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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

democratie

Algérie : révoltante condamnation de Louisa Hanoune

28 Septembre 2019, 08:07am

Publié par PCF Villepinte

 

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) et l'une des figures de l'opposition au régime algérien, vient d'être condamnée à 15 ans de réclusion à l'occasion d'une parodie de justice par un tribunal militaire.

Il s'agit d'une nouvelle intimidation du pouvoir et du chef d'état-major Gaïd Salah afin de faire taire l'opposition et les millions de voix libres qui manifestent depuis le 22 février pour une Algérie libre et démocratique. Plus de 90 militants sont actuellement emprisonnés et en instance de jugement.
Le Parti communiste français (PCF) exige la libération immédiate de Louisa Hanoune et des autres prisonniers politiques.
Le PCF soutient le peuple algérien qui rejette la perspective d'élections truquées le 12 décembre visant à pérenniser le système et qui œuvre pour une transition démocratique.

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Azzédine Taïbi : « En Seine-Saint-Denis, ça fait longtemps qu’on porte le gilet jaune »

7 Septembre 2019, 08:18am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Vendredi, 6 Septembre, 2019

Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains, rend public ce samedi avec ses collègues d’Aubervilliers, Bondy, l’Île-Saint-Denis et Saint-Denis, un recours en justice pour « rupture d’égalité ». Devant la préfecture de Bobigny, ils exhortent l’Etat à prendre ses responsabilités pour leur permettre d’obtenir « égalité républicaine » et « dignité ».

Quelles sont les principales inégalités que subit la Seine-Saint-Denis, par rapport à Paris ou n’importe quel autre territoire ?

Azzédine Taïbi : Par exemple, nous devons partager, entre Stains et Pierrefitte, un commissariat de plein exercice pour à peu près 80000 habitants. Nous avons un agent de police pour 500 habitants, alors qu’à Paris c’est un pour 320 habitants. Pour avoir un travail efficace, de qualité, il manque entre 20 et 30 agents minimum. C’est un problème d’inégalité républicaine dont l’Etat porte la responsabilité.

Deuxième exemple, dans la justice. Une femme victime de violence conjugale a moins de chance d’être entendue si elle habite notre département : au tribunal de Bobigny, les délais de traitement sont cinq à six fois supérieurs qu’au tribunal de Versailles ou de Paris. Parce qu’il n’y a pas assez de juges, de greffiers. C’est le manque de moyens humains et financiers qui provoque cette situation, dénoncée même par la procureure du tribunal de grande instance de Bobigny, Fabienne Klein-Donati (en janvier dernier, elle signait avec 15 juges pour enfants de son tribunal une tribune dans Le Monde pour souligner « la forte dégradation des dispositifs de protection de l’enfance en Seine-Saint-Denis »).

 

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1789-2019 : actualité de la Révolution !

13 Juillet 2019, 07:28am

Publié par PCF Villepinte

Vendredi, 12 Juillet, 2019

Patrick Le Hyaric; l'Humanité.

 

Les silences officiels autour du 230e anniversaire de la Révolution française en disent long. L’écho de cet événement fondateur serait-il à ce point dérangeant qu’il faille l’étouffer dans le bruit rituel des Rafale, des parades militaires et le retour des casernes pour nos jeunes?

Le spectre révolutionnaire, que M. Macron aura contribué à ranimer, tourmente bel et bien notre époque. Face à lui se retrouvent libéraux et nationalistes dans la méfiance ou l’aversion des principes de fraternité, d’égalité et de liberté et, au fond, de toute forme d’émancipation individuelle et collective.

Évoquer ou mettre en débat l’héritage révolutionnaire devient dès lors un acte politique. Et l’on comprend aisément que l’actuel pouvoir refuse de s’y engager, sauf à rappeler à ses dépens que, depuis la prise la Bastille, le peuple s’est érigé en seul souverain contre quiconque prétendrait lui dicter sa conduite.

Qu’y a-t-il, aujourd’hui, de plus actuel que la souveraineté populaire quand les États détruisent un à un tous les conquis sociaux en donnant carte blanche aux entreprises transnationales qui se développent à l’ombre des traités de libre-échange contre l’intérêt général humain et environnemental; quand le droit des affaires supplante la loi souverainement définie grâce à des tribunaux d’arbitrage privés; quand la démocratie représentative s’abîme dans un désaveu massif; quand le capital s’efforce à défaire tous les cadres d’expression et de délibération démocratiques, ne rechignant plus à saborder les droits et libertés? La préservation de la civilisation humaine place à l’ordre du jour le postcapitalisme ouvrant la voie à un monde nouveau de partage des savoirs, des avoirs et des pouvoirs, et de protection de l’environnement: un communisme à inventer.

Les partis du consensus capitaliste ont, chacun leur tour ou en coalition, créé les conditions d’un affaiblissement des nations au profit du capital mondialisé. Les multinationales du numérique vont désormais jusqu’à vouloir créer leur propre monnaie et leurs propres tribunaux pour supplanter les États et organiser à leur avantage la vie sociale. Cet affaiblissement des nations, ces «associations politiques» selon Robespierre, est une condition de la dépossession démocratique et du pillage systématisé du travail humain et de la nature. La nation n’est pas un principe figé. Elle n’en reste pas moins aujourd’hui un héritage vivant et un outil puissant pour créer les conditions d’une nouvelle révolution sociale, démocratique et écologique.

