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democratie

« séparatisme ». Gérald Darmanin, premier pyromane au service de l’Élysée

30 Mars 2021, 06:15am

Publié par PCF Villepinte

 

Le 16 février, à Paris, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi contre les « séparatismes ». Xose Bouzas/Hans Lucas

Mardi 30 Mars 2021

L'Humanité Lola Ruscio

En s’appropriant les obsessions de l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur joue avec le feu. À gauche, nombreux sont ceux qui dénoncent un climat nauséabond, entretenu depuis des mois par le gouvernement.

Pas une minute de répit pour Gérald Darmanin. Entre l’examen au Sénat du projet de loi sur les «séparatismes» et le duel savamment mis en scène la semaine dernière face à la municipalité EELV de Strasbourg, quil accuse de flirter avec «lislam radical», le ministre de l’Intérieur est sur tous les fronts.

Cette méthode bien rodée de l’ancien sarkozyste, qui permet au passage d’occulter la crise sociale, n’est pas nouvelle. Depuis son entrée à Beauvau, Gérald Darmanin – toujours sous le coup d’une enquête pour viol – sature l’espace médiatique de sujets dits régaliens et beaucoup d’islam, qu’il lie volontiers à la lutte contre l’obscurantisme.

Avec la nuance qui le caractérise, le ministre s’était dit, en octobre 2020, « toujours choqué d’entrer dans un hypermarché, de voir qu’il y avait en arrivant un rayon de telles cuisines communautaires». «Cest comme ça que ça commence, le communautarisme (sic)», avait-il jugé, après avoir revendiqué l’usage du terme «ensauvagement», jusqu’ici utilisé par le parti frontiste...

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Venue de E. Macron à Stains: réaction de Azzedine Taïbi, maire de Stains

9 Mars 2021, 07:37am

Publié par PCF Villepinte

Le lundi 1er mars, dans le respect du protocole Républicain, j’ai accueilli à Stains le Président Emmanuel Macron, accompagné de plusieurs Ministres, au Campus l’Industreet de la Fondation Total.

Pour rappel en 2018, la ville s’était portée candidate et avait été la première lauréate du concours “ Inventons la Métropole du Grand Paris ”, pour y accueillir dans le secteur du Bois Moussay, le campus des métiers de l’industrie du futur ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans, mais également le Centre International de recherche ENGIE.

C’est la reconnaissance d’un territoire tourné vers l’avenir, dynamique et riche de sa jeunesse, trop souvent stigmatisée, qui ont été appréciés.

D’ailleurs et je ne pouvais pas m’en empêcher, j’ai eu l’occasion de rappeler au Président qu’on était loin des raccourcis qui consistent à croire que quand on est jeune, soit on est chauffeur Uber, soit on tient les murs ou l’on devient dealer à Stains. Et que fort heureusement, les jeunes dans leur grande majorité, aspirent à d’autres alternatives, à condition de les accompagner et de les soutenir dans leur projet.

J’ai essayé de comprendre le lien de cette visite du Président pour la promotion du dispositif “Un jeune, Une solution”, avec le projet du Campus lancé de longue date. J’en ai conclu sans doute à tort que cette visite était donc une tribune inespérée pour tenter de camoufler le bilan chaotique du gouvernement en faveur de la jeunesse, et plus particulièrement des étudiants plongés dans une précarité insupportable et sans précédent.

Ils sont en première ligne de la crise sociale. De l’école à l’emploi, en passant par la santé, les loisirs ou le logement, les jeunes qui souffrent et subissent la crise sanitaire, sont bien plus ceux issus des quartiers populaires.

“Un jeune, une solution”, en plus d’être un slogan à l’approche des élections présidentielles, est une nouvelle forme “ d’assistanat ” financier de l’État en faveur des entreprises, un nouveau cadeau d’exonération fiscale, qui correspond aux exigences du MEDEF.

Le plan du gouvernement « un jeune, une solution » vise donc en fait à multiplier les contrats précaires pour les jeunes, tout en facilitant l’accès à une force de travail de moins en moins chère pour les entreprises.

Nous sommes là bien éloignés d’une véritable politique publique ambitieuse en faveur de l’emploi des jeunes et de répondre à leurs aspirations.

La rupture éducative qui s’est amplifiée depuis la crise du COVID sur notre département n’a jamais été aussi frappante !

