans les médias qui ne cessent d’opposer nos démocraties aux régimes totalitaires s’inquiètent maintenant des turbulences de l’Hémicycle!

Le couvercle mis pendant cinq ans sur la représentation nationale l’était aussi sur les électeurs, sur les attentes populaires quand il n’était plus question pour les élus que de «pédagogie» et de diffusion de la bonne parole pour faire avaler les pilules des «réformes». Ce nest plus le cas. Cest mieux.

 

 

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Revalorisation des retraites : le sale coup de la Macronie

28 Juillet 2022, 08:05am

Publié par PCF Villepinte

Assemblée nationale. Le gouvernement a fait revoter les députés en pleine nuit afin d’empêcher une revalorisation des retraites de 5,5 %, adoptée quelques heures plus tôt, mardi soir, contre l’avis de l’exécutif.

Publié le Jeudi 28 Juillet 2022

L'Humanité Aurélien Soucheyre

« Le scrutin est ouvert. » « Le scrutin est clos. » La séance s’est tenue dans la confusion générale.

Hans Lucas via AFP

Il y a des jours où la Macronie promet de «nouvelles méthodes», du «dialogue», du «compromis» et de la «coconstruction». Et puis, il y a des nuits où les troupes présidentielles retombent dans leurs travers. L’examen du budget rectificatif, voté par 293 voix contre 146 lors d’une séance nocturne entre mardi et mercredi, s’est achevé sur un psychodrame.

Tout commence lorsque le gouvernement est battu, une nouvelle fois, par l’opposition. Et pas sur n’importe quelle mesure: le centriste Charles de Courson présente un amendement pour que la hausse des retraites prenne en compte le niveau réel de linflation pour 2022, soit 5,5 % à ce jour, contre 4 % comme proposé par Bercy. Sans surprise, le gouvernement appelle à voter contre.

Dans la confusion générale

La Macronie fait bloc, mais les députés de gauche, ceux du RN et neuf élus LR, votent pour. L’amendement est adopté par 186 voix contre 181. La gauche jubile. «Victoire! Contre lavis du gouvernement, lAssemblée vient de relever les pensions à hauteur de linflation. Une bonne nouvelle pour ceux qui ont travaillé toute leur vie et ont droit à une vie digne !» s’enthousiasme le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

Oui, mais voilà, tard dans la nuit, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, revient à la charge et demande un second vote, comme le règlement l’y autorise. Alors que plusieurs députés brandissent le règlement intérieur, protestent contre la manœuvre et réclament une suspension de séance, la députée Modem Élodie Jacquier-Laforge, qui préside les débats, convoque subitement le vote.

Dans la confusion générale, la hausse de 5,5 % des retraites est rejetée par 224 voix contre 121. «Plein de collègues nont pas eu le temps de voter ou se sont trompés de bouton dans la précipitation. Jai déjà vu des ministres organiser une seconde délibération après avoir été battus, ce que je trouve déjà très problématique. Mais là, c’était lunaire. C’est la pire séance à laquelle j’ai assisté de toute ma vie, à plus d’un titre !» s’indigne le député FI Ugo Bernalicis.

40 demandes de rectification de vote!

Plusieurs parlementaires se ruent pour remplir des feuilles de correction, ce qu’ils font quand ils se trompent de vote. Quarante «mises au point» ont été comptabilisées. Un chiffre rare, preuve dun scrutin tenu loin de toute la sérénité nécessaire à un vote. Beaucoup d’élus crient leur colère. Les députés RN, qui étaient 80 à s’être prononcés pour la hausse de 5,5 %, semblent désemparés. Lors du deuxième scrutin, 9 ont voté avec le gouvernement et 24 contre.

Beaucoup réclament un nouveau décompte, à droite comme à gauche. C’est possible: il suffit que lexécutif dépose un nouvel amendement. Mais Élodie Jacquier-Laforge propose aux élus revendicatifs de se rattraper en votant pour ou contre larticle 8, lequel comporte pourtant dautres mesures que la revalorisation des retraites… Scandalisés, les députés RN quittent l’Hémicycle et refusent de participer au vote final sur le budget rectificatif.

Le gouvernement, qui sait pourtant qu’un scrutin dans les règles lui serait favorable puisque les députés LR ont changé de position en quelques heures et assurent la bascule, ne cherche même pas à dissiper le doute. «Réglementairement, vous avez raison. Mais politiquement, vous avez fondamentalement tort. Cette méthode du rattrapage, du passage en force, on la vécue de 2017 à 2022. À chaque fois que l’on gagnait un amendement, vous reveniez dessus!» alerte le président FI de la commission des Finances, Éric Coquerel, qui ajoute à l’adresse de la Macronie: «Laissez le texte vivre sa vie, transmettez-le au Sénat et à l’arrivée, on verra bien. Mais ne revenez pas à ces méthodes de passage en force. Vous ne tiendrez pas cinq ans comme ça.»

Le gouvernement aurait pu lever le gage

Reste que Charles de Courson lui-même a voté avec le gouvernement lors du second scrutin, l’exécutif s’étant engagé à revaloriser les retraites en… janvier 2023. «Lamendement de Courson aurait eu de fâcheuses conséquences: 500 millions deuros auraient été retirés aux retraites militaires», pointe le rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve.