«Il n’est de révolution que sociale», écrivait le grand historien Albert Soboul. Celle qui frappe à la porte devrait mettre en procès la propriété capitaliste, et porter l’enjeu de la propriété sociale et publique, un nouvel âge de la démocratie, des libertés et du rapport à la nature. C’est ainsi qu’un projet internationaliste pourrait émerger pour favoriser des coopérations européennes et mondiales, de nouveaux modes de production, d’échange, de consommation démocratiquement définis, permettant aux êtres humains d’affronter ensemble les immenses défis de notre temps: d’une rémunération juste du travail aux protections sociales tout au long de la vie, de l’éducation à l’émancipation des femmes, du climat à la paix, de l’alimentation à la santé, du numérique aux migrations mondiales.

1789 a mis l’abolition de la monarchie à l’ordre du jour. Le monde en fut ébranlé. Poursuivre l’œuvre révolutionnaire en 2019 commande de travailler au dépassement d’un système capitaliste aussi dangereux qu’inapte à répondre aux besoins humains et écologiques. La nécessité d’une «évolution révolutionnaire», pour reprendre les mots de Marx, chemine dans les consciences. À chacun d’entre nous de la faire collectivement advenir.

Par Patrick Le Hyaric

Révolution française Patrick Le Hyaric hors-série humanité

 

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Petite leçon d’oligarchie

13 Juillet 2019, 07:20am

Publié par PCF Villepinte

L’exemple d’une candidate PDG à la Française des jeux (FDJ) -

 

Par Eric Bocquet 

Sénateur du Nord
Membre de la commission des Finances
Elu le 25 octobre 2011
 

 12 juillet 2019

Qu’est-ce que c’est que ce machin ? Le mot apparaît souvent dans le débat public depuis quelques années. Bizarrement, je ne sais pas pourquoi, le mot oligarque est associé à l’adjectif « russe », propriétaire de yachts somptueux ou encore de clubs de football très prestigieux.

Consultation d’un dictionnaire de la langue française, le Robert pour ne pas le nommer, selon cette étrange formule de notre belle langue de Molière, voici comment est défini le terme, oligarchie : « régime politique dans lequel la souveraineté appartient à un petit groupe de personnes, à quelques familles, à une classe restreinte et privilégiée. Par analogie : élite puissante, par exemple une oligarchie d’hommes d’affaires, de hauts fonctionnaires ». Fin de la définition.

Eh bien, cette situation nous l’avons touchée du doigt à l’occasion de la réunion de la commission des finances du Sénat la semaine dernière. Il y avait, ce mercredi-là, au menu, l’audition de la candidate aux fonctions de PDG de la FDJ, la Française des Jeux.

La personne en question s’appelle Madame Stéphane Pallez (oui une dame), PDG sortante reconduite sur proposition de Jupiter en son palais de l’Elysée. Comme la procédure est « démocratique », les deux commissions des finances du Parlement auditionnent l’intéressée et émettent un vote. L’on nous communique son CV, il est édifiant.

Sortie de l’ENA en 1984, Madame Pallez a occupé 28 fonctions jusqu’à aujourd’hui. Haut fonctionnaire de Bercy, finances, budget pour la partie publique… passage à France Telecom, CNP assurances, Crédit Agricole, administratrice pour l’Etat de GDF-Suez devenue Engie en 2015.

Le même CV indique, en préambule, ceci : « Fille de M. Gabriel Pallez, Inspecteur général des Finances Publiques et Président d’honneur du Crédit Commercial de France (je viens de comprendre enfin le sens du « en même temps » macronien), sœur de M. Christophe Pallez, Secrétaire général de la Questure de l’Assemblée Nationale, et enfin, mariée à François Auque, Cour des Comptes et Président de François Auque Consulting »… Du beau linge à l’évidence ! Un cas d’école qui devrait passionner nos amis sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot.

Mais au bout de l’audition, après une petite recherche sur Internet, on comprend les raisons du choix présidentiel, Madame Pallez a piloté, en son temps, les privatisations de Air France, Thomson et le GAN. C’est bien pour ses compétences qu’elle a été choisie.

Décidément, ce nouveau monde jupitérien fleure tellement bon l’Ancien Régime… Ce n’est plus du Macron, c’est du Bourbon. Pour notre part, nous n’avons pas pris part au vote.

 

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Villepintois-e-s de longue date ou récemment installé-e-s, de quelle ville avez-vous envie ? de quelle ville avez-vous besoin ?

29 Mai 2019, 16:13pm

Publié par PCF Villepinte

 

Villepinte est riche de ses habitant-e-s, de sa jeunesse, de son patrimoine, de ses équipements, de ses espaces verts… Villepinte mérite qu’on en prenne soin.