Les inégalités sociales et territoriales ont été exacerbées dans nos quartiers populaires, la violence sociale produit des effets désastreux dans notre pacte républicain... et j’attends, mais sans me faire beaucoup d’illusion, du gouvernement, des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux de la crise sociale.

L’Égalité Républicaine doit quant à elle, se manifester à tous les niveaux : éducation, transport, culture, sécurité, sport.

C’est pourquoi avec d’autres Maires, il y a presque deux ans, nous avons décidé de déposer un recours contre l’État pour rupture d’Égalité Républicaine. Car la dignité de nos habitants n’est pas un slogan mais un combat du quotidien.

 

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Loi « séparatismes ». La Macronie tourne toujours plus le dos à la République sociale

16 Février 2021, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

assemblée nationale

 

« Le séparatisme territorial est un terreau antirépublicain », selon le maire PCF de Grigny (Essonne), Philippe Rio, qui fait le constat que « dans la devise républicaine, un élément est de plus en plus absent jour après jour : l’égalité ». Nicolas Cleuet/Hans Lucas

L'Humanité Mardi 16 Février 2021

Aurélien SoucheyreDiego Chauvet

Le projet de loi «confortant le respect des principes de la République» passe complètement à côté du combat pour l’égalité entre les citoyens sur lensemble du territoire. Au risque de fracturer toujours plus le pays.

Les députés votent ce lundi le projet de loi sur les séparatismes. S’il convient de lutter avec détermination contre l’islamisme, le texte ne se penche que sur la question répressive, en plus de stigmatiser les musulmans. Dans son discours des Mureaux, en octobre dernier, Emmanuel Macron appelait à «faire aimer la République en démontrant quelle peut permettre à chacun de construire sa vie».

Mais le volet «social» du texte de loi a finalement été supprimé. Le séparatisme économique et social que les riches mènent contre les pauvres nourrit pourtant le séparatisme communautariste. Les inégalités de revenus, les discriminations de classe et d’origine, la ségrégation urbaine et la casse des services publics sont l’un des terreaux fertiles du rejet d’une promesse républicaine dézinguée par le gouvernement lui-même.

La Macronie assure qu’elle apportera des réponses dans son futur projet de loi consacré à «l’égalité des chances», mais toute son action depuis 2017 vise à imposer un ultralibéralisme contraire à la réalisation de la fraternité. Loin de mettre en œuvre les solutions qui existent, le gouvernement préfère encore et toujours mettre en scène son duel avec le FN pour masquer son bilan délétère.

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Sahel: Pour un agenda de retrait de l’armée française

16 Février 2021, 07:45am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL COMMUNISTES Publié le 10/02/2021 par PCF

Huit ans après le début de l’expédition militaire au Mali, l’engrenage de la violence se poursuit. De l’opération Serval (2013) à la force Barkhane (2014), en dépit de quelques succès tactiques, la stratégie française est dans une impasse. Le bilan est lourd : 51 soldats français tués, 10 milliards d’euros engloutis, et toujours pas de solution en vue. Pire encore : l’influence des entrepreneurs de la violence s’est étendue à d’autres pays du Sahel avec des milliers de victimes civiles et militaires, des millions de réfugiés, une hausse de la pauvreté…

https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/pcf/pages/12721/attachments/original/1612951949/visuel_Barkhane_carte.jpg?1612951949

 Une situation qui pèse sur une opinion plus réticente aujourd’hui. Depuis 8 ans, les gouvernements successifs répètent que nous sommes au Mali pour longtemps, afin d’éviter des attentats sur notre sol quand bien même aucun n’a eu de lien avec des groupes armés du Sahel. Il n’empêche, l’armée française est enlisée et le « pour longtemps » ne suffit plus à convaincre.

 E.Macron lors du G5 Sahel au Tchad les 15 et 16 février, devrait faire quelques annonces, dont une baisse des effectifs militaires, actuellement officiellement de 5 100 hommes. Il espère partager le fardeau et sortir d’un bourbier qui s’étend. Des groupes terroristes menacent d’élargir leurs actions vers le Golfe de Guinée. Pour rompre l’isolement de la France au Sahel, et réduire la voilure afin de se recentrer sur d’autres régions potentiellement conflictuelles, il compte sur le renfort de la maigre force d’unités européennes Takuba d’appui à l’armée malienne.

