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Européennes 2024 :

19 Avril 2024, 07:13am

Publié par PCF Villepinte

Un scrutin sans les jeunes ?

 

 

Selon une note de la Fondation Jean Jaurès, seul 30 % des 18-24 ans comptent voter lors des élections européennes de juin prochain.
© Vincent Boisot

 

 

L’Humanité  le 18 avril 2024 Lola Ruscio

 

L’abstention, premier parti des jeunes aux européennes ? À moins de deux mois du scrutin, la probabilité de se rendre aux urnes plafonne à 30 % chez les 18-24 ans, selon une note de la Fondation Jean-Jaurès. Ils étaient déjà 62 % à s’abstenir en 2019, contre 50 % des Français en moyenne.

Mais pourquoi les jeunes boudent-ils autant ce scrutin ? S’agit-il d’une hostilité envers l’Union européenne (UE) ? Non : selon l’étude, seulement 2 % des jeunes souhaitent un Frexit, contre 12 % pour l’ensemble des Français. S’agit-il alors d’un manque d’adhésion autour du projet européen ? Non plus : 81 % des moins de 25 ans s’y disent favorables, ce qui en fait la tranche d’âge la plus enthousiaste sur le sujet. Et pourtant, 74 % des moins de 35 ans pensent ne pas aller voter le 9 juin, d’après une enquête Ipsos.

Des jeunes engagés, mais pas dans les urnes

« Les jeunes considèrent de moins en moins l’élection comme un moyen de répondre à l’enjeu climatique, à la précarité et l’insécurité », explique Brice Teinturier, directeur délégué général de l’institut Ipsos. « Les jeunes ne se désintéressent pas de la chose publique : si leur implication ne prend pas la même forme que celle de leurs aînés, elle existe bel et bien, de façon plus ponctuelle et autour de causes spécifiques », ajoute Christelle Craplet, autrice de la note.

De fait, 55 % des jeunes se disent « engagés » selon BVA et prêts à se mobiliser pour différentes causes. Mais ils sont 42 % à penser que les élections européennes n’auront aucun impact sur leur quotidien, 29 % à déclarer ne pas comprendre le fonctionnement des institutions européennes, et 49 % à estimer que les listes ne reflètent pas leurs opinions.

La gauche redouble d’imagination pour tenter d’enrayer ce phénomène. Et ce d’autant plus que les 18-24 ans, soit ceux qui s’abstiennent le plus, sont aussi ceux qui votent le plus à gauche. Dans cette catégorie d’âge, 52 % prévoient de voter pour cette famille politique (18 % pour Les Écologistes, 17 % pour la FI, 9 % pour le PS, 6 % pour le PCF, 1 % pour LO et 1 % pour le PRG). Soit des taux largement plus élevés que ceux pour l’ensemble des Français, selon les sondages.

« Depuis plusieurs mois, on se mobilise auprès des jeunes en organisant des diffusions de tracts, des moments conviviaux devant des campus, des IUT, des Crous à travers des apéros-débats, des goûters, notamment dans les villes moyennes et les campagnes, des espaces trop souvent délaissés par la gauche », souligne Assan Lakehoul.

Le secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), investi dans la campagne du candidat PCF Léon Deffontaines, mesure néanmoins qu’il est « difficile de raccrocher les jeunes à ces élections, parce qu’ils considèrent l’UE comme une institution lointaine, alors qu’ils sont les premières victimes des politiques libérales. Notre force, ce sont nos militants de terrain, qui rappellent que ce scrutin concerne tout le monde ».

Elle aussi consciente qu’il s’agit d’un sujet démocratique et électoral, la France insoumise a organisé une campagne contre la « mal inscription », qui concerne 39 % des 18-25 ans. Les écologistes préparent de leur côté une campagne de lutte contre l’abstention, attendue pour fin avril. « Le vote des jeunes représente un enjeu clé du scrutin, à nous de les convaincre d’aller voter le 9 juin », insiste Annah Bikouloulou.

La secrétaire nationale des Jeunes écologistes entend « faire de la pédagogie autour l’UE » et « dire aux jeunes que leur destin se joue à l’échelle européenne, que nous pouvons changer les choses et enfin agir en faveur de la préservation de l’environnement. Les jeunes sont très attachés à cette thématique, donc nous essayons de les mobiliser autour de l’enjeu climat ».

Les propositions de la gauche mal identifiées par les jeunes

Lutte pour la sauvegarde de la planète, fin des accords de libre-échange, inscription de l’IVG dans la charte européenne des droits fondamentaux… Les candidats de gauche multiplient les propositions à destination des jeunes. Mais la plupart des candidats sont peu ou mal identifiés par cet électorat. À l’exception de Jordan Bardella, en tête des intentions de vote parmi les 18-24 ans (31 %), et dont la moitié des jeunes savent qu’il représente la liste du RN, selon la note de la Fondation Jean-Jaurès.

Le président du parti d’extrême droite, très actif sur les réseaux sociaux, est suivi par 1 million d’utilisateurs rien que sur l’application TikTok, loin devant ses concurrents. Si le total des voix de gauche chez les 18-24 ans atteint 52 %, les différentes têtes de liste, telles Marie Toussaint (EELV), Manon Aubry (FI) et Léon Deffontaines (PCF), sont pour le moment peu identifiés des jeunes, estime la Fondation Jean-Jaurès. « Nous avons encore beaucoup à faire », mesure Annah Bikouloulou.

À gauche, seul Raphaël Glucksmann jouit d’une forte popularité sur Instagram, avec un total de 782 000 abonnés. « C’est devenu un atout incontournable dans cette campagne pour s’adresser à un public qu’on aurait du mal à toucher autrement », précise Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes et candidate sur la liste PS-Place publique.

 « Instagram ou Twitch nous sert à diffuser nos propositions, organiser des discussions en direct, mener la bataille d’idées, mais on tient aussi à être présents sur les marchés, les universités, etc. La stratégie numérique est complémentaire de celle menée sur le terrain », développe la responsable politique.