Depuis 2014, notre ville s’égare sur les chemins risqués de la promotion immobilière à outrance et du manque de vie démocratique confisquée par quelques-un-e-s.

Nous sommes un collectif de femmes et d’hommes attaché-e-s à leur ville qui ont à cœur de défendre et promouvoir des valeurs, des idées, et d’élaborer un projet ambitieux pour l’avenir de notre commune, pour le bien vivre ensemble. N’est-il pas nécessaire de développer les services publics, comme l’aide à l’emploi, à l’autonomie, … ?

Nous sollicitons vos avis, vos propositions, pour construire le Villepinte des prochaines années, pour décider ensemble de notre avenir commun.

Ce questionnaire que nous vous soumettons sera analysé et ses résultats rendus publics dans les prochaines semaines. Ce sera la première pierre d’un projet pour la ville qui ne peut, selon nous, s’écrire et se réaliser sans les habitant-e-s, les associations, l’ensemble des acteurs et actrices qui « font » la ville. En bref, la démocratie est et sera le fil conducteur de notre action.

Nous vous remercions de prendre quelques minutes pour répondre aux questions posées dans ce petit document.

  Les communistes de Villepinte                                                                                                                                     

Quels sont les domaines qui vous semblent prioritaires dans la gestion de la ville ?

(5 réponses possibles)

Commerces                                      Aide à lemploi

Santé                                               Vie associative

Culture                                           Prévention/Sécurité

Démocratie locale                           propreté de la ville

Développement économique        Services publics

Éducation                                       Solidarités

Enfance/Jeunesse                           Sport

Environnement & écologie           Transports et déplacements

Logement/Habitat                          Urbanisme, voirie.

Autres : ____

_________________________________________

Continuer de construire de manière intensive.

Arrêter de construire.

construire de manière raisonnée, en concertation.
Autre : précisez : ………………………………………………………………….

 

 

 

 

 

Les services rendus par la mairie de Villepinte sont :

 

satisfaisants                à développer                       insuffisants

Dans quels domaines ? _________________________________________

____________________________________________________________                                     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                     Pour bien vivre dans la ville, quelles seraient vos 3 priorités ?

                                                      1)

                                                      2)

                                                      3)

 

 

                                      Mieux vous connaître :

Vous êtes : Une femme     un homme

 

Tranche d’âge : –de 25 ans :    Oui                  Non

De 25 à 45 ans :     Oui                 Non

46 à 60 ans :    Oui                 Non

plus de 60 ans :    Oui                  Non

Propriétaire à Villepinte    Oui     Non ;  Locataire Oui      Non

                    Lieu de travail :

 

Souhaitez-vous être informé-e du résultat de cette enquête ?   Oui          Non

 

Souhaitez–vous participer à ces réflexion ?:                               Oui          Non 

 

Avez-vous une suggestion ou une proposition ?.......................................

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Si vous souhaitez être informé-e de la suite de cette enquête, merci de nous laisser vos coordonnées :

 

Nom/Prénom : ……………………………………………………

Téléphone : ………………. Courriel : ……………………………

Adresse…………………………………………………93420 Villepinte

      Pour nous contacter ou déposer ce questionnaire :

PCF  Avenue Sacco et Vanzetti 93420 Villepinte ou @ : pcf93420@hotmail.fr  

SMS 06.08.54.61.42 ou auprès d’un militant-e que vous connaissez

 

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Statut de l’élu communal - Proposition de loi présentée par le sénateur du Var Pierre-Yves Collombat, rattaché au groupe communiste au Sénat

21 Mars 2019, 09:11am

Publié par PCF Villepinte

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La commune est le terreau dans lequel s’enracinent la République et la démocratie française, premier garant de la cohésion sociale, premier pourvoyeur de services publics de proximité, premier investisseur public, directement ou indirectement, deuxième employeur public... Et pourtant les élus qui l’administrent, qui la font vivre sont toujours privés de la reconnaissance de leur fonction essentielle et de la sécurité que représenterait un statut de l’élu communal. Extraits.

Un statut, en effet, fixe l’ensemble des garanties et des obligations qui, s’attachant à une personne, à un groupe, à un territoire, les distingue des autres, facilitant ainsi l’accession du plus grand nombre aux fonctions électives, sans préjudice professionnel ou financier, et permettant la représentation de la population dans toute sa diversité.

Instituer un tel statut serait prendre - enfin ! - notre Constitution au sérieux qui donne un fondement politique aux institutions locales. Selon ses termes, l’« organisation » de la France est « décentralisée » (article 1er), « les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon » et « s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences » (article 72).

