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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

IL Y A URGENCE ! LE BILLET DU DR CHRISTOPHE PRUDHOMME. LA VIE REPREND

26 Mai 2020, 08:41am

Publié par PCF Villepinte

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93

De garde au Samu ce week-end, nous avons commencé la journée par un accouchement à domicile. Cela nous change après la période où chaque jour nous apportait son lot de malades atteints par le coronavirus dont l’état respiratoire se dégradait brutalement et qu’il fallait hospitaliser en réanimation. Depuis trois semaines, le nombre de nouveaux malades diminue et l’activité redevient presque normale. C’est bon signe, et de plus en plus de mes collègues ne croient pas à l’arrivée d’une deuxième vague. Mais il faut rester humble, car cette épidémie nous a réappris qu’en médecine, la vérité d’un jour peut être infirmée le lendemain. Nous avons donc maintenant un peu de temps pour souffler et préparer l’avenir. Oui, car tout un chacun dans nos services ne veut pas revenir au monde d’avant, et est prêt à se mobiliser pour que ce ne soit pas le cas. Nous avons montré que pour surmonter cette crise, les professionnels ont su se mobiliser et s’organiser sans que personne ne les y oblige. Nous avons repris confiance.

Confiance dans notre force collective, car c’est elle qui a permis de surmonter la période la plus difficile. Nous voulons maintenant travailler différemment et notre exigence est que le gouvernement nous en donne les moyens. Nous nous sentons forts aujourd’hui, car la crise liée au coronavirus a largement validé nos arguments et donne une forte légitimité à nos revendications. Puisque le gouvernement a annoncé un changement de sa politique pour l’hôpital, nous le prenons au mot pour exiger des réponses concrètes à nos demandes répétées inlassablement depuis un an. Et que je répète encore ici pour faire de la «pédagogie», comme nous le disent si souvent nos ministres: des embauches, des augmentations de salaires, la réouverture de lits, de services et d’hôpitaux.

Retrouvez son précédent billet, Nous voulons, et l'ensemble de ses chroniques.

 

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Gratuité des masques

26 Mai 2020, 06:46am

Publié par PCF Villepinte

Le Parisien 25 mai 2020 HH/LP

Devant la préfecture de Seine-Saint-Denis, ils exigent des masques gratuits

L’Union départementale de la CGT a organisé un happening, ce lundi, sur le parvis de la préfecture de Bobigny, afin de réclamer des masques gratuits pour les habitants de la Seine-Saint-Denis.

Au milieu de leurs masques, ils ont dessiné le symbole de l'euro barré d'une croix, montrant que pour eux il ne s'agit pas d'une marchandise comme les autres, mais d'une protection dont les habitants de la Seine-Saint-Denis devraient pouvoir bénéficier gratuitement.

Ce lundi midi, une vingtaine de militants de l'union départementale de la CGT 93 ont organisé un happening sur le parvis de la préfecture de Bobigny pour réclamer la gratuité des masques de protection contre le Covid-19 pour tous ceux qui vivent dans le département.

Pour une famille, « un budget mensuel de 100 à 300 € »

Si le port du masque n'est pas obligatoire dans l'espace public, il l'est dans les transports en commun ou dans de nombreux commerces. « Si vous suivez vraiment les recommandations sanitaires et changez de masque régulièrement dans la journée, il en faut un certain nombre. Pour une famille de quatre personnes, cela représente entre 100 et 300 € mensuels de budget », déplore Hervé Ossant, secrétaire général de l'UD CGT 93.

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Pour un droit à l’autonomie financé par la branche maladie

26 Mai 2020, 06:37am

Publié par PCF Villepinte

Comme toute la CGT, l’Union Confédérale des Retraités rejette l'idée d'une nouvelle branche de la sécurité sociale consacrée à la perte d'autonomie. C’est une reprise des orientations préconisées par le gouvernement Sarkozy que nous avons combattues, car une branche de plus dans la sécurité sociale affaiblirait la protection sociale solidaire en fragilisant la base de son financement socialisé.

 Le financement pourrait être ouvert à des complémentaires, notamment les assurances privées qui n'attendent que ça. D'autre part, au vu des informations à notre disposition, il apparaîtrait que le Gouvernement prévoit d'augmenter le financement de la perte d'autonomie en réorientant, à partir de 2024, 2,3 milliards d’euros de CSG depuis la CADES (Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale) vers la CNSA (Caisse Nationale de la Solidarité pour l'Autonomie).