 

Mais pour obtenir quels résultats ? Aucune des causes qui ont conduit à la déstabilisation du Mali et de la sous-région n’a été traitée. On demande à l’armée française de régler un problème qui ne se solutionnera pas sur le plan militaire. Car c’est une guerre asymétrique, et nous n’avons pas tiré les leçons des échecs passés, de l’Afghanistan ou de l’Irak. Dans ces pays, le dangereux concept néoconservateur de « guerre contre le terrorisme » ne vise pas à résoudre les conflits, mais à déstabiliser, remodeler, dominer et piller les territoires. C’est un mode de gouvernance ultra capitaliste qui - contrairement aux objectifs affichés - entretient des monstres et étend l’hydre de l’obscurantisme. Le Sahel est sur cette pente, accentuée par le détonateur de la guerre déstabilisatrice de Sarkozy contre la Libye en 2011. Rappelons que l’état-major en 2013 poussait les feux de la guerre sur fond de discussions budgétaires dans le cadre du Livre blanc de la défense. Rappelons également les erreurs, les jeux troubles avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), révélateurs d’une méconnaissance du Mali ou, pire, d’une prétention à vouloir façonner le pays pour des intérêts moins avouables.

 

L’État français, pompier pyromane, quel qu’ait été l’accueil des troupes françaises au Mali en 2013, est perçu comme une force occupante. D’autant que nous sommes l’ancienne puissance coloniale qui tient encore les cordons de la bourse à travers ses multinationales et la monnaie (franc CFA ou projet ECO).

 

Huit ans après, le mal est fait et il faut d’urgence changer de politique si l’on veut trouver une issue dans l’intérêt des peuples. Cela passe par un bilan de notre intervention, en regardant avec lucidité l’échec fracassant de 60 ans d’interventions et de coopérations militaires avec les pays sahéliens, et en analysant l’ensemble des causes du désastre.

 

Car le conflit se déroule sur fond de trafic d’armes, de drogues, de banditisme, et de diffusion en Afrique d’un islam politique intégriste, dont le salafisme, avec la complicité des pétro-dictatures du Golfe. L’aggravation des conditions de vie des populations dans la sous-région, et l’absence de perspective pour de nombreux jeunes, constituent un terreau favorable à l’expansion de l’obscurantisme et de la criminalité.

 

Le Mali est classé 184e sur 187 pour le développement humain par le PNUD. Comme de nombreux pays africains, il a été victime de la stratégie de surendettement et des plans d’ajustement structurel qui ont broyé les services publics et conduit à des États faillis et corrompus. Le bilan de décennies de néocolonialisme et de libéralisme mêlés est effroyable. Comment espérer alors que ce chaos n’engendre pas violences et conflits ?

 

Sécuriser les conditions de vie est une des clefs. C’est ce qui a été fait dans une France et une Europe en ruine au sortir de la guerre. Il faut permettre aux Maliens de décider, de reconstruire l’État, des services publics, avec des solutions africaines. La réappropriation des richesses du sol et du sous-sol, la lutte contre les flux financiers illicites peut permettre le développement de systèmes d’éducation, de santé avec une protection sociale solidaire.

 

Sur le plan de la sécurité, la réponse ne pourra être que multilatérale, avec l’Union africaine. La mission des Nations unies doit être renforcée avec un mandat robuste permettant la protection des populations, avec l’objectif de passer la main aux forces africaines. Les dispositions de l'accord de paix d'Alger doivent être révisées, notamment celles qui risquent de saper les fondements même d'un État central.

 

Comme l’ont demandé les sénateurs communistes en séance mardi 8 février : la France devrait porter ces choix politiques et mettre en place un agenda précis du départ de ses troupes jalonné de mesures permettant à l’État malien de recouvrer l’intégralité de la souveraineté sur son territoire et aux populations d’améliorer leurs conditions de vie.

Dominique Josse
Collectif Afrique du PCF

 

 

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Le PCF condamne fermement le coup d’État militaire en Birmanie

2 Février 2021, 06:53am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 01/02/2021 par PCF

Le PCF condamne avec la plus grande fermeté le coup d'Etat militaire qui vient de se dérouler en Birmanie. Le PCF affirme sa solidarité avec les forces démocratiques et le peuple birman, pris en étau entre l'autoritarisme, le racisme et l'élitisme d'Aung San Suu Kyi et la main mise dictatoriale de l'armée sur la société birmane.