Les communes sont donc loin d’être des institutions destinées à donner un vernis démocratique à une administration d’État déconcentrée et à offrir un passe-temps à des notables rentiers trouvant là des occasions de mériter leurs décorations et les fleurs sous lesquelles tout président de la République et tout ministre se sent obligé d’ensevelir les élus communaux. (…)

L’idée de statut de l’élu territorial, aujourd’hui encore, fait peur, le mot même demeure un gros mot. C’est ainsi que, depuis trente ans de promesses en engagements gouvernementaux, généralement aux alentours des congrès de l’Association des maires de France (AMF), on tourne autour et on atermoie. Et c’est pour les élus de la commune que l’hypocrisie bat des records, puisque pour eux seuls a été conservée la disposition de la loi du 21 mars 1831 prévoyant que « les fonctions de maire, d’adjoint et de conseiller municipal sont gratuites ». Cet hommage de la République à la monarchie de Juillet, à défaut de cohérence, ne manque pas de sel ! La loi du 21 mars 1831 sur l’organisation municipale ne prévoit-elle pas qu’« aucun électeur ne pourra déposer son vote qu’après avoir prêté, entre les mains du président, serment de fidélité au roi des Français, d’obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du royaume. » ?

Accessoirement, supprimer l’article L. 2123-17 du CGCT, comme le propose le présent texte, permettrait de sortir du dilemme qui fait actuellement des indemnités de fonction soit le salaire d’une fonction publique croupion - le rapport Mauroy de 2 000 parle de salaires d’« agents civiques territoriaux » - soit une forme de dédommagement, facultatif, mais soumis à impôt et à cotisations sociales, ce qui n’est pas banal pour un dédommagement. Un dédommagement d’on ne sait de quoi (perte de revenu, frais divers ? ...), cohabitant avec la compensation de frais annexes, tels les frais de représentation ! Actuellement, la seule chose certaine, c’est qu’on ne sait pas ce qu’est l’indemnité de fonction. Selon la circulaire du 15 avril 1992 relative aux conditions d’exercice des mandats locaux, par exemple, ce n’est ni un salaire, ni un traitement, ni une rémunération quelconque. (…)

On s’aperçoit donc, qu’outre la valeur symbolique de la reconnaissance de la fonction communale, créer clairement un statut de l’élu municipal est le seul moyen d’endiguer la dérive qui fait de l’élu territorial, et particulièrement communal, dans l’exercice de ses fonctions - fonctions exercées au nom de la collectivité et dans l’intérêt général - un simple citoyen ou un professionnel. (…)

Mais l’institution d’un statut de l’élu communal ne permettrait pas seulement de reconnaître les responsabilités particulières des administrateurs communaux élus et d’améliorer les conditions d’exercice de leur mandat, mais aussi de préciser les droits des conseillers municipaux, tout particulièrement ceux de l’opposition, trop souvent tributaires de la bonne ou mauvaise volonté du maire et de sa majorité. Pour que la commune soit réellement la « cellule de base » de la démocratie, il faut que ce soit le lieu du débat informé sur un pied d’égalité. En un temps où fleurissent les propositions de démocratie « post représentative », censée dépasser, vivifier le débat démocratique, de plus en plus transformé en débats parallèles, est une urgence. Avant de remplacer la démocratie représentative par des formules qui n’ont jamais montré leur supériorité, faisons-la fonctionner dans de bonnes conditions. La démocratie, ce n’est pas la domination de majorités automatiques, c’est d’abord le débat démocratique à égalité d’information.

 

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Orwellien(s)

8 Février 2019, 08:04am

Publié par PCF Villepinte

Orwellien(s)

https://1.bp.blogspot.com/-r8EuLKeN1uI/XFxnnHUzc9I/AAAAAAAAFuM/10mg0VwHGToJ-ORiBwm-PuPYezJvTVE3wCLcBGAs/s320/589b2f4ac461881c548b46a5.png https://1.bp.blogspot.com/-r8EuLKeN1uI/XFxnnHUzc9I/AAAAAAAAFuM/10mg0VwHGToJ-ORiBwm-PuPYezJvTVE3wCLcBGAs/s320/589b2f4ac461881c548b46a5.png

Mac Macron, la presse et la "vérité"... 

Happy few. Ainsi donc, Mac Macron rencontre, dans le plus grand secret, des journalistes – du moins ceux qu’il choisit. La scénette se déroula la semaine passée, et sans les confidences publiques d’un journaliste du Point (Emmanuel Berretta), qui a brisé l’embargo (non-dit) et le off (plus ou moins réclamé), personne n’aurait jamais eu connaissance de ces happy few à carte de presse dans le principal bureau du Palais. Nous appelons cela, dans notre jargon, un «échange informel». Celui-ci, singulièrement, illustre-t-il le journalisme de cour qui prend ses aises sous les lambris? Ce serait un peu vite dit – mais tout de même.

La vérité nous oblige à admettre que l’intéressant de cette rencontre, le plus «illustratif» en quelque sorte, ne fut pas uniquement le procédé (encore que) mais bien son contenu. Imaginez un instant le bloc-noteur embarqué dans l’aventure et ce qu’il n’aurait pas manqué de faire savoir à qui de droit, surtout quand, devant cet aréopage, Mac Macron sembla réfléchir à haute voix afin d’exprimer sa vision toute personnelle de l’information et, plus avant, de son analyse des médias. Un autre témoin (dont nous tairons le nom) ne nous le cache pas: «C’était sur le ton de la confidence, certes, mais il ne pouvait ignorer qu’il parlait devant des journalistes, donc, par extension, un plus large public...» Et l’homme, qui n’osa néanmoins moufter durant cet instant privilégié, ajoute: «À un moment – j’exagère, bien sûr –, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un livre d’Orwell…»

Que le chef de l’État ait une pensée sur les médias, c’est bien le moins. Pourquoi le tairait-il d’ailleurs, lui si prompt à répondre à tout-sur-tout dans ses séances du «grand débat», transformé en cénacle pour le plus doué des énarques – lui. S’il y aurait de quoi dire, en effet, sur la question des médias en général et de leur rôle fondamental dans une France plus ou moins mise sous cloche par les puissants, il y eut néanmoins plus ennuyeux dans sa bouche.