Ce sont de fausses solutions La CGT affirme l’universalité de l’assurance maladie. Il s’agit de la renforcer et d’y intégrer la réponse aux besoins de la perte d’autonomie. La perte d’autonomie doit être traitée de manière globale et non ségrégative pour le vieillissement. Elle nécessite une vraie politique publique articulant prévention, dépistage et prise en charge solidaire avec un droit universel de compensation de la perte d’autonomie.

Ce droit à l’autonomie doit être intégré dans la branche maladie de la sécurité sociale. De toute évidence, ces choix de qualité induisent de poser la question du financement de la perte d’autonomie à partir d’un prélèvement sur les richesses créées dans les entreprises, dont les cotisations sociales. Ce financement n’a de sens que s’il est réellement assuré de manière pérenne et n’est pas tributaire du budget de l’État ou des ressources des familles. La CGT pose le principe d’un financement solidaire intégral à 100% de la sécurité sociale, permettant de couvrir tous les aléas de la vie. Dans ce sens, elle fait des propositions cohérentes et solidaires.

 Il est urgent de se mobiliser pour un changement de regard sur la vieillesse et obtenir des moyens financiers : le respect, la dignité de nos aînés en dépend.

 Montreuil, le 25 mai 2020

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PENSER UN MONDE NOUVEAU.

25 Mai 2020, 09:21am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité Lundi, 25 Mai, 2020

 

 CONSTRUIRE NOS RÉSISTANCES, FÉDÉRER NOS FORCES,

 

PAR ISABELLE GARO,

Philosophe

Le constat s’impose: nous vivons un moment exceptionnel, tant les crises combinées qui nous frappent sont violentes et tant, aussi, leurs lendemains sont incertains. Si elle fait naître mille solidarités, la période est propice au catastrophisme, aux replis nationalistes, à la répétition aggravée de ce qui l’a précédée. Mais elle rend aussi et plus que jamais visible l’urgence d’une alternative à la fois radicale et globale au capitalisme, entré dans l’une des phases les plus destructrices de son histoire.

Il faut commencer par se réjouir que se pose de nouveau la question d’un changement radical des façons de vivre et de produire: la question de la révolution et de labolition du capitalisme commence à sortir du purgatoire où elle s’est trouvée confinée des décennies durant. Mais ce retour a lieu dans la dispersion de nos mobilisations et de leurs visées, en contexte de faiblesse historique des forces émancipatrices organisées.

"La tâche de penser le monde d’après ne peut être séparée du labeur commun de le construire ensemble, contre des classes dominantes décidées à profiter du chaos pour accroître leur domination."

Alors, comment sortir l’alternative du royaume des idées pures? Car les projets pour demain sont aussi nombreux qu’épars: fiscalité réformée, redéfinition des besoins nécessaires, revalorisation du travail féminin, refonte des façons de produire et de consommer, extension des communs, etc. Et ces options restent coupées de leurs conditions concrètes de réalisation. Plus que jamais pourtant, la tâche de penser le monde d’après est collective, elle ne peut être séparée du labeur commun de le construire ensemble, contre des classes dominantes décidées à profiter du chaos pour accroître leur domination.

Au service de celles-ci, les dirigeants français, ébranlés par leur politique irresponsable et criminelle, oscillent entre menaces et promesses. Ainsi, le président Macron n’a-t-il pas craint de bouffonner, les yeux humides, prophétisant le retour des «jours heureux» contre l’omnipotence des marchés. D’autres l’avaient fait avant lui. Mais, par-delà la manipulation évidente de la part d’un destructeur acharné des services publics, ces propos font écho à une aspiration majoritaire à la justice sociale, qui ne dispose plus – ou pas encore – du rapport de forces nécessaire pour s’imposer, en dépit des luttes sociales vigoureuses de ces derniers mois.

"Le programme du Conseil national de la Résistance reste d’autant plus une butte-témoin qu’il est devenu la cible préférée des néolibéraux."