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Ce coup d'Etat est le nouvel épisode de la rivalité qui oppose la présidente birmane et les militaires qui n'avaient pas obtenu, malgré leurs pressions et leur influence sur les institutions, le report des élections de novembre dernier. Cette élection, où 93 partis étaient en lice, s'est déroulée en période de pandémie, sans aucune transparence ni liberté d'expression et a favorisé les deux partis hégémoniques qui portent les intérêts des classes dominantes birmanes. Déjà miné par les conflits militaires dans quatre régions, le pays est à présent menacé d'une véritable guerre civile que la population civile paierait au prix fort.

Le PCF demande aux autorités françaises d'agir de concert avec le secrétariat général des Nations unies et avec les gouvernements des pays membres du Conseil de sécurité pour obtenir la reddition des militaires birmans et oeuvrer à un processus de transition démocratique à travers une instance nationale représentative de tous les courants de la société birmane, afin de garantir au peuple paix et sécurité.

 

Parti communiste français,

 

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USA : Ce coup de force doit conduire à soutenir les forces progressistes étasuniennes et leurs combats 

8 Janvier 2021, 09:46am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 07/01/2021 par PCF

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Donald Trump a donc fait hier ce qu'il avait menacé de faire tout au long de la campagne électorale présidentielle américaine : lancer à l'assaut des institutions américaines, et dans les rues du pays, ses troupes fanatisées et assoiffées de violence pour plonger le pays dans la tourmente. S'attaquer à un Parlement relève d'une atteinte grave à la démocratie, même quand celle-ci est affaiblie par la domination de puissances financières.

Trump qui dit incarner "le parti de la loi et de l'ordre" se révèle chaque jour un peu plus, s'il est encore possible, tel qu'en lui-même : dictatorial et ardent militant de la haine et de l'obscurantisme.

Donald Trump a appliqué à son propre pays ses méthodes de milices fascistes et de gangster qu'il avait jusqu'ici réservées aux pays et peuples dont il nie les souverainetés nationales.

A coup de mensonges éhontés et de manipulations, il a non seulement mobilisé 70 millions d'électeurs au cours du scrutin de novembre dernier mais réveillé les réseaux néofascistes de son pays et du monde.

 Ces faits sont d'une grande gravité, pour le peuple étasunien mais aussi bien au-delà, alors que les mouvements les plus réactionnaires et néo-fascistes à travers la planète s'appuient sur les méthodes et les théories politiques de Trump pour nourrir et légitimer leurs actions dans de nombreux pays.

L'heure est donc à soutenir et travailler avec les forces progressistes étasuniennes, qui ont largement contribué à écarter Trump de la Maison blanche et qui seront les plus déterminées à obtenir de véritables changements politiques aux Etats-Unis.

Le PCF exprime ainsi sa plus totale solidarité avec les forces de gauche et progressistes américaines, dont le Parti communiste des Etats-Unis (CP-USA), les militant-e-s DSA au sein du Parti démocrate, les syndicalistes, l'ensemble du mouvement #blacklivesmatter.

Avec elles, il entend faire grandir ce mouvement international en faveur de la libération des peuples de tous les impérialismes, de l'émancipation des individus, de la justice sociale, de l'égalité et de la démocratie, partout à travers le monde.

 

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, députée du Nord,

 

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Le complotisme ou l’art de dévoyer, discréditer et dépolitiser les colères populaires

6 Janvier 2021, 07:30am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 06/01/2021 par PCF

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Les théories du complot et leurs instrumentalisations ne sont pas nouvelles dans l’Histoire : de l’empoisonnement des puits par les juifs pour provoquer la Peste noire aux armes de destruction massive de l’Irak, en passant par le complot judéo-maçonnique à l’origine de la Révolution française ou le « protocole des sages de Sion » fabriqué par l’Okhrana (1) et exploité par la propagande nazie.

 Le complotisme n’est donc pas apparu avec les réseaux et médias sociaux, mais ces nouveaux moyens de communication ont permis de démocratiser la création de théories du complot et d’en accélérer la diffusion.