Le texte était ainsi techniquement rédigé car toute nouvelle dépense doit être compensée par une économie pour qu’un amendement soit recevable. «Mais le gouvernement peut lever le gage, note Ugo Bernalicis. C’est ce qu’il a fait quand nous avons voté contre son avis l’aide de 230 millions d’euros pour les ménages se chauffant au fioul. Elle était financée via des ponctions sur les politiques de la ville. Mais cette conditionnalité a été retirée: le gouvernement a levé le gage.» Il a décidé de ne pas le faire pour une hausse des retraites de 5,5 %. Alors que, selon l’Insee, l’inflation globale pour 2022 sera de 7 %.

 

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Voix vives, ballades poétiques à Sète

27 Juillet 2022, 07:57am

Publié par PCF Villepinte

Le Festival Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée, revient cette année à Sète pour un grand rendez-vous poétique en accès gratuit.

Publié le Mardi 26 Juillet 2022

L'Humanité Emma Neige

 À Sète, du 22 au 30 juillet, rues, places, jardins, port et bateaux,... invitent les visiteurs à la découverte de la poésie méditerranéenne contemporaine.

Du 22 au 30 juillet 2022, plus de 80 poètes contemporains se rejoignent dans la ville de George Brassens et Paul Valéry pour célébrer la beauté des mots et la mise en commun des histoires dans un cadre idyllique. Conteurs, musiciens ou comédiens, ils investissent la «Venise du Languedoc» pendant neuf jours. Une invitation à la découverte de la poésie méditerranéenne contemporaine et de limaginaire poétique et littéraire des territoires de la Grande Bleue. Les rues, places, jardins, ports et bateaux de Sète accueillent les visiteurs de 10 heures à minuit.

Un voyage à travers les cultures des quatre Méditerranées

Le Festival invite en résidence, pendant toute sa durée, des poètes venus de toutes les rives de notre mer commune et d’ailleurs. Un voyage à travers les cultures des quatre Méditerranées: africaine, latine, balkanique et orientale. À leurs côtés, sont réunis des poètes issus dune «cinquième Méditerranée», celle que lHistoire a exportée dans le monde, vers lAmérique du Sud, lAmérique Centrale, l’Afrique de l’Ouest et la Francophonie. Les messages délivrés s’imprègnent d’une identité propre aux territoires des poètes. Échanges d’expériences, de différences et d’histoires rythment les rues et les places où les poètes se répondent, s’écoutent et dialoguent. D’une passion commune pour leur art éclôt un échange culturel bienveillant.

La diversité proposée par le festival retrace les différentes tendances de la poésie contemporaine méditerranéenne. Une scène libre est également à disposition pour toute personne souhaitant s’inscrire. Voix vives ouvre ainsi ses portes à tous, initiés ou non, à la poésie, et des ateliers d’écriture et d’art plastique mêlent les générations. L’évènement est également le premier festival à avoir fait sa place à la langue des signes, organisant, chaque jour, des rencontres poétiques en direction des publics sourds. Les textes des poètes invités sont traduits grâce à la collaboration des associations Arts Résonances et Des’L.

Lectures intimistes en voiles latines ou barques à rames

Devant la mairie de Sète, sur la Place Léon Blum renommée Place du livre pour l’occasion, le Marché de la poésie réunit plus de 100 éditeurs. Lieu d’échanges et de rencontres avec les poètes et les visiteurs, il accueille chaque jour de nombreuses manifestations poétiques et musicales. En journée, les publics peuvent écouter des lectures en bateaux. Lectures intimistes en voiles latines ou barques à rames, le choix est libre. Enfin, 11 concerts et spectacles nocturnes au Théâtre de la Mer et au Jardin du Château d’eau s’ajoutent à la programmation. Ainsi, le chanteur espagnol Paco Ibáñez offrira un hommage à “su maestro” et ami George Brassens le samedi soir. C’est un évènement inclusif, intergénérationnel et gratuit, tourné vers le partage des cultures de la Mare Nostrum que nous propose le Festival Voix vives, grâce à la collaboration des artistes, et l’implication des associations sétoises.

Retrouvez la programmation en détail sur le site https://www.voixvivesmediterranee.com.

 

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SNCF Réseau – Ile-de-France Mobilités : trois jours de crise ouverte

27 Juillet 2022, 07:44am

Publié par PCF Villepinte

Article extrait de Mobilettre:

Face à l’inflexibilité de Bercy et aux « initiatives » de Luc Lallemand, Ile-de-France Mobilités cherche à desserrer l’étreinte budgétaire. Les échanges sont très tendus depuis mercredi. Le récit de Mobilettre

Quinze jours après sa nomination comme ministre délégué aux Transports, Clément Beaune a été contraint de plonger cette semaine dans la complexité francilienne. Il commence à avoir un aperçu des dossiers laissés béants par le précédent gouvernement, et des conséquences concrètes de la doxa financière imposée à Réseau par le Nouveau Pacte ferroviaire de 2018 et le contrat de performance signé en avril.