Mac Macron déclara ceci, et il convient de bien lire jusqu’au bout pour le croire: «Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer. Le bien public, ce n’est pas le cameraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1 et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité. Que pour cette part-là, la vérification de l’information, il y ait une forme de subvention publique assumée, avec des garants qui soient des journalistes. Cette rémunération doit être dénuée de tout intérêt. Mais quelque part, cela doit aussi venir de la profession.»


Tutelle. Il fallut quelques minutes pour que le bloc-noteur comprenne. Mac Macron propose-t-il que l’État rémunère certains journalistes dans les rédactions? Pense-t-il à une sorte de «tutelle» de l’État destinée à la «vérification»? L’affaire paraît tellement délirante qu’il n’est pas inutile de se demander s’il a pris la mesure de cette «confession» à certains «professionnels de la profession». Comprenons-bien l’enjeu: placés sous la tutelle de «garants qui soient aussi des journalistes» (dixit), les journaux décideraient spontanément de confier à cette «tutelle» la définition de la vérité sur une information, via un système financé par l’État, le tout au profit du bien-commun, cela va sans dire… Paré du «nouveau monde», Mac Macron rêve de réordonner le nôtre.

Il ne prétend pas «chercher la vérité» et «la dire», comme Jaurès dans son premier éditorial de l’Humanité. Il entend plutôt redresser la vérité là où il se trouve, c’est-à-dire aux commandes de l’État. Stupéfiant! Primo: la liberté de la presse est sacrée, en dépit d’elle-même. Secundo: la presse garantit un pan de la démocratie républicaine, la liberté d’informer, même si les médias dominants détenus par les milliardaires persistent à nous abêtir et à nous endormir collectivement. Tertio: l’aspiration au journalisme de cour conduit la politique à son insignifiance, sinon sa médiocrité. Quarto: réfléchir dans le moment présent à l’à-venir de nos métiers, oui, mille fois oui, mais tenter de les avilir encore plus jusqu’à la mise au pas…

Jamais les journalistes ne se sont à ce point interrogés sur eux-mêmes, sur le sens de leur travail, sur leur fonction, et pas dans n’importe quel contexte: exposés désormais aux regards désabusés que leur portent souvent les citoyens. Ne l’oublions jamais.

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 8 février 2019.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin à 18:16

 

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Humanité(s)

2 Février 2019, 11:20am

Publié par PCF Villepinte

Humanité(s)

https://3.bp.blogspot.com/-5qjYuo1kark/XFMPmoZxT-I/AAAAAAAAFtU/7XtNgM9sx2Iul1EtSFs8BzvgWL0H6J3ywCLcBGAs/s320/lhumanit%25C3%25A9-cest-nous.jpg https://3.bp.blogspot.com/-5qjYuo1kark/XFMPmoZxT-I/AAAAAAAAFtU/7XtNgM9sx2Iul1EtSFs8BzvgWL0H6J3ywCLcBGAs/s320/lhumanit%25C3%25A9-cest-nous.jpg

Le temps qui est celui du journal fondé par Jean Jaurès se résume d’un mot: combat. 

Union. Comment parler d’autre chose? Alors que chacun sait désormais que le journal fondé par Jean Jaurès traverse l’une des crises financières les plus épouvantables de sa longue existence, et que, dans un mouvement spontané dont il convient d’apprécier l’ampleur avec gravité et enthousiasme, des centaines et des milliers (on ne sait plus) de témoignages parviennent à la rédaction depuis une bonne semaine, il vient à l’esprit du bloc-noteur tant de phrases impossibles que les nuits sans sommeil sont trop longues et les jours d’hiver bien trop courts pour relever les manches, et le gant. Le goût de l’aventure collective ne nous est peut-être pas tombé du ciel, mais nous disposons d’une créance militante sur nos beaux emportements.

Disons une certaine éthique de l’idée en partage : nous ne nous en sortons pas tout seuls, les hommes se sauvent ensemble ou pas du tout. Nous sommes poussés dans le dos. Car notre histoire plus que centenaire, sans faire le détail de ses tribus et avec tous ses aggiornamentos, a dans son ADN un pacte avec la durée, parce qu’elle est «transmission», transport d’une information rare le long du temps. Telle une chaîne d’union, passé-présent-futur, ceux qui nous regardent encore avec amour et passion peuplent cette histoire longue, tout en étant, très exactement, l’unité même de cette histoire. Voilà notre seul capital. Ne nous méprenons pas, cette histoire n’est pas l’étude du passé, mais l’étude de l’homme dans sa durée continue – un déjà-demain.