Mais alors que Raphaël Glucksmann est en tête des sondages à gauche chez l’ensemble des Français, il n’est crédité que de 9 % des intentions de vote chez les 18-24 ans, derrière Marie Toussaint (18 %) et Manon Aubry (17 %) et devant Léon Deffontaines (6 %). Preuve que la présence et l’audience sur réseaux sociaux ne font pas tout.

Sur cette tranche d’âge, la Macronie s’effondre complètement puisque Valérie Hayer (Renaissance) est donnée à 4 %. François-Xavier Bellamy (LR) est, lui, à 6 %, et Marion Maréchal (Reconquête) à 3 %. Chez les jeunes, la gauche domine donc, et l’extrême droite progresse. Mais c’est surtout l’abstention qui semble partie pour arriver en tête.

 

 

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La campagne des européennes 2024

19 Avril 2024, 07:07am

Publié par PCF Villepinte

Pour une campagne enracinée

dans le monde du travail

La campagne des européennes 2024 prend la suite de celle de 2019 et de celle de Fabien Roussel en 2022 en proposant une forme de rassemblement identifiant le PCF.

Elle peut contribuer à l’affirmation du rôle central du monde du travail dans le processus de rassemblement (pour une majorité populaire agissante) en s’appuyant sur les expérimentations menées en direction des entreprises en termes de structuration militante et d’initiatives politiques publiques.

En réalité, la conquête de nouveaux pouvoirs à l’entreprise, la puissance des mobilisations sociales, l’organisation d’un rapport de force politique et social permettant un monde du travail agissant conditionnent les résultats électoraux.

Rien d’automatique ou de mécanique : ce qui compte pour les communistes, c’est la recherche permanente de l’articulation entre discours et expérience, théorie et pratique.

Renforcer l’intervention du Parti dans les entreprises et les lieux de travail reste un déterminant majeur pour le redéploiement des idées communistes, et dans l’immédiat pour la réussite de la campagne elle-même.

C’est un identifiant pour nous différencier des autres listes, un identifiant de notre liste elle-même, un identifiant de notre intention politique, un identifiant marquant de l’actualité politique.

Les luttes pour les augmentations de salaires comme le grand mouvement contre la réforme des retraites ont permis de remettre la question sociale au premier plan. L’augmentation de la pauvreté (et du nombre de travailleurs pauvres), les hausses de prix, les dégâts de la désindustrialisation, le retour de l’austérité budgétaire à la faveur des critères européens constituent autant de réalités dont l’impact est perceptible dans la vie quotidienne.

Nous y opposons la constance des communistes dans l’affrontement avec une construction européenne contraire aux intérêts des travailleurs et des familles populaires, favorisant toujours un peu plus le capital contre le travail.

Dès lors, la force de la liste conduite avec brio par Léon Deffontaines réside dans une offre de rassemblement avec des candidatures de qualité enracinées dans le monde du travail et dans un projet construit à partir des revendications sociales.

Pour réussir dans une campagne difficile où l’abstention a toujours pesé lourd, nous avons besoin d’une campagne dans la plus grande proximité, d’une campagne précise faite de contacts et d’appels à voter. L’action à l’entreprise y est propice, avec des tracts et appels à voter s’adressant directement aux travailleurs selon leurs secteurs d’activité, devant leurs lieux de travail ou leurs restaurants d’entreprises.

Avec une grande soirée de mobilisation du monde du travail au siège national le 30 avril, avec un journal Agir Spécial européennes disponible dès le 1er Mai, avec un travail précis d’appels à voter convergeant vers un appel massif du monde du travail à publier en fin de campagne, la commission Entreprises propose un dispositif de campagne se voulant offensif et cohérent.

Si nous en faisons l’affaire du plus grand nombre de communistes, alors nous pourrons affirmer qu’avec Léon Deffontaines, ce sont les travailleurs et les familles populaires qui reprennent la main… Et qui pourront compter demain sur des député·e·s européen·ne·s défendant leurs intérêts face aux vents mauvais austéritaires comme autoritaires qui soufflent sur l’Europe.

Aymeric Seassau

membre du CEN

Article publié dans CommunisteS, n°992, 17 avril 2024.

 

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Européennes 2024 :

18 Avril 2024, 06:48am

Publié par PCF Villepinte

comment l’extrême droite

se fond dans le moule libéral

Tout en se prétendant antisystème, les partis nationalistes poussent encore plus loin la soumission au modèle libéral. Comme le montrent les programmes du Rassemblement national, de l’Alternative pour l’Allemagne et des Frères d’Italie pour les élections du 6 au 9 juin.

L'Humanité Florent LE DU Bruno Odent Lina Sankari

Coutumier des coups d’éclat, mais pleinement intégré au système européen, le premier ministre hongrois Viktor Orban appelait, en mars, à « occuper » la capitale de l’Union.

En vue des européennes de juin, les extrêmes droites du continent y font le siège à tour de rôle pour dénoncer les politiques communautaires.

Dernier exemple, cette semaine, avec la tragi-comédie autour de la National Conservatism Conference, d’abord interdite avant d’être autorisée par la justice, et à laquelle participait Éric Zemmour, le Britannique Nigel Farage et l’ancien premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Tous disent vouloir « changer » l’Union européenne. Ils en acceptent pourtant pleinement les règles, comme en attestent leurs votes au Parlement et les politiques menées lorsqu’ils sont au pouvoir.

Biberonnés au national-libéralisme, à la défense des intérêts du capital et à l’austérité, ils partagent quelques différences qui s’expriment dans la présence de deux groupes à Strasbourg : Identité et Démocratie (ID) – dont font partie le Rassemblement national et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) – et les Conservateurs et Réformistes européens (ECR) – qui accueillent les Frères d’Italie de Giorgia Meloni.