Ces contradictions sont le levain de ce monde nouveau, qui naît dans les convulsions des crises qui enflent. Si nous laissons faire, ce monde ne sera que la version dramatiquement aggravée et accélérée des logiques d’hier: explosion des inégalités, abolition du droit du travail, racisme et sexisme décuplés, abrogation de la moindre mesure écologique, surveillance de masse, mensonges d’État, répression tous azimuts.

Il n’en demeure pas moins que l’histoire se rouvre, dans le fracas, les peurs et le fragile espoir d’une issue émancipatrice. Puisque Macron a osé mentionner les «jours heureux», en provocateur imbécile et arrogant qu’il est, il faut rappeler que, sous ce titre magnifique, le programme du Conseil national de la Résistance reste d’autant plus une butte-témoin qu’il est devenu la cible préférée des néolibéraux.

"Les germes de la nouvelle société existent bel et bien, mais non comme des esquisses ou des vestiges, avant tout comme des brèches à l’intérieur de notre monde capitaliste."

Or, on le souligne peu, ce programme est composé de deux parties: précédant le programme proprement dit, intitulé «Mesures à appliquer dès la libération du territoire», un «plan daction immédiate» semployait à relier la lutte collective, dans les conditions d’alors, à ses objectifs les plus ambitieux. On peut débattre sans fin du caractère révolutionnaire ou non des services publics, c’est une telle réflexion stratégique qui reste actuelle, ne dissociant pas le projet d’un monde nouveau des mobilisations qui le permettent.

Cette dialectique ne se décrète pas, mais ses enjeux restent les nôtres: comment entreprendre la construction, qui sera longue, difficile, hautement conflictuelle, dune alternative au capitalisme? Comment nous réapproprier nos existences, en construisant à mesure les instruments démocratiques de la planification écologique, économique et sociale? Comment réinventer les solidarités internationales contre le fracas meurtrier des impérialismes? Les germes de la nouvelle société existent bel et bien, mais non comme des esquisses ou des vestiges, avant tout comme des brèches à l’intérieur de notre monde capitaliste.

"Un projet d’émancipation qui ne pourra s’élaborer qu’ensemble, en surmontant les clivages fratricides qui nous menacent, en inventant des structures communes neuves."

La première urgence est bien politique et stratégique: il sagit de rassembler, sans hégémonie et loin des logiques étroitement électorales, tous les secteurs mobilisés et toutes nos organisations. Lantiracisme politique, les luttes des quartiers populaires pour la justice et l’égalité, les mobilisations contre les violences policières, la nouvelle vague féministe sont aujourd’hui au nombre des foyers les plus vivants de la riposte sociale et politique. Et l’affrontement du travail contre le capital reste central, irriguant de l’intérieur toutes ces luttes.

Ces combats sont tous les formes et les lieux contemporains de la lutte de classe, qui se déploie sur les lieux de travail et dans les quartiers. Les luttes contre les dominations sont indissociables des luttes contre l’exploitation et elles sont porteuses d’un projet d’émancipation qui ne pourra s’élaborer qu’ensemble, en surmontant les clivages fratricides qui nous menacent, en inventant des structures communes neuves.

Pour cela, nous avons un urgent besoin de fédérer et d’élargir nos combats, en partant des organisations politiques, syndicales, associatives existantes, mais aussi au-delà d’elles, afin qu’un monde nouveau ait une chance d’advenir un jour contre la barbarie qui monte.

                                                                                             

 

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Amis Cubains, merci

25 Mai 2020, 09:07am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Dimanche, 24 Mai, 2020

José Fort

 

En ces jours de pandémie, amis cubains, vous donnez une leçon de courage, d’intelligence, de dignité. Alors que vous subissez une guerre économique et des agressions terroristes sans interruption depuis plus de soixante ans, le blocus contre votre peuple décrété par la première puissance économique et militaire du monde apparaît chaque jour davantage comme participant à une stratégie d’étranglement.

 

 

 

Depuis plus de soixante ans, vous résistez à l’impérialisme nord-américain. Depuis plus de soixante ans, vous surmontez les provocations. Depuis plus de soixante ans, vous témoignez dans les faits  - pas seulement dans les discours - de votre solidarité avec les peuples d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Afrique soumis aux dictatures, aux violences, aux maladies, aux pillages. Depuis plus de soixante ans, vous entendez les donneurs de leçons « révolutionnaires » ou estampillés «  démocratiques ». Contre vents et marées, vous restez debout car, comme vous aimez le répéter, « mieux vaut vivre debout que mourir à genoux ». 