Autorité. Face à l’écume des jours, face la révolution informationnelle, face à l’infobésité qui nous submerge, face à la domination massive de l’émotivité et de la pensée guidée entretenue et fouettée par la magie de l’image-son à gogo payée par des milliardaires, une seule phrase suffit pour prendre la mesure du moment: imaginez une France sans l’Humanité, sans cette voie ouverte et offerte au plus grand nombre à notre faculté de jugement critique… Drôle de néant, n’est-ce pas? Le bloc-noteur n’évoque pas là le sort personnel et intime (cela compte) de ceux qui fabriquent nos titres. Non, ce que nous convoquons en grand, c’est autre chose, c’est bien ce patrimoine national appelé l’Humanité, qui est tout sauf un musée! Nous le savons, ici à la rédaction, qui a vu passer tant de plumes célèbres et d’admirables anonymes, autant de militants du journalisme engagé: l’autorité n’est pas la puissance, elle ne doit pas sa domination à la force mais à son inscription dans un ordre symbolique.

Notre héritage de la crédibilité est un gage majeur. Il nous oblige, par les temps qui courent. Toujours innover ; toujours se rendre indispensable ; aller au-delà des apparences ; ouvrir des brèches ; déranger ; surprendre ; penser contre nous-mêmes (le plus difficile) ; et rechercher inlassablement au plus profond de nous-mêmes cette dimension particulière qui fait du traitement de l’information un bien commun : la relation à l’autre et le rapport à la réalité, à la vérité. Plus nous portons cet engagement, presque au sens «sacré» du terme, moins le goût de la propagande nous habite. Voilà la haute idée que nous nous faisons des lecteurs.

https://2.bp.blogspot.com/-7PD_n5RRedk/XFMQSa9Ff5I/AAAAAAAAFtc/2PPul2NcfjcKyKz-5iq15Z8nIv3asuNDACLcBGAs/s320/16925383.jpg https://2.bp.blogspot.com/-7PD_n5RRedk/XFMQSa9Ff5I/AAAAAAAAFtc/2PPul2NcfjcKyKz-5iq15Z8nIv3asuNDACLcBGAs/s320/16925383.jpg


Cri. Seule la résonance du futur dans le passé-présent nous offre – dans de rares moments d’orgueil – la possibilité de nous incarner dans quelque chose de plus grand que nous. Ce quelque chose qui nous dépasse porte un nom. C’est l’Humanité. Il ne nous appartient pas. Il appartient à tous. Dans le journal de Jaurès, le journalisme n’est pas un testament mais un acte de vie chaque jour recommencé, un cri de naissance perpétuel qui renvoie au cri de l’homme assassiné. Chaque fois unique le début de l’Humanité, car il y a un temps pour tout. Un temps pour mesurer le poids de l’Histoire en son ampleur, donc la responsabilité collective de tous. Un temps pour débattre de nos contenus – bien sûr – et de l’invention jamais épuisée d’une presse d’émancipation du XXIe siècle, qui ne saurait exister sans l’Humanité. Mais, pour l’heure, dans l’ici-et-maintenant, le temps qui est le nôtre se résume d’un mot: combat. 

 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 1er février 2019.]

 

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Mobilisation générale pour L’Humanité

28 Janvier 2019, 09:14am

Publié par PCF Villepinte

Lundi, 28 Janvier, 2019

Patrick Le Hyaric

Appel. Nous appelons aujourd’hui à une mobilisation exceptionnelle. Par Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité. Faire un don en ligne

Depuis plusieurs mois, nous ne cessons d’alerter sur les lourdes difficultés financières qu’affronte l’Humanité. Nous n’avons ménagé aucun effort pour les surmonter. Les lectrices et les lecteurs se sont levés en masse. En quelques semaines, plus d’un million d’euros ont été collectés grâce à leur si précieux engagement. Une nouvelle fois nous remercions celles et ceux qui y ont déjà participé et ceux qui s’apprêtent à le faire.

Cependant, nos actions n’ont pas permis jusque-là d’atteindre nos objectifs. Nous avons continué de nous heurter au refus de la mise en œuvre du plan global élaboré sous l’égide de l’État depuis la fin de l’année 2016. Aucune banque n’a voulu à cette heure s’engager à nos côtés. Dès la fin de la période des états généraux de la presse en 2015, un million d’euros ont été retirés à l’Humanité au titre de quotidien à faibles ressources publicitaires quand d’autres y accédaient sans augmentation des budgets du ministère de la Culture et de la Communication. Ces éléments ont contribué à dégrader la trésorerie de l’Humanité, notamment durant l’été dernier, alors que nous continuions à nous battre pour mettre en œuvre ce plan global. Malgré nos tenaces efforts, jusqu’aux premiers jours du mois de janvier, rien ne s’est produit.