Il y a même, sans mauvais jeu de mots vu le contexte caniculaire, le feu sur plusieurs sujets. Jusqu’à mercredi dernier et une réunion au sommet entre SNCF Réseau et IDFM, c’était surtout Eole qui alimentait les braises. Depuis le rapport de la région Ile-de-France sur les surcoûts de la réalisation du projet (lire Mobitelex 382), SNCF Réseau ne décolérait pas d’être au banc des accusés, et Luc Lallemand a donc réitéré ses menaces: si à l’automne une deuxième convention de financement de 400 millions d’euros n’est pas signée (après une première à 600 millions), les travaux s’arrêteront.

Mais ce mercredi, c’est un autre sujet qui a explosé au cours de la réunion : Nexteo (le futur système de signalisation d’Eole). Venu pour annoncer la suspension pendant un an des procédures de développement sur les RER B et D, le PDG de SNCF Réseau a fini par évoquer son arrêt pur et simple ! Stupéfaction de Valérie Pécresse… Au même moment, en début d’après-midi, Jean-Pierre Farandou(PDG SNCF) appelait la PDG de la RATP, Catherine Guillouard, à propos de la suspension…

Pour IDFM, c’est un casus belli : la ligne B va devenir dans quelques années la ligne la plus chargée d’Ile-de-France et même d’Europe, le RER A étant soulagé par le prolongement du RER E à l’ouest. L’amélioration de l’exploitation par un système de signalisation modernisé type Nexteo apparaît donc comme une nécessité impérieuse. C’est le cas aussi pour le RER D, avec une urgence supplémentaire : si les 50 millions nécessaires au nouveau poste de signalisation du Grand Villeneuve ne sont pas débloqués par Réseau, alors l’arrivée des nouvelles rames RER NG serait retardée…

Passons au jeudi matin. Au conseil d’administration de SNCF Réseau, une annonce est bloquée in extremis par l’Etat : la hausse très significative des péages franciliens. Selon nos informations c’est le ministère des Transports qui serait intervenu sur la question. Et une mauvaise nouvelle supplémentaire pour Luc Lallemand, obsédé par le retour au cash-flow libre en 2024.

La semaine n’était pas finie… Ce vendredi matin, c’est Valérie Pécresse qui rendait visite au nouveau ministre. Consciente qu’il faut aussi, voire principalement, agir sur l’Etat, vu l’inflexibilité du président de Réseau et de Bercy, elle a plaidé la cause des investissements ferroviaires… et de Nexteo sur les lignes B et D. Clément Beaune aurait admis la nécessité d’investir davantage. Mais il faudra aussi aller rendre visite au grand argentier Bruno Le Maire.

Quelle semaine… Luc Lallemand a manifestement voulu aller au bout de son intransigeance, tenir la ligne fixée par la loi de 2018 et le contrat de performance et mettre les autorités publiques devant leurs responsabilités. Mais le désaveu de l’Etat sur les péages et sa confusion sur Nexteo l’ont fragilisé. L’arrivée d’un nouveau ministre et de son directeur de cabinet, Alexis Vuillemin, particulièrement au courant de ces sujets, modifie les équilibres, depuis au moins six mois outrageusement en faveur de la discipline budgétaire. Valérie Pécresse va-t-elle réussir à desserrer cette étreinte et faire valoir l’urgence d’une poursuite des investissements ? Rien n’est encore joué, vu l’engagement général pris par le gouvernement de réduire drastiquement la dépense publique. Mais les dossiers sont désormais bel et bien à l’agenda.

 

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Soyons justes !

27 Juillet 2022, 07:33am

Publié par PCF Villepinte

Article par G. D. Extrait de Mobilettre

Indulgents avec ADP, impitoyables avec le transport public ?

La mansuétude à l’égard des perturbations dans les aéroports nous stupéfie. Pour 50 000 bagages en souffrance à Roissy, et autant de propriétaires démunis pendant des jours et des jours, avec les conséquences financières qui s’en suivent, il a fallu que Clément Beaune fasse le déplacement sur place pour que le PDG d’ADP s’excuse et accélère la remise en ordre. On ajoutera de difficiles conditions d’accueil des voyageurs, des décollages retardés voire annulés, des attentes interminables le soir pour prendre un taxi…

L’explication semble toute trouvée : la pénurie de personnels post-Covid. Ajoutez à cela la représentation médiatique qui fait passer le passager aérien pour un privilégié moins à plaindre qu’un soutier des RER, voire une certaine indifférence au sort des touristes étrangers, et vous comprendrez la critique à deux vitesses : impitoyable pour les opérateurs de transport public, indulgente pour les gestionnaires d’aéroports.

Revenons pourtant aux causes des crises dans les aéroports. Pendant la crise sanitaire, leurs gestionnaires furent nombreux à licencier en masse. Augustin de Romanet, PDG d’ADP, s’est même vanté de n’avoir pas sollicité d’aides d’Etat : « On s’en sortira par nous-mêmes. » La tutelle a adoré et laissé faire. Oui mais voilà, aujourd’hui, à Roissy comme à Schiphol(Amsterdam) ou à Toronto, la brusque reprise des trafics se heurte à la pénurie d’effectifs disponibles et compétents. Les éconduits ne reviennent pas si facilement au travail, d’autant que leurs rémunérations ne sont guère attractives : comment le leur reprocher ?

Pouvait-on faire autrement ? Oui. En Italie et en Espagne, le chômage partiel et une baisse provisoire des salaires ont été privilégiés – la reprise est de fait moins difficile. A Eurostar, Jacques Damas explique comment il a anticipé le retour des trafics en ménageant les moyens de production et en empruntant.