Le RN ou la préférence patronale

Le mot « pouvoir d’achat » plein la bouche, le Rassemblement national a tout fait lors des campagnes électorales de 2022 pour marquer son opposition à Emmanuel Macron et se placer – malgré un programme quasi inexistant en la matière hormis quelques baisses de taxes – en défenseur des classes moyennes et populaires. 

Le thème est beaucoup moins présent à quelques semaines des européennes. Comme un aveu ? Au Parlement européen, pour agir sur le « pouvoir d’achat », encore faudrait-il s’attaquer aux causes de l’inflation et des inégalités. Avec en premier lieu les bénéfices exceptionnels réalisés par les profiteurs de guerre dans les mois qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. 

En septembre de la même année, l’Union européenne s’est concentrée sur ceux réalisés par les énergéticiens, les élus du Rassemblement national s’y sont opposés. « Nous, nous souhaitons que l’ensemble des grands groupes soient concernés », ose Jordan Bardella. Un discours de posture qui ne correspond pas à la réalité des votes.

Lorsque, le 5 octobre 2022, un amendement est déposé pour élargir la taxe sur les superprofits, « considérant que les bénéfices exceptionnels ne se limitent pas au secteur de l’énergie », les 17 parlementaires RN qui ont pris part au scrutin, dont Jordan Bardella, votent contre.

Adoptant l’élément de langage du « matraquage fiscal », l’extrême droite joue sur la confusion entre l’imposition des classes moyennes et populaires, qu’elle tente d’instrumentaliser, et celle des multinationales ou des ultrariches. Dans son discours, tout est mis dans le même sac pour mieux défendre les intérêts du capital. Comme pour les superprofits, le RN a ainsi voté contre des amendements ou résolutions proposant de taxer les grandes fortunes, les plus-values, de créer un taux d’imposition minimale sur les dividendes…

Adaptant sa ligne en fonction de son auditoire, il arrive tout de même que Jordan Bardella assume une politique fiscale axée sur le soutien aux entreprises. « Il n’y aura pas de montée en gamme de notre économie et il n’y aura pas de rehaussement général des salaires sans une politique ambitieuse de soutien aux entreprises », déclarait-il devant la confédération des PME, le 20 mars. Se veut-il encore plus généreux en cadeaux fiscaux que la Macronie ?

Au niveau européen, cette défense des grandes entreprises est particulièrement visible sur les textes liés au travail. Pêle-mêle, le RN a voté contre le revenu minimum européen, la démocratie en entreprise, le devoir de vigilance, l’exigence d’égalité salariale entre hommes et femmes… Sur la hausse des revenus, « pour nous, c’est très clair : nos entreprises sont les mieux placées pour cerner leurs besoins », a soutenu en plénière l’eurodéputée Dominique Bilde. Contre les travailleurs, le RN opte pour la préférence patronale.

Giorgia Meloni, bonne élève de l’austérité

La présidente du Conseil italien n’a pas tardé à abandonner son eurosceptisme. Giorgia Meloni (Frères d’Italie) est même particulièrement zélée. Elle a vite remisé au placard son tropisme pro-Russes, est régulièrement couverte d’éloges pour son engagement sans faille aux côtés de l’Ukraine et pour avoir claqué la porte des Nouvelles routes de la soie, rejoignant ainsi la compétition stratégique avec la Chine.

Ses postures atlantistes s’inscrivent en réalité dans une longue tradition initiée en 1951 par le Mouvement social italien des partisans de Mussolini qui y voyaient un moyen de lutter contre les communistes. En clair, la dirigeante italienne coche toutes les cases, y compris aux yeux de l’hyperprésidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui multiplie les poses tout sourires à ses côtés et voit en elle l’agent des politiques ordo-libérales décidées à Bruxelles. Engagée dans une campagne pour sa réélection à la présidence de la Commission, la dirigeante allemande cible l’extrême droite, qui devrait renforcer ses positions au Parlement, tout en épargnant Giorgia Meloni.

Depuis son accession au pouvoir en 2022, la cheffe de l’exécutif italien a conjugué la brutalité sociale à l’orthodoxie la plus stricte. Sans se priver d’agir sur les symboles. Le 1er mai 2023, elle annonçait ainsi la loi travail et la suppression du revenu de citoyenneté, plafonné à 780 euros par mois et qui bénéficiait à 1,6 million de foyers. « Nous réformons le revenu de citoyenneté pour faire la différence entre ceux qui sont capables de travailler et ceux qui ne le sont pas », disait-elle pour justifier le coup de boutoir au moment où l’inflation et la précarisation poussaient 3,1 millions de personnes aux portes des soupes populaires.

Sous sa botte, l’Italie n’a pas bouleversé les dogmes de la Banque centrale européenne (BCE). Une politique d’austérité qui s’accompagne de la casse des services publics : elle choisit la voie de la continuité avec son prédécesseur Mario Draghi, également président de la BCE, en envisageant une coupe budgétaire de 7 milliards d’euros pour les ministères et de 4 milliards pour les collectivités locales combinée à un plan de privatisation sur trois ans qui s’élèverait à 20 milliards d’euros pour la période 2024-2026.

Les citoyens ne sont pas oubliés avec le durcissement des conditions de départ à la retraite avant l’âge légal de 67 ans et la division par deux du fonds d’aide aux dépenses énergétiques pour les plus précaires. La cheffe du gouvernement est plus conciliante vis-à-vis des cadeaux fiscaux destinés aux riches comme l’illustre la suppression de la taxe sur les voitures de luxe et les subventions au secteur privé.

De quoi faire de Giorgia Meloni une partenaire respectable malgré son positionnement à l’extrême droite. Le temps où elle critiquait le carcan bruxellois paraît loin. Désormais coulée dans le marbre austéritaire et atlantiste, elle peut à l’envi se complaire dans la xénophobie et le complotisme, restreindre le droit à l’avortement, travailler à une Constitution bonapartiste, façonner des médias aux ordres ou redoubler d’initiatives anti-LGBT sans que ses alliés ne s’en émeuvent. Pas tant pour une supposée modération de Giorgia Meloni que par une conversion de la droite traditionnelle aux obsessions nationalistes.