C’est dans ces conditions que l’Humanité a été placée sous protection du tribunal de commerce la semaine dernière. Celui-ci statuera sur l’avenir de l’entreprise lors d’une audience qui se tiendra mercredi 30 janvier. Nous plaidons la continuité de l’exploitation de l’Humanité.

Il ne s’agit pas d’abord d’un enjeu comptable. C’est une question politique de premier ordre qui interroge une société soucieuse de l’expression du pluralisme des idées, de la démocratie. Au moment où tant de débats et d’inquiétudes s’expriment sur les «fabriques» de «fausses nouvelles», laisser mourir l’Humanité reviendrait à affaiblir la presse de qualité et à assécher encore plus le débat contradictoire. Au moment où les médias connaissent une telle crise de confiance, l’engagement constant de l’Humanité aux côtés des travailleurs, des milieux populaires, des «invisibles», des penseurs qui contestent le système, des créateurs qui portent haut la culture constitue un atout pour le journalisme et un atout pour l’exercice de la citoyenneté.

C’est aussi un enjeu de souveraineté pour le pays au moment où plusieurs journaux nationaux viennent ces derniers temps d’être rachetés ou recapitalisés par des groupes industriels et financiers étrangers qui lorgnent sur des activités productives de la France.

Il existe un chemin pour que vive et se développe l’Humanité. Durant l’année 2018, le nombre d’abonnés à l’Humanité et l’Humanité Dimanche a progressé et les ventes en kiosque en novembre et décembre sont bonnes. Le nombre d’utilisateurs de la plateforme numérique progresse. La Fête de l’Humanité a été un succès populaire et culturel.

Nous appelons aujourd’hui à une mobilisation exceptionnelle pour réussir.

Une multiplicité d’actions de solidarité peut être engagée dans les villes et villages, dans les entreprises, dans les universités: collecte de fonds, débats, banquets de soutien, animations de rue, campagne pour faire découvrir nos journaux…

Nous lancerons dans les prochains jours une grande campagne d’abonnements de parrainage sous le thème «À chaque lectrice et lecteur son nouvel abonné» à l’Humanité Dimanche et à l’Humanité des débats du vendredi, pour deux mois au prix de 27 euros.

Nous proposons aux élus progressistes et républicains de contribuer à donner leur juste place à nos journaux dans les bouquets de presse des bibliothèques et médiathèques, comme dans les lieux d’accueil au public.

Nous appelons l’État à prendre de nouvelles initiatives pour défendre le pluralisme de la presse, à augmenter l’aide aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, à ne pas démanteler les fondements de la loi Bichet de distribution de la presse.

Dès maintenant, nous plaçons l’Humanité sous protection populaire et citoyenne.

Dans ce cadre, une grande soirée de mobilisation et de solidarité pour l’Humanité aura lieu le vendredi 22 février à la salle la Bellevilloise, à Paris. Une multitude de personnalités ont déjà annoncé leur participation en faveur de cette mobilisation.

Une grande bataille pour sauvegarder et développer l’Humanité doit s’engager. Une des composantes historiques de la presse française ne saurait disparaître.

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« Grand débat ». Le chef de l’Etat parle beaucoup, mais n’entend toujours pas

20 Janvier 2019, 10:05am

Publié par PCF Villepinte

Samedi, 19 Janvier, 2019

L’Humanité Grégory Marin

Après plus de six heures d’échanges entre le président de la République et les maires occitans, qui ont abordé des questions essentielles comme le pouvoir d’achat ou la fiscalité, aucune inflexion réelle de la politique gouvernementale n’est à noter.

Vendredi, à la veille de l’acte X de la mobilisation des « gilets jaunes », le président de la République a tenu le deuxième rendez-vous de son tour de France devant les maires, à Souillac, dans le Lot. Devant 600 élus venus des 13 départements de la région Occitanie (Ariège, Aude, Aveyron, Gard, Haute-Garonne, Gers, Hérault, Lot, Lozère, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne), il a réédité son « marathon », plus de six heures de questions-réponses dans la salle des fêtes de la ville. Un exercice de haute voltige digne d’un grand oral de l’ENA... mais dans la droite ligne de toutes les interventions de ce gouvernement technocratique. Malgré le portrait catastrophique brossé par nombre de maires, d’accord avec le chef de l’Etat pour parler de la triple fracture «sociale, démocratique, économique », sa réponse est conforme à la posture macronienne depuis 18 mois: « on garde le cap ». Car, a-t-il dit peu avant de conclure, à 22 heures passées, « on ne peut sortir de ce débat avec toujours plus de dépenses, sans réelle volonté de changement (...) Le changement profond ce n’est pas d’accroître la dette. » Une continuation de sa politique pour laquelle il aimerait enrôler ces élus de terrain: « Merci d’être à nos côtés », « nous allons faire ensemble »...