On va ajouter un couplet sur la défaillance publique. Lundi dernier à Roissy, en fin de soirée, il fallait des heures en pleine canicule pour trouver un taxi. Les VTC facturaient Paris à 140 euros, les taxis acceptaient plusieurs clients parisiens dans leur véhicule… à 50 euros chacun. L’interruption de circulation sur l’A1 et les travaux sur l’A3 dissuadaient les chauffeurs de « monter » à Roissy. Le RER B ? Trafic interrompu à partir de 23 heures tout l’été – des navettes ont été mises en place, mais elles ne résolvent pas tout.

Qui se soucie des conséquences de telles incohérences pour les voyageurs ? En l’occurrence, l’Etat devrait anticiper ces situations puisqu’il est au courant de tout. Mais il préfère sermonner que s’imposer la discipline d’une gouvernance de proximité. Il n’est plus en état de le faire ? Qu’il confie la gestion de la voirie à la région, qui deviendra responsable multimodal, devant la loi et les citoyens !

Morigéner en public les opérateurs et gestionnaires d’infrastructures est une stratégie qui continue à fonctionner. Certaines défaillances, on l’a encore vu cette semaine sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand, méritent l’opprobre et doivent effectivement donner lieu à des révisions d’organisation, quel que soit le mode. Mais à s’en contenter, on ne résoudra rien : les cynismes de l’Etat actionnaire et les insuffisances de l’Etat autorité organisatrice sont bien au cœur des problèmes. G. D.

 

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Sur la corde raide... Tout ce qui manque aux pompiers pour remplir leurs missions

26 Juillet 2022, 09:27am

Publié par PCF Villepinte

Héroïques face aux terribles incendies de Gironde, mobilisés comme jamais cet été, les sapeurs-pompiers, professionnels et volontaires, alertent sur leur incapacité à faire face à un nombre de risques et de missions toujours plus grand. Leurs syndicats appellent à remettre à plat le fonctionnement de la Sécurité civile.

Publié le Lundi 25 Juillet 2022

L’Humanité Stéphane Guérard

Des pompiers tentent de maîtriser un feu de forêt à Louchats (Gironde), le 17 juillet. © Thibaud Moritz/AFP

Les sapeurs-pompiers n’ont pas ménagé leurs efforts pour lutter contre les mégafeux de La Teste-de-Buch et de Landiras. Ni contre les incendies dans le massif de la Montagnette, au sud d’Avignon, ou encore dans les monts d’Arrée, en centre Bretagne. Depuis le début de l’année, quelque 40000 hectares ont été dévorés par les flammes soit 10000 de plus que sur toute lannée 2021.

Autant dire que les personnels du 18 ne sont pas prêts à se satisfaire des simples marques de reconnaissances d’Emmanuel Macron, en visite à La Teste mercredi 20 juillet (« Vous faites un travail remarquable. Merci à vous, merci infiniment»), ni de ses promesses de «davantage» d’avions pour lutter contre les feux. Pour faire face aux aléas naturels comme aux besoins d’intervention d’urgence, leurs organisations syndicales attendent une remise à jour complète des fonctionnements de la Sécurité civile.

Des temps de réaction dégradés

Pour SUD Sdis (service départemental d’incendie et de secours), la France accuse un vrai retard en la matière. «Nous en sommes encore au temps dhier, lorsque notre pays connaissait, çà et là, des feux de végétation de quelques centaines d’hectares et, de temps en temps, une catastrophe naturelle ou industrielle, explique le syndicat. La solidarité nationale s’exerçait alors sans impacts majeurs sur les départements sollicités pour apporter leur aide à leurs voisins sinistrés. »

Aujourd’hui, avec le dérèglement climatique, les mégafeux se multiplient, tout comme les phénomènes météorologiques hors normes: inondations, tempêtes, marées, températures extrêmes, etc. «Le secours et le soin d’urgence aux personnes représentent plus de 80 % des missions, souligne SUD Sdis. Celles et ceux en poste dans les casernes donnent autant qu’elles et ils le peuvent, mais ce fonctionnement ne tiendra plus longtemps…»

Les signaux s’enchaînent. Certes, la législation en France ne fixe qu’une obligation de moyens, pas de résultats (un décret de 1981 avait pourtant défini à 10 minutes la durée d’intervention en zone urbaine, 20 minutes en zone rurale). Mais les temps de réaction des services de secours se sont dégradés, causant des pertes de chance aux personnes assistées.

UFC-Que choisir a compulsé les données 2018 de 70 départements. En moyenne, les pompiers arrivent sur un incendie en 32 minutes en Ariège, contre 12 minutes dans le Puy-de-Dôme. Il leur faudra 21 minutes dans l’Aude pour porter assistance après un accident, mais seulement 11 minutes dans le Rhône.

Une crise des vocations

Selon l’association de consommateurs, plusieurs raisons à cet allongement des délais: les interventions ne cessent de progresser année après année (en France, une toutes les 7 secondes); les effectifs sont en baisse (la clé de voûte du système repose sur les pompiers volontaires, moins disponibles et plus difficiles à recruter); enfin, le système peine à se réorganiser (le secours aux personnes est partagé entre pompiers et Samu). «Autant de points qui nécessitent une intervention urgente des pouvoirs publics», conclut l’UFC-Que choisir.