 

En ces jours de pandémie, la plupart des pays d’Amérique latine et des Caraïbes subissent effroyablement le Covid-19. Au désastre sanitaire vient s’ajouter  la misère extrême et la famine. Au Chili comme au Pérou, au Brésil comme en Equateur, au Panama comme en Colombie, l’ampleur du désastre dépasse l’entendement. L’Amérique latine et les Caraïbes sont au bord de la catastrophe sanitaire et sociale.

 

Amis Cubains, vous avez su vous protéger et limiter les effets de la pandémie chez vous grâce à une politique de santé exemplaire. Vous avez  aidé de nombreux pays du monde, grâce à vos médecins et personnels soignants - qui mieux qu’eux aujourd’hui méritent le prix Nobel de la Paix - car vous avez  investi dans la matière grise, particulièrement dans le domaine de la santé.  

Merci, amis cubains, de donner une autre vision de ce que devrait être la planète : un monde plus juste, plus respectueux et plus solidaire.

 

José Fort

 

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l y a urgence ! Le billet du dr Christophe Prudhomme. Nous voulons

25 Mai 2020, 08:38am

Publié par PCF Villepinte

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

Après les médailles, le gouvernement nous prépare, avec son Ségur de la santé, une messe avec un grand prêtre et des auditeurs «fidèles», en sélectionnant avec précaution les invités. Mais, pour reprendre le texte de la chanson entendue dans les manifestations, «même si Macron ne le veut pas, nous on est là». Oui, nous sommes là, avec nos revendications pour défendre notre outil de travail, nos rémunérations, notre statut, la reconnaissance de nos qualifications – liste non exhaustive. Nous ne nous contenterons pas d’un discours égrenant des décisions déjà ficelées jusqu’à ce que, mi-juillet, la messe soit dite. Depuis plusieurs mois, nous avons longuement échangé, et le niveau de nos exigences s’est progressivement élevé, car nous avons repris confiance. Confiance dans notre force, alimentée par les soutiens et les marques de sympathie de la population.

 Nous voulons un service public de la santé qui réponde aux besoins de la population, avec des agents en nombre suffisant et ayant le temps de bien travailler. Nous voulons une reconnaissance de nos qualifications, avec des rémunérations à la hauteur de celles-ci, et qui prennent en compte la pénibilité de nos métiers. Nous voulons travailler dans des établissements à taille humaine, dans le cadre d’une véritable politique d’aménagement du territoire, prenant en compte les autres services publics essentiels à la population. Sachez que nous serons particulièrement vigilants, car nous savons que, sous couvert d’un pseudo-consensus sur la dégradation du système existant, vos objectifs n’ont pas changé: vous dites vous-même que les principes de la loi «Ma santé 2022» restent vos fondamentaux!

Pour vous, la santé constitue une activité dont la partie solvable doit rester ouverte au marché, en limitant le service public aux plus pauvres, pour ne pas les laisser mourir dans la rue Alors oui, nous serons là aussi, comme le dit la chanson, «pour lhonneur des travailleurs et pour un monde meilleur».

5e risque

Le mouvement dans les Ehpad date maintenant d’il y a deux ans et nous sommes toujours en attente de réponses à nos revendications. Le ministre de la Santé vient d’annoncer la création d’une 5e branche pour la prise en charge de la perte d’autonomie. C’est une annonce qui peut être considérée comme intéressante, mais deux questions nécessitent des réponses : d’une part, pourquoi une 5e branche et avec quel financement alors que ce besoin pourrait être pris en charge par la branche maladie ; d’autre part, un financement pour payer quoi.


À cette deuxième question, il est clair que si c’est pour financer le secteur privé à but lucratif, dont les groupes Korian et Orpéa, la réponse est non. Au regard du comportement de ces groupes depuis leur création et à la lumière de la manière dont ils ont géré la crise du coronavirus, il n’est pas question d’abonder les dividendes de leurs actionnaires. La question qui se pose aujourd’hui est de supprimer tout financement par les cotisations sociales et les fonds publics de ces requins qui surfent sur le marché du vieillissement, qu’ils appellent d’ailleurs « l’or gris ».