L’AfD, consécration national-libérale du modèle européen

À l’opposé des clichés sur son caractère « antisystème », l’AfD représente elle aussi une consécration du modèle libéral européen. Une étude réalisée fin 2023 par l’institut de conjoncture berlinois DIW, intitulée « Le paradoxe de l’AfD », montre combien les électeurs du parti d’extrême droite seraient les principales victimes d’une application de son programme.

L’AfD qui s’installe dans le paysage politique allemand en seconde position derrière la CDU, avec un peu moins de 20 % des suffrages dans les sondages, recrute une bonne part de son électorat parmi des salariés confrontés à une précarité qui ne cesse de s’étendre ou à la peur du déclassement qu’elle inspire. Or l’application du programme de l’AfD donnerait encore plus de moyens aux détenteurs du capital pour renforcer cette « mal-vie ».

Si l’AfD s’imposait, une « aggravation de la redistribution des richesses dans ce pays du bas vers le haut » est à prévoir, relève l’économiste Marcel Fratzscher, patron du DIW. Le programme de l’AfD se signale par son « extrême néolibéralisme », relève l’un des chercheurs : « Baisse des impôts pour les plus riches et les sociétés, fin de tout droit de succession, renforcement du rôle du marché au détriment de l’État, suppression des protections des locataires, diminution du revenu minimum et des prestations accordées par la protection sociale. »

Le co-dirigeant allemand de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), Tino Chrupalla, prononce un discours lors d’une convention des dirigeants du groupe Identité et Démocratie (ID) du Parlement européen, le 3 décembre 2023 à la Fortezza da Basso à Florence.
© Andreas SOLARO / AFP

L’AfD, née en 2013, s’est fondée sur une dissidence au sein de la CDU et, dans une moindre mesure, du parti libéral (FDP). Imprégnés du monétarisme de la très influente école libérale de Friedrich von Hayek, ce dernier dénonce une dérive de l’Europe et de l’euro qui conduirait l’Allemagne à payer pour les irresponsables « cigales du sud de l’Europe ». 

Il revendique une sortie de l’euro, dénonce une protection sociale « surdimensionnée » et s’insurge contre le poids des travailleurs migrants, qualifiés de « touristes de l’État providence ». Le tout constituant, explique l’ex-président de la plus grande organisation patronale, le BDI, Hans-Olaf Henkel, rallié au jeune parti, « des entraves insupportables au développement de la compétitivité des firmes allemandes ».

En onze années d’existence, l’AfD va rétablir le nationalisme allemand en mettant davantage l’accent sur son extrémisme, sur le mode libéral ou xénophobe selon les périodes. Sa co-présidente, Alice Weidel, synthétise cette dualité. Ex-adhérente du FDP, ex-représentante de la banque états-unienne Goldman Sachs en Allemagne, elle frise un wokisme bien établi quand, homosexuelle, elle élève avec sa partenaire deux enfants venus du Sri Lanka. La même cependant envoya récemment à Potsdam son bras droit à une réunion secrète des droites et extrêmes droites envisageant l’organisation d’une déportation massive des migrants. Ce qui a suscité la mobilisation de millions d’Allemands.

La force du nationalisme économique réside dans son voisinage avec le « modèle ordo-libéral », devenu référence de l’Allemagne unifiée puis de ses partenaires européens. Ainsi, aujourd’hui, l’AfD affiche-t-elle la plus grande conformité avec les règlements de « la Maison Allemagne » quand elle en appelle au respect du « frein à la dette ».

À l’instar du gouvernement tripartite (SPD/Verts et FDP) du chancelier Scholz qui a décrété, dans le contrat de gouvernement en 2021, sa soumission à cette règle d’or. Seulement, après trois années de suspension pour cause de Covid, la mise en œuvre de cette super norme (- 0,3 % au maximum de déficit public) passe par une super austérité en cette année 2024. Dans l’opposition, l’AfD peut ainsi faire preuve d’« exemplarité », tout en sachant que les coupes programmées vont accentuer le phénomène de précarisation sur lequel elle ne cesse de recruter de nouveaux électeurs. Le « paradoxe » repéré par l’étude du DIW n’a pas fini de s’étendre.

 

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Sommet européen

16 Décembre 2023, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Élargissement de l’Union Européenne,

le choix du pire

A la veille d’un nouveau sommet européen visant à discuter d’un nouvel élargissement de l’Union Européenne, le club des 27 se trouve à un nouveau carrefour de son histoire.

Le retour d’un conflit armé sur notre continent et l’accroissement des inégalités sociales éloignent les promesses de paix et de prospérité faites lors de la création de l’Union Européenne.

C’est dans ce contexte que le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel a indiqué que « l’Union Européenne devait être prête à intégrer de nouveaux membres d’ici 2030 » préconisant l’intégration de l'Ukraine, la Moldavie, l’Albanie, le Monténégro, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine. D’autres pays comme la Géorgie et la Turquie pourraient également être ajoutés à cette liste.

Le prochain Conseil européen pourrait ainsi recommander l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie dès le 14/15 décembre prochain.

Une fois de plus, les peuples européens sont mis au pied du mur de décisions fondamentales dont ils sont dépossédés.

Comme citoyen français, engage de longue date pour faire respecter la souveraineté populaire et candidat aux élections européennes du 9 juin, Je suis pour ma part, catégoriquement opposé à ces élargissements.

L’intégration de nouveaux pays, minés par la corruption et des salaires indignes entraînera nécessairement dans tout l’Europe de nouvelles délocalisations et un nouveau cycle de destructions massives de nos emplois.

Les travailleuses et les travailleurs de notre pays en savent quelque chose, eux à qui la prospérité économique et sociale a été promise à mesure de l’intégration européenne et qui n’ont connu que l’impuissance des pouvoirs publics et les engagements sans lendemain des patrons voyous.