Les théories du complot véhiculent une vision de l’histoire radicalement antimarxiste, car tout événement devient la réalisation de desseins secrets d’oligarchies aux pouvoirs occultes considérables et non le résultat du mouvement des sociétés, des peuples, de la lutte des classes ou de phénomènes naturels (tremblement de terre, raz de marée, épidémie, climat). Exit les classes sociales, la bourgeoisie, le capitalisme, les rapports de production et de domination, les aliénations…

Contrairement à ce qu’affirment certaines officines (2) prétendument expertes en lutte contre le conspirationnisme, la croyance en une théorie du complot n’est l’apanage ni d’une classe sociale, ni d’une génération, ni d’un niveau scolaire, ni d’un environnement culturel. Par contre, les déterminants de l’être social d’une personne feront sa sensibilité à telle ou telle théorie du complot : les publics cibles du « complot du 11 septembre » ne sont pas les mêmes que ceux du « Pacte de Marrakech », ou de « l’assassinat de Lady D », ou des chemtrails, ou encore de la « théorie du genre »... Cependant, le complotisme prospère particulièrement bien dans l’univers culturel, médiatique et politique de la réaction, du populisme, de l’antisémitisme et de l’extrême droite.

La force d’une théorie du complot est de jouer sur les a priori, les phobies, les peurs, les haines, les biais cognitifs de confirmation et de raisonnement de chacun. On soumet le réel au lit de Procuste en pratiquant ce que les Anglo-Saxons appellent le « cherry-pick », c’est-à-dire en ne retenant uniquement les faits ou les données qui soutiennent la thèse du complot, en délaissant ou cachant ceux qui la contredisent.

Le complotisme acquièrt une audience forte lors de période historique charnière où le groupe social au pouvoir est en crise et n’a plus les moyens de son « hégémonie culturelle » sur la société et où les forces qui le contestent ne sont pas encore en capacité d’incarner une alternative politique. Faute de politisation des enjeux, ces moments où la société doute d’elle-même et de son avenir sont propices aux récits confusionnistes et apocalyptiques – au sens premier du terme, c’est-à-dire révélation.

Le complotisme est instrumentalisé pour dévoyer les colères populaires, les détourner, les dépolitiser et les discréditer. On l’a vu lors du mouvement des gilets jaunes et on le revoit aujourd’hui avec la pandémie de la Covid-19 avec notamment le « documentaire » (sic) Hold-up.

Avec le 11 septembre, Internet est devenu l’un des principaux vecteurs de propagation du complotisme avec une fachosphère très active. Les réseaux sociaux, le financement participatif en ligne ont permis de démocratiser la création et la diffusion de théories du complot prospérant au sein de communautés d’internautes. La technologie ne fait pas en elle-même la viralité. Pour qu’une information vraie ou fausse devienne virale, elle doit sortir de la communauté où elle circule en étant relayée par les acteurs particuliers des réseaux sociaux que sont les influenceurs : Twitter de personnalités, youtubeur de référence, grands médias, institutions...

Les réseaux et médias sociaux ne sont rien sans leurs interactions avec les chaînes d’info en continu, les services de communication des institutions et les influenceurs. Or, l’éco système d’une théorie du complot se développe en fonction de sa diffusion au plus grand nombre : peu importe qu’on la critique et même qu’on la déconstruise, plus on parle d’elle plus elle se renforce. Pire, sa critique, en particulier si elle vient de paroles institutionnelles ou officielles, conforte mécaniquement la conviction de ses partisans et lui fait gagner de nouveaux soutiens.

Ainsi, si l’existence de Hold-up n’avait pas été relayée par les médias dominants et les institutions, jamais il n’aurait été vu par des millions de personnes. Les motivations de ce visionnage sont un mélange de volonté de se faire une opinion par soi-même, de curiosité malsaine, de défiance généralisée vis-à-vis des institutions, qu’elles soient gouvernementales, politiques, économiques, médiatiques et même scientifiques, et de désirs de transgression à peu de frais. Le retrait de la vidéo de certaines plateformes et le blocage de son financement participatif, les sanctions et règlements de comptes contre certains de ses protagonistes ont été exploités par les zélateurs de Hold-up. Sans ce battage médiatique et cette surréaction, Hold-up serait resté une vidéo complotiste noyée parmi des centaines de milliers d’autres sur Internet.

La déconstruction du mensonge de Hold-up doit aller de pair avec la dénonciation des pompiers pyromanes qui ont contribué cyniquement à son audience. Saturer et polariser l’espace public entre la communication gouvernementale et la sphère complotiste participe à disqualifier et à marginaliser a priori toute critique politique de la gestion de la crise de la Covid-19 en la renvoyant au complotisme.