Les effectifs globaux officiels de sapeurs-pompiers (hors sapeurs militaires de Paris et Marseille) sont pourtant stables, voire en légère augmentation depuis 2010: environ 42000 pour les professionnels; 198000 pour les volontaires.

Les chiffres de cette seconde catégorie sont contestés par la CGT Sdis. «Nous sommes plus proches des 177000, pondère Sébastien Delavoux, son secrétaire général. Les chiffres déclarés par les départements peuvent comptabiliser un volontaire qui donne deux heures comme un qui peut intervenir 365 jours par an; une personne disponible le week-end comme une 7 jours sur 7. Ils comptent aussi les gens qui ont suspendu leur volontariat mais peuvent administrativement prêter main-forte encore cinq ans.»

« En cas d’incendie, 8 pompiers engagés sur 10 sont volontaires. nous sommes l’assurance tous risques la moins chère de France.» Christophe Sansou, de fo sdis

De plus, ces effectifs sont loin d’être assurés pour le futur. «Leur nombre na quasiment pas changé depuis vingt ans alors que la population a augmenté», fait valoir le représentant syndical, qui discerne là une crise des vocations alors que les risques à couvrir, eux, ne connaissent pas la crise.

Une ubérisation de la sécurité civile

Si ces personnels «bénévoles» mais défrayés manquent à lappel, cest tout un système qui flanche. «En cas dincendie, 8 pompiers engagés sur 10 sont volontaires. Nous sommes lassurance tous risques la moins chère de France», ironise Christophe Sansou, de FO Sdis. Alors qu’un pompier professionnel est un agent territorial rétribué par un conseil départemental, le volontaire, lui, ne touche qu’une indemnité de la part du Sdis. De 8,08 euros de l’heure d’intervention pour un sapeur de base à 12,15 euros pour un officier. «Ces indemnités sont justifiées, tout comme le retour au volontariat. Mais dans certains endroits, les gardes postées sont effectuées par des volontaires, non plus par des professionnels», souligne Christophe Sansou.

Selon lui, nombre de Sdis privilégient le volontariat, car il n’y a pas de contrat de travail, pas de cotisations à la Sécurité sociale, ni à l’assurance-chômage, plutôt que de respecter le Code du travail. «On peut leur faire multiplier les missions, poursuit-il. Les pouvoirs publics sont le plus grand employeur de travailleurs au noir de France. Mais ce système bancal ne peut plus durer.»

Son homologue de la CGT partage le même constat: «Le système nest pas illégal, mais les Sdis en abusent pour répondre à des besoins qui s’intensifient. Il est, par exemple, tentant pour une commune qui a besoin d’un surveillant pour sa piscine de prendre un pompier volontaire plutôt qu’un maître-nageur professionnel. Même l’État s’y met: pour faire face à la catastrophe de l’Erika (pétrolier de Total qui avait fait naufrage en décembre 1999), il a versé une aide aux collectivités sous forme d’indemnités, non pour des salaires», relève Sébastien Delavoux.

Ce dernier n’hésite pas à parler d’ubérisation de la sécurité civile: «Comme les coursiers à vélo de Deliveroo, des sapeurs enchaînant les missions pourraient très bien aller en justice pour demander la requalification de leur travail en salariat.»

La carte à trous des Sdis

Le système humain se grippe. La beauté de l’engagement vantée ces derniers temps par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ne suffit plus, et les recrutements de ces travailleurs sans droits se tarissent.

Pour ceux engagés sur le terrain, leur bonne volonté n’est pas extensible pour faire face à l’ampleur des besoins. D’autant que leurs employeurs dans le civil ne sont pas tous prêts à les laisser partir plus longtemps. Quant au contingent de sapeurs professionnels, il n’augmente pas, rigueur sur les dépenses publiques oblige.

Si bien que la carte de France des Sdis compte de plus en plus de trous. Le territoire le mieux défendu dispose d’un sapeur pour 1508 habitants, contre 1 pour 27793 dans le département le moins bien armé. Selon la Cour des comptes, il manquerait en Seine-et-Marne 10 % des effectifs (une quarantaine de personnes) prévus pour répondre au schéma de prévention des risques.

Jusqu’à présent, la solidarité entre départements a permis de combler les trous. «Heureusement quil ny a pas eu un grand incendie dans le Sud-Est en même temps que les mégafeux de Gironde. Nous n’aurions pas pu faire face», nous confiait récemment un pompier landais.

Des Canadair au bon vouloir de l’industriel Viking

Le pare-feu français flanche d’autant plus qu’il manque aussi de moyens matériels. Côté ciel, les Canadair promis par le chef de l’État dépendent du bon vouloir de l’industriel Viking, qui attend un niveau de commandes supérieur aux besoins tricolores inscrits dans le projet de Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) pour remettre en route la fabrication de ses « réservoirs volants déverseurs».

LES CAMIONS SONT SOUMIS À LA TAXE SUR LES VÉHICULES POLLUANTS, COMME DE VULGAIRES 4X4!

Quant aux engins au sol, l’appel de la Cour des comptes à mutualiser les moyens entre départements pour acquérir des véhicules anti-incendie toujours plus coûteux (avec un habitacle pare-feu, pare-fumée, anti-tonneaux…) a fait long feu.