Écoutez la détresse et la colère des salariés de Whirlpool à Amiens, qui ont perdu leurs emplois suite à la délocalisation de leur usine en Pologne. Demandez aux ouvriers de Peugeot et de Citroën pour quelles raisons une partie de leur activité a été envoyée en Slovaquie. Questionnez les dirigeants de Total à propos du transfert des postes d’informaticiens en Roumanie, alors même que cette entreprise a réalisé des bénéfices record.

Il va sans dire que les travailleurs de ces pays ne sont pas les responsables de cette concurrence mortifère. La faute en revient au patronat et aux éminences grises de l’Union européenne qui ont en partage une vision du monde profondément utilitariste, dans laquelle l’homme est un loup pour l’homme, uniquement guidé par ses intérêts économiques. Pour les technocrates bruxellois, qu’importe si le travailleur moldave est payé une misère et si cela a pour conséquence d’envoyer un salarié français au chômage. Seule compte cette maudite course au profit, destructrice des femmes, des hommes et de la nature.

Un nouvel élargissement de l Europe, base sur une conception technocratique et ultraliberale du projet européen, n’est souhaitable ni pour les travailleurs français ni pour les travailleurs extracommunautaires concernés car cette nouvelle mise en concurrence entraînera inévitablement une révision à la baisse de leurs salaires et de leurs droits sociaux.

Mise en œuvre à grande échelle, l’orthodoxie ultralibérale a permis à l’Union européenne de devenir le paradis des vainqueurs de la mondialisation et l’enfer de ceux qui ont comme principale richesse leur force de travail. Depuis Maastricht, parfois seuls contre tous, nous contestons vigoureusement ce projet mortifère.

Fidèles à cet esprit, nous continuerons d’agir pour la sauvegarde de nos emplois, la dignité de nos salaires et la réindustrialisation de la France. Il est certain qu’une partie de la réponse tient dans le non-élargissement de l’Union européenne. Si la gauche entend véritablement défendre les classes populaires de notre pays, alors elle devra, sur ce sujet, comme sur d’autres, faire le choix de la clarté. Pour notre part, nous tiendrons bon.

Au cours des prochaines semaines, nous formulerons des propositions afin que le peuple français reprenne la main et retrouve sa souveraineté perdue. C’est le préalable à la construction d’un projet européen au service des intérêts des peuples de tout le continent.

Nous mettrons en chantier la construction d’une union de peuples et de nations européennes souveraines et associées, fondée sur des coopérations solidaires et sur l’alignement des droits sociaux vers le haut. C’est une Europe du progrès social et de la paix que nous devons bâtir.

Léon Deffontaines, tête de liste au Européennes et

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

 

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EUROPE: 12 décembre manifestation à Bruxelles

5 Décembre 2023, 08:14am

Publié par PCF Villepinte

12 décembre : manifestation à Bruxelles

et pétition contre le retour de l'austérité en Europe

 

Pour les salaires, l'investissement public et l'égalité entre les femmes et les hommes en France et en Europe, la CGT s'inscrit dans la mobilisation appelée par la Confédération Européenne des Syndicats.

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) ambitionne de réunir des dizaines de milliers de manifestants de toute l'Europe le 12 décembre à Bruxelles, veille d'une réunion déterminante pour l'avenir de tous les pays membres, dont la France. Pour participer à cette mobilisation, rapprochez-vous de votre Fédération ou Union Départementale CGT.

Les décisions prises au niveau européen ont en effet des répercussions concrètes sur nos conditions de travail, nos salaires, notre protection sociale, notre gouvernance économique. Cette mobilisation permettra de mettre la pression sur les gouvernements afin que la voix des salarié·es soit entendue, même à Bruxelles ! 

 Une autre Europe pour un autre avenir économique, social et démocratique

La CGT milite pour que les politiques européennes répondent d'abord aux aspirations et aux besoins du monde du travail et non à des idéologies libérales qui se sont révélées destructrices sur le plan économiques, social et environnemental. Plutôt que la concurrence généralisée, il s'agit de promouvoir la coopération et la solidarité.

Face au détricotage des services publics et des politiques industrielles et à l'accroissement des inégalités qui nourrissent la montée très inquiétante des forces d'extrême droite en Europe, les syndicats s'organisent avec la CES pour dénoncer les impasses des politiques européennes actuelles et l'imposture des fausses réponses de l'extrême droite partout en Europe.

L'urgence ? L'augmentation des salaires !

Dans toute l'Europe, l'inflation a grignoté nos salaires, sauf là où ils sont indexés sur les prix, comme en Belgique. Dans le même temps, les profits des entreprises continuent de capter encore plus de richesses crées et les gouvernements comme les employeurs refusent d'augmenter les salaires, ce qui accentue d'autant les inégalités entre les femmes et les hommes.

Avec son entêtement aveugle à vouloir limiter les dépenses publiques et se concentrer sur des politiques "de l'offre" qui ne favorisent que les banques et les marchés financiers et les marges des entreprises, l'Union Européenne se prive des moyens d'agir.

Le dérèglement climatique comme les destructions d'emploi ne sont pourtant pas des fatalités, mais bien les résultats de choix politiques. Le 12 décembre, à Bruxelles, les salarié·es peuvent changer la donne.

Ensemble contre l'austérité

Comment contribuer à la mobilisation ?

Nous avons tous besoin d'un accès à des soins de qualité, à l'éducation et à une sécurité qui nous soutienne en cas de besoin. Les négociations en cours à Bruxelles risquent de mettre à mal les éléments qui permettent à nos sociétés de prospérer. Nous ne pouvons pas laisser aboutir la tentative de ramener l'Europe à des règles strictes d'austérité.

Les personnes qui travaillent et leurs proches ont besoin d'investissements publics dans l'éducation, les soins de santé, les salaires et un avenir durable. Aujourd'hui, alors que le continent est confronté à une crise du coût de la vie provoquée par des profits records, les travailleurs refusent d'en payer le prix.