Il est urgent de revendiquer la fin du secteur privé à but lucratif dans le domaine de la santé et en l’occurrence de la prise en charge de la perte d’autonomie.

En ce qui concerne, la création d’une nouvelle branche, il faut être vigilant car l’objectif caché est de sortir cette branche du financement par les cotisations sociales. Il faut se rappeler qu’à la création de la Sécurité sociale, les branches n’existaient pas et on parlait de prestations maladie, retraite, famille et accident du travail/maladies professionnelles. L’autonomisation en branches a pour but de ne plus équilibrer le financement entre les différentes prestations. Nous connaissons la musique avec la présentation de déficits sciemment créés par une baisse des cotisations pour imposer ensuite des plans d’économie et une diminution des prestations.

Il ne faut donc pas se féliciter trop vite. Une porte est ouverte, mettons le pied dedans et avançons nos revendications pour une Sécurité sociale unique, prenant en charge l’ensemble des besoins des assurés de la naissance à la mort, et pour un service public de santé débarrassé du secteur privé à but lucratif.

 

Retrouvez  l’ensemble de ces chroniques.

 

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Pendant la crise sanitaire quelques évolutions idéologiques

24 Mai 2020, 09:05am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 20/05/2020 par PCF

Pendant la crise sanitaire quelques évolutions idéologiques

Le « Baromètre de la confiance politique » est une enquête académique devenue l’enquête de référence française sur la question de la confiance des Français dans la politique. La base de données constituée depuis 11 années d’enquête permet un suivi longitudinal exceptionnel de dimensions comme la confiance en soi, dans les autres, dans les institutions et le personnel politique, mais aussi le rapport à la démocratie, à ses principes et à son fonctionnement en France.

 

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Pour la première fois, le Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) a fait le choix de comparer son enquête simultanément avec trois pays européens : la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne. La ré-interrogation, en pleine période de confinement, des personnes qui avaient répondu au Baromètre de la confiance en février, permet une comparaison inédite entre les attitudes et les comportements sociaux et politiques mesurée juste avant et juste après le confinement. L’un des intérêts majeurs de cette comparaison est qu’il s’agit d’un panel : en interrogeant les mêmes personnes on peut tester l’hypothèse d’un « effet Covid-19 » et répondre ainsi à la question de savoir « quel effet joue sur les perceptions et les attitudes en termes de confiance ».

On ne sera pas étonné des montées des inquiétudes, des sentiments anxiogènes, des méfiances (capacités critiques ?). Nous avons choisi d’appliquer quelques zooms sur certains aspects. L’ensemble de l’enquête, 150 pages, est disponible sur le site du Cevipof. Le lecteur y trouvera les évolutions et contradictions à l’œuvre.

Le système capitaliste doit être réformé en profondeur

Cette crise provoque un renforcement des critiques envers le modèle occidental et la mondialisation. 65 % des sondés approuvent l’idée que leur pays devrait « se protéger davantage du monde » (+ 9 points), 75 % estiment qu’il « faudra à l’avenir mieux contrôler les frontières » et 74 % que « c’est à l’État français et pas à l’Union européenne de contrôler les frontières ». Cette méfiance se reporte également sur le modèle économique et le libre-échange : 45 % des personnes interrogées veulent que « le système capitaliste soit réformé en profondeur » (+ 6 points par rapport au mois de février) et 46 % qu’il soit « réformé sur quelques points », en baisse de quatre points (total de 91 %). Ces sentiments existent chez nos voisins mais ils sont beaucoup moins prononcés : 55 % des sondés allemands et 43 % des Anglais,

Attachement à la démocratie

Les sondés français restent profondément attachés à la démocratie. 76 % approuvent « un système politique démocratique avec un parlement élu qui contrôle le gouvernement », bien loin devant l’idée d’un régime avec « à sa tête un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du parlement ni des élections » (34 %) ou un pays dirigé par l’armée (16 %). Alors que l’épidémie n’est pas encore totalement vaincue, 84 % des sondés français affirment que « le gouvernement devra rendre des comptes », 80 % qu’il y a eu des « fautes commises par certains membres du gouvernement ».