D’autant que ces camions sont soumis à la taxe sur les véhicules polluants, comme de vulgaires 4x4! Les élus locaux leur préfèrent souvent des engins plus polyvalents, sorte de couteaux suisses des interventions. Moins chers, ces quatre-roues sont forcément moins efficaces contre des incendies de forêt comme celui en Gironde.

Permettre aux collectivités de réaliser des investissements

«La politique nationale de prévention ne peut plus être une juxtaposition de politiques départementales. On ne peut plus faire l’économie d’un grand débat national qui réponde à ces deux questions: à quoi sert un service public de secours? Que met-on en face des risques?» résume Sébastien Delavoux.

En écho, Christophe Sansou appelle le gouvernement à «insuffler un nouveau système redimensionné vis-à-vis des besoins, et permettre de nouvelles marges aux conseils départementaux qui souhaitent investir dans la protection de leur territoire».

L’élu FO propose des solutions: définir un nombre de pompiers professionnels planché en fonction des risques; permettre aux collectivités de réaliser des investissements en enlevant ceux-ci des restrictions sur les frais de fonctionnements imposées par l’État dans le cadre de sa contractualisation avec les collectivités locales.

Des moyens très disparates d’un territoire à l’autre

Si des états généraux ou un Beauvau de la sécurité civile sont organisés à l’automne, la question de la guerre du feu va se poser. Là encore, le système de financement mérite un grand aggiornamento. Pour l’heure, l’État verse une fraction de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (1,3 milliard d’euros en tout) aux départements, qui, selon leur intérêt pour la prévention des risques, complètent à leur tour l’enveloppe versée à leur Sdis. D’où les moyens très disparates d’un territoire à l’autre.

Dans le détail, ce mode de financement vire parfois à l’absurde. La fraction versée par l’État à chaque département est ventilée en fonction de leur nombre de véhicules de secours enregistrés… au 1 er janvier 2003.

L’Oise et la Marne sont donc chouchoutées: à l’époque, leurs centres de secours étaient bien dotés en engins puisque les vignettes auto (supprimées en 2006) de leurs engins étaient les moins chères de France. Quant aux territoires pauvres de l’époque, donc sous-équipés, ils demeurent, vingt ans plus tard, désavantagés par ce système. Les outre-mer en tête.

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Droit aux vacances : l’inflation accroît les inégalités

26 Juillet 2022, 09:15am

Publié par PCF Villepinte

 

PUBLIÉ LE 22 JUIL. 2022

Si les professionnels du tourisme se félicitent de la reprise de l’activité depuis quelques mois, le droit aux vacances, qui avait déjà du plomb dans l’aile, est percuté de plein fouet par la hausse des prix. Une situation économique qui renforce les inégalités d’accès aux vacances.

 

En moyenne, environ 4 français·es sur 10 ne partent pas en vacances l’été. Cette année, l’inflation galopante devrait creuser un peu plus cette injustice.

Les loisirs : première variable d'ajustement en temps de crise

Aussi, le critère du coût est un élément déterminant dans le choix du lieu des vacances. Avec la hausse vertigineuse des prix du carburant par rapport à l’an dernier, les dépenses liées aux transports vont exploser dans le budget vacances.

Autre poste de dépenses qui pèse lourd dans le budget, le lieu d’hébergement. La plateforme PAP Vacances constate une hausse globale des prix des locations de 5,5 % en un an pour les appartements et de 7,7 % pour les maisons. Ainsi, sur les 60 % de Français qui partent en vacances, 40 % partent à l'économie chez des amis ou de la famille.

L’accès aux vacances : une France à deux vitesses

Si le secteur du tourisme a été durement frappé avec la crise sanitaire, les réservations estivales sont en hausse cette année. Cette embellie cache des inégalités. Selon un sondage Ifop publié début juillet pour les professionnels du tourisme, 21 % des français interrogés n’avaient pas l’intention de partir. Mais, le pourcentage grimpe à 30 % pour les privés d’emploi ou les ménages ruraux et même à 36 % chez les familles avec trois enfants ou plus.

Cette inégalité sociale progresse depuis des années. Dans les centres de vacances, les ouvriers et les employés sont moins nombreux. Aujourd’hui, l’industrie touristique semble rebondir, mais avec moins de ménages qui partent en vacances.

Pour la CGT, le droit au repos, et d’une manière plus large le droit aux vacances, constitue un droit fondamental. Ce droit a d’ailleurs été reconnu dans la loi de lutte contre les exclusions de 1998. Pour rendre le droit aux vacances accessible à tous, la CGT exige des augmentations de salaires et des pensions.

Elle revendique aussi des moyens financiers supplémentaires pour les CSE (Comité Social et économique) afin d’aider au départ en vacances, même pour les salariés des petites entreprises qui aujourd’hui ne bénéficient pas d’un CSE.

 

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Le PCF dit non au nouveau plan d'austérité du gouvernement !

26 Juillet 2022, 09:06am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 22/07/2022 par PCF

Le ministère de l'Économie va transmettre le Programme de stabilité à la Commission européenne prévoyant notamment de contenir à 0,6 % par an la hausse de l'ensemble des dépenses publiques jusqu'en 2027, de reculer l'âge de départ en retraite ou encore de continuer à dégrader les droits des privés d'emploi.