La réponse solidaire de l'Union européenne à la pandémie de Covid-19 a montré ce qu'il était possible de faire. Il était essentiel de libérer des fonds pour préserver l'emploi et les revenus des travailleurs. Nous avons besoin de plus de la même chose, pas d'un retour aux recettes ratées du passé.

Signer la pétition

 

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Quels services publics en Europe ?

5 Décembre 2023, 08:04am

Publié par PCF Villepinte

Quels services publics en Europe ?

 

 

Notre société est confrontée à de multiples défis; de plus en plus de gens n'y arrivent plus avec la flambée des prix de l'énergie, l'explosion des prix de l'alimentation mais aussi du logement avec des salaires et des pensions laminés par l'inflation., …..

Et parallèlement nous subissons les effets de la réduction de la dépense publique et un mouvement de financiarisation progressif du champ du social. C’est dire que la question de la défense de nos services publics est plus que jamais d’actualité, au niveau de la France mais aussi dans le cadre européen.

L’objet de la rencontre débat, que nous organisons avec d’autres organisations, est de mieux appréhender le contexte européen mais aussi d’engager une large discussion sur les enjeux qui nous devrons affronter dans les prochaines semaines pour mieux répondre à l’exigence de services publics en France et en Europe.

Cette rencontre se veut aussi être la première étape d’un processus qui se poursuivra dans les prochains mois.

Vous trouverez ci dessous le déroulement de la journée. Nous le compléterons dans une prochaine lettre en faisant état de la participation des nombreux responsables d’organisations, syndicales, associations et partis politiques.

 

Cette rencontre débat est ouverte à toutes et à tous

 

Inscription possible en fin de lettre

 

 

 

Déroulement de la journée

 

 

9h30-11h30 1ère table ronde : présentation des outils juridiques en œuvre dans la libéralisation des services publics en Europe animée par Claire Bornais avec

Benoît Martin, secrétaire général de l’UD CGT de Paris

Simon Arambourou de Nos services publics

Pablo Sanchez de l’EPSU (branche Services publics de la CES)

 

11h30-12h30 2ème table ronde- Comment l’Union européenne investit le secteur de la santé, animée par Michèle Leflon avec

Yves Hellendorf du Réseau européen santé

Anissa Amini de Sud Santé sociaux

Anne-Sophie Peltier, députée européenne

 

14h-16h30 3ème table ronde-:Quelle démarche pour la reconquête des services publics dans 2 secteurs dans l’œil du cyclone du néo-libéralisme animée par Isabelle Mathurin et Jean-Claude Boual

Le rail avec

David Gobé de ETF(Fédération européenne des travailleurs des transports)

Alex Gordon de la RMT (syndicat des cheminots britanniques)

L’énergie avec

Valérie Goncalves de Droit à l’énergie Sos Futur

un.représentant de la CGT Energie

Anne Debregeas de Sud Energie

 

16h30- 17h30 : Bilan de la journée: Quelles propositions mettre en débat dans la campagne des élections européennes, quels axes de travail à mettre en commun pour amplifier notre campagne pour un Nouvel Élan de nos Services Publics.(NESP)

 

Expositions et tables de documentation des organisations initiatrices de l'appel pour un Nouvel élan pour nos services publics

 

 

Inscription

 

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Négociations secrètes avec Pfizer :

12 Novembre 2022, 07:59am

Publié par PCF Villepinte

 l’étau se resserre autour

de von der Leyen

La présidente de la Commission européenne est soupçonnée d’avoir négocié un contrat pour 1,8 milliard de doses de vaccins anti-covid d'un montant de 36 milliards d’euros en dehors de tout cadre réglementaire…

L'Humanité Thomas Lemahieu

Mercredi 9 Novembre 2022

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Strasbourg. Yves Herman/Reuters

Après qu’Albert Bourla, le patron de Pfizer, a raconté dans un livre qu’il avait noué une «relation étroite avec elle par le biais de SMS et dappels téléphoniques» à partir de janvier 2021, la présidente de la Commission européenne est soupçonnée davoir négocié le troisième contrat, le plus gros de tous (1,8 milliard de doses pour 36 milliards d’euros), en dehors de tout cadre réglementaire… Tout comme la Médiatrice, la Cour des comptes européenne a réclamé ces textos que la Commission prétend avoir perdus.

Voir aussi :

3,6 millions de doses détruites : le grand gâchis des vaccins contre le covid

Plus grave encore, la justice européenne vient d’ouvrir une enquête sur le sujet. Au Parlement européen, la commission spéciale sur le Covid est en place. «Mais ce quon a vu jusqu’à maintenant, cest son impuissance totale, se plaint leurodéputé belge (PTB) Marc Botenga.

Comme ce nest pas une commission d’enquête, on n’a aucun pouvoir pour obliger les témoins à venir et, quand ils viennent, à répondre à nos questions.» Vice-présidente de la Commission, l’écologiste Michèle Rivasi dénonce aussi: «Il est temps que les États membres se bougent car, sinon, c’est toujours la Commission qui décide et les pays qui payent.»

 


 

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Le 6e forum européen:

28 Octobre 2022, 10:07am

Publié par PCF Villepinte

 La gauche européenne

face aux défis de civilisation

Le 6e forum européen des forces de gauche, vertes et progressistes s’est tenu à Athènes du 21 au 23 octobre. Ce rendez-vous a désormais sa place dans le calendrier des forces politiques, syndicales et associatives. Après une version intégralement en ligne en 2020 puis une forme hybride en 2021, le forum reprend une formule complète, incluant des séances plénières, des assemblées (assemblée des femmes, assemblée des syndicalistes, assemblée des jeunes, assemblée de la culture) et des ateliers.

Il faut également mentionner la participation du groupe parlementaire « La Gauche » du Parlement européen et celle des fondations, verte, sociale-démocrate et de la gauche européenne Transform ! C’est ainsi qu’ont pris part au Forum plus de 350 inscrits, sans compter les connexions en visioconférence, représentant 125 organisations politiques, syndicales et associatives issues de 35 pays.