La situation sanitaire pourtant gérée très différemment (dépistage massif pour les Allemands, confinement plus tardif pour les Anglais), la mansuétude de l’opinion est pour le moment plus grande. 74 % des Allemands interrogés et 69 % des Anglais pensent que leur gouvernement a bien « géré cette crise ». En France, ce taux d’approbation n’est que de 39 %. « Le gouvernement français a peut-être déjà perdu la bataille de la confiance, analyse Bruno Cautrès du Cevipof.

Poussée de confiance dans le service public et forte demande de protection économique et d’un rôle accru pour l’État

La demande de protection, si elle désigne toujours davantage les catégories populaires, progresse dans les catégories moyennes et supérieures où cette demande a le plus augmenté. Il semble bien qu’il s’agisse d’une remise en cause plus générale des conditions de l’action publique.

Cette montée en force de la demande de protection à l’égard de la mondialisation signifie-t-elle la disparition, depuis longtemps annoncée, du clivage gauche-droite ? Il n’en est rien, car cette demande est bien plus forte à droite qu’à gauche.

Notons qu’il s’agit plus d’une demande de protectionnisme économique plus que d’une fermeture xénophobe.

On enregistre une poussée de confiance dans les grands services publics, et notamment dans le secteur hospitalier, une grande confiance dans les informations fournies par les médecins, bien plus d’ailleurs que dans les statistiques officielles provenant du gouvernement.

Patrick Coulon

 

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Ma cassette

24 Mai 2020, 09:00am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 20/05/2020 par PCF

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Le riche est retors dès qu’on touche à ses petits sous. Et ses clones, au ministère de l’Économie, ne le sont pas moins. Dernier exemple en date : Bercy annonce, dans le JO du 6 mai, qu’il met fin au secret bancaire sur les coffres-forts. Bien obligé : c’est l’application d’une directive européenne de lutte contre le blanchiment.

Donc, dès septembre 2020, les titulaires de tels coffres-forts seront recensés sur un fichier de comptes bancaires, les banques devront donner les noms. Bien. Oui mais… si le fisc ou d’autres veulent avoir accès au contenu des coffres, impossible, interdit, oualou macache, zéro ! Autrement dit, on pourra savoir qui a un coffre mais impossible de connaître le montant de l’argent détenu. Elle est pas belle la vie… des riches ?

Gérard Streiff

à voir aussi

Regard sur les budgets rectificatifs

 

Pendant la crise sanitaire quelques évolutions idéologiques

 

 

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Esprit(s)

24 Mai 2020, 08:54am

Publié par PCF Villepinte

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L'«après», la révolution de l'esprit...

 

Incantations. Revenons-y, à la question qui nous hante tous et, plus que toutes autres, conditionne une bonne part de nos débats politiques: «l’après» sera-t-il comme avant… mais en pire? Entre les mots en forme d’engagements la main sur le cœur, les postures façon jeu de piste et les serments d’hypocrites, Mac Macron et ses affidés, sans parler de toute la clique des libéraux médiacratiques ayant soudain vu la Vierge, voudraient tous nous donner l’impression qu’ils se sont convertis à un new deal keynésien mâtiné de marxisme-léninisme de haute ­intensité.

«Justice», «­partage», «équité»: méfions-nous des incantations et du «plus rien ne sera comme avant» en tant que genre, sitôt transformé en «tout changer pour que rien ne change» – comme l’histoire nous l’a assez enseigné… De ce point de vue, le Figaro, au moins, ne ment pas à ses lecteurs. Dans une tribune à vocation prédictive, Ran Halévi, directeur de recherche au CNRS, nous explique en effet pourquoi «les professeurs de certitudes sur le “monde d’après”» vont être démentis.

«Au sortir d’une grande crise, écrit-il, l’espoir de savoir tirer les leçons et de faire perdurer l’esprit de sacrifice et les solidarités qu’elle avait cimentés se heurte tôt ou tard à la grisaille des vieilles habitudes et à de nouvelles épreuves.» Comment lui donner tort sur ce point? Mais il ajoute: «Aux vaticinateurs du “rien ne sera plus comme avant”, fait écho le peloton des procureurs qui n’ont pas besoin de tout comprendre pour tout expliquer, puisque la crise valide ce qu’ils savent depuis ­toujours.