Cette stratégie, déjà à l’œuvre lors du mouvement des gilets jaunes, a l’avantage de démonétiser par avance la parole des classes populaires, de détourner leur colère de la conscience de classe, de dépolitiser les enjeux en entretenant la confusion, l’anarcho-nihilisme et le tous pourris. Ce confusionnisme d’un anti-libéralisme sans contenu de classe conduit à établir des passerelles avec l’extrême droite dont la mal nommée revue populiste « Front populaire » de Michel Onfray est un des derniers avatars, participant ainsi au rêve de Terra Nova (3) d’un paysage politique où les classes populaires seraient piégées entre jacqueries, abstention et vote d’extrême droite.

C’est pourquoi il ne suffit pas de dénoncer les théories complotistes, il faut combattre de concert leur instrumentalisation politique. Aucun compromis ne peut exister entre ceux qui entendent dépasser et abolir le capitalisme et ceux qui créent et propagent des théories complotistes afin de « faire tourner à l’envers la roue de l’histoire » (4). Ils doivent tous être combattus sans aucune concession. C’est l’un des rôles et l’une des raisons d’être du PCF.

Yann Le Pollotec, membre du CN

_____________________________

1. Police politique de la Russie tsariste.

2. Par exemple Conspiracy Watch.

3. Club de réflexion social-libéral faisant office de boîte à idées pour la CFDT, Macron, et la tendance hollandaise du PS.

4. Manifeste du Parti communiste, Karl Marx.

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Julian Assange : « Le refus de son extradition doit conduire à sa libération immédiate » (PCF)

5 Janvier 2021, 15:15pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 05/01/2021 par PCF

Julian Assange : « Le refus de son extradition doit conduire à sa libération immédiate » (PCF)

Le refus de la justice britannique d'extrader Julian Assange, le journaliste lanceur d'alerte et fondateur de WikiLeaks, est un soulagement et une première étape qui doit conduire à sa libération immédiate.

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Poursuivi pour « espionnage » par les Etats-Unis, victime d'une traque qui dure depuis 11 ans, il risque 175 ans de prison. L'acharnement, les persécutions, les maltraitances, jusqu'à son incarcération dans un quartier de haute sécurité, s'expliquent par les révélations fournies par son site aux opinions publiques internationales.


Julian Assange a, entre autres, permis de dévoiler à la face de tous les méthodes et les crimes de guerre et de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan, les turpitudes des multinationales ou la corruption de dirigeants politiques. L'ancien vice-président des Etats-Unis et nouvellement élu président Joe Biden puis Donald Trump n'ont eu de cesse de criminaliser son action.


Si la Cour n'a pas retenu les aspects politiques du dossier, elle a justifié sa décision par la dégradation de l'état de santé, notamment mentale, de Julian Assange sur lequel avaient alerté plusieurs médecins ainsi que le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture.


Si l'issue de la procédure est encore suspendue à un nouvel appel de Washington, l'enjeu du procès est considérable. La liberté de Julian Assange est le miroir de nos libertés à tous, partout dans le monde.


Il s'agit ni plus ni moins de la liberté de la presse, du droit à l'information, de la protection des lanceurs d'alerte face à la raison d'Etat et aux multinationales. Le sort fait à Julian Assange est le fruit d'une volonté politique ; l'enjeu de ce procès est d'ordre démocratique et nous concerne toutes et tous.


Le gouvernement de la France est resté totalement silencieux en dépit du fait que la Convention européenne des droits de l'Homme soit violée dans cette affaire. Emmanuel Macron, toujours prompt à prodiguer des leçons de morale et qui avait fait de la liberté de la presse le centre de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2017, doit à présent sortir de son mutisme.


Le Parti communiste français (PCF) se félicite de cette première décision. Julian Assange doit être libéré et recevoir des soins. Le PCF demande à Emmanuel Macron de l'accueillir en France où il devra vivre libre et en sécurité.


Parti communiste français,


Paris, le 5 janvier 2021

 

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Les principes de la République ne doivent pas être instrumentalisés

22 Décembre 2020, 09:57am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 18 déc 2020

Le projet de loi a été présenté au conseil des ministres jeudi 10 décembre. Appelé dans un premier temps "Séparatisme" il est maintenant nommé projet de loi « confortant le respect des principes de la République ».