La finalité du Forum est double : d’une part travailler à des réponses à la crise pour que ce ne soit pas aux peuples de la payer ; et d’autre part faire bouger les lignes à gauche, dans la perspective de la transformation sociale et de la rupture avec le libéralisme afin de travailler à l’émergence de convergences nouvelles dans l’optique de nouvelles majorités sociales et politiques répondant aux exigences portées par les mobilisations sociales et citoyennes.

Le Forum de cette année est bien évidemment marqué par le défi de civilisation auquel font face les peuples européens : l’horizon de la guerre, la crise énergétique, la crise climatique, la menace d’une nouvelle crise financière, l’utilisation de l’argent, les questions de santé et de logement, l’essor de l’extrême droite, les menaces sur les droits des femmes... Le PCF a activement participé à l’ensemble des débats grâce à une délégation importante (Pierre Laurent, Patrick Le Hyaric, Cécile Dumas, Vincent Boulet, Félix Atchadé, Pierre Lacaze, Hélène Bidard, Charlotte Balavoine, Shirley Wirden, Frédéric Boccara, Ian Brossat, Fabien Cohen).

Au-delà de la grande diversité politique et des différences de points de vue, les débats furent marqués par une grande gravité devant l’ampleur des menaces. Leur point de départ rejoint le fameux constat de Jaurès : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », cité par plusieurs orateurs.

Les ateliers et les différentes séances ont été riches de propositions, dépassant d’ailleurs souvent le cadre européen, étant donné le caractère international des enjeux. Nous avons ainsi pu, par exemple, entendre un représentant du Congrès national du Kurdistan ainsi que Aida Sopi Niang, maire adjointe de Dakar.

L’impératif de sécurité collective et globale a été fortement souligné lors du Forum, et se retrouve dans sa déclaration finale. L’exigence de dissolution des alliances militaires, et par conséquent la nécessité de sortir de la logique de bloc, entretenu par l’OTAN, a été fortement portée lors des débats. De même que le fut l’enjeu de désarmement négocié, multilatéral et global, notamment en matière d’armes nucléaires.

Le co porte-parole de Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, Jean-Marie Collin, est ainsi intervenu dans ce sens. Par ailleurs, l’ampleur du défi de civilisation souligne l’importance de ne pas juxtaposer les enjeux, mais de les lier. Il n’y aura pas de progrès social sans paix. Il n’y aura pas de solution à la hauteur de l’urgence de la crise et du dérèglement climatiques sans paix.

Bien évidemment, la diversité des forces représentées ne doit pas occulter les débats tactiques et stratégiques qui reflètent ceux qui traversent la gauche en Europe. Ils sont nécessaires pour avancer et pour construire.

Ainsi en est-il, par exemple, des modalités de la prise du pouvoir sur l’argent, de l’utilisation des fonds de la BCE pour répondre aux impératifs de transformation sociale et de transition écologique, alors que le GIEC recommande de consacrer 6 % du PIB par an à de telles fins, ce qui représente 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne.

Le prochain congrès du Parti de la gauche européenne, qui se tiendra à Vienne du 9 au 11 décembre, donnera l’opportunité de poursuivre de tels débats pour être au rendez-vous des urgences pacifistes, démocratiques, sociales et écologiques qui sont communes à l’ensemble des peuples européens.

Vincent Boulet
responsable des questions européennes

 

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L’UNION EUROPEENNE : refonder avant d’élargir

6 Juillet 2022, 07:46am

Publié par PCF Villepinte

Le jeudi 23 juin, le Conseil européen a accordé le statut de « candidat » à l’adhésion à l’Union européenne à la Moldavie et à l’Ukraine. La Géorgie et la Bosnie-Herzégovine, candidates à la candidature, ont vu leur demande repoussée. Il y a donc, officiellement aujourd’hui, sept pays candidats : outre les deux anciennes républiques soviétiques, la Serbie, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro et, toujours, la Turquie, avec laquelle les discussions sont « au point mort » selon le Conseil européen.

Pour l’ensemble, et pour des raisons différentes, nous sommes très loin d’une adhésion. Les négociations les plus avancées concernent le Monténégro et la Serbie. Même pour Belgrade, l’adhésion est conditionnée par la reconnaissance de l’indépendance unilatérale du Kosovo, ce qui est inacceptable pour elle, ainsi que, d’ailleurs, pour d’autres pays de l’UE.

La question de l’élargissement doit être précédée d’une autre : celle du projet européen porté par l’UE. Dans quelle construction européenne veut-on intégrer de nouveaux pays ?

Le lancement d’une autre construction européenne, garantissant l’alignement vers le haut des droits sociaux et démocratiques et répondant réellement aux exigences de souveraineté démocratique des peuples et à la crise climatique, est un préalable à la question du contour géographique.

En ce qui concerne spécifiquement l’Ukraine, d’autres problèmes majeurs se posent. Les critères de Copenhague de 1993 définissant les conditions d’adhésion énoncent que le candidat doit être un État de droit. Or, nous en sommes très loin. L’Ukraine est encore moins un État de droit aujourd’hui qu’avant l’agression du régime russe du 24 février.

L’État ukrainien n’est pas une démocratie. Il présente aujourd’hui de clairs risques de se transformer en dictature de l’armée et des services de sécurité qui sont en train de s’arroger des pouvoirs arbitraires. L’interdiction des partis d’opposition décrétée par Volodymir Zelensky en est une des manifestations. Les arrestations d’opposants, communistes ou non, s’y multiplient.

En outre, se pose le problème de l’inscription future de l’Ukraine dans la défense européenne. Or, rappelons que le traité de Lisbonne a introduit une clause de défense mutuelle similaire à l’article 5 du traité de l’Atlantique nord. L’adhésion à l’UE ne peut pas être utilisée comme un moyen de contournement de l’impossibilité actuelle pour le gouvernement ukrainien de rejoindre l’OTAN.