Ce tour de vis financier a un nom : l'austérité !

L'austérité pour les dépenses utiles au pays, pour les services publics qui sont pourtant déjà en grande difficulté comme l'école ou la santé, pour les familles et le monde du travail, pour répondre au défi climatique.

L'austérité encore et toujours pour les collectivités territoriales et les services publics locaux qu'elles assurent. Déjà, le gouvernement se refuse à compenser le coût de l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires sur les budgets locaux, alors que les agents publics des collectivités exercent leurs missions au nom de l'État. Comme il se refuse à compenser l'augmentation des dépenses de RSA engagées par les Départements, alors que l'État est responsable des politiques publiques en matière d'emploi.

Pas d'austérité par contre pour les grandes entreprises qui bénéficieront de nouvelles baisses des impôts de production et d'exonérations de cotisations sociales qui privent la sécurité sociale des ressources essentielles à son fonctionnement.

Pour les communistes, à l'opposé des réformes programmées, le droit à la retraite à 60 ans à taux plein et la sécurisation de l'emploi et de la formation sont des chantiers urgents à ouvrir. Et les services publics ne sont pas un « coût » à réduire pour sortir le pays de la crise. Ils sont au contraire les garants de l'égalité des droits, quand les lois du marché ne garantissent que ceux des plus riches. Ils sont le levier pour affronter le défi climatique et pour faire face au chaos économique qui s'annonce, pour soutenir les TPE-PME et nos grandes filières. Ils sont indispensables pour sortir de l'ornière creusée par des décennies de politiques au service du capital.

Les Français et les Françaises peuvent compter sur le PCF pour combattre ce nouveau programme d'austérité et être une force de proposition pour mobiliser autrement les richesses, pour l'emploi, les salaires, pour l'extension et le développement des services publics, la reconquête industrielle et la révolution écologique.

Avec le financement par la BCE d'un fonds à 0 % pour ces objectifs, au lieu de continuer à déverser des centaines de milliards d'euros vers les marchés financiers.

Avec la remise à plat des 160 Mds d'aides aux entreprises, essentiellement accaparées par les multinationales et le rétablissement des impôts sur les grandes sociétés, supprimé pendant le précédent quinquennat.

Le PCF appelle, dès la rentrée, à la mobilisation la plus large pour mettre en échec gouvernement et Commission européenne sur leur projet d'austérité budgétaire.

 

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Gauvain Sers: « Être invisible, c’est ce qu’il y a de pire dans la vie »

9 Juillet 2022, 08:56am

Publié par PCF Villepinte

ENTRETIEN 

Le chanteur, portraitiste adoubé par Renaud, susurre des mots tendres et vrais qui racontent la France des humbles et des «oubliés». Auteur dun troisième album sorti cet hiver, «Ta place dans ce monde», il sera à la Fête de lHumanité en septembre. Rencontre avec un artiste des villes et des champs.

Clément Garcia L’Humanité

Publié le Samedi 9 Juillet 2022

 

Nous sommes attablés dans un café du Paris popu lorsqu’une femme intervient: «Gauvain, cest bien vous? Jaime bien ce que vous faites, je trouve les paroles de votre dernière chanson intéressantes.» Sil le fallait, preuve est faite que « les Oubliés », devenue lhymne des invisibles, a tapé dans le mille. «Vous navez pas pris de position politique?» ajoute la flâneuse. «Pas directement, je préfère le faire en chansons.» Percée du RN, espoir à gauche, retour du Parlement, tout y passe. «Cest drôle. Drôle et touchant, sans filtre et tellement sincère», relève, amusé, Gauvain Sers. Le chanteur a lhabitude des sollicitations. Ils ne sont pas si nombreux à chanter les humeurs du pays. Formé à l’école des cafés de chansonniers des Renaud, Allain Leprest ou Anne Sylvestre, l’auteur-compositeur-interprète originaire de la Creuse fera son grand retour à la Fête de l’Humanité, en septembre.

On a parlé, concernant «Ta place dans ce monde», dun album de confinement. Celui-ci nest pas introspectif, mais plutôt tourné vers le monde extérieur.

Ça a été un petit moment de repli, mais je n’en ai pas forcément parlé dans mes chansons. Parler des autres, c’est un bon moyen de chercher «sa place dans le monde». J’évoque des personnages qui aspirent à des choses très différentes, mais se posent tous la question de leur utilité sur cette planète. Cest un peu la colonne vertébrale de lalbum. Il y a aussi des chansons plus personnelles, les plus difficiles à faire sortir parce qu’un peu impudiques.

Votre plus grand succès reste la chanson « les Oubliés » qui évoque, à travers une école menacée, l’abandon de la France rurale. Comment va cette France aujourd’hui?

J’y retourne souvent, notamment grâce aux tournées, et je ne suis pas sûr qu’elle aille très bien. Le résultat des législatives le rappelle. C’est dans ces endroits reculés qu’il y a tous ces votes extrémistes. Je n’en veux même pas aux gens. Je crois que ce n’est pas eux qu’il faut fustiger, mais plutôt une succession de décisions qui a amené à ce vote de désespoir. Il y a un sentiment d’abandon assez récurrent chez beaucoup de gens très différents, c’est pour ça que la chanson a résonné en eux. D’ailleurs, je reçois presque tous les jours des messages pour venir chanter « les Oubliés » dans des écoles. Je crois qu’être invisible, c’est ce qu’il y a de pire dans la vie. Mieux vaut carrément être détesté.