Leur verdict est sans appel: ovation du corps médical qui brave l’épidémie, proscription des responsables qui nont pas su la contenir à défaut de lempêcher. Et, déjà, des associations dindignés dressent des listes de suspects et commencent à instruire leur procès politique.» Procès politique ou débat politique? En démocratie, la confrontation lucide et parfois violente évite aussi d’avoir à se dire, un jour, que là où n’existe plus l’empreinte mémorielle d’une expérience précédente, le déni peut continuer d’aveugler jusqu’aux mieux avertis… 

 

Incertitude. Comment ne pas être révolté, à l’image de l’écrivain Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013, qui déclare: «Alors, je suis très en colère devant ces gens qui, pendant des années, nous ont donné des leçons et nous ont culpabilisés pour se rendre compte aujourd’hui que le service public qu’on réclamait, on en avait besoin, eux en avaient besoin, et la société plus que jamais en avait besoin.» À ce stade, doit-on croire que, non seulement la pandémie de Covid-19 nous rappelle à quel point l’avenir nous échappe, mais qu’elle ouvre potentiellement, malgré tout, la possibilité d’une véritable révolution de l’esprit?

Le philosophe Jean-Luc Nancy pense même qu’elle était déjà en germe, avant, et que, face à la menace écologique et aux multiples crises minant les démocraties, les sociétés industrialisées entrevoyaient un inévitable effondrement. «Sans cette révolution de l’esprit, il ne semblait pas envisageable de rompre avec les logiques du calcul et de la production, au sens où le calcul conduit à sortir de ce qu’Aristote visait comme la quête de la bonne vie – par l’amélioration réfléchie de ce qui existe – et à rechercher l’augmentation, l’accroissement…»

Reconnaissons néanmoins que, il y a quatre mois, la conscience de ce danger et de cette fuite en avant du ­capitalisme n’était pas assez partagée collectivement – à commencer par tout là-haut, du côté des puissants (sic) – pour commencer à mettre en œuvre un redressement de la trajectoire. «Comme il n’était pas possible d’imaginer, autrement que sous le régime de l’utopie, une révolution économique et sociale», poursuit Jean-Luc Nancy. La lutte des classes, réelle mais trop assourdie, nous laisse devant une incertitude. Sachant qu’un effondrement possède une vertu, quelquefois: celle de nous refonder. 

 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 22 mai 2020.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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Le billet du Dr Christophe Prud homme. Protection

22 Mai 2020, 07:09am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Jeudi, 21 Mai, 2020

Après le déconfinement, nous voyons apparaître de nouveaux foyers de contamination au coronavirus dans des entreprises et des administrations: ici un hôpital, là un abattoir ou encore un commissariat. Ces localisations ne sont pas anodines, il s’agit d’activités essentielles au bon fonctionnement du pays où le télétravail est impossible. Les salariés doivent se côtoyer dans des locaux inadaptés, sont en contact avec la population et/ou ne bénéficient pas de moyens de protection efficaces.

Cette situation justifie les alertes syndicales, que ce soit chez Amazon ou chez Renault. Il est étonnant, notamment chez Renault, que la décision de justice qui justement pointe une organisation du travail inadaptée pour protéger les travailleurs ait été contestée par des ministres et même des syndicalistes. En effet, en termes de santé publique, ces foyers, du fait du nombre de personnes touchées, de leur circulation dans l’espace public, peuvent être à l’origine d’un nombre de contaminations important dans des zones étendues qui pourraient être susceptibles de faire repartir l’épidémie.

Bien entendu, il est nécessaire que les services indispensables pour la population fonctionnent correctement et que l’activité économique redémarre. Mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix. Il est essentiel que les travailleurs puissent bénéficier de moyens de protection en quantité et de qualité adaptées. Par ailleurs, ils doivent pouvoir être testés de manière systématique dès la survenue d’un cas dans l’entreprise ou le service.

Il est étonnant de voir le gouvernement faire appel à la responsabilité individuelle pour freiner l’épidémie et ne pas être à la hauteur au niveau des mesures collectives dont il a la responsabilité. En fait, l’explication est simple, il s’agit de la continuité de sa gestion calamiteuse de la crise émaillée d’errements et de mensonges. Continuité également dans son mépris des salariés et de leurs organisations syndicales pour pouvoir mettre en œuvre les mesures de protection indispensables afin de pouvoir travailler en toute sécurité.

Retrouvez son précédent billet, Ambulanciers, et l’ensemble de ses chroniques.

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