Non, l’entrée dans l’UE n’est pas la bonne solution. Alors, quelle est l’alternative ?

À court terme, il faut reposer la question de l’accord d’association qui existe entre l’Ukraine et l’UE depuis 2014, sur une idée originale, rappelons-le, non pas du pouvoir issu de Maidan qui n’a fait que la reprendre, mais de Victor Yanoukovitch, avant un revirement de dernière minute. Le contenu actuel de cet accord est honteux. Les députés européens du PCF s’étaient d’ailleurs exprimés contre.

Il organise en réalité l’exploitation des travailleurs ukrainiens en Europe, ce dont un certain nombre de gouvernements se sont ignominieusement servis après 2014, alors qu’un million d’Ukrainiens s’étaient déjà exilés. Cet accord d’association peut être remis totalement à plat, en le fondant sur la protection des réfugiés, et sur les conditions d’une coopération humanitaire, médicale et économique.

À plus long terme, se pose la question de l’intégration de l’Ukraine et des pays de la région dans un espace commun de paix, de coopération et de sécurité collective. L’UE ne se confond pas avec la totalité de l’Europe. Emmanuel Macron a avancé dans son discours du 9 mai au Parlement européen l’idée d’une « communauté politique ». Sur quelles bases ? Avec quelles modalités de fonctionnement ? Il n’en dit rien. Mais la question est sur la table. La perspective d’un espace pan-européen large de coopération, que le PCF, avec d’autres, porte avec constance, est donc un enjeu d’avenir. Ouvrons largement le débat !

Vincent Boulet

responsable des questions européennes pour le PCF

membre de la commission des Relations internationales

 

 

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L’UE : refonder avant d’élargir

29 Juin 2022, 18:55pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/06/2022 par PCF

Le jeudi 23 juin, le Conseil européen a accordé le statut de « candidat » à l’adhésion à l’Union européenne à la Moldavie et à l’Ukraine. La Géorgie et la Bosnie-Herzégovine, candidates à la candidature, ont vu leur demande repoussée.

Il y a donc, officiellement aujourd’hui, sept pays candidats : outre les deux anciennes républiques soviétiques, la Serbie, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro et, toujours, la Turquie, avec laquelle les discussions sont « au point mort » selon le Conseil européen. Pour l’ensemble, et pour des raisons différentes, nous sommes très loin d’une adhésion. Les négociations les plus avancées concernent le Monténégro et la Serbie. Même pour Belgrade, l’adhésion est conditionnée par la reconnaissance de l’indépendance unilatérale du Kosovo, ce qui est inacceptable pour elle, ainsi que, d’ailleurs, pour d’autres pays de l’UE.

La question de l’élargissement doit être précédée d’une autre : celle du projet européen porté par l’UE. Dans quelle construction européenne veut-on intégrer de nouveaux pays ? Le lancement d’une autre construction européenne, garantissant l’alignement vers le haut des droits sociaux et démocratiques et répondant réellement aux exigences de souveraineté démocratique des peuples et à la crise climatique, est un préalable à la question du contour géographique.

En ce qui concerne spécifiquement l’Ukraine, d’autres problèmes majeurs se posent. Les critères de Copenhague de 1993 définissant les conditions d’adhésion énoncent que le candidat doit être un État de droit. Or, nous en sommes très loin. L’Ukraine est encore moins un État de droit aujourd’hui qu’avant l’agression du régime russe du 24 février.

L’État ukrainien n’est pas une démocratie. Il présente aujourd’hui de clairs risques de se transformer en dictature de l’armée et des services de sécurité qui sont en train de s’arroger des pouvoirs arbitraires. L’interdiction des partis d’opposition décrétée par Volodymir Zelensky en est une des manifestations. Les arrestations d’opposants, communistes ou non, s’y multiplient.

En outre, se pose le problème de l’inscription future de l’Ukraine dans la défense européenne. Or, rappelons que le traité de Lisbonne a introduit une clause de défense mutuelle similaire à l’article 5 du traité de l’Atlantique nord. L’adhésion à l’UE ne peut pas être utilisée comme un moyen de contournement de l’impossibilité actuelle pour le gouvernement ukrainien de rejoindre l’OTAN.

Non, l’entrée dans l’UE n’est pas la bonne solution. Alors, quelle est l’alternative ?

À court terme, il faut reposer la question de l’accord d’association qui existe entre l’Ukraine et l’UE depuis 2014, sur une idée originale, rappelons-le, non pas du pouvoir issu de Maidan qui n’a fait que la reprendre, mais de Victor Yanoukovitch, avant un revirement de dernière minute. Le contenu actuel de cet accord est honteux.

Les députés européens du PCF s’étaient d’ailleurs exprimés contre. Il organise en réalité l’exploitation des travailleurs ukrainiens en Europe, ce dont un certain nombre de gouvernements se sont ignominieusement servis après 2014, alors qu’un million d’Ukrainiens s’étaient déjà exilés. Cet accord d’association peut être remis totalement à plat, en le fondant sur la protection des réfugiés, et sur les conditions d’une coopération humanitaire, médicale et économique.

À plus long terme, se pose la question de l’intégration de l’Ukraine et des pays de la région dans un espace commun de paix, de coopération et de sécurité collective. L’UE ne se confond pas avec la totalité de l’Europe. Emmanuel Macron a avancé dans son discours du 9 mai au Parlement européen l’idée d’une « communauté politique ». Sur quelles bases ? Avec quelles modalités de fonctionnement ? Il n’en dit rien. Mais la question est sur la table.

La perspective d’un espace pan-européen large de coopération, que le PCF, avec d’autres, porte avec constance, est donc un enjeu d’avenir. Ouvrons largement le débat !

Vincent Boulet

responsable des questions européennes pour le PCF

membre de la commission des Relations internationales

 

 

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