Dans votre dernier album, «les Oubliés» sont partout, à l’hôpital, derrière les caisses, mais aussi dans les VTC.

Le monde moderne produit ce genre de métiers avec des conditions déplorables et un salaire de misère, avec des sans-papiers dont on profite, sans couverture. J’aimais bien l’idée de la galerie de portraits de personnes qui ont été sur le devant de la scène pendant cette période-là.

Vous chantez également le racisme de manière directe. C’est assez rare dans la chanson française.

C’est un thème qui m’a toujours préoccupé. On se demande comment ça peut encore exister au XXIe siècle. Avec « Sentiment étrange », j’avais envie de faire un état des lieux par rapport à « Lily » (chanson de Pierre Perret – NDLR): quest-ce qui a changé en bien et qu’est-ce qu’il reste à faire pour qu’on ait les mêmes droits à la naissance? Je voulais aussi évoquer le racisme ordinaire, la petite blague à la machine à café. Il y a encore des gens qui meurent du racisme et on observe la montée de mouvements fascistes en Europe. Il faut continuer à faire des chansons pour lutter contre ça.

Mais vous persistez, comme le dit votre personnage, à voir «le verre à moitié plein».

Oui, parce que je crois que les chansons sont aussi faites pour donner de l’espoir, de l’élan, du baume au cœur. Cette envie que la pièce retombe de temps en temps du bon côté est en partie due au confinement. C’est aussi dans ma nature, malgré tout, d’être optimiste. Et il y a parfois des raisons de l’être. Je persiste à penser que l’humain est bon à la naissance.

Après trois albums, vous vous autorisez désormais à chanter vos débuts, notamment dans « Elle était là ».

En cinq ans, il s’est passé beaucoup de choses dans le monde. La crise sanitaire mondiale, le retour de la guerre en Europe, les États-Unis qui reviennent sur une loi cinquantenaire… Dans ma petite vie aussi. J’essaie de raconter tout ça. C’est une chanson égocentrée mais, en même temps, une manière de rendre hommage à la personne sans qui je n’aurais pas eu les épaules pour me lancer là-dedans. C’est très important pour moi d’expliquer la manière dont j’ai commencé. Les gens ont parfois l’impression qu’il suffit d’arriver sur une émission de télé pour que ça marche.

D’ailleurs, vous devez surtout votre succès à un public fidèle.

Ce sont surtout les premières parties de Renaud qui en ont été le fer de lance. On était deux à la guitare dans une formule très intime, sans grandiloquence. Juste cinq chansons. Le public a tout de suite attendu la suite. Et quand le premier album est arrivé, il a été au rendez-vous. Je suis content d’avoir démarré par la scène. Il y a beaucoup d’artistes qui démarrent par un télé-crochet ou autre chose dans le genre. Je ne me sentais pas légitime pour faire un truc de chanteur à voix ou d’interprète. J’avais plutôt envie de raconter des histoires, et ça passe par la scène, les petits cafés. Le Zénith avec Renaud a été possible parce que j’ai appris à gérer la scène. Commencer par là, ça permet aussi de fidéliser le public. Et, sur scène, on ne peut pas tricher. Si tu n’es pas sincère, les gens le sentent tout de suite.

Dans vos chansons, vous évoquez beaucoup la manière dont vient l’inspiration. Pourquoi ce besoin?

Bonne question… C’est une manière de se mettre en scène, le côté arroseur arrosé aussi. Dans « La France des gens qui passent », je me mets dans le champ. Je ne sais pas d’où ça vient. Dans la famille d’artistes à laquelle je me rattache, il y a des chansons où tu braques la caméra et, en même temps, tu prends un selfie. Quand je finis une chanson, j’ai l’impression que je n’arriverai plus jamais à en écrire une autre, comme si elle m’avait pris une part de moi. Il n’y a pas de recettes pour écrire une chanson. Parfois, elle tombe et il faut être au bon endroit pour ne pas la laisser passer, sinon, une heure après, je ne sais plus quoi dire… Quand je sens que je galère, ça ne fait pas une bonne chanson. Alors que, par exemple, «les Oubliés», jai dû l’écrire en à peine deux heures.

Vous allez vous produire à la Fête de l’Humanité en septembre. Quel est votre rapport à cet événement?

Ça a été un de mes plus beaux souvenirs de scène, face au stand du Nord qui fait pas mal de bruits (rires). C’est une région que j’adore, où on joue très souvent, que j’ai chantée aussi. J’ai beaucoup d’admiration pour cette fête qui rassemble des gens à un prix dérisoire. Il y a là-bas une humanité, comme son nom l’indique, qui n’existe nulle part ailleurs. Cette année, ce sera le grand retour, j’ai vraiment hâte d’y jouer. Je n’ai pas l’habitude de changer mes chansons en fonction des festivals, mais, là, je vais essayer d’appuyer sur l’engagement.


Gauvain Sers sera à la Fête de l’Humanité le dimanche 11 septembre à 19 heures sur la scène Joséphine-Baker.

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