«Oubliez tout ce que vous pensez savoir. Vos grilles de lecture sont périmées. » L’avertissement est lancé, samedi dernier,
par le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, aux journalistes invités, faire-part à l’appui, à venir « enterrer l’enterrement du PCF ». Un peu « potache », s’amuse le
dirigeant communiste, mais l’objectif est bel et bien de sonner le glas du déclin et de la mort maintes fois annoncés de son parti. Les quelque 400 nouveaux adhérents réunis ce week-end au
siège du PCF, place du Colonel-Fabien, à Paris, ont donné un visage à cette nouvelle génération de communistes souvent occultée. Un
visage, mais aussi une force d’engagement et d’idées.
Des terrasses au sous-sol du bâtiment d’Oscar Niemeyer, ces nouveaux venus se croisent et se découvrent. Les âges sont
aussi divers que les horizons desquels ils sont, les uns et les autres, issus. Parmi les 6 500 adhésions réalisées en 2012 dont ils sont, ce jour-là, les représentants, on compte « des jeunes
mais aussi des syndicalistes aguerris, des gens qui accompagnaient jusque-là nos idées sans s’engager dans le combat militant », relève Pierre Laurent, en marge de l’événement. Alors après la
visite, vient l’heure de témoigner.
« Compléter » son engagement
Sous la coupole bondée du siège, Elvire, elle-même adhérente depuis février seulement, les invitent à livrer « l’élément
déclencheur » qui leur a fait sauter le pas. Les réponses ne se font pas attendre. Pour certains, c’est la campagne électorale du Front de gauche. À l’instar de Christophe qui
a « pris sa carte » en mars, à la Bastille, ou de Fabien, un jeune magasinier de vingt-deux ans, qui s’est reconnu dans « les idées de Mélenchon » et a rencontré les communistes dans sa ville.
Cette proximité est, pour beaucoup, la clé. « Avant, je ne votais pas, je pensais que la politique, ce n’était pas fait pour les gens comme moi », explique Pauline, convaincue
par les élus de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) mobilisés même « lorsqu’il n’y a pas d’élection ». Même tonalité chez Fatima qui a d’abord côtoyé les communistes lors des luttes pour
l’école de son quartier de la Goutte d’or (Paris 18e). La « tournure de la crise », le « poison des marchés », le « capitalisme destructeur »,
autant que la « force du collectif » ou « la solidarité » figurent parmi les multiples raisons invoquées. Comme Patrick (voir ci-dessous), Marie-Jo a, elle, décidé de « compléter » son
engagement syndical, tandis qu’Arnaud ou Amina ont décidé de retrouver leur « famille » après une période de rupture.
S’il y a eu des moments difficiles, « nous sommes passés en dynamique offensive », déclare Pierre Laurent devant cette
« nouvelle génération de communistes » qui s’affirme, selon lui, aux côtés d’« un communisme de nouvelle génération » fondé sur « la force du partage ». Car, explique-t-il,
« l’idée grandit en France mais aussi en Europe et dans le monde qu’il n’est plus possible de borner l’horizon de la société aux logiques capitalistes destructrices ». Un renouveau à la source
d’une nouvelle campagne de communication : « Je suis communiste et ça fait du bien ! » Car, justifie le dirigeant communiste en présentant les affiches, « ça fait du bien de partager. Ça fait
du bien d’échapper à l’assignation d’être des vainqueurs, des agressifs, des égoïstes. Du bien à la France, à notre société, à notre avenir commun, tout simplement ».
Les rendez-vous à suivre du congrès du PCF. Après la rencontre de ce week-end avec les
nouveaux adhérents à son siège national, le PCF a programmé d’autres rendez-vous dans le cadre de la préparation de son 36e Congrès, qui se déroulera du 7 au 10 février, à Aubervilliers.
Prochaine étape dans le Nord, le 24 novembre, avec « un grand rassemblement consacré à (sa) conception du redressement productif de la France, de la classe ouvrière, de l’industrie, du travail,
et à une nouvelle conception du développement productif », selon les termes du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Les 14 et 15 décembre, les adhérents du Parti seront appelés à choisir
leur texte commun, mais ce week-end sera aussi celui de la « grande rencontre » dans les quartiers populaires de Marseille autour des thèmes de « la République, de l’égalité et de la lutte
contre toutes les formes de discriminations et de division ». Plus tard, courant janvier, deux rendez-vous à Paris seront consacrés au « sens et à la portée de l’engagement communiste ».
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Julia Hamlaoui
Il y a actuellement 4 réactions
Il serait suicidaire pour le parti et ses élus de continuer à dire qu'on "fait partie de la majorité""qu'on veut faire réussir la gauche". Il faut adopter une attitude claire et combative de combat contre le Ps et son gouvernement qui sont les meilleurs défenseurs du libéralisme et commencer par voter contre le budget. Une seule voie possible : faire du Front de gauche La grande force démocratique de classe dont notre peuple et les autres peuples d'Europe ont un urgent besoin.
Par loriguet, le 14 novembre 2012 à 07:28.
Une seule chose à dire : NE PAS S'ABSTENIR, les députés et sénateurs
du PCF DOIVENT VOTER CONTRE le budget 2013.
Toute autre attitude serait incompréhensible.
Par mcr, le 13 novembre 2012 à 22:56.
Lors de sa conférence de presse,le Président de la République confirme les choix politiques d'un refus d'affronter le capitalisme financier et de s'aligner sur les politiques d'austérité menées en Europe. Il faut en tirer toutes les conséquences et que les députés et sénateurs du PCF votent contre le budget 2013. Toute autre attitude serait incompréhensible.
Par gregoire, le 13 novembre 2012 à 21:52.
François Hollande ne fait pas une politique de gauche car il ne combat pas la finance et taxe les retraités alors qu'il donne satisfaction aux patrons "pigeons" sur la non taxation des revenus financiers au même taux que les salaires.Une augmentation lamentable du SMIC,la non remise en cause de la contre réforme des retraites, le Traité d'austérité européen...Il n'y a rien à attendre de ce gouvernement(le PS pour ceux qui en doutent encore est la roue de secours du CAPITAL).Le peuple de France n'a qu'une solution: se lever en masse contre les politiques d'austérités(politiques,syndicalistes mouvements associatifs de France et des autres pays d'europe); tous ensemble pour une véritable alternative ou l'humain d'abord est l'objectif de la nouvelle société à construire.DEBOUT LE FRONT DE GAUCHE POUR LA 6ème REPUBLIQUE(celui de la BASTILLE, du PRADO,de la place du CAPITOLE...)Le peuple ne peut attendre plus longtemps la révolution. ça devient vital!
Par gilles21, le 13 novembre 2012 à 19:43.