Le maire invitant, Jean-Michel Sanfourche (Les Républicains) avait pourtant lancé le débat en estimant que « trop de concitoyens ne peuvent plus vivre dignement ». Et de critiquer vertement les baisses d’allocations dont il demande le « rétablissement », comme l’Aide personnalisée au logement (APL) par exemple. Mais comme dans l’Eure en début de semaine, Emmanuel Macron a douché les attentes dès sa première intervention, avant même le premier tour de parole des maires évoquant des questions vitales pour nos concitoyens, « ceux qui manifestent et ceux qui ne manifestent pas », aurait dit un ancien premier ministre. « Avoir un projet pour la nation, ce n’est pas faire droit à toutes les demandes », a lancé le chef de l’Etat en préambule. Une manière de dire qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose?

« Nous attendons des preuves », a semblé lui répondre le maire (PS) de Cahors, Jean-Marc Vayssouze. A l’instar de ce maire, nombreux sont les élus à réclamer « une véritable politique d’aménagement du territoire », critiquant notamment très fortement la loi Notre. Car au-delà du « folklore » rural et de ses spécificités - ici, il a été longuement question de la gestion de la présence de l’ours-, ces questions sont essentielles dans des territoires enclavés. Les infrastructures, routières, mais surtout ferroviaires, ont été plusieurs fois citées comme insuffisantes ou vieillissantes, quand elles ne sont pas inexistantes. Emmanuel Macron a répondu qu’il privilégierait, conformément à la loi qu’a rédigée et fait voter son gouvernement, « la mobilité du quotidien. Tout le monde n’aura pas son TGV pour Paris ou son aéroport. » Il assure vouloir travailler sur le réseau « existant ». Dommage que la discussion ne soit pas venue en Normandie, où une rénovation de « l’existant » éviterait peut-être l’énorme investissement d’une ligne à grande vitesse Paris-Le Havre.

Les élus ont aussi fait remonter de leurs communes une préoccupation majeure de leurs habitants, star des cahiers de doléances: le pouvoir d’achat. Seule bonne nouvelle annoncée par le président, « on ne touchera pas à la pension de réversion », a-t-il déclaré, sans dire comment cette mesure qui revient de manière récurrente avec insistance, sera assurée. Pour le reste, toujours pas de réelles augmentations de salaires en vue, a tranché le chef de l’Etat. « Un couple qui vit du SMIC gagnera 100 euros de plus dès ce mois-ci », explique-t-il encore. Même si l’arnaque a déjà été éventée... Le chef de l’Etat fait œuvre de pédagogie, car il ne compte pas proposer autre chose que la politique qu’il a déjà mise en œuvre. L’emploi? C’est évidemment l’entreprise, selon Emmanuel Macron, qui est en premier lieu « créateur d’emplois ». « De l’emploi public on en a créé assez... » Il renvoie vers « les ordonnances travail prises en début de quinquennat ». Pour l’efficacité, on relira les chiffres du chômage. Quant à l’indemnisation du chômage, assurant que « certains vivent mieux en faisant des aller-retour qu’en restant dans un emploi fixe, ils utilisent un système qu’on a créé », le président Macron plaide pour une accélération de la réforme de l’assurance-chômage. Enfin, l’exécutif, comme en témoigne le « mode d’emploi » à destination des organisateurs du « Grand débat », a fait du « coût du travail » une boussole. « On paie mieux ceux qui travaillent », explique Emmanuel Macron, argumentant que si la CSG a augmenté (« Ce sont toujours les perdants qui râlent »...) c’est «parce qu’on a baissé les cotisations salariales. Cela va dans le sens de la valorisation du travail. » Mais présente de forts risques quant au financement de la protection sociale.

En matière de fiscalité, sans surprise, la suppression de la taxe d’habitation a bien évidemment été mise en avant par les maires, qui voient leurs budgets amputés de cette ressource. C’est un impôt injuste, dit en substance Emmanuel Macron: prenant pour exemple deux personnes qui vivraient dans deux studios de même taille, « selon que vous gagnez un ou trois vous payez la même chose ». D’où la volonté de supprimer cet impôt, explique-t-il. Dans ce cas, quid de la TVA (dont l’établissement à 5,5% pour les produits de première nécessité figure dans les revendications des « gilets jaunes »), au même taux selon « que l’on gagne un ou trois »? Le chef de l’Etat a eu beau assurer qu'« on a une fiscalité en France qui est redistributive », la majorité des Français sera surtout d’accord avec la fin de sa deuxième intervention sur le sujet: les « vraies inégalités », dit-il, sont « l’inégalité de destin et d’accès au travail »... Mais s’il n’y a « pas de tabou » en matière fiscale, la ligne rouge est toujours d’actualité. « Ce n’est pas le rétablissement de l’ISF qui réglera le problème » du chômage de masse, estime le chef de l’Etat. Cet impôt a « été maintenu pour l’immobilier », a-t-il souligné, estimant que « le sujet, c’est est-ce qu’on veut aider nos entreprises à créer des emplois ? (…) J’assume cette politique! » Au tout début de son intervention, Emmanuel Macron avait estimé que ce débat devait aider à « trouver cette part de consensus dont nous avons besoin ». Sur cette question, il est tout trouvé: selon un sondage IFOP publié le 6 janvier par Le Journal du dimanche, 77% des Français plébiscitent le rétablissement de l’ISF... comme 61% des électeurs de La République en marche...

 

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