Le gouvernement a présenté le projet comme un texte de libertés, mais il ne suffit pas de l’affirmer pour qu’il le soit

En effet ce texte est répressif. Il confirme, en cohérence avec d’autres textes, une approche sécuritaire et idéologique. Conforter les principes de la République nécessiterait des annonces de mesures positives qui s’attaquent concrètement aux racines des problèmes.

Ce qui met à mal la cohésion sociale ce sont les politiques mises en œuvre qui remettent en cause :

  • le droit à des services publics de proximité,
  • le droit à l’éducation populaire,
  • l’emploi,
  • la culture,
  • le droit à un revenu décent….

Comment croire alors que la création de nouveaux délits et une pénalisation accrue mettra fin à la montée des intégrismes ? 

Le risque c’est l’instrumentalisation politique de la religion et la remise en cause de lois fondatrices telle que celles de :

  • 1881 - loi sur la presse et la liberté d'expression,
  • 1901 - loi sur la liberté d'association 
  • 1905 - loi de séparation des Églises et de l'État

Dans les discours, s’il s’agissait initialement de « lutter contre les influences étrangères », il a été évoqué ensuite la nécessité d’une « meilleure organisation des cultes », puis la « lutte contre le séparatisme » et enfin qu’il fallait tenir ses promesses « là où la République avait manqué » ou « un peu démissionnée ».

L’étendue de ce projet de loi est immense.

Il apparait une fois encore comme une loi « fourre-tout » allant du service public, de l’école, des certificats de virginité, le contrôle des associations, l’encadrement des cultes, le contrôle des subventions et des dons, des mesures sur les successions et la polygamie jusqu’aux contrôle des collectivités locales en cas de carence d’un service public local.  
 

Télécharger le livret laïcité

 

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Et maintenant, le fichage des opinions...

7 Décembre 2020, 12:02pm

Publié par PCF Villepinte

Dictature «légale»

https://1.bp.blogspot.com/-wrWD4wSAn14/X85SF9vaDJI/AAAAAAAAGUA/ZooojSILNDgCLxadVUVXYQIJT4DXcbkhQCLcBGAsYHQ/s320/1327199-10663422951jpg.jpg

Une question tragique se pose désormais. Le gouvernement est-il un ennemi de nos libertés publiques? Après les lois sur la sécurité globale et sur le «séparatisme», le ministère de l’Intérieur vient d’utiliser l’un de ces procédés qui nous rappellent quelques heures sombres de notre histoire. L’affaire est passée totalement inaperçue, vendredi 4 décembre, comme si tout avait été mis en œuvre pour qu’un nouveau joug s’abatte sur nous loin des regards, perdu dans le flux des annonces du Journal officiel. Trois décrets viennent d’apparaître, imposés sans débat. Ils aggravent considérablement les capacités de flicage des citoyens.

 

Attention danger! Sous couvert de lutte antiterroriste, ces décrets autorisent dorénavant de ficher les personnes en fonction de leurs opinions politiques, de leurs convictions philosophiques et religieuses ou de leur appartenance syndicale. Jusque-là, les activités politiques, religieuses ou syndicales pouvaient être fichées. Maintenant, les seules «opinions» suffisent pour alimenter les officines de la police. En clair, les services pourront recueillir des informations sur l’opinion des personnes surveillées, leurs pseudonymes ou des données de santé, le tout pour des finalités si élargies qu’elles dépassent largement le cadre de la sécurité publique. Être suspect pour certains actes était une chose; le devenir pour ce que nous pensons en est une autre. Que devient dès lors la liberté de conscience, pilier de notre République laïque?

 

Sarkozy en avait rêvé, en 2008, avec son fichier de police Edvige. Macron et Darmanin le réalisent, en plus liberticide! Ainsi la dérive sécuritaire du pouvoir actuel semble ne plus avoir de bornes. Mais quentendent-ils donc faire des nouveaux fichés? Que risquons-nous, dans cette préfiguration dun futur aliénant? Car, par extension, ces fichiers ouvrent la voie à la possibilité du pire. Imaginez, en effet, que ces dispositifs soient au service d’extrémistes plus identifiables encore. N’importe qui se retrouverait fiché, traqué, au cœur d’une dictature «légale»…

 

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 8 décembre.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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